2
1S74 Ann Pathol 2006 ; 26 : 1S73-1S75 © 2006. Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. dans toute enquête épidémiologique. Dans ce domaine, l’Institut de Veille Sanitaire s’est déjà fortement posi- tionné. Ces données constituent également la référence pour tout dépistage organisé du cancer, car le recueil des diagnostics de cancer offre les indicateurs pour éva- luer les campagnes nationales et départementales (col utérin, sein et colon). Ces données sont aussi référen- tielles pour la vie des tumorothèques. Enfin, devant la relative lenteur des réalisations au plan national, des initiatives régionales soutenues no- tamment pour le dépistage du cancer ont abouti au plan pratique. C’est, entre autres, ce que précisera le Dr Christophe Sattonnet, Cabinet de Pathologie de Cagnes-sur-Mer, dans « Expérience du pathologiste libéral et pour le dépistage du cancer : le CRFS du cancer du sein en PACA Est ». Il convient de rappeler que l’élaboration et surtout l’utilisation du CRFS en pathologie cancérologique qui doit remplacer le compte rendu classique, sont consen- suelles associant pathologistes et cliniciens. Il s’agit d’une démarche de cancérologie centrée sur la prise en charge du patient. C’est l’esprit « Standards, Options et Recommandations » qui préside à l’établissement de ces documents « standards » dans les divers domaines de la cancérologie. L’implication de responsables de l’INCa dans le cadre du « Plan Cancer » pour soutenir cette démarche est décisionnelle pour la profession. Références [1] « Le compte rendu-fiche standardisé » en pathologie cancérolo- gique. Ann Pathol 2003 ; 23 : 1S50-1S63. [2] Rebillard X. Harmonisation des échanges d’informations entre pathologistes et urologues. Résultats de l’expérimentation AFU d’un enregistrement histopathologique en Languedoc-Roussillon 1999-2002. Ann Pathol 2003 ; 23 : 1S57-1S61. [3] Mac Grogan G, De Mascarel I, Monnereau A et al. Le « compte rendu-fiche standardisé » des prélèvements mammaires. Ann Pathol 2003 ; 23 : 1S51-1S52. Expérience du pathologiste libéral et pour le dépistage du cancer : Le CRFS du cancer du sein en PACA Est SATTONNET C Cabinet de Pathologie, 31 ter Bd Maréchal Juin, Cagnes-sur-Mer. Expérience de 10 mois en exercice libéral : un exem- ple concret d’intégration au logiciel métier et d’utilisa- tion en routine dans un cabinet de pathologie. Position du problème La prise en charge pluridisciplinaire de la maladie cancéreuse est une réalité quotidienne. L’organisation de cette prise en charge, promue par l’Institut National du Cancer, le projet de Dossier Communicant de Cancérologie (DCC) et les requêtes épidémiologiques ou issues des programmes de dépis- tage organisé sont autant de raisons pour optimiser la gestion de l’information anatomopathologique [1-4]. Le compte rendu-fiche standardisé (CRFS) représente une réponse opérationnelle à cette problématique en per- mettant, par une saisie unique, la production d’un compte rendu au format texte, de données raisonnées au format CRISAP et d’un ensemble de mots-clés sous forme de ba- se de données exportable et exploitable par les structures d’épidémiologie ou en charge du dépistage organisé. Méthode Sur la base du modèle de CRFS en pathologie mam- maire proposé par l’équipe de l’Institut Bergonié (Dr G Mac Grogan), nous avons intégré le principe du CRFS dans notre Système de Gestion de Laboratoire (SGL) : le logiciel « CYAN » (sté MB Concept). Le caractère systématique du recours à cette fiche est donc garant de l’exhaustivité du recueil et ainsi des ex- portations à destination de l’organisme en charge du dépistage (APREMAS). Résultats Ce modèle fonctionne en routine depuis 10 mois. Il est utilisé en temps réel par les 3 pathologistes du cabi- net et recouvre tous les types de prélèvements mam- maires (de la microbiopsie à la mastectomie), toutes les indications et toutes les pathologies. Le temps nécessaire à la rédaction du compte rendu est augmenté d’environ 30 % par rapport à un compte rendu « classique ». Il est cependant à souligner que ce compte rendu est enregistré directement par le pathologiste sur son terminal informatique (gain de temps, accès en temps réel aux antériorités, prescription d’examens complémen- taires, diminution temps et du risque d’erreur de secréta- riat) et que ce travail évite une seconde saisie manuelle sur fiches papier à destination de l’APREMAS. La base de données « exel » extraite de ce recueil est à ce jour riche de 200 dossiers directement exploitables par le CRISAP PACA et l’APREMAS, sans re-saisie, donc sans perte de temps, perte d’information et risque d’erreur. Le procédé concourt efficacement à l’amélioration de la qualité des soins : par le caractère systématique de la saisie des pa- ramètres (aucun item n’est oublié ou mal présenté) ;

Expérience du pathologiste libéral et pour le dépistage du cancer : le CRFS du cancer du sein en PACA Est

  • Upload
    c

  • View
    219

  • Download
    6

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Expérience du pathologiste libéral et pour le dépistage du cancer : le CRFS du cancer du sein en PACA Est

1S74 A n n P a t h o l 2 0 0 6 ; 2 6 : 1 S 7 3 - 1 S 7 5

© 2 0 0 6 . E l s e v i e r M a s s o n S A S . T o u s d r o i t s r é s e r v é s .

dans toute enquête épidémiologique. Dans ce domaine,l’Institut de Veille Sanitaire s’est déjà fortement posi-tionné. Ces données constituent également la référencepour tout dépistage organisé du cancer, car le recueildes diagnostics de cancer offre les indicateurs pour éva-luer les campagnes nationales et départementales (colutérin, sein et colon). Ces données sont aussi référen-tielles pour la vie des tumorothèques.

Enfin, devant la relative lenteur des réalisations auplan national, des initiatives régionales soutenues no-tamment pour le dépistage du cancer ont abouti auplan pratique. C’est, entre autres, ce que précisera leDr Christophe Sattonnet, Cabinet de Pathologie deCagnes-sur-Mer, dans « Expérience du pathologistelibéral et pour le dépistage du cancer : le CRFS du cancerdu sein en PACA Est ».

Il convient de rappeler que l’élaboration et surtoutl’utilisation du CRFS en pathologie cancérologique quidoit remplacer le compte rendu classique, sont consen-suelles associant pathologistes et cliniciens. Il s’agit

d’une démarche de cancérologie centrée sur la prise encharge du patient. C’est l’esprit « Standards, Options etRecommandations » qui préside à l’établissement deces documents « standards » dans les divers domainesde la cancérologie.

L’implication de responsables de l’INCa dans le cadredu « Plan Cancer » pour soutenir cette démarche estdécisionnelle pour la profession.

Références

[1] « Le compte rendu-fiche standardisé » en pathologie cancérolo-gique. Ann Pathol 2003 ; 23 : 1S50-1S63.

[2] Rebillard X. Harmonisation des échanges d’informations entrepathologistes et urologues. Résultats de l’expérimentation AFUd’un enregistrement histopathologique en Languedoc-Roussillon1999-2002. Ann Pathol 2003 ; 23 : 1S57-1S61.

[3] Mac Grogan G, De Mascarel I, Monnereau A et al. Le « compterendu-fiche standardisé » des prélèvements mammaires. AnnPathol 2003 ; 23 : 1S51-1S52.

Expérience du pathologiste libéral et pour le dépistage du cancer : Le CRFS du cancer du sein en PACA Est

SATTONNET C

Cabinet de Pathologie, 31 ter Bd Maréchal Juin, Cagnes-sur-Mer.

Expérience de 10 mois en exercice libéral : un exem-ple concret d’intégration au logiciel métier et d’utilisa-tion en routine dans un cabinet de pathologie.

Position du problème

La prise en charge pluridisciplinaire de la maladiecancéreuse est une réalité quotidienne.

L’organisation de cette prise en charge, promue parl’Institut National du Cancer, le projet de DossierCommunicant de Cancérologie (DCC) et les requêtesépidémiologiques ou issues des programmes de dépis-tage organisé sont autant de raisons pour optimiser lagestion de l’information anatomopathologique [1-4].

Le compte rendu-fiche standardisé (CRFS) représenteune réponse opérationnelle à cette problématique en per-mettant, par une saisie unique, la production d’un compterendu au format texte, de données raisonnées au formatCRISAP et d’un ensemble de mots-clés sous forme de ba-se de données exportable et exploitable par les structuresd’épidémiologie ou en charge du dépistage organisé.

Méthode

Sur la base du modèle de CRFS en pathologie mam-maire proposé par l’équipe de l’Institut Bergonié (DrG Mac Grogan), nous avons intégré le principe duCRFS dans notre Système de Gestion de Laboratoire(SGL) : le logiciel « CYAN » (sté MB Concept).

Le caractère systématique du recours à cette fiche estdonc garant de l’exhaustivité du recueil et ainsi des ex-portations à destination de l’organisme en charge dudépistage (APREMAS).

Résultats

Ce modèle fonctionne en routine depuis 10 mois. Ilest utilisé en temps réel par les 3 pathologistes du cabi-net et recouvre tous les types de prélèvements mam-maires (de la microbiopsie à la mastectomie), toutes lesindications et toutes les pathologies.

Le temps nécessaire à la rédaction du compte rendu estaugmenté d’environ 30 % par rapport à un compte rendu« classique ». Il est cependant à souligner que ce compterendu est enregistré directement par le pathologiste surson terminal informatique (gain de temps, accès en tempsréel aux antériorités, prescription d’examens complémen-taires, diminution temps et du risque d’erreur de secréta-riat) et que ce travail évite une seconde saisie manuellesur fiches papier à destination de l’APREMAS.

La base de données « exel » extraite de ce recueil està ce jour riche de 200 dossiers directement exploitablespar le CRISAP PACA et l’APREMAS, sans re-saisie,donc sans perte de temps, perte d’information et risqued’erreur.

Le procédé concourt efficacement à l’amélioration dela qualité des soins :

— par le caractère systématique de la saisie des pa-ramètres (aucun item n’est oublié ou mal présenté) ;

Page 2: Expérience du pathologiste libéral et pour le dépistage du cancer : le CRFS du cancer du sein en PACA Est

1S75

© 2 0 0 6 . E l s e v i e r M a s s o n S A S . T o u s d r o i t s r é s e r v é s .

A n n P a t h o l 2 0 0 6 ; 2 6 : 1 S 7 3 - 1 S 7 5

— par la reproductibilité et la lisibilité des comptesrendus (particulièrement en Réunion de ConcertationPluridisciplinaire en cancérologie (RCP)) ;

— par la possibilité d’effectuer des contrôles de qua-lité semi automatisés à partir des données extraitessous forme de base de données (incohérence âge/dia-gnostic, lésion bénigne/facteurs pronostiques…), l’ex-ploitation statistique des données permettant a poste-riori la correction d’éventuelles anomalies.

Références

[1] Publications HAS : http://www.anaes.fr[2] Publications SFP : http://www.meditis.net/pagepro.asp[3] Plan Cancer InCa, épidémiologie, dépistage organisé : http://

www.e-cancer.fr/Les-Actions/Presentation-Plan-cancer/op_1-it_112-la_1-ve_1.html

[4] De Fromont M, Lesourd A, Mazerolles C, Molinié V, Chasle J,Voigt JJ et al. Comptes rendus standardisés histopathologiquesen onco-urologie. Progrès en Urologie 2004 ; 1402 : 885-6.