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S238 Congrès International ADELF-SFSP / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 61S (2013) S206–S264 a Unité de recherche en épidémiologie nutritionnelle, université Paris-13, Bobigny, France b Institut national du cancer (INCa), Boulogne-Billancourt, France Introduction.– Dans le cadre d’un groupe de travail de l’INCa visant à identifier les facteurs de risque de seconds cancers primitifs (SCP) et les interventions prio- ritaires en prévention, des experts du réseau NACRe ont synthétisé les données épidémiologiques sur les facteurs nutritionnels. Méthode.– Les études observationnelles ont identifié des associations entre : – surcharge pondérale chez les femmes ayant eu un cancer du sein ou ; – consommation d’alcool chez les personnes ayant eu un cancer des voies aéro- digestives supérieures (VADS) et risque de SCP. Pour estimer la force de ces associations, des revues systématiques (méthode Cochrane, PubMed et Embase) et des méta-analyses (modèles aléatoires) ont été réalisées. Résultats.– Surcharge pondérale au diagnostic d’un cancer du sein (13 études incluses). L’obésité est associée à une augmentation significative du risque de SCP (sein controlatéral, sein, endomètre et côlon-rectum). Pour une augmen- tation de l’indice de masse corporelle de 5 kg/m 2 , le risque relatif (RR) est de 1,12 (1,06–1,20), 1,14 (1,07–1,21), et 1,46 (1,17–1,83) pour les SCP du sein controlatéral, du sein et de l’endomètre, respectivement. Consommation d’alcool au diagnostic d’un cancer des VADS (19études incluses). La consommation d’alcool est associée à une augmentation signi- ficative du risque de SCP (VADS, VADS et poumon combinés et tous sites confondus). Pour une augmentation de la consommation d’alcool de 10 g/j, le RR de SCP des VADS est de 1,09 (1,04–1,14). Conclusion.– En conclusion, la surcharge pondérale et la consommation d’alcool, facteurs de risque de premiers cancers, augmentent également le risque de développer un SCP. Ces résultats soulignent l’importance des politiques et des actions de prévention visant à réduire la surcharge pondérale et la consommation d’alcool de la population générale. La sensibilisation, l’accompagnement et la surveillance des patients atteints de cancer devraient être aussi renforcées. La mise en œuvre d’interventions en prévention tertiaire et l’évaluation de leurs impacts sont nécessaires. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.116 C5-4 Repérage précoce des cancers des voies aérodigestives supérieures, mise en place d’une action coordonnée sur le territoire Artois-Lens C. Foulon , J. Delmotte , A. Verny , E. Van Den Abelle Association Prévention Artois (Prevart), Béthune, France Contexte.– Suite au recours tardif aux soins constaté chez les patients porteurs de cancers des voies aérodigestives dans une région où les indicateurs sanitaires et sociaux sont alarmants, un projet de repérage précoce s’est structuré en 2009 sur le territoire de l’Artois. Objectif.– Augmenter le nombre de diagnostics de ces cancers à un stade précoce. Méthode.– Le projet s’est structuré autour de quatre axes : – un axe de communication grand public ; – un axe général de coordination ville-hôpital autour d’un numéro d’appel unique pour permettre aux acteurs médicaux et sociaux du territoire d’orienter de fac ¸on harmonisée les personnes présentant des signes d’alerte vers une consultation prioritaire ; – un axe spécifique d’action de dépistage pour les personnes en situation de précarité ou éloignées du système de soins qui permet, par la présence d’une infir- mière formée, d’effectuer un repérage précoce dans les centres de distribution alimentaire et d’hébergement temporaire ; – un axe de coordination de parcours de la personne repérée, avec un accom- pagnement personnalisé pour les plus précaires, une identification des besoins spécifiques (sevrage, soutien) et l’organisation d’un relais de prise en charge. Résultats.– Au total, 404 personnes ont été repérées et orientées vers la consul- tation prioritaire, 50 lésions cancéreuses ou précancéreuses identifiées. Discussion et analyse.– Une dynamique territoriale s’est organisée autour du dispositif. Un partenariat regroupant des acteurs sanitaires, sociaux, des élus et les acteurs du champ médico-social (avec la mise en place d’un volet pré- carité), sont une plus-value à la réussite du dispositif et à une réinscription des personnes en rupture dans le système de soins. La participation du Comité d’hygiène buccodentaire départemental s’est organisée avec un déplacement du camion dans les structures et un examen possible de la cavité buccodentaire par un chirurgien-dentiste. L’action menée est pertinente, la coordination efficiente entre les acteurs, et réduit les pertes de chance pour les personnes repérées. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.117 C5-5 Effet des résultats des tests génétiques BRCA1/2 sur la consommation tabagique des femmes C. Julian-Reynier a , N. Resseguier a , A.-D. Bouhnik a , C. Lasset b , E. Mouret-Fourme c , C. Noguès c a Sciences économiques et sociales de la santé et traitement de l’information médicale, Marseille, France b Centre Léon-Bérard, Lyon, France c Institut Curie, Paris, France Introduction.– Les prédispositions génétiques au cancer, facteurs de risque non évitables de la maladie, pourraient influencer les personnes qui s’en savent por- teuses/non porteuses quant à leurs comportements vis-à-vis de facteurs de risque de cancer évitables. L’objectif était d’étudier l’évolution au cours du temps de la consommation tabagique chez des femmes porteuses de mutation BRCA1/2, et de la comparer à celles de femmes témoins non porteuses de mutation BRCA1/2. Méthodes.– Les données utilisées sont celles de l’étude psycho-sociale de la cohorte Genepso conduite en France auprès de femmes non-malades porteuses d’une mutation BRCA1/2 et de sa cohorte témoin (femmes non porteuses de cette mutation) dans des familles où la mutation familiale avait déjà été identifiée. La consommation tabagique (nombre de cigarettes fumées par jour) recueillie à différents temps du suivi (juste avant l’annonce du résultat du test génétique, puis six mois, un, deux et cinq ans après) a été analysée via un modèle mixte pour données longitudinales de type zero-inflated Poisson, modélisant, d’une part, la probabilité d’être non fumeuse (partie zero-inflated du modèle) et, d’autre part, le nombre de cigarettes fumées (partie Poisson) en ayant tenu compte de l’excès de zéros dans les données. Résultats.– Les réponses de 576 femmes (41,5 % de porteuses de mutation BRCA1/2) ont été analysées. Après ajustement systématique sur l’âge, le niveau d’études et le nombre de cigarettes fumées au premier temps du suivi (juste avant l’annonce du résultat du test génétique), des premières analyses montrent que le statut porteuse d’une mutation BRCA1/2 n’était pas associé avec la probabilité d’être non fumeuse après le résultat du test (OR = 0,91, IC95 % = [0,67 ; 1,24], mais associé significativement avec une plus faible consommation de cigarettes (RR = 0,84, IC95 % = [0,75 ; 0,94]). Discussion et conclusion.– Se savoir porteur d’une prédisposition génétique au cancer pourrait entraîner une modération dans les comportements vis-à-vis des facteurs de risque de cancer évitables. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.118 C5-6 Facteurs socioéconomiques et qualité de la prise en charge thérapeutique du cancer du sein non métastatique J. Mendiboure a , S. Broussy a,b , C. Bellera a,b , C. Tunon De Lara c , V. Migeot d , S. Mathoulin-Pélissier a,b,e a Inserm U897, CIC-EC7 Cancer, France b Institut Bergonié, unité de recherche épidémiologique et clinique, Bordeaux, France c Institut Bergonié, département de chirurgie, Bordeaux, France d Pôle biologie-pharmacie-santé publique, CHU de Poitiers, Poitiers, France e Institut de santé publique, d’épidémiologie et de développement (Isped), Bordeaux, France

Facteurs socioéconomiques et qualité de la prise en charge thérapeutique du cancer du sein non métastatique

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Page 1: Facteurs socioéconomiques et qualité de la prise en charge thérapeutique du cancer du sein non métastatique

S238 Congrès International ADELF-SFSP / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 61S (2013) S206–S264

a Unité de recherche en épidémiologie nutritionnelle, université Paris-13,Bobigny, Franceb Institut national du cancer (INCa), Boulogne-Billancourt, France

Introduction.– Dans le cadre d’un groupe de travail de l’INCa visant à identifierles facteurs de risque de seconds cancers primitifs (SCP) et les interventions prio-ritaires en prévention, des experts du réseau NACRe ont synthétisé les donnéesépidémiologiques sur les facteurs nutritionnels.Méthode.– Les études observationnelles ont identifié des associations entre :– surcharge pondérale chez les femmes ayant eu un cancer du sein ou ;– consommation d’alcool chez les personnes ayant eu un cancer des voies aéro-digestives supérieures (VADS) et risque de SCP.Pour estimer la force de ces associations, des revues systématiques (méthodeCochrane, PubMed et Embase) et des méta-analyses (modèles aléatoires) ontété réalisées.Résultats.– Surcharge pondérale au diagnostic d’un cancer du sein (13 étudesincluses). L’obésité est associée à une augmentation significative du risque deSCP (sein controlatéral, sein, endomètre et côlon-rectum). Pour une augmen-tation de l’indice de masse corporelle de 5 kg/m2, le risque relatif (RR) est de1,12 (1,06–1,20), 1,14 (1,07–1,21), et 1,46 (1,17–1,83) pour les SCP du seincontrolatéral, du sein et de l’endomètre, respectivement.Consommation d’alcool au diagnostic d’un cancer des VADS (19 étudesincluses). La consommation d’alcool est associée à une augmentation signi-ficative du risque de SCP (VADS, VADS et poumon combinés et tous sitesconfondus). Pour une augmentation de la consommation d’alcool de 10 g/j, leRR de SCP des VADS est de 1,09 (1,04–1,14).Conclusion.– En conclusion, la surcharge pondérale et la consommationd’alcool, facteurs de risque de premiers cancers, augmentent également le risquede développer un SCP. Ces résultats soulignent l’importance des politiques et desactions de prévention visant à réduire la surcharge pondérale et la consommationd’alcool de la population générale. La sensibilisation, l’accompagnement et lasurveillance des patients atteints de cancer devraient être aussi renforcées. Lamise en œuvre d’interventions en prévention tertiaire et l’évaluation de leursimpacts sont nécessaires.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.116

C5-4

Repérage précoce des cancers des voiesaérodigestives supérieures, mise en placed’une action coordonnée sur le territoireArtois-LensC. Foulon , J. Delmotte , A. Verny , E. Van Den AbelleAssociation Prévention Artois (Prevart), Béthune, France

Contexte.– Suite au recours tardif aux soins constaté chez les patients porteurs decancers des voies aérodigestives dans une région où les indicateurs sanitaires etsociaux sont alarmants, un projet de repérage précoce s’est structuré en 2009 surle territoire de l’Artois.Objectif.– Augmenter le nombre de diagnostics de ces cancers à un stade précoce.Méthode.– Le projet s’est structuré autour de quatre axes :– un axe de communication grand public ;– un axe général de coordination ville-hôpital autour d’un numéro d’appel uniquepour permettre aux acteurs médicaux et sociaux du territoire d’orienter de faconharmonisée les personnes présentant des signes d’alerte vers une consultationprioritaire ;– un axe spécifique d’action de dépistage pour les personnes en situation deprécarité ou éloignées du système de soins qui permet, par la présence d’une infir-mière formée, d’effectuer un repérage précoce dans les centres de distributionalimentaire et d’hébergement temporaire ;– un axe de coordination de parcours de la personne repérée, avec un accom-pagnement personnalisé pour les plus précaires, une identification des besoinsspécifiques (sevrage, soutien) et l’organisation d’un relais de prise en charge.Résultats.– Au total, 404 personnes ont été repérées et orientées vers la consul-tation prioritaire, 50 lésions cancéreuses ou précancéreuses identifiées.Discussion et analyse.– Une dynamique territoriale s’est organisée autour dudispositif. Un partenariat regroupant des acteurs sanitaires, sociaux, des éluset les acteurs du champ médico-social (avec la mise en place d’un volet pré-

carité), sont une plus-value à la réussite du dispositif et à une réinscriptiondes personnes en rupture dans le système de soins. La participation du Comitéd’hygiène buccodentaire départemental s’est organisée avec un déplacement ducamion dans les structures et un examen possible de la cavité buccodentaire parun chirurgien-dentiste. L’action menée est pertinente, la coordination efficienteentre les acteurs, et réduit les pertes de chance pour les personnes repérées.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.117

C5-5

Effet des résultats des tests génétiquesBRCA1/2 sur la consommation tabagique desfemmesC. Julian-Reynier a, N. Resseguier a, A.-D. Bouhnik a,C. Lasset b, E. Mouret-Fourme c, C. Noguès c

a Sciences économiques et sociales de la santé et traitement de l’informationmédicale, Marseille, Franceb Centre Léon-Bérard, Lyon, Francec Institut Curie, Paris, France

Introduction.– Les prédispositions génétiques au cancer, facteurs de risque nonévitables de la maladie, pourraient influencer les personnes qui s’en savent por-teuses/non porteuses quant à leurs comportements vis-à-vis de facteurs de risquede cancer évitables. L’objectif était d’étudier l’évolution au cours du temps de laconsommation tabagique chez des femmes porteuses de mutation BRCA1/2, etde la comparer à celles de femmes témoins non porteuses de mutation BRCA1/2.Méthodes.– Les données utilisées sont celles de l’étude psycho-sociale de lacohorte Genepso conduite en France auprès de femmes non-malades porteusesd’une mutation BRCA1/2 et de sa cohorte témoin (femmes non porteuses de cettemutation) dans des familles où la mutation familiale avait déjà été identifiée. Laconsommation tabagique (nombre de cigarettes fumées par jour) recueillie àdifférents temps du suivi (juste avant l’annonce du résultat du test génétique,puis six mois, un, deux et cinq ans après) a été analysée via un modèle mixte pourdonnées longitudinales de type zero-inflated Poisson, modélisant, d’une part, laprobabilité d’être non fumeuse (partie zero-inflated du modèle) et, d’autre part,le nombre de cigarettes fumées (partie Poisson) en ayant tenu compte de l’excèsde zéros dans les données.Résultats.– Les réponses de 576 femmes (41,5 % de porteuses de mutationBRCA1/2) ont été analysées. Après ajustement systématique sur l’âge, le niveaud’études et le nombre de cigarettes fumées au premier temps du suivi (juste avantl’annonce du résultat du test génétique), des premières analyses montrent que lestatut porteuse d’une mutation BRCA1/2 n’était pas associé avec la probabilitéd’être non fumeuse après le résultat du test (OR = 0,91, IC95 % = [0,67 ; 1,24],mais associé significativement avec une plus faible consommation de cigarettes(RR = 0,84, IC95 % = [0,75 ; 0,94]).Discussion et conclusion.– Se savoir porteur d’une prédisposition génétique aucancer pourrait entraîner une modération dans les comportements vis-à-vis desfacteurs de risque de cancer évitables.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.118

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Facteurs socioéconomiques et qualité de laprise en charge thérapeutique du cancer dusein non métastatiqueJ. Mendiboure a, S. Broussy a,b, C. Bellera a,b,C. Tunon De Lara c, V. Migeot d,S. Mathoulin-Pélissier a,b,e

a Inserm U897, CIC-EC7 Cancer, Franceb Institut Bergonié, unité de recherche épidémiologique et clinique, Bordeaux,Francec Institut Bergonié, département de chirurgie, Bordeaux, Franced Pôle biologie-pharmacie-santé publique, CHU de Poitiers, Poitiers, Francee Institut de santé publique, d’épidémiologie et de développement (Isped),Bordeaux, France

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Congrès International ADELF-SFSP / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 61S (2013) S206–S264 S239

Contexte.– De nombreuses études témoignent des fortes disparités socioécono-miques (SE) de survie après un cancer du sein. Les causes de ces disparités sontpeu documentées, et le rôle de la qualité de la prise en charge (PEC) reste àétudier.Objectif.– Mesurer les associations entre facteurs SE et qualité de PEC du cancerdu sein.Méthodes.– Cohorte prospective multicentrique (cohorte REPERES). Cas inci-dents de cancer du sein non métastatique, diagnostiqués en 2003/2004 dans lesétablissements publics et privés d’Aquitaine et Poitou-Charentes. La qualité dela PEC de la chirurgie et de la radiothérapie est définie par la conformité auxbonnes pratiques cliniques (BPC). Le statut SE est mesuré au niveau individuel(instruction) et agrégé (indice de défavorisation de Townsend).Résultats.– L’étude porte sur 925 patientes avec un suivi médian de 8,1 ans. Chi-rurgie : un stade clinique II/III (versus I) augmente le risque de non-conformitéaux BPC (OR [IC95 %] = 1,56 [1,12 ; 2,19], 2,53 [1,64 ; 3,90] respectivement).Radiothérapie : un grade histo-pronostique III (versus I), l’envahissement gan-glionnaire et la présence d’au moins 2 co-morbidités (versus aucune) augmententle risque de non-conformité aux BPC (OR [IC95 %] = 1,78 [1,16 ; 2,72], 1,42[1,04 ; 1,94], 2,39 [1,24 ; 4,62] respectivement). Un grade histo-pronostique III(versus I) et l’envahissement ganglionnaire diminuent significativement la sur-vie (HR [IC95 %] = 3,92 [1,96 ; 7,85], 2,50 [1,68 ; 3,73] respectivement). Aucuneinfluence significative des facteurs SE sur la non-conformité aux BPC et la sur-vie n’a été mise en évidence. La qualité de la PEC ne semble pas affecter lasurvie.Conclusion.– La qualité de la PEC et la survie s’expliquent essentiellementpar les caractéristiques cliniques de la maladie. Ces résultats seront à confirmeravec un recul plus important pour ce cancer de relativement bon pronostic. Enfin,nous étudions également actuellement le rôle de la qualité de la surveillance (parmammographies) sur la survie.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.119

C5-7

Étude critique de la reconnaissance enmaladie professionnelle des cancers :résultats d’une enquête permanente enSeine-Saint-DenisS. PlatelGroupement d’intérêt scientifique sur les cancers d’origine professionnelle(GISCOP 93), université Paris-13, France

Introduction.– La prévention des cancers professionnels est une priorité despolitiques publiques. Ces pathologies restent encore méconnues et socialementpeu visibles. Les données de reconnaissance en maladie professionnelle, éta-blies par la Caisse nationale d’assurance-maladie fournissent une approcheglobale de leurs caractéristiques. L’essentiel des cancers reconnus en maladieprofessionnelle est lié à une exposition à l’amiante.Méthodes.– Notre étude réalisée en Seine-Saint-Denis analyse qualitativementles modalités d’instruction en maladie professionnelle de 65 cas de patientsatteints de cancers, dont 55 broncho-pulmonaires pour lesquels les risques can-cérogènes professionnels subis ont été qualifiés avant la déclaration en maladieprofessionnelle par une expertise multidisciplinaire.Résultats.– L’examen de ces procédures met en évidence un écart important entreles données d’expositions ayant permis cette déclaration et celles aboutissant à lareconnaissance en maladie professionnelle, tant sur le nombre que sur la naturedes cancérogènes. Par rapport à une importante poly-exposition mise en évidencepour 57 % des cas par le GISCOP 93, l’instruction médico-administrative a uneffet « entonnoir », escamotant de nombreux cancérogènes, ou mettant l’amianteen avant. Cette sélection entre les différents facteurs de risques supportés par lespatients rend peu compte de l’histoire et des circonstances de leurs expositions.Discussion.– Les statistiques de reconnaissance en Maladie professionnellespermettent-elles une approche pertinente de la prévention de ces cancers ? Ladiscussion éclairera comment ces pratiques peuvent conduire à occulter les réa-lités complexes des cancers professionnels et à en restreindre la connaissance etdonc, la prévention.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.120

Session C6 – Prévention nutritionnelle

C6-1

Diabète de type 2 et facteurs associés chez lesadultes algériens âgés de 35 à 70 ansM. Atek , Y. Laid , P. TraissacInstitut national de santé publique, Alger, Algérie

Introduction.– Dans un contexte de transition épidémiologique, l’identificationdes facteurs associés au diabète est nécessaire pour une meilleure prévention.Objectifs.– Quantifier la prévalence du diabète de type 2 et les facteurs associéschez les adultes Algériens.Matériel et méthodes.– Étude transversale en 2005, adultes 35–70 ans : son-dage en grappes à 3 degrés de 16 wilayas (F : n = 2682, H : n = 1944).Diabète : glycémie capillaire = 126 mg/dl ou déjà diagnostiqué ; obésité :IMC = poids(kg)/taille(m)2 = 30. Associations avec l’obésité, l’âge, le milieu,la région, le statut marital, l’éducation, la profession et le niveau économiquequantifiés par odds-ratios (OR) ajustés par régression logistique.Résultats.– La prévalence du diabète était semblable chez les hommes (11,9 %[9,5–14,4]) versus femmes (12,5 % [10,7–14,4]), P = 0,70 et légèrement supé-rieure en milieu urbain pour les deux genres ; la prévalence différait peu entre lesrégions pour les F mais pour était plus faible pour les H dans la région Sud. Uneassociation avec l’obésité était observée (F : OR = 1,8 [1,3–2,4], M : OR = 2,3[1,4–3,9]). L’association était plus forte chez les F versus les H pour :– l’âge (e.g. 55–70 versus 35–45 ans F : OR = 4,0[2,6–6,3], H :OR = 2,2[1,2–3,9]) ;– le niveau scolaire (e.g. non scolarisé versus secondaire/supérieur F :OR = 2,0[1,1–3,8], H : OR = 1,2[0,7–2,1]) ;– le niveau économique du ménage (e.g. 5e versus 1er quintile,F : OR = 2,3[1,4–3,8], H : OR = 5,0[2,3–10,9]).Conclusion.– Bien que les prévalences observées soient semblables pour lesdeux genres, les différences observées pour certains facteurs socioéconomiquessont à prendre en compte pour orienter les politiques de prévention.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.121

C6-2

Prévention des pathologies bucco-dentaireschez le diabétique : exploitation de l’enquêteESPS 2008S. Azogui-Lévy a,b, T. Rochereau c

a Inserm U1018, épidémiologie des déterminants professionnels et sociaux dela santé, Villejuif, Franceb Université Paris-7 Denis-Diderot, Paris, Francec Institut de recherche et de documentation en économie de la santé (Irdes),Paris, France

Introduction.– Le diabète non équilibré peut engendrer des complicationssévères et invalidantes, dont la maladie parodontale, pouvant conduire à la pertedes dents. Un recours régulier au dentiste prévient ces affections avec un effetbénéfique sur l’équilibre glycémique. C’est une recommandation de la HauteAutorité de santé. De fortes inégalités sociales ont été décrites en France dans lerecours aux soins dentaires. L’objectif de notre travail est de comparer les déter-minants du recours aux soins dentaires des diabétiques et des non-diabétiquesen France à partir des données de l’enquête ESPS 2008, représentative en popu-lation générale. Nous voulons savoir si la prise en charge en ALD facilite l’accèsaux soins dentaires des diabétiques.Population et méthode.– Un entretien recueille les données sur les carac-téristiques sociodémographiques, le score Epices et un questionnaire santéauto-administré avec des questions dentaires. Le champ de l’étude concerne lespersonnes âgées de 35 ans et plus. Le recours aux soins dentaires est mesuré parla déclaration d’une visite chez le dentiste au cours des deux dernières années.L’échantillon étudié est de 8360 personnes avec 648 diabétiques.Résultats.– En population générale, 73,5 % des personnes ont eu recours à unchirurgien-dentiste ; les personnes non diplômées (OR = 0,6***), au chômage(OR = 0,8*) au foyer (OR = 0,7***), précaires (OR = 0,5***) et sans couverture