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MU s ÉE s JAPONAIS D’ARTS ET TRADITIONS POPULAIRES ES musées japonais devaient leurs origines aux trésors d’art des templesl. Ils ne L concernaient en rien les formes ou les objets usuels de la vie quotidienne des populations. Le lent développement de l’ethnologie et des études folkloriques expli- quait cette absence ; mais la raison essentielle en était qu’aucune importance ne pouvait être donnée aux conditions de vie des populations à une époque les. formes tradi- tionnelles et les formes modernes de la culture se confondaient au point qu’entre elles aucune division ne semblait possible. I1 est certain que lorsque, dans l’île de Hokkaïdo, un musée s’est mis à collectionner et à exposer les costumes, parures et objets d‘uti- lité quotidienne des Ainou (fig. 77), il p était poussé uniquement par la curiosité et par le regret qu’inspirait une société humaine en voie de disparition. Créé en 1889, ce musée d’Hakodaté allait être le pionnier des musées folkloriques au Japon. En I 891, un musée de ce genre était fondé dans le cadre même de l’Université de Hokkaïdo. Au sein du Japon proprement dit, les signes d’une tendance au déclin de la culture japonaise traditionnelle s’aggravaient à mesure que s’introduisaient dans le pays les formes alors nouvelles des civilisations par MIYASHIZU HABURI étrangères. En petit nombre encore, mais dans chaque province, apparurent alors des musées locaux. Leurs collections étaient variées ; centrées là sur les docu- ments anciens qu’on trouvait dispersés parmi les populations, elles consistaient ailleurs en vestiges archéologiques, voire en poupées ou en jouets. Seul l’Institut d’anthropologie de l’université de Tolg o possédait une collection systtmdqu? de ces divers objets. En I 9 I 2, les collections follrloriques japonaises commencèrentà s’enrichir non seulement de Mgendes et de chants, de coutumes, d‘usages et de traditions, mais . aussi de vêtements, de vaisselle de table et de mobiliers domestiques, enfin d’ou- tillages appartenant aux divers métiers. M. Shibusawa Keizo, ancien ministre des finances, qu’on tient pour le précurseur de ce mouvement, avait d’abord assemblé des jouets. Puis il s’était mis, après avoir 1 visité les musées de l’Europe du Nord, à collectionner les outils qu’utilisent les agriculteurs, les pZcheurs et les artisans. Comme 71. bIusha WI, y~manashi. Dix-“stration du il avait emmagasiné les collections dans le grenier de son garage, il leur avait donné le mCtier à tisser Jibata ”. nom de Musée de l’attique. Une fois ce local rempli de pioches, de filets et de paniers, il :;aF~~~~~~~::mTYamanashi. Demonstration fit construire un nouveau bâtiment, avec magasin pour les collections, bibliothèque et salle d’étude. Ce n’était déjà plus un grenier, mais le nom de Musée de l’attique lui resta. Bien que modeste, il doit être considéré comme le premier musée d‘arts popu- laires au Japon. Ses visiteurs, de plus en plus nombreux, lui envoyèrent, une fois revenus chez eux, des objets d’art de leur région, si bien que le Musée de l’attique se trouva plein une fois de plus. 11en résulta qu’en 1937, le musée passa des mains de son fondateur dans celles d’une association japonaise de coopération dans le domaine de l’ethnographie. Sous cette nouvelle forme, le Musée ethnographique possède un bâtiment à étage de I 300 m2 construit sur un terrain de 33 o00 m2 dans la banlieue de Tokyo. Cette construction temporaire ne répond guère à la définition habituelle d‘un musée. Mais elle abrite une collection de 15 o00 objets d‘art populaire japonais, y compris ceux de l’ancien Musée de l’attique, et 5 o00 objets provenant de pays voisins. A cet égard, I. Voir hiusEuh1, x (IgS7), no I, p. I-54. 289

Folk Art Museums in Japan

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Page 1: Folk Art Museums in Japan

M U s É E s J A P O N A I S D’ARTS E T T R A D I T I O N S P O P U L A I R E S

ES musées japonais devaient leurs origines aux trésors d’art des templesl. Ils ne L concernaient en rien les formes ou les objets usuels de la vie quotidienne des populations. Le lent développement de l’ethnologie et des études folkloriques expli- quait cette absence ; mais la raison essentielle en était qu’aucune importance ne pouvait être donnée aux conditions de vie des populations à une époque où les. formes tradi- tionnelles et les formes modernes de la culture se confondaient au point qu’entre elles aucune division ne semblait possible. I1 est certain que lorsque, dans l’île de Hokkaïdo, un musée s’est m i s à collectionner et à exposer les costumes, parures et objets d‘uti- lité quotidienne des Ainou (fig. 77), il p était poussé uniquement par la curiosité et par le regret qu’inspirait une société humaine en voie de disparition. Créé en 1889, ce musée d’Hakodaté allait être le pionnier des musées folkloriques au Japon. En I 891, un musée de ce genre était fondé dans le cadre même de l’Université de Hokkaïdo.

Au sein du Japon proprement dit, les signes d’une tendance au déclin de la culture japonaise traditionnelle s’aggravaient à mesure que s’introduisaient dans le pays les formes alors nouvelles des civilisations

par MIYASHIZU HABURI

étrangères. En petit nombre encore, mais dans chaque province, apparurent alors des musées locaux. Leurs collections étaient variées ; centrées là sur les docu- ments anciens qu’on trouvait dispersés parmi les populations, elles consistaient ailleurs en vestiges archéologiques, voire en poupées ou en jouets. Seul l’Institut d’anthropologie de l’université de Tolg o possédait une collection systtmdqu? de ces divers objets.

En I 9 I 2 , les collections follrloriques japonaises commencèrentà s’enrichir non seulement de Mgendes et de chants, de coutumes, d‘usages et de traditions, mais . aussi de vêtements, de vaisselle de table et de mobiliers domestiques, enfin d’ou- tillages appartenant aux divers métiers. M. Shibusawa Keizo, ancien ministre des finances, qu’on tient pour le précurseur de ce mouvement, avait d’abord assemblé des jouets. Puis il s’était m i s , après avoir 1

visité les musées de l’Europe du Nord, à collectionner les outils qu’utilisent les agriculteurs, les pZcheurs et les artisans. Comme 71. bIusha W I , y~manashi. Dix-“stration du

il avait emmagasiné les collections dans le grenier de son garage, il leur avait donné le mCtier à tisser “ Jibata ”. nom de Musée de l’attique. Une fois ce local rempli de pioches, de filets et de paniers, il :;aF~~~~~~~::mTYamanashi. Demonstration

fit construire un nouveau bâtiment, avec magasin pour les collections, bibliothèque et salle d’étude. Ce n’était déjà plus un grenier, mais le nom de Musée de l’attique lui resta. Bien que modeste, il doit être considéré comme le premier musée d‘arts popu- laires au Japon. Ses visiteurs, de plus en plus nombreux, lui envoyèrent, une fois revenus chez eux, des objets d’art de leur région, si bien que le Musée de l’attique se trouva plein une fois de plus. 11 en résulta qu’en 1937, le musée passa des mains de son fondateur dans celles d’une association japonaise de coopération dans le domaine de l’ethnographie.

Sous cette nouvelle forme, le Musée ethnographique possède un bâtiment à étage de I 300 m2 construit sur un terrain de 33 o00 m2 dans la banlieue de Tokyo. Cette construction temporaire ne répond guère à la définition habituelle d‘un musée. Mais elle abrite une collection de 1 5 o00 objets d‘art populaire japonais, y compris ceux de l’ancien Musée de l’attique, et 5 o00 objets provenant de pays voisins. A cet égard,

I. Voir hiusEuh1, x (IgS7), no I, p. I-54.

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72. MUSÉE DES ARTS ET TRADITIONS POPULAIRES,

Tokyo. Section aïnou. De gauche à droite, mai- son d'habitation, cage à ours, cage à oiseaux, séchoir à poissons et resserre sur pilotis. 72. FOLK ART MusEuhi, Tokyo. Ainu Section. From left to right, Dwelling, bear cage, bird cage, stock for drying fishes and an elevated warehouse.

le musée est unique au Japon. Mais une de ses autres caractéristiques est qu'il a été c o n p et bâti comme musée de plein air. On a transporté sur les terrains qui l'entourent une maison paysanne, un enta-do (pavillon à ex-voto d'un temple), un moulin à eau (fig. 73). On y a fait construire par des Ainou de Holckaïdo une habitation aïnou (fig. 7 ~ ~ 7 4 ~ 7 ~ ) . Cependant, il n'y a pas de nouvelle réalisation àprévoir dans ce sens, en raison des difficultés de financement.

Ce n'est que récemment qu'on s'est préoccupé sérieusement de collectionner et de préseryer les matériaux d'art populaire, et de créer des musées des arts et traditions. La Commission pour la préservation des biens culturels a institué la section respon- sable de ces collections en 195 2. D'une fason générale, le folklore japonais a englobé peu à peu l'étude du langage, des chants et de la légende, des coutumes, usages et traditions. Les recherches sont le fait non des professeurs des universités nationales, mais de volontaires appartenant à tous les milieux. Un cours de folklore a été ouvert pour la première fois à l'université privée Kokugalmin (institut d'études japonaises).

Après la guerre, la recherche scientifique ayant retrouvé sa liberté, les études ethno- logiques et folkloriques ont repris leur essor. Le Musée ethnographique, administré par l'Association japonaise de coopération dans le 'domaine de l'ethnographie, a été ouvert au public conformément à la loi sur les musées1. Ses collections sont nom- breuses et variées. On peut y suivre l'évolution historique de l'éclairage, du tissage, du costume - avec divers types de iizzjao, manteaux de pluie en paille, ou de chapeaux en paille de bambou, utilisés par les paysans - des modes de portage dans les diffé- rentes provinces. Sont exposés, également, des objets d'usage quotidien, des orne- ments, des jouets, des embarcations et véhicules aïnou, coréens, mandchous, mongols, chinois, tibétains, etc. Les magasins du musée contiennent des matériaux encore plus nombreux. Construits temporairement en bois, ces magasins ne sont malheureuse- ment pas à l'abri de tous risques. Que le Musée ethnographique le plus représentatif de notre pays soit dans un tel état n'est pas à notre honneur. Mais son histoire et l'importance de ses collections méritent le respect.

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I1 faut signaler aussi l’existence, à Nara, de deux autres musées ethnographiques B direction privée. L’un est le Musée d‘ethnographie orientale, fondé en 1928 ; il tire son origine d’une collection de chants et traditions de l’Orient. L’autre, fondé en 193 8, appartient à l’organisation religieuse Tenri-kyA ; ses collections comprennent, bien entendu, des objets de Corée, de Chine et des archipels des mers du Sud, du ìMexique et d’Amérique du Sud. Bénéficiant d’excellentes condtions économiques, il vient d’itre récemment doté d’un nouveau bâtiment en dur. ,4 l’heure actuelle, c’est l’insti- tution de ce genre qui offre les meilleures perspectives d’avenir.

I1 existe d’autres musées à direction privée, spécialisés dans le domaine ethnogra- phique, tels le Musée du papier1 à Tokyo ; le Musée Towada de sciences naturelles, à Aomori; le Musée Fuji, Yamanashi (fig. 71,76). Tous offrent des perspectives inté- ressantes. Enfin deux musées, l’un à Tokyo, l’autre à Okayama, se consacrent à l’arti- sanat populaire. On ne peut toutefois les considérer comme d‘authentiques musées de; arts et traditions en raison des principes qu’ils appliquent au choix des matériaux. 11 est probable toutefois qu’ils intéresseront un public non spécialisé.

On n’a parlé jusqu’ici que des institutions privées. Certains musées $État, outre le Musée de Halïodaté et celui de l’Université de Hokkaïdo, possèdent des matériaux ethnographiques. Les musées locaux de Kushiro et d’Abashiri, Hokkaïdo, conservent des objets d‘art aïnou. Au Japon proprement dit, les musées régionaux de Yonesawa, de hlatsumoto, d’Ueda, de Yonago, de ’I’amaguchi, de Nagasaki, de Miyazaki, etc,, méritent une mention particulikre pour l’ardeur qu’ils mettent dans la recherche des objets d’art populaire.

Le Musée local de Musashino, appartenant à la ville de Tokyo, doit, lui aussi, retenir l’attention. Ce n’est pas un musée purement folklorique. I1 comprend trois sections : histoire, archéologie, arts et traditions. Mais c’est la seule institution publique qui ait tenté de réaliser l’idée d‘un musée de plein air. De son côté, la Com- mission pour la préservation des biens culturels nourrit le dessein de fonder un musée national des arts et traditions dans un grand parc. Mais, à notre regret, ce projet n’est pas encore entré dans le domaine des réalités.

Les formes de vie et les accessoires de l’existence quotidienne subissent à l’heure actuelle de si profonds changements, que la tendance à détruire ou à disperser les objets d’usage courant, considérés comme dépourvus de toute valeur, s’aggrave de jour en jour. Autant de raisons de déve!opper et d’équiper nos musées authentiques des arts et traditions populaires. (Trahi t dtljapor-2ais.)

73. MUSÉE DES ARTS ET TRADITIONS POPULAIRES,

Tokyo. Constructions rétdifikes dans le parc du musée. Au centre, moulin à eau. A gauche, support pour le sichage des gerbes de riz. A droite, galerie pour ex-voto. 73. FOLIC ART blusEuhr, Tokyo. Restored build- ings in the park. Centre, water-mill. Left, a stock for drying rice bundles. Right, ex-voto gallery.

I. MUSEUM, loc. cit., p. 21-26.

FOLK ART M U S E U M S I N JAPAN

by MIYASHIZU HABURI APANESE museums1 owe their origin to the art treasures of temples and shrines. J The people’s day-to-day life and objects in everyday use were at the outset com- pletely disregarded. The backwardness of ethnological and folk-lore studies accounts to some extent for this absence,, but the basic reason is that no importance was attached to the common people’s way of life, at a time when traditional and modern forms of culture were becoming so intermingled that it was difficult to draw a dividing line between them. When a museum in the Island of Hokkaido began to collect and eshibit the costumes, ornaments and everyday objects of the Ainus (fig. 77), the chief motive for this initiative was undoubtedly the curiosity and regret aroused by a people gradually dying out. This museum, founded at Hakodate in I 889, was a pioneer of the folk-lore museums in Japan. Two years later a similar museum was established as part of the Hokkaido University.

In Japan proper, the introduction of new foreign forms of civilization was attended by growing signs of a break-up of traditional Japanese culture. It was then that local museums began to spring up. Their collections were varied. Some concentrated on old documents gathered from various sources, while others consisted of archaeological

I. See hfT.ISEUhl, vol. x, no. I, p. 1-j-l..

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specimens, and even of dolls or toys. “he only systematic collection of these objects was that of the Institute of Anthropology of the Tokyo University.

In 1912, not only legends, songs and documentary material bearing on customs, manners and traditions, but also clothing, tableware, domestic furniture and the tools used in various trades began to be added to Japanese folk-lore collections. Mr. Shibusawa Keizo, the ex-Minister of Finance, is regarded as the pioneer of this movement. He began by collecting toys, but after visits to the museums of Northern Europe, he turned his attention to agricultural and fishing implemznts and other tools. As he stored his collections in the attic of his garage, hz bsptized it his “attic museum”. When it became overcrowded with hoes, nets and baskets, he had a new building erected, with a library and study as well as a storeroox for the collec-

*--=- +-

74. ~ ~ I u s É E DES ARTS ET TRADITIONS POPULAIRES,

Tokyo. Section aïnou. Maison d‘habitation et cage B ours. 74. FOLK ART M u s E u s r , Tokyo. Ainu Section. Dwelling houses and a bear’s cage.

71. ~LIusÉE DES ARTS ET TRADITIONS POPULAIRES,

Tokyo. Inttrieur d’une habitation aïnou. Au centre, itre et crtmaillère. . 7j . FOLK ART ~ ~ U S E U M , Tokyo. Interior of an Ainu house. Centre, fireplace and pot-hook.

76. M U S ~ E FUJI, Yamanashi. Reconstitution du salon d’un riche cultivateur. 76. FUJI MUSEUM, Yamanashi. Reconstruction of a sitting room of a rich farmer.

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- tions. Though it could no longer be described as an attic museum, tho, nim: remnined. Unpretentious as it was, it must be regarded as the first folk art museum in Japan. More and more people flocked to visit it and, on returning homo,, contributed art objects from their own region, with the result that the attic museum onze again became overcrowded. Accordingly, in I 93 7, control of the museum was transferred to the Japanese Ethnographic Co-operative Association.

As re-organized, the Ethnography Museum is housed in a single-storey building covering an area of 1,300 square metres, set in an enclosure of 33,ooc1 square mztres in a Tokyo suburb. It is a temporary building hwing little in common with the usual type of museum, but it houses I j ,030 specimens of Japanese folk art, including the collection of the former attic museum and j ,000 objects from neighbouring countries. It has been designed as an open-air museum. A peasant house, an E ~ L Z - ~ L J (ex-voto pavilion of a temple) and a water mill have been set up in the enclosure around the Museum (fig. 73), and an Ainu house (fig. 72, 74, 71) was erected there by Ainus from Holskaido. However, there are unlikely to be further exhibits of this kind, owing to shortage of funds.

It is only quite recently that serious thought has been given to the collection and preservation of folk art materials and the establishment of museums of folk art and folk-lore. In 19j 2, the Commission for the Preservation of Cultural Property set up a section to be responsible for these collections. Japanese folk-lore hss gradually come to cover the study of language, songs and legends, customs, msnners and traditions. Research on the subject has b:en the work not of professors in the national univer- sities, but of volunteers from all sectors of the population. The first folk-lore course

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has been opened at the Kokugakuin (a private university or institute of Japanese studies).

When scientific research regained its freedom after the war, a fresh start was made with ethnological and folk-lore studies. The Ethnography Museum ad- ministered by the Japanese Ethnographic Co-operative Association has been thrown open to the public, in com- pliance with the law on museums.1 Its rich and varied collections trace the his- torical development of lighting, weaving and dress, with various types of mit20 (straw raincoats), bamboo hats worn by peasants and human or other means of transport in the various provinces. Ex- hibits also include objects in everyday use, ornaments, toys, boats and carri- ages used by the Ainus, Koreans, Man- churians, Mongols, Chinese, Tibetans, and so on. Still more material is stored in the Museum’s reserve rooms which, being temporary wooden structures, are unfortunately not entirely secure. It is not to our credit that Japan’s most representative ethnographical museum should be in such a state, but the hIuseum is important on account of its history and the size of its collections.

Mention should also be made of two other private ethnographical museums, at Nara ; one is the Oriental Ethnography Museum which was built up from a collection of Eastern songs and folk-lore material and opened in 1928. The other, founded in I 93 8 , belongs to the Tenri-kyo religious organization ; its collections include objects from Korea, China, the South Sea Islands, Mexico and South America. With firm financial backing behind it, this Museum was recently rehoused in a solid new building and is the type of institution with an assured future.

Japan has other private museums specializing in ethnography, such as the Paper Museum in T ~ k y o , ~ the Towada Natural Science Museum at Aomori, and the Fuji Museum, Yamanashi (fig. 71, 76). All have interesting possibilities. Lastly, two museums, one at Tokpo and the other at Okayama, are concerned with handi- crafts. Although their choice of exhibits disqualifies them for inclusion among the genuine folk art museums, they are almost certainly of interest to non-specialist visitors.

So far mention has been made only of private institutions. Apart from the museums at Hakodate and the Hokkaido University, some State museums have ethnogra- phical material. The local museums at ICushiro and Abashiri,. Hokkaido, have a collection of Ainu art objects. In Japan proper, the regional museums of Yonezawa, Matsumoto, Ueda, Yonago, Yamaguchi, Nagasaki and Miyazaki, among others, deserve special mention for the zeal with which they are collecting folk art materials.

Nor should we overlook the Musashino local museum belonging to the city of Tokyo. This is not a purely folk-lore museum, consisting as it does of three sections -history, archaeology and folk arts. It is the only public institution to have attempted open-air displays. The Commission for the Preservation of Culture also has plans for the establishment of a national museum of folk arts and traditions set in a large garden, but they have not yet come to fruition.

Such far-reaching changes are taking place nowadays in the people’s way of life and everyday surroundings that there is a growing danger of seeing homely objects cast aside as worthless. This is an added reason for the building up of genuine museums of folk arts.

__ 77. R~USÉE DES TRADITIONS POPULAIRES, Asahi- gawa, Hokkaido. Spécimens d’art artisanal aïnou. 77. FOLK MusEubi, Asahikawa. Hokkaido. Folk-crafts of the Ainu Tribe.

I. híUSEUM, [OC. Cit., p. 3. 2. MUSEUhf, [OC. Ci t . , p. 21-26.

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