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1 Gardiens de la fragilité Bibliothèques publiques, héritage immatériel et diversité culturelle Lic. Edgardo Civallero 1 Université Nationale de Córdoba Córdoba - Argentine [email protected] www.thelogofalibrarian.blogspot.com Avec la collaboration de Denis Lacroix Bibliothécaire de langues romanes University of Alberta, Canada. Résumé Cet article propose une révision des définitions, normes et recommandations internationales relatives, d’une part, au patrimoine, à l’identité et à la diversité culturelle et à leur protection, et, d’autre part, à la bibliothèque publique. L’analyse comparative de ces textes, souhaite faire ressortir le rôle important réservé aux unités d’information qui se chargent de la récupération, de la conservation, de la protection et de la diffusion de la culture et de la mémoire humaines. Mots-clés Héritage immatériel - Diversité culturelle - Patrimoine culturel - Oralité - Langues menacées Partie 1. Patrimoine culturel "La mémoire est à la base de la personnalité individuelle, de même que la tradition est à la base de la personnalité collective d´un peuple. Nous vivons dans et pour les souvenirs, et … notre vie spirituelle est l´effort que nous déployons pour que nos souvenirs se perpétuent et deviennent espoirs, pour que notre passé devienne notre futur" Miguel de Unamuno (Écrivain et philosophe espagnol, 1864-1936) Le patrimoine se définit comme l´héritage hétérogène constitué d’éléments environnementaux et culturels, matériels ou non, qui se transmettent entre générations, et qui établissent la base à partir de laquelle tous les peuples construisent et orientent leur identité et leur vision du monde. Selon les résultats exposés à la Réunion Internationale d´Experts à Turin (cités dans UNESCO, 2001), le concept de patrimoine inclut...

Gardiens de la fragilité: Bibliothèques publiques, héritage immatériel et diversité culturelle

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Documentation et bibliothèques, 53 (4), oct.-dic.2007, pp. 211-215. Ver "Bibliotecario" (http://biblio-tecario.blogspot.com.es/).

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    Gardiens de la fragilit Bibliothques publiques, hritage immatriel et diversit culturelle Lic. Edgardo Civallero1 Universit Nationale de Crdoba Crdoba - Argentine [email protected] www.thelogofalibrarian.blogspot.com Avec la collaboration de Denis Lacroix Bibliothcaire de langues romanes University of Alberta, Canada. Rsum Cet article propose une rvision des dfinitions, normes et recommandations internationales relatives, dune part, au patrimoine, lidentit et la diversit culturelle et leur protection, et, dautre part, la bibliothque publique. Lanalyse comparative de ces textes, souhaite faire ressortir le rle important rserv aux units dinformation qui se chargent de la rcupration, de la conservation, de la protection et de la diffusion de la culture et de la mmoire humaines. Mots-cls Hritage immatriel - Diversit culturelle - Patrimoine culturel - Oralit - Langues menaces Partie 1. Patrimoine culturel

    "La mmoire est la base de la personnalit individuelle, de mme que la tradition est la base de la personnalit collective dun peuple. Nous vivons dans et pour les souvenirs, et notre vie spirituelle est leffort que nous dployons pour que nos souvenirs se perptuent et deviennent espoirs, pour que notre pass devienne notre futur" Miguel de Unamuno (crivain et philosophe espagnol, 1864-1936)

    Le patrimoine se dfinit comme lhritage htrogne constitu dlments environnementaux et culturels, matriels ou non, qui se transmettent entre gnrations, et qui tablissent la base partir de laquelle tous les peuples construisent et orientent leur identit et leur vision du monde. Selon les rsultats exposs la Runion Internationale dExperts Turin (cits dans UNESCO, 2001), le concept de patrimoine inclut...

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    "... les techniques assimiles par les peuples, avec les connaissances, les comptences et la crativit qui les nourrissent et quils dveloppent, les produits quils crent et les recours, espaces et autres aspects du contexte social et naturel ncessaires pour quils perdurent".

    Il sagit dun ensemble dlments qui constituent la mmoire de groupe dune communaut: paysages, sons, oeuvres ou constructions qui parlent du chemin parcouru par un peuple, de ses recherches, de ses motivations et espoirs, de ses pertes et des causes de son apparition et de sa disparition. De mme quils refltent lhistoire dun groupe humain, ils exposent aussi la forme et les lments moyennant lesquels les personnes se rapprochent de leur environnement ou de leur monde magique et religieux. La comprhension des lois qui rgissent lunivers matriel et spirituel- est indispensable pour la survie communautaire, et elle constitue la source inspiratrice dinnombrables expressions et des biens culturels. En plus de donner un peuple une certaine continuit par rapport aux gnrations antrieures, ces lments sont importants pour lidentit et pour la sauvegarde de la diversit et de la crativit humaine. Ds lors, on peut effectuer une distinction vidente entre deux catgories particulires du patrimoine: le naturel et le culturel (UNESCO, 1998). Ce dernier possde le rapport le plus intime avec la nature humaine, reprsentant le produit le plus riche de lintellect et de la sensibilit de lhomme. Selon la dfinition propose par lUNESCO (1982), le patrimoine culturel dun peuple inclut les uvres de ses artistes, architectes, musiciens, crivains et scientifiques, de mme que le travail des artistes anonymes, les expressions de spiritualit populaire, et lensemble des valeurs qui donnent sens la vie. Ceci inclut autant les uvres tangibles quimmatrielles, travers lesquelles sexprime la crativit de ce peuple. La plupart de cet hritage prcieux employ, jou, renou, augment et enrichi tous les jours- nest pas matriel. Effectivement, lhritage culturel humain nest pas rduit uniquement aux expressions de nature matrielle. Ce qui nest pas palpable sons, sentiments, sensations, penses et croyances- constitue le patrimoine culturel immatriel, une myriade de manifestations prsentes dans le mme esprit des peuples, qui, en plus de canaliser les inquitudes dune communaut, servent la production du patrimoine tangible et la guident. LUNESCO (1989) dfinit cet hritage immatriel comme lensemble des formes de culture traditionnelle et populaire ou folklorique, cest--dire, les oeuvres collectives qui manent dune culture et se basent dans la tradition. La dfinition concide pratiquement avec celle de culture: elle est...

    "... lensemble des traits distinctifs spirituels et matriels, intellectuels et affectifs qui caractrisent une socit ou un groupe social. Elle englobe outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de ltre humain, les systmes de valeurs, les traditions et les croyances" (UNESCO, 1982).

    Les coutumes, rcits, langues, musique, danses, rites, ftes, mdecines, cuisines, costumes, jeux, thtres et les habilets techniques (par exemple, la construction des outils ou les

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    connaissances agricoles) font partie de cette mosaque norme qui accorde des caractristiques uniques chaque peuple et le dote dune richesse inestimable. Toutes ces traditions se transmettent, gnralement, travers lexpression orale, la danse ou la musique, dans le cadre des recrations collectives qui non seulement enrichissent les liens sociaux au sein dune communaut, mais, en plus, facilitent la socialisation de ses individus et la construction dune identit de groupe.

    Partie 2. Oralit et langues menaces

    "Quand ils [les ans des peuples autochtones] mourront, cela sera comme si, pour vous et votre civilisation, toutes les bibliothques fussent brles" Lopold Sedar Senghor (Prsident, pote et politicien sngalais, 1906-2001)

    Lusage des moyens de transmission collectifs et "instables" (cest--dire, qui se fie normalement la mmoire humaine, toujours faible et variable) donne au patrimoine immatriel une nature en mme temps inconstante et dynamique, anime par une immense capacit de transformation et de rgnration. La tradition orale est un systme qui permet de perptuer lhritage immatriel dun peuple. La prsence de loralit est encore trs importante parmi les peuples autochtones, les communauts rurales et les groupes minoritaires (UNESCO, 1987). Elle nest pas limite seulement aux socits traditionnelles: dans les milieux urbains, un patrimoine culturel immense se perptue encore de cette manire. Les contenus communiqus oralement possdent une double valeur intrinsque. Ils codifient les connaissances de groupes et de secteurs qui, dans la plupart des cas, nont pas accs aux moyens de communication crite, ne connaissent pas les habilets de la lecture-criture (en raison danalphabtisme ou dagraphie) ou ne trouvent pas despaces pour capturer leurs ides sur des supports stables. Cette connaissance ninclut pas seulement des savoirs traditionnels ou folkloriques: elle regroupe aussi les discours alternatifs aux idologies dominantes et les histoires de peuples vaincus travers les temps et les gnrations. Le recours lexpression orale oblige lemploi soign et cratif des diffrentes langues, majoritaires et minoritaires. Quant ces dernires, la tradition orale favorise la survie des paroles et des sons qui sont menacs de recul ou de disparition (UNESCO, 2003a). Ces langues prennent toute leur importance dans la diversit humaine dont elle constitue une partie irremplaable sur laquelle se construisent et stablissent des centaines didentits. En effet, chaque culture exprime, travers ses mots et ses rgles grammaticales, sa vision et sa comprhension de lunivers; sans elles, les individus et les groupes adoptent des langues trangres, perdent progressivement leur identit culturelle et, avec cela, disparat leur capacit pour comprendre la ralit, pour se connatre et pour planifier une direction future. Partie 3. Identit et acculturation

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    "Nous savons que la perte de la mmoire hypothque le futur. La personne qui ne peut pas apprendre du pass est condamn accepter le futur sans pouvoir limaginer" Eduardo Galeano (Journaliste et crivain uruguayen, n 1940)

    Pour beaucoup de peuples, le patrimoine immatriel reprsente une source inpuisable de faits et ides qui sustentent leur lutte pour le dveloppement et pour lorgueilleuse conservation de leur identit culturelle. Il sagit de lensemble de traits et de caractristiques qui rattachent un individu un groupe prcis, et qui maintiennent une cohsion solide lintrieur dune socit, homognisant les coutumes, les rgles de vie en commun et les codes de communication. Dans ce sens, les langues propres agissent comme lment cmentatoire, en agglutinant et en donnant du sens au reste des lments culturels. Selon la "Dclaration de Bogot" (UNESCO, 1978), lidentit culturelle est la base de la vie des peuples; elle provient du pass et est projete vers le futur; elle nest pas statique, mais elle est simultanment historique et dynamique, et pour cela, elle se perfectionne et se renouvelle toujours. Lidentit culturelle senrichie au contact des traditions dautres groupes. Ce rapport dialectique, dchange dides et dexpriences, permet la croissance et la comprhension rciproques. linstar de la diversit et des patrimoines intangibles, lUNESCO (2002) recommande la communaut internationale la prservation et la protection de lidentit de chaque peuple, spcialement dans le cas des minorits dmographiques et culturelles. La recommandation est ncessaire: les patrimoines et les identits souffrent de terribles pressions de la part des idologies et des cultures dominantes, reprsentes par les mass-media, les systmes ducatifs, les crdos religieux et les politiques sociales et conomiques, lesquelles reprsentent, gnralement, les penses et les langues euro-amricaines. Ces pressions ont comme rsultat le phnomne de lacculturation, labandon progressif de a propre culture ou dune grande partie de celle-ci et ladoption des structures majoritaires. En plus des pertes identitaires alarmantes, lhomognisation qui en rsulte menace la diversit humaine naturelle et anantit les histoires minimes, lesquelles font partie du patrimoine universel. Partie 4. Diversit et individualit

    "Lunit du genre humain sexprime dans la diversit de ses cultures" Franz Boas (Anthropologue amricain, 1858-1942)

    La culture acquiert des formes diverses travers les temps et lespace. Cette diversit se manifeste par la pluralit et loriginalit des traits qui caractrisent les groupes et les socits humaines. La surface de la plante hberge aujourdhui une infinit de communauts, qui exhibent des facettes uniques, qui les convertissent prcisment en ce quelles sont. Elles ont des formes distinctes daborder les problmes, des paroles distinctes pour un mme concept, des images distinctes pour une mme croyance, des rythmes et des

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    sons distincts pour exprimer un mme sentiment.. Ces communauts construisent un panorama compos dune infinit de morceaux, certainement variables en leur forme, mais identiques aux trfonds de leur contenu. Larticle 1 de la Dclaration Universelle sur la Diversit Culturelle (DUDC) (UNESCO, 2002) propose que celle-ci doit "tre reconnue et affirme au bnfice des gnrations prsentes et des gnrations futures", car elle est une "source dchanges, dinnovation et de crativit", en tant "pour le genre humain, aussi ncessaire qu'est la biodiversit dans l'ordre du vivant". Le dveloppement dune diversit crative exige la pleine ralisation des droits culturels, tel que dfinis par larticle 17 de la Dclaration Universelle des Droits de lHomme (ONU, 1948) et par les articles 13 et 15 du Pacte International relatif aux Droits conomiques, Sociaux et Culturels (ONU, 1966). Dans ce sens, les politiques nationales (promues, ncessairement, par des idologies pluralistes) doivent tre propices aux changes culturels et au dveloppement, doivent augmenter les possibilits dlection tous les citoyens, doivent garantir la libre diffusion des ides et des oeuvres, et doivent crer des conditions adquates pour la production et la circulation des biens et des services culturels diversifis (DUDC, art. 2, 3, 5 et 9). Il est vident que cette grande mosaque se compose dun ensemble htrogne dlments qui affiche une originalit absolue lintrieur de ses individualits. En effet, chaque membre dun groupe porte lhritage de sa communaut en lui-mme, tout en lexprimant dune faon unique par ses croyances, ses capacits et ses actions. Il y a autant de cultures quil y a dhabitants dans le monde, et chaque personne adapte son hritage sa manire. Cette individualisation incite lUNESCO dfinir les "Trsors Humains Vivants" (UNESCO, 2003b), comme tant des personnes uniques qui incarnent parfaitement les habilets et les techniques ncessaires la manifestation de certains aspects de la vie culturelle dun peuple et la subsistance de son patrimoine. Partie 5. Bibliothques

    "Le livre est la lumire du coeur, le miroir du corps" Codex Miscelaneus, texte du sicle XI

    Le Manifeste de lIFLA/UNESCO sur la Bibliothque publique (UNESCO, 1994) proclame la confiance que la communaut internationale accorde cette catgorie dunit dinformation. Elle est une "force vivante au service de lducation, de la culture et de linformation et un moyen essentiel de susciter la paix et de contribuer au bien-tre spirituel parmi les hommes et les femmes". Le Manifeste fait ressortir, entre autres, les missions suivantes pour les bibliothques. Contribuer faire connatre le patrimoine culturel et apprcier les arts, le progrs

    scientifique et linnovation (point 5). Donner accs aux expressions culturelles de tous les arts du spectacle (point 6). Encourager le dialogue interculturel et favoriser la diversit culturelle (point 7). Soutenir la tradition orale (point 8).

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    Il existe, donc, sur le plan international la volont de convertir la bibliothque publique en un espace de rcupration et de diffusion des savoirs, qui inclut les plus traditionnels ou ceux qui ont t oublis par leurs caractristiques (par exemple, la tradition orale). De mme, le Manifeste dsire rcuprer et propager les formes dexpression de tous les peuples, cherchant prserver la diversit culturelle et, travers sa reconnaissance et sa diffusion, obtenir une plus grande comprhension et acceptation parmi les diffrentes cultures. Ce nest qu partir de matriaux riches et varis, que lon peut instaurer un dialogue interculturel prometteur et lexistence pacifique et solidaire de socits multiculturelles et plurilingues. Les associations (inter)nationales comme IFLA et ALA- dirigent leurs travaux de recherche vers le dveloppement de modles pratiques, pour que ces ides deviennent ralit. Au-del de la sauvegarde de la connaissance humaine, le Manifeste de lIFLA/UNESCO met laccent sur une thmatique rcurrente: la capacit des bibliothques crer des socits informes et libres. Ceci implique la prise de dcisions indpendante, laccs libre au savoir, lexpression des ides sans restriction et la participation constructive et dmocratique dans le processus social. En fin de compte, il en va de la prosprit et du progrs intellectuel de tous les groupes humains. Une socit peut envisager et russir un dveloppement viable, gal et juste en se basant sur la connaissance de sa propre culture et de son histoire, de ses caractristiques identitaires et de celles des peuples que lentourent. Partie 6. Une conclusion en quelque sorte

    "Jai toujours imagin le Paradis comme une espce de bibliothque" Jorge Luis Borges (crivain et pote argentin, 1899-1986)

    La bibliothque publique doit surmonter les frontires que lui impose la culture dominante, mdiatique, uniforme et homogne, dpouille des particularits qui pouvaient lui transmettre une certaine identit, valeur ou richesse. En tant quinstitution culturelle ddie linformation et lducation, la bibliothque publique doit offrir sa communaut dusagers le plus grand nombre possible doptions: un grand choix de possibilits par lesquelles se font entendre toutes les voix, la sienne ancestrale, traditionnelle ou moderne- et les voix trangres. Ainsi, elle doit inclure les "autres", soit les secteurs sociaux qui, pour une raison ou une autre, ont t exclus ou oublis: paysans, peuples autochtones, homosexuels, malades, personnes ges, femmes, enfants, secteurs politiques... La bibliothque se doit dtre libre. Et, dans cette libert, sans censure, tabou, honte ou autre considration, elle doit tendre ses services au-del des rayons et des murs, pour tre prsente dans les salles de classe, dans les maisons, dans les centres communautaires... Elle ne doit pas sisoler artificiellement derrire des boucliers virtuels. Elle ne doit pas rserver ses collections et ses services seulement certains usagers, car les ressources quelle gre -soit les connaissances humaines- est le patrimoine et lhritage communs toute lhumanit et, comme tel, est accessible qui que ce soit abstraction faite de sa condition sociale. La bibliothque doit tout prix ouvrir des rseaux qui facilitent la rcupration et la diffusion de lhritage culturel de sa communaut. Donc, ds lenregistrement de livres sonores qui concrtisent le miracle de la tradition orale jusqu la revitalisation du travail

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    des narrateurs, qui sont en quelque sorte de vrais "livres vivants", toute mesure et activit sont dignes dloges si elles puisent dans limagination russissent atteindre les objectifs prvus. La bibliothque doit fournir les outils pour recouvrer, capturer, perptuer et divulguer les savoirs populaires et traditionnels. Elle doit faciliter lusage et lapprentissage, selon le cas, des ressources pour que la communaut tout entire puisse en profiter. Enfin, elle doit uvrer lalphabtisation (pluriel, multilingue) de sa communaut et lducation et la socialisation des enfants. Le patrimoine culturel immatriel ou intangible est lun des biens humains les plus apprcis, mme quand son importance na pas encore t totalement reconnu. Cest un hritage commun chaque personne, quimporte sa race, sa langue ou sa religion. Cest ce qui transforme une personne en ce quelle est. La bibliothque peut grer ce patrimoine. En fait, ce nest pas trs diffrent de ce quelle a toujours fait depuis le dbut de sont histoire, quand un admirable bibliothcaire inconnu sest mis emmagasiner et organiser de petites tablettes dargile couvertes dun enchevtrement de caractres cuniformes. Bibliographie 1. IFLA (1994). Manifeste de lIFLA/UNESCO sur la bibliothque publique [en ligne]

    [consult le 20 septembre 2007] http://www.ifla.org/VII/s8/unesco/fren.htm 2. ONU (1948). Dclaration universelle des droits de l'homme [en ligne] [consult le 20

    septembre 2007]. http://www.un.org/french/aboutun/dudh.htm 3. ONU (1966). Pacte international relatif aux droits conomiques, sociaux et culturels

    [en ligne] [consult le 20 septembre 2007] http://www.unhchr.ch/french/html/menu3/b/a_cescr_fr.htm

    4. UNESCO (1978). The Bogot Declaration. Intergovernmental Conference on Cultural Policies in Latin America and the Caribbean [en ligne] [consult le 20 septembre 2007] http://portal.unesco.org/culture/fr/ev.php-URL_ID=12763&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html

    5. UNESCO (1982). Dclaration de Mexico sur les politiques culturelles [en ligne] [consult le 20 septembre 2007] http://portal.unesco.org/culture/fr/ev.php-URL_ID=12762&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html

    6. UNESCO (1989). Recommandation sur la sauvegarde de la culture traditionnelle et populaire [en ligne] [consult le 20 septembre 2007] http://portal.unesco.org/culture/fr/ev.php-URL_ID=12779&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html

    7. UNESCO (1997). Proclamation des chefs-d'uvre [en ligne] [consult le 20 septembre 2007] http://portal.unesco.org/culture/fr/ev.php-URL_ID=2226&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html

    8. UNESCO (1998). Recommandations de la Confrence intergouvernementale sur les politiques culturelles pour le dveloppement [en ligne] [consult le 20 septembre 2007] http://portal.unesco.org/culture/fr/ev.php-URL_ID=12772&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html

    9. UNESCO (2001). Report on the preliminary study on the advisability of regulating internationally through a new standard-setting instrument, the protection of traditional

    culture and folklore [en ligne] [consult le 20 septembre 2007] http://unesdoc.unesco.org/images/0012/001225/122585e.pdf

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    10. UNESCO (2002). Dclaration universelle sur la diversit culturelle [en ligne] [consult le 20 septembre 2007] http://portal.unesco.org/culture/fr/ev.php-URL_ID=2977&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html

    11. UNESCO (2003a). Langues en danger [en ligne] [consult le 20 septembre 2007] http://portal.unesco.org/culture/fr/ev.php-URL_ID=8270&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html

    12. UNESCO (2003b). Trsors Humains Vivantes [en ligne] [consult le 20 septembre 2007] http://portal.unesco.org/culture/fr/ev.php-URL_ID=2243&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html

    1 Edgardo Civallero (Buenos Aires, 1973) est diplm en Bibliothconomie et Documentation de lUniversit Nationale de Crdoba (Argentina), la ville o il habite aujourdhui. Son expertise inclut les services bibliothcaires pour peuples indignes et communauts rurales, ainsi que la collection de traditions orales en langues minoritaires et menaces. Il a dvelopp un abondant travail de terrain (2001-2006), il a publi des livres et de nombreux textes et a donn des cours et des confrences internationales sur ces thmatiques.