Fiche marché du travail - L'analyse keynésienne du marché du travail

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  • 8/3/2019 Fiche march du travail - L'analyse keynsienne du march du travail

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    Partie 1 - La critique keynsienne de la conception no-classique

    I. La critique de la conception no-classique du march du travail

    Keynes va critiquer les conceptions no-classiques du march du travail sur plusieurs points :

    A. la dtermination de loffre de travail

    Rappel de lanalyse no-classique : loffre de travail est une fonction croissante du taux de salairerel

    Rejet de lanalyse no-classique par Keynes : Il refuse daccepter lide que loffre de travail soitune fonction croissante du taux de salaire rel , car les individus sont victimes dillusion montaire : ilsraisonnement en termes nominaux et non rels

    Pour en savoir plus sur les raisons du rejet : cliquez ici

    B. la dtermination de la demande de travail

    Rappel de lanalyse no-classique :Selon lanalyse no-classique , les variations du taux de salaire relninfluencent pas la courbe de demande de biens ( les dbouchs des entreprises ) et les variations de lademande de biens ninfluencent pas la demande de travail .

    Raisons du rejet de lanalyse no-classique par Keynes :On peut , au contraire , considrer avecKeynes quune chute du taux de salaire rel va entraner une rduction de la demande de biens qui serpercutera sur la demande de travail qui diminuera ( doc 13 p 120 ).

    C. la dtermination de lquilibre

    Rappel de lanalyse no-classique : Les no-classiques considrent, que grce aux variations du tauxde salaire rel(flexibilit du salaire), on tend toujours vers lquilibre.

    Raisons du rejet de lanalyse no-classique par Keynes : Keynes dveloppe deux critiques :- il dmontre que le taux de salaire rel ntant pas connu lors des ngociations salariales (on discute

    du salaire nominal) , rien nassure que , a posteriori, on obtienne un taux de salaire rel dquilibre .La flexibilit des salaires rels na donc plus la capacit de ramener le march du travail lquilibre, les agents conomiques pouvant tre victimes dillusion montaire

    - Keynes dveloppe un second angle de critique : ds lors que la demande de travail des entreprisesest fonction de lvolution des dbouchs quelles connaissent , il peut exister un chmageinvolontaire qui est le produit , non de lattitude des salaris mais du systme conomique lui-mme.En effet , comme lindique P.Delfaud , en labsence de toute rigidit des salaires la baisse , ilpeut subsister , du seul fait que lemploi offert est dtermin tout fait indpendamment de lapopulation active par le seul niveau de la demande effective du chmage involontaire .

    D. Keynes dveloppe une critique beaucoup plus fondamentale du fonctionnement

    du marche du travail selon Grellet

    Selon les no-classiques, chaque agent participe la dtermination des conditions de lchange ; celui-cirsulte alors dune discussion entre tous les agents, non pas dune dcision unilatrale de certains agents.

    Fiche 4 Lanalyse keynsienne du march du travail

    Chapitre : Travail et emploi

    http://www.scribd.com/doc/24363152/Raisons-du-rejet-de-l-analyse-neo-classique-par-Keyneshttp://www.scribd.com/doc/24363152/Raisons-du-rejet-de-l-analyse-neo-classique-par-Keynes
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    A condition de se porter offreur ou demandeur, tout agent peut remettre en cause les termes dechange. Keynes va critiquer cette fiction librale du march en montrant que le niveau demploi nedpend que des dcisions des entrepreneurs, qui se trouvent en position dimposer aux salaris leursprfrences (la maximisation du profit anticip) . La rupture de Keynes avec les no-classiques vient du faitque Keynes met en vidence les relations hirarchises de pouvoir ingalement rparties entre chefsdentreprise et salaris.

    Conclusion:

    Tous ces lments permettent de conclure quil nexiste selon Keynes aucun mcanisme dans le march dutravail assurant avec certitude le retour lquilibre ; lautorgulation du march nest don quun mythe. Aucontraire selon Keynes la flexibilit des salaires gnre un cercle vicieux qui accrotra le chmage.

    II. Lchec des politiques dflationnistes de retour lquilibre (doc 13 p 120)

    Rappel de lanalyse no-classique : Selon lanalyse no-classique, le chmage involontaire ne peut treque transitoire. En effet, tout dsquilibre sur le march du travail doit se traduire par une variation du tauxde salaire rel ( la baisse en cas de sous-emploi, la hausse en cas de suremploi) qui ramnera le marchdu travail lquilibre.

    A. Critiques de lanalyse no-classique par Keynes

    Selon Keynes, cette conception ne fonctionne pas car elle oublie des lments essentiels :- comme lcrit J.Gnreux, selon Keynes, le remde classique au chmage (baisse des

    salaires) nglige la double nature du salaire : cot de production pour lentreprise , la baisse des salaires, en rduisant le cot dutravail par rapport celui du capital exerce bien un effet stimulant sur la demande de travail(effet substitution)

    mais revenu pour les travailleurs , elle rduit aussi le revenu distribu aux mnages etdclenche un effet multiplicateur la baisse sur la demande globale, limitant encore plus les

    dbouchs des producteurs : il sensuit un nouveau recul de la demande de travail qui rendncessaire une nouvelle baisse des salaires, et ainsi de suite. Une politique de baisse dessalaires, risque donc, court terme, dloigner de lquilibre au lieu den rapprocher, et dedclencher un processus cumulatif de rcession . Les politiques dflationnistes de rductiondes salaires qui ont t appliques durant les annes 30 ont t un chec ; elles ont conduit laggravation du chmage.

    B. La remise en cause de la main invisible

    Lchec de ces politiques sexplique en particulier par lchec de la main invisible : rsultantde deux effets contradictoires :

    En effet, si un producteur et un seul diminue les salaires, il sera plus comptitif, gagnera desparts de march, verra la situation de son entreprise samliorer, pourra embaucher.

    Mais cela est un jeu somme nulle, car les emplois crs par ce producteur compenseront lesdestructions demploi opres par les entreprises ayant perdu des parts de march.

    Conclusion : Ds lors , on peut imaginer si les agents sont rationnels que :- toutes les entreprises, afin damliorer leur comptitivit vont appliquer la mme stratgie,- mais alors les consommateurs subissant tous une baisse de salaire vont rduire leur

    consommation, la demande effective va donc chuter, les entreprises vont alors tre obliges delicencier.

    - On peut alors se rendre compte que la somme des intrts individuels namliore pas le bien-tre de la collectivit , mais au contraire le dtriore ( la destruction demplois est un jeu somme ngative ) .

    - Ceci, car la rationalit des agents conomiques est limite ; ils sont myopes , ils ne sont pascapables danticiper le rsultat de leurs actions cumules , chacun ne visant que son intrtparticulier , agit finalement lencontre de son intrt .

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    Partie 2 - Prsentation de lanalyse keynsienne

    I. La thorie gnrale de lemploi

    A. Les dterminants de loffre de travail

    Keynes considre qu court terme, les conditions techniques, les ressources en main-duvre sontdonnes :- En effet, loffre de travail est indpendante du taux de salaire rel ; les effets de substitution et de

    revenu se compensant- Keynes considre donc que loffre de travail dpend de variables socio-conomiques (la fcondit

    lvolution du travail fminin, le solde migratoire , ... ) qui nvoluent que lentement :- loffre de travail est donc constante court terme.

    B. Les dterminants de la demande de travail

    En revanche, la demande de travail est endogne, elle va tre fonction de lvolution de la demandeeffective, cest--dire de la demande solvable anticipe par les entreprises la demande effective

    nest quune prvision ) . Elle dpend de 2 variables :

    - D1, cest--dire le montant que lon sattend voir la communaut dpenser pour laconsommation . Selon Keynes , la consommation est une fonction croissante du revenu ( ce nestpas vrai chez les no-classiques ) , cest--dire que plus le revenu augmente , plus le niveau deconsommation sera lev . Ainsi , si court terme , les mnages bnficient dune augmentation derevenu , ils vont accrotre leur niveau de consommation sans pour autant diminuer leur niveaudpargne ( il augmentera aussi ) .

    Pour voir la distinction faite par Keynes sur lvolution court et moyen terme de la consommation , cliquez ici

    - D2 , cest--dire le montant quon sattend voir la communaut consacrer linvestissement nouveau ( cf. chapitre suivant ) .

    Conclusion :

    Les variables qui influencent loffre et la demande de travail sont donc diffrentes : lgalit entre offre et demande de travail nest

    donc pas automatique, ce qui rend ncessaire des politiques de relance .

    II. La ncessit des politiques de relance

    A. Des politiques de relance inutile selon lanalyse no-classique

    Chez les no-classiques, les politiques de relance sont au mieux inutiles, au pire catastrophiques .En effeta loi de Say permet de montrer que loffre cre sa propre demande et lamne son niveau .Car :

    le revenu se partage entre consommation et pargne,

    lpargne dtermine linvestissement, linvestissement et la consommation dterminent la demande qui est gale loffre (le

    revenu).

    B. Critiques de lanalyse no-classique

    Au contraire, dans la problmatique keynsienne, tout ce qui nest pas consomm est pargn mais riennassure que ce qui est pargn sera investi. En effet :

    les entreprises nont pas intrt investir si elles ne reoivent pas une demande suffisante pourcouler leur production, bien que celle-ci soit rentable.

    http://www.scribd.com/doc/24363128/la-distinction-faite-par-Keynes-sur-l-evolution-de-la-conosommation-a-court-et-long-termehttp://www.scribd.com/doc/24363128/la-distinction-faite-par-Keynes-sur-l-evolution-de-la-conosommation-a-court-et-long-terme
  • 8/3/2019 Fiche march du travail - L'analyse keynsienne du march du travail

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    Keynes montre par-l quun niveau insuffisant de propension consommer et dinvestissementrisque dentraner une demande effective insuffisante qui conduira les entreprises ne plusembaucher ou licencier, bien que leur production soit rentable.

    Il nexiste dans ce contexte aucun mcanisme qui ramne automatiquement lquilibre.

    C. Une intervention de lEtat indispensable

    l faut donc que lEtat intervienne soit : en agissant sur le revenu de mnages pour augmenter la consommation (hypothse : la

    propension consommer est constante)

    et/ou sur linvestissement (en appliquant une politique de grands travaux, par exemple).

    Grce lintervention tatique, la demande effective slvera, les entreprises voyantleurs dbouchs augmenter accrotront leur demande de travail, ce qui ramnera lemarch du travail lquilibre.

    Ceci ncessite donc une mutation de la vision tatique : on doit passer dun Etat-Gendarme un Etat-Providence, qui se voit confier la mission

    dassurer le plein-emploi, en agissant sur les leviers dont il dispose : augmentation desdpenses publique, distribution de prestations sociales, rduction des impts , politiquemontaire expansionniste (cf. chapitre politiques conomiques) .

    Le point commun tous ces instruments est dassurer des dbouchs suffisants auxentreprises afin de les conduire galiser offre et demande de travail, sans recourir des variations de salaire qui devient rigide.

    Un article de G DostalerLe dbat Keynes-Hayek la lumire de la crise

    Un diaporama prsentant lanalyse de Keynes :Prsentation PowerPoint- E-Campus

    http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=ppt%20keynes%20ch%C3%B4mage&source=web&cd=3&ved=0CC8QFjAC&url=http%3A%2F%2Fwww.latribune.fr%2Fopinions%2F20090115trib000331860%2Fle-debat-keynes-hayek-a-la-lumiere-de-la-crise.html&ei=UwLuTrzoH4XPhAeUs72tCA&usg=AFQjCNFGV46xJWxan2RgFLkpLz7gg5QTPw&cad=rjahttp://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=ppt%20keynes%20ch%C3%B4mage&source=web&cd=3&ved=0CC8QFjAC&url=http%3A%2F%2Fwww.latribune.fr%2Fopinions%2F20090115trib000331860%2Fle-debat-keynes-hayek-a-la-lumiere-de-la-crise.html&ei=UwLuTrzoH4XPhAeUs72tCA&usg=AFQjCNFGV46xJWxan2RgFLkpLz7gg5QTPw&cad=rjahttp://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=ppt%20keynes%20ch%C3%B4mage&source=web&cd=3&ved=0CC8QFjAC&url=http%3A%2F%2Fwww.latribune.fr%2Fopinions%2F20090115trib000331860%2Fle-debat-keynes-hayek-a-la-lumiere-de-la-crise.html&ei=UwLuTrzoH4XPhAeUs72tCA&usg=AFQjCNFGV46xJWxan2RgFLkpLz7gg5QTPw&cad=rjahttp://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=ppt%20keynes%20ch%C3%B4mage&source=web&cd=3&ved=0CC8QFjAC&url=http%3A%2F%2Fwww.latribune.fr%2Fopinions%2F20090115trib000331860%2Fle-debat-keynes-hayek-a-la-lumiere-de-la-crise.html&ei=UwLuTrzoH4XPhAeUs72tCA&usg=AFQjCNFGV46xJWxan2RgFLkpLz7gg5QTPw&cad=rjahttp://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=ppt%20keynes%20ch%C3%B4mage&source=web&cd=6&ved=0CEgQFjAF&url=http%3A%2F%2Fwww.e-campus.uvsq.fr%2Fclaroline%2Fbackends%2Fdownload.php%3Furl%3DL2tleW5lc19wcHQucHB0eA%253D%253D%26cidReset%3Dtrue%26cidReq%3DM421&ei=UwLuTrzoH4XPhAeUs72tCA&usg=AFQjCNE8VkljrzPTSDELS1r4PHteltA45Qhttp://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=ppt%20keynes%20ch%C3%B4mage&source=web&cd=6&ved=0CEgQFjAF&url=http%3A%2F%2Fwww.e-campus.uvsq.fr%2Fclaroline%2Fbackends%2Fdownload.php%3Furl%3DL2tleW5lc19wcHQucHB0eA%253D%253D%26cidReset%3Dtrue%26cidReq%3DM421&ei=UwLuTrzoH4XPhAeUs72tCA&usg=AFQjCNE8VkljrzPTSDELS1r4PHteltA45Qhttp://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=ppt%20keynes%20ch%C3%B4mage&source=web&cd=6&ved=0CEgQFjAF&url=http%3A%2F%2Fwww.e-campus.uvsq.fr%2Fclaroline%2Fbackends%2Fdownload.php%3Furl%3DL2tleW5lc19wcHQucHB0eA%253D%253D%26cidReset%3Dtrue%26cidReq%3DM421&ei=UwLuTrzoH4XPhAeUs72tCA&usg=AFQjCNE8VkljrzPTSDELS1r4PHteltA45Qhttp://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=ppt%20keynes%20ch%C3%B4mage&source=web&cd=6&ved=0CEgQFjAF&url=http%3A%2F%2Fwww.e-campus.uvsq.fr%2Fclaroline%2Fbackends%2Fdownload.php%3Furl%3DL2tleW5lc19wcHQucHB0eA%253D%253D%26cidReset%3Dtrue%26cidReq%3DM421&ei=UwLuTrzoH4XPhAeUs72tCA&usg=AFQjCNE8VkljrzPTSDELS1r4PHteltA45Qhttp://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=ppt%20keynes%20ch%C3%B4mage&source=web&cd=3&ved=0CC8QFjAC&url=http%3A%2F%2Fwww.latribune.fr%2Fopinions%2F20090115trib000331860%2Fle-debat-keynes-hayek-a-la-lumiere-de-la-crise.html&ei=UwLuTrzoH4XPhAeUs72tCA&usg=AFQjCNFGV46xJWxan2RgFLkpLz7gg5QTPw&cad=rjahttp://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=ppt%20keynes%20ch%C3%B4mage&source=web&cd=6&ved=0CEgQFjAF&url=http%3A%2F%2Fwww.e-campus.uvsq.fr%2Fclaroline%2Fbackends%2Fdownload.php%3Furl%3DL2tleW5lc19wcHQucHB0eA%253D%253D%26cidReset%3Dtrue%26cidReq%3DM421&ei=UwLuTrzoH4XPhAeUs72tCA&usg=AFQjCNE8VkljrzPTSDELS1r4PHteltA45Q