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A108 teurs obtenus au cours de l’essai clinique de phase I/II CAPRA (paclitaxel/carboplatine/everolimus) ont justifié d’explorer les effets précliniques des composés de nouvelle génération inhibant la PI3K (BKM120) et PI3K/mTOR (BEZ235) en monothérapie et en combinaisons avec les chimiothérapies classiques sur des modèles de CEVADS utilisés au laboratoire. Matériel et méthodes.— Trois lignées cancéreuses humaines de CEVADS -SCC61, SQ20B, et HEP2- ont été traitées par l’everolimus (inhibiteur spécifique de mTOR), l’inhibiteur spécifique de PI3K (BKM120) ou le double inhibiteur de PI3K/mTOR (BEZ235). Les effets antiprolifératifs ont été évalués par la méthode MTT. L’effet de ces inhibiteurs sur la signalisation cellulaire a été étudié par Western blot. Résultats.— Les lignées cellulaires tumorales ont été caractérisées pour l’expression des facteurs prédictifs de la réponse aux inhibi- teurs de mTOR : SQ20B et SCC61 ont montré un phénotype épithélial alors que HEP2 avait un profil plus mésenchymateux. Dans chacune des lignées cellulaires, les concentrations nécessaires à une inhibi- tion de prolifération de 50 % des cellules tumorales (IC50) étaient supérieures à 6 M pour l’everolimus, alors que les inhibiteurs de nouvelle génération se sont révélés deux à 30 fois plus puissants avec des IC50 de 2,1—2,4 M pour BKM120 et 0,2—0,8 M pour BEZ235. L’everolimus et BEZ235 exercent un effet moins puissant sur les cel- lules mésenchymateuses HEP2 par rapport aux lignées épithéliales SQ20B et SCC61. Les trois inhibiteurs montrent une inhibition puis- sante de la phosphorylation du biomarqueur S6 kinase quelle que soit la lignée observée, confirmant l’effet biologique de blocage de la voie PI3K/mTOR. De plus, les effets antiprolifératifs des trois inhibiteurs sont potentialisés lors de la combinaison aux chimio- thérapies classiques, quelle que soit la lignée cellulaire étudiée. Enfin, la combinaison des inhibiteurs PI3K/mTOR avec un inhibiteur d’EGFR, l’erlotinib, semble également être bénéfique. Conclusion.— Les inhibiteurs PI3K/mTOR de nouvelle génération montrent des effets antiprolifératifs plus puissants que l’everolimus dans les lignées cellulaires de CEVADS, notamment à profil épithé- lial. Ils potentialisent les effets antiprolifératifs des chimiothérapies et de l’erlotinib. Ces combinaisons peuvent donc être considérées comme une stratégie intéressante pour améliorer les traitements médicaux des patients atteints de CEVADS. http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2013.06.340 274 Évaluation de la fonction des cellules natural killer chez les patients présentant un carcinome épidermoïde des voies aérodigestives supérieures en situation palliative, devant recevoir du cetuximab : une étude préliminaire N. Bon-mardion a,, S. Jacquot a , F. Clatot b , D. Dehesdin a , O. Choussy a a CHU de Rouen, Rouen, France b Centre Henri-Becquerel, Rouen, France Auteur correspondant. But de la présentation.— Le cetuximab est un anticorps mono- clonal chimérique, ciblant le récepteur de l’epidermal growth factor, surexprimé dans les carcinomes épidermoïdes des voies aérodigestives supérieures (CE VADS). En situation palliative, il permet d’obtenir une régression tumorale dans 10 à 20 % des cas, et une stabilisation tumorale dans 50 % des cas. Aucun mar- queur prédictif de son efficacité n’est actuellement disponible. Compte-tenu de sa structure, le cetuximab peut permettre la lyse des cellules tumorales ciblées, par l’activation, via leurs récepteurs pour la fraction constante des immunoglobulines, des cellules immunitaires effectrices cytotoxiques. Parmi celles-ci, les lymphocytes natural killer (NK) jouent un rôle prépondérant. L’objectif de cette étude était de mettre en évidence les varia- tions quantitatives et qualitatives de la fonction des NK, chez les patients présentant un CE VADS en situation palliative, favorisant l’immunodépression. Patients et méthodes.— Étude prospective monocentrique prélimi- naire, incluant huit patients présentant un CE VADS en situation palliative (groupe malades) et sept témoins sains (groupe témoins), en 2012. Analyse de la lymphocytose globale par numération for- mule sanguine standard et de la répartition des sous-populations de NK par immunophénotypage CD3, CD56, CD16. Résultats.— Chez les malades, par rapport aux témoins, nous avons mis en évidence une diminution significative de la lymphocytose globale (1,25 G/L vs 2,22 G/L ; p = 0,04), et de la lymphocytose NK (0,16 G/L vs 0,34 G/L ; p = 0,04) avec quatre patients lympho- péniques pour la population NK. Pour trois malades, nous avons constaté l’augmentation de la proportion relative de NK CD16+ CD56. Au total, cinq malades (62,5 %) présentaient une dys- fonction NK quantitative et/ou qualitative, significativement plus fréquente que pour les témoins (0 %) (p = 0,03). Conclusion.— Cette étude préliminaire met en évidence l’augmentation significative de la proportion de dysfonctions quantitatives et/ou qualitatives des cellules NK (62,5 %), chez les patients présentant un CE VADS en situation palliative. Une étude prospective multicentrique complémentaire est nécessaire pour évaluer la relation entre la lymphocytose NK et la réponse au traitement par cetuximab, en association avec la chimiothérapie palliative ou en monothérapie d’entretien. http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2013.06.341 275 Optimisation d’un modèle animal pour les cancers des VADS et apport de l’imagerie en fluorescence dans l’exérèse tumorale I. Atallah a,, J. Coll b , C. Milet b , M. Keramidas b , S. Guillermet c , A. Hurbin b , C. Righini a a Clinique universitaire d’ORL, CHU de Grenoble, Grenoble, France b Unité Inserm U823, institut Albert-Bonniot, Grenoble, France c Fluoptics, Grenoble, France Auteur correspondant. But de la présentation.— Développer un nouveau modèle animal orthotopique des cancers des VADS (voies aérodigestives supé- rieures) chez la souris nude afin de tester l’amélioration de la qualité d’exérèse tumorale aidée de l’imagerie de fluorescence en temps réel. Matériel et méthodes.— Les cellules humaines de cancer des VADS CAL33 exprimant l’intégrine v3 in vitro et in vivo ont été implan- tées en sous-cutanée chez la souris nude. Nous avons réalisé des implantations orthotopiques intra-jugales des copeaux tumoraux obtenus à partir des tumeurs CAL33 développées après implanta- tion sous-cutanée. L’exérèse tumorale des tumeurs sous-cutanées et orthotopiques a été réalisée à j30 de l’implantation en s’aidant d’une sonde miniaturisée d’imagerie de fluorescence « Fluostick » et après injection d’un peptide couplé à un fluorophore (le RAFT- c[RGD]4-Alexa700) qui se lie spécifiquement à l’intégrine v3. Résultats.— Notre modèle animal a permis l’augmentation de la survie des souris avec une tumeur orthotopique in situ, par compa- raison avec une tumeur orthotopique obtenue après injection des cellules CAL33 en intra-lingual ou au niveau du plancher buccal, qui présente une croissance tumorale accélérée du fait de la dis- sémination tumorale importante crée par pression hydrostatique lors de l’injection ce qui impose le sacrifice des souris dix à 12 jours après l’implantation. Dans notre modèle, l’implantation

Évaluation de la fonction des cellules natural killer chez les patients présentant un carcinome épidermoïde des voies aérodigestives supérieures en situation palliative, devant

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teurs obtenus au cours de l’essai clinique de phase I/II CAPRA(paclitaxel/carboplatine/everolimus) ont justifié d’explorer leseffets précliniques des composés de nouvelle génération inhibantla PI3K (BKM120) et PI3K/mTOR (BEZ235) en monothérapie et encombinaisons avec les chimiothérapies classiques sur des modèlesde CEVADS utilisés au laboratoire.Matériel et méthodes.— Trois lignées cancéreuses humaines deCEVADS -SCC61, SQ20B, et HEP2- ont été traitées par l’everolimus(inhibiteur spécifique de mTOR), l’inhibiteur spécifique de PI3K(BKM120) ou le double inhibiteur de PI3K/mTOR (BEZ235). Les effetsantiprolifératifs ont été évalués par la méthode MTT. L’effet de cesinhibiteurs sur la signalisation cellulaire a été étudié par Westernblot.Résultats.— Les lignées cellulaires tumorales ont été caractériséespour l’expression des facteurs prédictifs de la réponse aux inhibi-teurs de mTOR : SQ20B et SCC61 ont montré un phénotype épithélialalors que HEP2 avait un profil plus mésenchymateux. Dans chacunedes lignées cellulaires, les concentrations nécessaires à une inhibi-tion de prolifération de 50 % des cellules tumorales (IC50) étaientsupérieures à 6 �M pour l’everolimus, alors que les inhibiteurs denouvelle génération se sont révélés deux à 30 fois plus puissants avecdes IC50 de 2,1—2,4 �M pour BKM120 et 0,2—0,8 �M pour BEZ235.L’everolimus et BEZ235 exercent un effet moins puissant sur les cel-lules mésenchymateuses HEP2 par rapport aux lignées épithélialesSQ20B et SCC61. Les trois inhibiteurs montrent une inhibition puis-sante de la phosphorylation du biomarqueur S6 kinase quelle quesoit la lignée observée, confirmant l’effet biologique de blocagede la voie PI3K/mTOR. De plus, les effets antiprolifératifs des troisinhibiteurs sont potentialisés lors de la combinaison aux chimio-thérapies classiques, quelle que soit la lignée cellulaire étudiée.Enfin, la combinaison des inhibiteurs PI3K/mTOR avec un inhibiteurd’EGFR, l’erlotinib, semble également être bénéfique.Conclusion.— Les inhibiteurs PI3K/mTOR de nouvelle générationmontrent des effets antiprolifératifs plus puissants que l’everolimusdans les lignées cellulaires de CEVADS, notamment à profil épithé-lial. Ils potentialisent les effets antiprolifératifs des chimiothérapieset de l’erlotinib. Ces combinaisons peuvent donc être considéréescomme une stratégie intéressante pour améliorer les traitementsmédicaux des patients atteints de CEVADS.

http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2013.06.340

274Évaluation de la fonction des cellulesnatural killer chez les patientsprésentant un carcinome épidermoïdedes voies aérodigestives supérieuresen situation palliative, devantrecevoir du cetuximab : une étudepréliminaireN. Bon-mardion a,∗, S. Jacquot a, F. Clatot b,D. Dehesdin a, O. Choussy a

a CHU de Rouen, Rouen, Franceb Centre Henri-Becquerel, Rouen, France∗Auteur correspondant.

But de la présentation.— Le cetuximab est un anticorps mono-clonal chimérique, ciblant le récepteur de l’epidermal growthfactor, surexprimé dans les carcinomes épidermoïdes des voiesaérodigestives supérieures (CE VADS). En situation palliative, ilpermet d’obtenir une régression tumorale dans 10 à 20 % descas, et une stabilisation tumorale dans 50 % des cas. Aucun mar-queur prédictif de son efficacité n’est actuellement disponible.Compte-tenu de sa structure, le cetuximab peut permettre lalyse des cellules tumorales ciblées, par l’activation, via leursrécepteurs pour la fraction constante des immunoglobulines, descellules immunitaires effectrices cytotoxiques. Parmi celles-ci,

les lymphocytes natural killer (NK) jouent un rôle prépondérant.L’objectif de cette étude était de mettre en évidence les varia-tions quantitatives et qualitatives de la fonction des NK, chez lespatients présentant un CE VADS en situation palliative, favorisantl’immunodépression.Patients et méthodes.— Étude prospective monocentrique prélimi-naire, incluant huit patients présentant un CE VADS en situationpalliative (groupe malades) et sept témoins sains (groupe témoins),en 2012. Analyse de la lymphocytose globale par numération for-mule sanguine standard et de la répartition des sous-populations deNK par immunophénotypage CD3, CD56, CD16.Résultats.— Chez les malades, par rapport aux témoins, nous avonsmis en évidence une diminution significative de la lymphocytoseglobale (1,25 G/L vs 2,22 G/L ; p = 0,04), et de la lymphocytoseNK (0,16 G/L vs 0,34 G/L ; p = 0,04) avec quatre patients lympho-péniques pour la population NK. Pour trois malades, nous avonsconstaté l’augmentation de la proportion relative de NK CD16+CD56−. Au total, cinq malades (62,5 %) présentaient une dys-fonction NK quantitative et/ou qualitative, significativement plusfréquente que pour les témoins (0 %) (p = 0,03).Conclusion.— Cette étude préliminaire met en évidencel’augmentation significative de la proportion de dysfonctionsquantitatives et/ou qualitatives des cellules NK (62,5 %), chez lespatients présentant un CE VADS en situation palliative. Une étudeprospective multicentrique complémentaire est nécessaire pourévaluer la relation entre la lymphocytose NK et la réponse autraitement par cetuximab, en association avec la chimiothérapiepalliative ou en monothérapie d’entretien.

http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2013.06.341

275Optimisation d’un modèle animal pourles cancers des VADS et apport del’imagerie en fluorescence dansl’exérèse tumoraleI. Atallah a,∗, J. Coll b, C. Milet b, M. Keramidas b,S. Guillermet c, A. Hurbin b, C. Righini a

a Clinique universitaire d’ORL, CHU de Grenoble, Grenoble,Franceb Unité Inserm U823, institut Albert-Bonniot, Grenoble, Francec Fluoptics, Grenoble, France∗Auteur correspondant.

But de la présentation.— Développer un nouveau modèle animalorthotopique des cancers des VADS (voies aérodigestives supé-rieures) chez la souris nude afin de tester l’amélioration de laqualité d’exérèse tumorale aidée de l’imagerie de fluorescence entemps réel.Matériel et méthodes.— Les cellules humaines de cancer des VADSCAL33 exprimant l’intégrine �v�3 in vitro et in vivo ont été implan-tées en sous-cutanée chez la souris nude. Nous avons réalisé desimplantations orthotopiques intra-jugales des copeaux tumorauxobtenus à partir des tumeurs CAL33 développées après implanta-tion sous-cutanée. L’exérèse tumorale des tumeurs sous-cutanéeset orthotopiques a été réalisée à j30 de l’implantation en s’aidantd’une sonde miniaturisée d’imagerie de fluorescence « Fluostick »et après injection d’un peptide couplé à un fluorophore (le RAFT-c[RGD]4-Alexa700) qui se lie spécifiquement à l’intégrine �v�3.Résultats.— Notre modèle animal a permis l’augmentation de lasurvie des souris avec une tumeur orthotopique in situ, par compa-raison avec une tumeur orthotopique obtenue après injection descellules CAL33 en intra-lingual ou au niveau du plancher buccal,qui présente une croissance tumorale accélérée du fait de la dis-sémination tumorale importante crée par pression hydrostatiquelors de l’injection ce qui impose le sacrifice des souris dix à12 jours après l’implantation. Dans notre modèle, l’implantation