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prednisone à 10 mg/jour, la patiente restait douloureuse et il était décidé le début dun traitement par infliximab avec une excellente réponse clinique. Sept mois après le début de linfliximab notre patiente présentait une éruption cutanée diagnostiquée psoriasis, alors que la patiente navait jamais présenté ce type déruption. Un simple traitement local permettait lamélioration de la symptomatolo- gie. Quatorze mois après le début du traitement la patiente venait consulter pour lapparition des multiples lésions cutanées associées à une toux sèche. Deux biopsies cutanées réalisées à un mois dinter- valle retrouvaient un aspect dhypodermite avec granulomes épithé- lioïdes et giganto-cellulaire accompagnés dun infiltrat lymphocytaire sans nécrose et sans vascularite. Tout le bilan infectieux était négatif. Le scanner pulmonaire retrouvait un aspect dinfiltrat interstitiel modéré des deux bases. La symptomatologie pulmonaire et dans un deuxième temps cutanée régressait à larrêt de linfliximab. Devant la reprise douloureuse de la spondylarthropathie, après discussion pluri- disciplinaire, un traitement par étanercept était débuté avec une excel- lente réponse clinique et une parfaite tolérance plus dun an après le début de celui-ci. Conclusion. Quelques cas de granulomatose cutanée apparue sous traitement antiTNF α ont été récemment rapportés, ainsi que des cas de granulomatose pulmonaire. Notre patiente semble avoir associé les deux manifestations simultanément. Il est intéressant de noter quaprès la disparition des symptômes et signes à larrêt du pre- mier anti-TNF (infliximab), il ny a pas eu de récidive avec un deuxième (étanercept). Ainsi, la granulomatose cutanée est un effet secondaire rare mais possible des anti TNF α, et sintègre peut-être dans les effets paradoxaux observés avec ces produits, sans réaction croisée systématique. Ma.80 Induction ou aggravation de psoriasis sous anti-TNF alpha : cinq observations H. Luraschi a , V. Ducoulombier a , M. Vandecandelaere a , A. Duparc b , P.H. Modiano b , E. Houvenagel a a Service de Rhumatologie, Hôpital Saint Philibert, Lomme, France b Dermatologie, CH St Philibert, Lomme, France Introduction. Le bénéfice des anti-TNF a été démontré au cours du psoriasis. Toutefois des réactions paradoxales ont été rapportées sous la forme dinduction ou daggravation de psoriasis par les anti- TNF alpha. Nous décrivons ici 5 observations de patients suivis pour spondylarthropathie (SPT) ayant développé ce type de réactions para- doxales pour lesquelles limputabilité de lanti TNF alpha a été rete- nue. Résultats. Cinq patients suivis pour spondylarthropathie (SAPHO = 2, SPT primitives = 3) ont développé des lésions psoriasi- formes sous anti TNF (infliximab = 4, étanercept = 1). Les lésions sont apparues après deux ans pour létanercept, entre la 2 e et la 4 e perfusion dinfliximab pour trois patients, après quatre ans de traite- ment par infliximab chez un patient. Un patient avait des antécédents personnels de psoriasis, un patient avait des antécédents familiaux de psoriasis. Les formes cliniques de psoriasis comportaient une pustu- lose palmo plantaire (PPP) chez tous les patients, de façon isolée pour 3dentre eux et associée à un psoriasis vulgaire pour deux patients. Un patient a développé une forme sévère justifiant une hospitalisation en dermatologie. Le changement de biothérapie (switch) a été néces- saire pour quatre patients. Parmi ceux-ci seul un patient a présenté une ré aggravation des lésions cutanées à lorigine de larrêt définitif des anti TNF. Chez les 4 autres patients nous navons pas constaté de réapparition de lésions psoriasiques. Discussion. Diverses publications isolées rassemblant 45 cas ont été rapportées dans la littérature. Le plus souvent, les lésions décrites prennent une forme de PPP (63 %), psoriasis vulgaire (33 %), ou de psoriasis en goutte (7 %). Il sagit dun effet classe décrit pour les 3 agents anti TNF. Un changement de biothérapie doit alors être pro- posé. Concernant la physiopathologie, plusieurs mécanismes ont été décrits : hypothèse infectieuse, rôle des facteurs génétiques, déséqui- libre immunologique TNF-interféron, voies pathogéniques variables individuelles (lymphocyte T1, Interféron). Conclusion. Linduction ou laggravation de psoriasis sont considérées comme des réactions paradoxales des anti-TNF alpha, apparaissant volontiers sous la forme dune PPP. Elles constituent un effet indésirable de classe dont la physiopathologie reste encore méconnue. Toutefois, dans la majorité des cas le traitement anti TNF pourra être poursuivi après un switch, associé à des traitements locaux, sans nouvelle aggravation dermatologique. Ma.81 Étude prospective de lincidence des traitements anti-TNF alpha sur la qualité du sperme L. Tortellier a , M.L. Langlois b , S. Mirallie b , J.M. Berthelot a , Y. Maugars a , P. Barrière b a Rhumatologie, CHU Hôtel Dieu, Nantes, France b Biologie et Médecine de la Reproduction, CHU Hôtel Dieu, Nantes, France Introduction. Lincidence dun traitement par anti-TNF sur la qualité du sperme navait été étudiée de manière prospective chez 10 patients que sur un spermogramme réalisé une semaine seulement après une perfusion dinfliximab [1]. Ces traitements sont pourtant fréquemment institués chez des hommes jeunes nayant pas encore conçu, et le TNF comme lIL-1 jouent un rôle dans la spermatogenèse (qui dure trois mois) [2]. Notre objectif était donc détudier de manière prospective lincidence de six mois danti-TNF sur la qualité du sperme de sujets de moins de 40 ans. Matériels et Méthodes. Douze patients [24 à 39 ans] (11 SPA et 1 rhumatisme psoriasique) naïfs danti-TNF ont accepté de bénéficier dun spermogramme juste avant et après six mois de traitement par infliximab (N = 3), étanercept (N = 4) ou adalimumab (N = 5). Il ny avait pas de restriction quant aux traitements de fond antérieurs sous réserve dun arrêt supérieur à trois mois. Deux patients avaient déjà 2 enfants chacun. Un avait été opéré dune cryptorchidie à sept ans. Trois critères ont été étudiés : le nombre de spermatozoïdes, leur mobilité et le pourcentage de formes normales et le test de Wilcoxon a été utilisé pour lanalyse statistique. Résultats. Il na pas été retrouvé de modification significative après six mois de traitement par anti-TNF pour les trois paramètres étudiés. Un patient présentait à la fois une oligospermie et une asthé- nozoospermie à 0 et six mois. Un autre avait une oligospermie plus marquée à six mois, mais avec une mobilité normale sur les 2 prélè- vements. Les spermogrammes du patient opéré dune cryptorchidie étaient normaux à 0 et six mois. Discussion. Ces résultats doivent être interprétés en tenant compte du délai dabstinence et de la large fourchette de normalité pour les trois paramètres étudiés. Conclusion. Sur cette série de 12 cas, il na pas été noté dinci- dence de six mois de traitements par anti-TNF alpha sur la qualité du sperme. Références [1] Mahadevan U, et al. Inflamm Bowel Dis 2005;11:3959. [2] Eggert-Kruse W, et al. Investigation Fertil Steril 2007;87:81023. Ma.82 Infections graves dans le programme de développement clinique (PDC) de labatacept dans la polyarthrite rhumatoïde (PR) : données épidémiologiques actualisées S. Suissa a , T.A. Simon b , A. Smitten c , J. Franklin d , M. Meng e , J. Askling f , D. Lacaille g , F. Wolfe h , M. Hochberg i a Epidemiology, Mcgill University, Montreal (Qc), Canada b Global Epidemiology, Bristol-Myers Squibb, Hopewell, États-Unis dAmérique Abstracts / Revue du Rhumatisme 74 (2007) 10391208 1129

Étude prospective de l'incidence des traitements anti-TNF alpha sur la qualité du sperme

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Page 1: Étude prospective de l'incidence des traitements anti-TNF alpha sur la qualité du sperme

Abstracts / Revue du Rhumatisme 74 (2007) 1039–1208 1129

prednisone à 10 mg/jour, la patiente restait douloureuse et il étaitdécidé le début d’un traitement par infliximab avec une excellenteréponse clinique. Sept mois après le début de l’infliximab notrepatiente présentait une éruption cutanée diagnostiquée psoriasis,alors que la patiente n’avait jamais présenté ce type d’éruption. Unsimple traitement local permettait l’amélioration de la symptomatolo-gie. Quatorze mois après le début du traitement la patiente venaitconsulter pour l’apparition des multiples lésions cutanées associées àune toux sèche. Deux biopsies cutanées réalisées à un mois d’inter-valle retrouvaient un aspect d’hypodermite avec granulomes épithé-lioïdes et giganto-cellulaire accompagnés d’un infiltrat lymphocytairesans nécrose et sans vascularite. Tout le bilan infectieux était négatif.Le scanner pulmonaire retrouvait un aspect d’infiltrat interstitielmodéré des deux bases. La symptomatologie pulmonaire et dans undeuxième temps cutanée régressait à l’arrêt de l’infliximab. Devant lareprise douloureuse de la spondylarthropathie, après discussion pluri-disciplinaire, un traitement par étanercept était débuté avec une excel-lente réponse clinique et une parfaite tolérance plus d’un an après ledébut de celui-ci.

Conclusion. – Quelques cas de granulomatose cutanée apparuesous traitement antiTNF α ont été récemment rapportés, ainsi quedes cas de granulomatose pulmonaire. Notre patiente semble avoirassocié les deux manifestations simultanément. Il est intéressant denoter qu’après la disparition des symptômes et signes à l’arrêt du pre-mier anti-TNF (infliximab), il n’y a pas eu de récidive avec undeuxième (étanercept). Ainsi, la granulomatose cutanée est un effetsecondaire rare mais possible des anti TNF α, et s’intègre peut-êtredans les effets paradoxaux observés avec ces produits, sans réactioncroisée systématique.

Ma.80Induction ou aggravation de psoriasis sous anti-TNF alpha :cinq observationsH. Luraschia, V. Ducoulombiera, M. Vandecandelaerea, A. Duparcb,P.H. Modianob, E. Houvenagelaa Service de Rhumatologie, Hôpital Saint Philibert, Lomme, FrancebDermatologie, CH St Philibert, Lomme, France

Introduction. – Le bénéfice des anti-TNF a été démontré au coursdu psoriasis. Toutefois des réactions paradoxales ont été rapportéessous la forme d’induction ou d’aggravation de psoriasis par les anti-TNF alpha. Nous décrivons ici 5 observations de patients suivis pourspondylarthropathie (SPT) ayant développé ce type de réactions para-doxales pour lesquelles l’imputabilité de l’anti TNF alpha a été rete-nue.

Résultats. – Cinq patients suivis pour spondylarthropathie(SAPHO = 2, SPT primitives = 3) ont développé des lésions psoriasi-formes sous anti TNF (infliximab = 4, étanercept = 1). Les lésionssont apparues après deux ans pour l’étanercept, entre la 2e et la 4e

perfusion d’infliximab pour trois patients, après quatre ans de traite-ment par infliximab chez un patient. Un patient avait des antécédentspersonnels de psoriasis, un patient avait des antécédents familiaux depsoriasis. Les formes cliniques de psoriasis comportaient une pustu-lose palmo plantaire (PPP) chez tous les patients, de façon isolée pour3 d’entre eux et associée à un psoriasis vulgaire pour deux patients.Un patient a développé une forme sévère justifiant une hospitalisationen dermatologie. Le changement de biothérapie (switch) a été néces-saire pour quatre patients. Parmi ceux-ci seul un patient a présenté uneré aggravation des lésions cutanées à l’origine de l’arrêt définitif desanti TNF. Chez les 4 autres patients nous n’avons pas constaté deréapparition de lésions psoriasiques.

Discussion. – Diverses publications isolées rassemblant 45 cas ontété rapportées dans la littérature. Le plus souvent, les lésions décritesprennent une forme de PPP (63 %), psoriasis vulgaire (33 %), ou depsoriasis en goutte (7 %). Il s’agit d’un effet classe décrit pour les 3agents anti TNF. Un changement de biothérapie doit alors être pro-posé. Concernant la physiopathologie, plusieurs mécanismes ont été

décrits : hypothèse infectieuse, rôle des facteurs génétiques, déséqui-libre immunologique TNF-interféron, voies pathogéniques variablesindividuelles (lymphocyte T1, Interféron).

Conclusion. – L’induction ou l’aggravation de psoriasis sontconsidérées comme des réactions paradoxales des anti-TNF alpha,apparaissant volontiers sous la forme d’une PPP. Elles constituentun effet indésirable de classe dont la physiopathologie reste encoreméconnue. Toutefois, dans la majorité des cas le traitement antiTNF pourra être poursuivi après un switch, associé à des traitementslocaux, sans nouvelle aggravation dermatologique.

Ma.81Étude prospective de l’incidence des traitements anti-TNF alphasur la qualité du spermeL. Tortelliera, M.L. Langloisb, S. Mirallieb, J.M. Berthelota,Y. Maugarsa, P. BarrièrebaRhumatologie, CHU Hôtel Dieu, Nantes, FrancebBiologie et Médecine de la Reproduction, CHU Hôtel Dieu, Nantes,France

Introduction. – L’incidence d’un traitement par anti-TNF sur laqualité du sperme n’avait été étudiée de manière prospective chez 10patients que sur un spermogramme réalisé une semaine seulementaprès une perfusion d’infliximab [1]. Ces traitements sont pourtantfréquemment institués chez des hommes jeunes n’ayant pas encoreconçu, et le TNF comme l’IL-1 jouent un rôle dans la spermatogenèse(qui dure trois mois) [2]. Notre objectif était donc d’étudier demanière prospective l’incidence de six mois d’anti-TNF sur la qualitédu sperme de sujets de moins de 40 ans.

Matériels et Méthodes. – Douze patients [24 à 39 ans] (11 SPA et1 rhumatisme psoriasique) naïfs d’anti-TNF ont accepté de bénéficierd’un spermogramme juste avant et après six mois de traitement parinfliximab (N = 3), étanercept (N = 4) ou adalimumab (N = 5). Il n’yavait pas de restriction quant aux traitements de fond antérieurs sousréserve d’un arrêt supérieur à trois mois. Deux patients avaient déjà 2enfants chacun. Un avait été opéré d’une cryptorchidie à sept ans.Trois critères ont été étudiés : le nombre de spermatozoïdes, leurmobilité et le pourcentage de formes normales et le test de Wilcoxona été utilisé pour l’analyse statistique.

Résultats. – Il n’a pas été retrouvé de modification significativeaprès six mois de traitement par anti-TNF pour les trois paramètresétudiés. Un patient présentait à la fois une oligospermie et une asthé-nozoospermie à 0 et six mois. Un autre avait une oligospermie plusmarquée à six mois, mais avec une mobilité normale sur les 2 prélè-vements. Les spermogrammes du patient opéré d’une cryptorchidieétaient normaux à 0 et six mois.

Discussion. – Ces résultats doivent être interprétés en tenantcompte du délai d’abstinence et de la large fourchette de normalitépour les trois paramètres étudiés.

Conclusion. – Sur cette série de 12 cas, il n’a pas été noté d’inci-dence de six mois de traitements par anti-TNF alpha sur la qualité dusperme.

Références[1] Mahadevan U, et al. Inflamm Bowel Dis 2005;11:395–9.[2] Eggert-Kruse W, et al. Investigation Fertil Steril 2007;87:810–23.

Ma.82Infections graves dans le programme de développement clinique(PDC) de l’abatacept dans la polyarthrite rhumatoïde (PR) :données épidémiologiques actualiséesS. Suissaa, T.A. Simonb, A. Smittenc, J. Franklind, M. Menge,J. Asklingf, D. Lacailleg, F. Wolfeh, M. HochbergiaEpidemiology, Mcgill University, Montreal (Qc), CanadabGlobal Epidemiology, Bristol-Myers Squibb, Hopewell, États-Unisd’Amérique