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Annales de dermatologie et de vénéréologie (2012) 139, 803—811 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com MISE AU POINT Étude sociodémographique des dermatologues libéraux en France métropolitaine en 2011 Socio-demographic study of privately practicing dermatologists in metropolitan France in 2011 B. Halioua a,, P. Beaulieu b , M. Le Maitre c a Service de dermatologie, institut Alfred-Fournier, 25, boulevard Saint-Jacques, 75014 Paris, France b 28, rue Séré-Depoin, 95300 Pontoise, France c 1, avenue du 6-Juin, 14000 Caen, France Rec ¸u le 16 evrier 2012 ; accepté le 28 juin 2012 Disponible sur Internet le 3 septembre 2012 MOTS CLÉS Dermatologie ; France ; Démographie ; Exercice libéral ; Santé publique Résumé Introduction. On assiste à une réduction préoccupante du nombre des dermatologues en rai- son d’un nombre limité de nouveaux diplômés, insuffisant pour compenser le flux des départs à la retraite de la génération du « baby boom ». Notre objectif a donc été de déterminer les caractéristiques sociodémographiques des dermatologues libéraux en France métropolitaine en 2011, afin d’évaluer les répercussions possibles de cette réduction dans les 20 prochaines années. Matériels et méthodes. Il a été réalisé une analyse des informations sociodémographiques (âge, sexe, lieu d’installation, année de thèse et mode d’exercice) de tous les dermatologues libéraux recensés en 2011 par l’Annuaire des médecins Rosenwald. Ces données ont été couplées à celles du Conseil national de l’ordre concernant le nombre de médecins généralistes et à celles de l’Insee évaluant la superficie et le nombre d’habitants de chacun des départements de France métropolitaine. Résultats. Il y a 3197 dermatologues en France métropolitaine ; leur moyenne d’âge est de 52 ans avec une majorité de femmes (65 %) et de sujets de plus de 55 ans (53 %) ; 21 % ont entre 50 et 54 ans, 19 % entre 40 et 49 ans et 5 % moins de 39 ans. La densité moyenne en dermato- logues de la France métropolitaine est de 5,1/100 000 habitants. On distingue trois types de zones selon la densité de dermatologues rapportée à la population. Les zones de forte densité (plus de cinq dermatologues pour 10 5 habitants) regroupent 24 départements totalisant 22 % du territoire, dans lesquels exercent 61 % des dermatologues. Les zones de moyenne densité (trois à cinq dermatologues pour 10 5 habitants) comprennent 41 départements pour 47 % du Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (B. Halioua). 0151-9638/$ see front matter © 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2012.06.051

Étude sociodémographique des dermatologues libéraux en France métropolitaine en 2011

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Page 1: Étude sociodémographique des dermatologues libéraux en France métropolitaine en 2011

Annales de dermatologie et de vénéréologie (2012) 139, 803—811

Disponible en ligne sur

www.sciencedirect.com

MISE AU POINT

Étude sociodémographique des dermatologueslibéraux en France métropolitaine en 2011

Socio-demographic study of privately practicing dermatologists in metropolitanFrance in 2011

B. Haliouaa,∗, P. Beaulieub, M. Le Maitrec

a Service de dermatologie, institut Alfred-Fournier, 25, boulevard Saint-Jacques, 75014 Paris,Franceb 28, rue Séré-Depoin, 95300 Pontoise, Francec 1, avenue du 6-Juin, 14000 Caen, France

Recu le 16 fevrier 2012 ; accepté le 28 juin 2012Disponible sur Internet le 3 septembre 2012

MOTS CLÉSDermatologie ;France ;Démographie ;Exercice libéral ;Santé publique

RésuméIntroduction. — On assiste à une réduction préoccupante du nombre des dermatologues en rai-son d’un nombre limité de nouveaux diplômés, insuffisant pour compenser le flux des départsà la retraite de la génération du « baby boom ». Notre objectif a donc été de déterminer lescaractéristiques sociodémographiques des dermatologues libéraux en France métropolitaineen 2011, afin d’évaluer les répercussions possibles de cette réduction dans les 20 prochainesannées.Matériels et méthodes. — Il a été réalisé une analyse des informations sociodémographiques(âge, sexe, lieu d’installation, année de thèse et mode d’exercice) de tous les dermatologueslibéraux recensés en 2011 par l’Annuaire des médecins Rosenwald. Ces données ont été coupléesà celles du Conseil national de l’ordre concernant le nombre de médecins généralistes et àcelles de l’Insee évaluant la superficie et le nombre d’habitants de chacun des départementsde France métropolitaine.Résultats. — Il y a 3197 dermatologues en France métropolitaine ; leur moyenne d’âge est de52 ans avec une majorité de femmes (65 %) et de sujets de plus de 55 ans (53 %) ; 21 % ont entre50 et 54 ans, 19 % entre 40 et 49 ans et 5 % moins de 39 ans. La densité moyenne en dermato-

logues de la France métropolitaine est de 5,1/100 000 habitants. On distingue trois types de

rmatologues rapportée à la population. Les zones de forte densité

zones selon la densité de de (plus de cinq dermatologues pour 105 habitants) regroupent 24 départements totalisant 22 %du territoire, dans lesquels exercent 61 % des dermatologues. Les zones de moyenne densité(trois à cinq dermatologues pour 105 habitants) comprennent 41 départements pour 47 % du

∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (B. Halioua).

0151-9638/$ — see front matter © 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2012.06.051

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territoire ; 30 % des dermatologues y exercent. Les zones de faible densité (moins de troisdermatologues pour 105 habitants) sont considérées comme des « déserts dermatologiques »qui regroupent 30 départements pour 31 % du territoire, et dans lesquels exercent 10 % desdermatologues. Une projection démographique met en évidence une diminution de 45 % dunombre de dermatologues libéraux en 2020, de 72 % en 2025 et de 84 % en 2030.Discussion. — Notre étude souligne la disparité de la répartition des dermatologues libéraux enFrance. Les départements dans lesquels la densité en dermatologues est faible sont ceux oùcelle en médecins généraliste est peu importante. En 2021, 54 % des dermatologues libérauxactuellement en exercice seront âgés de plus 65 ans et seront donc susceptibles d’arrêter leurexercice professionnel. Comment anticiper la diminution du nombre de dermatologues libérauxau cours des deux prochaines décennies ? Telle est la question qu’il convient de se poser demanière urgente.© 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

KEYWORDSDermatology;Private practice;Demography;Public health;France

SummaryBackground. — There is currently an alarming decrease in the number of dermatologists inprivate practice because of the limited number of new graduates, who are unable to com-pensate for departures into retirement among the ‘‘baby boom’’ generation. Our aim was thusto determine the socio-demographic characteristics of private dermatologists in France in 2011to forecast the impact over the next 20 years.Materials and methods. — Analysis was performed of socio-demographic data (age, sex, placeof practice, thesis year and mode of exercise) for all private dermatologists living in Francein 2011 and identified in the Rosenwald Directory of Doctors. These data were combined withthose of the National Council of the Order to determine the number of GPs and those of INSEE,giving the size and number of inhabitants of each department.Results. — There are 3,197 privately practicing dermatologists in France, with a majority ofwomen (65%). The average age is 52 years. Fifty-three per cent of dermatologists are aged over55 years while 21% are aged between 50 and 54 years, 19% are aged between 40 and 49 and 5% areaged under 39 years. The density of dermatologists in France is 5.1/100,000 inhabitants. Thereare three types of density zone for dermatologists: high-density zones (over five dermatologistsper 105 persons), comprising 24 departments (22% of the national territory) in which 61% ofdermatologists are practicing; moderate-density zones (three to five dermatologists per 105

persons), comprising 41 departments (47% of the French territory in which 30% of dermatologistsare practicing; low-density zones (less than three dermatologists per 105 persons), consideredas ‘‘dermatological deserts’’, comprising 30 departments (31% the national territory) in which10% of the country’s dermatologists are practicing. The population projection shows a decreasein the number of dermatologists in private practice of 45% in 2020, 72% in 2025 and 84% in 2030.Discussion. — Our study highlights the disparity in distribution of the density of liberal derma-tologists in France. The departments in which the density of dermatologists is low are thosewhere the number of general practitioners is small. In 2021, 54% of dermatologists currently inprivate practice will be aged over 65 and are therefore likely to end their professional practice.How can we anticipate the fall in the number of dermatologists in private practice over thecoming two decades? This question must be addressed urgently.

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© 2012 Elsevier Masson SAS

a démographie médicale est devenue une question majeuree santé publique en France. Sa connaissance est fonda-entale pour assurer l’adéquation des effectifs médicaux

ux besoins de la population dans un souci de garantie dea qualité des soins. Soucieux de préparer l’avenir de laermatologie face à la diminution annoncée du nombre deermatologues, le Collège des enseignants en dermatolo-ie de France (Cedef) avait exprimé sa préoccupation dansn Livre Blanc publié en 2005 [1]. Six ans plus tard, onssiste à une réduction préoccupante du nombre des derma-

ologues en raison d’un nombre limité de nouveaux diplômés50 inscriptions au Conseil national de l’ordre en 2007, 61 en008, 44 en 2009 et 57 en 2010) [2] qui ne compense pas

smr

rights reserved.

e flux des départs à la retraite de la génération du « babyoom ». Une carence en dermatologues libéraux est pré-isible quand on sait que 70 % des dermatologues (40/57)nscrits en 2010 au Conseil de l’ordre ont choisi l’exercicealarié, alors qu’ils n’étaient que quatre (8 %) à choisir’installation libérale et 13 (23 %) le statut de remplacant.ur la base de la formation de 85 internes DES en der-atologie chaque année [3], il est à prévoir au maximum

0 nouvelles installations de dermatologues libéraux par an.Notre objectif a été de déterminer les caractéristiques

ociodémographiques des dermatologues libéraux en Franceétropolitaine en 2011 afin d’évaluer les répercussions de la

éduction de leur nombre dans les 20 prochaines années.

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rance métropolitaine en 2011 805

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Étude sociodémographique des dermatologues libéraux en F

Matériels et méthodes

Tous les dermatologues libéraux installés en France en2011 ont été recensés à partir de l’annuaire Rosenwald. Pourchacun ont été collectées des informations sociodémogra-phiques comportant âge, sexe, lieu d’installation, année dethèse et mode d’exercice. Les médecins hospitaliers et sala-riés dans des centres médicaux n’ont pas été inclus dansl’étude. Les données de l’Insee ont permis d’établir la super-ficie et le nombre d’habitants de chacun des départementsde France métropolitaine. Le nombre de médecins géné-ralistes (MG) de chaque département a été délivré par leConseil national de l’ordre des médecins [1].

Résultats

Il a été recensé 3197 dermatologues libéraux installés enFrance métropolitaine. Ils s’agit d’une population majoritai-rement féminine (65 %) dont la moyenne d’âge est de 52 ans.Cinquante-trois pour cent des dermatologues ont plus de55 ans tandis que 21 % ont entre 50 et 54 ans, 19 % entre 40 et49 ans et 5 % moins de 39 ans (Fig. 1). Dans 72 départementssur 95, plus de 50 % des dermatologues sont âgés de plus de55 ans (Fig. 2).

La densité de dermatologues en France métropolitaineest de 5,1/100 000 habitants, avec une grande disparitéselon les départements : de 1,3 en Lozère à 15,1 à Paris(Fig. 3). En France métropolitaine, on distingue trois types

de zones en fonction de la densité en dermatologues(Tableau 1).

Les zones de forte densité (plus de cinq derma-tologues pour 105 habitants) regroupent 24 départements

pds

Figure 2. Pourcentage de dermatologues âgés de plus de 55 ans.

igure 1. Répartition des dermatologues libéraux en fonction de’âge.

eprésentant 22 % du territoire et 42 % de la population.ans ces zones exercent 61 % des dermatologues (un derma-ologue/62 km2), dont 55 % ont plus de 55 ans, et 46 % desG.

Les zones de moyenne densité (trois à cinq dermato-ogues pour 105 habitants) comprennent 41 départementseprésentant 47 % du territoire et 38 % de la population. Danses zones exercent 30 % des dermatologues (un dermato-ogue pour 270 km2), dont 51 % ont plus de 55 ans, ainsi que7 % des MG.

Les zones de faible densité (moins de trois dermatologues

our 105 habitants) sont considérées comme des « désertsermatologiques ». Elles regroupent 30 départements repré-entant 31 % du territoire 20% de la population, dans lesquels
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igure 3. Densité des dermatologues pour 100 000 habitants.

xercent 10 % des dermatologues (un dermatologue pour51 km2) et 17 % des MG. Cinquante-huit pour cent des der-atologues installés dans ces régions ont plus de 55 ans.Soixante-douze pour cent des dermatologues exercent

ans des villes de moyenne et de grande importance (34 %ans des villes de plus de 100 000 habitants, 38 % dans cellese 20 000 à 100 000 habitants). Actuellement, 32 villes delus de 20 à 50 000 habitants n’ont pas ou plus de derma-ologues.

La densité des MG en France métropolitaine est de44/100 000 habitants, avec une disparité départementaleoindre que celle des dermatologues, puisqu’elle variee 102 dans l’Eure ou en Lozère, à 226 à Paris. Il existegalement une disparité dans le nombre de MG pour unermatologue, qui varie de 101 en Lozère à 15 à Paris.

Une projection démographique, sous l’hypothèse d’unux d’entrée constant de 30 nouvelles installations libéralest d’une retraite à 65 ans, en ne tenant pas compte desrolongements d’activité et des installations de dermato-ogues étrangers, met en évidence une diminution de 45 %u nombre de dermatologues libéraux en 2020, de 72 % en025 et de 84 % en 2030 (Fig. 4).

iscussion

ne répartition inégale des dermatologuesibéraux

otre étude souligne la répartition irrégulière des derma-ologues libéraux sur le territoire métropolitain. Le case la région parisienne est particulier puisqu’il existe àaris même une densité de dermatologues cinq fois plus

cd«t

mportante qu’en Seine-Saint-Denis (3/100 000), banlieuearisienne où la densité est pratiquement identique à cellese la Somme ou de l’Aveyron, comme l’avait souligné Élieattan [4]. Il convient d’insister sur le fait qu’il existe unésert dermatologique sur près de 22 % du territoire. Cela seraduit par la présence d’un dermatologue pour 1,4 km2 danses Hauts-de-Seine contre 5167 km2 en Lozère. La densitén dermatologues n’est qu’un indicateur très grossier de’adéquation entre l’offre et la demande de soins. Il ne tientas compte notamment de l’évolution des besoins et sur-out du vieillissement de la population : selon l’Insee, il yura 23,6 millions de personnes âgées de plus de 65 ans en030 contre 16,1 millions en 2010 [5]. Il convient, dans uneptique de santé publique, de prendre en compte le fait quees départements dans lesquels la densité en dermatologuesst la plus faible sont ceux où celle en MG est aussi la plusaible.

ne diminution inquiétante desermatologues libéraux

n 2021, 54 % des dermatologues libéraux actuellement enxercice seront âgés de plus 65 ans et seront donc suscep-ibles d’arrêter leur exercice professionnel. Les différentesrojections sur la base d’un départ à la retraite à 65 ansettent en évidence une baisse de 22 % en 2015, de 41 % en

020, de 71 % en 2025 et de 83 % en 2030. Plusieurs inconnuesersistent : l’âge du départ à la retraite (comme le montrentes différentes projections démographiques), mais aussi les

hoix professionnels qu’effectueront les futures générationse dermatologues. En 2005, Roujeau et al. [6] avaient écrit

Nous estimons donc que la densité médicale en derma-ologues libéraux ne doit pas descendre à moins de 4/100

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Étude sociodém

ographique des

dermatologues

libéraux en

France m

étropolitaine en

2011

807

Tableau 1 Répartition des dermatologues et des médecins généralistes en France métropolitaine.

Département Population Superficie(km2)

Nombre dedermato-logues

Nombre dedermato-logues/100 km2

Densité desdermatologuespour100 000 habitants

Nombre demédecinsgénéralistes

Densité desmédecinsgénéralistespour100 000 habitants

Proportiongénéralistes/dermatologues

Zone avec faible densité (inférieure à 3/105 habitants)48, Lozère 77 193 5167 1 0,02 1,3 101 131 10123, Creuse 123 798 5565 2 0,04 1,6 182 147 9108, Ardennes 283 159 5229 5 0,10 1,8 397 140 7958, Nièvre 219 815 6817 4 0,06 1,8 262 119 6661, Orne 291 614 6103 6 0,10 2,1 348 119 5855, Meuse 194 237 6211 4 0,06 2,1 238 123 6082, Tarn-et-

Garonne239 228 3718 5 0,13 2,1 313 131 63

90, Belfort(Territoire de)

142 273 609 3 0,49 2,1 200 141 67

36, Indre 231 724 6791 5 0,07 2,2 269 116 5418, Cher 312 738 7235 7 0,10 2,2 339 108 4843, Loire (Haute-) 222 883 4977 5 0,10 2,2 289 130 5846, Lot 173 845 5217 4 0,08 2,3 259 149 6572, Sarthe 562 093 6206 13 0,21 2,3 632 112 4988, Vosges 379 605 5874 9 0,15 2,4 500 132 5601, Ain 588 133 5762 14 0,24 2,4 632 107 4585, Vendée 624 865 6720 15 0,22 2,4 760 122 5179, Sèvres

(Deux-)367 190 5999 9 0,15 2,5 501 136 56

60, Oise 802 636 5860 20 0,34 2,5 941 117 4727, Eure 581 082 6040 15 0,25 2,6 595 102 4028, Eure-et-Loir 425 023 5880 11 0,19 2,6 477 112 4353, Mayenne 304 616 5175 8 0,16 2,6 330 108 4110, Aube 302 267 6004 8 0,13 2,6 343 113 4362, Pas-de-Calais 1 461 430 6671 39 0,59 2,7 1960 134 5039, Jura 261 793 4999 7 0,14 2,7 364 139 5232, Gers 186 527 6257 5 0,08 2,7 267 143 5352, Marne

(Haute-)185 244 6211 5 0,08 2,7 252 136 50

80, Somme 569 041 6170 16 0,26 2,8 887 156 5512, Aveyron 276 779 8735 8 0,09 2,9 387 140 4889, Yonne 343 110 7427 10 0,14 2,9 442 129 4493, Seine-Saint-

Denis1 519 071 236 45 19,07 3 1771 117 39

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B. H

alioua et

al.

Suite)

Département Population Superficie(km2)

Nombre dedermato-logues

Nombre dedermato-logues/100 km2

Densité desdermatologuespour100 000 habitants

Nombre demédecinsgénéralistes

Densité desmédecinsgénéralistespour100 000 habitants

Proportiongénéralistes/dermatologues

Zone avec densité moyenne entre 3 à 5/105, habitants)71,

Saône-et-Loire554 837 8575 17 0,20 3,1 670 121 39

02, Aisne 538 557 7369 17 0,23 3,2 611 113 3603, Allier 342 114 7340 11 0,15 3,2 473 138 4322, Côtes-d’Armor 585 116 6878 19 0,28 3,2 792 135 42

19, Corrèze 243 553 5857 8 0,14 3,3 351 144 4409, Ariège 151 581 4890 5 0,10 3,3 247 163 4970, Saône

(Haute-)239 372 5360 8 0,15 3,3 312 130 39

41, Loir-et-Cher 327 487 6343 11 0,17 3,4 415 127 3815, Cantal 148 219 5726 5 0,09 3,4 234 158 4750, Manche 498 104 5938 17 0,29 3,4 644 129 3857, Moselle 1 043 581 6216 36 0,58 3,4 1338 128 3707, Ardèche 313 693 5529 11 0,20 3,5 385 123 3524, Dordogne 411 266 9060 15 0,17 3,6 565 137 3847,

Lot-et-Garonne328 213 5361 12 0,22 3,7 405 123 34

76, Seine-Maritime 1 248 443 6278 46 0,73 3,7 1715 137 37

16, Charente 352 775 5956 13 0,22 3,7 466 132 3677,

Seine-et-Marne1 316 761 5915 49 0,83 3,7 1436 109 29

87, Vienne(Haute-)

375 914 5520 14 0,25 3,7 655 174 47

17, Charente-Maritime

616 632 6864 23 0,34 3,7 932 151 41

04, Alpes-de-Hte-Provence

159 599 6925 6 0,09 3,8 273 171 46

56, Morbihan 716 399 6823 27 0,40 3,8 991 138 3766, Pyrénées-

Orientales445 737 4116 17 0,41 3,8 736 165 43

49, Maine-et-Loire 778873 7166 30 0,42 3,9 1047 134 35

73, Savoie 412 144 6028 16 0,27 3,9 685 166 4340, Landes 377 381 9243 15 0,16 4 577 153 38

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ographique des

dermatologues

libéraux en

France m

étropolitaine en

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Tableau 1 (Suite)

Département Population Superficie(km2)

Nombre dedermato-logues

Nombre dedermato-logues/100 km2

Densité desdermatologuespour100 000 habitants

Nombre demédecinsgénéralistes

Densité desmédecinsgénéralistespour100 000 habitants

Proportiongénéralistes/dermatologues

45, Loiret 653 744 6775 27 0,40 4,1 747 114 2868, Rhin (Haut-) 749 820 3525 31 0,88 4,1 1023 136 3326, Drôme 482 101 6530 20 0,31 4,1 664 138 3342, Loire 742 960 4781 31 0,65 4,2 1118 150 3620, Corse 306 906 8680 13 0,15 4,2 455 148 3559, Nord 2 563 914 5743 109 1,90 4,3 3832 149 3563, Puy-de-Dôme 630 544 7970 27 0,34 4,3 942 149 3565, Pyrénées

(Hautes-)229 273 4464 10 0,22 4,4 412 180 41

84, Vaucluse 542 370 3567 24 0,67 4,4 847 156 3505, Alpes

(Hautes-)135 451 5549 6 0,11 4,4 291 215 49

11, Aude 353 024 6139 16 0,26 4,5 524 148 3374, Savoie

(Haute-)725 206 4388 33 0,75 4,6 1034 143 31

30, Gard 700 929 5853 32 0,55 4,6 1042 149 3351, Marne 565 547 8162 26 0,32 4,6 800 141 3144, Loire-

Atlantique1 267 586 6815 59 0,87 4,7 1811 143 31

14, Calvados 680 951 5548 32 0,58 4,7 993 146 31

Zone avec forte densité (supérieure à 5/105 habitants)95, Val-d’Oise 1 171 137 1246 59 4,74 5 1379 118 2391, Essonne 1 212 393 1804 62 3,44 5,1 1508 124 2429, Finistère 893 687 6733 46 0,68 5,1 1336 149 2935, Ille-et-Vilaine 977 842 6775 51 0,75 5,2 1361 139 2781, Tarn 374 501 5758 20 0,35 5,3 542 145 2725, Doubs 525 352 5234 29 0,55 5,5 856 163 3038, Isère 1 198 421 7431 67 0,90 5,6 1787 149 2754, Meurthe-et-

Moselle730 961 5246 42 0,80 5,7 1143 156 27

67, Rhin (Bas-) 1 097 045 4755 67 1,41 6,1 1664 152 2583, Var 1 010 291 5973 62 1,04 6,1 1525 151 2594, Val-de-Marne 1 319 227 245 81 33,06 6,1 1688 128 2169, Rhône 1 702 468 3249 106 3,26 6,2 2808 165 2686, Vienne 426 924 6990 27 0,39 6,3 630 148 23

Page 8: Étude sociodémographique des dermatologues libéraux en France métropolitaine en 2011

810

B. H

alioua et

al.

Tableau 1 (Suite)

Département Population Superficie(km2)

Nombre dedermato-logues

Nombre dedermato-logues/100 km2

Densité desdermatologuespour100 000 habitants

Nombre demédecinsgénéralistes

Densité desmédecinsgénéralistespour100 000 habitants

Proportiongénéralistes/dermatologues

78, Yvelines 1 410 040 2284 90 3,94 6,4 1727 122 1921, Côte-d’Or 522 971 8763 35 0,40 6,7 786 150 2237, Indre-et-Loire 588 294 6127 40 0,65 6,8 849 144 2164, Pyrénées-

Atlantiques651 665 7645 45 0,59 6,9 1040 160 23

33, Gironde 1 434 192 10 000 102 1,02 7,1 2371 165 2334, Hérault 1 031 212 6101 76 1,25 7,4 1783 173 2392,

Hauts-de-Seine1 560 870 176 125 71,02 8 2387 153 19

13, Bouches-du-Rhône

1 979 267 5087 166 3,26 8,4 3479 176 21

31, Garonne(Haute-)

1 234 241 6309 104 1,65 8,4 1931 156 19

06, Alpes-Maritimes

1 091 072 4299 107 2,49 9,8 1840 169 17

75, Paris 2 220 114 2181 336 15,41 15,1 5025 226 15

Total 62 473 876 546 041 3197 0,59 5,12 90 173 144 28

Page 9: Étude sociodémographique des dermatologues libéraux en France métropolitaine en 2011

Étude sociodémographique des dermatologues libéraux en Franc

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Figure 4. Évolution prévisible du nombre de dermatologues libé-raux selon trois hypothèses de retraite.

000, soit 2600 ». Sur la base de nos hypothèses, pour arriverau nombre de 2600 dermatologues libéraux nécessaires enFrance en 2020, il faudrait envisager deux scénarios impro-bables et inenvisageables : soit une prolongation forcée dutemps de travail des dermatologues libéraux jusqu’à l’âgede 72 ans, soit l’installation de 100 dermatologues chaqueannée.

Comment anticiper la diminution du nombre de derma-tologues libéraux au cours des deux prochaines décennies ?C’est un problème urgent et d’autant plus préoccupantque cette diminution accompagne une augmentation et unvieillissement de la population francaise, dont le nombre depersonnes âgées de plus de 60 ans va passer de 19 625 130 en2010 à 22 939 352 en 2020 et à 27 755 252 en 2030 [5]. Celarisque de poser en particulier des difficultés dans la prise encharge des cancers cutanés.

Il serait intéressant de réaliser une étude plus appro-fondie de l’activité des dermatologues afin d’évaluerexactement, à l’échelon départemental, leur durée de tra-

vail hebdomadaire, la part des actes de dépistage de cancerscutanés et de dermo-esthétique. Ces données sont d’autantplus importantes à connaitre qu’elles pourraient permettred’adapter au mieux le nombre des internes en dermatologie

[

e métropolitaine en 2011 811

former en fonction des besoins futurs de la populationrancaise. Faut-il perfectionner la formation dermatolo-ique des MG ? Accepteront-ils de prendre en charge lesermatoses courantes en même temps que leur exercicee médecine générale ? Accepteront-ils d’acquérir le mini-um d’équipements techniques nécessaires à l’exercice de

otre spécialité ? Faut-il prévoir une délégation de tâches àes aides dermatologiques ? Faut-il former des infirmiers ounfirmières spécialisés dans le domaine de la dermatologie,fin d’assurer le dépistage des cancers cutanés ? Telles sontes questions qu’il est raisonnable de se poser le plus rapide-ent possible, d’autant que l’évolution démographique de

a dermatologie libérale dépendra largement des décisionsubliques qui seront prises.

éclaration d’intérêts

e travail a été réalisé grâce au soutien des laboratoires Leoharma.

éférences

1] La dermatologie hospitalo-universitaire en 2005. Livre Blanc.http://sfdermato.actu.com/cedef/livre blanc cedef version02 05 2005.pdf.

2] Atlas de la démographie médicale en France. Situationau 1er janvier 2011. http://www.conseil-national.medecin.fr/system/files/Atlas2011.pdf?download=1.

3] Arrêté du 13 juillet 2011 déterminant pour la période2011—2015 le nombre d’internes en médecine à formerpar spécialité et par subdivision. Journal Officiel 21 juillet2011.

4] Cattan E. La dermatologie en danger. Ann Dermatol Venereol2006;133:704.

5] Robert-Bobée I. Projections de population pour la France métro-politaine à l’horizon 2050. http://www.insee.fr/fr/themes/

document.asp?ref id=ip1089.

6] Roujeau JC, Bernard P, Beaulieu P, Rousselet G, Dréno B.Combien de dermatologues faut-il en France ? Ann DermatolVenereol 2005;132:945—8.