3

Click here to load reader

EVA JOLY - csmf.orgcsmf.org/upload/File/presidentielle/2-Reponses_A4_Joly.pdf · questions aux candidats à l’élection présidentielle 2012 12 EVA JOLY Que proposez-vous pour favoriser

  • Upload
    dodung

  • View
    212

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: EVA JOLY - csmf.orgcsmf.org/upload/File/presidentielle/2-Reponses_A4_Joly.pdf · questions aux candidats à l’élection présidentielle 2012 12 EVA JOLY Que proposez-vous pour favoriser

La médecine libérale est en forte perte d’attractivité chez les jeunes médecins, avecmoins de 10% d’installations parmi les nou-veaux inscrits à l’Ordre. Faut-il prendre desmesures pour améliorer cette attractivité etquelles sont vos propositions ?

L’attractivité de l’exercice médical de terrain est àaméliorer. Quand un médecin est seul sur un terri-toire, il ne peut pas assurer la permanence des soinset avoir des conditions de vie normales. C’est pourquoiil est nécessaire de créer des regroupements, encommençant par les territoires déficitaires, en zonerurale ou dans les quartiers défavorisés.

Nous voulons créer des Maisons de Santé et de l’Au-tonomie, à raison d’1 pour 10 000 habitants, avec desconsultations décentralisées si besoin. Ces équipe-ments regrouperont une équipe pluridisciplinaire etcomporteront un service d’Education pour la santé etde santé environnementale.

Dans ce cadre, les médecins peuvent constituer uneéquipe et assurer collectivement la permanence dessoins, être aidés pour la gestion administrative, travailler en complémentarité avec les autres profes-sions de soin et participer à des actions de santé. L’expérience montre que les jeunes médecins sont intéressés par ce type de pratique. Ils peuvent exerceren médecine libérale, mais sont même souvent prêtsà prendre un poste de salarié dans ce cadre.

La liberté d’installation reste la règle en médecine de ville. Souhaitez-vous maintenircette liberté ou l’encadrer, et dans ce cas selonquels critères ?

L’accès aux soins est en recul actuellement et pose unvéritable problème de santé publique. C’est pourquoides mesures sont à prendre pour assurer la couverturedu territoire par les soins de premier recours. Ceconstat est largement partagé par les professionnelset l’idée d’harmoniser les installations ne choque pasquand il s’agit, par exemple, des pharmacies. Il estdonc certainement envisageable de négocier avec lesprofessions concernées l’organisation d’un service desanté qui réponde aux besoins de la population. Cetteorientation sera en tout cas privilégiée sur la coercition.

Quelle est votre position par rapport à laconvention médicale de 2011 et soutiendrez-vous les mutations de l’exercice professionnelqu’elle dessine ? Vous engagez-vous à donnerles moyens de les financer ?

Une évolution des modalités de convention est justifiéepour tenir compte de l’évolution nécessaire des pra-tiques. L’incitation à développer des pratiques nou-velles est une bonne chose dans les mesures où cespratiques sont validées scientifiquement, hors de toutconflit d’intérêts, et font donc consensus chez les professionnels. Il faut reconnaître que le paiement àl’acte n’est pas adapté aux tâches de coordination oud’éducation des patients par exemple et justifie denouveaux modes de rémunération.

1/ 2/

3/

questionsaux candidats à l’électionprésidentielle 2012

12

EVA JOLY

LE JOURNAL DE LA CSMF

79, rue de Tocqueville - 75017 ParisTél. : 01 43 18 88 33 - Fax : 01 43 18 88 34 www.csmf.org

Page 2: EVA JOLY - csmf.orgcsmf.org/upload/File/presidentielle/2-Reponses_A4_Joly.pdf · questions aux candidats à l’élection présidentielle 2012 12 EVA JOLY Que proposez-vous pour favoriser

questionsaux candidats à l’électionprésidentielle 2012

12 EVA JOLY

Que proposez-vous pour favoriser les regrou-pements entre professionnels de santé ?

Le regroupement correspond à un besoin. Toutefois,il correspond à une dynamique locale entre les professionnels et ne s’impose pas simplement dansune logique administrative. C’est pourquoi le rôle de l’action politique est l’incitation et la concertation avecles professionnels. En accompagnement de l’émer-gence d’un projet de soins et de santé, les collectivitésapportent déjà aujourd’hui une aide matérielleconcernant les locaux.

Agirez-vous en priorité pour renforcer le secteurambulatoire et les soins de proximité ou pourpréserver la place du secteur hospitalier ?

La couverture du territoire par les soins de premierrecours et la permanence des soins de premier recourspermettront évidemment de désengorger les urgenceshospitalières et de limiter les hospitalisations non indispensables. De plus, elles permettront de déve-lopper les alternatives à l’hospitalisation. Elles nes’opposent pas à la défense de l’hôpital public, aujourd’hui en difficulté.

Une partie des médecins pratiquent des dépas-sements d’honoraires. Quelle serait votre actionsur ce plan en cas d’élection ?

Favoriser l’accès aux soins implique d’aller vers deshonoraires sans surprises et remboursés par la Sécurité Sociale et s’oppose aux Dépassements d’Honoraires. Il est intéressant de constater que lamoyenne des revenus des médecins en secteur 2 estinférieure à celle des médecins en secteur 1. Cette situation apparemment paradoxale s’explique par le

fait que le secteur 2 se développe dans les zones sur-dotées et prouve qu’on peut certainement harmoniserles revenus des médecins en développant le secteur1, mais avec une meilleure répartition sur le territoire.

Etes-vous favorable au secteur optionnelétendu à tous les médecins pour rapprocher lessecteurs 1 et 2, comme le demande la CSMF ?

Non, il faut prendre conscience que l’accès aux soinspour tous est une condition essentielle de la qualitéd’un système de santé. La France recule dans ce domaine et le secteur optionnel va encourager cephénomène.

Les médecins libéraux demandent des revalo-risations d’honoraires, notamment les spécia-lités cliniques en voie de “paupérisation”.Estimez-vous ces attentes légitimes, et commentrevaloriser ces professions ?

L’acte médical n’est pas rémunéré à sa juste valeurdans notre société, si l’on compare à d’autres professionet si l’on considère, par exemple, qu’une consultationde médecine générale dure en moyenne 20 minutes.De ce point de vue, la rémunération à l’acte encourageplutôt une multiplication des actes, ce qui n’est pascohérent avec une politique de santé.

Il est envisageable de revaloriser l’acte médical, dansle cadre d’une négociation globale portant égalementsur une réelle coordination des soins permettant d’assurer un suivi du dossier médical, une synthèsedes avis spécialisés et des examens complémentaires,et une maîtrise de la surconsommation actuelle quiconcerne en particulier les médicaments.

4/

5/

6/

7/

8/

LE JOURNAL DE LA CSMF

79, rue de Tocqueville - 75017 ParisTél. : 01 43 18 88 33 - Fax : 01 43 18 88 34 www.csmf.org

Page 3: EVA JOLY - csmf.orgcsmf.org/upload/File/presidentielle/2-Reponses_A4_Joly.pdf · questions aux candidats à l’élection présidentielle 2012 12 EVA JOLY Que proposez-vous pour favoriser

questionsaux candidats à l’électionprésidentielle 2012

12 EVA JOLY

Certaines organisations syndicales, comme laCSMF, défendent le principe d’une nomenclaturedes actes cliniques, avec plusieurs niveaux detarifs selon la nature de la consultation. Quelleest votre position sur ce thème ?

Certes, les consultations médicales ne sont pas touteséquivalentes. Cette question est sans doute à négocier,mais plus généralement, la rémunération à l’acten’est pas adaptée aux nouvelles missions de coordi-nation ou de participation à une politique de préven-tion.

L’assurance-maladie affiche un déficit chroniquequi aggrave année après année les principesd’un système de santé universel et solidaire.Que comptez-vous faire concrètement pouréquilibrer les comptes ?

La première source d’économies serait la maîtrise del’épidémie de maladies chroniques. Pour mémoire,l’augmentation du budget annuel des ALD en 20 ansest équivalente au déficit annuel de l’Assurance Maladie, soit environ 10 milliard d’euros par an. Autrement dit, si l’on avait aujourd’hui le taux de maladies chroniques de 1990, l’Assurance Maladie neserait pas en déficit. Aujourd’hui, ces maladies chro-niques progressent plus vite que les progrès de la médecine qui cherche à les enrayer. C’est pourquoinous proposons un véritable investissement dans laprévention primaire, (hors budget du dépistage médi-cal). On peut développer une politique d’éducationpour la santé, de promotion de la santé et de santéenvironnementale avec 1% du budget des soins. Telest notre engagement.

La 2ème voie concernant les dépenses est d’organiserréellement une coordination des soins en donnantcette nouvelle tâche à la médecine générale. Il estpossible de rationalise la consommation de soins sansrationner les soins.

Du côté des recettes, nous voulons fiscaliser les ressources de la protection sociale afin de ne pas pénaliser le travail et de faire participer l’ensembledes revenus. Une grande réforme fiscale est néces-saire, fusionnant l’impôt sur le revenu et la CSG.

L’hôpital peine encore à dégager des économies,à l’inverse du secteur ambulatoire engagé depuis huit ans dans la maîtrise médicaliséedes dépenses. Quelles mesures prendrez-vouspour que le secteur hospitalier participe à la régulation de la dépense ?

L’hôpital est également pressuré et la souffrance autravail des personnels est grande. Une réforme est àmener globalement pour organiser en cohérence lessoins de premier recours et ceux de 2ème recours.

Quelle place accordez-vous à la négociationavec les organisations syndicales représentativesdes médecins libéraux ?

Nous accordons une très grande place à la négocia-tion avec les organisations syndicales pour réorienterensemble le système médical en fonction des objectifsde santé publique élaborés démocratiquement.

9/

10/ 11/

12/

LE JOURNAL DE LA CSMF

79, rue de Tocqueville - 75017 ParisTél. : 01 43 18 88 33 - Fax : 01 43 18 88 34 www.csmf.org

Réponses établies par Jean-Luc Véret, responsable santé d’Europe Écologie-Les Verts.