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Directeur de la publication : Edwy Plenel www.mediapart.fr 1 1/4 Comment Tomi, « parrain » d’Afrique, réussit de juteuses affaires avec les régimes malien et gabonais PAR FABRICE ARFI ET ELLEN SALVI ARTICLE PUBLIÉ LE MARDI 2 JUIN 2015 L'unique casino de Bamako, propriété de Michel Tomi. © Thomas Cantaloube Derrière la « corruption » de plusieurs chefs d’État étrangers, reprochée par la justice française à l’homme d’affaires corse établi en Afrique Michel Tomi, il y a un empire qui brasse plus de 600 millions d’euros de chiffre d’affaires par an. La police est parvenue à mettre à nu le système Tomi, surnommé le “parrain des parrains”. La suite de nos révélations. Ce n’est pas un homme d’affaires comme les autres. « C’est un “parrain”, vous n’approchez pas un mec comme ça, il y a toujours 3-4 mecs autour. C’est, comme on dit en Afrique, un grand monsieur. » Philippe Belin souhaiterait que les enquêteurs comprennent bien à quel genre de personnage ils s’attaquent. Il insiste : « Encore une fois, Michel Tomi n’est pas quelqu’un que vous interpellez comme ça, il impose un certain respect, c’est une telle figure en Afrique. » Il est près de minuit, ce 18 juin 2014, quand le patron de la société française Marck, spécialisée dans la confection et la vente d’uniformes militaires, commence à se confier aux policiers. Après dix-huit heures passées en garde à vue, il se décide enfin à livrer quelques informations sur celui que l’on surnomme malgré ses dénégations le “parrain des parrains”, l’homme qui l’a conduit jusqu’ici, dans les locaux de la police judiciaire, et qui lui vaudra d’être mis en examen deux jours plus tard par le juge Tournaire pour « corruption d’agents publics étrangers » et « abus de biens sociaux ». Pressé de questions, Belin (qui n'a pas répondu non plus à celles de Mediapart) reste prudent. Sait- on jamais. Comme il le conseillait un jour à l’un de ses responsables commerciaux, il faut « faire attention » avec Tomi et ses « trucs mafieux ». Le chef d’entreprise évoque donc rapidement sa rencontre avec le Corse en 2009, « à l’occasion de la campagne présidentielle au Gabon d’Ali Bongo ». Il raconte aussi ce jour d’hiver 2013 où il est venu le voir dans un hôpital marseillais pour lui demander « un coup de main ». « J’ai dit à Michel Tomi que j’aimerais bien bosser sur le Mali, il m’a répondu que le président[Ibrahim Boubacar Keita – ndlr] était là », à peine « vingt mètres plus loin », dans une chambre. Le président malien Ibrahim Boubacar Keita à Bamako, en janvier 2014. © Reuters L’alliance Belin-Tomi n’aurait rien donné. Et l’histoire s’en serait arrêtée là. C’est du moins ce qu’assure le patron de Marck aux enquêteurs, avant de comprendre que ces derniers ont amassé un nombre considérable d’éléments (écoutes téléphoniques, interceptions de courriels, perquisitions…) qui désossent le système Tomi, où tout se monnaie à prix d’or dans une grande confusion de bien public et d’intérêts privés. Mediapart a raconté dans une précédente enquête (ici) les dessous de la stratégie du “parrain des parrains”, déjà condamné dans plusieurs affaires financières, pour s’immiscer dans l’intimité des chefs d’État du Mali et du Gabon, puis les couvrir d’égards et de cadeaux en tout genre (voitures, séjours dans des palaces parisiens, croisières sur son yacht de luxe, achat de costumes de luxe…). Une « relation d’ordre familial, paternel », selon les mots de Tomi – les juges préfèrent parler de « corruption » –, qui lui laisse surtout le champ libre pour faire prospérer son business en contrepartie.

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#Gabon : Comment Tomi, « parrain » d’Afrique, réussit de juteuses affaires avec les régimes malien et gabonais - Mediapart 2 Juin 2015 ^FJ

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    Comment Tomi, parrain dAfrique,russit de juteuses affaires avec les rgimesmalien et gabonaisPAR FABRICE ARFI ET ELLEN SALVIARTICLE PUBLI LE MARDI 2 JUIN 2015

    L'unique casino de Bamako, proprit de Michel Tomi. Thomas Cantaloube

    Derrire la corruption de plusieurs chefs dtattrangers, reproche par la justice franaise lhommedaffaires corse tabli en Afrique Michel Tomi, il ya un empire qui brasse plus de 600 millions deurosde chiffre daffaires par an. La police est parvenue mettre nu le systme Tomi, surnomm le parrain desparrains. La suite de nos rvlations.Ce nest pas un homme daffaires comme lesautres. Cest un parrain, vous napprochezpas un mec comme a, il y a toujours 3-4mecs autour. Cest, comme on dit en Afrique, ungrand monsieur. Philippe Belin souhaiterait queles enquteurs comprennent bien quel genre depersonnage ils sattaquent. Il insiste : Encore unefois, Michel Tomi nest pas quelquun que vousinterpellez comme a, il impose un certain respect,cest une telle figure en Afrique. Il est prs de minuit, ce 18 juin 2014, quand lepatron de la socit franaise Marck, spcialisedans la confection et la vente duniformes militaires,commence se confier aux policiers. Aprs dix-huitheures passes en garde vue, il se dcide enfin livrerquelques informations sur celui que lon surnommemalgr ses dngations le parrain des parrains,lhomme qui la conduit jusquici, dans les locaux dela police judiciaire, et qui lui vaudra dtre mis enexamen deux jours plus tard par le juge Tournaire pour corruption dagents publics trangers et abus debiens sociaux .

    Press de questions, Belin (qui n'a pas rpondunon plus celles de Mediapart) reste prudent. Sait-on jamais. Comme il le conseillait un jour lunde ses responsables commerciaux, il faut faireattention avec Tomi et ses trucs mafieux . Lechef dentreprise voque donc rapidement sa rencontreavec le Corse en 2009, loccasion de la campagneprsidentielle au Gabon dAli Bongo . Il raconteaussi ce jour dhiver 2013 o il est venu le voir dansun hpital marseillais pour lui demander un coupde main . Jai dit Michel Tomi que jaimeraisbien bosser sur le Mali, il ma rpondu que leprsident[Ibrahim Boubacar Keita ndlr] tait l , peine vingt mtres plus loin , dans une chambre.

    Le prsident malien Ibrahim Boubacar Keita Bamako, en janvier 2014. Reuters

    Lalliance Belin-Tomi naurait rien donn. Etlhistoire sen serait arrte l. Cest du moins cequassure le patron de Marck aux enquteurs, avant decomprendre que ces derniers ont amass un nombreconsidrable dlments (coutes tlphoniques,interceptions de courriels, perquisitions) quidsossent le systme Tomi, o tout se monnaie prixdor dans une grande confusion de bien public etdintrts privs.Mediapart a racont dans une prcdente enqute (ici)les dessous de la stratgie du parrain des parrains,dj condamn dans plusieurs affaires financires,pour simmiscer dans lintimit des chefs dtat duMali et du Gabon, puis les couvrir dgards et decadeaux en tout genre (voitures, sjours dans despalaces parisiens, croisires sur son yacht de luxe,achat de costumes de luxe). Une relation dordrefamilial, paternel , selon les mots de Tomi lesjuges prfrent parler de corruption , qui luilaisse surtout le champ libre pour faire prosprer sonbusiness en contrepartie.

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    Tomi, en Afrique, cest un empire qui pse trs lourd.Avec son groupe Kabi (prsent dans les casinos, lePMU, les paris sportifs, limmobilier, laviation ou lelobbying), dont il est lactionnaire 66 %, l'hommed'affaires brasse officiellement chaque anne plus de600 millions deuros de chiffre daffaires, avec desmarges bnficiaires allant de 10 50 % selon lesactivits. Autant dire, une norme machine cash. Etpartout o cest possible, les mchoires du systmeTomi se referment sur chaque nouvelle opportunitjuteuse. Il ny en a jamais assez.

    L'unique casino de Bamako, proprit de Michel Tomi. Thomas Cantaloube

    Recenss dans deux rapports de synthse du 20juin 2014 de la police judiciaire, tous ces nouveauxmarchs, quil sagisse de mines dor, de constructionde chemins de fer ou de la vente de navires militaires,dessinent une autre facette du parrain des parrains.Celle dun intermdiaire intervenant rgulirementpour le compte de socits commerciales franaiseset chinoises auprs des dcideurs publics deplusieurs pays (Tchad, Mali, Gabon) , organisantpar exemple des rendez-vous ou tant intressfinancirement aux projets , selon les conclusions delOffice anti-corruption de la PJ, bas Nanterre.Parmi ces socits, apparat donc celle de PhilippeBelin, Marck. Le rapport de police dcrit par lemenu les stratagmes de Michel Tomi, qui faitjouer ses relations au plus haut niveau des dirigeants

    de ltat malien afin de favoriser les intrts del'entreprise. Ainsi, le 18 dcembre 2013, soit quelquesjours aprs la rencontre de Marseille, le parraindes parrains dcroche son tlphone, alors plac surcoutes. Comment a va monsieur le ministre ?Mes respects , lance-t-il son interlocuteur. Leton est amical, lobjet de lappel beaucoup moins. Jaimerais que vous receviez quelquunheu quimintresse.

    Sur mediapart.fr, un objet graphique est disponible cet endroit.Le quelquun en question nest autre que Belin. Leministre malien, potentiellement celui de la dfense,ne se fait pas prier pour le rencontrer, ds demain sil le faut. Michel Tomi a obtenu en trente secondesce quil voulait. Mais il ne sarrte pas l et semploiedans les minutes qui suivent savonner la planchedune socit concurrente, Magforce. Il faut fairetrs attention, prvient-il au sujet de cette dernire,en prenant soin de ne pas trop en dire par tlphone.Trs attention hein, il faudra heu On discuteraaprs Toi et moi hein ?! Le ministre acquiesce : Daccord, y a pas de problme. Tomi conclutla discussion, paternaliste : Cest bien, monsieur leministre. Plus embarrassant, le 19 juin 2014, lors duneperquisition au domicile parisien de Philippe Belin,les enquteurs dcouvrent une note manuscrite rdigesur du papier en-tte de lhtel Hilton de Yaound,au Cameroun. Il y est question de commissionsoccultes en marge dun contrat similaire avec ltatcamerounais, avec cette mention bavarde : 10 %ministre via Tomi . Face aux enquteurs, le patronde Marck, pourtant trs prolixe jusqualors, ne saurapas comment expliquer ces annotations et prfreragarder le silence. titre personnel, Tomi empochera150 000 euros d honoraires sur ce march de venteduniformes militaires.Un train de vie sigl Chanel, Dior, Prada...Au Mali, o il est devenu le principal interlocuteurdu prsident Keita, Michel Tomi cherche par tous lesmoyens tendre ses activits. Et quel meilleur secteurque celui de lor pour devenir le vritable roi du pays ?Au printemps 2014, lhomme daffaires sintresse de

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    prs au contrat de concession de la raffinerie maliennedor, dont le potentiel a de quoi faire tourner les ttes : 100 tonnes dor, a reprsente peu prs 2 000milliards de francs CFA, cest--dire 4 milliards dedollars , estime-t-il par tlphone le 1er avril.L encore, le parrain des parrains prtend navoirquun simple rle dintermdiaire. Mais selon lesenquteurs, les conversations et les changes decourriels montrent que Michel Tomi peut intervenirsur le choix du futur exploitant de cette raffinerie dor,et quil pourrait y avoir un intrt financier . Pource march, le Corse a jet son dvolu sur F-Scott, uneholding base en Suisse, qui travaille notamment dansle secteur du ciment et du bton. Ensemble, ils avaientdj planch sur un projet de construction de 7 000logements sociaux au Gabon, finalement avort. Maiscette fois-ci, Tomi veut aller jusquau bout.

    La concession de la raffinerie malienne d'or peutrapporter jusqu' 4 milliards de dollars. Reuters

    Alors il fait jouer ses relations. Et se tournedirectement vers les plus hauts dirigeants de ltatmalien. Laffaire pse des milliards de dollars,mais elle se rgle par textos, directement avec leministre des mines, Boubou Ciss, que Tomi appelleaffectueusement mon neveu . Lhomme daffairesorganise une rencontre entre les reprsentants de F-Scott. Par pure gnrosit ? Pas vraiment. Ds ledbut, il tait sous-entendu que nous laisserions laporte ouverte Michel Tomi pour investir si le projetvenait se concrtiser , dclare Paul Albrecht, leprsident de la holding, aux enquteurs.Dans le systme mis en place par le parrain desparrains, il ny a pas de service gratuit. Albrecht lacompris ds 2011, lorsque Michel Tomi lui a demanddembaucher Rebiha H., quil prsente comme une trs bonne amie . Nous avons compris que sansrponse positive de notre part nous aurions eu peu

    de chance d'entrer dans ce projet , confie FrdricAlbrecht, le fils de Paul, patron dune filiale franaisede F-Scott, qui a fourni une attestation dembaucheet des bulletins de salaires la jeune femme afin quecelle-ci obtienne la naturalisation franaise et puissejustifier de ses ressources au quotidien.Rebiha H. nest pas une salarie comme une autre.Cest elle ou Michel Tomi, il ne se souvient plus qui a fix le montant de son propre salaire, confieFrdric Albrecht aux enquteurs. Un petit privilgequi est dautant plus intressant que la jeune femmene travaille pas et occupe, selon les propres aveux decelui qui est cens tre son patron, un emploi fictif.Il n'y a pas que le Mali dans la vie de Tomi. Il y ale Gabon, aussi, base arrire historique du clan pourses affaires africaines. Les policiers ont dcouvertque l'homme d'affaires y a ralis une trs belleopration en marge de la vente, en aot 2010, dequatre vedettes de surveillance la marine gabonaisepar la socit franaise Raidco Marine Internationale.Un contrat dun montant total de 16 millions deuros,qui a engendr des difficults de trsorerie etdes versements anormaux de fonds vers la sphrede Michel Tomi , selon lOffice central pour larpression de la grande dlinquance financire, co-saisi des investigations policires.

    Le prsident gabonais Ali Bongo, ici en mars 2015, considre Tomi comme son oncle

    Sur ce contrat, Tomi a touch double. Dabord 1,6million deuros de commissions sur la vente desnavires, qui atterriront pour partie sur le compte dunefiliale du groupe Kabi, la bien nomme Corsi Kasbah,propritaire dune ferme au Maroc. Ce quoi il fautajouter la rtrocession dun contrat de maintenance deRaidco au groupe Kabi pour un montant de 1,9 milliondeuros. Pour les juges, cela sappelle juridiquement

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    une complicit et recel dabus de biens sociaux ,lun des dix-sept chefs dinculpation dont a cop leparrain des parrains.[[lire_aussi]]Les masses de cash gnres par tous les businessafricains de Tomi lui permettent dassurer un fastueuxtrain de vie. En 2012, il a ainsi acquis pour 3,4millions deuros un somptueux appartement de 280m2 boulevard Haussmann, dans les beaux quartiers dela capitale. Au cours de lenqute, son financement at expliqu de trois manires diffrentes Avec sacompagne, il emploie sur place des domestiques et desfemmes de mnages (non dclares jusquen 2013).Deux chauffeurs se relaient galement pour assurerles dplacements du couple et des enfants, bord deBentley ou de limousines. Tomi ne se dplace parailleurs jamais sans ses gardes du corps.

    Pour assurer la fluidit des espces, il envoie chaqueanne environ un million deuros lun de ses hommesde mains, Valentin. Les sommes ne sont presquejamais dclares. Face aux policiers, Tomi a concdtre la tte dune fortune personnelle dont ilpeut disposer volont grce ses multiplesgisements de revenus africains : Cest pour cela quetous les frais que jai pu avoir en France o je viensrgulirement, je faisais ramener les liquidits pourpouvoir en disposer volont. Ct vtements, bijoux ou dcorations, les Tomidpensent sans compter chez Chanel, Dior, Prada,Valentino ou Herms. Le couple Tomi sestpar ailleurs constitu un important patrimoine auMaroc, constitu de six biens immobiliers pour unevaleur globale denviron 2,5 millions deuros. Uneperquisition mene au domicile des Tomi a notammentpermis de dcouvrir plus de 400 000 euros en liquide,des bijoux de luxe et une trentaine de sacs mainChanel, Vuitton ou Herms. La grande vie.

    Directeur de la publication : Edwy PlenelDirecteur ditorial : Franois BonnetLe journal MEDIAPART est dit par la Socit Editrice de Mediapart (SAS).Dure de la socit : quatre-vingt-dix-neuf ans compter du 24 octobre 2007.Capital social : 28 501,20.Immatricule sous le numro 500 631 932 RCS PARIS. Numro de Commission paritaire despublications et agences de presse : 1214Y90071 et 1219Y90071.Conseil d'administration : Franois Bonnet, Michel Brou, Grard Cicurel, Laurent Mauduit,Edwy Plenel (Prsident), Marie-Hlne Smijan, Thierry Wilhelm. Actionnaires directs etindirects : Godefroy Beauvallet, Franois Bonnet, Laurent Mauduit, Edwy Plenel, Marie-Hlne Smijan ; Laurent Chemla, F. Vitrani ; Socit Ecofinance, Socit Doxa, Socit desAmis de Mediapart.

    Rdaction et administration : 8 passage Brulon 75012 ParisCourriel : [email protected] : + 33 (0) 1 44 68 99 08Tlcopie : + 33 (0) 1 44 68 01 90Propritaire, diteur, imprimeur : la Socit Editrice de Mediapart, Socit par actionssimplifie au capital de 28 501,20, immatricule sous le numro 500 631 932 RCS PARIS,dont le sige social est situ au 8 passage Brulon, 75012 Paris.Abonnement : pour toute information, question ou conseil, le service abonn de Mediapartpeut tre contact par courriel ladresse : [email protected]. ou par courrier l'adresse : Service abonns Mediapart, 4, rue Saint Hilaire 86000 Poitiers. Vous pouvezgalement adresser vos courriers Socit Editrice de Mediapart, 8 passage Brulon, 75012Paris.