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A154 revue neurologique 169S (2013) A152–A156 syndrome d’hypertension intracrânienne (90 %) alors que les acouphènes et les éclipses visuelles n’ont été notés que dans 9,5 % et 5 % respectivement. Tous les patients ont été traités par acétazolamide avec un recours à la corticothérapie intra- veineuse ou orale dans 33 % des cas. Discussion.– On note dans notre série une faible proportion des acouphènes et des éclipses visuelles qui n’ont pas été recherchés systématiquement, une utilisation fréquente des corticoïdes due à une atteinte visuelle sévère et pas de recours à la chirurgie en raison des difficultés techniques pour la dérivation ventriculopéritonéale (ventricules collabés) et de manque d’expérience locale pour les autres techniques chi- rurgicales proposées. Conclusion.– Nos chirurgiens doivent être sensibilisés vis-à- vis de cette pathologie afin de permettre une prise en charge rapide en cas d’atteinte visuelle sévère évitant ainsi la cécité. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2013.01.366 J06 Neuropathie optique, rétraction palpébrale bilatérale et ophtalmoplégie : une triade atypique pour un syndrome de Miller Fisher G. Lamotte a,, R. Laballe b , B. Dupuy a a Service de neurologie, centre hospitalier public du Cotentin, rue Trottebec 50100, BP 208, 50102 Cherbourg-Octeville, France b Service d’ophtalmologie, centre hospitalier public du Cotentin, 50102 Cherbourg-Octeville, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (G. Lamotte) Mots clés : Syndrome de Miller Fisher ; Neuropathie optique ; Ac anti-Gq1b Introduction.– L’atteinte du système nerveux central (SNC) dans le syndrome de Miller Fisher (SMF) est rare. Nous rapportons un cas associant neuropathie optique, rétraction palpébrale et ophtalmoplégie avec anticorps anti-Gq1b positifs. Observation.– Une patiente de 81 ans aux antécédents de glaucome chronique à angle ouvert gauche a développé en quelques jours les symptômes suivants : trouble de l’équilibre, céphalées, baisse d’acuité visuelle (BAV) de l’œil droit, exoph- talmie avec rétraction palpébrale bilatérale. Il n’y avait pas d’histoire infectieuse récente. L’examen clinique retrouvait une ataxie importante avec dys- métrie modérée au doigt-nez et talon-genou, il n’y avait pas de trouble de la sensibilité, les réflexes ostéo-tendineux étaient préservés, pas de déficit moteur. L’examen oculaire retrou- vait une ophtalmoparésie bilatérale dans toutes les directions, les pupilles étaient réactives. L’acuité visuelle était à 20/100à droite, 20/400 à gauche (habituelle), le reste de l’examen oph- talmologique avec angiographie à la fluorescéine et OCT était normal. La biologie standard, le bilan thyroïdien, le bilan immunolo- gique et infectieux complet et la ponction lombaire étaient normal. L’IRM cérébrale était normal. La biopsie des artères temporales était normal. Les Ac anti-GQ1b étaient fortement positif en IgG (1/50 000, Elisa) et négatif en IgM. Nous avons observé une amélioration clinique spontanée des symptômes avec une acuité visuelle à 20/20 à droite après trois semaines. Discussion.– Les Ac anti-GQ1b sont retrouvés dans le SMF. Ils ont avec une distribution préférentielle au niveau des muscles oculomoteurs et du nerf optique. La BAV suggère une neu- ropathie optique rétrobulbaire chez notre patiente malgré l’absence d’image pathologique à l’IRM. La rétraction pal- pébrale bilatérale est généralement associée à des lésions touchant le mésencéphale lorsqu’il n’y a pas de pathologie orbitaire. Conclusion.– L’association neuropathie optique et rétraction palpébrale supporte une atteinte du SNC dans le SMF. Cette observation supporte également le concept de syndrome anti- GQ1b en dehors de la triade classique. Informations complémentaires.– Financement.– Aucun. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2013.01.367 J07 Exophtalmie révélant une maladie d’Ehlers Danlos vasculaire M. Loukili a,, A. Midaoui a , O. Messouak a , F. Belahsen a , N. Sqalli Houssaini b , M.R. El Hassani c a Service de neurologie, CHU Hassan II, 30000 Fès, Maroc b Service de radiologie, CHU Hassan II, 30000 Fès, Maroc c Service de neuroradiologie, CHU Ibn Sina, 10000 Rabat, Maroc Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Loukili) Mots clés : Exophtalmie ; Fistule carotido-caverneuse ; Syndrome d’Ehlers Dalnos Introduction.– La fistule carotido-caverneuse est un shunt entre la portion intracaverneuse de la carotide et le sinus caverneux. Le syndrome d’Ehlers Danlos vasculaire en est une cause rare. Observation.– Monsieur H.Z, (ND : 266662) âgé de 38 ans, présente une exophtalmie gauche pulsatile avec dilatation des veines conjonctivales en tête de méduse, des hémicrâ- nies et des acouphènes du même côté. Après deux mois, l’exophtalmie est devenue bilatérale. Le diagnostic de fistule carotide-caverneuse est confirmé sur les données de l’angio- RM et l’artériographie cérébrale. L’ensemble des éléments cliniques (peau translucide, fragilité vasculaire, hyperlaxité des articulations des mains et notion de mort subite chez le père dans un contexte de douleurs abdominales aiguës) asso- cié à la présence de fistule carotido-caverneuse fait évoquer le diagnostic de syndrome d’Ehlers Danlos vasculaire. Une embolisation artérielle est réalisée. L’évolution à court terme est marquée par une régression totale de l’exophtalmie du côté droit et partielle du côté gauche. Discussion.– Le syndrome d’Ehlers Danlos est une maladie héréditaire autosomique dominante. Il se caractérise clini- quement par une peau translucide et une hyperextensibilité articulaire. Son pronostic est grave à cause des complications vasculaires. Les manifestations neurologiques sont dominées par les anévrismes, les dissections intracrâniennes et les fis- tules carotido-caverneuses. Le traitement est essentiellement endovasculaire. Conclusion.– La fistule carotido-caverneuse secondaire à un syndrome d’Ehlers Danlos est une entité rare. Le diagnostic de ce syndrome repose sur des critères cliniques, familiaux et génétiques. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2013.01.368 J08 Orbitopathie inflammatoire à IgG4 A. Not a,, R. Deschamps a , F. Renou b , R. Depaz a , C. Vignal c , M. Putterman d , O. Gout a a Service de neurologie, fondation Rothschild, 25, rue Manin, 75019 Paris, France b Service de médecine interne, CHRU Félix-Guyon, 97460 Saint-Denis de la Réunion, France c Service d’ophtalmologie, fondation Rothschild, 75019 Paris, France

Exophtalmie révélant une maladie d’Ehlers Danlos vasculaire

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syndrome d’hypertension intracrânienne (90 %) alors que lesacouphènes et les éclipses visuelles n’ont été notés que dans9,5 % et 5 % respectivement. Tous les patients ont été traitéspar acétazolamide avec un recours à la corticothérapie intra-veineuse ou orale dans 33 % des cas.Discussion.– On note dans notre série une faible proportiondes acouphènes et des éclipses visuelles qui n’ont pas étérecherchés systématiquement, une utilisation fréquente descorticoïdes due à une atteinte visuelle sévère et pas de recoursà la chirurgie en raison des difficultés techniques pour ladérivation ventriculopéritonéale (ventricules collabés) et demanque d’expérience locale pour les autres techniques chi-rurgicales proposées.Conclusion.– Nos chirurgiens doivent être sensibilisés vis-à-vis de cette pathologie afin de permettre une prise en chargerapide en cas d’atteinte visuelle sévère évitant ainsi la cécité.

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Neuropathie optique, rétraction palpébralebilatérale et ophtalmoplégie : une triadeatypique pour un syndrome de Miller FisherG. Lamotte a,∗, R. Laballe b, B. Dupuy a

a Service de neurologie, centre hospitalier public du Cotentin, rueTrottebec 50100, BP 208, 50102 Cherbourg-Octeville, Franceb Service d’ophtalmologie, centre hospitalier public du Cotentin,50102 Cherbourg-Octeville, France∗Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (G. Lamotte)

Mots clés : Syndrome de Miller Fisher ; Neuropathieoptique ; Ac anti-Gq1bIntroduction.– L’atteinte du système nerveux central (SNC) dansle syndrome de Miller Fisher (SMF) est rare. Nous rapportonsun cas associant neuropathie optique, rétraction palpébrale etophtalmoplégie avec anticorps anti-Gq1b positifs.Observation.– Une patiente de 81 ans aux antécédents deglaucome chronique à angle ouvert gauche a développé enquelques jours les symptômes suivants : trouble de l’équilibre,céphalées, baisse d’acuité visuelle (BAV) de l’œil droit, exoph-talmie avec rétraction palpébrale bilatérale. Il n’y avait pasd’histoire infectieuse récente.L’examen clinique retrouvait une ataxie importante avec dys-métrie modérée au doigt-nez et talon-genou, il n’y avait pas detrouble de la sensibilité, les réflexes ostéo-tendineux étaientpréservés, pas de déficit moteur. L’examen oculaire retrou-vait une ophtalmoparésie bilatérale dans toutes les directions,les pupilles étaient réactives. L’acuité visuelle était à 20/100 àdroite, 20/400 à gauche (habituelle), le reste de l’examen oph-talmologique avec angiographie à la fluorescéine et OCT étaitnormal.La biologie standard, le bilan thyroïdien, le bilan immunolo-gique et infectieux complet et la ponction lombaire étaientnormal. L’IRM cérébrale était normal. La biopsie des artèrestemporales était normal. Les Ac anti-GQ1b étaient fortementpositif en IgG (1/50 000, Elisa) et négatif en IgM.Nous avons observé une amélioration clinique spontanée dessymptômes avec une acuité visuelle à 20/20 à droite après troissemaines.Discussion.– Les Ac anti-GQ1b sont retrouvés dans le SMF. Ilsont avec une distribution préférentielle au niveau des musclesoculomoteurs et du nerf optique. La BAV suggère une neu-

ropathie optique rétrobulbaire chez notre patiente malgrél’absence d’image pathologique à l’IRM. La rétraction pal-pébrale bilatérale est généralement associée à des lésions

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touchant le mésencéphale lorsqu’il n’y a pas de pathologieorbitaire.Conclusion.– L’association neuropathie optique et rétractionpalpébrale supporte une atteinte du SNC dans le SMF. Cetteobservation supporte également le concept de syndrome anti-GQ1b en dehors de la triade classique.Informations complémentaires.– Financement.– Aucun.

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Exophtalmie révélant une maladie d’EhlersDanlos vasculaireM. Loukili a,∗, A. Midaoui a, O. Messouak a, F. Belahsen a,N. Sqalli Houssaini b, M.R. El Hassani c

a Service de neurologie, CHU Hassan II, 30000 Fès, Marocb Service de radiologie, CHU Hassan II, 30000 Fès, Marocc Service de neuroradiologie, CHU Ibn Sina, 10000 Rabat, Maroc∗Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (M. Loukili)

Mots clés : Exophtalmie ; Fistule carotido-caverneuse ;Syndrome d’Ehlers DalnosIntroduction.– La fistule carotido-caverneuse est un shunt entrela portion intracaverneuse de la carotide et le sinus caverneux.Le syndrome d’Ehlers Danlos vasculaire en est une cause rare.Observation.– Monsieur H.Z, (ND : 266662) âgé de 38 ans,présente une exophtalmie gauche pulsatile avec dilatationdes veines conjonctivales en tête de méduse, des hémicrâ-nies et des acouphènes du même côté. Après deux mois,l’exophtalmie est devenue bilatérale. Le diagnostic de fistulecarotide-caverneuse est confirmé sur les données de l’angio-RM et l’artériographie cérébrale. L’ensemble des élémentscliniques (peau translucide, fragilité vasculaire, hyperlaxitédes articulations des mains et notion de mort subite chez lepère dans un contexte de douleurs abdominales aiguës) asso-cié à la présence de fistule carotido-caverneuse fait évoquerle diagnostic de syndrome d’Ehlers Danlos vasculaire. Uneembolisation artérielle est réalisée. L’évolution à court termeest marquée par une régression totale de l’exophtalmie ducôté droit et partielle du côté gauche.Discussion.– Le syndrome d’Ehlers Danlos est une maladiehéréditaire autosomique dominante. Il se caractérise clini-quement par une peau translucide et une hyperextensibilitéarticulaire. Son pronostic est grave à cause des complicationsvasculaires. Les manifestations neurologiques sont dominéespar les anévrismes, les dissections intracrâniennes et les fis-tules carotido-caverneuses. Le traitement est essentiellementendovasculaire.Conclusion.– La fistule carotido-caverneuse secondaire à unsyndrome d’Ehlers Danlos est une entité rare. Le diagnosticde ce syndrome repose sur des critères cliniques, familiaux etgénétiques.

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Orbitopathie inflammatoire à IgG4A. Not a,∗, R. Deschamps a, F. Renou b, R. Depaz a, C. Vignal c,M. Putterman d, O. Gout a

a Service de neurologie, fondation Rothschild, 25, rue Manin,75019 Paris, Franceb Service de médecine interne, CHRU Félix-Guyon,

97460 Saint-Denis de la Réunion, Francec Service d’ophtalmologie, fondation Rothschild, 75019 Paris, France