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Génie génétique et médecine dentaire · L’actualité en medecine dentaire Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 108: 5/1998 531 la crête alvéolaire. La tech-nique et les moyens

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L ’ a c t u a l i t é e n m é d e c i n e d e n t a i r e

R e v M e n s S u i s s e O d o n t o s t o m a t o l , V o l 1 0 8 : 5 / 1 9 9 8 529

Les techniques génétiques appor-tent à la médecine dentaire,d’une part, un instrument de re-cherche moderne et, d’autre part,un moyen de mettre au point desthérapies d’un type nouveau. Lespossibilités d’utilisation vont dela microbiologie à l’utilisationclinique de molécules obtenuespar génie génétique en passantpar la biologie du développe-ment. Le présent article montrede quelle manière la médecinedentaire peut appliquer la tech-nique génétique et l’utiliser pourle bien des patients. Il aide égale-ment à se faire une opinion à laveille de la votation populairesur l’initiative pour la protectiongénétique.

Quels instruments devons-nous et pouvons-nous utiliserpour approfondir nos connais-sances fondamentales de labiologie de la cavité buccale,pour soigner des maladies oucomprendre leurs méca-nismes? La science biomédi-cale a toujours appliqué lestechniques les plus modernespour élucider ces problèmes.Grâce au génie génétique,nous sommes en mesure derépondre très précisément àdes questions sur des proces-sus physiologiques et patholo-giques. Les instruments decette technologie encore ré-cente inquiètent la population,ce qui est compréhensible.Cette inquiétude repose sou-vent sur une information in-complète et découle aussi par-fois d’un manque de confianceà l’égard de la recherche scien-tifique. A l’opposé, il arriveaussi que les profanes en vien-nent à croire de manière tota-lement irrationnelle que toutest possible et que l’hommesera capable de dominer la na-ture et l’esprit par simple ma-nipulation génétique. A mon

avis, l’initiative brandit unmauvais argument pour reje-ter les sciences biomédicalesdans la mesure où elle souhai-terait enlever à ces sciencesleur instrument de travail leplus moderne et le plus puis-sant. C’est comme si, dans uncabinet dentaire, on disposaitd’une unité avec laquelle il neserait pas possible de faire destraitements de racines ou destraitements parodontaux. Grâ-ce aux progrès scientifiques, lamédecine dentaire moderne alargement contribué à amélio-rer l’état de la santé buccale dela population au cours de cesdernières décennies. Elle estdevenue un élément indisso-ciable de l’art dentaire où leconcours des sciences natu-relles et des sciences hu-maines sert à soigner nos pa-tients.Afin de pouvoir contribuer audébat sur l’initiative pour laprotection génétique enconnaissance de cause, repre-nons tout d’abord les défini-tions de quelques notions fré-quemment utilisées:■ Génie génétique: science etensemble des méthodes por-tant sur la caractérisation etl’isolation de matériel géné-tique.

■ Technique génétique: en-semble de méthodes dévelop-pées à partir de la biologie mo-léculaire pour mettre enpratique les connaissances ac-quises en génie génétique. Latechnique génétique permetd’identifier des gènes, de lesisoler, de les modifier ou de lesrecombiner ainsi que de lestransférer dans d’autres orga-nismes afin qu’ils y déploientcertains effets. Des modifica-tions génétiques peuvent êtreobtenues aussi bien par destechniques génétiques que parl’élevage.■ Thérapie génique: intro-duction d’un ou de plusieursgènes intacts dans un organis-me ou modification de leursystème de régulation afin depallier un défaut génétique.On distingue entre les traite-ments somatiques et les théra-pies germinales.■ Expression du gène: trans-position de l’informationcontenue dans un gène dansle produit génétique corres-pondant, c’est-à-dire un ARNou une protéine.■ Animal transgénique: ani-mal génétiquement modifiédans le génome duquel desgènes ont été introduits grâceà une technique génétique(thérapies germinales). Cesgènes pourront être héritésdes descendants de l’animal.■ Clonage: en génétique cel-lulaire, isolation d’une celluleet forte multiplication jusqu’àobtention d’un clone cellulaire;en technique génétique,assemblage de fragments

d’ADN avec un vecteur (ADNdu plasmide, génome de virus)pour réaliser de l’ADN recom-binant. L’ADN recombinantest transféré dans la cellulehôte. Avec la multiplicationdes cellules génétiquementmodifiées apparaissent ungrand nombre de clones cellu-laires dans lesquels les frag-ments d’ADN introduits sontrépliqués et de ce fait forte-ment multipliés. Pour le clona-ge d’êtres vivants plus évolués,on essaie de placer le noyaud’une cellule spécifique (ouson ADN) dans une celluleque l’on a préalablement pri-vée de son propre noyau afinde créer un être vivant ou unorgane identique.Dans notre spécialité, l’ère dela biologie moderne a com-mencé il y a une douzained’années. Depuis, l’applicationde la biologie moléculaire cel-lulaire et de ses méthodes degénie génétique pour la re-cherche au niveau des fonc-tions et des structures buccaless’est largement répandue dansle monde entier. Il n’y a pas denuméro de notre plus impor-tante revue scientifique, leJournal of Dental Research,qui ne contienne des résultatsde recherches fondées sur desméthodes de technique géné-tique. Pour avoir une idée desprogrès de la recherche dansce domaine, considérons,d’une part, les pathogènesoraux et, d’autre part, l’hôte etses gènes.

Les gènes des pathogènesorauxLa virulence du micro-orga-nisme et la sensibilité de l’hôteconditionnent l’apparitiond’une maladie infectieuse. Lavirulence est déterminée pardes structures moléculairestelles que les fimbriae sur lessurfaces des bactéries; la sen-sibilité, elle, dépend avant toutdu système immunitaire. Lesinfections dont nous nous oc-cupons (affections des mu-queuses, de la dent ou du pa-rodonte) ne font pasexception. Les gènes qui co-dent pour des fimbriae sur

L’actualité en médecine dentaire

Génie génétique et médecine dentaire

Matthias Bickel, BerneTraduction: Julien Perrier

Expression de l’amélogénine spécifique des odontoblastesdans la dent de souris en formation

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Actinobacillus actinomycetemco-mitans et Porphyromonas gingi-valis sont clonés depuis déjàdes années. La technique gé-nétique a servi à comprendreles structures et les fonctionsmoléculaires: des gènes desfimbriae ont été notammentsupprimés ou mutés et les ef-fets de ces modifications ontété mesurés par rapport à la vi-rulence des bactéries. Grâce àla recherche fondamentale auniveau moléculaire, nous com-mençons à comprendre lescoaggrégations entre diffé-rentes bactéries (condition sinequa non de la formation de laplaque). De surcroît, noustrouvons des applications cli-niques directes du génie géné-tique sous la forme de procé-dés diagnostiques. Des sondesà ADN ou de tout petits frag-ments d’ADN sous formed’oligonucléotides permettentde démontrer la présence debactéries et de virus.Avec la ré-action de polymérisation enchaîne (PCR), des agents demaladies peuvent être identi-fiés alors que leur présence nepouvait pour ainsi dire pas êtredémontrée avec les méthodesconnues jusqu’à ce jour.

Les gènes des tissus de laboucheEn ce qui concerne l’hôte,nous sommes confrontés àune entité beaucoup pluscomplexe puisqu’il ne s’agitrien moins que du génomehumain. Pour modifier généti-quement les dents, nous de-vons au moins connaître lesgènes spécifiques qui, d’unepart, provoquent l’apparitiond’une dent, et qui, d’autre part,s’expriment lors de maladiesdu système dentaire. Le travailest immense, mais il est moti-vé par l’esprit de chercheur etl’espoir d’améliorer les possi-bilités de traitement. Ce sontsurtout les malformations etles handicaps qui stimulentfortement la recherche dans cedomaine. Au cours de ces der-nières années, nous avons ap-préhendé les premiers gènesspécifiques des dents: amélo-génine, énaméline, tuftéline et

améline. Nous constatonsavec fierté que la dent est l’undes rares organes de vertébrésdont nous commençons àcomprendre le développe-ment au niveau moléculaire.Des molécules de signalisa-tion ont été identifiées dont lafonction est de commanderles interactions séquentielleset réciproques entre l’épithé-lium dentaire et le mésenchy-me sous-jacent qui donnentnaissance à une dent. On adécouvert des facteurs detranscription qui servent àcontrôler ces cascades de si-gnaux et on a identifié dans legerme de la dent en formationun centre d’organisation quirègle vraisemblablement laforme de la dent. Quels sontalors les gènes maîtres quicommandent ces processus?Ces derniers, qui comman-dent la croissance des extré-mités ou contrôlent parexemple les programmes deformation des yeux chez lesmouches, ne sont plus un se-cret. Ce qu’il y a de fascinant,c’est que les gènes qui com-mandent la formation desyeux chez les mouches ont lemême effet chez les seiches,les souris et les hommes. Detelles découvertes ouvrent denouvelles perspectives, pourdes concepts thérapeutiquesd’un genre nouveau ou pourd’autres miracles de la nature.Les dents ne sont cependantde loin pas aussi complexesque les tissus oraux. Du pointde vue histologique, les diffé-

rents types de muqueusesprésentent plus ou moins lesmêmes types de cellules. Or,depuis que nous disposonsdes techniques génétiques,nous sommes à même denous en faire une image plusnuancée. C’est ainsi que lescellules épithéliales ou les fi-broblastes ne sont plus seule-ment considérés comme descellules tissulaires structu-relles mais aussi comme descellules possédant des com-pétences immunitaires. Ellesinteragissent directement ouindirectement, par l’intermé-diaire de molécules de signa-lisation comme les cytokineset les chémokines avec lescellules immunitaires tradi-tionnelles comme les lym-phocytes, les granulocytes etles macrophages. Pour avoirune idée de la complexité detelles interactions, nous de-vons recourir, comme toujoursen recherche scientifique, àdes modèles simplifiéscomme par exemple descultures de cellules.Avec de tels modèles, legénie génétique est enmesure d’activer ou dedésactiver certainsgènes, de renforcer oude réprimer leur fonction. Acet effet, on introduit ces gènesdans des organismes étrangersafin de les étudier dans un en-vironnement biologique. L’ac-tion d’un gène peut être examinée de manière extrême-ment ciblée dans des animauxtransgéniques.

Le génie génétique au ser-vice de la santé bucco-den-taireGageons que personne nevoudra se faire faire des dentsde Dracula! Ne serait-il ce-pendant pas souhaitable quel’on puisse induire la forma-tion contrôlée d’une dent sicette dernière manque ou siun individu l’a perdue et qu’ilen a besoin d’une nouvelle?Quoi qu’il en soit, la perspecti-ve d’une intervention dans ledéveloppement des dentsn’est pas totalement utopique.Les outils moléculaires quiservent ce type de recherchepourraient également être uti-lisés de manière thérapeu-tique. Ces découvertes molé-culaires sont déjà testées pourtraiter de petits défauts telsque des lésions dues à des ca-ries ou des poches parodon-tales osseuses. L’induction deformation secondaire de den-tine par des odontoblastespeut par exemple être provo-quée par l’application d’OP-1(osteogenic protein-1). Il y aquatre ans, cette moléculeavait été présentée à la pressesous sa forme recombinantecomme le plombage du géniegénétique.Il est possible aujourd’huid’utiliser la régénération os-seuse et tissulaire contrôléepour traiter une poche paro-dontale et pour larégénérationde

Résultat positif d’une régénération osseuse contrôlée

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la crête alvéolaire. La tech-nique et les moyens qu’elle re-quiert ont fait leur place dansles cabinets médico-dentaires.Toutefois, les mécanismes decommande moléculaire quipermettent la formation etl’adaptation fonctionnelle duparodonte et de l’os sont en-core peu connus. Le dévelop-pement et le perfectionne-ment de tels traitements sefera localement à l’aide de mo-lécules biologiques à conditionde pouvoir poursuivre la re-cherche fondamentale en ma-tière moléculaire, la reconnais-

sance des gènes qui comman-dent ces processus et lecontrôle de leur expression.Ensuite, des thérapies d’ungenre nouveau pourront êtretestées en modèle animal.Un vaste complexe très inté-ressant du point de vue biolo-gique est constitué par lesautres tissus de la cavité buc-cale comme par exemple lesmuqueuses. L’intérêt cliniqueréside ici dans le fait que lesmuqueuses sont, d’une part,les portes d’entrée des agentstout en étant des organes dedéfense immunitaire et que,

d’autre part, elles peuvent êtresujettes à des modificationspathologiques bénignes oumalignes. Dès que nous au-rons des données clinique-ment analytiques sur l’expres-sion des gènes dans ces tissus,le diagnostic moléculaire et,dans une phase ultérieure, letraitement prendront une im-portance primordiale.Ces explications illustrent clai-rement dans quelle mesure lamédecine dentaire modernepeut exploiter les procédés dugénie génétique pour la re-cherche sur les tissus de la

bouche. Les données scienti-fiques utilisées ont manifeste-ment fait leurs preuves et doi-vent continuer d’être au servicede la santé bucco-dentaire. Ilse peut qu’il y ait un retard àcombler du côté des scienceshumaines et, par là, dans l’ap-proche globale du patient. Lemédecin-dentiste est sans au-cun doute parfaitement ca-pable d’intégrer une telle ré-flexion et tous les argumentsqui l’accompagnent. Unequestion subsiste cependant:comment transmettre cesconnaissances à nos patients.

«Il faut se mettre dans la peau desparticipants au Congrès»

Jürg Prader est président du co-mité d’organisation du Congrèsde la SSO qui se tiendra cetteannée à Davos. De nombreuxorateurs réputés de Suisse et del’étranger aborderont le thèmede «La chirurgie dentaire et latraumatologie au cabinet» entrele 11 et le 13 juin. Roger D.Weill s’est entretenu avec JürgPrader à son cabinet de Davos,de sa tâche à la veille duCongrès.

Un épais classeur ainsi que lerèglement officiel du Congrèsde la SSO trône sur la tabledevant nous. Jürg Prader ne sefait pas prier et nous donneavec plaisir des informationssur tous les sujets dignes d’in-térêts; il fait également desphotocopies d’une page oul’autre de la volumineuse do-cumentation pour que cet ar-ticle comporte le plus possiblede données exactes et véri-fiées. Mais Jürg Prader n’estcertainement pas à cheval surle règlement d’une manièrebornée, même s’il semble êtretrès rationnel, à sa façon, danssa manière d’agir. Pianiste dejazz doué, il a apparemmentaussi dans le sang ce don

(créatif) de l’improvisation etune disposition à l’innovation.C’est ainsi qu’il écrit parexemple dans son message debienvenue au Congrès: «Mê-me en matière de tourisme, nepas progresser signifie reculer,et cela s’applique aussi ici où ilfaut savoir innover pour pou-voir toujours offrir aux invitésdes choses nouvelles en plusdes anciennes qui ont déjà faitleur preuve.»

positions de toutes sortes, maisseulement tous les trois ans,«peu importe que le thèmed’une exposition enrichisse ounon le Congrès» mentionneégalement Prader dans sonmessage de bienvenue. Le Pré-sident du comité d’organisationne mâche pas ses mots et re-commande que l’on réfléchissesérieusement à cette disposi-tion. Il aurait pour sa part trouvé«sympathique» d’inaugurer leCongrès par une exposition in-téressante la veille du jour despremiers exposés scientifiques.«Il ne faut pas oublier que noscollègues romands vont devoirinvestir beaucoup de tempspour faire le voyage jusqu’à Da-vos qui est pour le moinsquelque peu excentré, et c’estpourquoi nous voulions absolu-ment proposer quelque chosede particulier», déclare Prader.

Un éventail d’intérêts trèslargeLa médecine dentaire n’est quel’un des nombreux domainesauxquels Prader s’intéresse,comme par exemple notam-ment les promenades à skisdont il fût question le jour denotre rencontre. Angela, sonépouse, dirige le Musée despoupées et des jouets à la Pro-menade de Davos, dans la mai-son «Fortuna» où se trouveégalement le cabinet dentaire.L’organisation en général – eten l’occurrence celle du

«Réexaminer à un accord» Il y a sept ans que la caravane dela SSO a passé pour la dernièrefois dans la vallée de Landwas-ser. Et à l’époque, c’est Praderqui avait eu pour la premièrefois la haute-main sur l’organi-sation. En marge du Congrès(dont le thème était: La chirur-gie dentaire), il avait alors été enmesure de présenter aux parti-cipants de la SSO, sous formed’attraction spéciale, une expo-sition d’ordinateurs très com-plète à laquelle participaientune vingtaine de sociétés. Cetteannée, Prader aurait bien vouluà nouveau mettre sur pied uneexposition adéquate. «Le thèmedu Congrès s’y prêtait à mer-veille, et des sujets comme lamicrochirurgie, les caméras in-trabuccales, la radiologie numé-rique, les succédanés d’os, lesmembranes, les microscopesopératoires, la stérilisation ou ladésinfection auraient à coup sûrsuscité un très grand intérêt.L’industrie était elle-aussi trèsintéressée, mais...» Prader etson équipe espérait vraimentrelever le niveau du Congrès deDavos avec cette prestationsupplémentaire, car on trouvele poste «Exposition» sous lechiffre 6005 de la page des re-cettes au chapitre des prévi-sions budgétaires. L’accordcontractuel entre la SSO etl’ASICD (Association Suisse del’Industrie et du CommerceDentaire) autorise certes les ex-Dr Jürg Prader, Davos

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Congrès de la SSO – lui plaîtbeaucoup et c’est avec plaisirqu’il s’investit; mais c’est un dé-fi important ainsi qu’un hon-neur, et tout en même tempsune reconnaissance pour le tra-vail qu’il a accompli lors duCongrès de 1991. La demanded’organisation de Davos 98 aété faite il y a trois ans par UrsHerzog, le président de la SSOà l’époque. L’échéancier qui estannexé au règlement duCongrès fixe précisément quidoit faire quoi et quand (voirencadré). Pendant les 36 moisque dure la préparation, le Co-mité d’organisation qui com-prend huit personnes, travaillesurtout en coopération avec lesecrétariat de la SSO à Berne(Déroulement du Congrès), leservice de presse et d’informa-tion (Impression du program-me, mise en page, traductions),ainsi qu’avec la Commissionscientifique du Congrès (CS).Comme l’équipe d’organisationétait déjà très bien rodée, il n’apas été nécessaire d’organiserbeaucoup de réunions de tra-vail. De plus, toutes les réserva-

tions de chambres d’hôtel sonteffectuées par les services spé-cialisés de «Davos Tourisme».«Par rapport à 1991, les voies deservice sont aujourd’hui mal-heureusement beaucoup pluslongues; il y a sept ans parexemple, nous étions respon-sables nous-mêmes de la créa-tion et de l’impression del’avant-programme et du pro-gramme principal. Mais cettefois, nous n’avons pu que choi-sir une couleur supplémentaireet sélectionner un graphiqueparmi les deux proposés pour lapage de couverture», regrettePrader. Toutefois, il fait égale-ment preuve de compréhen-sion à l’égard de cette tendance,car depuis le Congrès de l’an-née dernière à Interlaken, laSSO entend donner une imagehomogène; la «corporate iden-tity» limite donc la liberté demanœuvre individuelle.

Viva la GrischaMais Prader ne tient cependantpas être original à n’importequel prix. Pour lui, ce sont lesbesoins et le confort des partici-

pants au Congrès qui sont leplus importants. Ainsi il y a uneannée à Interlaken, où il étaitl’invité de la SSO au titre d’organisateur du prochainCongrès, il a passé son temps ànoircir son bloc-note avec tousles points forts, mais aussi lesquelques faiblesses qu’il a re-marquées. On devra donc cetteannée à son œil exercé – maiségalement comme il insiste lui-même à la formidable infra-structure en matière de congrèsdisponible à Davos – que lesanimateurs ne doivent plus sedévisser la tête pour jeter unoeil sur les dias projetés, toutsimplement parce que leur pla-ce entre le public et les orateursa été légèrement modifiée. Oubien, comme la scène de Davosest plus profonde qu’ailleurs, lesconférenciers pourront plus fa-cilement commenter leurs illus-trations depuis l’estrade avecleur baguette. «Pour qu’uncongrès soit organisé avec suc-cès, il faut se mettre à la placedes participants, et penser éga-lement à toutes les aspects se-condaires», explique Prader. Enplus des membres du Comitéd’organisation, les épouses ain-si que toutes les assistantesdentaires de Davos sont égale-ment chargées de certainestâches. Selon l’état le plus ré-

cent des inscriptions, les orga-nisateurs attendent environ1000 congressistes de toute laSuisse. «Je serais très heureuxde pouvoir les accueillir ici àDavos dans les quatre languesnationales», annonce le Prési-dent du Comité d’organisation.Alors: Vive la SSO, viva la Gri-scha!

Davos: Le comitéd’organisationDr. Jürg Prader, présidentDr. Urs Florin, financesDr. Matthias Keller,orateursDr. Bruno Mazenauer,expositionsDr. Elisabeth Lietha,évenémentsDr. Marco Montanari,sponsoringDr. Christoph Taufenecker,personnel auxiliaire,assistantes dentairesDr.Thomas Spielmann, gra-phiques, programmes, bureauHelen Frei, secrétariat du congrès/réservation d’hôtel,Davos Tourismus, Prome-nade 67, 7270 Davos Platz,Tel. 081 415 21 63,Fax 081 415 21 01E-Mail: [email protected]

Le programme des accompagnants, quelle que soit la météo.Le climat de montagne de Davos est assez imprévisible, surtout audébut du mois de juin. Il faut donc s’attendre à tout. C’est pourquoi,le Comité d’organisation propose des variantes «beau temps» et«mauvais temps» dans cet important programme social :

Jeudi 11 juin – par beau tempsPromenade en calèche et pique-nique

Jeudi 11 juin, en cas de mauvais tempsSéminaire sur le vin «Vinikus», ou visite de l’élevage de saumons Ehrat

Vendredi 12 juin – par beau temps:Visite de la fromagerie de Clavadeleralp et petite collation

Vendredi 12 juin – en cas de mauvais tempsVisite guidée de l’Institut de recherche pour l’étude de la neige et des avalanches

Jeudi 11 juin et vendredi 12 juin – par n’importe quel tempsVisite guidée du Musée Kirchner ou du Musée des poupées etdes jouets.

Le Musée Kirchner abrite la plus grande collection du monde des re-présentants les plus célèbres de l’expressionnisme allemand.Le Musée privé des poupées et des jouets présente notamment unemaquette du sanatorium «Berghof» dont il est question dans le ro-man «La montagne magique» de Thomas Mann.

Extrait de l’échéancier de planification du Comité d’organisation:

Quand faut-il faire quoi!

33 mois avant le début du CongrèsRéservation des locaux, formation du Comité d’organisation, réservation des interprètes,réservation des équipements de traduction.

10 mois avant le début du CongrèsProgramme général et budget du Congrès.

8 mois avant le début du CongrèsPrécontrats sur les équipements, les projections,la sonorisation, et les installations de traduction simultanée, etc.

5 mois avant le début du CongrèsEnvoi des invitations aux membres de la SSO,ainsi qu’aux orateurs.

3 mois avant le début du CongrèsEnvoi du programme général.

4 mois après le CongrèsRemise des comptes et de la documentation du Congrès.

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Les contacts sont l’alpha et l’oméga du Président de la CS

Marc Baumann a présidé pen-dant 15 ans la Commissionscientifique pour le Congrès (CS)qui est responsable du choix duthème du Congrès de la SSO. Ro-ger D. Weill s’est entretenu avecMarc Baumann qui abandonne-ra sa fonction à Davos.

Lundi, jour du Sechseläuten àZurich. C’est dans une ambian-ce de bonne humeur et un cabi-net parfaitement tenu que MarcBaumann reçoit au cours del’après-midi le visiteur qui veuten savoir plus sur la CS.«Le jour avant l’assemblée géné-rale de la SSO, la Commissionscientifique propose une sélec-tion de deux ou trois thèmesparmi lesquels les membreschoisissent par voie de scrutincelui qu’ils aimeraient voir traiterdeux ans plus tard», explique ledentiste originaire de Lucerneen évoquant la procédure.

Une année «en avance»Mais comment les thèmes pro-posés à l’assemblée sont-ils sélectionnés? La CS passed’abord en revue les sujets spé-cialisés qui ont été traités lors decongrès précédents et qui pour-raient être à nouveau d’actuali-té, ainsi que ceux qui sont im-portants pour les dentistes.C’est ainsi par exemple quedans les années 80, lesmembres de la SSO ont voté enfaveur du thème «La médecineempirique», car beaucoup dedentistes voulaient en savoirplus sur ce domaine qui étaitalors très à la mode. En autom-ne – c’est-à-dire une année etdemie avant le congrès –, lacommission qui est composéede huit personnes se réunitpour établir le programme enfonction des éléments dont elledispose. On décide égalementqui seront les orateurs. Et là, cesont surtout les membres de lacommission qui connaissentbien le thème retenu pour lecongrès qui sont mis à contri-bution.

Vers la fin de l’automne, il fautenvoyer les invitations aux ora-teurs, et enfin au printemps –soit plus d’une année avant lecongrès – le programme défini-tif peut enfin être établi. Puis,c’est en été que les orateurs re-çoivent un courrier du présidentde la commission scientifiqueles priant de lui communiquerle titre de leur exposé. SelonBaumann, il est alors souventnécessaire à ce moment-là queles orateurs discutent entre euxet se consultent pour éviter quedes thèmes ne se recoupent lorsdu congrès.

Pas difficile de trouver desorateursC’est avec une certaine satisfac-tion que Baumann constatequ’en général les personnes ap-prochées acceptent très volon-tiers l’invitation à présenter unsujet devant l’audience impor-tante du congrès de la SSO. Ilexiste certes un certain nombrede «globetrotter» qui préfèrentun auditoire international, maisà l’inverse les orateurs étrangersréagissent avec enthousiasmelorsqu’ils recoivent une deman-de d’intervention de la commis-sion scientifique. Grâce aux ex-cellentes qualifications desorateurs, Baumann ne se faitaucun souci quant au maintiendu très bon niveau du congrèsde la SSO.Bien sûr, il arrive éga-lement parfois que des per-sonnes qui n’ont pas été

contactées s’adressent sponta-nément à la commission et nesoient alors pas très contentesde ne pas pouvoir exposer leursujet devant le congrès.Mais nous voulions aussi savoirsi le président de la commissionscientifique estimait qu’il étaitvraiment possible de trans-mettre des connaissances tech-niques à chaque dentiste aucours d’une manifestation del’ampleur de celle du congrèsde la SSO. «Il est vrai que cer-tains ont exprimé le souhait quel’on organise des réunions pa-rallèles avec une plus petite par-ticipation», admet Baumannqui ajoute que «le congrès est etdoit rester une précieuse aide àl’information qui fournit àchaque dentiste une vue d’en-semble équilibrée sur le thèmedu congrès. Et celui qui veut ap-pronfondir ses connaissancesdispose aujourd’hui d’un choixassez grand de possibilités deformation continue pour ac-quérir plus tard le know-howpratique.»

Le bon contact de BaumannAprès Davos, Baumann pourrajeter un regard rétrospectif sur20 ans d’activités bien remplisà la commission scientifique,dont 15 en tant que président.Il a toujours été surpris que lesmembres de la SSO choisis-saient invariablement un autrethème que celui qui avait lapréférence interne de la com-mission. Mais il n’y a jamais eude tentatives par un grouped’intérêts quelconque d’impo-ser un sujet. L’important pourlui, c’est le bon contact avec lesdoyens des universités et avecles praticiens.Un contact dont il a très cer-tainement disposé: il a passéson propédeutique en méde-cine à Fribourg, puis a obtenuson diplôme et son titre demédecin à Berne. Après deuxans comme assistant dans uncabinet privé, il est alors passéà l’institut dentaire de l’uni-versité de Zurich. Et, c’est à 41ans qu’il a ouvert son proprecabinet.

Commission scientifiquepour le congrès (CS)

Dr. Marc Baumann,Zurich (Président)PD Dr Christian Besimo, BâleProf. Ejvind Budtz-Jörgensen, GenèveDr Daniel Chappuis,LausanneDr Markus Germann,ZurichProf. Peter Hotz, BerneDr Dan Kraus, LuganoDr Michel Perrier, Lausanne

LIVRES

Enfants

Grohmann A:Dragon teeth and parrotbeaks. Even creaturesbrush their teeth. Quintessence Publishing, 1997.ISBN 0-86715-339-3

Traduit de l’allemand en an-glais, ce petit livre cartonné etillustré façon naïve s’adresseaux enfants entre 3 et 8 ans.C’est sans doute un excellentmoyen d’éducation en ma- tière d’hygiène bucco-dentairepuisqu’il le fait d’une manière àla fois répétée, variée et imagi-native. Un dragon, un chien,un lapin, un crocodile, un ourset d’autres animaux nouscontent chacun un court épiso-

de en rapport avec le brossage.Très simple à lire et amusant àregarder, voilà de quoi occuperune place méritée dans les fa-milles et les salles d’attente.

Michel Perrier, Lausanne

Implants

Engelman M J:Décisions cliniques etplans de traitement en ostéo-intégration. FF 535, 220 pp., 272 ill., cou-verture cartonnée et reliure spi-rale. Quintessence Paris (1998).ISBN 1-912550-01-7

L’objectif de ce manuel réaliséà la fois sous forme de guideet de check-list, est d’aider le

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L ’ a c t u a l i t é e n m é d e c i n e d e n t a i r e

médecin-dentiste à évaluer età planifier une thérapie d’os-téointégration en rappelanttous les facteurs liés aux indi-cations qui s’intègrent au pa-tient dans sa globalité. Leprocessus décisionnel com-prend des critères comme laqualité et la quantité osseuse,les habitudes parafonc-tionnelles, l’occlusion, etc.Les patients peuvent être uni-tairement, partiellement oucomplètement édentés. Dansle cas d’une édentation uni-taire par exemple, il convientd’apprécier des paramètrescomme le problème de ladent manquante sur le planesthétique et fonctionnel,l’environnement parodontal,le risque du développementde caries, le risque lié auxmigrations consécutives àl’édentation unitaire. Les op-tions thérapeutiques sontprésentées à l’aide de sché-mas avec leurs avantages etleurs inconvénients: prothèsefixe collée, prothèse fixe clas-sique, prothèse amovible,dent implanto-portée, ortho-dontie.L’éducation des patients sus-ceptibles de porter des im-plants est décisive. Une infor-mation adéquate comprenddes modèles d’étude et de dé-monstration, des exemplesphotographiques de cas déjàtraités, des éclaircissementssur les différentes phases thé-rapeutiques. L’auteur présen-te quelques exemples de let-tres d’information aux patientss’appliquant aux différents ty-pes de traitement.La décision thérapeutique etla planification font appel àune analyse rigoureuse desproblèmes individuels prop-res à un patient qui vont con-tribuer à se porter sur unchoix. L’ensemble de cesopérations figure sur des or-ganigrammes. Par la suite,chaque situation thérapeu-tique fait l’objet d’une analysegénérale et d’une présenta-tion de cas détaillée: édenta-tions unitaires, partiellessupérieures et inférieures,qu’elles soient antérieures ou

dentisterie restauratrice avecles accidents intéressant laprothèse fixe, l’endodontie, latraumatologie chez l’adulte etchez l’enfant, les soins ur-gents intéressant les prothè-ses amovibles partielles oucomplètes, la muqueuse buc-cale, les articulations tem-poro-mandibulaires.Le chapitre consacré à la chir-urgie orale comprend la priseen charge et le traitement deshémorragies postopératoires,des alvéolites, des communi-cations bucco-sinusiennes,des lésions nerveuses, des in-fections bucco-dentaires, desemphysèmes, des blessuresdes muqueuses et des fractu-res osseuses.Très pratique à consulter, cemanuel intéresse tout pratici-en soucieux d’optimiser sescapacités diagnostiques etthérapeutiques en situationd’urgence.

Michel Perrier, Lausanne

REVUES

Verre ionomère

Nicholson J W & Croll T P:Glass-ionomer cements inrestorative dentistry. Quintess Intern 28,11:705–714,1997

Il subsiste une certaine confu-sion dans ce qu’il faut appelerun ciment au verre ionomère(VIO). Ce terme ne devraits’appliquer qu’à un matériauqui comprend une réactionacidobasique au cours de saprise, l’acide étant constituépar un polymère hydrosolubleet la base par un verre spécial.Les matériaux dits verre iono-mère photopolymérisants sontessentiellement des compo-sites qui contiennent le fluo-roaluminosilicate d’un verreionomère conventionnel. Ils

sont pourtant dépourvus despropriétés adhésives des VIO,ne libèrent que peu de fluor etsubissent une contraction lorsde la polymérisation.D’autres matériaux génèrentaussi cette confusion. Ils poly-mérisent et sont constitués derésines modifiées par l’inclu-sion de groupes acides et departicules de verre (Dyract,Compoglass, Hytac). Ces ma-tériaux présentent d’inté-ressantes propriétés mais nesauraient être assimilés à desverres ionomères. Les fabri-cants les ont ainsi baptisés«compomères». Or ce terme adéjà été attribué à des maté-riaux hybrides contenant unerésine, un verre ionomère dontla prise est partiellement assu-rée par une réaction acide-ba-se.

postérieures, édentations to-tales maxillaires et mandibu-laires.Traduit de l’anglais par Fran-cien Liger, ce guide pratique àconsulter a été conçu sur labase de questions fréquem-ment posées lors de cours deformation. Il permet de clari-fier certaines confusions deconcepts. Les points qu’ilsoulève facilitent démarchedécisionnelle du praticien.

Michel Perrier, Lausanne

Urgences

Terézhalmy G T & Batizy L G: Urgent care in thedental office: an essentialhandbook. 250 pp., 120 ill., couverturecartonnée et reliure spirale;Quintessence International(1998). ISBN 0-86715-323-7

Le voici enfin, en un seul ou-vrage, l’anxiolytique du servi-ce d’urgence au cabinet den-taire, le livre de recettes sur le«Que faire quand...?», l’aide-mémoire du step-by-step ensituation inattendue.Chaque médecin-dentistedoit être entraîné et préparé àprendre en mains les situati-ons d’urgence, aussi variéessoient-elles, du diagnostic autraitement. Or l’expériencemontre que ces aptitudespeuvent être perdues si ellesne sont pas régulièrement mi-ses en pratique.La situation d’urgence la plusfréquente reste associée à ladouleur. Mais le médecin-dentiste risque aussi de devoirfaire face à des urgences allantd’un simple paramètreesthétique à une situation oùla vie d’un patient peut êtremise en danger.L’urgence survient souventd’une manière inattenduependant les heures de consul-tation. Quelle que soit sa na-ture, son caractère imprévisi-ble met en jeu les qualitésprofessionnelles et humainesdu thérapeute. L’évaluationd’un patient et la reconnais-sance des problèmes présents

ou potentiels s’imposent dansla mise en œuvre d’un traite-ment adéquat. La qualité dessoins dépendra ainsi d’undiagnostic correct, du plan detraitement, de l’exécution d’une thérapie adaptée et demesures de prévention.Vingt auteurs ont participé àla réalisation de cet ouvragerésolument axé sur la pra-tique qui se consulte commeun outil de référence diagnos-tique et thérapeutique.Ce catalogue des situationsd’urgences débute par unrappel des mesures de réani-mation. Avant toute chose, lemédecin-dentiste doit êtrecapable de gérer une situati-on d’urgence médicale par laconnaissance des mesures debase de réanimation au cabi-net dentaire.Les chapitres suivants pré-sentent les situations d’ur-gences qui ont pour cause lesaffections parodontales, la

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Les VIO appartiennent à laclasse des ciments acido-ba-siques. L’eau s’incorpore aumatériau lors de la prise. Ellejoue le rôle de solvant etd’hydratant, constitue l’undes produits de réaction etréduit la rigidité de la structu-re polymérisée.La résistance et la durabilitédes verres ionomères a étéaméliorée en incluant defines particules d’alliage d’ar-gent par fusion aux particulesde verre.Les VIO sont sensibles à l’hu-midité dans les premiersstades qui suivent leur inser-tion et il est alors recomman-dé de les enduire de vernis oude résine intermédiaire. Ilssont légèrement solublesdans les fluides buccaux.Leur propriété de se lier à ladentine et à l’émail leurouvre un éventail plus larged’indications d’utilisation.Leur biocompatibilité lesrend utilisables sans avoir re-cours à un fond de protectiondans des cavités proches dela pulpe.Les premiers VIO étaientplus difficiles à manipuler etleurs indications se limitaientsouvent à des restaurationsprovisoires ou à des traite-ments chez des patients pré-sentant une propension trèsélevée à la carie. Les VIO descellement avaient plus desuccès, en grande partie enraison de leurs propriétés ca-riostatiques.Les VIO renforcés à l’argentont connu un grand succèsen particulier en pédodontie.Les compomères sont photo-polymérisables. Leurs indica-tions cliniques restent pro-metteuses car ils présententde bons scores d’adaptation,d’adhésion, de libération defluor et d’esthétique. Leur ré-sistance aux fractures est plusélevée que celle des VIO et ilssont utilisés dans les restau-rations des dents lactéales etpermanentes.L’utilisation de compomèresautopolymérisants est enpleine expansion. Ils sont fa-ciles à utiliser et ne causent

pas de sensibilité dentinaireparticulière après un scelle-ment. La libération de fluorest significative et ils présen-tent aussi de bons scores derésistance à la compression etaux contraintes mécaniques.Ils constituent un matériaude choix dans le scellementde couronnes inox, de garde-places et de bagues ortho-dontiques chez l’enfant.En tenant compte de résul-tats à long terme favorables,les nouveaux compomèresdevraient jouer un rôle plusprépondérant encore à l’ave-nir. Si leur résistance peut dé-passer 6 à 8 ans dans les res-taurations de classe II, ilsdevraient remplacer l’amal-game dans ce type de traite-ment et même intervenirdans le scellement en prothè-se fixe.Il serait pourtant hâtif deconclure que les VIO sont envoie d’être obsolètes. Cesmatériaux offrent en effet denouvelles perspectives. LeKetac-Molar (ESPE) et le Fu-ji IX (GC) dont la prise s’ef-fectue par simple réaction deneutralisation peuvent riva-liser et même dépasser lescompomères. Leur prise estrapide, la sensibilité initiale àl’humidité considérablementréduite et la solubilité auxfluides buccaux négligeable.Ces résultats ont pu être ob-tenus en modifiant la di-mension des particules etleur distribution pour accélé-rer le temps de prise. De telsdéveloppements devraientintéresser les pays du tiers-monde où l’électricité est ra-re et les équipements rudi-mentaires. L’inclusion departicules d’argent autre-ment que par fusion avec leverre (cermet) augmente lespropriétés physiques et la ra-dioopacité des produits (Mi-racle Mix de GC et Hi-Densede Shofu).Les VIO autopolymérisantsprésentent aussi des pro-priétés d’ostéointégration ettrouveront une applicationen chirurgie reconstructrice.

Michel Perrier, Lausanne

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Controllo dell’infezione

Asa R: Germ warfare. CDS Review 90 (5): 12–19,1997

Soprattutto in questo momen-to di notevole preoccupazioneper la possibilità di trasmissio-ne di malattie infettive resta dipreminente attualità la do-manda quale livello di asepsisia sufficiente per uno studioodontoiatrico. Negli Stati Uni-ti, dove ricordiamo che i denti-sti sono sottoposti per imposi-zione statale ad una disciplinadi igiene di studio piuttostopesante, questo problema èoggetto di continue discussio-ni e polemiche. È evidente,come sottolinea l’A. di questoarticolo, che una cosa è intro-durre misure d’igiene nel pro-prio studio perchè convintidella loro efficacia e della loronecessità ed un conto per pau-ra di complicazioni legali o perpaura delle multe dell’OSHA(l’organismo statale america-no preposto al controllo dellecondizioni d’igiene degli studiodontoiatrici). Riassumiamoqui i punti salienti di un dibat-tito a distanza sull’efficaciadelle cosiddette precauzioniuniversali (universal precau-tions) che contrappone due trai protagonisti più profilati dellascena odontoiatrica americanasul tema in questione, la dot-toressa Rella Christensen,PhD in microbiologia, direttri-ce della Clinical Research As-sociates (un’organizzazionenon-profit privata molto notache testa prodotti d’uso odon-toiatrico in condizioni di labo-ratorio ed di clinica) e il pro-fessor John Molinari, direttoredel reparto di scienze biome-diche dell’università di Detroite già consulente dell’Ameri-can Dental Association sul

controllo delle malattie infetti-ve. Molinari è convinto chel’introduzione di queste misu-re precauzionali universali ab-bia avuto un impatto pesante esufficiente sullo stato igienicodegli studi odontoiatrici statu-nitesi. Egli afferma che «daquando la professione odon-toiatrica ha adottato questemisure precauzionali, non èstato ancora registrato un casodi epatite B riconducibile aduno studio dentario».D’altra opinione è la Christen-sen, che sulla base di molte-plici tests eseguiti sui prodottiusati per queste misure pre-cauzionali (guanti, maschere,disinfettanti di superficie,ecc.), è dell’opinione che tantorimane ancora da fare. Lamaggior parte di questi pro-dotti non si è rivelata all’altez-za di quanto promettono iproduttori: per esempio lamaggior parte dei disinfettantidi superficie non hanno un’a-zione sufficiente per soppri-mere i batteri della tubercolosied i virus della polio, e moltemaschere non filtrano a suffi-cienza le particelle aeree. Perquanto concerne in particolarei disinfettanti di superficie, laDr Christensen rileva che pa-recchi sono molto efficaci nelladistruzione di determinati mi-crorganismi e inefficienti con-tro altri, cioè mancano diquell’«universalità» richiesta aidisinfettanti d’uso odontoia-trico. Ella rimprovera in parti-colare all’EPA (l’Environmen-tal Protection Agency) di«registrare» in maniera gene-rica i prodotti di disinfezionecome disinfettanti: il consu-matore (per es. il dentista)d’altro lato suppone che tutti iprodotti registrati come disin-fettanti sopprimano in manie-ra rapida e completa tutti i mi-crorganismi. Anche il sigillo di

qualità dell’ADA non migliorail quadro. «La designazionemisure precauzionali univer-sali è fondamentalmente unafarsa». afferma la Dr Christen-sen. L’ADA non vuole assu-mersi la responsabilità di te-stare i materiali e basa ilproprio giudizio sul materialesottopostole dalle case pro-duttrici. Purtroppo la maggiorparte della ricerca concernenteun determinato prodotto èstata finanziata dalla stessa ca-sa produttrice per cui quelladocumentazione fondamen-talmente altro non è che mate-riale di promozione. L’annoscorso la FDA ha dovuto addi-rittura intervenire in un casodove un produttore affermavache il proprio disinfettante eratalmente efficace contro la tu-bercolosi da raggiungere il li-vello della sterilizzazione!Il Dr Molinari non contesta chesulle superfici cliniche disin-fettate possano esserci ancoraagenti patogeni vivi che pos-sono essere raccolti e coltivatiin laboratorio, ma ribatte checiò non è importante. Il quesi-to fondamentale è di sapere sedopo una pulizia delle superfi-ci cliniche con un disinfettanteci sia ancora un rischio concre-to di trasmissione di malattia.Lo scopo della disinfezionesuperficiale è di ridurre la pre-senza e la concentrazione deimicrorganismi ad un livello ta-le da poter usare tali superficisenza rischio di trasmettere in-fezioni. Ciò che i dentisti e i lo-ro collaboratori fanno è fonda-mentalmente puliziameccanica: questa è in gradodi rimuovere il 95% o più deimicroorganismi e permettesuccessivamente al disinfet-tante di esplicare meglio lapropria attività. Un conto è lasterilizzazione ed un conto è ladisinfezione. È vero, continuaMolinari, che in uno studioodontoiatrico esistono moltesuperfici a rischio teorico ditrasmissione di malattie infet-tive quali ad esempio le impu-gnature dei riuniti, dei radio-grafi o delle lampade, ma ilpericolo di contagio per malat-tie particolarmente pericolose

RASSEGNA STAMPAquali ad es. il virus della polio èsolitamente presente in situa-zioni come quella ospedalieradove sulle superfici si deposi-tano grosse quantità di essu-dato o di materiali fortementecontaminati.La Dr Christensen non è affat-to d’accordo con questi puntidi vista e rimprovera a Molina-ri di appartenere ad un gruppodi esperti comodamente sedu-ti dietro un tavolo senza parte-cipare alla vita clinica. È facile,dice la Christensen, dire cheprima bisogna pulire e poi di-sinfettare. Ma chi va a puliresuperfici che sono state grave-mente contaminate senzaaverle dapprima disinfettate?Dapprima si sparge il disinfet-tante e poi si passa alla pulizia.Meglio sarebbe poter effettua-re entrambe le cose contem-poraneamente. Ma per fare ciòè evidentemente necessariopoter disporre di disinfettantiche lo permettano. E qui cascal’asino, sostiene la Dr Chri-stensen, perché né le indica-zioni dell’EPA che quelle del-l’ADA permettono diselezionare questi prodotti.Noi sappiamo, continua la Dr

Christensen, che le cosiddetteprecauzioni universali (disin-fettanti e barriere) sono effica-ci, poichè lavoriamo giornal-mente (in un laboratorio dibatteriologia, n.d.r.) con batte-ri concentrati e virulenti e nonrimaniamo contagiati. Masappiamo pure che sul merca-to sono in vendita parecchiprodotti di prevenzione deltutto insufficienti.Il Prof. Molinari preferisce percontro puntare il dito contro lecattive abitudini degli operato-ri nel campo medico, rei di nonrispettare con sufficiente assi-duità le necessarie precauzionia cominciare dal lavaggio dellemani. È necessario, afferma ilMolinari, un cambiamento dimentalità dagli studenti aidentisti praticanti e a tutti icollaboratori. Ma forse, con-clude rassegnato, il «metodolegale» (cioè le imposizionistatali) è l’unico che permettadi imporre degli standard effi-caci.

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La dr. Christensen, seppurd’accordo su questo punto,nota come sia difficile in am-biente clinico mantenere co-stantemente alto il livello diguardia, assumendo che ognipaziente possa essere portato-re di agenti fortemente infetti-vi, come la filosofia delle «pre-cauzioni universali» impone.Questo soprattutto alla lucedel fatto che molti pazienti in-fetti appaiono sani. Ed è inqueste condizioni di lavorousuali che l’operatore clinicotende ad abbassare la guardiae che il controllo dell’infezionediventa particolarmente pro-dotto-dipendente. Senza di-menticare che anche i costi associati al controllo dell’infe-zione sono un fattore nonestraneo all’applicazione re-golare e pertanto all’efficaciadi queste misure.

Ercole Gusberti, Lugano

Titel / Titre de la publicationAngabe in Literaturverzeichnissen: Schweiz Monatsschr ZahnmedInnerhalb der Zeitschrift: SMfZPour les indications dans les bibliographies: Rev Mens Suisse OdontostomatolDans la revue: RMSO

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Auflage / Tirage: 5250 ExemplareISSN 0256-2855

Impressum

Scoperti due «killer» del cancroNew York – «Tra due anni Judah Folkman avrà tro-vato la cura per il cancro e sarà ricordato come unodi quegli scienziati, tipo Charles Darwin, che hannocambiato per sempre il destino dell’umanità.» Sisbilancia non poco, James Watson, nel parlare delsuo amico e collega Folkman, che, lavorando sui to-pi, ha scoperto due medicine chiamate angiostatinae endostatina, capaci di bloccare l’afflusso di san-gue ai tumori e di sradicarli senza conseguenzecollaterali. D’altra parte Watson non è l’ultimo arri-vato nel mondo della scienza: insieme a Crick sco-prì il Dna, il codice della vita, meritandosi un pre-mio Nobel.A essere più prudente, invece, è proprio Folkman, ilricercatore del Children’s Hospital di Boston su cuisi concentrano le speranze di milioni di ammalati dicancro. «Finora gli esperimenti sono stati fatti solosui topolini», dice il professore in una intervista al«New York Times». «Bisognerà attendere la speri-mentazioni sugli essere umani perché si possa sa-pere veramente l’effetto di questifarmaci.»Nonostante la comprensibile cautela, il mondoscientifico americano dimostra, in questa fase, uninsolito ottimismo. La sperimentazione dei due far-maci comincerà in tempi rapidi sotto la supervisio-ne di James Pluda del National cancer institute, il

quale si dice «elettrizzato» dalla prospettiva. E lamultinazionale Bristol-Mysers Squibb ha creatouna joint venture con una società più piccola, laEntremed, per la produzione di angiostatina.È ormai da trent’anni che Folkman lavora sul pro-getto: da quando cioè si fissò con l’idea che le cellu-le tumorali non potessero crescere più della testa diun spillo se non fossero alimentate autonomamen-te. E che quindi sarebbe bastato bloccare il flusso disangue per interromperne la crescita. Solo agli inizidegli anni Novanta, grazie alla collaborazione conun giovane ricercatore, Michaele O’Reilly, Folkmanè riuscito a isolare alcune sostanze chimiche res-ponsabili di questi processi di inibizione e stimolo.E si sono fatti i primi esperimenti con l’angiostatinae l’endostatina.In pratica sono state iniettate in alcuni topolini del-le cellule cancerogene, aspettando che i tumori sisvliuppassero. Poi, in alcuni casi i topolini sono sta-ti curati con acqua e sale, cioè con niente, consta-tandone il progressivo deterioramento, fino allamorte; in altri casi è stato iniettato il mix di endosta-tina e anglostatina notando, con comprensibile en-tusiasmo, il progressivo restringimento dei tumori.Sospendendo la somministrazione dei due farmaci,il tumore riprendeva a crescere.

(La Repubblica, 4 maggio 1998)