Foi dans le système: Impact des réponses locales au VIH sur le renforcement des systèmes de santé au Malawi et au Tchad

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    Foi dans le systmeImpact des rponses locales au VIH sur le renforcement

    des systmes de sant au Malawi et au Tchad

    Remerciements

    Nous devons remercier tout particulirement toutes les personnes qui ont

    particip aux interviews de recherche au Tchad et au Malawi.

    Partenaires de Tearfund au Malawi : Malla Kaiya de EAM, Lazarus BC Harawa

    et Landson Thindwa de LISAP, Amon Chanika de la Ligue pour la lecture de la

    Bible et Ellen Napala de SCOM. Parties prenantes au plan national : Edwina

    Hanjahanja de MIAA, Rv. MacDonald Sembereka de MANERELA+, Roberto

    Brant Campos dONUSIDA, Maria Mukwala de la Commission Nationale SIDA etFrank M Chimbwandira de lunit VIH et sida au Ministre de la Sant. Bailleurs

    de fonds internationaux confessionnels : Esther Masika de lAide de lglise

    Norvgienne et George Vilili de lAide de lglise Danoise.

    Partenaires de Tearfund au Tchad : Pasteur Obed Mbaiadoum de PCAR, Paul

    Djerabe de PEDC, Pasteur Benayal Ndoloum Waroum de EPJ. Parties prenantes

    au plan national : Marc Saba, coordinateur national dONUSIDA, et Ngaradoum

    Naortangar, galement dONUSIDA, M. Ranyar Timothe de la Commission

    Nationale SIDA, Gabdoube Ladiba Clestin du Rseau national de personnes

    vivant avec le VIH et le sida, Mianbe Legondje de SEM, Madame Djikoloum Kesia

    de CEVIFA et Dr Justine Nagorngar de Vision Mondiale-Tchad.

    La responsable de la recherche tient reconnatre et remercier toutes lespersonnes qui ont gnreusement accept dtre interviewes, en particulier les

    membres des collectivits qui ont pris part aux discussions en petits groupes sur

    les deux sites de projets visits au Tchad et au Malawi. Elle doit galement des

    remerciements au personnel des bureaux nationaux de Tearfund au Malawi et

    au Tchad qui ont soutenu les recherches nationales, et plus particulirement

    Vincent Moyo (bureau de Tearfund au Malawi) et Levourne Passiri et Tchang-

    wei Tchang (bureau de Tearfund au Tchad). La participation et le soutien du

    personnel de Tearfund UK dans la prparation de la recherche de terrain ont t

    apprcis.

    Auteurs : Nicola Ward, Jo Kaybryn et Kola Akinola

    Traduction : Prisca Wiles

    Recherche et prparation : Nicola Ward, Plurpol Consulting, mars 2010

    Photos de couverture : Marcus Perkins et Layton Thompson / Tearfund

    Photo, quatrime de couverture : David Deakin / Tearfund

    Conception : Wingfinger Graphics

    Contact Tearfund : [email protected]

    Tearfund 2011

    Tearfund est une organisation chrtienne de dveloppement et de secours,

    visant tablir un rseau mondial dglises locales pour contribuer

    lradication de la pauvret.

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    FOI DANS LE SYSTME

    Rsum oprationnelContexte

    Un dbat permanent cherche dterminer si linvestissement important dans les programmes VIH et sida a dtourn

    le financement qui aurait pu aller vers dautres domaines des programmes de sant, et si un tel financement VIH direct

    (vertical) a un impact sur le renforcement ou laffaiblissement des systmes de sant. Le dbat soulve la question :

    entre le financement de programmes verticaux VIH et sida et celui dapproches horizontales intgres, lequel est le

    plus appropri.

    Cette recherche est centre sur le rle des organisations confessionnelles, qui ce jour a t largement mconnu

    dans le discours sur le financement VIH et le renforcement des systmes de sant, pour examiner si et comment les

    rponses locales confessionnelles au VIH renforcent les systmes de sant. La recherche, commandite par Tearfund,

    vise apporter une contribution la littrature croissante sur le renforcement des systmes de sant, en y ajoutant les

    expriences des rponses confessionnelles.

    Les rsultats de ce rapport manent dun processus de recherche qualitative auprs de toute une gamme de partiesprenantes dans deux pays africains : le Tchad et le Malawi. La recherche a cibl des organisations partenaires de

    Tearfund, des organisations chrtiennes et des parties prenantes aux deux plans, national et local. Les individus et les

    organisations qui ont particip ont t reprs pour leur rle important dans la rponse au VIH et/ou le renforcement

    des systmes de sant. Les membres des collectivits locales qui ont particip aux projets des organisations partenaires

    de Tearfund dans chaque pays ont eux aussi t consults.

    Vue densemble de la recherche

    La recherche qualitative a suivi trois mthodes : tude de dossiers, interviews semi-structures et discussions en petits

    groupes. Ltude de dossiers a port sur un large ventail de documents : littrature de Tearfund, informations sur

    Internet et donnes rassembles directement auprs dorganisations confessionnelles nationales et internationales. Le

    rapport partir de la seule tude documentaire contribue dj de faon importante aux objectifs de cette recherche.

    Les participants la recherche comprenaient des organisations confessionnelles chrtiennes, du personnel de Tearfund,

    des organisations partenaires de Tearfund et des parties prenantes (gouvernements, bailleurs de fonds, participants aux

    activits de programme des projets visits, responsables religieux et rseaux de personnes vivant avec le VIH et le sida).

    Dune manire gnrale, les rsultats de la recherche corroborent les conclusions apparaissant dans la littrature selon

    lesquelles les organisations confessionnelles ont un impact important sur le secteur de la sant et y apportent leur

    contribution, en particulier pour ce qui est de la gestion des hpitaux et centres de soins. Elles desservent souvent des

    populations vivant dans des endroits reculs o il ny a quune faible, voire aucune couverture par une infrastructure

    sanitaire publique. Au plan communautaire, un travail important est effectu par les organisations confessionnelles qui

    travaillent avec les services sanitaires gouvernementaux et les groupes religieux dans le cadre de la rponse au VIH et

    au sida.

    Par exemple, la mise en uvre de programmes de soins domicile, la facilitation de groupes dentraide pour les

    personnes vivant avec le VIH et lorganisation dactivits dinformation, ducation et communication (IEC) sont les

    rponses frquemment apportes par les organisations confessionnelles. Au plan national, on trouve des exemples de

    coordination efficace entre les organisations confessionnelles, les ministres de la sant et les organismes sculiers. Les

    difficults rencontres par les organisations confessionnelles en termes doptimisation de leur impact portent en partie

    sur le besoin de consolider la coordination et le suivi-valuation aux deux niveaux, local et national. Dans certains cas,

    il arrive que des croyances religieuses aient un effet ngatif sur le travail des services de sant, selon leur contexte et

    leur mode de gestion, et puissent influencer le travail de lorganisation confessionnelle elle-mme.

    Si lon se rfre aux critres de lOMS qui dfinissent les composantes dun systme de sant oprationnel, le

    travail des organisations confessionnelles satisfait aux critres dun personnel de sant performant. Par exemple, les

    programmes de soins domicile peuvent rduire le nombre de patients qui frquentent les hpitaux, ceux-ci tanttraits domicile. Les groupes dentraide pour les personnes vivant avec le VIH et le sida apportent leurs membres

    le soutien et des conseils. Ces deux approches rduisent les demandes qui psent sur des services de sant dj

    saturs et rduisent, par consquent, les attentes places sur les agents de sant. Les hpitaux et les centres de sant

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    FOI DANS LE SYSTME

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    confessionnels soutiennent les efforts en faveur dun accs quitable aux produits mdicaux essentiels, aux vaccins et

    aux technologies en lien avec le VIH et le sida. Au Malawi, par exemple, lorganisation confessionnelle CHAM reoit

    lquipement et les mdicaments permettant de fournir gratuitement dans ses hpitaux, de la mme faon que dans

    les centres de sant grs par le gouvernement, le conseil et dpistage volontaire, la thrapie antirtrovirale et la

    prvention de la transmission de la mre lenfant.

    Sur les questions de leadership et de gouvernance, les responsables religieux sont impliqus dans des collaborations

    interreligieuses et plurisectorielles pour promouvoir et amliorer laccs au dpistage, aux soins et aux traitements.

    Mais certaines organisations confessionnelles ne partagent pas toujours pleinement les options des politiques

    nationales concernant le VIH et le sida, en raison de questions cls, en particulier celle du rle du prservatif dans la

    prvention du VIH. Les organisations confessionnelles ne font pas toutes la promotion ou la distribution de prservatifs

    comme moyen de prvention de la transmission du VIH. La transmission sexuelle restant le principal vecteur, cest un

    domaine qui peut, dans certains endroits, avoir un effet ngatif sur le travail des services de sant.

    Certains aspects des critres de lOMS sont difficiles analyser en relation avec le rle des rponses de base

    confessionnelle. Par exemple, les systmes de sant ont absolument besoin dun systme dinformation sanitaire qui

    fonctionne bien et dun bon systme de financement de la sant. Les organisations confessionnelles ne se considrent

    pas toujours comme jouant un rle direct contribuant ces domaines particuliers.

    Dans plusieurs domaines cls, les organisations confessionnelles jouent un rle important : les hpitaux et centres

    de soins confessionnels sont souvent situs dans des zones recules o il ny a aucun autre service de sant. Dans

    ces zones, ceux qui dlivrent les services de conseil et dpistage volontaire, thrapie antirtrovirale et prvention de

    la transmission de la mre lenfant, peuvent tre considrs comme contribuant directement loptimisation de

    ces services. Les organisations confessionnelles qui mettent en uvre des efforts pour atteindre ces zones recules

    touchent des populations qui pourraient tre oublies par les organisations laques et les services gouvernementaux.

    Les organisations confessionnelles participent ainsi laccroissement de la couverture.

    Au plan communautaire, les organisations confessionnelles ont une influence directe, par exemple : au Malawi, o

    elles forment des agents de sant du gouvernement, et une influence indirecte, par exemple : au Tchad, grce aux

    programmes pour sensibiliser les personnes et les aiguiller vers les hpitaux gouvernementaux pour le conseil et

    dpistage volontaire. Au plan national, les rponses sanitaires sont renforces, par exemple : au Malawi o MIAA,organisation parapluie interconfessionnelle pour le VIH, soutient le dveloppement des politiques nationales de sant,

    et o le gouvernement est pass par les structures de MIAA pour rpondre dautres questions de sant comme le

    cholra.

    Quelques rsultats importants

    Les rponses au VIH partir dorganisations confessionnelles peuvent renforcer les systmes de sant, parce que :

    des programmes de sensibilisation au VIH et des services interconfessionnels peuvent tre administrs qui

    transcendent les barrires traditionnelles entre les diffrentes religions et mettent les services VIH la porte

    de tous

    les services de VIH peuvent largir ltendue des systmes sanitaires, en dlivrant localement une ducation et

    une sensibilisation, et en aiguillant la population vers les programmes cliniques existants

    les organisations confessionnelles peuvent apporter des services VIH dans des zones rurales difficiles daccs o il

    ny a quune faible infrastructure sanitaire

    les organisations confessionnelles peuvent influencer et renforcer la capacit des responsables religieux pour

    quils parlent du VIH et du sida dans les collectivits o ils rsident et soutiennent ainsi les rponses du service

    sanitaire local

    les services VIH peuvent soulager la pression faite sur les systmes de sant en effectuant les soins domicile et

    les soins palliatifs, ainsi quen dispensant les mdicaments.

    Pour que la totalit du potentiel des organisations confessionnelles contribuer au renforcement des systmes de

    sant soit compltement dploye, il y a des obstacles surmonter.

    Un manque de coordination aux deux niveaux, local et national, contribue au fait que les infrastructures sanitairesgouvernementales et les rponses confessionnelles sont parfois inconscientes du travail les unes des autres. Ce qui

    peut dboucher sur des systmes daiguillage inefficaces ou inexistants, et sur la possibilit que des services soient

    inutilement proposs en double.

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    FOI DANS LE SYSTME

    Les organisations confessionnelles doivent veiller une bonne pratique et lamlioration du suivi-valuation de

    leurs programmes pour en mesurer la porte et en tirer les leons.

    Lattitude de certains responsables religieux lgard des personnes vivant avec le VIH et le sida, ainsi quune

    rpugnance de la part de certains promouvoir des services complets (comprenant les prservatifs et la thrapie

    antirtrovirale) peuvent crer des difficults aux agents de sant pour mettre en uvre des programmes VIH et sida.

    Pour ce qui est daccrotre la contribution des rponses VIH de base confessionnelle au renforcement des systmes

    de sant, les recommandations suivantes se dgagent des rsultats de la recherche, de ltude documentaire et des

    connaissances institutionnelles de Tearfund.

    Recommandations aux organisations confessionnelles

    Accrotre la capacit interne laborer des propositions et mettre sur pied et soutenir une prvention VIH efficace

    et des programmes de soins conformes aux politiques et cadres nationaux pour le VIH et le sida, avec un accent

    particulier sur la prvention du VIH.

    Chercher des rponses interconfessionnelles, en collaboration avec les services de sant et en appliquant les

    meilleures pratiques dans les programmes VIH et sida.

    Autonomiser et construire la capacit des responsables religieux pour leur donner les ressources, lassistance

    technique et les finances suffisantes afin doptimiser leur potentiel de travail sur les questions relatives au VIH et

    au sida, dans leurs collectivits daction.

    Entrer en partenariat avec les rseaux confessionnels existants rassemblant les personnes vivant avec le VIH et

    le sida comme ANERELA+ et les soutenir pour quils tendent leur travail et forment des liens plus forts avec les

    responsables religieux.

    Inclure le renforcement des systmes de sant dans les objectifs des programmes VIH et sida, de manire

    soutenir une collaboration plus troite avec les services de sant grs par le gouvernement.

    Recommandations aux bailleurs de fonds et aux gouvernements

    Reconnatre les contributions directes et indirectes manant des rponses confessionnelles etinterconfessionnelles, ainsi que leur potentiel pour accrotre leur influence sur le renforcement des systmes

    de sant.

    Faciliter une inclusion significative des organisations confessionnelles dans le renforcement des systmes de sant

    en veillant ce quelles fassent partie des mcanismes de coordination des services de sant.

    Soutenir les organisations confessionnelles pour accrotre la qualit et la capacit technique de leur prestation de

    services grce des initiatives de financement, de formation et de savoir-faire, ainsi que par lintgration dans les

    priorits et les politiques nationales.

    Accrotre les programmes et le financement pour soutenir les rseaux et les responsables religieux, ainsi que les

    organisations confessionnelles dans la mise au point de stratgies VIH et sida qui suivent les politiques et les

    cadres nationaux concernant le VIH et le sida.

    Soutenir le travail permanent de renforcement de la capacit des responsables religieux travailler dans le

    domaine du VIH et du sida et conformer les rponses aux cadres nationaux concernant le VIH et le sida.

    Concevoir des politiques qui favorisent la collaboration entre les cliniques locales, les hpitaux et les

    organisations confessionnelles et encouragent une coordination et une reconnaissance mutuelle entre les services

    gouvernementaux et les programmes base confessionnelle. Ce qui devrait comprendre le fait de veiller

    renforcer des mcanismes efficaces daiguillage par renvois mutuels.

    Soutenir les organisations confessionnelles dans leurs efforts pour accrotre leur capacit de suivi-valuation pour

    une meilleure qualit et pour optimiser le potentiel des programmes VIH et sida de base confessionnelle.

    Continuer souligner limportance pour les organisations laques et confessionnelles de suivre un seul

    cadre national de suivi-valuation, en les encourageant contribuer ces processus au niveau national,

    indpendamment des exigences formules par ceux qui octroient un financement.

    Consigner les bonnes pratiques de coordination confessionnelle et laque, et faire en sorte que les leons

    apprises dans la programmation concernant le VIH et le sida soient transmises tant au niveau national quauniveau international.

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    FOI DANS LE SYSTME

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    Encourager et renforcer la collaboration entre les organisations confessionnelles et les autorits de sant,

    nationales et locales, en concevant des stratgies de programmation conjointe pour veiller ce quun programme

    complet VIH et sida soit fourni toute la population.

    Recommandations aux bailleurs de fonds Encourager les organisations confessionnelles inclure de faon spcifique le renforcement des systmes de sant

    dans les objectifs de leur programme et de leurs stratgies oprationnelles.

    Continuer financer les programmes intgrs et verticaux pour le VIH et le sida au sein du contexte spcifique au

    pays, en veillant ce quil soit fait rfrence aux priorits et aux politiques nationales, et en tenant compte des

    cadres internationaux.

    Encourager le gouvernement et les organisations laques inclure les rponses des organisations confessionnelles

    dans leurs statistiques de suivi.

    Soutenir la recherche en vue dune analyse plus pousse de limpact du travail VIH et sida des organisations

    confessionnelles, par exemple sur le renforcement des systmes de sant et sur les responsables religieux, ainsi que

    ses effets sur les programmes VIH et sida mis en uvre dans les collectivits.

    Fournir un soutien aux partenaires confessionnels, aux responsables religieux et aux rseaux pour contrecarrer lesattitudes qui stigmatisent les personnes vivant avec le VIH et le sida.

    Recommandations aux gouvernements

    Continuer soutenir et financer les structures de coordination existantes, comme MIAA au Malawi, afin de

    renforcer la coordination de la rponse confessionnelle au VIH et au sida.

    Promouvoir, auprs des bailleurs de fonds et des organisations confessionnelles, la conformit avec les priorits et

    cadres nationaux concernant le VIH et la sant, ainsi que les contributions apportes ces derniers.

    Reconnatre et souligner limportance du rle moteur des organisations confessionnelles et interreligieuses dans

    la rponse nationale au VIH en dveloppant le dialogue avec les rseaux nationaux confessionnels de personnes

    vivant avec le VIH et le sida, comme MANERELA+.

    Ce qui est attendu de ce rapport et de ses rsultats est quils contribuent la littrature parlant de limpact que des

    organisations confessionnelles peuvent avoir sur le renforcement du systme de sant et quils fassent quelques

    propositions pour lavenir.

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    FOI DANS LE SYSTME

    Liste des acronymesACT Assembles Chrtiennes au Tchad

    ADT Assemble de Dieu au Tchad

    ANERELA+ Rseau africain des responsables religieux vivant avec le VIH et le sida ou personnellement touchs par le virus

    AS Approche sectorielle [SWAp Sector-wide approach]

    ASS Assistant de surveillance sanitaire

    BAC Bureau dAppui Conseil

    CCAP Church of Central Africa Presbyterian (glise presbytrienne dAfrique centrale)

    CCM Comit central mennonite

    CEVIFA Centre dducation la Vie Familiale

    CHAM Christian Health Association of Malawi (Association chrtienne de sant du Malawi)

    CHARMS Core HIV and AIDS Response Monitoring System (Systme de suivi des rponses au VIH et SIDA)

    CIFA Centre for Interfaith Action on Global Poverty (Centre daction interreligieuse sur la pauvret mondiale)

    CNLS Conseil National de Lutte Contre le SIDA (Commission nationale SIDA)

    DED Deutscher Entwicklungsdienst (Service Allemand pour le Dveloppement)

    EAM Evangelical Association of Malawi (Association vanglique du Malawi)

    EEACT glise vanglique de lAfrique Centrale au Tchad

    EEFT glise vanglique des Frres au Tchad

    EEMET Entente des glises et Missions vangliques au Tchad

    EEMT glise vanglique Missionnaire au Tchad

    EET glise vanglique du Tchad

    EFLT glise Fraternelle Luthrienne au Tchad

    EPJ Ethique, Paix et Justice

    FOSAP Fonds de soutien en matire de population et de lutte contre le SIDA (Fonds pour le sida de la Banque mondiale)

    GFATM Fonds mondial pour le sida, la tuberculose et le paludisme (encore appel Fonds mondial)

    HLSP Health and Life Science Partnership (Partenariat Sant et Sciences de la vie), une institution internationale de services

    professionnels, spcialise dans le secteur de la sant

    IEC Information, ducation et Communication

    INERELA+ International interfaith network of religious leaders living with or personally affected by HIV (Rseau international

    interreligieux de responsables religieux vivant avec le VIH ou personnellement touchs par le virus)

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    FOI DANS LE SYSTME

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    LISAP Livingstonia Synod AIDS Programme (Programme sida du synode Livingstonia)

    MANERELA+ The Malawi network of religious leaders living with or personally affected by HIV (Rseau malawite de responsables

    religieux vivant avec le VIH ou personnellement touchs par le virus)

    MIAA Malawi Interfaith AIDS Association (Association interreligieuse sida au Malawi)

    MS Ministre de la Sant

    OFC Organisation des Femmes de lEET

    OMS Organisation mondiale de la Sant

    ONU Organisation des Nations Unies

    ONUSIDA Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA

    PCAR Programme Chrtien dAnimation Rurale

    PDR Programme de dveloppement rgional (terminologie de Vision Mondiale)

    PEDC Projet vanglique pour le Dveloppement Communautaire

    SCOM Student Christian Organisation of Malawi (Organisation des tudiants chrtiens du Malawi)

    SEM Service dvanglisation et Mission

    Sida Syndrome dimmunodficience acquise

    TB Tuberculose

    VIH Virus de limmunodficience humaine

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    FOI DANS LE SYSTME

    1 IntroductionAu cours des 20 30 dernires annes, la prvalence du VIH et du sida en Afrique a t au centre des proccupations

    des organisations internationales de dveloppement dans le monde entier. Comme le montrent les rapports annuels

    de suivi dONUSIDA, des progrs significatifs ont t accomplis pour stabiliser et rduire les niveaux de prvalence duVIH dans de nombreux pays. Pourtant, le dbat se poursuit sur la question de savoir si linvestissement pour le VIH et

    le sida dtourne le financement dautres domaines des programmes de sant, et sil convient de continuer cibler la

    programmation et le financement verticaux du VIH et du sida ou plutt de cibler des approches horizontales intgres.

    La cible de cette recherche est le rle des organisations confessionnelles dans ce dbat : voir si et comment la rponse

    confessionnelle locale au VIH renforce ou influence dune autre manire les systmes de sant.

    Les rsultats de la recherche documentaire montrent que le dbat sur les approches verticale et horizontale des

    programmes de sant na cess dagiter les esprits ces 50 dernires annes.1 Il est devenu davantage une priorit,

    pour ce qui relve du VIH et du sida, essentiellement en raison des hauts niveaux de financement qui ont aliment

    ce secteur. Il en a souvent rsult la cration de systmes parallles pour grer, mettre en uvre et suivre des

    programmes spcifiques pour le VIH et le sida. Il y a un consensus gnral sur le besoin des deux approches :

    horizontale et verticale, qui se compltent mutuellement.2,3,4

    Cependant, il ny a gure danalyse ou de recherche sur limpact que les organisations confessionnelles ont sur les

    systmes de sant, par leurs rponses au VIH. Les organisations confessionnelles ont une longue histoire de travail

    dans le secteur de la sant. LOMS estime quentre 30 et 70 pour cent des services de sant en Afrique sont grs par

    des organisations confessionnelles.5 La documentation sur la rponse de base confessionnelle a t amliore grce

    des efforts comme le Capacity Project (Projet Capacit).6,7 Un document, manant dune rencontre rcente de lOMS

    et du CIFA en 2009,8 traite des questions relatives au manque de documentation sur limpact quont, sur les systmes

    de sant, les organisations confessionnelles, y compris dans la rponse au VIH. Diverses initiatives ont commenc, de

    faon systmatique, le processus de cartographie de la rponse de base confessionnelle. Les rsultats de la prsente

    recherche contribueront cette littrature croissante sur limpact que les organisations confessionnelles ont au sein de

    la rponse au VIH et en relation avec le renforcement des systmes de sant.

    Les rsultats provenant du Malawi et du Tchad sont prsents dans le rapport comme des exemples du travail desorganisations confessionnelles et alimentent la rflexion autour du thme faisant lobjet du dbat central. Le but est de

    montrer comment les organisations confessionnelles influent sur les systmes de sant et quelques-unes des difficults

    rencontres dans les contextes du Malawi et du Tchad, ainsi que de puiser dans ces expriences pour alimenter la

    discussion plus large.

    Le travail des organisations confessionnelles sera examin en le considrant dans loptique de dterminer si le

    programme VIH a un impact direct ou indirect aux deux niveaux, national et local. La recherche donne un aperu sur

    les questions, mais elle ne fait ni une cartographie ni un rapport exhaustifs de la rponse de toutes les organisations

    confessionnelles. Il est ncessaire de faire dautres recherches et analyses pour parvenir une comprhension

    complte du travail des organisations confessionnelles et de leur rle dans la rponse au VIH et le renforcement des

    systmes de sant.

    1 Atun R et al (2008) Quand les programmes verticaux (indpendants) ont-ils une place dans les systmes de sant ? Synthse, OMS

    2 OMS (2009) Rsum des conclusions initiales : maximiser les synergies positives entre les systmes de sant et les Initiatives Mondiales pour la Sant

    3 ITPC (2008) [La Coalition Internationale de la Prparation au Traitement]

    4 Dhaliwal M (2008) HIV and Health Systems Strengthening: Opportunities for achieving universal access by 2010 [VIH et Renforcement des

    systmes de sant : Possibilits pour parvenir laccs universel dici 2010], Campagne STOP SIDA

    5 Chanoine Karpf T Community Realities in Africa Show FBO Partnership Key to Global Scale-Up (2007) [Les ralits communautaires en Afrique

    montrent que le partenariat avec les organisations confessionnelles est un lment cl dans le renforcement mondial] AIDSLink : n 103, 1er juin

    2007, OMS

    6 Capacity Project (2009) Human Resources-Geographical Information Systems Data Development and Systems Implementation for the Christian

    Social Services Commission of Tanzania: Final Report [Dveloppement de donnes des systmes dinformations gographiques sur les ressources

    humaines et Mise en uvre des systmes pour la Commission des services sociaux chrtiens de Tanzanie : Rapport final], mai 2009

    7 Capacity Project (2009) Capacity Project knowledge sharing [Projet : partage des connaissances], mmoire technique, novembre 2009

    8 OMS et le Center for Interfaith Action on global poverty (CIFA) (novembre 2009) Consultation: NGO Mapping Standards Describing Religious

    Health Assets [Consultation : Normes de cartographie des ONG dcrivant les actifs sanitaires religieux]

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    FOI DANS LE SYSTME

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    1.1 Contexte

    LOrganisation mondiale de la Sant (OMS) dfinit les modules dun systme de sant fonctionnel : prestation de

    services, personnel de sant ; systmes dinformation sur la sant ; produits mdicaux, vaccins et technologies ;

    financement ; leadership et gouvernance.9 Dans son rapport sur le renforcement des systmes de sant, lOMS dtaille

    chacun de ces modules. Si cette recherche ne traite pas en dtail chaque module des critres de lOMS, il est clairque les organisations confessionnelles travaillent de diffrentes faons avec les services de sant, depuis la gestion

    dhpitaux et de centres de sant, jusqu la mise en uvre de tout un ventail dactivits qui peuvent avoir un impact

    indirect ou direct sur la prestation de services de sant dans une localit donne.

    Il est possible de faire quelques commentaires gnraux sur les diffrents modules de lOMS concernant un systme

    de sant fonctionnel qui peuvent tre considrs dans le contexte des rsultats de la recherche. Les rsultats sont eux-

    mmes considrs dans laxe du travail de linstitut HLPS,10 qui a tudi les services sida et les contraintes habituelles

    des systmes de sant dans les pays ayant une faible infrastructure de services sanitaires.11 Ceci pour tudier la mesure

    dans laquelle les organisations confessionnelles peuvent contribuer optimiser les rponses au VIH et au sida.

    1.2 Dfinitions

    PROGRAMMATION VERTICALE

    LOMS12 dfinit lesprogrammes verticaux (encore appels programmes stand-alone , catgoriques ou indpendants)

    comme des situations o la solution dun problme sanitaire donn [est aborde] par le biais de mesures spcifiques

    la faveur dun fonctionnement but unique ,13 par exemple, comme dans le cas des interventions spcifiques pour

    le VIH.

    PROGRAMMATION HORIZONTALE

    Lesprogrammes intgrs (encore appelsprogrammes horizontaux, services de sant intgrs ou approches horizontales)

    visent attaquer les problmes de sant globaux sur un front large et sur le long terme par le biais de la crationdun systme dinstitutions permanentes communment appelesservices de sant gnraux. 14

    APPROCHE DIAGONALE

    Dans le Cadre daction de lOMS 2007,15lapproche diagonale du renforcement des systmes de sant est dfinie

    comme :

    prenant les rsultats dsirs de sant comme point de dpart pour reprer les contraintes des systmes de sant

    qui enrayent loptimisation efficace des services

    traitant les goulets dtranglement des systmes de sant de telle sorte que les rsultats spcifiques de sant sont

    obtenus, en mme temps que les effets lchelle du systme sont raliss et que dautres programmes en tirent

    galement profit traitant principalement les systmes de sant primaire et les questions de capacit

    9 OMS (2000) Rapport sur la sant dans le monde, 2000 Pour un systme de sant plus performant

    10 Health and Life Sciences Partnership [Partenariat Sant et Sciences de la vie]

    11 Druce, Dickinson (2008) Making the most of the money? Strengthening health systems through AIDS responses [Renforcer les systmes de sant

    grce la rponse au sida. Tirer le meilleur parti de largent ?], p.8, HLSP

    12 Atun R et al (2008) Quand les programmes verticaux (indpendants) ont-ils une place dans les systmes de sant ? Synthse, p.3 OMS

    13 Msuya J (2005) Horizontal and vertical delivery of health services: what are the tradeoffs? [Provision horizontale et verticale des services de sant :quelles sont les alternatives ?] Washington, DC, World Bank

    14 Ibid.

    15 OMS (2007), Laffaire de tous : renforcer les systmes de sant pour de meilleurs rsultats sanitaires. Cadre daction de lOMS

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    10 TEARFUND 2011

    FOI DANS LE SYSTME

    encourageant la conception de stratgies et de plans nationaux pour le secteur de la sant, et rduisant

    linvestissement dans des plans isols pour des aspects spcifiques des systmes de sant

    ayant des cadres solides de suivi-valuation.

    Ceci repose sur la construction de modules qui composent un systme de sant, comme le rapport de lOMS, en 2000,

    les dfinit : prestation de services, personnel de sant ; systmes dinformation sur la sant ; produits mdicaux, vaccinset technologies ; financement ; leadership et gouvernance.

    RENFORCEMENT DES SYSTMES DE SANT

    Le Fonds mondial pour le sida, la tuberculose et le paludisme (GFATM ou Fonds mondial) dcrit le renforcement

    des systmes de sant dans le contexte de la mission du Fonds mondial comme des activits et des initiatives

    qui amliorent les systmes de sant sous-jacents des pays dans lun des six domaines [modules de lOMS pour un

    systme de sant efficace]16 et/ou exploite des interactions entre eux pour parvenir des services de sant et des

    rsultats lis au [VIH, paludisme et tuberculose] qui sont plus quitables et plus prennes. 17 Les fonctions centrales

    ou blocs de construction essentiels sont dfinis de diverses faons, mais ils comprennent la gouvernance et le

    leadership, lorganisation, la planification, le financement, le personnel, la gestion de linformation, les fournitures et

    linfrastructure. Les collectivits, les clients et le secteur non gouvernemental sont importants, mais sont souvent les

    acteurs oublis du systme.18

    ORGANISATIONS CONFESSIONNELLES

    Dans la recherche, le terme organisation confessionnelle est utilis de faon gnrique pour parler de toutes

    les organisations dont la base est religieuse, cest--dire les rseaux dglises, les groupes religieux, les responsables

    religieux et les prestataires de services de sant de base confessionnelle.

    1.3 Objectifs de la recherche

    Lun des domaines organisationnels prioritaires de Tearfund est le VIH et le sida. Tearfund soutient de nombreusesglises locales et organisations confessionnelles dans le monde, dont certaines sont des acteurs cls de la rponse

    au VIH et de laction pour traiter les questions de sant dune manire plus gnrale. Par cette recherche, le but de

    Tearfund est dexplorer diverses rponses locales au VIH apportes par des groupes confessionnels et la faon dont

    celles-ci peuvent construire les systmes de sant ou, au contraire, dtourner les ressources dautres rponses de sant.

    Le but gnral de cette recherche est : comprendre si les rponses confessionnelles locales au VIH peuvent

    galement renforcer les systmes de sant.

    Plus particulirement, cette tude vise quatre objectifs :

    explorer le rle des rponses confessionnelles dans le renforcement des systmes de sant au niveau tant national

    que local

    chercher des preuves et recueillir des tudes de cas montrant si les rponses au VIH ont renforc les systmes desant, ou si elles ont dtourn les ressources qui auraient pu attaquer dautres problmes sanitaires

    analyser ces donnes pour concevoir des messages politiques sur la faon dont les rponses confessionnelles au

    VIH peuvent aider construire les systmes de sant et comment mieux les soutenir dans ce travail (ainsi que

    dans ce quelles doivent changer dans leur faon dagir), et influencer en consquence les politiques, la planification

    et la pratique des dcideurs au niveau international et les politiques et la pratique au niveau tant national que local

    16 Ibid.

    17 GFATM (2008), Fact Sheet : The Global Funds approach to health systems strengthening [Fiche dinformation : Renforcement des systmes de

    sant]

    18 Druce, Dickinson (2008) Making the most of the money? Strengthening health systems through AIDS responses [Renforcer les systmes de sant

    grce la rponse au sida. Tirer le meilleur parti de largent ?], p.8, HLSP

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    FOI DANS LE SYSTME

    11 TEARFUND 2011

    examiner les bonnes et les mauvaises pratiques, et proposer des moyens permettant aux rponses des bailleurs de

    fonds de sattaquer au VIH et de simultanment renforcer les systmes de sant.

    1.4 Angle et mthodologie de la recherche

    Pour atteindre ces objectifs, une tude sur documents a t entreprise, examinant la littrature qui existe actuellement

    sur les rponses confessionnelles au VIH et le renforcement des systmes de sant.19 Des interviews ont t faites

    auprs du personnel de Tearfund UK et une recherche sur le terrain a t conduite au Tchad et au Malawi. Cette partie

    prsente lapproche et la mthodologie adoptes pour y parvenir.

    Les interviews auprs du personnel de Tearfund UK ont plac la recherche, les visites aux partenaires de Tearfund en

    particulier, dans le contexte de lapproche de lorganisation vis--vis du VIH et du sida.

    La recherche qualitative sur le terrain a t conduite au Malawi et au Tchad avec lintention de discuter avec les

    diffrentes parties prenantes, au niveau tant national que local, du rle que jouent les organisations confessionnelles

    dans le renforcement des systmes de sant pour ce qui est de la rponse au VIH.

    La recherche sest droule sur une priode de deux semaines en fvrier et mars 2010 au Malawi et au Tchad. Desinterviews semi-structures ont t organises auprs des principales parties prenantes au niveau tant national que

    local, et ont t modifies en fonction du contexte et des parties prenantes impliques. 20 Dans chaque pays, une visite

    a t consacre une zone rurale pour voir les activits de programme dun partenaire de Tearfund qui met en uvre

    un programme VIH.

    Des discussions en petits groupes ont t organises avec des groupes cls de bnficiaires, de participants et de parties

    prenantes locales, comme des responsables religieux et du personnel des infrastructures sanitaires dans les localits

    du projet qui ont t visites. Sur le terrain, un interprte local a t utilis pour que les personnes qui participaient

    aux discussions de groupe et aux interviews puissent parler dans leur langue maternelle. Les groupes ont t invits

    participer par lorganisation confessionnelle locale, qui mettait en uvre les activits de programme pertinentes.

    La recherche na pas cherch comparer les expriences des organisations confessionnelles avec celles des

    organisations laques. Elle na pas non plus cherch valuer lefficacit ni des programmes ni des servicesconfessionnels ou lacs. Elle a, au contraire, cherch parvenir une meilleure comprhension de limpact des rponses

    confessionnelles au VIH, qui avaient t slectionnes, sur les systmes de sant plus gnraux. Les rsultats de la

    recherche ont t analyss dans le contexte du pays et du sujet gnral de la recherche.

    1.5 Malawi : principales parties prenantes nationales et locales

    PARTICIPANTS

    Au Malawi, les participants la recherche ont t les suivants :

    Bureau national de Tearfund

    Partenaires de Tearfund : EAM, LISAP, Ligue pour la lecture de la Bible et SCOM

    Parties prenantes au niveau national : MIAA, MANERELA+, ONUSIDA, Commission Nationale SIDA, Ministre de

    la Sant

    Bailleurs de fonds confessionnels internationaux : Aide de lglise Norvgienne, Aide de lglise Danoise

    Au cours des visites de terrain, des discussions en petits groupes ont t organises avec le personnel des centres de

    sant, des personnes vivant avec le VIH et le sida, des groupes de jeunes et des groupes dentraide domicile.

    19 Ward N (2010) Can, and how, do local faith based responses to HIV help to strengthen health systems? [Les rponses au VIH de base

    confessionnelle peuvent-elles aider au renforcement des systmes de sant, et comment le peuvent-elles ?] A Review of the Literature [Une

    analyse documentaire], Plurpol Consulting

    20 Ibid.

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    12 TEARFUND 2011

    FOI DANS LE SYSTME

    ORGANISATIONS LOCALES

    MIAA, Association interreligieuse sida au Malawi, est une organisation interreligieuse de service, compose

    de membres de religions diffrentes. Le principal but du secrtariat est de faciliter un engagement uni des

    communauts religieuses dans la rponse au VIH. Diffrentes organisations confessionnelles sont places sous les

    auspices du secrtariat de chacune des organisations confessionnelles membres.

    MANERELA+, Rseau malawite de responsables religieux vivant avec le VIH ou personnellement touchs par

    le virus, fait partie dun rseau dorganisations de responsables religieux dans lensemble de lAfrique, appel

    ANERELA+, cr en 2003. Sa raison dtre est dquiper et dengager les responsables religieux vivant avec le VIH

    ou personnellement touchs par le virus pour quils vivent de manire positive et ouverte comme des porteurs

    despoir et de changement dans leur communaut de foi et leur pays, et de renforcer leur capacit le faire.

    EAM, Association vanglique du Malawi, est une organisation parapluie pour lunion des glises vangliques

    et pentectistes, et des organisations chrtiennes en vue de la tche commune damliorer le bien-tre spirituel

    et social des Malawites. LEAM, agissant en tant que secrtariat, dessert 53 dnominations dglises et 51

    organisations chrtiennes, construit leur capacit amliorer la vie des personnes pauvres et marginalises qui

    vivent dans leur zone daction. LEAM a trois domaines principaux dintervention : mobilisation et formation de

    lglise ; scurit alimentaire ; VIH et plaidoyer. LEAM est partenaire de Tearfund.

    LISAP, Programme sida du Synode Livingstonia, se concentre sur des programmes VIH et sida dans les cinqdistricts de la rgion septentrionale et la ville de Mzuzu. Ce programme entre dans le cadre de la CCAP (glise

    presbytrienne dAfrique centrale). Les activits couvrent les soins domicile, la prise en charge et le soutien des

    orphelins et des enfants vulnrables, la sensibilisation des jeunes, linformation, lducation et la communication,

    la prvention de la transmission de la mre lenfant et le dpistage mobile du VIH. LISAP est partenaire de

    Tearfund.

    La Ligue pour la lecture de la Bible a deux objectifs principaux : faire connatre aux enfants et aux jeunes la

    Bonne Nouvelle de Dieu, et encourager les personnes de tout ge rencontrer Dieu chaque jour par la lecture

    de la Bible et la prire. Elle a cinq dpartements principaux (Bible, jeunesse, enfance, famille et femmes) ; les

    activits VIH entrent principalement dans les dpartements jeunesse, enfance et famille. La Ligue est partenaire de

    Tearfund.

    SCOM, Organisation des tudiants chrtiens du Malawi, rpond aux besoins spirituels des collgiens de 12 16

    ans. Elle le fait par le biais de tout un ventail de programmes, lun deux comprenant une sensibilisation au VIH etau sida. SCOM est partenaire de Tearfund.

    1.6 Tchad : principales parties prenantes nationales et locales

    PARTICIPANTS

    Au Tchad, les participants la recherche ont t les suivants :

    Bureau national de Tearfund

    Partenaires de Tearfund : PCAR, PEDC et EPJ

    Parties prenantes au niveau national : ONUSIDA, Commission Nationale SIDA, Rseau national de personnesvivant avec le VIH

    Responsables religieux (ACT et EEMET), prsident de lEPJ, prsident du SEM

    Organisation confessionnelle nationale : CEVIFA

    Organisation confessionnelle internationale : Vision Mondiale Tchad.

    Au cours des visites de terrain, des discussions en petits groupes ont t organises avec des personnes vivant avec le

    VIH, le personnel du projet, des responsables religieux et le personnel hospitalier.

    ORGANISATIONS LOCALES

    CEVIFA, Centre dducation la Vie Familiale, est une organisation confessionnelle qui nest pas lie une

    dnomination particulire et qui travaille partir de lide : comment les chrtiens peuvent-ils, par leur rponse

    au VIH, influencer la socit. Le centre vise deux objectifs principaux : apporter lducation et linformation

    concernant le VIH et la sant reproductive, et prendre soin des personnes qui vivent avec le VIH et le sida.

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    FOI DANS LE SYSTME

    13 TEARFUND 2011

    PCAR, Programme Chrtien dAnimation Rurale, travaille sous les auspices dACT et met en uvre des programmes

    agricoles, des activits gnratrices de revenus et des activits VIH et sida. PCAR est partenaire de Tearfund.

    PEDC, Projet vanglique pour le Dveloppement Communautaire, travaille sous les auspices dEET et est

    principalement impliqu dans la scurit alimentaire et lagriculture. Le projet saisit aussi toutes les occasions pour

    aborder les questions lies au VIH. PEDC est partenaire de Tearfund.

    EPJ, thique, Paix et Justice, travaille sous les auspices dEEMET dans le Tchad mridional et NDjamena, cest

    lorganisation qui met en uvre la plupart des activits communautaires VIH et sida, et le plaidoyer contre

    linjustice et la pauvret. EPJ est partenaire de Tearfund.

    RSEAUX RELIGIEUX

    EEMET est lEntente des glises et Missions vangliques au Tchad. Il sagit dune organisation parapluie qui surveille le

    travail excut par des dpartements autonomes :

    EPJ, thique, Paix et Justice (partenaire de Tearfund : voir ci-dessus)

    SEM, Service dvanglisation et Mission, qui organise les missions et lvanglisation

    Organisation des Femmes de lEET Bureau dAppui Conseil.

    EEMET regroupe sept dnominations :

    glise vanglique du Tchad

    Assembles Chrtiennes au Tchad

    glise Fraternelle Luthrienne au Tchad

    glise vanglique des Frres au Tchad

    glise vanglique de lAfrique Centrale au Tchad

    Assemble de Dieu au Tchad

    glise vanglique Missionnaire au Tchad.

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    14 TEARFUND 2011

    FOI DANS LE SYSTME

    2 Rsultats de la recherche par paysLes rsultats provenant de chaque pays prsentent les impacts directs et indirects de la rponse VIH confessionnelle

    locale sur les services de sant. Les questions de coordination et de financement sont tudies au plan national en

    relation avec les diffrentes parties prenantes ayant particip la recherche.

    La coordination nationale de la rponse au VIH a t un point focal de la dernire dcennie, portant galement sur

    les initiatives pour renforcer les conseils nationaux sida et la collaboration plurisectorielle conduite par le Ministre

    de la Sant. Nombre de ces efforts de coordination ont inclus les rponses confessionnelles. Le Conseil Mondial des

    glises a rassembl des documents lappui de beaucoup des dclarations et des dclarations de principe portant sur

    le VIH et le sida, manant des glises et des organisations confessionnelles, entre 2001 et 2005.21 Ils sont la preuve

    de lengagement international de la communaut confessionnelle renforcer le travail de base confessionnelle pour

    rpondre au VIH et au sida et pour amliorer la coordination. En pratique, lamlioration dans ces domaines a t

    ingale, ce qui se reflte dans les degrs varis de coordination et de mise en uvre lchelle du pays, relevs par

    cette recherche dans certaines parties du Malawi et du Tchad.

    Au plan communautaire, au Malawi et au Tchad, les diffrentes organisations confessionnelles rpondent de faon

    trs varie au VIH et au sida. Certaines ont un impact direct et positif sur le systme de sant, tandis que dautres

    ont un impact indirect. Les activits mises en uvre par les organisations confessionnelles comprennent les soins

    domicile, les groupes de soutien entre pairs, le conseil et dpistage volontaire, et la sensibilisation. Chaque organisation

    confessionnelle a son propre niveau dengagement avec les infrastructures locales de sant.

    2.1 Malawi

    En 2008, sur la population du Malawi qui comptait 14 millions dhabitants, environ 11,9 pour cent des adultes, gs

    de 15 49 ans, vivaient avec le VIH.22 Bien que la prvalence nationale du VIH ait diminu depuis 2005, le Malawi a

    encore lun des taux les plus levs dAfrique sub-saharienne. On estime 91 000 le nombre denfants de 0 14 ans

    vivant avec le VIH et 560 000 celui des enfants de 0 17 ans, rendus orphelins par le sida.23 Des progrs importants

    ont t accomplis pour atteindre les cibles daccs universel.24

    Par exemple, deux tiers des Malawites qui ont besoindune thrapie antirtrovirale ont maintenant accs au traitement. Mme sil y a encore beaucoup faire pour parvenir

    laccs universel, cest un saut norme, denviron 3 000 en 2003 184 000 en 2009 et dun nombre de sites de

    distribution de la thrapie antirtrovirale de neuf 236.25,26

    La recherche sest droule dans la capitale Lilongwe et dans la rgion de Kamwe, situe dans le district de Mzimba,

    au nord du Malawi. Des interviews semi-structures ont t organises auprs des parties prenantes nationales,

    parmi lesquelles les partenaires de Tearfund : Association vanglique du Malawi (EAM), Programme sida du synode

    Livingstonia (LISAP), Organisation des tudiants chrtiens du Malawi (SCOM) et Ligue pour la lecture de la Bible.

    Les organisations de coordination nationale ont t interviewes, parmi lesquelles la Commission Nationale SIDA,

    lAssociation interreligieuse sida au Malawi (MIAA), le Rseau malawite des responsables religieux vivant avec le VIH

    ou personnellement touchs par le virus (MANERELA+), ONUSIDA et le Ministre de la Sant (MS). Deux organisations

    confessionnelles de financement ont t interviewes : Aide de lglise Norvgienne et Aide de lglise Danoise. Des

    discussions en petits groupes ont t organises avec les groupes de soins domicile, les groupes de soutien pour lespersonnes vivant avec le VIH et le sida, les jeunes et le personnel du centre local de sant.

    21 www.oikoumene.org/fr/documentation/documents/programmes-du-coe/justice-diakonia-and-responsibility-for-creation/ehaia/declarations-et-

    prises-de-position-sur-le-vihsida-par-les-eglises-et-les-organisations-religieuses-2001-2005.html

    22 UNAIDS (2008) Fact Sheet Malawi

    23 Ibid.

    24 UNAIDS (2008) Progress towards Universal Access [Progrs vers laccs universel] http://cfs.indicatorregistry.org/country_factsheet.

    aspx?ISO=MAL

    25 www.dfid.gov.uk/Media-Room/News-Stories/2010/Advice-to-developing-countries-on-paying-for-healthcare/Malawi/

    26 MoH (2009) Quarterly report anti-retroviral treatment programme in Malawi [Rapport trimestriel sur le programme du traitement antirtroviral],

    septembre 2009

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    FOI DANS LE SYSTME

    15 TEARFUND 2011

    RPONSES DE BASE CONFESSIONNELLE AU VIH : IMPACT DIRECT SUR LES SYSTMES DE SANT AU

    PLAN TANT COMMUNAUTAIRE QUE NATIONAL

    Au plan communautaire, on peut dire que les organisations confessionnelles ont un impact direct et indirect sur les

    services de sant par le biais de leurs programmes VIH et sida, en fonction du type de programme mis en uvre et de

    ltroitesse de leur travail avec les infrastructures et les autorits sanitaires gouvernementales.

    Par exemple, lAssociation chrtienne de sant du Malawi (CHAM) gre 171 centres de sant, 27 principalement dans les

    zones rurales recules du pays. Ce qui constitue entre 37 et 40 pour cent des centres de sant du Malawi, et rpond

    surtout au besoin de centres de sant dans quelques-unes des zones recules qui ne sont gure couvertes par le

    gouvernement. Au trente et un dcembre 2008, CHAM fournissait le conseil et dpistage volontaire dans 134 centres,

    la thrapie antirtrovirale dans 66 centres et les services de prvention de la transmission de la mre lenfant dans 127

    centres ; neuf centres de sant offraient une thrapie antirtrovirale pdiatrique.28 Le conseil et dpistage volontaire, la

    thrapie antirtrovirale et la prvention de la transmission de la mre lenfant sont dispenss gratuitement grce au

    financement octroy par le Ministre de la Sant. Le traitement des infections opportunistes nest pas toujours gratuit,

    sauf pour le traitement de la tuberculose, auquel participent le financement et les services gouvernementaux.

    CHAM gre des centres de formation qui forment la majorit du personnel infirmier du Malawi. Dans le pass, le

    financement tait apport par le gouvernement, plus rcemment il la t par le Fonds mondial. Cette formation

    est une contribution importante au renforcement du systme de sant parce quelle accrot directement le nombre

    dagents de sant qualifis au Malawi.

    Les organisations confessionnelles travaillent aussi directement dans la collectivit, en faisant fonctionner des

    programmes de soins domicile et des groupes de soutien pour les personnes vivant avec le VIH. LISAP, par exemple,

    travaille, au Malawi dans cinq districts de la rgion septentrionale et Mzuzu. Outre la dlivrance de soins domicile,

    les programmes VIH et sida de LISAP comprennent la rponse aux orphelins et enfants vulnrables, le travail parmi la

    jeunesse, les initiatives dinformation, dducation et de communication, la prvention de la transmission de la mre

    lenfant et les units mobiles de dpistage du VIH. Une visite a t faite Kamwe dans le district de Mzimba pour

    rencontrer des participants aux programmes VIH organiss par LISAP.

    Dans la rgion de Kamwe, il y a sept groupes de soins domicile dont les membres ont t forms grce la formation

    aux soins domicile dispense par le gouvernement. Chaque soignant visite et soigne les patients domicile et fait la

    promotion du dpistage du VIH auprs des membres de la collectivit. Un membre du groupe de soins domicile visite

    entre trois et sept personnes dans sa rgion. Dans la mesure du possible, il les visite deux fois par mois, et plus souvent

    si la personne ne peut se dplacer.

    Le programme de soins domicile a eu un impact important pour les collectivits o il a t dploy. Les

    commentaires entendus au cours des discussions en petits groupes montrent quil a rduit la frquence des visites

    lhpital et la dure des sjours hospitaliers. Les personnes pouvant tre traites et soignes domicile, la charge de

    travail du personnel des centres de sant et des hpitaux locaux a t rduite. De lavis des soignants, les personnes

    dont ils prennent soin domicile semblent tre moins longtemps malades, et ont pu parvenir une meilleure sant

    et retrouver plus rapidement une activit plus grande. LISAP travaille troitement avec linfrastructure sanitaire

    de ladministration locale en invitant les adjoints la surveillance sanitaire du gouvernement faire part de leurs

    connaissances et de leurs savoir-faire dans le cadre des initiatives de formation correspondantes et en ngociant, avecles prestataires locaux de sant, le rapprovisionnement des mdicaments distribus par les soignants. Les centres

    locaux de soins ont officiellement accept dchanger les mdicaments ayant dpass la date limite de consommation.

    Quand leur sant samliore et quils nont plus besoin de la visite des soignants, les patients sont aiguills vers des

    groupes de soutien que LISAP a contribu renforcer. La recherche comprenait la discussion avec certains des groupes

    de la rgion de Kamwe, dans le district de Mzimba.

    Quatorze personnes (six femmes et huit hommes) de six groupes de soutien diffrents du district ont particip la

    discussion. Elles taient ges de 32 50 ans, la majorit ayant la quarantaine. La plupart avaient t dpistes pour le

    VIH dans les deux ou trois annes prcdentes, dans leur dispensaire local, qui les avait ensuite aiguilles vers le groupe

    de soutien. Les membres des groupes de soutien se rencontrent mensuellement et les groupes se retrouvent entre eux

    27 CHAM (2008) HMIS Status report 2008

    28 Ibid.

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    16 TEARFUND 2011

    FOI DANS LE SYSTME

    de temps en temps. Les membres se rendent mutuellement visite si lun deux ne va pas bien ou aiguillent, si besoin

    est, les gens vers lhpital. Chaque groupe de soutien possde une trousse de soin domicile. Au sein du groupe, les

    personnes se donnent des conseils et certains membres ont des jardins potagers o ils cultivent, par exemple, du soja

    pour faire de la bouillie. Ils encouragent les autres aller au conseil et dpistage volontaire. Il existe un renvoi mutuel

    entre les divers intervenants : groupes de soutien, centres de sant, hpitaux et groupes de soins domicile de LISAP.

    Les membres du groupe de soutien pensent que le fait dtre li des dnominations dglises diffrentes peut

    prsenter des difficults, certaines glises ne soutenant que les membres de leur propre dnomination. Par exemple :

    les programmes de LISAP ciblent les membres de la CCAP et les membres des autres dnominations se sentent parfois

    mis sur la touche.

    Les membres du groupe de soutien ont discut de la faon daccrotre lefficacit de leur travail. Les propositions quils

    se faisaient mutuellement comprenaient la nomination dune personne vivant avec le VIH au comit du consortium

    dglises. Dautres ides comprenaient le soutien pour augmenter les activits gnratrices de revenus et le soutien

    nutritionnel pour les personnes dans le besoin. Ils ont aussi suggr une collaboration plus troite avec les adjoints la

    surveillance sanitaire et exprim le dsir de pouvoir fournir, aux centres de sant, des donnes sur les groupes. Ils ont

    propos de faire du plaidoyer auprs des autorits sanitaires locales pour rendre disponibles, dans les centres de sant,

    la thrapie antirtrovirale et la nvirapine.

    Il est vident que LISAP a fait des efforts pour soutenir le groupe et que des difficults subsistent : ils ont besoin de plus

    de soutien pour accrotre leur performance. Le groupe de soutien a eu un impact positif important sur ses membres et

    sur les collectivits o rsident ses membres ; les personnes se soutiennent mutuellement et nont plus autant besoindu soutien des services de sant.

    IMPACT INDIRECT SUR LES SYSTMES DE SANT

    EAM (Association vanglique du Malawi), partenaire de Tearfund au Malawi, entreprend des activits qui comprennent

    le plaidoyer, la scurit alimentaire, lvanglisation et la mission, ainsi que la rponse au VIH et au sida. Elle travaille

    dans une structure de consortium pour encourager les diffrentes glises vangliques travailler ensemble. Elle

    facilite les groupes de soutien pour les personnes vivant avec le VIH et le sida, les enfants vulnrables et les soins

    domicile. Le projet Cercle despoir est un exemple de projet bien mis en uvre par les parties prenantes multiples

    et qui a pour objectif la lutte contre la stigmatisation lie au VIH et au sida par des approches reposant sur la

    problmatique des droits et de la relation homme-femme .

    29

    Impact des groupes de soutien pour les personnes vivant avec le VIH et le sida

    Le prsident a expliqu lhistoire du groupe. En 2003, il a t le premier des membres avoir un rsultat positif au test

    VIH. Lanne suivante sa femme est morte. Cette mme anne, la thrapie antirtrovirale est devenue disponible dans

    sa rgion et il a commenc un cursus de traitement en avril. Il a pris la dcision dtre en premire ligne pour mobiliser

    les membres de sa collectivit. Il a dcouvert quatre autres personnes et a propos de commencer le groupe.

    Au dbut, en 2004, quand nous avons commenc le groupe de soutien, nous ntions que quatre. lheure actuelle,

    aprs avoir lanc notre campagne, nous avons 285 membres et nous sommes si heureux davoir russi rduire le

    nombre de dcs dans les villages.

    Lun des membres du groupe attribue leur survie laction du prsident : Cest parce quil a dvoil ouvertement son

    statut que nous sommes ici aujourdhui.

    Le groupe de soutien a fourni ses membres un espace de scurit : Au dbut, javais peur ; maintenant je nai plus

    peur. Nous apprenons aussi beaucoup de choses dans le groupe de soutien et en parlant de notre exprience. Nous

    ne craignons rien et nous sommes trs ouverts. Si nous trouvons des gens chez eux, nous les encourageons et leur

    portons assistance.

    Les membres ne se sentent plus isols : Nous avons vu que la stigmatisation et la discrimination qui taient l au

    dbut ny sont plus ; cest ce qui nous sparait.

    ENCADR 1

    29 EAM (2009 ) Fighting HIV/AIDS Stigma and Discrimination [Lutter contre la stigmatisation et la discrimination lies au VIH et au sida], Biannual

    report [rapport semestriel]

  • 8/2/2019 Foi dans le systme: Impact des rponses locales au VIH sur le renforcement des systmes de sant au Malawi et

    19/36

    FOI DANS LE SYSTME

    17 TEARFUND 2011

    Dans le district de Ntchisi, situ dans la rgion centrale, le projet Cercle despoir est une approche intgre de soutien

    aux personnes vivant avec le VIH et le sida par le biais de groupes de soutien, de soins domicile, de conseil et

    dpistage du VIH dans les glises et les dispensaires mobiles, et de promotion de la prvention de la transmission de la

    mre lenfant. Il y a des liens forts avec linfrastructure sanitaire locale par le moyen de ces activits et de laiguillage

    par renvois mutuels. Lun des objectifs du programme est de travailler avec les responsables religieux et traditionnels

    pour les influencer en ce qui concerne les attitudes, croyances, valeurs et pratiques culturelles et religieuses risques,qui encouragent la stigmatisation et la discrimination .30 Certains membres des groupes de soutien donnent aussi

    leur tmoignage oralement dans leur glise, les Dimanches sropositifs , o les cultes sont particulirement axs

    sur la sensibilisation au VIH et au sida. De tels projets peuvent avoir un impact important sur les responsables religieux

    dans le cadre communautaire. Avec une approche intgre de la mise en uvre de tout un ventail dactivits dans la

    collectivit, les projets peuvent rduire de manire significative la pression sur linfrastructure de sant et soutenir le

    travail qui y est fait.

    COORDINATION AVEC LES ORGANISATIONS GOUVERNEMENTALES, NATIONALES

    ET INTERNATIONALES

    Au plan national, il existe diffrentes organisations confessionnelles, rseaux et organismes religieux qui ont uneinfluence au Malawi, dans le cadre des services sanitaires, VIH et sida. Ces organisations sont impliques dans des

    efforts de coordination, de plaidoyer, dautonomisation et de rponses par les programmes nationaux. Il y a plusieurs

    niveaux dinteraction avec le gouvernement, dont :

    implication et consultation dans le dveloppement des politiques nationales VIH

    travail de plaidoyer sur des sujets importants, avec des responsables religieux (p.ex. : rduire la stigmatisation et la

    discrimination lgard des personnes vivant avec le VIH et discuter du rle du prservatif dans la prvention)

    suivi et supervision des activits de base confessionnelle

    conception de protocoles daccord avec les autorits sanitaires pour la prestation de services sanitaires.

    Le Ministre de la Sant du Malawi dirige la rponse au VIH et au sida, et il est responsable de la gestion des systmes

    sanitaires pour apporter efficacement, auprs de la population, le dpistage, le traitement et les services de sant

    concernant le VIH. Il reconnat en CHAM un partenaire confessionnel stratgique et travaille avec CHAM pour grer lesinfrastructures sanitaires.

    Kamwe, mme ville o est implant LISAP, partenaire de Tearfund, des interviews avec le personnel local de sant

    ont fait clairement apparatre un lien entre le centre local de sant et les activits de projet et groupes de LISAP. La

    collaboration existait au point que le centre de sant rapprovisionne les mdicaments destins aux trousses de soin

    domicile, les rserves de mdicaments pouvaient tre changes lapproche de leur date dexpiration et, parfois, le

    personnel de sant tait impliqu dans la formation. Ladjoint principal la surveillance sanitaire ntait cependant pas

    toujours au courant des activits mises en uvre et ne recevait pas les rapports de suivi concernant le programme.

    Le mandat dONUSIDA place le travail avec les organisations confessionnelles et les responsables religieux dans

    le cadre de son rle gnral de coordination administrative. Au Malawi, ONUSIDA reconnat de faon particulire

    limportance de la contribution de base confessionnelle la rponse au VIH et considre les responsables religieux

    comme un groupe cible important pour la collaboration lchelle nationale.

    La Commission Nationale SIDA du Malawi joue un rle important dans la coordination gnrale des rponses au VIH

    et travaille troitement avec le Ministre de la Sant.31 Les organisations confessionnelles sont considres comme

    des acteurs part entire de la rponse au VIH. Le travail des organisations chrtiennes ( la fois protestantes et

    catholiques) a t remarqu et la Commission Nationale SIDA a explicitement mentionn son travail avec des rseaux

    dorganisations confessionnelles comme MIAA. MIAA a dirig le dveloppement dune stratgie de fidlit mutuelle,

    qui a marqu un tournant pour les organisations confessionnelles et les responsables religieux au Malawi : la stratgie a

    eu pour consquence un accent plus important sur les programmes VIH et sida de la part des responsables religieux et

    des organisations confessionnelles.

    30 Fighting HIV/AIDS Stigma and Discrimination [Lutter contre la stigmatisation et la discrimination lies au VIH et au sida], Biannual report [rapport

    semestriel], 2009 EAM

    31 National AIDS Commission [Commission Nationale SIDA] (2008) Malawi HIV and AIDS Monitoring and Evaluation Report 20072008 [Rapport

    2007-2008 de suivi-valuation du VIH et sida au Malawi]

  • 8/2/2019 Foi dans le systme: Impact des rponses locales au VIH sur le renforcement des systmes de sant au Malawi et

    20/36

    18 TEARFUND 2011

    FOI DANS LE SYSTME

    La Commission Nationale SIDA reconnat que lune des contributions principales des organisations confessionnelles la

    rponse au VIH et au renforcement des systmes de sant est leur capacit atteindre les populations des collectivits

    recules. Dans les zones rurales, le gouvernement na pas la capacit dassurer linfrastructure sanitaire et, par

    consquent, des organisations comme CHAM administrent la thrapie antirtrovirale, le conseil et dpistage volontaire,

    et les programmes de prvention de la transmission de la mre lenfant qui sont si ncessaires. Dautres rponses de

    base confessionnelle comprennent les programmes de soins domicile, les groupes de soutien aux personnes vivant avecle VIH et le sida, les activits gnratrices de revenus et les programmes de transfert dargent. La Commission Nationale

    SIDA aimerait voir les organisations confessionnelles accentuer davantage la prvention du VIH dans la collectivit.

    Les rseaux nationaux de personnes vivant avec le VIH et le sida sont des parties prenantes vitales de la rponse au VIH

    au niveau tant local que national, et ils aident accrotre la coordination, le plaidoyer et la qualit des programmes.

    tude de cas : coordination de base confessionnelle

    MIAA est un exemple dinitiative pour coordonner la rponse au VIH des organisations confessionnelles et des rseaux

    religieux au Malawi. MIAA facilite et coordonne les activits religieuses.

    Lassociation MIAA a t constitue en 2003 aprs la Confrence Internationale sur le SIDA dont le thme tait Rompre le silence . MIAA a appliqu ce message directement la communaut de foi. Les parties prenantes ont

    reconnu que les organisations confessionnelles mettaient en uvre beaucoup de travail de prvention du VIH, de

    soins et de soutien, mais quelles manquaient de coordination entre elles. En consquence, le Conseil des glises du

    Malawi, lAssociation vanglique du Malawi et la Confrence piscopale du Malawi ont cr une commission dtude.

    Ces associations ont ensuite invit lAssociation Musulmane du Malawi participer et form le secrtariat de MIAA. La

    Commission Nationale SIDA reconnat en MIAA la rponse au VIH apporte par la communaut de foi du Malawi.

    MIAA met en uvre des activits comme la recherche, le plaidoyer et le renforcement de capacits des organisations

    confessionnelles, particulirement pour llaboration des demandes de financement et la programmation VIH.

    Elle joue galement un rle de rgulation et de suivi. MIAA a contribu au niveau national la stratgie VIH, au

    plan national sida et la loi sur le VIH ; il lui est demand annuellement de contribuer au plan dexcution de la

    Commission Nationale SIDA. Au plan communautaire, MIAA a une structure qui travaille par lintermdiaire des

    comits sida interconfessionnels du district, bien quau niveau du district ce soit le comit de coordination sida

    du district qui sert de forum pour linteraction avec les autorits sanitaires. MIAA fait galement partie du Rseau

    malawite pour lquit sanitaire, organisation de plaidoyer qui suit lapprovisionnement en mdicaments et la

    prestation des services de sant au Malawi.

    Daprs le personnel de MIAA, les organisations confessionnelles ont apport une contribution significative au

    renforcement du systme de sant au Malawi, en particulier avec le travail de CHAM. Des progrs ont t faits sur la

    question de la promotion du prservatif dans la prvention du VIH, bien que ce sujet reste sensible. Le discours est

    pass du stade o le prservatif tait un sujet conflictuel celui qui peut se rsumer ainsi : La communaut de foi

    fera la promotion de ce quelle connat le mieux sans fustiger les autres. MIAA a des sujets de recherche comme la

    stigmatisation et la discrimination lies au VIH et au sida dans la communaut de foi au Malawi, et lacceptabilit et

    lutilisation du prservatif au sein des communauts confessionnelles.32 Lune des conclusions de cette tude est que

    limpression tenace a t que la communaut de foi nest pas favorable au prservatif comme mthode de planning

    familial. La raison principale tait que le prservatif a, depuis son introduction dans le pays, toujours t associ des

    relations sexuelles illicites et, quen tant que tel, ce ntait pas une mthode associe au planning familial dans lesfoyers. Cependant, seuls 3 pour cent des personnes interroges ont cit la prohibition religieuse comme la raison les

    poussant ne pas utiliser le prservatif. La plupart des gens rejettent le prservatif par aversion personnelle et cause

    des ides fausses concernant le prservatif plutt quen raison dune prohibition religieuse.

    MIAA a conduit la mise au point dune stratgie de fidlit mutuelle. La stratgie a conduit un accroissement de la

    rponse confessionnelle la prvention du VIH. La stratgie et dautres publications (en anglais) se trouvent sur leur

    site Internet : www.interfaithaids.mw/publications.htm

    Le rseau de MIAA a galement servi au Ministre de la Sant pour promouvoir dautres questions sanitaires, comme

    la campagne cholra, et les deux organisations envisagent de travailler avec lOMS pour tudier comment collaborer

    sur les questions lies la TB. Quand le Ministre de la Sant ou la Commission Nationale SIDA conoivent des

    politiques VIH, MIAA est toujours implique dans les consultations, au nom des communauts de foi, aux cts des

    reprsentants des organes principaux des groupes religieux.

    ENCADR 2

    32 MIAA (2006)Acceptability and use of condoms among faith based community[Acceptabilit et utilisation du prservatif dans la communaut

    confessionnelle]

  • 8/2/2019 Foi dans le systme: Impact des rponses locales au VIH sur le renforcement des systmes de sant au Malawi et

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    FOI DANS LE SYSTME

    19 TEARFUND 2011

    Au Malawi ces rseaux en sont des stades diffrents de constitution aux deux niveaux. Il existe plusieurs rseaux

    nationaux de personnes vivant avec le VIH et le sida, dont MANERELA+.

    Dans les communauts religieuses, les organisations et les responsables religieux ont un rle de coordination du travail

    des organisations confessionnelles locales. Ce qui prsente des avantages et des inconvnients, comme le montre la

    discussion ci-dessous. Les responsables religieux peuvent influencer directement de larges pans de la population et,par consquent, leurs messages sur le VIH et le sida doivent tre bien informs et dtaills. Au Malawi, MIAA a le rle

    de coordination des diffrents groupes religieux (voir lencadr 2). Chaque groupe religieux a un organe principal qui

    travaille avec les groupes et les organisations confessionnels qui dpendent de lui.

    Si tous les groupes religieux ne participent pas MIAA,33 celle-ci demeure une initiative importante qui essaie de

    coordonner la rponse de base confessionnelle pour amliorer la cartographie des activits confessionnelles, pour

    influencer les responsables religieux et pour renforcer la capacit et la qualit des rponses confessionnelles au VIH.

    MIAA ayant des liens forts avec le Ministre de la Sant et tant implique dans diverses consultations avec lui, elle

    prsente une possibilit de renforcement accru de la collaboration entre les organisations confessionnelles et les

    autorits sanitaires, et elle travaille en fin de compte au renforcement des systmes de sant.

    Le Ministre de la Sant, la Commission Nationale SIDA et ONUSIDA au Malawi reconnaissent tous limportance de

    la rponse confessionnelle au VIH et le potentiel de renforcement des systmes de sant. En pratique, la collaborationentre les organisations confessionnelles et le personnel de sant varie en fonction du contexte.

    FINANCEMENT DES PROGRAMMES VIH

    Il est difficile de dterminer si le financement de base confessionnelle allou aux programmes VIH dtourne les

    ressources que les organisations confessionnelles auraient pu utiliser pour des programmes plus larges de sant. Ce

    qui est clair, cest quau Malawi, un niveau important de financement est investi dans les programmes VIH au niveau

    national ainsi que dans les organisations confessionnelles pour les programmes VIH et sida.

    Le Malawi applique une approche sectorielle (AS) au financement du secteur de la sant. Il sagit dun mcanisme de

    fonds commun pour financer les programmes de sant et les programmes VIH. Tout largent que le gouvernement

    national alloue aux programmes de sant provenant dinstitutions financires bilatrales ou multilatrales passe parlAS, qui dtermine comment le fonds commun est dpens. Le financement des programmes VIH provient de ce

    fonds commun. Cest un systme unique de financement et, pour ce qui est des programmes VIH et sida, tous les

    bailleurs de fonds suivent les priorits de la Commission Nationale SIDA. Le financement des programmes VIH est

    dcaiss par la Commission Nationale SIDA, tandis que le reste du financement pour les autres programmes de sant

    est dcaiss par le Ministre de la Sant. Par exemple, il y a eu un financement important du Fonds mondial pour le

    renforcement des systmes de sant qui a t canalis par lAS. Lassociation CHAM a t choisie pour recevoir une

    allocation du Fonds mondial. Grce ce financement, CHAM a continu ses centres de formation dagents de sant

    pour les soins infirmiers et rduit directement la pnurie de travailleurs de sant au Malawi. CHAM utilise aussi ces

    fonds pour renforcer son infrastructure de services sanitaires et pour payer les salaires. Lallocation du Fonds mondial

    permet la thrapie antirtrovirale dtre apporte dans 300 centres au Malawi. Il y a parmi ceux-ci des centres privs,

    gouvernementaux et confessionnels (dont ceux de CHAM).

    Au Malawi, on estime que 13,5 milliards de Kwacha sont dpenss au total pour les programmes VIH et sida. Environ

    10 pour cent de cette somme sont dpenss pour le financement institutionnel, 50 pour cent pour la thrapie

    antirtrovirale et les 40 pour cent restant pour les activits de prvention, la recherche, le suivi-valuation et le

    dveloppement de politiques. 80 pour cent du fonds pour le VIH proviennent de bailleurs de fonds extrieurs, et 20

    pour cent du Ministre de la Sant. La majorit du budget gnral de la sant du Malawi est finance par les bailleurs

    de fonds extrieurs.34

    Le financement reu par les rseaux religieux provient de rseaux dglises, de donateurs confessionnels et de

    donateurs lacs. Un donateur confessionnel, lAide de lglise Norvgienne [AEN], bas au Malawi, reoit son

    financement de NORAD [Agence norvgienne de coopration pour le dveloppement], de lambassade norvgienne,

    de la collecte de fonds des glises et de donateurs individuels privs. La majorit du financement est dpense pour

    33 Tearfund (2009) The Potentials and Perils of Partnership [Potentiels et prils du partenariat], p.20

    34 Ces chiffres sont des approximations fournies par le reprsentant du Ministre de la Sant lors de linterview dans le cadre de la recherche.

  • 8/2/2019 Foi dans le systme: Impact des rponses locales au VIH sur le renforcement des systmes de sant au Malawi et

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    20 TEARFUND 2011

    FOI DANS LE SYSTME

    des programmes sanitaires, dont le VIH et le sida. LAide de lglise Norvgienne finance aussi CHAM grce ses

    programmes de sant maternelle et infantile. Le principal objectif de lAide de lglise Norvgienne est le financement

    et lexpansion de la capacit des organisations confessionnelles (principalement chrtiennes), bien que lorganisation

    ait une politique de soutien toutes les organisations confessionnelles et laques. Elle participe la coordination

    nationale et au niveau des politiques. Par exemple, elle fait partie dun groupe de bailleurs de fonds confessionnels qui

    coordonnent leurs courants de financement entre les organisations partenaires et participent aux discussions sur lespolitiques avec le Ministre de la Sant et aux rencontres de lAS.

    LAide de lglise Norvgienne promeut les approches tant intgres que verticales du financement des programmes

    VIH et sida. Le VIH est intgr dans ses programmes sanitaires, bien quil y ait galement un programme VIH vertical

    financ sparment. En 2009, 50 pour cent des fonds ont t dpenss pour des programmes VIH et 50 pour cent

    pour dautres programmes sanitaires. LAide de lglise Norvgienne reconnat quil y a besoin de fortes interventions

    communautaires pour le VIH afin de soutenir les infrastructures de sant et que les organisations confessionnelles ont

    un rle jouer en cela, surtout parce que soutenir les glises est une action durable, tant donn quelles restent des

    structures permanentes dans la communaut.

    LAide de lglise Danoise se concentre sur trois domaines principaux : scurit alimentaire, VIH et sida, et bonne

    gouvernance. Son principal axe sanitaire passe par les programmes VIH et sida. Elle finance des organisations

    confessionnelles et des organisations laques.

    Si le VIH obtient souvent une part importante des financements et du travail fait par les programmes dans le cas

    des organisations tant confessionnelles que gouvernementales, dans le cas de la Commission Nationale SIDA, qui

    se concentre exclusivement sur le VIH, ses dpenses sont fixes en fonction des priorits plus larges de sant au

    niveau national par lintermdiaire du fonds commun des bailleurs de fonds. Cette approche permet la clart dans

    la distribution entre les dpenses pour le VIH et pour les autres problmes sanitaires. Elle permet que les priorits

    sanitaires nationales soient traites, puisquen fait, la discussion concernant la rpartition des fonds a lieu avant que

    laccord pour la dpense soit donn. Lintroduction du programme dAS, qui a t conu spcialement pour renforcer

    le systme de sant, prouve que se reposer sur le seul financement vertical du VIH ne suffisait pas pour construire la

    capacit du secteur malawite de la sant dans son ensemble.

    Cependant, les ressources mobilises pour lAS nont pas sembl dplacer les fonds allous au VIH, puisquele financement VIH par le Fonds mondial et par dautres bailleurs de fonds na pas baiss. Les organisations

    confessionnelles comme CHAM sont devenues une partie intgrante et importante du systme sanitaire national. Ce

    qui est important, cest que CHAM aide construire la capacit du systme national, en particulier par la formation

    de nouveaux agents de sant. Le systme sanitaire malawite est dans une situation particulirement prcaire et le

    niveau de prvalence du VIH est galement lev. Ces facteurs signifient que le financement est ncessaire tant pour

    le VIH que pour le renforcement des systmes de sant. Il semble que les programmes VIH aient, ou aient le potentiel

    dtre trs efficaces pour soutenir la capacit du systme de sant l o la coordination entre les organisations

    confessionnelles et les autorits sanitaires est plus grande. Dans le cas des programmes centrs sur le VIH, quand ils

    font, en pratique, partie de faon coordonne du systme de sant, alors le systme de sant en bnficie sans doute

    directement tant donn la demande leve de services VIH.

    2.2 Tchad

    Le Tchad reste dans une situation humanitaire difficile en raison de linstabilit civile des pays voisins et des

    affrontements entre les groupes rebelles. Dans le Tchad oriental, il y a plus de 280 000 rfugis soudanais et 180 000

    personnes dplaces intrieurement qui vivent dans les camps et autour des camps.35 Ceci pse sur la capacit du

    pays obtenir des statistiques VIH exactes et offrir une rponse gnrale au VIH. Le dernier rapport dONUSIDA

    et de lOMS, en 2008,36 estime 3,5 pour cent les adultes de 15 49 ans qui vivent avec le VIH (estimation basse =

    2,4 pour cent et estimation haute = 3,5 pour cent). La surveillance par sentinelle du VIH parmi les femmes enceintes

    de Moundou, au sud du Tchad, est dans la fourchette des 10 24 pour cent, et elle est dans celle des 5 9,9 pour

    cent dans trois rgions : NDjamena, Bongor et Sarh (avec une estimation de 85 000 enfants rendus orphelins par le

    35 www.fco.gov.uk

    36 WHO/UNAIDS/UNICEF (2008) Epidemiological Fact Sheet of HIV and AIDS, Chad 2008 Update [OMS/ONUSIDA/UNICEF : Donnes

    pidmiologiques sur le VIH et le sida, Mise jour Tchad 2008]

  • 8/2/2019 Foi dans le systme: Impact des rponses locales au VIH sur le renforcement des systmes de sant au Malawi et

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    FOI DANS LE SYSTME

    21 TEARFUND 2011

    sida : lestimation basse est de 42 000 et lestimation haute de 270 000 ; la population totale du Tchad tant peine

    suprieure 11 millions en 2009).37

    Au Tchad, la recherche a eu lieu dans la ville de NDjamena et dans le dpartement de Bousso. Des interviews

    semi-structures ont t organises avec les principales parties prenantes. Celles-ci comprenaient les partenaires

    de Tearfund : Programme Chrtien dAnimation Rurale (PCAR), Projet vanglique pour le DveloppementCommunautaire (PEDC) et thique, Paix et Justice (EPJ). Les autres organisations confessionnelles impliques taient

    Vision Mondiale-Tchad et le Centre dducation la Vie Familiale (CEVIFA). Les principaux acteurs nationaux qui ont

    t interviews taient ONUSIDA, la Commission Nationale SIDA et le rseau national des personnes vivant avec le

    VIH et le sida. Les responsables religieux et les rseaux dglises qui ont particip sont lEntente des glises et Missions

    vangliques au Tchad (EEMET), le Service dvanglisation et Mission (SEM), EPJ et les Assembles Chrtiennes au

    Tchad (ACT).

    Des groupes de discussions ont galement t organiss avec les participants principaux dans une zone de programme

    du PCAR, ils comprenaient des responsables religieux, le personnel du projet, des personnes vivant avec le VIH et le

    sida et du personnel local de sant. Les rsultats de la recherche au Tchad sont prsents en tudiant limpact indirect

    et direct des organisations confessionnelles sur la rponse au VIH et au sida et sur le renforcement des systmes de

    sant un niveau communautaire, et en tudiant ensuite quelques aspects de coordination et de financement au

    niveau national.

    RPONSES DE BASE CONFESSIONNELLE AU VIH : IMPACT INDIRECT AU NIVEAU COMMUNAUTAIRE

    Les organisations confessionnelles sont engages travailler dans les zones rurales recules, elles entreprennent des

    activits dinformation, dducation et de communication (IEC) et soutiennent le travail des infrastructures sanitaires

    locales. Ceci a un impact indirect sur linfrastructure sanitaire puisque, mme si le travail de linfrastructure sanitaire

    nest pas directement influenc, un travail important de sensibilisation est accompli que lhpital na pas la capacit de

    faire, ce qui accrot le nombre de personnes prises en charge par les services sanitaires. Par exemple, au Tchad, PCAR,

    qui travaille par lintermdiaire des ACT, met en uvre des activits agricoles et gnratrices de revenus et des activits

    VIH et sida.38 Il entreprend des activits dinformation, dducation et de communication dans la communaut, et

    distribue une carte de sant aux personnes intresses faire un dpistage du VIH. Lhpital reconnat ces cartes et,quand elles sont prsentes, le personnel sait que la personne a dj bnfici en partie du service de conseil avant

    de venir faire le dpistage et quelle sera soutenue son retour par une organisation confessionnelle. Le personnel

    sanitaire a dit propos du travail que le PCAR fait par le programme dinformation, dducation et de communication,

    et lintroduction des cartes de sant, quil avait aid lhpital en encourageant davantage de personnes venir se faire

    dpister du VIH. Les organisations confessionnelles qui travaillent