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Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Ecole Nationale Polytechnique Département Génie Minier Sujet : La Flottation : Méthodes et utilisations dans l’Industrie Présenté par : Meïssa ABABOU Isma OTMANE Examiné par : Mr. K. OMRACI Mr. A. Ould HAMMOU

Exposé Flottation - Version Finale

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Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Ecole Nationale Polytechnique

Département Génie Minier

Sujet :

La Flottation : Méthodes et utilisations dans l’Industrie

Présenté par : Meïssa ABABOU Isma OTMANE

Examiné par : Mr. K. OMRACI

Mr. A. Ould HAMMOU

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Sommaire :

Introduction

Qu’est-ce que la flottation ? Définitions et Principe

Comment ça marche ? Types et Appareillages

Industriellement parlant ? Exemples d’usage dans l’industrie

Conclusion

Bibliographie, Webliographie

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Introduction

La croissance industrielle durant le XXe siècle a nécessité des quantités considérables de

métaux et, de ce fait, la mise en œuvre de procédés compatibles avec le traitement de masses

rocheuses énormes s’est rapidement fait sentir. En effet, les gisements découverts, présentant

des minéralisations fines et dispersées, ont rendu les méthodes d’enrichissement basées sur

l’exploitation des propriétés massiques des minéraux difficilement applicables. Dans ce cadre,

la flottation est l’une des méthodes de séparation qui ont le plus apporté leurs preuves.

En effet, ce procédé permet de séparer les solides entre eux, en mettant à profit les différences

existant entre leurs propriétés superficielles dans une solution aqueuse et en présence d’air.

Plus tard, la flottation a été appliquée à la séparation solide-liquide (flottation de précipité) et

à l’extraction d’ions en solution (flottation ionique).

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Qu’est-ce que la flottation ?

La flottation est une technique de séparation basée sur des différences d'affinité pour l’eau des

matériaux à séparer. Elle est utilisée en minéralurgie pour séparer des minéraux entre eux et

dans le traitement des eaux usées pour éliminer les graisses.

Principe

Le principe de la flottation des minerais est le suivant : les particules solides sont mises en

suspension par agitation dans de l’eau après qu’un broyage en milieu humide, plus ou moins

poussé, ait libéré de la gangue l’espèce minérale valorisable. Ce mélange solide-eau (ou

pulpe) est conditionné avec un réactif chimique (ou collecteur), dont le rôle est de rendre

hydrophobe la surface du minéral à flotter, afin de lui conférer une affinité plus grande pour la

phase gazeuse que pour la phase liquide.

On obtient une action sélective du collecteur en faisant appel à des modificateurs (les

déprimants – ou dépresseurs – et les activants), qui modifient son affinité pour certaines

surfaces minérales. Il s’agit alors du procédé de flottation différentielle, permettant par

exemple la séparation des sulfures, des oxydes, des silicates, des sels, etc…

La pulpe ainsi conditionnée est introduite dans des réacteurs munis d’agitateurs aérés (cellules

de flottation) ou d’injecteurs d’air (colonne de flottation) ou encore d’électrodes

(électroflottation) générant des bulles d’air et les dispersant. Les particules rendues

hydrophobes se fixent à la surface des bulles qui constituent un vecteur de transport grâce à

leur mouvement ascensionnel vers la surface libre de la pulpe. On obtient ainsi une mousse

surnageante chargée en solides, appelée écume. La taille des bulles (et en cela l’interface

liquide-air) et la durée de vie de la mousse sont modulées par l’addition d’un moussant. Le

liquide entraîné est drainé par gravité à l’intérieur même de la mousse, laquelle est recueillie

par débordement.

On peut ainsi définir le processus de flottation par la succession des opérations élémentaires

suivantes :

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• Conditionnement de la surface des solides par des modificateurs de l’adsorption du

collecteur.

• Adsorption du collecteur sur la surface d’un solide bien déterminé.

• Contact entre les particules solides et les bulles d’air.

• Transport de l’ensemble bulles-particules vers la surface de la pulpe.

• Formation et récupération de l’écume.

Le collecteur est un agent tensioactif. C’est une molécule organique constituée par au moins

une chaîne hydrocarbonée et une tête polaire, qui peut comporter un ou plusieurs groupes

salifiants facilement ionisables. Selon que la charge de la tête polaire, après dissociation dans

l’eau, est négative ou positive, le collecteur est anionique ou cationique. Le caractère

tensioactif est conféré par l’affinité de la chaîne pour la phase gazeuse, et de la tête polaire

pour la phase liquide. La molécule tensioactive est donc orientée à l’interface air-eau.

Pour les sulfures, les agents tensioactifs les plus utilisés appartiennent à la famille des thiols.

Ce sont principalement les alkyldithiocarbonates et les alkyldithiophosphates. Pour les oxydes,

les silicates et les sels, les surfactants les plus employés sont les acides gras, les amines et

leurs sels, les alkylsulfates et alkylsulfonates.

Les moussants sont aussi des tensioactifs dont la constitution rappelle celle des collecteurs,

puisque ce sont aussi des molécules organiques hétéropolaires appartenant principalement aux

familles des alcools et des polyéthers, mais qui ne s’adsorbent pas ou s’adsorbent peu sur les

surfaces minérales. D’ailleurs, tous les collecteurs présentent plus ou moins des propriétés

moussantes.

Moussant

Le moussant est caractérisé par son triple rôle :

• Création d’interfaces importantes

• Faciliter la fixation des particules

• Donner une écume stable

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On choisit le moussant selon cinq principaux critères. Ainsi, il doit absolument (autant que

faire se peut) :

• Présenter une bonne action à faible concentration

• Etre facilement abattu à la sortie des cellules

• Avoir de faibles propriétés en tant que collecteur

• Etre peu sensible aux variations de pH

• Etre bon marché

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Comment ça marche ?

Préparation de la pulpe

Avant de commencer l’opération de flottation, il est nécessaire d’avoir une pulpe

préalablement préparée, dans le but d’avoir le meilleur rendement possible. Ainsi, la pulpe

doit répondre à quatre conditions principales :

• Atteindre une bonne libération des particules, par broyage : Le degré de broyage

est régi par des considérations minéralurgiques et économiques. Il faudra également

éviter un surbroyage, ou procéder dans certains cas à un déschlammage des ultrafines

responsables du phénomène d’adagulation, qui est le recouvrement des particules

minérales par ces ultrafines.

• Travailler avec des particules de granulométrie adéquate : Les particules solides

sont entraînées par des bulles de diamètre compris entre 0.1 et 1 mm, il faut donc

qu’elles soient assez fines, sans l’être trop pour éviter les schlamms (le diamètre des

particules est donc généralement inférieur à 300 µm)

• Assurer le bon conditionnement de la pulpe avec les réactifs : On utilisera ainsi des

réacteurs à agitateur mécanique (conditionneurs).

• Avoir de l’eau de bonne qualité, en quantité suffisante, et une température

adéquate de la pulpe : La quantité d’eau varie généralement de 2 à 6 tonnes pour 1

tonne de minerai et parfois, il est même nécessaire d’ajouter 1 à 2 tonnes

supplémentaires. Quant à la température de la pulpe, elle est ambiante, dans la plupart

des cas, mais parfois, un chauffage s’avère utile.

Appareillage des circuits de flottation

• Cellules de Flottation Ce sont des machines à agitation mécanique, assurée par un ensemble rotor-stator. Elles sont

constituées de cuves parallélépipédiques ou cylindriques, dans la plupart des cas. L’air est

introduit dans la cellule par l’axe creux du rotor, par un tube extérieur à l’axe ou par un

système de tuyauterie sous le rotor. La pulpe est introduite latéralement dans la cellule, les

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mousses sont récupérées soit par débordement, soit mécaniquement par des pales tournantes.

Le produit non-flotté passe directement dans la cellule suivante.

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• Colonnes de Flottation

Ce sont des cellules pneumatiques, ne comportant généralement pas d’agitation mécanique.

L’air y est introduit par un diffuseur ou un générateur de bulles, en fond de cellule. Les

particules solides cheminent à contre-courant du flux des bulles. Les mousses recueillies à la

partie supérieure sont lavées par aspersion d’eau.

Types de Flottation

On peut distinguer deux principaux types de flottation :

• Ionique

On introduit dans la solution un collecteur (ion tensioactif) pour former avec l’ion à flotter un

complexe soluble ou sous forme de précipité. Ensuite, en faisant passer à travers la solution

un flux de bulles de gaz ascendantes (air, azote...), le composé « ion à flotter-collecteur », qui

est hydrophobe, s’adsorbe sur les bulles et remonte à la surface où il est recueilli dans les

mousses sous forme solide.

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• De précipité

L’ion à séparer est d’abord précipité par un agent de précipitation inorganique ou organique

non tensioactif. Le précipité obtenu est hydrophile et la flottation se fait alors en ajoutant dans

la solution un collecteur. Celui-ci va s’adsorber à la surface du précipité pour le rendre

hydrophobe et l’ensemble « précipité-collecteur » se fixe à la surface des bulles ascendantes

qui traversent la solution pour être entraînées dans les mousses.

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Exemples d’usage dans l’industrie

1. Flottation des sulfures

La flottation des sulfures métalliques, qui sont les minerais naturels des métaux de base non

ferreux, représente historiquement le procédé qui a permis de traiter des minerais complexes à

fine minéralisation ou à faible teneur, notamment les minerais de plomb-zinc-cuivre, qui sont

concentrés par flottation dans plus de 90 % des cas, dans des usines dont la capacité

journalière peut varier de quelques centaines de tonnes à 100 000 tonnes.

Dans ce cas, les collecteurs utilisés seront de la famille des thiols. Comme activant, on

utilisera un autre sulfure capable de mieux adsorber le thiol, et comme déprimant on choisira

une oxydation poussée, un pH faible ou une cyanuration du Cu2+ .

Cas pratique : Flottation d’un minerai sulfuré non ferreux Nous nous intéresserons plus particulièrement au cas du cuivre. Ici, le minerai de cuivre est

sous la forme de chalcopyrite, chalcocite et covellite, associées à de la pyrite en gangue

siliceuse. La pyrite sera déprimée à la chaux pour des raisons de pH (car dans ce cas, le travail

est effectué à pH > 6 et parfois même allant de 9 à 15. Dans des pH aussi basiques, les thiols

n’ont plus aucun effet). Le conditionnement, quant à lui, se fera sur des pulpes de 35 à 40 %

de solides.

2. Flottation des oxydes et silicates Les minéraux de type oxydes, silicates et silicoaluminates, bien que de familles

minéralogiques différentes, présentent en solution aqueuse des propriétés physico-chimiques

semblables et répondent aux mêmes types de réactifs. La flottation, sauf pour l’hématite, est

peu développée industriellement pour l’ensemble de ces trois familles.

Ici, l’on pourra choisir toute une gamme de collecteurs :

• Acides alkylcarboxyliques RCOOH

• Alkylsulfonates RSO3Na

• Alkylsulfates ROSO3Na

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• Alkylhydroxamates RC=ONHONa

• Amines RNHn

Quant aux activants et déprimants, on jouera sur les caractéristiques électrostatiques du

minerai.

Cas pratique : Flottation d’un minerai d’oxyde de fer Nous nous intéresserons ici au cas d’un minerai de type Taconite. Il s’agit d’un minerai

composé d’hématite, gœthite, magnétite et quartz. Dans un cas pareil, on préfèrera effectuer

une flottation inverse de la gangue. Ainsi, l’hématite sera déprimée à l’amidon en pH basique,

le quartz flotté à l’aide d’amines et les oxydes de fer ne seront pas flottés et seront évacués en

tant que produit de cellule.

3. Flottation des sels solubles Enfin, les minéraux de type sels (carbonates, sulfates, fluorures, tungstates et phosphates)

représentent une famille extrêmement importante, de propriétés assez homogènes, puisqu’ils

sont constitués de cations et d’anions entre lesquels existent des liaisons ioniques. La

flottation s’applique surtout aux minéraux peu solubles, bien qu’il existe des usines de

flottation de minéraux solubles tels que la sylvinite (KCI) et la halite (NaCl) en milieu

saumure.

Ici, les collecteurs seront identiques à ceux des oxydes et silicates, les activants seront soit des

sulfures, soit des métaux lourds, et pour les déprimants, on choisira des macromolécules ou

des silicates de sodium.

Cas pratique : Flottation d’un minerai de phosphate Dans ce cas, on travaillera avec une pulpe deschlammée classée en 2 catégories : Grosses et

fines particules. Le conditionnement se fera en pulpe épaisse (70% de solides) avec de l’acide

gras, du fuel et de l’ammoniac. On tâchera d’effectuer une dilution avant la flottation (pour

passer à une pulpe de 20 à 30% de solides). On procèdera alors à un second conditionnement

à l’acide sulfurique, puis à une flottation de la silice à l’amine de suif et au kérosène, comme

indiqué sur le schéma suivant :

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Conclusion

La Flottation reste une méthode de séparation intéressante, basée, comme nous l’avons

précédemment dit, sur les propriétés superficielles des solides entre eux, lorsqu’ils sont en

présence d’air dans une solution aqueuse.

La méthode en elle-même représente, pour une usine, un investissement rentable, car, en règle

générale, elle ne représente que 10 à 15 % de l’investissement total d’une usine de traitement.

De plus, en tenant de la perpétuelle avancée technologique, il est sûr que l’on parviendra à

traiter des particules de plus en plus fines

Il s’agit par conséquent d’une technique de séparation qui bénéficie d’un avenir certain, et pas

des plus sombres.

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Bibliographie / Webliographie

http://www.emse.fr/~brodhag/TRAITEME/fich4_14.htm

Opérations unitaires du traitement de l’eau – GUNT Hamburg

Flottation, Aspects Pratiques – P. Blazy, El-A. Jdid

Flottation, Mécanismes de réaction – P. Blazy, El-A Jdid