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24 RÉSULTATS & IMPACTS DES MISSIONS DE CONGÉ SOLIDAIRE ® - 2013 Formation en montage et gestion de projet en faveur de l’association GVC à Yaoundé au Cameroun 2 missions réalisées en juin 2011 et juin 2012 2 volontaires mobilisés pour 120 heures d’intervention 10 bénéficiaires : membres de GVC Établissement d’un draft de projet de référence Autour de 10 % d’économie sur chaque projet monté Augmentation du nombre de projets présélectionnés par les bailleurs : 3 sur 5 Présentation du partenaire et de notre partenariat L’association Global Village Cameroon (GVC) a été fondée en 1996 alors que le pays prenait conscience de la question difficile de la gestion des déchets urbains et de la coupe exponentielle du bois d’exportation. Spécialisée dans la protection de l’environnement et basée à Yaoundé, GVC a eu l’occasion de travailler à la sensibilisation et à l’éducation environnementale avec des structures locales (lycées, hôpitaux…) et des institutions internationales (Banque mondiale, Programme des Nations unies pour l’environnement…). Ses domaines d’intervention couvrent actuellement : le plaidoyer, dans le cadre des grands projets d’infrastructures du secteur de l’énergie, en vue de minimiser les impacts sur l’environnement et les communautés riveraines ; l’assistance aux associations de développement dans le cadre de projets de désenclavement et de lutte contre la pauvreté en zone urbaine et rurale ; la promotion des énergies renouvelables (solaire, microbarrage, etc.) par le développement de projets concrets sur le terrain, et par la sensibilisation des décideurs sur l’importance d’investir dans ce secteur. L’ONG compte aujourd’hui une vingtaine de membres et rassemble 5 salariés, 3 stagiaires et 2 bénévoles. Depuis la mise en œuvre du partenariat entre Planète Urgence et GVC en 2010, 7 volontaires se sont succédé pour apporter un appui transversal à la structure en formations bureautique, techniques d’animation et gestion de projet. Le projet présenté à Planète Urgence Bien que l’association ait obtenu plusieurs financements de bailleurs depuis sa création, elle rencontre des difficultés à correctement structurer l’écriture de ses projets. Les financements obtenus par le passé l’ont été dans le cadre d’appels d’offres comportant des canevas préétablis, mais GVC n’est jamais parvenue à trouver un financement pour un projet qu’elle aurait elle-même conçu, à l’exception du projet d’électrification solaire dans l’Adamaoua. Ainsi, un grand nombre de propositions d’actions ne sont pas retenues par les bailleurs (3 à 4 rejets pour 5 demandes), parmi lesquelles figure un projet de plaidoyer envoyé à l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) France portant sur les impacts liés à la construction d’un barrage dans l’est du Cameroun. L’UICN a refusé le projet, en indiquant que si les idées étaient pertinentes et cadraient bien au domaine d’intervention, le budget établi n’était toutefois pas réaliste. Le fait de ne pas pouvoir obtenir de financements pour des projets initiés par l’équipe elle-même est problématique car il est plus difficile pour GVC de rester dans les lignes d’intervention qu’elle s’est fixées. L’association a donc sollicité Planète Urgence pour une formation en montage de projet : comment, à partir d’une idée définie, monter un dossier clair et précis, avec un budget solide et adapté, adossé à une proposition d’exécution planifiée dans le temps ? Quelle doit être la matrice de ce dossier ? Quels sont les éléments essentiels à détailler ? Quelles sont les étapes décisives du cycle de projet ? Les missions réalisées En juin 2011 et juin 2012, 2 missions ont été réalisées par 2 volontaires spécialisés dans le suivi de projet. Ils ont ainsi pu renforcer les compétences de 10 membres de GVC sur cette thématique : arbre à problèmes, arbre à objectifs, cadre logique, cycle du projet, plan de trésorerie et suivi- évaluation du projet. Simone, consultante à GVC depuis 2011, après avoir suivi un parcours universitaire en communication, n’avait pas de notion en montage et en gestion de projet. Elle résume bien le déroulement des 2 sessions : « Cette formation m’a permis de me familiariser avec le modèle et le processus de montage de projet (conception), et avec la gestion de projet (étapes de mise en œuvre). Les 2 volontaires de Planète Urgence connaissaient le domaine du développement, ce qui nous a permis de travailler sur des cas concrets. Les deux missions étaient très complémentaires : une première centrée sur la conception et la planification, l’organisation de l’équipe projet, l’adaptation aux différents bailleurs de fonds tels que la Banque mondiale ou l’UICN ; et une seconde sur la gestion, et notamment la gestion de la trésorerie. On a constitué des groupes de travail et fait des restitutions en plénière. »

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24 Résultats & impacts des missions de congé solidaiRe® - 2013

Formation en montage et gestion de projet en faveur de l’association GVC

à Yaoundé au Cameroun

2 missions réalisées en juin 2011 et juin 2012

2 volontaires mobilisés pour 120 heures d’intervention10 bénéficiaires : membres de GVC

Établissement d’un draft de projet de référence

Autour de 10 % d’économie

sur chaque projet monté

Augmentation du nombre de projets présélectionnés par les bailleurs : 3 sur 5

Présentation du partenaire et de notre partenariat

L’association Global Village Cameroon (GVC) a été fondée en 1996 alors que le pays prenait conscience de la question difficile de la gestion des déchets urbains et de la coupe exponentielle du bois d’exportation. Spécialisée dans la protection de l’environnement et basée à Yaoundé, GVC a eu l’occasion de travailler à la sensibilisation et à l’éducation environnementale avec des structures locales (lycées, hôpitaux…) et des institutions internationales (Banque mondiale, Programme des Nations unies pour l’environnement…).

Ses domaines d’intervention couvrent actuellement :

• le plaidoyer, dans le cadre des grands projets d’infrastructures du secteur de l’énergie, en vue de minimiser les impacts sur l’environnement et les communautés riveraines ;

• l’assistance aux associations de développement dans le cadre de projets de désenclavement et de lutte contre la pauvreté en zone urbaine et rurale ;

• la promotion des énergies renouvelables (solaire, microbarrage, etc.) par le développement de projets concrets sur le terrain, et par la sensibilisation des décideurs sur l’importance d’investir dans ce secteur.

L’ONG compte aujourd’hui une vingtaine de membres et rassemble 5 salariés, 3 stagiaires et 2 bénévoles.

Depuis la mise en œuvre du partenariat entre Planète Urgence et GVC en 2010, 7 volontaires se sont succédé pour apporter un appui transversal à la structure en formations bureautique, techniques d’animation et gestion de projet.

Le projet présenté à Planète Urgence

Bien que l’association ait obtenu plusieurs financements de bailleurs depuis sa création, elle rencontre des difficultés à correctement structurer l’écriture de ses projets. Les financements obtenus par le passé l’ont été dans le cadre d’appels d’offres comportant des canevas préétablis, mais GVC n’est jamais parvenue à trouver un financement pour un projet qu’elle aurait elle-même conçu, à l’exception du projet d’électrification solaire dans l’Adamaoua.

Ainsi, un grand nombre de propositions d’actions ne sont pas retenues par les bailleurs (3 à 4 rejets pour 5 demandes), parmi lesquelles figure un projet de plaidoyer envoyé à l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) France portant sur les impacts liés à la construction d’un barrage dans l’est du Cameroun. L’UICN a refusé le projet, en indiquant que si les idées étaient pertinentes et cadraient bien au domaine d’intervention, le budget établi n’était toutefois pas réaliste.

Le fait de ne pas pouvoir obtenir de financements pour des projets initiés par l’équipe elle-même est problématique car il est plus difficile pour GVC de rester dans les lignes d’intervention qu’elle s’est fixées. L’association a donc sollicité Planète Urgence pour une formation en montage de projet : comment, à partir d’une idée définie, monter un dossier clair et précis, avec un budget solide et adapté, adossé à une proposition d’exécution planifiée dans le temps ? Quelle doit être la matrice de ce dossier ? Quels sont les éléments essentiels à détailler ? Quelles sont les étapes décisives du cycle de projet ?

Les missions réalisées

En juin 2011 et juin 2012, 2 missions ont été réalisées par 2 volontaires spécialisés dans le suivi de projet. Ils ont ainsi pu renforcer les compétences de 10 membres de GVC sur cette thématique : arbre à problèmes, arbre à objectifs, cadre logique, cycle du projet, plan de trésorerie et suivi-évaluation du projet.

Simone, consultante à GVC depuis 2011, après avoir suivi un parcours universitaire en communication, n’avait pas de notion en montage et en gestion de projet. Elle résume bien le déroulement des 2 sessions : « Cette formation m’a permis de me familiariser avec le modèle et le processus de montage de projet (conception), et avec la gestion de projet (étapes de mise en œuvre). Les 2 volontaires de Planète Urgence connaissaient le domaine du développement, ce qui nous a permis de travailler sur des cas concrets. Les deux missions étaient très complémentaires : une première centrée sur la conception et la planification, l’organisation de l’équipe projet, l’adaptation aux différents bailleurs de fonds tels que la Banque mondiale ou l’UICN ; et une seconde sur la gestion, et notamment la gestion de la trésorerie. On a constitué des groupes de travail et fait des restitutions en plénière. »

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25RenfoRcement de capacités

Les volontaires ont travaillé sur des cas pratiques concrets et ont pu laisser aux participants les cours théoriques et leurs supports de travail sur des clés USB.

Évaluation de l’impact des missions

Les membres de l’association ont tout particulièrement apprécié le pragmatisme et l’approche participative de la formation. La formation leur a permis de partager leurs difficultés et d’établir un draft de projet sur lequel se baser pour toute nouvelle proposition. À titre d’exemple, la partie diagnostique, qui était jusque-là peu maîtrisée, a pu être étudiée en détail afin de lancer les projets sur de bonnes bases : « Nous avons retenu de cette mission de Congé Solidaire® l’approche et la démarche à adopter face à une idée de projet, comment élaborer un arbre à problèmes et un arbre à objectifs afin d’identifier la solution la plus pertinente et enfin les étapes de gestion de projet tout au long de sa mise en œuvre », explique Rusette, secrétaire comptable de GVC.

À la suite de ces formations, 3 projets sur les 5 écrits et soumis à des bailleurs de fonds ont été présélectionnés, et l’un d’entre eux, un projet de développement de biocarburants présenté à la Fondation Poewo, est validé pour une période d’un an et demi jusqu’en fin 2014.

La formation a également permis de mieux gérer au quotidien le suivi des projets. C’est un changement global qui s’est opéré et une autonomisation de la structure, comme le souligne Dieudonné, secrétaire exécutif de GVC : « Cette formation nous a permis de ne plus faire appel à des experts pour le montage de nos projets. » Les économies ainsi réalisées sont estimées à environ 10 % du montant total de chaque projet. Pour le montage d’un projet réalisé par exemple sur trois ans avec un budget de 5 000 000 FCFA (7 620 euros), le coût de l’accompagnement d’un expert est d’environ 500 000 FCFA (760 euros), qui servent à payer les frais de la structure (environ deux mois de loyer, d’eau et d’électricité).

Les participants mettent donc quotidiennement les connaissances acquises au profit de l’organisation, notamment l’élaboration d’un arbre à problèmes et d’un cadre logique lorsqu’une idée de projet a été identifiée : « Nous utilisons nos compétences au quotidien. Nous sommes en train de rédiger des nouveaux projets “Femmes et changement climatique” ou encore “Contribution à l’amélioration du cadre réglementaire des énergies renouvelables au Cameroun”. Sans ces connaissances, nous n’en serions tout simplement pas capables », explique Rusette.

La formation a également eu un impact plus personnel sur les participants : « Cette formation nous a permis de développer notre esprit de synthèse et d’analyse. Les stagiaires de l’association, présents lors de la formation, ont pu enrichir leurs compétences et de fait leur CV, ce qui leur permet d’être plus compétitifs sur le marché du travail », précise Dieudonné. Par exemple, Simone a pu trouver du travail comme responsable de communication dans une structure à Yaoundé. Un autre, Armel, étudiant en psychologie sociale dans le domaine de l’environnement, a utilisé ces nouvelles compétences dans la présentation de son mémoire : « Il faut présenter le contexte et la justification de l’étude ; les objectifs ; les activités et les résultats obtenus de l’étude. »

Rusette a également pu monter un microprojet personnel d’activités génératrices de revenus (commerce de vente de boissons à domicile). Cette source de revenus complémentaires lui permet de gagner environ 50 000 FCFA (76 euros) par mois somme qui, quoique bien inférieure à son salaire mensuel, lui permet de contribuer aux charges domestiques et à l’éducation de ses enfants.

1 volontaire individuel

1 volontaire financé par

Conseil Général de Seine-et-Marne