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A18 Communications orales du samedi 11 octobre / Annales françaises d’oto-rhino-laryngologie et de pathologie cervico-faciale 131 (2014) A2–A28 S. Yildiz , M. Parodi , L. Laccourreye , J. Magny , E. Garabédian , N. Loundon CHU Necker, Paris, France Auteur correspondant. But de la présentation En France, l’infection congénitale à CMV toucherait 0,2 à 0,5 % des nouveau-nés. Il n’existe pas de consensus sur les indications du traitement antiviral néonatal et son effi- cacité sur l’atteinte auditive est controversée. Le but de l’étude est d’évaluer l’efficacité du valganciclovir sur l’atteinte auditive de l’infection congénitale à CMV. Matériel et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective et pros- pective monocentrique incluant les nouveau-nés avec atteinte auditive en rapport avec une fœtopathie à CMV ayant bénéficié d’un traitement par valganciclovir pendant 6 semaines. Le diagnostic d’atteinte auditive et le suivi était réalisé par des potentiels évoqués auditifs (PEA). Résultats Onze nouveau-nés ont été inclus de mars 2011 à décembre 2013. Quarante-cinq pour cent des nouveau-nés (5/11) ont montré une amélioration de leurs seuils auditifs après 6 semaines de traitement par valganciclovir : 18 % de fac ¸ on bilaté- rale (2/11), 27 % de fac ¸ on unilatérale (3/11). Trente-six pour cent des nouveau-nés (4/11) n’ont présenté aucun changement après le traitement et 18 % (2/11) une dégradation. Conclusion Le traitement par valganciclovir pendant 6 semaines semble améliorer le pronostic de l’atteinte auditive lors de l’infection congénitale à CMV. Du fait du caractère évolutif de ces surdités, la poursuite de la surveillance s’impose avant toute conclusion. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara- tion de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2014.07.053 44 Évaluation d’un traitement par ganciclovir dans le cadre de la surdité congénitale à cytomégalovirus dans un modèle de souris I. Boujemla Hôpital Robert-Debré, Paris, France But de la présentation L’infection materno-fœtale à cytoméga- lovirus (CMV) est la première cause infectieuse de malformation congénitale, de retard mental et de surdité. Elle représente 1 % des naissances vivantes. La surdité est la plus fréquente de ces séquelles. Le dépistage systématique de l’infection à CMV chez les femmes enceintes n’est pas recommandé devant l’absence de thé- rapeutiques préventives et curatives validées. Le Ganciclovir ® est utilisé chez les enfants infectés et symptomatiques à la naissance. Ce travail de recherche a pour but d’établir un modèle de protocole thérapeutique par Ganciclovir ® dans l’infection materno-fœtale au MCMV chez des souriceaux nouveau-nés et d’évaluer son efficacité sur le taux de survie, les seuils auditifs et les lésions tissulaires. Une partie de ce travail a consisté également à étudier la pharmacoci- nétique et la tolérance de cette molécule. Matériel et méthodes Trois groupes de souriceaux infectés in utéro par le MCMV ont bénéficié d’un traitement par Ganciclovir ® avec des durées de traitement de 1, 3 et 5 semaines. Le groupe témoin était constitué par des souriceaux infectés non traités. L’audition a été évaluée à différents âges (3, 6 et 9 semaines de vie) par la réalisation de potentiels évoqués auditifs. Des analyses par PCR et par immunohistochimie ont été effectuées pour comparer les lésions entre les groupes traités et contrôles. Résultats Il n’a pas été démontré de différence significative sur le taux de survie entre les groupes traités et témoins (p > 0,05). Le trai- tement par Ganciclovir ® n’a pas amélioré la survie des souriceaux infectés mais ne pèse pas sur la mortalité des souriceaux. Cepen- dant, le traitement antiviral a montré un effet positif significatif sur la limitation de la baisse des seuils auditifs à 6 et 9 semaines, en particulier pour les traitements prolongés (3 et 5 semaines) par rapport au groupe témoin. (p < 0,05). À l’inverse, le traitement court n’a pas permis de freiner la dégradation auditive chez le souriceau au-delà de 3 semaines : il n’y pas de différence significative des seuils auditifs par rapport au groupe sans traitement à 9 semaines. Sur le plan anatomopathologique, un immunomarquage au MCMV a été obtenu dans les différentes structures étudiées chez les souri- ceaux (viscères, cerveaux et cochlées). Une atteinte des différentes lignées sanguines est observée dans les groupes de souris traités par la molécule antivirale. Conclusion Un effet bénéfique du Ganciclovir a été démontré lors d’une administration prolongée dans le cadre de la surdité congé- nitale à MCMV avec une amélioration des seuils auditifs lors de l’instauration du traitement. Déclaration d’intérêts L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2014.07.054 45 Implantation cochléaire des enfants aux antecedents d’infection congenitale par le CMV : résultats et impacts des anomalies cérébrales associées N. Teissier 1,, N. Noel-petroff 2 , J. Bestel 3 , M. Franc ¸ ois 1 , P. Viala 1 , T. Van den abbeele 1 1 Hôpital Robert-Debré, Paris, France 2 Hôpital Robert-Debré, Bois colombes, France 3 Advanced Bionics, Bron, France Auteur correspondant. But de la présentation L’infection congénitale par le cytomé- galovirus (CMV) est responsable de 20 à 30 % des surdités neurosensorielles chez l’enfant. Certaines nécessiteront une implantation cochléaire. Le but de cette étude est d’évaluer les résultats des enfants implantés avec et sans anomalies cérébrales dans un contexte d’infection congénitale par le CMV. Matériel et méthodes Parmi les 333 patients implantés entre 1998 et 2013, vingt-six patients présentaient une surdité profonde bila- térale dans un contexte d’infection congénitale par le CMV. Le diagnostic a été confirmé dans 16 cas par PCR, 7 patients pré- sentaient des images cérébrales évocatrices à l’IRM et 3 patients avaient une histoire compatible avec une infection congénitale par le CMV. Pour chaque enfant, le niveau de langage et les index APCEI (dont le score global est réparti en 5 classes K de 1 à 5 des moins bons aux meilleurs résultats) ont été évalués. Résultats L’âge moyen à l’implantation était de 3,7 ans (1,3 à 16 ans). Huit patients étaient nés prématurés et symptomatiques à la naissance. Tous sauf 5 avaient des lésions cérébrales objectivées à l’IRM telles que des anomalies de la substance blanche péri- ventriculaire, une dilatation ventriculaire, une polymicrogyrie, des calcifications. Quatre patients avaient des séquelles neurologiques et 3 ont présenté des désordres psychiatriques. Trois groupes ont être identifiés selon les résultats sur la reconnaissance et la produc- tion du langage : un groupe (12 patients) aux résultats favorables, proches des résultats obtenus à 4 ans chez les patients implantés pour d’autres étiologies ; un groupe intermédiaire (3 patients) avec une progression plus lente ; et un groupe (3 patients) d’évolution défavorable. Le suivi de 8 patients était inférieur à 2 ans, et ainsi trop faible pour évaluer les résultats sur le langage ; cependant, à 1 an post-implant, 3 avaient un index K à 5, 4 avaient un K = 2. Dans le groupe défavorable, des désordres psychiatriques ont jus- tifié l’explantation ou l’abandon de l’implant pour 2 patients, le dernier patient ayant peu de bénéfice de son implant. Aucun patient avec une IRM normale n’avaient un index K 3, cependant 11/15 patients avec une IRM anormale avaient un index K 4 à 4 ans.

Évaluation d’un traitement par ganciclovir dans le cadre de la surdité congénitale à cytomégalovirus dans un modèle de souris

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Page 1: Évaluation d’un traitement par ganciclovir dans le cadre de la surdité congénitale à cytomégalovirus dans un modèle de souris

A18 Communications orales du samedi 11 octobre / Annales françaises d’oto-rhino-laryngologie et de pathologie cervico-faciale 131 (2014) A2–A28

S. Yildiz ∗, M. Parodi , L. Laccourreye , J. Magny , E. Garabédian ,N. LoundonCHU Necker, Paris, France∗ Auteur correspondant.

But de la présentation En France, l’infection congénitale à CMVtoucherait 0,2 à 0,5 % des nouveau-nés. Il n’existe pas de consensussur les indications du traitement antiviral néonatal et son effi-cacité sur l’atteinte auditive est controversée. Le but de l’étudeest d’évaluer l’efficacité du valganciclovir sur l’atteinte auditive del’infection congénitale à CMV.Matériel et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective et pros-pective monocentrique incluant les nouveau-nés avec atteinteauditive en rapport avec une fœtopathie à CMV ayant bénéficié d’untraitement par valganciclovir pendant 6 semaines. Le diagnosticd’atteinte auditive et le suivi était réalisé par des potentiels évoquésauditifs (PEA).Résultats Onze nouveau-nés ont été inclus de mars 2011 àdécembre 2013. Quarante-cinq pour cent des nouveau-nés (5/11)ont montré une amélioration de leurs seuils auditifs après 6semaines de traitement par valganciclovir : 18 % de facon bilaté-rale (2/11), 27 % de facon unilatérale (3/11). Trente-six pour centdes nouveau-nés (4/11) n’ont présenté aucun changement après letraitement et 18 % (2/11) une dégradation.Conclusion Le traitement par valganciclovir pendant 6 semainessemble améliorer le pronostic de l’atteinte auditive lors del’infection congénitale à CMV. Du fait du caractère évolutif deces surdités, la poursuite de la surveillance s’impose avant touteconclusion.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara-tion de conflits d’intérêts.

http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2014.07.053

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Évaluation d’un traitement parganciclovir dans le cadre de la surditécongénitale à cytomégalovirus dansun modèle de sourisI. BoujemlaHôpital Robert-Debré, Paris, France

But de la présentation L’infection materno-fœtale à cytoméga-lovirus (CMV) est la première cause infectieuse de malformationcongénitale, de retard mental et de surdité. Elle représente 1 %des naissances vivantes. La surdité est la plus fréquente de cesséquelles. Le dépistage systématique de l’infection à CMV chez lesfemmes enceintes n’est pas recommandé devant l’absence de thé-rapeutiques préventives et curatives validées. Le Ganciclovir® estutilisé chez les enfants infectés et symptomatiques à la naissance.Ce travail de recherche a pour but d’établir un modèle de protocolethérapeutique par Ganciclovir® dans l’infection materno-fœtale auMCMV chez des souriceaux nouveau-nés et d’évaluer son efficacitésur le taux de survie, les seuils auditifs et les lésions tissulaires. Unepartie de ce travail a consisté également à étudier la pharmacoci-nétique et la tolérance de cette molécule.Matériel et méthodes Trois groupes de souriceaux infectés inutéro par le MCMV ont bénéficié d’un traitement par Ganciclovir®

avec des durées de traitement de 1, 3 et 5 semaines. Le groupetémoin était constitué par des souriceaux infectés non traités.L’audition a été évaluée à différents âges (3, 6 et 9 semaines de vie)par la réalisation de potentiels évoqués auditifs. Des analyses parPCR et par immunohistochimie ont été effectuées pour comparerles lésions entre les groupes traités et contrôles.Résultats Il n’a pas été démontré de différence significative sur letaux de survie entre les groupes traités et témoins (p > 0,05). Le trai-tement par Ganciclovir® n’a pas amélioré la survie des souriceauxinfectés mais ne pèse pas sur la mortalité des souriceaux. Cepen-dant, le traitement antiviral a montré un effet positif significatif

sur la limitation de la baisse des seuils auditifs à 6 et 9 semaines,en particulier pour les traitements prolongés (3 et 5 semaines) parrapport au groupe témoin. (p < 0,05). À l’inverse, le traitement courtn’a pas permis de freiner la dégradation auditive chez le souriceauau-delà de 3 semaines : il n’y pas de différence significative desseuils auditifs par rapport au groupe sans traitement à 9 semaines.Sur le plan anatomopathologique, un immunomarquage au MCMVa été obtenu dans les différentes structures étudiées chez les souri-ceaux (viscères, cerveaux et cochlées). Une atteinte des différenteslignées sanguines est observée dans les groupes de souris traitéspar la molécule antivirale.Conclusion Un effet bénéfique du Ganciclovir a été démontré lorsd’une administration prolongée dans le cadre de la surdité congé-nitale à MCMV avec une amélioration des seuils auditifs lors del’instauration du traitement.

Déclaration d’intérêts L’auteur n’a pas transmis de déclaration deconflits d’intérêts.

http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2014.07.054

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Implantation cochléaire des enfantsaux antecedents d’infectioncongenitale par le CMV : résultats etimpacts des anomalies cérébralesassociéesN. Teissier 1,∗, N. Noel-petroff 2, J. Bestel 3, M. Francois 1, P. Viala 1,T. Van den abbeele 1

1 Hôpital Robert-Debré, Paris, France2 Hôpital Robert-Debré, Bois colombes, France3 Advanced Bionics, Bron, France∗ Auteur correspondant.

But de la présentation L’infection congénitale par le cytomé-galovirus (CMV) est responsable de 20 à 30 % des surditésneurosensorielles chez l’enfant. Certaines nécessiteront uneimplantation cochléaire. Le but de cette étude est d’évaluer lesrésultats des enfants implantés avec et sans anomalies cérébralesdans un contexte d’infection congénitale par le CMV.Matériel et méthodes Parmi les 333 patients implantés entre 1998et 2013, vingt-six patients présentaient une surdité profonde bila-térale dans un contexte d’infection congénitale par le CMV. Lediagnostic a été confirmé dans 16 cas par PCR, 7 patients pré-sentaient des images cérébrales évocatrices à l’IRM et 3 patientsavaient une histoire compatible avec une infection congénitale parle CMV. Pour chaque enfant, le niveau de langage et les index APCEI(dont le score global est réparti en 5 classes K de 1 à 5 des moinsbons aux meilleurs résultats) ont été évalués.Résultats L’âge moyen à l’implantation était de 3,7 ans (1,3 à16 ans). Huit patients étaient nés prématurés et symptomatiques àla naissance. Tous sauf 5 avaient des lésions cérébrales objectivéesà l’IRM telles que des anomalies de la substance blanche péri-ventriculaire, une dilatation ventriculaire, une polymicrogyrie, descalcifications. Quatre patients avaient des séquelles neurologiqueset 3 ont présenté des désordres psychiatriques. Trois groupes ontêtre identifiés selon les résultats sur la reconnaissance et la produc-tion du langage : un groupe (12 patients) aux résultats favorables,proches des résultats obtenus à 4 ans chez les patients implantéspour d’autres étiologies ; un groupe intermédiaire (3 patients) avecune progression plus lente ; et un groupe (3 patients) d’évolutiondéfavorable. Le suivi de 8 patients était inférieur à 2 ans, et ainsitrop faible pour évaluer les résultats sur le langage ; cependant,à 1 an post-implant, 3 avaient un index K à 5, 4 avaient un K = 2.Dans le groupe défavorable, des désordres psychiatriques ont jus-tifié l’explantation ou l’abandon de l’implant pour 2 patients, ledernier patient ayant peu de bénéfice de son implant. Aucun patientavec une IRM normale n’avaient un index K ≤ 3, cependant 11/15patients avec une IRM anormale avaient un index K ≥ 4 à 4 ans.