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FICHE FILM - lefrance.ntic.frlefrance.ntic.fr/fiches/sequenceetconsequence.pdfL E F R A N C E F Fiche technique USA - 2000 - 1h42 - Couleur Réalisation et scénario : David Mamet

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Page 1: FICHE FILM - lefrance.ntic.frlefrance.ntic.fr/fiches/sequenceetconsequence.pdfL E F R A N C E F Fiche technique USA - 2000 - 1h42 - Couleur Réalisation et scénario : David Mamet

L E F R A N C E

FFiche technique

USA - 2000 - 1h42 -Couleur

Réalisation et scénario :David Mamet

Montage :Barbara Tulliver

Musique :Theodore Shapiro

Interprètes :Alec Baldwin(Bob Barrenger)Charles Durning(Mayor George Bailey)Clark Gregg(Doug Mackenzie)Philip Seymour Hoffman(Joseph Turner White)Patti Lupone(Sherry Bailey)William H. Macy(Walt Price)Sarah Jessica Parker(Claire Wellesley)David Paymer(Marty Rossen)

FICHE FILM

Résumé

Ca tourne à Waterford, Vermont ! Branle-bas de combat dans la pittoresque bourga-de de Nouvelle Angleterre lorsquedébarque une équipe de cinéma, caméraau poing et portables en bandoulière. Pourquelques jours d'une gloire éphémère; leshabitants, à commencer par le mairedébonnaire (Charles Durning) et son épou-se (Patti LuPone) sont prêts à troquer leurquiétude pastorale pour le strass du show-biz. Joseph Turner White (Philip SeymourHoffman), le scénariste du film, se retrouveau beau milieu de la tourmente : sesgrands principes sont mis à rude épreuvelorsqu’il devient l’unique témoin desfrasques de la star du film, Bob Barrenger(Alec Baldwin), idole des foules, pris en fla-grant délit de séduction d’une serveuse

mineure (Julia Stiles). Walt Price, le réali-sateur (William H.Macy), passé maîtredans l'art de la conciliation, et son produc-teur plutôt agressif (David Paymer) vontuser de tout leur poids afin de corromprel’intègre scénariste, pour le bien du tourna-ge et surtout de sa future carrière ! Maisc'est compter sans l'influence d'Ann, lalibraire (Rebecca Pidgeon) modèle d'inté-grité dont Joe est tombé amoureux, qui lepousse à faire éclater la vérité. Une situa-tion explosive à laquelle il faut ajouter lesmultiples incidents de tournage, auxquelsl’autre vedette du film, Claire (SarahJessica Parker), capricieuse et hystérique,n'est pas tout à fait étrangère.

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Séquences et conséquencesState and mainde David Mamet

www.abc-lefrance.com

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Critique

Voilà une excellente comédie, fine etmalicieuse, qui ne fait pas dans lafranche rigolade mais bien plutôt dansle sourire jouissif. Le plaisir est plus dis-cret, moins défoulatoire, mais non moinsintense, et l'on sort de ce Séquenceset conséquences (le titre français estaussi couillon que le film est intelligent)l'esprit en fête et l'humeur joyeuse,d'autant que la trajectoire du film estascendante : ça commence doucement,la situation se met en place placide-ment, les caractères se dessinent pro-gressivement, et puis ça prend de l'ai-sance, du piquant, les situations se cor-sent, les relations s’épaississent, lestrouvailles de l'intrigue surprennent ettout le petit monde imaginé par DavidMamet prend du corps et de la chaleur.David Mamet, on le connaît pour sesfilms brillamment machiavéliques(Engrenages, (…) La prisonnièreespagnole...), assez excitants mais plu-tôt cérébraux. Ici, tout en gardant sonironie et son sens du dérisoire, il met del'humanité dans sa virtuosité, de la ten-dresse dans son regard. C'est aussi pourça que Séquences et conséquencesest si plaisant à voir...

Utopia n°212 - avril/mai 2001

Une équipe de cinéma hollywoodiennedébarque à Waterford, paisible bougar-de du Vermont pour y tourner un film.D’après cette seule indication, l'amateurde comédie américaine d'aujourd'huiverra déjà dans ses moindres détails lefilm entier se dérouler devant ses yeux :choc des cultures et des mentalités, hys-térie de l'équipe cinématographique etbon sens villageois, travers de stars etprobité locale (avec suffisamment denuances et d'inversion dans les deuxcamps pour ne pas tomber dans le mani-chéisme le plus rigide). L’amateur pourraaussi pointer le caractère réactionnairedu film sous-tendu par une apologie duretour au passé et à ses bonnes valeurset devinera, comme dans tout film qui sedoit sur le cinéma, une réflexion sur lemensonge et la vérité (ici, le fauxcomme partie du vrai). L’amateur incon-ditionnel ne tiendra pas compte de cespropos pour aller voir par lui-même - etil aura raison. Il pourra remarquer quel'individualisme américain trouve dansson cinéma de comédie l'un de ses plusfervents illustrateurs. Endiablé, Ce queveulent les femmes et Séquences etconséquences, en reposant sur unmême ressort scénaristique (un élémentdéplacé hors de son milieu fait rire parson décalage), revendiquent la toute-puissance de l'individu face aux nou-veaux milieux qu’il rencontre. Non seu-lement l'individu ne change pas à leurcontact mais il en ressort même confir-mé dans son être (bon ou mauvais).

Nicolas AzalbertCahiers du cinéma n°556 - avril 2001

Joe White est le scénariste d'un filmdont le tournage va bientôt avoir lieudans une petite ville pittoresque de laNouvelle-Angleterre, Waterford. Mais ses valeurs, traditionnelles etsurannées, sont rapidement mises àl'épreuve lorsqu'il est le seul témoin desfrasques de la vedette masculine, BobBarrenger, prise en flagrant délit deséduction avec une serveuse mineure. Les tensions montent entre les habitantset l'équipe du film jusqu'à la menaced'un procès, prétexte à tous les coupsbas et aux dérapages les plus gro-tesques. Une situation explosive qui vatransformer le tournage en un véritablefilm catastrophe. (…)Hollywood aime à se donner en spec-tacle. Mais l'âge de l'innocence est finiqui permettait aux producteurs de fairepasser, aux yeux de l'Amérique profon-de, le monde du cinéma pour une ver-sion californienne du Walhalla.Aujourd'hui, Joe Q. Public, l'homologueaméricain de M. Tout-le-Monde, n'en-tretient plus aucune illusion sur la gran-deur de l'industrie cinématographique.Dans Séquences et conséquences,la satire que David Mamet a écrite etréalisée, deux retraités de Nouvelle-Angleterre discutent du box-office etl'un d'eux affirme que les chiffres sontgonflés par les distributeurs.Donc Hollywood ment à l'Amérique, quien est parfaitement consciente et conti-nue de traiter la cérémonie des Oscarsavec autant d'intérêt que l'élection pré-sidentielle. David Mamet situe son filmau carrefour où ces regards se croisent.Le titre original en est State and Main,dont l'équivalent français pourrait êtreGrand-Rue et avenue de la République.A cette intersection, on trouve l'uniquefeu tricolore de Waterford, joli village duVermont, sur lequel s'est abattue uneéquipe hollywoodienne.Très vite, on apprend que cette tribuerrante a été chassée d'une autre bour-gade après que la vedette masculine,Bob Barrenger (Alec Baldwin), a sacrifiéà son hobby - les très jeunes adoles-

SALLE D'ART ET D'ESSAIC L A S S É E R E C H E R C H E8, RUE DE LA VALSE42100 SAINT-ETIENNE04.77.32.76.96RÉPONDEUR : 04.77.32.71.71Fax : 04.77.32.07.09

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centes. Dans ce paradis perdu, l'équipedu Vieux Moulin avait construit un vieuxmoulin autour duquel s'articule le scéna-rio du débutant Joseph Turner White("blanc", en français, au théâtre commeau cinéma, David Mamet affectionne lessymboliques simplissimes). A Waterford,Walt Price (William H. Macy), le réalisa-teur, croit trouver un vieux moulinauthentique.Vision créatrice.Malheureusement, celui-ci a brûlé.Joseph Turner White (Philip SeymourHoffman) doit donc trouver un compro-mis entre sa vision créatrice et les durescontraintes du réel. Pendant que ClaireWellesley (Sarah Jessica Parker) tentede trouver un compromis entre sa volon-té de ne plus montrer ses seins à l'écranet la nécessité de maintenir la valeurmarchande de son anatomie à un niveaurespectable.A travers ce nuage de criquets pèlerins,on distingue un portrait assez féroce del'Amérique profonde, représentée ici parle maire et son épouse, éperdus de joievaniteuse à l'idée d'accueillir chez euxvedettes et créateurs, et par un jeunecouple, composé de la responsable ducercle dramatique local (Ann Black,"noire" en français) et d'un jeuneconseiller municipal ambitieux. Lalogique industrielle voudrait que la recti-tude morale provinciale s'impose à laturpitude hollywoodienne, mais DavidMamet préfère fouiller un peu plus pro-fond. Dès les premières séquences, lestourtereaux se séparent et le personna-ge d'Ann Black, interprété par RebeccaPidgeon, s'avère d'une parfaite ambiguï-té, morale et intellectuelle.Arrive un producteur juif au discoursobscène. "Il y a deux choses qui fontpeur : un nègre avec un couteau et unjuif avec son avocat, je suis juif et avo-cat", dit-il pour terrifier le fiancé rejeté,qui s'est mis en tête de poursuivrel'équipe du film devant les tribunaux.Mamet propose quelques variations surce vieux sujet de réflexion : pourquoi etcomment l'Amérique blanche, anglo-saxon-ne et protestante a-t-elle confié la fabrica-

tion et la perpétuation de son image à desimmigrants juifs d'Europe centrale ? Etaussi : n'y a-t-il pas mieux à faire, pour unécrivain, que de produire en fonction descaprices du marché ?A tout cela, David Mamet propose desréponses qui ne sont que des pirouettes.C'est un virtuose du langage, à condition detenir la brutalité, la frénésie et la surenchè-re pour des signes de virtuosité. Voilà pour-quoi le titre français du film, Séquenceset conséquences, avec sa mignonne alli-tération, ne rend guère service au film. Lesacteurs, en revanche, se mettent à la dispo-sition de ce jeu de massacre. Alec Baldwin,qui n'a jamais été très longtemps absentdes journaux à scandale, se vautre avecdélice dans la vulgarité et la concupiscen-ce, pendant que Sarah Jessica Parker qui,grâce à Sex and the City, est devenueune star planétaire du porno soft télévisé,donne à son personnage un caractère pro-fondément affligeant. Et l'on ne s'étonnerapas que la pirouette finale fasse du plussympathique des personnages - Ann Black -le plus machiavélique des metteurs enscène.David Mamet ne fait pourtant que mordiller lamain qui le nourrit depuis presque vingt ans.Sans doute parce que son opinion des gens decinéma n'est qu'une sous-catégorie de samisanthropie générale. Peut-être aussi parcequ'il court encore après les mystères du ciné-ma. Séquences et conséquences révèleune timidité dans la mise en scène, une espè-ce de modestie qui affecte tous les aspects dela production, de la musique médiocre à l'ex-trême simplicité des cadrages et du montage.Comme si David Mamet avait voulu n'utiliserque les armes du théâtre pour percer les mys-tères du cinéma, comme si sa foi en sestalents de metteur en scène l'avait déserté.Son film n'en est pas plus lent ou moins spiri-tuel, simplement un peu moins convain-cant.

Thomas SotinelLe Monde, mercredi 11 avril 2001

Le réalisateur

Le dramaturge. Né en 1947 à Chicago,David Mamet a fait ses armes de drama-turge sur les bords du lac Michigan. Sespremiers succès (Duck Variations, SexualPerversity, American Buffalo) remontentaux années 1970. En 1982, GlengarryGlenn Ross, inspiré de son expérienced'agent immobilier, marque l'apogée desa carrière théâtrale. Ses pièces desannées 1980 (Oleanna, Speed ThePlough), connaissent des fortunesdiverses auprès du public et de la critique.Le scénariste. A Hollywood, Mamet sefait les dents sur le remake du Facteursonne toujours deux fois que réaliseBob Rafelson en 1981. Depuis, DavidMamet a accumulé travaux alimentaires(parfois signés d'un pseudonyme commepour Ronin, de John Frankenheimer) ettextes plus personnels comme Deshommes d'influence, la virulente satirepolitique réalisée en 1997 par BarryLevinson. Il a adapté le Hannibal deThomas Harris réalisé par Ridley Scott.Le réalisateur. En 1987, David Mamet réa-lise son premier long métrage,Engrenages. Suivent Parrain d'un jour(1988), Homicide (1991), Oleanna(1994), La prisonnière espagnole(1997) et The winslow boy (1999).

Filmographie

Engrenages 1987Parrain d’un jour 1988Homicide 1991Oleanna 1994La prisonnière espagnole 1997The winslow boy 1999State and main 2000The heist 2001

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