FICHE HISTOIRE DES ARTS

Oeuvre étudiée en classe:

Matière : ARTS PLASTIQUES

Recherche Personnelle

(barrer la mention inutile)

Nom de l'artiste : OTTO DIX

(Situer l'oeuvre sur la frise ci-dessous)

-1914Première guerre mondiale

-1918

- 1929-1932 : réalisation de l'oeuvre « la guerre »

-1939Deuxième guerre mondiale

-1945

-1973

-1989Chute du mur de Berlin

-200111 Septembre-NYC

Reproduction de l'oeuvre :

Titre de l'oeuvre : Der Krieg ( La Guerre), conservé au Stadtmuseum de Dresde

Arts de l'espacePréciser et griser

Arts du langagePréciser et griser

Arts du quotidienPréciser et griser

Arts du sonPréciser et griser

Arts du spectacle vivantPréciser et griser

Arts du visuelPréciser et griser

Fiche Histoire des Arts- Collège « Les Allobroges »- 2011-2012

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nte

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Brève biographie de l'auteur ou de l'artiste:

Otto Dix est né à Gera en 1891. Il fera des études d'arts appliqués de 1909 à 1914. Dix s'essayera au cubisme, au futurisme et plus tard au dadaïsme. Lorsque la première guerre mondiale éclate, Dix s'engage en tant que soldat, combattra en France et en Russie. Il sera blessé deux fois. L'horreur de la guerre le marque énormément et devient alors la base de ses œuvres, il y dénoncera violemment les horreurs de la guerre. Entre 1925 et 1927, Dix habite et travaille à Berlin où sa peinture critique atteint son apogée. Il devient un artiste du mouvement de la Nouvelle Objectivité, dont il est un des pères fondateurs. En 1927, il est nommé professeur à la Kunstakademie de Dresde. Après la prise du pouvoir par les nazis en 1933, Otto Dix est l'un des premiers professeurs d'art à être renvoyé. En 1937, ses oeuvres sont dites "dégénérées" par les nazis : 260 d'entres elles sont retirées des musées et une partie est brulée, d'autres sont exposées lors de l'exposition nazi "art dégénéré" (Entartete Kunst). En 1938, Dix est arrêté et enfermé pendant deux semaines par la Gestapo. À la fin de la guerre et jusqu'à sa mort, Dix s'éloigne des nouveaux courants artistiques allemands. Il meurt le 25 juillet 1969 après un infarctus à Singen.

Contexte historique, social, artistique...:

Après la première guerre mondiale, de 1918 à 1929, il se déroule une période de grâce : achèvement de la reconstruction, expansion industrielle, récoltes exceptionnelles aux États-Unis et dans les pays tropicaux... tout cela contribue à une euphorie générale. Cette ferveur et ce développement sont néanmoins brisés le 24 octobre 1929 par un krach boursier sans précédent à New York, dû essentiellement à la surproduction. Cette crise devient rapidement mondiale et atteint l'Europe en 1931. Elle provoque une baisse des prix, une réduction de la production industrielle et du chômage en masse. Cette crise, entre autres raisons, conduira directement à la Seconde Guerre Mondiale.

La crise économique rappelle subitement aux artistes que ces machines qu'ils admirent et qui sollicitent leur créativité, peuvent engendrer la misère, la guerre et la mort. On assiste alors à un retour à la figuration, au réalisme dans la représentation artistique (réalisme social, témoignage direct de la misère sociale). C'est dans ce contexte qu'émergera le mouvement d'Otto dix : La nouvelle objectivité. Ce mouvement se caractérise par une volonté de représenter le réel sans fard. « Entre jugement et constat », elle tend à la société malsaine et corrompue de l'après-guerre un miroir froid. L'art lui sert d'arme.

Otto Dix réalisa sa toile La guerre durant cette période de crise, entre 1929 et 1932 : entre le krach boursier de New York et l'arrivée au pouvoir d'Hitler en 1933.

ANALYSE DE L'OEUVRE

1) Genre ou formes de l'oeuvre

Cette œuvre est un polyptyque (tableau en plusieurs parties), elle rappelle la forme des retables : dans une église, c'est un tableau placé sur un autel et sur lequel sont représentés les épisodes de la vie du Christ et des saints de la Renaissance. C'est une oeuvre figurative, car on peut reconnaître des éléments du réel. Elle appartient au genre pictural de la peinture d'histoire.

2) ThèmeDans cette œuvre, Otto Dix aborde le thème de l'horreur des champs de bataille.

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3) Description de l'oeuvre et procédés d'expression (en Arts Plastiques on expliquera: Techniques/support/matériaux ou médium) :

a) Technique Cette œuvre est une huile sur bois : La technique de l'huile sur bois est une technique qui remonte à la Renaissance, et qui a été développée principalement par les artistes du Nord de l'Europe (Jérôme BOSCH, Albrecht DÜRER). A l'époque de la création de l'oeuvre, la plupart des peintures sont des huiles sur toile. Le choix technique fait écho à la volonté de s'inscrire dans une continuité: celle des retables du XV° siècle.

b) DimensionsLes dimensions de l'oeuvre sont également imposantes :Le panneau central mesure 204x204 cm, les panneaux latéraux 102x204 cm et le panneau inférieur 204 x 60cm. Les personnages sont donc représentés à taille réelle ce qui intensifie la force de l'oeuvre. Il n'y a pas d'écart d'échelle entre le spectateur et l'oeuvre. Ces dimensions, ce sont aussi celles des grands retables exécutés au XVI° siècle, notamment le Retable d'Issenheim de GRÜNEWALD (1512-1516).

Matthias GRÜNEWALD Retable d'Issenheim1512-1516huile sur bois330 cm de haut, 590 cm de largeColmar, musée d'Unterlinden

c) Couleurs et lumièresLa gamme chromatique de l'oeuvre s'articule autour du gris bleuté et des bruns dont les nuances vont de la couleur froide à la couleur chaude.Les panneaux latéraux sont de dominante froide, et la chaleur s'inscrit à l'arrière plan dans le feu du ciel menaçant le matin (panneau de gauche), tumultueux le soir (panneau de droite), alors que les panneaux centraux ont des couleurs plus chaudes au premier plan, et froide à l'arrière plan (pour le panneau central).

d) Description précise et composition Sur le panneau de gauche, on peut voir des soldats en armes portant un sac à dos (il est possible d’identifier là, les armes et l’uniforme portés par les poilus). Ils tournent le dos au spectateur et marchent dans la brume, ainsi ils forment une armée humaine sans visage et sans identité. La composition de ce panneau est assez tranquille : les lignes sont à dominante horizontale avec les bandes de brouillard; l'énergie et le dynamisme des troupes en marche se fait avec les corps et les fusils légèrement inclinés, mais bien ordonné. Cette armée de fusils qui avance rappelle également « La bataille de San Romano » de Paolo Uccello de 1456 (voir ci-dessous).

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Paolo UCCELLOLa bataille de San Romano,1450, détrempe sur bois182 x 320 cmNational Gallery, Londres.

Sur le panneau central, on observe que l’arrière plan est occupé par la représentation de ruines, aucune trace de présence humaine ne subsiste. La composition de l'arrière-plan est horizontale, cela symbolise le calme. Le premier plan, quant à lui, exprime la fureur des combats on observe un amoncellement de corps déchiquetés et éviscérés surplombé par un cadavre aux yeux vides, à la bouche ouverte d’où jaillit un vers qui tend la main. La ligne horizontale s'est transformée en un tourbillon ou s'enchevêtres les corps. Au dessus de cet amas de viscères et de corps, flotte un squelette embroché sur un résidu d’architecture. Quasiment invisible, à gauche de l’image un unique survivant assiste à la scène, son visage est camouflé par un masque et un casque, toute trace d'humanité disparaît.Sur le panneau de droite maintenant, on distingue un autoportrait d'Otto DIX qui se représente en sauveur transportant dans ses bras un soldat blessé ; on peu également le voir comme la mort qui s'empare des corps, Dix laisse planer l'ambiguité. Ce personnage fait face au spectateur et avance vers le premier plan. Ce panneau est le panneau de la transition qui s'exprime par le tronc d'arbre en oblique, qui signifie le déséquilibre.Dans le panneau inférieur , que l'on appelle une prédelle, est représenté ce qui semble être un caveau ou des soldats endormis. La paix et la tranquillité sont exprimées par les lignes horizontales de la composition. L'agitation est loin de ceux qui ont trouvé le repos.

4) But de l'oeuvre: qu'a voulu montrer l'artiste, le créateur?Ses intentions?

Le triptyque d'Otto DIX met en scène une journée sur le champ de bataille : tout d'abord la marche des soldats dans les brouillards de l’aube ; suivi du paroxysme des combats du jour ; puis du crépuscule avec ses blessés et le calme ; et enfin c'est la torpeur du sommeil, les corps allongés dans leur abris que montre la prédelle (le socle du tableau). Cet effet est accentué par les jeux de lumière : dans le premier panneau (à gauche), c'est la lumière du matin, noyée dans les brumes et qui vient de la gauche; dans le panneau central, c'est la lumière du jour, il semble être midi, mais les nuages noirs qui baignent le ciel cachent une partie des rayons; c'est à la fois la journée et le crépuscule. Dans le panneau de droite, la lumière est crue et froide, elle rappelle les fantômes tels qu'ils étaient représentés dans « Le Cauchemar » (ou « Des Nachtmahr ») de FÜSSLI en 1791. La prédelle a des couleurs chaudes, et une lumière tamisée qui vient du spectateur, comme si il levait le voile sur ce lieu où règne une paix, une tranquillité.

Johann Heinrich FÜSSLI, Nachtmahr (le cauchemar)1790/1791, huile sur toile76,5 x 63,5 cmFrancfort-sur-le-Maine, Goethe-Museum

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L'espace formé par les éléments semble décrire une boucle : C'est un éternel recommencement du cycle de destructions. Le pont est brisé (dans le panneau central), empêchant tout acte de fuite et le cadavre du soldat planté sur l’arche du pont pointe du doigt le sol. L’espace est saturé de corps, de débris, de formes déchirées. Dans le panneau inférieur, les personnages semblent coincés, étouffés. C'est un message empreint de pessimisme que nous livre Otto Dix.Le ciel est lui aussi empreint d’inquiétude : des nuées, des tourbillons rougeâtres y circulent évoquant le sang et la violence du champ de bataille. Les couleurs sont sombres, ternes et sales comme l’est l’univers guerrier que dépeint Otto DIX : une guerre qui se déploie dans la boue et la crasse et qui répand la violence et la mort. Ça renforce l'idée que l'on ne peut échapper à ce cauchemar. De plus, Otto dix évoque avec son triptyque une oeuvre majeure de la Renaissance : Le Retable d’Issenheim de Mathias GRUNEWALD (1512-1516). Le tableau central de cette œuvre de la Renaissance représente la crucifixion du Christ. L'artiste compare donc sa peinture à une œuvre sainte. Il compare la souffrance du christ à la souffrance humaine qui ressort de son tableau.

Dans ce tableau, Otto Dix énonce très clairement l’horreur de la guerre. Il dénonce l'engrenage dans lequel s'enlise la guerre et que rien de positif ne peut en ressortir.

5) À qui est/était destinée cette oeuvre?

Cette œuvre n'est pas destiné à une personne en particulier mais elle est là comme témoignage, pour faire prendre conscience au spectateur des horreurs et atrocités que provoque une guerre. Elle est aussi un rappel contre l’oubli à l’approche des tensions à venir avec la future arrivée au pouvoir d'Adolf Hitler.

6) Donner son avis sur l'oeuvre (impressions ressenties): admiration, étonnement, interrogation, surprise, tristesse....

Oeuvres liées, références, etc...

- Paolo UCCELLO, la bataille de San Romano, 1450- Mathias GRUNEWALD, Le Retable d’Issenheim, 1512-1516- Johann Heinrich FÜSSLI, Le cauchemar, 1790-1791- Picasso, Guernica, 1937

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