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Communications orales / Cancer/Radiothérapie 16 (2012) 514–523 515 le traitement à intervalles réguliers ont été évaluées rétrospective- ment. Résultats.– L’âge médian était de 70,6 ans (51–86 ans), la durée médiane de suivi de sept mois (3–32), et 72 % des lésions étaient périphériques, de taille moyenne de 19,2 mm (7,1–53), le volume cible prévisionnel (PTV) moyen et celui du poumon sain respecti- vement de 41,4 cm 3 (3,04–162) et 3614,9 cm 3 (993,01–5146,02). Le taux de réponse complète était de 90 %, les taux de survie sans progression et de survie globale respectivement de 72 % et 76,2 % à deux ans, sans toxicité aiguë de grade supérieur à 2 selon la Common Terminology Criteria for Adverse Events (CTCAE), ni toxicité tardive. La baisse moyenne du VEMS après l’irradiation était de 6,8 %, (VEMS moyen avant l’irradiation : 1267,14 mL ; VEMS moyen après : 1178,57), cliniquement non significative, avec capacité de diffusion inchangée, notamment chez sept patients atteints de bronchopneumopathie obstructive (BPCO) de grade II–III. Conclusion.– Cette étude confirme les résultats publiés sur de plus grandes séries avec un suivi plus long : la radiothérapie stéréo- taxique pulmonaire n’affecte pas la fonction respiratoire, et peut donc être réalisée en sécurité avec des schémas devenus classiques (cinq fractions de 12 Gy sur l’isodose 85 %). Il est recommandé d’établir, dans chaque centre, une procédure d’évaluation précise (EFR avant et après irradiation, régulièrement, incluant notamment le VEMS et la DLCO). http://dx.doi.org/10.1016/j.canrad.2012.07.003 CO 03 Oligométastases hépatiques et pulmonaires : radiothérapie stéréotaxique robotisée I. Fumagalli a,, J.E. Bibault a , S. Dewas a , A. Kramar b , T. Lacornerie a , H. Jarraya a,b , B. Prévost a , X. Mirabel a , É. Lartigau a a Département de radiothérapie, centre Oscar-Lambret, Lille, France b Unité de méthodologie et de biostatistiques, centre Oscar-Lambret, Lille, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (I. Fumagalli) Objectifs.– La radiothérapie stéréotaxique robotisée permet le trai- tement de lésions avec un tracking de la tumeur en temps réel. La délivrance de haute dose par fraction avec une très grande préci- sion rend cette technique intéressante pour des lésions jusque-là, limitées par leur localisation hépatique ou pulmonaire. Les objec- tifs de cette étude étaient de montrer la faisabilité, l’efficacité et la toxicité de la radiothérapie stéréotaxique dans le traitement d’oligométastases non résécables hépatiques et pulmonaires, quel que soit le site primitif tumoral. Patients et méthodes.– Entre juillet 2007 et juin 2010, 90 patients ont été inclus dans une étude observationnelle et de radiothéra- pie stéréotaxique par CyberKnife ® pour des lésions métastatiques hépatiques ou pulmonaires. Les critères de jugement principaux étaient le contrôle local, la survie globale, la survie sans progression et la toxicité immédiate. Résultats.– Au total, 113 lésions hépatiques et 26 lésions pulmo- naires ont été traitées chez 52 hommes (58 %) et 38 femmes (42 %). Le suivi médian était de 17 mois, l’âge médian de 65 ans (23–84). Les tumeurs primitives étaient pour 63 patients gastro-intestinales, trois broncho-pulmonaires, huit mammaires, quatre mélaniques, trois neuroendocrines, trois sarcomateuses et six non classées. Le diamètre médian des lésions hépatiques traitées était de 28 mm (7–110) et de 12,5 mm pour les lésions pulmonaires (5–63,5). Les taux de contrôle local à 1 et 2 ans étaient respectivement de 84,5 % et 66,1 %. Le taux de survie globale était à 2 ans de 70 % (inter- valle de confiance à 95 % [IC à 95 %] : 55–81 %). Les taux de survie sans progression à 1 et 2 ans étaient respectivement de 27 % (IC à 95 % : 18–37 %) et 10 % (IC à 95 % : 4–20 %) avec une durée médiane de survie sans progression de 6,7 mois (IC à 95 % : 5,1–9,5 mois). Deux cas de toxicité de grade 3 ont été observés : une gastrite radique chez un patient traité pour métastase hépatique et une épidermite chez un patient traité pour deux lésions hépatiques différentes. Conclusion.– La radiothérapie stéréotaxique pour les lésions méta- statiques est faisable et efficace avec des bons taux de contrôle local. La survie globale est comparable à celle observée après les autres techniques locales de traitement des métastases ; Le traitement est bien toléré avec très peu de toxicité immédiate. Elle repré- sente donc une option intéressante dans le traitement de patients oligométastatiques déjà très lourdement prétraités pour lesquels d’autres techniques ont été récusées. http://dx.doi.org/10.1016/j.canrad.2012.07.004 Session commune SFRO/Afsos/SFjRO – Soins de support en radiothérapie : optimisation thérapeutique CO 04 Évaluation d’un score prédictif de dénutrition chez les patients traités pour un cancer des voies aérodigestives par irradiation : étude rétrospective chez 195 patients N. Lescut a,, F. Nguyen a , E. Personeni b , M. Puyraveau c , M. Desmarets c , R. Hamlaoui a , S. Servagi a , J.F. Bosset a a Département de radiothérapie, CHU de Besanc ¸ on, Besanc ¸ on, France b Unité de diabétologie, CHU de Besanc ¸ on, Besanc ¸ on, France c Unité de recherche clinique, CHU de Besanc ¸ on, Besanc ¸ on, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (N. Lescut) Objectifs.– Il n’existe aucune recommandation sur les indications d’une gastrostomie prophylactique avant radiothérapie chez les patients traités pour un cancer des voies aérodigestives supé- rieures. Notre étude vise à établir un score prédictif de dénutrition chez ces patients. Patients et méthodes.– Une étude rétrospective a été conduite, entre 2007 et 2011, chez des patients dont le traitement était une radio- thérapie ou chimioradiothérapie exclusive pour un cancer des voies aérodigestives supérieures. Les sujets inclus ont été classés en deux groupes selon leur prise en charge nutritionnelle : groupe 1 « nutrition artificielle de nécessité », groupe 2 « pas de nutrition artificielle ». Les deux effectifs ont été comparés afin de détermi- ner par régression logistique les facteurs prédictifs d’introduction d’une nutrition artificielle en cours de traitement. Les paramètres identifiés ont été associés et pondérés pour établir un score visant à estimer le risque de dénutrition. Résultats.– Sur les 195 patients inclus, 87 ont été regroupés dans le bras « nutrition artificielle de nécessité ». En analyse multifacto- rielle, les facteurs de risque confirmés étaient une perte de poids d’au moins 5 % dans les trois mois précédents le traitement, un stade tumoral 3–4, et la présence d’une douleur nécessitant l’utilisation d’antalgique palier au moins 2. Bien qu’identifiée comme facteur de risque significatif, la chimiothérapie concomitante n’a pas été incluse dans le score en raison d’une forte corrélation avec le stade tumoral. Le score dérivé de ces différentes variables permettait d’évaluer le risque de dénutrition et d’estimer les indications de nutrition entérale prophylactique avec une sensibilité de 90 % et une spécificité de 85 %. Conclusion.– Un score prédictif de dénutrition avant radiothérapie serait un outil clinique utile et simple pour cibler la population à risque et limiter les indications de gastrostomie prophylactique. Néanmoins, sa validation, dans le cadre d’une étude prospective est nécessaire. http://dx.doi.org/10.1016/j.canrad.2012.07.005

Évaluation d’un score prédictif de dénutrition chez les patients traités pour un cancer des voies aérodigestives par irradiation : étude rétrospective chez 195 patients

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ésultats.– L’âge médian était de 70,6 ans (51–86 ans), la duréeédiane de suivi de sept mois (3–32), et 72 % des lésions étaient

ériphériques, de taille moyenne de 19,2 mm (7,1–53), le volumeible prévisionnel (PTV) moyen et celui du poumon sain respecti-ement de 41,4 cm3 (3,04–162) et 3614,9 cm3 (993,01–5146,02).e taux de réponse complète était de 90 %, les taux de survieans progression et de survie globale respectivement de 72 % et6,2 % à deux ans, sans toxicité aiguë de grade supérieur à 2 selon

a Common Terminology Criteria for Adverse Events (CTCAE), nioxicité tardive. La baisse moyenne du VEMS après l’irradiationtait de 6,8 %, (VEMS moyen avant l’irradiation : 1267,14 mL ;EMS moyen après : 1178,57), cliniquement non significative, avecapacité de diffusion inchangée, notamment chez sept patientstteints de bronchopneumopathie obstructive (BPCO) de gradeI–III.onclusion.– Cette étude confirme les résultats publiés sur de plusrandes séries avec un suivi plus long : la radiothérapie stéréo-axique pulmonaire n’affecte pas la fonction respiratoire, et peutonc être réalisée en sécurité avec des schémas devenus classiquescinq fractions de 12 Gy sur l’isodose 85 %). Il est recommandé’établir, dans chaque centre, une procédure d’évaluation préciseEFR avant et après irradiation, régulièrement, incluant notammente VEMS et la DLCO).

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O 03ligométastases hépatiques et pulmonaires :

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Département de radiothérapie, centre Oscar-Lambret, Lille, FranceUnité de méthodologie et de biostatistiques, centre Oscar-Lambret,ille, FranceAuteur correspondant.dresse e-mail : [email protected] (I. Fumagalli)

bjectifs.– La radiothérapie stéréotaxique robotisée permet le trai-ement de lésions avec un tracking de la tumeur en temps réel. Laélivrance de haute dose par fraction avec une très grande préci-ion rend cette technique intéressante pour des lésions jusque-là,imitées par leur localisation hépatique ou pulmonaire. Les objec-ifs de cette étude étaient de montrer la faisabilité, l’efficacité eta toxicité de la radiothérapie stéréotaxique dans le traitement’oligométastases non résécables hépatiques et pulmonaires, quelue soit le site primitif tumoral.atients et méthodes.– Entre juillet 2007 et juin 2010, 90 patientsnt été inclus dans une étude observationnelle et de radiothéra-ie stéréotaxique par CyberKnife® pour des lésions métastatiquesépatiques ou pulmonaires. Les critères de jugement principauxtaient le contrôle local, la survie globale, la survie sans progressiont la toxicité immédiate.ésultats.– Au total, 113 lésions hépatiques et 26 lésions pulmo-aires ont été traitées chez 52 hommes (58 %) et 38 femmes (42 %).e suivi médian était de 17 mois, l’âge médian de 65 ans (23–84).es tumeurs primitives étaient pour 63 patients gastro-intestinales,rois broncho-pulmonaires, huit mammaires, quatre mélaniques,rois neuroendocrines, trois sarcomateuses et six non classées. Leiamètre médian des lésions hépatiques traitées était de 28 mm7–110) et de 12,5 mm pour les lésions pulmonaires (5–63,5). Lesaux de contrôle local à 1 et 2 ans étaient respectivement de 84,5 %t 66,1 %. Le taux de survie globale était à 2 ans de 70 % (inter-alle de confiance à 95 % [IC à 95 %] : 55–81 %). Les taux de survie

ans progression à 1 et 2 ans étaient respectivement de 27 % (IC à5 % : 18–37 %) et 10 % (IC à 95 % : 4–20 %) avec une durée médianee survie sans progression de 6,7 mois (IC à 95 % : 5,1–9,5 mois).eux cas de toxicité de grade 3 ont été observés : une gastrite

iothérapie 16 (2012) 514–523 515

radique chez un patient traité pour métastase hépatique et uneépidermite chez un patient traité pour deux lésions hépatiquesdifférentes.Conclusion.– La radiothérapie stéréotaxique pour les lésions méta-statiques est faisable et efficace avec des bons taux de contrôle local.La survie globale est comparable à celle observée après les autrestechniques locales de traitement des métastases ; Le traitementest bien toléré avec très peu de toxicité immédiate. Elle repré-sente donc une option intéressante dans le traitement de patientsoligométastatiques déjà très lourdement prétraités pour lesquelsd’autres techniques ont été récusées.

http://dx.doi.org/10.1016/j.canrad.2012.07.004

Session commune SFRO/Afsos/SFjRO – Soins desupport en radiothérapie : optimisationthérapeutique

CO 04Évaluation d’un score prédictif de dénutritionchez les patients traités pour un cancer des voiesaérodigestives par irradiation : étuderétrospective chez 195 patientsN. Lescut a,∗, F. Nguyen a, E. Personeni b, M. Puyraveau c,M. Desmarets c, R. Hamlaoui a, S. Servagi a, J.F. Bosset a

a Département de radiothérapie, CHU de Besancon, Besancon, Franceb Unité de diabétologie, CHU de Besancon, Besancon, Francec Unité de recherche clinique, CHU de Besancon, Besancon, France∗Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (N. Lescut)

Objectifs.– Il n’existe aucune recommandation sur les indicationsd’une gastrostomie prophylactique avant radiothérapie chez lespatients traités pour un cancer des voies aérodigestives supé-rieures. Notre étude vise à établir un score prédictif de dénutritionchez ces patients.Patients et méthodes.– Une étude rétrospective a été conduite, entre2007 et 2011, chez des patients dont le traitement était une radio-thérapie ou chimioradiothérapie exclusive pour un cancer des voiesaérodigestives supérieures. Les sujets inclus ont été classés endeux groupes selon leur prise en charge nutritionnelle : groupe1 « nutrition artificielle de nécessité », groupe 2 « pas de nutritionartificielle ». Les deux effectifs ont été comparés afin de détermi-ner par régression logistique les facteurs prédictifs d’introductiond’une nutrition artificielle en cours de traitement. Les paramètresidentifiés ont été associés et pondérés pour établir un score visantà estimer le risque de dénutrition.Résultats.– Sur les 195 patients inclus, 87 ont été regroupés dansle bras « nutrition artificielle de nécessité ». En analyse multifacto-rielle, les facteurs de risque confirmés étaient une perte de poidsd’au moins 5 % dans les trois mois précédents le traitement, un stadetumoral 3–4, et la présence d’une douleur nécessitant l’utilisationd’antalgique palier au moins 2. Bien qu’identifiée comme facteurde risque significatif, la chimiothérapie concomitante n’a pas étéincluse dans le score en raison d’une forte corrélation avec le stadetumoral. Le score dérivé de ces différentes variables permettaitd’évaluer le risque de dénutrition et d’estimer les indications denutrition entérale prophylactique avec une sensibilité de 90 % etune spécificité de 85 %.Conclusion.– Un score prédictif de dénutrition avant radiothérapieserait un outil clinique utile et simple pour cibler la population àrisque et limiter les indications de gastrostomie prophylactique.

Néanmoins, sa validation, dans le cadre d’une étude prospectiveest nécessaire.

http://dx.doi.org/10.1016/j.canrad.2012.07.005