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FRAGMENTS D'UN VOYAGE ARCHÉOLOGIQUE EN ASIE MINEURE Author(s): Le docteur Mordtmann Source: Revue Archéologique, 11e Année, No. 2 (OCTOBRE 1854 A MARS 1855), pp. 767-770 Published by: Presses Universitaires de France Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41746282 . Accessed: 19/05/2014 12:04 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Revue Archéologique. http://www.jstor.org This content downloaded from 195.78.108.143 on Mon, 19 May 2014 12:04:13 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

FRAGMENTS D'UN VOYAGE ARCHÉOLOGIQUE EN ASIE MINEURE

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FRAGMENTS D'UN VOYAGE ARCHÉOLOGIQUE EN ASIE MINEUREAuthor(s): Le docteur MordtmannSource: Revue Archéologique, 11e Année, No. 2 (OCTOBRE 1854 A MARS 1855), pp. 767-770Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/41746282 .

Accessed: 19/05/2014 12:04

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FRAGMENTS

D*ÜN

VOYAGE ARCHÉOLOGIQUE IN ASIE MINEURE.

I

RUINES DE SCEPSIS EN TRO ADE.

Les anciens géographes, particulièrement Strabon , font mention d'une ville nommée Scepsis, située sur les hauteurs du mont Ida, au bord de la rivière d'^Esépus , dans la Troade, et transplantée ensuite dans la plaine, à une distance de soixante stades de l'an- cienne Scepsis. D'après les indications de Strabon, Ptolémée, etc., les auteurs des meilleures caries modernes, et M. Kiepert, entro autres, l'ont placée entre Bali-Kesri et Inowa, tout près des vil- lages de Kowandjik et Karabey, là où la rivière d'/Esépus se dirigo vers le nord.

Arrivé à Kowandjik, nous nous informâmes s'il y avait des reslcs d'une ancienne ville dans le voisinage, il nous fut répondu qu'il n'en existait pas. Après bien des questions, un paysan nous dit enfin qu'il y avait une ancienne église (Eski-Kilisch), à deux heures de distance. Mais en lui demandant des détails plus précis sur la position et la construction de cette église , nous nous con- vainquîmes qu'il voulait parler seulement de la chapelle d'un vil- lage grec, et comme la position de ce village ne s'accordait ni avec les données des anciens géographes , ni avec les indications des cartes modernes, nous ne jugeâmes pas à propos de faire cc détour; nous nous rendîmes donc directement aux villages de Gar- gadjik et de Tchiflik , dont le dernier, selon nos calculs, devait être exactement sur l'emplacement de Scepsis. Mais nous ne vîmes au- cune trace d'antiquité et les habitants ne purent rien nous ap- prendre.

Nous continuâmes notre route jusqu'à Karabey, chef-lieu du Kaza d'Aounia, et distant de deux heures de Kowandjik. Pour ne négli- ger rien d'utile, nous prîmes encore des informations près du haya

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768 REVUE ARCHÉOLOGIQUE. du bey, celui-ci étant absent, et près du katib , qui se trouvèrent d'accord dans leur réponse en nous assurant que dans le voisinage de Tchiflik, il n'y avait rien en fait d'antiquités. Cependant le kaya, voyant notre désir de visiter des ruines , nous apprit qu'en mon- tant sur le mont Azar, on trouverait un Djéneviz-kalessi ou châ- teau génois, c'est-à-dire une ancienne ruine (1). Il nous en indiqua exactement l'emplacement; et effectivement, arrivés à la hauteur du mont Azar, à mi-chemin entre Karaby et Yenidjé-Koï , nous aperçûmes un cône qui paraissait coupé de main d'homme. Là, nous descendîmes de cheval pour en faire l'ascension , et en attei- gnant l'extrémité , quelle ne fut pas notre surprise d'y trouver les restes ďune ancienne ville qui, jusqu'à présent, étaient inconnus aux Européens, selon toutes les probabilités.

D'après le plan , les ruines indiquent assez clairement l'acro-

EXPLICÀTION DU PLAN .

A. Acropole# B. Fossé. C. Ville. D. Portes. E. Lieu des sacrifices. F. Aqueduc.

pole A, et la ville C. Les murs de l'acropole ont deux metres

(1) En .Asie Mineure, toutes les anciennes forteresses sont désignées par les gens du pays sous le nom de djéneviz-kalessi; probablement à cause du grand nombre d'établissements fondés par les Génois en Orient après les croisades.

( Note de la rédaction.)

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VOYAGE ARCHÉOLOOIQDB EN ASIE. 769

d'épaisseur, tandis que ceux de la ville n'ont qu'un mètre. Les uns et les autres étaient construits de pierres carrées de porphyre noir, dont une des plus grandes avait quatre-vingts centimètres de lon- gueur sur cinquante de largeur. Il y a quinze tours, savoir : sept dans le mur de l'acropole et huit dans celui de la ville. Quatre portes, D, se distinguent encore facilement, et sont placées de telle manière qu'une tour se trouve à la droite de celui qui entre. Dans le mur de la porte sud , F, on voit un tube quadrangulaire qui, sans doute , faisait partie de l'aqueduc qui fournissait l'eau à la ville.

Sont -ce là les ruines de l'ancienne ville de Scepsis (Palm Scepsis)?

Strabon dit, dans sa Description de la Troade (1), « qu'une colline dépendante du mont Ida et nommée Cotylus, est à environ cent vingt stades au-dessus de Scepsis. De cette colline sortent le Sca- mandre, le Granique et l'¿Esépus.

Ceci s'accorderait avec la situation indiquée par les cartes, tótís lé manque absolu de ruines et de restes d'antiquités s'y oppose.

Strabon dit ensuite : « Dans le vallon où coule l'jEsépus, à gau- che de ce fleuve , Démétrius et ceux qui le suivent placent d'abord Polichna, lieu fortifié, puis Pate Scepsis, puis Halizonium. Ce der- nier n'a été imaginé que par rapport aux Halizones, dont nous avons parlé. Viennent ensuite Carésus, ville déserte; le Carénèse et le fleuve qui porte le même nom de Carénésus et qui forme aussi un vallon considérable, quoique moins grand que celui de l'iE-

sépus. Les lieux qui succèdent à ces derniers sont les plaines et les collines bien cultivées de la Zeleia. A la droite de l'^Esépus, entre Polichna et Palœ Scepsis, ils placent Neacomé et les mines d'argent, inventées en faveur du même système et pour justifier ces mots

(d'Homère) : où naît l'argent. » Ce passage s'accorde bien avec les ruines existant sur le mont

Azar. Écoutons encore Strabon : « Ainsi donc, selon Démétrius,

Palee Scepsis est à cinquante stades d'^Enée et à trente du fleuve

iEsépus. » Quant à la ville d'^Enée , je n'en connais pas la position, mais

les ruines existant sur le mont Azar sont distantes du fleuve

jEsépus exactement de trente stades. « Palae Scepsis, dit toujours Strabon, est située au-dessus de Cebrène, près de Polichna, vers

( I ) Livre XIII , chap, i , trad. Lap. Dutheil , t. IV, II* partie , p. 187 et suiv. il. «

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770 REVUE ARCHÉOLOGIQUE. la plus baute partie de l'Ida. Elle portait anciennement le nom de Scepsis, soit parce qu'on l'aperçoit de tous côtés, soit pour quelque autre raison, si toutefois on doit chercher des étymologies grec- ques pour les noms barbares des anciennes villes. Par la óuite , les habitants de cette ville furent transférés à soixante stades plus bas, à la Scepsis ďaUjourďhui, par Scamandre, fils d'Hector, et par Áscagne, fils d'Énée. » Ce que dit ici Strabon de l'ancienne ville de Scepsis s'accorde parfaitement avec la position des ruines du mont Azar; en effet, dans les environs, on n'aurait pu trouver un point aussi avantageusement situé pour être vu de tous côtés ; cependant la ville de Scepsis (la nouvelle), d'après les cartes mo- dernes, n'en est distante que de trente stades au lieu de soixante, ce qui prouve encore que les cartes sont fautives en lui assignant cet emplacement.

Donc, en comparant ces passages avec la situation des ruines du mont Azar, on se convaincra aisément que celles-ci re- présentent l'ancienne ville de Scepsis {Paix Scepsis ); quant à la nouvelle Scepsis, elle est encore à découvrir : peut-être est-elle ensevelie dans quelque forêt de la Troade.

Le docteur Mordtmann , Chargé d'affaires des villes hanséatiques, près la Sublime

Porte Ottomane, à Constantinople.

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