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Remontées capillaires Structures et gros œuvre Fiche B.11 On observe en façade des traces frangées ou ondulées, qui peuvent s’élever à plusieurs mètres au-dessus du sol. La partie de façade située en dessous de ces traces est généralement plus sombre que la partie de façade située au-dessus, et saturée d’humidité. Dans les cas extrêmes, les enduits et peintures de façade se décollent et laissent apparaître du salpêtre. L’humidité, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, entraîne l’apparition de salpêtre, des moisissures, le décollement des revêtements et le pourrissement des pièces de bois qui sont au contact. Les maçonneries anciennes sont fréquemment le siège de remontées capillaires, notamment avant réhabilitation, mais aussi parfois après si ces remontées ne sont pas ou mal traitées. En revanche, ce phénomène affecte très rarement les constructions récentes. Reproduction interdite sans autorisation des éditeurs ©2011 Agence Qualité Construction, Fondation Excellence SMA L’eau présente dans le sol imprègne les embases de murs de maçonnerie enterrée, puis elle remonte par capilla- rité à l’intérieur de ceux-ci. Cette humi- dité s’évapore par les parements hors sol du mur, abandonnant les sels miné- raux qu’elle avait dissous dans les maté- riaux. Ce sont ces dépôts de sels minéraux, et des développements de micro-organismes, qui constituent les franges visibles en façades. Ce désordre concerne essentiellement les murs construits en matériaux capillaires (à cause de leurs pores fins) : pierres tendres ou briques, par exem- ple. Mais il peut aussi n’affecter que les enduits de façade si la maçonnerie est non capillaire ou protégée. Absence d’arase étanche (ou coupure de capillarité) Les constructions anciennes n’en com- portent généralement pas, sauf emploi de pierres très peu capillaires type schistes, grès ou granit, en soubasse- ment des murs porteurs. Il est très rare qu’elle soit omise en construction neuve de maçonnerie. Mauvaise exécution de l’arase étanche Arase étanche positionnée dans le sol: l’eau provenant du sol passe au- dessus de l’arase étanche, qui est alors inefficace. Arase étanche positionnée à trop fai- ble hauteur au-dessus du sol extérieur, le bas des murs est éclaboussé par les eaux de rejaillissement, l’efficacité de l’arase étanche est alors partiellement compromise. Arase étanche discontinue. C’est le cas lorsqu’elle n’est pas bien réalisée sur toute la section horizontale de tous les murs au contact du sol. C’est aussi le cas de certains traitements curatifs par injection de résine lorsque celle-ci n’imprègne pas la maçonnerie de manière homogène. Présence de parements ou de revêtements de façade peu perméables à la vapeur d’eau (enduits de mortier, doubla- ges, revêtements dimperméabilité) C’est un facteur aggravant plus qu’une cause. En effet, ces parements empê- chent l’évaporation au plus près du sol de l’eau présente dans la maçonnerie. Celle-ci migre alors toujours plus haut pour trouver une surface d’évaporation suffisante. À noter que les revêtements perdent leur perméabilité à l’air rapidement en zone urbaine polluée (encrassement). Effet mèche Parfois, l’arase étanche étant correcte- ment réalisée, seul l’enduit de façade est affecté de remontées capillaires. Cela se produit lorsque l’enduit de façade a été réalisé plus bas que l’arase étanche. Réaliser une arase étanche rigou- reusement continue, en construc- tion neuve : sur tous les murs porteurs, disposée 3. Les bonnes pratiques 2. Le diagnostic 1. Le constat

Fiche pathologie bâtiment - 212.85.131.55212.85.131.55/fileadmin/medias/fiches-pathologie/structures-gros... · Remontées capillaires Fiche B.11 5 cm ou 15 cm au-dessus de tous

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Remontées capillaires

Structures et gros œuvre

Fiche B.11

On observe en façade des traces frangées ou ondulées,qui peuvent s’élever à plusieursmètres au-dessus du sol. Lapartie de façade située endessous de ces traces estgénéralement plus sombre que lapartie de façade située au-dessus,et saturée d’humidité. Dans lescas extrêmes, les enduits etpeintures de façade se décollentet laissent apparaîtredu salpêtre. L’humidité, aussi bienà l’intérieur qu’à l’extérieur,entraîne l’apparition de salpêtre,des moisissures, le décollementdes revêtements et lepourrissement des pièces de boisqui sont au contact.

Les maçonneries anciennes sont fréquemment le siège deremontées capillaires, notammentavant réhabilitation, mais aussiparfois après si ces remontées ne sont pas ou mal traitées.En revanche, ce phénomèneaffecte très rarement lesconstructions récentes.

Reproduction interdite sans autorisation des éditeurs©2011 Agence Qualité Construction,Fondation Excellence SMA

L’eau présente dans le sol imprègne lesembases de murs de maçonnerieenterrée, puis elle remonte par capilla-rité à l’intérieur de ceux-ci. Cette humi-dité s’évapore par les parements horssol du mur, abandonnant les sels miné-raux qu’elle avait dissous dans les maté-riaux. Ce sont ces dépôts de selsminéraux, et des développements demicro-organismes, qui constituent lesfranges visibles en façades.

Ce désordre concerne essentiellementles murs construits en matériauxcapillaires (à cause de leurs pores fins) :pierres tendres ou briques, par exem-ple. Mais il peut aussi n’affecter que lesenduits de façade si la maçonnerie estnon capillaire ou protégée.

Absence d’arase étanche(ou coupure de capillarité)Les constructions anciennes n’en com-portent généralement pas, sauf emploide pierres très peu capillaires typeschistes, grès ou granit, en soubasse-ment des murs porteurs.Il est très rare qu’elle soit omise enconstruction neuve de maçonnerie.

Mauvaise exécutionde l’arase étanche• Arase étanche positionnée dans lesol : l’eau provenant du sol passe au-dessus de l’arase étanche, qui est alorsinefficace.

• Arase étanche positionnée à trop fai-ble hauteur au-dessus du sol extérieur,le bas des murs est éclaboussé par leseaux de rejaillissement, l’efficacité de

l’arase étanche est alors partiellementcompromise.

• Arase étanche discontinue. C’est lecas lorsqu’elle n’est pas bien réaliséesur toute la section horizontale de tousles murs au contact du sol. C’est aussile cas de certains traitements curatifspar injection de résine lorsque celle-cin’imprègne pas la maçonnerie demanière homogène.

Présence de parements ou de revêtements de façadepeu perméables à la vapeurd’eau (enduits de mortier, doubla-ges, revêtements d’imperméabilité)C’est un facteur aggravant plus qu’unecause. En effet, ces parements empê-chent l’évaporation au plus près du solde l’eau présente dans la maçonnerie.Celle-ci migre alors toujours plus hautpour trouver une surface d’évaporationsuffisante.

À noter que les revêtements perdentleur perméabilité à l’air rapidement enzone urbaine polluée (encrassement).

Effet mècheParfois, l’arase étanche étant correcte-ment réalisée, seul l’enduit de façadeest affecté de remontées capillaires.Cela se produit lorsque l’enduit defaçade a été réalisé plus bas que l’araseétanche.

• Réaliser une arase étanche rigou-reusement continue, en construc-tion neuve :sur tous les murs porteurs, disposée

3. Les bonnes pratiques

2. Le diagnostic

1. Le constat

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Page 2: Fiche pathologie bâtiment - 212.85.131.55212.85.131.55/fileadmin/medias/fiches-pathologie/structures-gros... · Remontées capillaires Fiche B.11 5 cm ou 15 cm au-dessus de tous

Remontées capillaires

Fiche B.11

5 cm ou 15 cm au-dessus de tous lessols extérieurs, avec des matériauxétanches, selon les prescriptions de lanorme NF DTU 20.1.

NB: En cas d’enduit extérieur, sonniveau inférieur doit être positionné au-dessus de la coupure de capillarité.

• Réaliser un diagnostic préalable, entravaux sur existant :

pour détecter la présence d’humidité,vérifier si celle-ci est bien d’origineascensionnelle et non liée à des infiltra-tions ou de la condensation, et préser-ver ainsi d’éventuels nouveauxaménagements. En présence de

remontées, il faut analyser si la réalisa-tion d’une arase étanche efficace (dansles conditions techniques visées plushaut) est réalisable ou pas. Si elle nel’est pas, voici les solutions envisagea-bles :

- un traitement curatifIl existe de nombreuses techniquespour tenter de mettre fin aux remon-tées capillaires : injections de résines,inserts en tôles d’acier inoxydable,siphons atmosphériques, procédés parosmose ou électrophorèse, procédésélectroniques ou électromagnétiques,etc.Outre la question du choix, se posecelle de la possibilité de mise en œuvre(accès impossible sur une des faces,par exemple) ;

- un traitement palliatifCe type de traitement ne mettra pasfin aux remontées capillaires mais peuten réduire notablement les conséquen-ces : drainage périphérique raccordésur un exutoire pour réduire la quan-tité d’eau en pied des murs, mise à nudes maçonneries de façade pour accé-lérer l’évaporation de l’eau, doublageavec vide d’air ventilé côté intérieur desmurs.

• NF DTU 20.1 :Ouvrages en maçonneriede petits éléments.

• NF EN 771-1, 4 et 6 :Spécifications pour élémentsde maçonnerie.

Agence Qualité Construction29, rue de Miromesnil75008 Paris

Fondation Excellence SMA114, avenue Émile Zola75739 Paris Cedex 15

Reproduction interdite sans autorisation des éditeurs©2011 Agence Qualité Construction,Fondation Excellence SMA

4. À consulter

15 cm

Habillage

Coupurede capillarité

Chaînage enbéton armé

Plancher durez-de-chaussée

5 cm

Chaînage enbéton armé

Maçonnerie desoubassement

Maçonnerieen élévation

Plancher durez-de-chaussée

Protectioncontre les remontées

d’humidité du sol(source : NF DTU 20.1)

Pour en savoir pluswww.qualiteconstruction.comwww.smabtp.fr

Mise

en

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eix

L’essentiel

• Bien positionner l’arase étanche,

en construction neuve.

• Réaliser un diagnostic préalable,

en travaux sur existant.

B-EXE 20/03/11 20:03 Page 22