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Courrier des lecteurs Ann Chir Plast Esthkt 2001 ; 46 : 60- 1 0 2001 &d&ions scientifiques et medicales Elsevier SAS. Tous droits rkservks Fable sur << la responsabil~t~ mCdicale P) F. Vandenbussch~ 17, Grande Rue, 59780 Campttin-en-P&Ye, France (Rey le 22 septembre 2000 ; accept& le 19 octobre 2000) Choisir de soigner est un metier de fou, long dans sa formation et son apprentissage, sans sommeil regulier, dans le pus et le sang, quand les autres s’amusent et que l’on a vingt am.. . ! L’autre n’a pas conscience de la charge, ni du temps, passe, don&, souffert, chaque fois singulier, unique et personnel, multipli~ par cent ou mille sur une an&e. I1 n’y a pas routine, elle y est impossible, le propre de I’humain est la diversite.. . La machine-ancillaire a soulage la charge, mais sans changer I’esprit ; le robot comme alarme, ou camera mobile ou instrument profond, n’est jamais qu’un outil commands par I’esprit guide par I’experience et non soignant en soi - comme le croient les media - et au prix de dangers qui sont les corollaires de leur simple avantage. Le juge n’a pas idee de l’effort quotidien, il ne voit que la plainte et decide, serein : e Responsabihte sans faute ‘! H . . . Accuse, levez-vous.. . ! Vous serez done <f puni H, sans p&he reconnu, et ce : sur vos biens propres et ceux de vos enfants. Pendant trente ans au moins, vous porterez la charge, en p~ition de sang, malediction biblique, pour avoir voulu, metier demi-urgique, soigner vos adjacents, blesses, souffrants, casses, uses, pourris par un cancer, bouches dans leurs art&es, cahotant du genou ou souilles dans leur sang. Pour cette vocation de folie intrindque, (( si I) il y a un w loup 0, vous en &es a coup sGr l’auteur oblige, volontaire (? !) fatidique, pour avoir juste ose contrarier, et voulu modifier le destin de l’humain, dont la perte de chance commence avec la vie et son issue certaine, et non pas avec nous.. . C’est la grandeur de I’homme que de vivre et d’agir avec cette menace et ceux qui ont choisi de l’y aider, pugnaces, reparant la machine, ne font pas d’autre effort que d’agir, par tout temps, pour eloigner la mort, la souffrance, l’inegal, l’injuste quotidien. I1 n’y pas d’action sans risque en balance. II n’y a pas justice, si la punition dite du (( droit )) des hommes humilie et spolie celui qui a choisi de prolonger la vie. Le danger de l’esprit de cette curieuse mode rarefie, deja fort, le temps des vocations. Ceux qui l’ont encore refltchissent a deux fois.. . et le (( soin a venir D va poser des problemes . . . Un juge - bien malade - un jour s’~tonnem de trouver Porte close et annuaire creux pour solder sa douleur.. . !

Fable sur « la responsabilité médicale å

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Page 1: Fable sur « la responsabilité médicale å

Courrier des lecteurs Ann Chir Plast Esthkt 2001 ; 46 : 60- 1

0 2001 &d&ions scientifiques et medicales Elsevier SAS. Tous droits rkservks

Fable sur << la responsabil~t~ mCdicale P)

F. Vandenbussch~

17, Grande Rue, 59780 Campttin-en-P&Ye, France

(Rey le 22 septembre 2000 ; accept& le 19 octobre 2000)

Choisir de soigner est un metier de fou, long dans sa formation et son apprentissage, sans sommeil regulier, dans le pus et le sang, quand les autres s’amusent et que l’on a vingt am.. . !

L’autre n’a pas conscience de la charge, ni du temps, passe, don&, souffert, chaque fois singulier, unique et personnel, multipli~ par cent ou mille sur une an&e. I1 n’y a pas routine, elle y est impossible, le propre de I’humain est la diversite.. .

La machine-ancillaire a soulage la charge, mais sans changer I’esprit ; le robot comme alarme, ou camera mobile ou instrument profond, n’est jamais qu’un outil commands par I’esprit guide par I’experience et non soignant en soi - comme le croient les media - et au prix de dangers qui sont les corollaires de leur simple avantage.

Le juge n’a pas idee de l’effort quotidien, il ne voit que la plainte et decide, serein : e Responsabihte sans faute ‘! H . . . Accuse, levez-vous.. . ! Vous serez done <f puni H, sans p&he reconnu, et ce : sur vos biens propres et ceux de vos enfants.

Pendant trente ans au moins, vous porterez la charge, en p~ition de sang, malediction biblique, pour avoir voulu, metier demi-urgique, soigner vos adjacents,

blesses, souffrants, casses, uses, pourris par un cancer, bouches dans leurs art&es, cahotant du genou ou souilles dans leur sang.

Pour cette vocation de folie intrindque, (( si I) il y a un w loup 0, vous en &es a coup sGr l’auteur oblige, volontaire (? !) fatidique, pour avoir juste ose contrarier, et voulu modifier le destin de l’humain, dont la perte de chance commence avec la vie et son issue certaine, et non pas avec nous.. . C’est la grandeur de I’homme que de vivre et d’agir avec cette menace et ceux qui ont choisi de l’y aider, pugnaces, reparant la machine, ne font pas d’autre effort que d’agir, par tout temps, pour eloigner la mort, la souffrance, l’inegal, l’injuste quotidien.

I1 n’y pas d’action sans risque en balance. II n’y a pas justice, si la punition dite du (( droit )) des hommes humilie et spolie celui qui a choisi de prolonger la vie.

Le danger de l’esprit de cette curieuse mode rarefie, deja fort, le temps des vocations. Ceux qui l’ont encore refltchissent a deux fois.. . et le (( soin a venir D va poser des problemes . . .

Un juge - bien malade - un jour s’~tonnem de trouver Porte close et annuaire creux pour solder sa douleur.. . !

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Courrier des lecteurs 61

Chirurgien : Vous Ctes fou ! Medecin, quel delire ! Mon enfant : endormeur ! Jamais, plutot mourir ! Quant a etre assureur : ga devient masochiste, inconscient, courageux, a moins d’&tre joueur.

A trop taper sur la boulange, le village se retrouve sans pain. Quand on crie trop, a tort, (( Haro sur le baudet D ! en l’occurrence (( mtdecin, volontaire forme,

corvtable, devout D, l’avenir, pour longtemps, se profile sans soin ! . . .

J’espbre que, pour juger et (( punir )) nos metiers, le moteur n’est pas haine, envie ou jalousie, ou bien je ne sais quoi.. . : une liberte d’esprit ? ou notre independance ?