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Le festival International du Film chiant Que Marseille soit l’hôte français du Festival International du Film Chiant (FIFIC) : un événement qui salue le cinéma qui prend le temps. De vibrer, d’être bizarre ou de s’exprimer différemment. Le Festival International du Film Chiant (FIFIC) réagit à une situation mondiale homogène et peu créative : aujourd’hui, un film doit être divertissant tout en gardant un certain confort psychologique. Le rythme, la structure narrative classique, l’exotisme, la surprise, les artifices (armes) sont autant d’outils utilisés pour garder en haleine le spectateur. Le résultat est donc, à de rares exceptions, très éloigné d’une expression libre personnelle. Pourtant, quand l’action se fait plus discrète et que le rythme ralentit, la perception s’aiguise pour que le ressenti et l’interprétation puissent faire surface. Tension, densité, proximité, pudeur, observation, contemplation, vision, sensations étonnantes… C’est ce que propose ce festival. Revendiquant le terme de Film Chiant car il n’est pas obsédé par « divertir », ce premier festival international veut : 1– Montrer un aperçu varié de créations récentes par une programmation éclectique qui va du film d’art et d’essai aux court métrages locaux en passant par le documentaire ou le film d’art. 2– Créer un élan volontaire vers un cinéma différent : en prenant un ticket pour le festival, les spectateurs s’inscrivent dans une dynamique contraire à leurs habitudes pour ouvrir le champs à des sensations, des perceptions nouvelles. 3– Populariser cette démarche et ces nouvelles sensations par un processus marketing étonnant. En s’affirmant « chiant », le festival joue avec le lexique masochiste. Plutôt que de crier haut pourquoi ce festival est intéressant comme le font toutes les communications habituelles, tous les événements revendiqueront le

Festival international du film chiant

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Il existera un pass attractif : « Chiant intégral » ou sera inscrit la profession de foi du spectateur : « je sais en achetant ce billet que les films que je vais voir n’essaieront pas toujours de me divertir. » Le festival International du Film chiant Programmation Marseillaise de la première édition :

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Le festival International du Film chiant

Que Marseille soit l’hôte français du Festival International du Film Chiant (FIFIC) : un événement qui salue le cinéma qui prend le temps. De vibrer, d’être bizarre ou de s’exprimer différemment.

Le Festival International du Film Chiant (FIFIC) réagit à une situation mondiale homogène et peu créative : aujourd’hui, un film doit être divertissant tout en gardant un certain confort psychologique. Le rythme, la structure narrative classique, l’exotisme, la surprise, les artifices (armes) sont autant d’outils utilisés pour garder en haleine le spectateur. Le résultat est donc, à de rares exceptions, très éloigné d’une expression libre personnelle. Pourtant, quand l’action se fait plus discrète et que le rythme ralentit, la perception s’aiguise pour que le ressenti et l’interprétation puissent faire surface. Tension, densité, proximité, pudeur, observation, contemplation, vision, sensations étonnantes… C’est ce que propose ce festival.

Revendiquant le terme de Film Chiant car il n’est pas obsédé par « divertir », ce premier festival international veut :1– Montrer un aperçu varié de créations récentes par une programmation éclectique qui va du film d’art et d’essai aux court métrages locaux en passant par le documentaire ou le film d’art.2– Créer un élan volontaire vers un cinéma différent : en prenant un ticket pour le festival, les spectateurs s’inscrivent dans une dynamique contraire à leurs habitudes pour ouvrir le champs à des sensations, des perceptions nouvelles. 3– Populariser cette démarche et ces nouvelles sensations par un processus marketing étonnant. En s’affirmant « chiant », le festival joue avec le lexique masochiste. Plutôt que de crier haut pourquoi ce festival est intéressant comme le font toutes les communications habituelles, tous les événements revendiqueront le contraire, jouant avec les à priori. Le spectateur, séduit par l’humour, sera intrigué par le contenu du festival. Les journalistes auront à cœur de préciser le hiatus. Le rapport à ces films sera donc dépoussiéré.

Programmation Marseillaise de la première édition :

Il existera un pass attractif : « Chiant intégral » ou sera inscrit la profession de foi du spectateur : « je sais en achetant ce billet que les films que je vais voir n’essaieront pas toujours de me divertir. »

Programmation principale au Cinéma les Variétés - César : Pendant une semaineLa chanson du deuxième étage de Roy AndersonFiew of us de Sharunas BartasLes Harmonies Weirkmeister de Bela TarPalindrome de Todd Solondz

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« Petit mais déjà chiant » par Vidéodrome au Daikyling : Mardi Dans le cadre de ses mardi découverte au Daikiling, l’équipe du Vidéodrome nous propose une série de courts bien inspirés dont la particularité est d’être locaux. Des chiants du pays ?

« Bizarre et de mauvais goût, mais chiant quand même » à L’Embobineuse : Mercredi Le seul lieu de création vivant à Marseille (avec le Stade Vélodrome) concocte une soirée dont il a le secret. Spécialité : le « ha, je savais pas que ça existait ».

Film Flamme au Polygone Etoilé : JeudiPrincipale structure marseillaise de création audiovisuelle contemporaine, Film Flamme nous propose deux films récents issus de ses ateliers.

« La Nuit la Plus Chiante » au Cinéma les Variétés : VendrediComme son nom l’indique, une nuit entière avec soupe à l’oignon et couverture. Pour cette première qui aura lieu le vendredi soir au Cinéma les Variétés, le documentaire chinois de 9 heures (2 entractes) « A l’ouest des rails » de Wang Bing, vainqueur du FID 2003.

En participant à cette initiative internationale, Marseille profite d’une occasion simple pour inscrire la ville au rang des lieux contemporains, originaux, ludiques, créatifs et anticonformistes. Nous sommes sûrs qu’en plus des relations culturelles qui s’établiront avec les villes étrangères partenaires du festival (New York, Montréal…) l’évènement attirera un public nouveau et actif dont les initiatives et l’énergie dynamiseront la ville.

Tout comme Ping-Pong , Isoloirs, Le métro est une salle de cinéma, Du Cinéma comme de la Peinture, le Festival International du Film Chiant (FIFIC) fait partie d’initiatives désirant dynamiser et rendre populaire la création audiovisuelle moderne en la rendant spontanée, expressive et créative. En effet, nous considérons que le cinéma actuel est, malgré son jeune âge, un vieux média qui se limite souvent à raconter l’histoire d’une tierce personne dont on essaierait d’associer les émotions et les pensées aux spectateurs. Il veut en général divertir tout en restant confortable. À l’instar de la littérature, la peinture ou le théâtre, nous aimerions que l’expression cinématographique – aujourd’hui figée par ses ambitions commerciales (passer a la télé) – redevienne un moyen moderne d’expression. Cela est économiquement possible: chacun peut, avec 1500 euros, devenir producteur d’une série de films HD.Ces initiatives ont donc deux objectifs : élargir les champs d’expression jusque-là très limités et augmenter la création par des processus rapides, spontanés et par un élargissement de la population créative.