Histoire des arts Discipline : Espagnol Classe : 3ème  

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Frida KAHLO L’Étreinte amoureuse de l’univers, la terre, moi, Diego et Monsieur Xólotl

1949 Arts, créations,

cultures Arts, espaces,

temps Arts, états et

pouvoir Arts, mythes et

religions Arts,

techniques, expressions

Arts, ruptures, continuité

El abrazo de amor del universo, la tierra, yo, Diego y el señor Xólotl, 1949,

huile sur toile, 70 x 60,5 cm, collection privée de Jacques y Natasha Gelman, México

De l’antiquité au

IX

Du IX à la fin du

XVII

XVIII et XIX

Le XXème siècle et notre époque

Arts de l’espace Arts du langage Arts du quotidien

Arts du son Arts du spectacle vivant

Art du visuel Illustration

BIOGRAPHIE DE L’AUTEUR

Magdalena Carmen Frida Kahlo Calderón est née le 6 juillet 1907 dans la « Maison bleue » familiale (« Caza azul ») à Coyoacán, un quartier au sud de la ville de México. Sa mère, Mathilde Calderón y González, est d’origine indienne tandis que son père, Wilhelm Kahlo est un photographe d’origine allemande.

Le 17 septembre 1925, elle est victime d’un accident de la circulation entre le bus qui l’emmène à l’école et un tramway. Elle est profondément blessée au ventre, au pied droit et surtout au dos. Elle doit rester alitée plusieurs mois et c’est pendant cette période qu’elle se met à peindre pour échapper à l’ennui et à la douleur. Elle gardera des séquelles de cet accident puisqu’elle souffrira de douleurs à la colonne vertébrale, ne pourra jamais avoir d’enfant et subira plus de 30 opérations chirurgicales.

En 1929, elle se marie avec le grand peintre muraliste Diego Rivera. Celui-ci exercera sur elle une grande influence idéologique qui se manifestera dans sa peinture par la représentation de ses racines mexicaines. Leur relation sera toujours tumultueuse. Ils divorceront en 1939 pour se remarier l’année suivante. Dans les années 30, ils habiteront aux Etats-Unis où Diego est de plus en plus connu.

Frida a peint quelques 143 tableaux en rapport avec sa relation avec Diego et ses expériences de la douleur physique, dont 55 sont des autoportraits. En 1954, elle meurt à la suite d’une pneumonie. Sa maison la « caza azul » est devenu un musée après sa mort.

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CONTEXTE

Depuis la Conquête espagnole de l’Amérique Latine, les éléments culturels indiens avaient été refoulés et depuis le XIXème siècle l’art académique avait été influencé par l’Europe.

A partir de la Révolution Mexicaine de 1910 (volonté de redistribuer les terres, de développer le système éducatif et de limiter le pouvoir clérical) jusqu’à la fin des années 40, de nombreux artistes réclament désormais un art mexicain indépendant détaché de l’académisme.

C’est alors que nait le muralisme (mouvement pictural) dont l’objectif était de développer la conscience mexicaine en racontant sur de grandes fresques murales l’histoire du Mexique au peuple mexicain et dont le désir était de se souvenir des origines mexicaines et de valoriser l’art populaire.

Dans les années 30, suite à l’interdiction du Parti Communiste au Mexique, de nombreux Mexicains fuirent vers les Etats-Unis, symbole de développement industriel.

Après l'arrivée au pouvoir des nazis en Allemagne, Frida écrit son nom "Frieda", de Frieden, paix en allemand.

MOUVEMENT ET STYLE Frida Kahlo n’appartient à aucun mouvement en particulier. Elle a peint de nombreux

autoportraits marqués par sa biographie : sa relation avec Diego Rivera, sa santé physique, ses états d’âme, son image du monde… La peinture fait revivre l’artiste et ses autoportraits l’aident à se faire une idée de sa propre personne et à trouver une nouvelle identité.

En 1938 a lieu sa première exposition à New York et connaît un grand succès. En 1939, elle expose à Paris et fait la connaissance des peintres surréalistes dont André Breton. Sa première exposition au Mexique a lieu en 1953, un an avant sa mort.

ANALYSE DE L’ŒUVRE Il s’agit d’un autoportrait de Frida Kahlo, peint en 1949, époque à laquelle son état de santé

s’était beaucoup aggravé. Dans ce tableau, Frida Kahlo met en scène, à travers 3 plans successifs et pyramidaux, son couple, le Mexique et la mythologie de l’ancien Mexique et exprime le principe dualiste qui a son parallèle dans le yin et le yang de la philosophie chinoise.

Au second plan et au centre du tableau, Frida Kahlo est représentée en pied et de face ; seuls ses pieds ne sont pas représentés. Elle porte une robe rouge recouvrant un jupon blanc : c’est la robe traditionnelle mexicaine appelée la Tehuana. Pareille à la Madone, elle tient Diego Rivera nu dans ses bras, comme un petit enfant. Celui-ci tient dans la main droite un faisceau de flammes purificateur qui symbolise le renouveau et la renaissance. Sur son front, figure le 3ème œil : c’est l’œil de la sagesse. Sur son visage inexpressif coulent cependant des larmes et de sa poitrine jaillit du sang. Cette mise en scène de leur couple reflète à la fois leur amour passionné et le rôle de mère qu’elle prenait vis-à-vis de Diego. A travers ses larmes et sa blessure au cou d’où jaillit du sang, Frida cherche à exprimer sa douleur et sa tristesse causées par son état physique, son impossibilité d’avoir un enfant et sa relation tumultueuse avec Diego Rivera. La couleur rouge symbolise aussi bien la passion que le sang des 3 avortements de Frida.

Elle est elle-même dans les bras d’une déesse antique aztèque Cihuacoatl, créatrice des arbres, des plantes et des êtres vivants. De couleur verte, symbole de la nature, elle est recouverte de plantes originaires du Mexique, terre à la fois nourricière et désertique comme le soulignent les crevasses sur sa poitrine d’où jaillit une goutte de lait, symbole de la vie et de la maternité. Représentée au troisième plan, elle tient l’artiste dans son giron fertile comme une nourrice tient un nouveau né. Elle est ici la métaphore de la Terre Mère qui nourrit aussi bien les végétaux que les hommes. La goutte de lait trouve son écho dans le sang jaillissant du cœur de Frida. La maternité était une obsession pour Frida qui subit de nombreuses fausses couches à cause de son incapacité physique à mettre au monde un enfant.

Tous les personnages sont dans les bras d’une plus grande divinité, l’Univers, qui entoure Cihuacoatl, Frida et Diego. Ses mains au premier plan et son visage au dernier plan font comme

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dessiner le cadre d’un tableau qui illustrent une scène de création du monde. Deux parties s’opposent et se complètent : à gauche le côté sombre et à droite le côté clair symbolise le jour et la nuit qui cohabitent. Comme suspendus, le soleil et la lune brillent ensemble au sein de l’Univers. Ce tableau est imprégné de la mythologie mexicaine, dont les légendes ne cessèrent d’inspirer Frida Kahlo et d’exprimer sa « mexicanité » et ses racines mexicaines.

L’un des bras immenses de l’Univers abrite un petit chien couché sur un tapis de feuilles qui, blotti au pied du couple, semble veiller sur leur relation amoureuse. Ce chien, qui est l’animal de compagnie de Frida Kahlo, s’appelle Monsieur Xólotl. C’est le nom de l’ancien dieu mexicain à tête de chien, gardien du royaume des morts.

VOCABULAIRE – Les civilisations précolombiennes : ce sont les peuples et cultures qui vivaient sur le continent

américain avant l’arrivée de Christophe Colomb. Ils étaient répartis sur un assez vaste territoire dont les 2 zones principales sont : la Mésoamérique avec les Aztèques (au centre du Mexique) et les Mayas (au sud, dans la péninsule du Yucatán et au Guatemala) et l’Amérique du sud (plus précisément le centre des Andes) avec les Incas (de l’Equateur au centre du Chili et de l’Argentine).

– La Conquête espagnole : suite à la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb en 1492, les espagnols colonisèrent le continent américain.

– Le muralisme : c’est un mouvement artistique qui s'est développé au Mexique au début du xxe siècle. Les trois artistes les plus influents associés à ce mouvement (« los tres grandes ») sont Diego Rivera, José Clemente Orozco et David Alfaro Siqueiros.

– Un autoportrait : c’est le portrait d’un artiste effectué par lui-même. – Vierge à l’enfant ou Madone : c’est un thème récurrent en peinture et sculpture religieuse qui

renvoie à la nativité du Christ et à la maternité de la Vierge Marie. – Les pyramides précolombiennes : les peuples précolombiens les érigèrent à l’image des

montagnes avoisinantes et vénérées en tant que résidence des Ancêtres et réservoir d’eau douce. Leur sommet était un lieu de culte où les prêtres pratiquaient des sacrifices.

– Le Yin et le Yang : dans la philosophie chinoise, le yin et le yang sont deux catégories complémentaires, que l'on peut retrouver dans tous les aspects de la vie et de l'univers. Cette notion de complémentarité est propre à la pensée orientale qui pense plus volontiers la dualité sous forme de complémentarité. Le yin représente entre autres, le noir (ou souvent le bleu), le féminin, la lune, le sombre, le froid, le négatif, etc. Le yang, quant à lui, représente entre autres le blanc (ou souvent le rouge), le masculin, le soleil, la clarté, la chaleur, le positif, etc.

ŒUVRES LIÉES, RÉFÉRENCES…etc

Le Yin et le Yang

Pyramide Chichen Itzá,

Yucatán (Etat du Mexique situé au sud-est du pays)

Bas de la partie

centrale de l'Épopée du peuple mexicain

(Palais national), Diego Rivera, 1929-

1935

Vierge à l’enfant, Jan Gossaert (dit

« Mabuse »), 1527

La Joconde,

Léonard de Vinci, 1503-1506