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VOLUME XXXIV:2 – AUTOMNE 2006

L’éveil à l’écrit

Monique SÉNÉCHALUniversité Carleton, Ontario, Canada

Liminaire

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VOLUME XXXIV:2 – AUTOMNE 2006

Revue scientifique virtuelle publiée parl’Association canadienne d’éducationde langue française dont la mission estd’inspirer et de soutenir le développe-ment et l’action des institutions éduca-tives francophones du Canada.

Directrice de la publicationChantal Lainey, ACELF

Présidente du comité de rédactionMariette Théberge,

Université d’Ottawa

Comité de rédactionGérald C. Boudreau,

Université Sainte-AnneLucie DeBlois,

Université LavalSimone Leblanc-Rainville,

Université de MonctonPaul Ruest,

Collège universitaire de Saint-BonifaceMariette Théberge,

Université d’Ottawa

Directeur général de l’ACELFRichard Lacombe

Conception graphique et montageClaude Baillargeon pour Opossum

Responsable du site InternetAnne-Marie Bergeron

Les textes signés n’engagent que la responsabilité de leurs auteures et auteurs, lesquels en assument

également la révision linguistique. De plus, afin d’attester leur recevabilité,

au regard des exigences du milieu universitaire, tous les textes sont

arbitrés, c’est-à-dire soumis à des pairs,selon une procédure déjà convenue.

La revue Éducation et francophonieest publiée deux fois l’an grâce à l’appui financier du ministère du

Patrimoine canadien et du Conseil de recherches en sciences humaines

du Canada.

268, Marie-de-l’IncarnationQuébec (Québec) G1N 3G4Téléphone : (418) 681-4661Télécopieur : (418) 681-3389

Courriel : [email protected]

Dépôt légalBibliothèque et Archives nationales

du QuébecBibliothèque et Archives du Canada

ISSN 0849-1089

L’éveil à l’écrit

1 LiminaireL’éveil à l’écritMonique SÉNÉCHAL, Université Carleton, Ontario, Canada

5 Connaissance du nom des lettres chez des enfants francophones de 4, 5 et 6 ans au Nouveau-BrunswickPierre CORMIER, Université de Moncton, Nouveau-Brunswick, Canada

28 La connaissance du nom des lettres : précurseur de l’apprentissage du son des lettresJean-Noël FOULIN, Université de Bordeaux 2, Bordeaux, FranceSébastien PACTON, Université René Descartes, Paris 5, France

56 Prévention des difficultés d’apprentissage en lecture : l’effet différencié d’un programmeimplanté par des enseignantes de maternelle chez leurs élèvesMonique BRODEUR, Université du Québec à Montréal, Québec, CanadaCatherine GOSSELIN, Université du Québec à Montréal, Québec, CanadaJulien MERCIER, Université du Québec à Montréal, Québec, CanadaFrédéric LEGAULT, Université du Québec à Montréal, Québec, CanadaNathalie VANIER, Université du Québec à Montréal, Québec, Canada

85 Écriture inventée : pluralité des traitements et variabilité selon la structure syllabiqueLaurence PASA, Véronique CREUZET et Jacques FIJALKOW, CREFI-EURED, Université de Toulousele Mirail, Toulouse, France

104 Copie de mots, connaissance des lettres et conscience phonémique : une étude longitudinale chez des enfants de 5 ansCatherine MARTINET et Laurence RIEBEN, Université de Genève, Genève, Suisse

126 Le développement de l’écrit en milieu de langue minoritaire : l’apport de la communication orale et des habiletés métalinguistiquesDiana MASNY, Université d’Ottawa, Ontario, Canada

150 Influence de l’apprentissage de l’écrit lors d’une tâche de répétition de mots et delogatomes, avec lecture labiale et sans lecture labiale, chez des enfants de 4 à 8 ansVéronique REY, Carine SABATER et Véronique PROST, Université de Provence, Aix-en-Provence,France

169 La contribution de la diversité des expériences littéraires préscolaires aux habiletés émergentes en littéracieSophie PARENT, École de psychoéducation, Université de Montréal, Québec, CanadaIsabelle MONTÉSINOS-GELET, Université de Montréal, Québec, CanadaJean R. SÉGUIN, Unité de Recherche Biopsychosociale, Université de Montréal, Centre de Recherche de l’Hôpital Ste-Justine, Québec, CanadaPhilip David ZELAZO, Titulaire de la Chaire de recherche du Canada en neurosciencedéveloppementale, Université de Toronto, Ontario, CanadaRichard E. TREMBLAY, Titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur le développementdes enfants, Université de Montréal, Québec, Canada

190 La littératie familiale et les habiletés en conscience phonologique des enfants de maternelleMonica BOUDREAU, Université du Québec à Rimouski, Québec, Canada Lise SAINT-LAURENT et Jocelyne GIASSON, Université Laval, Québec, Canada

214 Microgenèses comparées en lecture interactive à 4 ans : co-construction de la langueécrite entre élèves et enseignantsChristine GAMBA, Catherine MARTINET et Madelon SAADA-ROBERT, Université de Genève,Genève, Suisse

Rédactrice invitée :Monique SÉNÉCHAL, Université Carleton, Ontario, Canada

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1volume XXXIV:1, printemps 2006 www.acelf.ca

L’éveil à l’écrit

Monique SÉNÉCHALUniversité Carleton, Ontario, Canada

L’apprentissage de l’écrit débute bien avant l’entrée en première année scolaire.

Nous reconnaissons maintenant que les enfants ont déjà un ensemble de connais-

sances et d’habiletés desquelles dépendront les progrès futurs en lecture et en écriture.

Les dix études de ce numéro thématique visent à mieux comprendre ces apprentis-

sages précoces en abordant les questions suivantes : Quels sont les apprentissages

précoces qui favorisent l’alphabétisation? Comment se développent-ils? Quels liens

ont-ils avec les apprentissages ultérieurs? Quelles circonstances favorisent leur ap-

prentissage? De même, certaines études vérifient le succès d’interventions cherchant

à promouvoir l’éveil à l’écrit chez des enfants à risque de difficultés d’apprentissage.

Voilà autant de questions qui sont abordées dans ce numéro thématique sur l’éveil à

l’écrit.

Une compréhension approfondie de l’apprentissage de la langue écrite passe

par une description exhaustive des connaissances, habiletés et comportements pré-

curseurs à cet apprentissage. Mes collègues et moi avons proposé que l’éveil à l’écrit

comprend à la fois des habiletés conceptuelles et procédurales (Sénéchal, LeFevre,

Smith-Chant, & Colton, 2001). Ces habiletés conceptuelles comprennent entre

autres : (1) la compréhension de l’acte de lire et d’écrire, par exemple, que ce sont les

symboles alphabétiques qui sont lus et non les images dans un album; (2) la compré-

hension des fonctions de l’écrit; et (3) la perception de soi comme lecteur, par ex-

emple, certains enfants non-lecteurs n’hésitent pas devant la requête de lire une his-

toire dans un album, tandis que d’autres refuseront, reconnaissant qu’ils ne savent

pas lire). Deux études du numéro thématique portent sur l’aspect conceptuel de

l’éveil à l’écrit. Pasa, Creuzet et Fijalkow s’intéressent particulièrement à la manière

dont les enfants conçoivent l’acte d’écrire. Dans leur étude, Gamba, Martinet et

Saada-Robert font une description minutieuse de la lecture interactive entre une

Liminaire

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enseignante et des enfants de 4 ans en début et en fin d’année scolaire afin de

démontrer les changements dans la co-construction du sens de l’histoire et de l’écrit.

L’éveil à l’écrit comprend aussi des connaissances procédurales qui reflètent la

mécanique de la langue écrite. Ces connaissances comprennent entre autres la

connaissance du nom et du son des lettres, l’écriture provisoire et les débuts du

décodage. Ces aspects procéduraux sont abordés dans presque toutes les études de

ce numéro thématique.

L’importance de décrire précisément les connaissances alphabétiques vient des

travaux démontrant clairement que lorsque mesurées en maternelle, les connais-

sances alphabétiques prédisent de façon consistante et sans équivoque le succès

avec lequel les enfants apprendront à lire en première année. Il n’est donc pas sur-

prenant que quatre études portent directement sur les connaissances alphabétiques

des enfants. L’ensemble de ces études démontrent très bien la richesse des

approches utilisées, allant de la description à l’expérimentation, jusqu’à l’interven-

tion. Ainsi, Cormier décrit de façon approfondie comment les enfants de 4, 5 et 6 ans

récitent la comptine de l’alphabet, comment ils identifient le nom et le son des let-

tres majuscules et minuscules, et comment ils écrivent les lettres. Tel que prévu, la

récitation est plus facile que l’identification, qui à son tour est plus facile que l’écri-

ture. Les enfants plus jeunes connaissent mieux les lettres de leur prénom, tandis que

le nom de certaines consonnes peut aussi faciliter l’apprentissage de leur son. Dans

leur article, Foulin et Pacton démontrent effectivement que de jeunes enfants sont

capables de tirer avantage du fait que le nom de certaines consonnes inclut de l’in-

formation quant à leur son. Des enfants de 4 à 6 ans, non-lecteurs et connaissant

uniquement le nom des lettres, étaient capables d’utiliser leurs connaissances limi-

tées pour identifier entre deux choix orthographiques possibles, le mot lu par l’expé-

rimentateur. De leur côté, Parent et ses collègues décrivent le lien entre les activités

parents-enfants à 4 ans et les connaissances alphabétiques à 5 ans. Enfin, l’étude de

Brodeur et ses collègues montre qu’une intervention en maternelle peut améliorer

les connaissances alphabétiques d’enfants à risque de difficultés d’apprentissage en

lecture et que les avantages comparativement à un groupe témoin se maintiennent

jusqu’au début de la première année.

En plus des connaissances alphabétiques, les tentatives de jeunes enfants de

capturer la langue parlée avec l’écrit représentent aussi une dimension centrale de

l’éveil à l’écrit. Pasa et ses collègues démontrent de façon astucieuse que les enfants

de maternelle adaptent leurs stratégies d’écriture selon la complexité de la syllabe

qu’ils essaient de rendre par l’écrit. Dans une optique différente, Martinet et Rieben

font une analyse détaillée des copies d’enfants de 5 ans démontrant que ces derniers

sont capables de reproduire des mots par l’écrit, mais que la qualité de leurs repro-

ductions n’est pas liée à leurs connaissances alphabétiques ni à leur sensibilité

phonologique, soulevant la question d’un effet possible sur les connaissances ortho-

graphiques.

Par ailleurs, le jeune enfant développe aussi des habiletés langagières et

métalinguistiques qui faciliteront l’entrée dans l’écrit. Ainsi, le niveau de vocabulaire

des enfants à la maternelle prédit très bien la facilité avec laquelle ces enfants

2volume XXXIV:1, printemps 2006 www.acelf.ca

L’éveil à l’écrit

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comprendront des textes écrits en 4e année du primaire (Sénéchal, 2006). De même,

de nombreux chercheurs ont démontré clairement le rôle important que jouent les

habiletés métalinguistiques telle la sensibilité phonologique dans l’apprentissage de

la lecture. Cependant, la plupart des travaux portant sur la conscience phonologique

concernent des enfants anglophones. Un but important de ce numéro thématique

était de réunir un ensemble de données sur la conscience phonologique d’enfants

francophones. Plusieurs études du numéro thématique portent sur le lien entre la

langue parlée et la langue écrite. L’étude de Rey, Sabater et Prost décrit les progrès

que font les enfants de la maternelle jusqu’à la scolarisation formelle dans la répéti-

tion de mots et de mots inventés. Cette étude sera d’intérêt car elle inclut un échan-

tillon d’enfants malvoyants afin de décrire leurs difficultés particulières. L’étude de

Masny est unique dans l’ensemble parce qu’elle cherche à saisir les liens entre l’éveil

à l’écrit ainsi que les capacités métalinguistiques à la maternelle et la lecture et l’écri-

ture en première année. Ces données seront d’intérêt même si la petitesse de l’échan-

tillon les rend exploratoires. Une troisième étude, soit celle de Boudreau, Saint-Laurent

et Giasson, démontre clairement la grande variation de performance en conscience

phonologique chez les enfants de 5 ans. Enfin, les données de Brodeur et ses col-

lègues montrent la difficulté d’effectuer une intervention visant à améliorer la

conscience phonologique d’enfants à risque de difficultés d’apprentissage en lecture.

Un portrait exhaustif de l’éveil à l’écrit nécessite aussi une description des

milieux et des activités qui favorisent l’entrée dans l’écrit. De fait, l’éveil à l’écrit a

souvent lieu en dehors de l’encadrement scolaire. Il est donc important de docu-

menter l’environnement familial et préscolaire qui favorise l’émergence de l’éveil à

l’écrit. Outre l’étude de Gamba et ses collègues, deux autres études cherchent à cer-

ner les activités parents-enfants qui sont propices au développement de l’éveil à

l’écrit. Boudreau, Saint-Laurent et Giasson présentent des données attestant d’un

lien clair entre la conscience phonologique des enfants de maternelle et les activités

parents-enfants. Ainsi, les parents d’enfants forts en conscience phonologique in-

citent plus souvent leur enfant à lire et à écrire des mots. L´étude de Parent et ses col-

lègues est intéressante parce qu’elle démontre clairement qu’au-delà du niveau

socio-économique des parents, la diversité des activités parents-enfants avec des

livres, du papier ou avec l’ordinateur lorsque les enfants ont 4 ans prédit les connais-

sances alphabétiques des enfants à 5 ans.

Au-delà des objectifs précis des études, le lecteur trouvera aussi d’autres infor-

mations pertinentes en examinant de plus près les tableaux de certaines études. En

voici trois exemples : (1) Parent et ses collègues notent un lien entre la fréquence rap-

portée de lecture à la maison et le vocabulaire des enfants; (2) Gamba et ses collègues

décrivent le progrès des enfants de 4 ans durant l’année scolaire sur un éventail de

tâches allant de l’identification des lettres, au répérage des mots, à la segmentation

phonologique; et (3) Masny présente des données qui démontrent clairement les

défis des francophones en milieu minoritaire car le vocabulaire des enfants franco-

ontariens, mesuré avec une échelle standardisée, chute après la maternelle.

En somme, ce numéro thématique sur l’éveil à l’écrit réunit un ensemble de

travaux empiriques menés au Canada, en France et en Suisse auprès d’enfants

3volume XXXIV:1, printemps 2006 www.acelf.ca

L’éveil à l’écrit

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francophones. Les dix articles représentent une grande diversité de méthodes allant

d’une méthode expérimentale classique jusqu’à l’approche qualitative. De même,

certaines études sont descriptives tandis que d’autres sont des interventions cher-

chant à accroître les connaissances des enfants. Certaines sont transversales tandis

que d’autres sont longitudinales. Ce numéro thématique, de par sa diversité d’ap-

proches et de sujets, deviendra un outil utile pour les chercheurs, les étudiants et les

éducateurs.

Références bibliographiques

SÉNÉCHAL, M. (2006). Testing the Home Literacy Model: Parent Involvement in

Kindergarten is Differentially Related to Grade 4 Reading Comprehension,

Fluency, Spelling, and Reading for Pleasure. Journal for the Scientific Study

of Reading, 10, p. 59-87.

SÉNÉCHAL, M., LEFEVRE, J., SMITH-CHANT, B. L. et COLTON, K. (2001). On refining

theoretical models of emergent literacy: The role of empirical evidence.

Journal of School Psychology, 39, p. 439-460.

4volume XXXIV:1, printemps 2006 www.acelf.ca

L’éveil à l’écrit