La finitude des ressources: l'eau douce

On aborde maintenant une nouvelle ressource, l'eau douce. Alors évidemment ce n'est pas simplement une ressource, vous le savez, indispensable à nos activités économiques, c'est aussi tout simplement une ressource indispensable à la vie.

Au jour d’aujourd'hui, il n’y a pas de pénurie globale d'eau, il y a des pénuries locales parce que l'eau sur terre est relativement mal distribuée. Un pays par exemple comme le Canada, à lui tout seul détient 12 % des ressources d'eau douce au monde, c'est gigantesque, donc on a un problème de répartition.

Cette eau on l'utilise pour se nourrir et la principale source de consommation d’eau au monde c'est l'agriculture et l'irrigation. C'est 70 % de l'eau douce qu'on utilise au monde. 20 % vont aux usages industriels et moins de 10% vont aux usages domestiques. Donc pour le moment, et nous sommes 7 milliards, on n'a pas un problème de pénurie globale. Il y a seulement des régions qui aujourd'hui connaissent un stress hydrique.

Vous avez d'ailleurs sous les yeux justement deux photos de la mer d'Aral, la mer d'Aral c'est précisément un bel exemple d'épuisement de certaines ressources très localisées en eau douce puisque pour les cultures de coton on a finalement épuisé le débit des deux fleuves qui alimentaient cette mer. Ce n'est plus une mer maintenant et cela entraîne aussi d'autres difficultés.

Maintenant, au jour d’aujourd’hui, et même si on se projette un petit peu plus loin, disons jusqu'à 2025, grosso modo on peut avoir un doute parce que sur la carte que vous voyez sous vos yeux la partie ouest des États-Unis est indemne. Mais ce n'est pas du tout sûr qu’en 2025 elle le soit. On a déjà un problème de sécheresse chronique et c'est ce que les modèles climatiques nous annoncent. Une des conséquences du changement climatique c'est évidemment le changement du régime hydrique à l'échelle internationale. Donc en 2025 on aurait grosso modo, je viens de vous le dire, c'est à nuancer, un Nord qui serait pas très affecté mais on aurait en revanche un Sud qui est affecté vous le voyez là de façon variable.

Maintenant si on avance plus dans le siècle et si on imagine aussi la progression démographique du genre humain, nous sommes aujourd'hui 7,3 milliards, nous serons un peu plus de 8 milliards en 2025 et 9,6 milliards, c'est le chiffre médian, en 2050. A 9,6 milliards on pourrait aussi avoir un problème global d'eau douce, parce que effectivement avec un taux moyen de consommation tel qu'on peut le connaître aujourd'hui et bien on devrait aller jusqu'à 4500, 4600 km³ en consommation globale annuelle mondiale or non, il n'y aurait que 4000 km³ de disponibles.

Donc on est sur un domaine où pour l'heure l'attention, les difficultés, le problème de la finitude n'est pas un problème global, c'est un problème très inégalement réparti sur le territoire avec des endroits où on connaît déjà des situations de fort stress hydrique mais effectivement, si on ne change pas un certain nombre de pratiques, on pourrait voir cette situation de stress se généraliser.