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J. DUSSOUCHET Professeur de grammaire au lycée Henri IV. COURS PRIMAIRE DE Grammaire Française Théorie 1134 Exercices 133 Rédactions RÉDIGÉ CONFORMÉMENT AUX PROGRAMMES OFFICIELS ET COMPLÉTÉ PAR DES NOTIONS DE COMPOSITION ET DE VERSIFICATION UNE HISTOIRE DES LITTÉRATURES ANCIENNES ET MODERNES AVEC DES EXTRAITS DES PRINCIPAUX ÉCRIVAINS COURS SUPÉRIEUR ET COMPLÉMENTAIRE BREVET ÉLÉMENTAIRE

Grammaire Francaise Dussouchet Ocr

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  • J. DUSSOUCHET Professeur de grammaire au lyce Henri IV.

    COURS PRIMAIRE DE

    Grammaire Franaise Thorie

    1134 Exercices 133 Rdactions

    RDIG CONFORMMENT AUX PROGRAMMES OFFICIELS ET COMPLT PAR

    DES NOTIONS DE COMPOSITION ET DE VERSIFICATION UNE HISTOIRE DES LITTRATURES ANCIENNES ET MODERNES

    AVEC DES EXTRAITS DES PRINCIPAUX CRIVAINS

    COURS SUPRIEUR ET COMPLMENTAIRE BREVET LMENTAIRE

  • A V E R T I S S E M E N T

    Ce livre, destin au Cours suprieur et au Cours complmen-taire de nos coles, s'inspire de la mme mthode que les cours prcdents.

    La Partie thorique, trs courte (135 pages peine sur 448), est pourtant trs complte. Les rgles, toujours dduites des exemples, sont condenses dans une formule claire et facile rete-nir, et suivies, lorsqu'il y a lieu, d'un Commentaire en petit texte. Une histoire rsume de la langue franaise, des notions d'tymologie usuelle, une tude succincte des familles de mots, des homo-nymes, des synonymes, des gallicismes, etc., prcdent la grammaire proprement dite. Cette disposition permet de rendre ds le dbut plus intressants et plus varis les exercices sur chaque partie du discours.

    Nous avons particulirement insist sur l'tude de la proposition: nous avons pass en revue et rsolu maints petits problmes d'ana-lyse des mots, et notre thorie de l'analyse des propositions est conforme, en tous points, aux prescriptions de l'arrt ministriel du 25 juillet 1910 concernant, la nomenclature grammaticale.

    Les Exercices, au nombre de 1 134, comprennent : 292 Groupes de mots ou de phrases dtaches pour l'application

    immdiate de la rgle. 232 Textes suivis sur l'orthographe de rgles et l'orthographe

    d'usage. Ces morceaux, emprunts pour la plupart aux Comptes rendus des examens du brevet lmentaire, sont accompagns de nombreuses questions d'intelligence et de grammaire, conform-ment l'arrt ministriel du 8 aot 1903.

    402 Exercices de grammaire et de vocabulaire sur les familles de mots, sur le sens propre et le sens figur, les homonymes, les synonymes, sur l'analyse, etc.

    75 Exercices d'locution pour l'explication des ides et des mots, pour la construction des phrases, etc.

    133 Rdactions, lettres, rcits, descriptions, questions de morale, petites analyses littraires, etc.

    Tous ces exercices sont diviss en deux sries. Nous comprenons sous le nom d'Exercices complmentaires ceux qui visent la fois plusieurs points de la grammaire et demandent des connaissances plus tendues.

    Enfin nous avons donn dans la dernire partie : 1 Des Notions de composition, de versification et de littrature; 2 Un Abrg d'histoire littraire avec extraits des auteurs cits ; 3 Une liste complte des homonymes, une liste de paronymes,

    de synonymes et de familles de mots. Nous avons remercier, en finissant, M. Roy, directeur de l'cole

    communale et du Cours complmentaire de Saint-Maur-des-Fosss (Seine), qui nous a prt, pour l'ensemble de ce travail et surtout pour le choix et la composition des Exercices, le prcieux concours d'un sens pdagogique trs clair et d'un labeur infatigable.

  • GRAMMAIRE FRANAISE COURS SUPRIEUR

    INTRODUCTION

    HISTOIRE DE LA LANGUE FRANAISE

    I. Gographie. La langue franaise comprend tout le domaine de la France actuelle, l'exception d'une seule province, la Bretagne, o plus d'un million d'habitants parlent une langue connue sous le nom de bas breton et qui est d'origine celtique. A cette exception importante on peut en ajouter quelques autres : 1 dans les dpartements du Haut-Rhin et du Bas-Rhin, 1100 000 habitants parlent l'alsacien, d'origine germanique; 2 dans le dpartement du Nord, 175000 habitants parlent le flamand, galement d'origine germanique; 3 dans le dparte-ment des Basses-Pyrnes, 140 000 habitants parlent le basque, idiome fort ancien dont l'origine est inconnue; 4 dans le dpar-tement des Pyrnes-Orientales (ancienne province du Roussillon), plus de 270 000 habitants parlent le catalan, driv du latin; 5 enfin, dans l'le de Corse, plus de 200 000 habitants parlent un dialecte trs voisin du gnois.

    Ajoutons que la plupart des habitants des rgions que nous venons de citer sont aujourd'hui bilingues et qu' ct de leur langue rgionale, ils parlent le franais.

    2. Si le domaine de la langue franaise ne s'tend pas sur tout le territoire actuel de la France, en revanche il comprend l'tranger plusieurs territoires importants : une partie de la Belgique, le Luxembourg, la Suisse romande, les hautes valles du Pimont et les les Normandes qui appartiennent l'Angleterre. Il faut y ajouter, hors d'Europe, les colonies anglaises du Canada et de l'le Maurice, la rpublique d'Hati, qui ont conserv l'usage du franais; sans parler de nos propres colonies (Antilles franaises, Algrie, Tunisie, Guyane, Sngal, Cochinchine, Madagascar, Congo, etc.). En rsum,

  • la langue franaise est parle par 60 000 000 d'hommes environ.

    3. Dans toute l'tendue de notre territoire, tous les gens cul-tivs parlent le franais; tous les paysans comprennent le fran-ais, mais parlent des patois assez diffrents les uns des autres et mme du franais.

    A ce point de vue on peut diviser la France en deux grandes rgions, peu prs limites par une ligne qui irait de l'embou-chure de la Gironde au cours de l'Ain. Au nord de cette ligne six groupes de patois : le normand, le poitevin, le picard, le wallon, le lorrain, le bourguignon-champenois. Ce sont les patois franais.

    Au sud de cette ligne, les patois sont plus vivants et plus rpan-dus; ce sont : le gascon, le limousin, l'auvergnat, le languedocien et le provenal. On a donn ces patois le nom commun de putois provenaux.

    4. Introduction du latin en Gaule. Chacun sait que les premiers habitants de la Gaule, notre connaissance, furent les Gaulois, qui parlaient une langue de la famille celtique, c'est--dire parente des idiomes que nous entendons aujourd'hui, en France, dans la bouche des Bas-Bretons, et, en Angleterre, dans l'Ecosse, l'Irlande et le pays de Galles.

    Dans le premier sicle avant l're chrtienne, les Romains, sous la conduite de Csar, conquirent la Gaule et la rduisirent en pro-vince romaine. Bien suprieurs aux Gaulois par la science et la civilisation, les Romains, quoique moins nombreux, imposrent aux vaincus la langue latine avec le joug romain, de mme que nous imposons peu peu le franais aux Arabes d'Algrie.

    5. Mais Rome, comme en France aujourd'hui, il y avait deux langues en prsence : 1 celle du peuple et des paysans, le latin vulgaire, en un mot; 2 celle des savants, des crivains et des lettrs, que l'on dsigne sous le nom de latin classique ou latin littraire. Toutes deux employaient souvent des mots diffrents pour exprimer la mme ide : tandis que le latin classique, par exemple, disait equus, pour signifier un cheval, le latin vulgaire disait caballus, d'o nous avons fait le franais cheval; tandis que le latin classique disait via, le latin vulgaire disait camminus, d'o nous avons fait chemin

    C'est naturellement le latin vulgaire que les soldats romains, apportrent aux paysans gaulois; et, ds les premiers sicles de notre re, il avait supplant le celtique par toute la Gaule, l'ex-ception de l'Armorique et de quelques points isols.

  • Celui-ci disparut donc de la Gaule en laissant cependant quel-ques faibles traces de son passage. On peut citer comme emprunts au celtique : alouette, bec, bouleau, bruyre, claie, dune, grve, jarret, lande, lieue, quai, etc.

    C'est un total d'un peu plus de trente mots. Nous devons aussi au celtique notre ancien mode de numration

    par 20 (six-vingts, quinze-vingts, quatre-vingts, etc.). 6. Langue romane. Ds le cinquime sicle, le latin vul-

    gaire transform par la prononciation gauloise, renforc par une foule de mots germaniques, commence apparatre comme une langue distincte, que les savants du temps appellent ddaigneu-sement lingua romana rustica (c'est--dire le latin rustique, celui des paysans), d'o nous avons fait la langue romane pour dsigner ce nouvel idiome.

    Quant aux Barbares germains qui envahirent la Gaule, ils aban-donnrent l'allemand pour adopter la langue des Gallo-Romains qu'ils avaient vaincus. Bien des motifs expliquent comment les Franks abandonnrent le francique pour le latin : en premier lieu, le petit nombre des vainqueurs, la grande supriorit intellectuelle des vaincus, enfin la conversion des Franks au christianisme.

    7. Mais si le germanique ne parvint pas supplanter la langue romane, il la fora adopter un grand nombre de mots germa-niques. Ces mots reprsentent les catgories d'ides les plus diverses : cependant la guerre, la navigation, la chasse y prennent la part la plus considrable.

  • 8. Langue d'ol et langue d'oc. De mme que le latin vulgaire donna en Gaule le franais, en Italie il devint l'italien, en Espagne l'espagnol. En France mme, le latin vulgaire, la langue romane, se partagea en deux grands groupes spars par une ligne imaginaire qui irait de la Gironde Lyon. Au nord de cette ligne il donna la langue d'ol ou franais; au sud, il donna la langue d'oc ou provenal.

    Ces noms proviennent de l'habitude, frquente au moyen ge, de dsi-gner les langues par le signe d'affirmation oui : les termes de langue d'ol et de langue d'oc viennent de ce que oui se disait ol au nord, oc au midi, Le pote italien Dante crivait vers la fin du XIIIe sicle : Les uns affirment en disant oc; les autres (les Italiens), si; d'autres, ol.

    9. Dialectes de la langue d'oc. La langue d'oc com-prenait : l'ouest, le gascon, qui se rapproche de l'espagnol; dans les Pyrnes-Orientales, le catalan; dans l'Aude et l'Hrault, le languedocien; au nord, le limousin, l'auvergnat et le rouergat assez proches du franais; l'est, le provenal et le dauphinois, enfin le savoyard, qui se rattache aussi aux dialectes du sud de la langue d'ol, avec lesquels il forme un groupe intermdiaire que l'on a appel franco-provenal. Tous ces dialectes ont t parls et crits jusqu'au XIVe sicle; mais la sanglante guerre des Albi-geois et la dfaite du Midi portrent un coup fatal la langue d'oc En 1272, le Languedoc passe la France, et l'introduction du franais suit de prs cette annexion.

    10. Dialectes de la langue d'ol. La langue du nord. la langue d'ol, tait son tour partage en plusieurs dialectes. Chaque province avait des mots particuliers, des tournures propres; chaque idiome provincial tendait devenir une langue part. On y distingue cependant l'est le groupe champenois-bourgui-gnon et le lorrain; au nord le wallon; au nord-ouest le picard et plus au sud le normand; au sud-ouest le poitevin et le saintongeais; au centre le franais ou dialecte de l'Ile-de-France.

    11. Tant que les rois captiens, humbles seigneurs de l'Ile-de-France et de l'Orlanais, restent dpourvus de toute influence hors de leur domaine royal (c'est--dire depuis le Xe sicle jusqu'au XIIe), le dialecte franais n'a, hors de ces deux provinces, aucune noto-rit. Mais ds le XIIe sicle les rois de France commencent s'agrandir aux dpens de leurs voisins : ils s'annexent successive-ment le Berry (1101), la Touraine (1203), la Normandie (1204), la Champagne (1284), la Picardie (1463), et apportent avec eux, dans ces nouvelles provinces, le dialecte de l'Ile-de-France, le fran-

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    ais, qui remplace alors dans chacune d'elles les dialectes indignes, et ne tarde point, tant la langue du roi, tre adopt comme un modle de bon ton

    12. Rebelle cette invasion, le peuple seul, dans chaque pro-vince, garde son ancien dialecte et refuse d'accepter le franais.

    Les patois que nous trouvons aujourd'hui dans les campagnes de la Normandie, de la Picardie, de la Bourgogne, etc., ne sont donc point, comme on le croit communment, du franais litt-raire corrompu dans la bouche des paysans ; ce sont les dbris des anciens dialectes provinciaux que les vnements politiques ont fait dchoir du rang de langues crites celui de patois.

    Ces dialectes de la langue d'oil, surtout le normand et le picard, ont laiss de nombreuses traces en franais. Ex. : normand et picard : bent, bercail, bouquet, caillou, camus, caille, flaque, pouliche, quai, trique, etc.

    13. Rsum de l'histoire du franais populaire. En somme, on voit que le franais n'est nullement form des dbris du celtique, et l'on peut ainsi rsumer son histoire : le latin vulgaire, transport en Gaule par les soldats de Csar, touffe promptement la langue indigne, le celtique, et donne naissance, par de lentes et insensibles transformations, un idiome nouveau, la langue romane, auquel les Barbares ajoutent un certain nombre de mots germaniques relatifs au rgime fodal, la guerre, la chasse.

    De cette langue romane, assez diverse suivant les rgions, un dialecte, celui de l'Ile-de-France, supplanta peu peu tous les autres et devint au XIVe sicle la langue franaise.

  • 14. Mots d'origine trangre et d'origine savante. A ce fonds ancien de la langue, qu'on appelle le franais popu-laire, sont venues s'adjoindre, du XIIe au XIXe sicle, deux cat-gories de mots nouveaux : mots d'origine trangre, mots d'ori-gine savante.

    1. Mots trangers. Les mots trangers, ont t imports par diverses circonstances politiques, dont les principales sont :

    1 Au XIIIe sicle, les croisades et le commerce avec l'Orient, qui ont introduit chez nous un petit nombre de mots arabes ou orientaux : alcali, alcool, algbre, amiral,

    caf, chle, chiffre, chec,

    gazelle, girafe, hasard, magasin.

    matelas, nacre,

    orange, safran,

    sultan, taffetas, turban, zro, etc.

    2 Au XVIe, nos guerres d'Italie et l'influence de la Renaissance, qui nous ont apport plus de cinq cents termes d'origine italienne, surtout de guerre et d'art : affront, alerte, arlequin, arquebuse, balustre,

    banque, barricade, bastion, bilan, bombe,

    bourrasque, boussole, bravade, cabinet, caporal,

    carafe, caricature, cartouche, charlatan, citadelle,

    colonel, escrime, fantassin, fresque, lazzi, etc.

    3 Au XVIIe, l'influence de l'Espagne sur la cour de Louis XIII, qui nous donna quelques mots espagnols : abricot, alcve, alezan,

    anchois, camarade, casque,

    caramel, chocolat, cigare,

    pagneul, guitare, hamac,

    jonquille, mrinos, parade, etc.

    4 Nos guerres avec l'Allemagne au XVIIe et au XVIIIe sicle, qui ont import : balle, bire, blocus,

    boulevard, cauchemar, espigle,

    gangue, halte, havresac,

    houx, kpi, obus,

    rosse,

    sabre, valser, etc.

    5 Enfin, dans notre sicle, les relations d'industrie, de com-merce, de socit, qui furent la cause premire d'une invasion de mots anglais, tels que : bol, break, budget, cabine,

    clown, club, confortable, dock,

    jury, lingot, moire, pamphlet,

    paquet, rail, speech, sport,

    tilbury, verdict, whist, yacht, etc.

  • Ajoutons encore que nous devons l'Asie les mots : bambou, cangue datura, lama, palanquin, banane, casoar, jasmin, lilas, paria, brahme, cornac, jungle, orang-outang, th, etc.

    Et l'Amrique :

    acajou, caman, colibri, ouragan, sapajou, ananas, canot, condor, palissandre, tapioca, cacao, caoutchouc, jaguar, quinquina, tomate, etc.

    15. II. M o t s s a v a n t s . A ct du franais populaire, qui est l'uvre du peuple, et des mots trangers imports en France par les circonstances politiques, il faut distinguer une troisime couche de mots, celle qui a t cre par les savants depuis le XIe sicle et qui s'augmente tous les jours. Ce franais des savants se compose de mots emprunts directement par eux soit au grec (comme autopsie, anthropologie, microscope, cosmographie), soit au latin (comme relation, proportion, prmditation, prcession, coordination, etc.). Cette importation de mots grecs et latins, postrieure la naissance de la langue et trs considrable du XIIIe au XVe sicle, grce l'influence des clercs et au dveloppe-ment de la connaissance du latin, a t surtout excessive au XVIe si-cle, o les rudits de la Renaissance forgrent ainsi plusieurs mil-liers de mots nouveaux, parfois mal forms, et dont un grand nombre fut proscrit par Malherbe et les grands crivains du XVIIe sicle.

    16. Doublets. La formation de notre langue est donc le rsultat d'une double action : l'action populaire et l'action savante. Ces deux actions, s'exerant d'une manire indpendante, ont sou-vent tir deux ou plusieurs mots franais du mme mot latin. Ainsi foison et fusion viennent tous deux de fusionem; mais le premier a t form par le peuple, le second par les savants. Ces doubles drivations d'un mme mot s'appellent des doublets. En voici quelques exemples

    MOT LATIN acrem, cumulare, decimam, fragilem, hospitalem, legalitatem, liberare, mobilem, rigidum, strictum,

    MOT POPULAIRE aigre, combler, dme, frle, htel, loyaut, livrer, meuble, raide, troit,

    MOT SAVANT cre, cumuler. dcime. fragile. hpital. lgalit. librer. mobile. rigide. strict.

  • 17. Mots d'origine historique, onomatopes. -En dehors de l'influence du latin et des langues trangres, le franais a cr quelques mots emprunts des souvenirs histo-riques, ou forms par imitation des sons. De l deux classes de mots, peu nombreux du reste : les mots d'origine historique et les

    onomatopes.

    1 Les mots d'origine historique dsignent presque toujours des importations nouvelles : par exemple, les toffes, madras, indienne, nankin, mousseline, cachemire, calicot, perse, damas, andrinople, rouennerie, gaze, etc., de Madras, Inde, Nan-kin, Mossoul, Cachemire, Calicut, Perse, Damas, Andrinople, Rouen, Gaza, lieux o ces tissus furent fabriqus pour la premire fois; des vgtaux : dahlia, fleur ddie au botaniste Dahl, par Cavanilles, en 1789; cantaloup, melon rcolt Cantaluppo, villa des papes, aux environs de Rome; fuchsia, plante ainsi appele cause de Lonard Fuchs, botaniste bavarois du XVIe sicle; magnolier, arbre import en France par Pierre Magnol (1715); camlia, plante importe du Japon en Europe par le P. Camelli; nicotine, suc vnneux du tabac qu'on appela d'abord nicotiane, cause de J. Nicot (1530-1600) qui introduisit le tabac en France, etc.;

    des inventions : guillotine, macadam, mansarde, stras, ainsi nommes d'aprs leurs inventeurs, le docteur Guillotin, l'ing-nieur anglais Mac Adam, l'architecte Mansard, le joaillier Stras.

    On peut encore citer : jrmiade, allusion aux lamentations du prophte Jrmie; cognac, curaao, guine, qui indiquent la provenance; cordonnier (pour cordouanier), proprement qui travaille le cuir de Cordoue ; etc.

    2 Les onomatopes sont des mots forgs pour imiter un son, un geste; par exemple : les cris d'animaux, croasser, japper; la parole humaine, babiller, caqueter, chuchoter, marmotter; divers bruits naturels, clapoter, croquer, crac, fanfare, glouglou, flic flac, pan pan, etc. ; quelques interjections, bah, qui donne bahir; hue, qui donne huer, etc.; le langage des enfants, qui redoublent volontiers la syllabe principale d'un mot : fanfan (d'enfant), papa, maman, etc.

    18. Statistique de la langue franaise. La dernire dition (1878) du Dictionnaire de l'Acadmie franaise contient environ 32 000 mots; sur ces 32 000 mots, 20 000 sont d'origine savante ou d'origine trangre; 12 000 seulement composent ce que nous appelons le franais d'origine populaire. Sur ces 12 000 mots, 9000 environ, tels que pauvrette, faiblir, maigrir,

  • EXERCICES

  • EXERCICES.

  • BUT ET DFINITION DE LA GRAMMAIRE

    19. Nous parlons l'aide de propositions, qui sont com-poses de mots, et les mots leur tour sont composs de sons et d'articulations que l'on reprsente par des lettres.

    20. La grammaire est la runion des rgles suivies par une langue pour former les mots, modifier leur forme et les runir en propositions.

  • TUDE DES MOTS

    DES SONS ET DE L'ALPHABET 21. Mots. Pour parler et pour crire on se sert de mots. 22. Lettres. Ces mots sont forms d'un ou de plusieurs

    sons, qu'on reprsente dans l'criture par des signes appels lettres. 23. Alphabet. On compte vingt-six lettres en franais :

    a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o, p, q, r, s, t, u, v, w, x, y, z.

    La runion de toutes ces lettres s'appelle alphabet. 24. Il y a deux sortes de lettres : les voyelles et les consonnes. 25. Voyelles. On appelle voyelle un son qui peut se

    prononcer sans le secours d'aucun autre. Il y a six voyelles en franais : a, e, i, o, u, y. 26. Toutes les voyelles peuvent tre brves ou longues

    selon qu'on les prononce vite ou lentement. Ainsi :

    a est long dans pte et bref dans patte. e bte jette. i gte petite. o cte note. u flte butte.

    27. Voyelles nasales. Toute voyelle suivie de deux consonnes dont la premire est m ou n (comme 0 dans tomber ou conter) est prononce en partie par le nez, et est appele pour cette raison voyelle nasale.

    28. Il en est de mme quand n ou m terminent le mot, comme dans an, en, vin. ton, un, daim, nom, etc.

    29. Trois sortes d'e. Il y a trois sortes d'e : L'e muet, qui se prononce peine, comme dans : table, porte,

    scierie. L'e ferm, qui se prononce la bouche presque ferme, comme

    dans : caf, bont, cocher, chanter, nez. L'e ouvert, qui se prononce la bouche plus ouverte, comme

    dans : terre, mer, enfer, procs, succs.

  • 30. Y . L ' Y dans le corps d'un mot et prcd d'une voyelle se prononce comme deux i : pays, moyen, joyeux (qui se pro-noncent pai-is, moi-ien, joi-ieux).

    \ Dans tous les autres cas il se prononce comme u n i : yeux, analyse, jury.

    REMARQUE. Dans les mots Bayard, Bayonne, bruyre, Cayenne La Fayette, Mayence, Mayenne, mayonnaise et quelques autres, l'y quoique prcd d'une voyelle, se prononce comme i dans aeul.

    31. Diphtongues. On appelle diphtongue la runion de deux ou trois voyelles qui se prononcent par une seule mission de voix, comme ui dans huile. Ui, compos des voyelles u et i, est une diphtongue.

    Les principales diphtongues sont ia, i, io, ieu, oi, ui, oua, oue, oui. Ex. : piano, pied, pioche, lieu, loi, lui, etc.

    32. Consonnes. On appelle consonne ou articula-tion un son qui varie suivant les mouvements de la langue, des lvres, etc.

    Il y a vingt consonnes qui sont : b, c, d, f, g, h, j , k, l, m, n, p, q, r, s, t, v, w, x, z.

    33. Ch, ph , th . Il faut ajouter ces vingt lettres les con-sonnes composes ch, ph, th, que l'on entend dans chanvre, philo-sophie, thme.

    34. Les consonnes peuvent se produire en arrire dans le palais ou l'arrire-bouche, contre les dents, entre les lvres, sur les bords ou l'extrmit de la langue. De l quatre sortes de consonnes :

    C, K, Q, G, H, consonnes qui se produisent dans le palais, sont pour cette raison appeles palatales.

    T, D, S, Z, N, L, R, consonnes qui se prononcent contre les dents, sont pour cette raison appeles dentales.

    P, B, F, V, M, consonnes qui se produisent l'aide des lvres, sont pour cette raison appeles labiales.

    Ch, j , consonnes qui se produisent l'extrmit de la langue, sont pour cette raison appeles marginales.

  • 35. H. La consonne h est muette ou aspire. Elle est muette lorsqu'elle ne se fait pas sentir dans la pro-

    nonciation. Ex. : l'homme, l'habitude (qu'on prononce comme s'il y avait l'omme, l'abitude).

    Elle est aspire lorsqu'elle empche l'lision, comme dans la haine, ou la liaison, comme dans les hros.

    36. S y l l a b e s . On appelle syllabe une voyelle seule ou jointe d'autres lettres qui se prononcent d'un seul coup. Ainsi bon n'a qu'une syllabe, i-gno-rant en a trois.

    37. On appelle : MONOSYLLABE, un mot d'une syllabe : un, bon, point. DISSYLLABE, un mot de deux syllabes : classe, che-val. TRISSYLLABE, un mot de trois syllabes : -co-le, cha-ri-t. POLYSYLLABE, en gnral, un mot de plusieurs syllabes : la-bou-reur

    hi-ron-del-le, d-so-b-is-san-ce. On appelle syllabe muette celle qui est termine par un e muet, comme

    me dans j'aime. 38. Signes orthographiques. Les signes orthographiques

    sont : les accents, le trma, l'apostrophe, la cdille et le trait d'union. 39. Accents. Il y a trois sortes d'accents : l'accent aigu,

    l'accent grave et l'accent circonflexe. L'accent aigu ( ') se met sur les ferms : bont, caf, t. Mais on n'en

    met pas sur l'e ferm de rocher, chanter, nez. L'accent grave (`) se met sur les ouverts : mre, progrs. Mais on

    n'en met pas sur l'e ouvert de terre, mer. L'accent grave se met aussi sur (prposition), sur dans o (adverbe)

    et sur dans de, dj, voil, etc. L'accent circonflexe (^) se met sur les voyelles longues : pte, fte

    gte, cte, flte. 40. Trma. Le trma (.. ) se place sur les voyelles e, i, u, lors-

    qu'elles doivent tre prononces sparment : cigu, mas, Sal. 41. Apostrophe. L'apostrophe (') marque la suppression

    des voyelles a, e, i, devant un autre mot qui commence par une voyelle ou une h muette : l'pe, l'honneur, j'arrive, s'il vient.

    42. Cdille. La cdille () se place sous le c devant a, o, u, pour lui donner le son de s : faade, leon, reu.

    43. Trait d'union. Le trait d'union (-) sert runir plu-sieurs mots en un seul : chef-lieu, arc-en-ciel.

  • EXERCICES

  • 44. tymologie. L'tymologie est l'explication du sens propre des mots.

    On arrive au sens propre des mots par l'tude des divers lments dont ils sont composs.

    Les divers lments qui composent les mots sont : la racine et les affixes.

    45. Racine. On appelle racine l'lment primitif d'un mot, la syllabe qui reprsente l'ide originelle. Ainsi, dans mortel, mort est la racine.

    Il faut soigneusement distinguer le radical de la racine. Le radi-cal est le mot dpourvu de ses dsinences de genre, de nombre, de temps, de mode, etc. Ainsi, dans finir, fin est la fois la racine et le radical; mais dans d finissons, fin est la racine, et dfin iss le radical, auquel on ajoute la dsinence verbale ons pour marquer la premire personne du pluriel.

    46. Affixes. Les affixes sont les lments qui s'ajou-tent au radical pour en modifier le sens et former des mots nouveaux.

    On les divise en deux classes : les prfixes et les suf-fixes.

    Prfixes. Les prfixes sont les particules qui pr-cdent le radical, comme d dans dfinir.

    Suffixes. Les suffixes sont les particules qui suivent le radical, comme ir dans dfinir.

    47. En s'ajoutant au radical, les prfixes forment des mots composs; les suffixes forment des mots drivs.

    De l deux procds de formation de la langue franaise : 1 la composition, 2 la drivation.

    48. L'ensemble de tous les drivs et composs qui pro-viennent d'une mme racine ou d'un mme radical constitue une famille de mots.

  • 49. Les mots composs peuvent tre forms non seule-ment par l'addition d'un prfixe un mot simple, comme dlier, renier, mais encore par la runion de plusieurs mots simples, comme loup-cervier, contre-coup.

    I. COMPOSITION DES NOMS

    50. Noms. Le franais cre des noms nouveaux l'aide de mots dj existants, en runissant :

    1 Soit deux noms : borne-fontaine, fourmi-lion, oiseau- mouche, timbre-poste, etc.;

    2 Soit un nom et un adjectif ou un participe : bas-relief, basse-cour, libre-change, morte-saison, etc. ;

    3 Soit un v e r b e et son c o m p l m e n t : abat-jour, cache-nez, cure-dent, porte-monnaie, garde-manger, laissez-passer, ou-dire, etc. ;

    4 Soit un nom et un mot i nva r i ab l e : sous-prfet, avant-coureur, aprs-midi, etc. ;

    5 Soit un v e r b e et un a d v e r b e ou un adjectif employ adverbialement : rveille-matin, passe-partout, gagne-petit, etc.;

    6 Soit deux noms avec une prpos i t ion : arc-en-ciel, il-de-buf, tte--tte, etc.

    La prposition est parfois sous-entendue : timbre-poste. Certains mots n'entrent dans aucune des catgories prc-

    dentes; tels sont : sot-l'y-laisse, quant--soi, sauve-qui-peut, etc.

  • RDACTION.

  • 51. Adjectifs. On forme des adjectifs composs en runissant : 1 Soit deux adjectifs : sourd-muet, aigre-doux. 2 Soit un adjectif et un adverbe ou un adjectif pris adver-

    bialement : bien-aim, maladroit, clairvoyant. 3 Soit un verbe et son c o m p l m e n t : tout-puissant, fainant,

    vermoulu. 52. Verbes. On forme des verbes composs en faisant

    suivre ou prcder le verbe d'un nom ou d'un adjectif. Tels sont : boule verser, (verser en boule) ; bour soufler, (souffler et le radical boud (comparer bouder) qui exprime

    une ide de gonflement) ; col porter, (porter au cou) ; main tenir, (tenir avec la main) ; manuvrer, (faire uvre de la main); sau poudrer, (poudrer de sel, en lat. sal), etc.

    53. La composition par les prfixes est de beaucoup la plus importante.

    54. Les principaux prfixes sont : ab (abs, av, a), ad (a, ac, af, ag, al, an, ap, ar, as, at), ant, bn (bien), bis (bi), circum (circon), cis, com (con, col, cor, co), contra (contre), dis (dif, di, ds, d), en (em), entre, ex (, es, ef), extra, fors, in (im, il, ir), inter, intro, male, ms, mi, non, ob, outre, par, pour, pr, pro, re, rtro, sous, sub (suc, suf, sug, sup, su), super, sur, sus, trans (tra, trs, tr), tri, ultra, vice.

  • COMPOSITION DES ADJECTIFS ET DES VERBES

  • COMPOSITION DES ADJECTIFS ET DES VERBES.

  • 55. A b (abs, av, a) marque l'loignement, le point de dpart, la cause : absence (tre loin de), s'abstenir (se tenir loin de), aveugle (ab-oculus, sans yeux), abrger (rendre bref).

    56. A d (par abrviation a ou ac, af, ag, al, an, ap, ar, as, at, d'aprs la consonne initiale du mot compos), marque le rappro-chement, la tendance : amener, accrotre, adopter, afficher, aggra-ver, allonger, annoter, apprendre, arriver, assiger, atteindre.

    57. Ant signifie avant et ne se trouve que dans quelques mots : antcdent, antdiluvien.

  • 58. Bn (en franais bien) a donn bndiction, bnvole; bienfait, bienheureux, bienveillant (pour bien veuillant ou voulant).

    59. B i s (et bi) signifie deux fois et a form bisaeul, biscornu, biscuit, bivalve.

    60. C i r c u m (en franais circon) signifie autour : circumnaviga-tion, circonscrire, circonvenir.

    61. C i s signifie en de et a form cisalpin, cisjuran. 62. Com (en composition com, con, col, cor, co) signifie avec,

    ensemble. On le trouve dans combattre, compre, confrre, con-citoyen, consentir, collatral, correspondre, corrompre, coaccus.

    63. Contra (en franais contre) marque tantt l'opposition, tantt le retour, l'change; il a form contradiction, contrebande, contrefaon, contrle (pour contre-rle).

    64. Dis (dif, di; et en franais : ds, d) marque sparation, cessation. On le trouve dans les mots disjoindre, disparatre, difforme; divaguer; dsaveu, dsobir; dbarquer, dchoir, d-colorer, dpayser.

    65. En (ou em) signifie dans et sert former une foule de mots : encablure, enchaner, etc.; embarquer, empocher, etc.

    66. Entre marque l'ide de rciprocit et signifie aussi moiti. 11 sert former les mots : entre cte, entre-dtruire, entremler entrevoir, etc.

    67. Ex (, es, ef), ordinairement rduit dans les mots d'ori-gine populaire, marque l'extraction, l'augmentation, l'accomplis-sement de l'action. On le trouve dans les mots : barber, denter, essouffler, effeuiller, exhausser, exposition.

    Ex, au sens moderne de jadis, est d'un emploi frquent : ex-ministre, ex-professeur.

    68. Extra, en dehors de, se trouve dans peu de mots : extra-fin, extraordinaire.

  • PRFIXES BN, BS, CIRCUM, ETC.

  • 69. Fors ou For, quelquefois Hors, ou Hor (du lat. foris, signifie hors de) : forbannir, forfaire, forcen (anc. forsen, hors du sens), faubourg (anc. fran. forsbourg, en dehors de l'enceinte); hormis.

    70. In (im, il, ir) a tantt le sens prpositionnel dans : injecter, importer, imposer, illuminer, irruption; tantt le sens ngatif : innocent (lat. nocens, nuisible), impatient, illettr, irrgulier.

    71. Inter, qui signifie entre, a pass en franais dans les mots : interdiction, interrompre, interjection, interrgne.

    72. Intro, qui signifie en dedans, ne se trouve que dans les mots : introduire, introduction.

    73. Mal (en franais mal, mau) outre le sens de mauvais a aussi le sens ngatif ; il se trouve dans maldiction, malfice, mal-adroit, malgr; maudit.

    74. Ms (du latin minus, moins) par abrviation m, a un sens diminutif ou pjoratif. On le trouve dans les mots : msintel-ligence, msallier, mcontent, mcrant (vieux participe de croire), etc.

    75. Mi (du latin mdium, moiti) a form les mots : minuit, milieu.

    76. Non a form les mots : nonchalant (de chaloir, tre chaud, ardent), nonobstant, nonpareil.

    77. Ob (oc, op) a le sens de ngation, d'opposition. Il a form les mots : objecter, obstacle, occuper, opprimer.

    78. Outre, signifie au del et marque l'excs : outrecuidance (cuider, vieux mot, croire), outrepasser.

  • PRFIXES FORS, IN, INTER, ETC.

  • 79. Par marque le superlatif, et souvent exprime aussi l'ide latine de per (au milieu de). On le trouve dans les mots : parachever, parfaire, parcourir, etc.

    80. Pour signifie en avant et sert former quelques composs : pourchasser, poursuivre, etc.

    81. Pr signifie avant, en avant. On le trouve dans : prdis-poser, prlever, prposer, prtablir, prvenir, prvoir, etc.

    82. Pro (forme latine de pour) se trouve dans les mots : prolonger, produire, progression, projeter, etc.

    83. Re et R marquent renouvellement, redoublement, retour en arrire. En voici des exemples : rabattre, ravoir, raccorder, rebtir, remonter, ragir, etc.

    84. Rtro (en arrire) se trouve dans rtrograder, rtrospectif, etc. 85. Sous (et sou) sert former les mots soustraire, soulever,

    souvenir, etc. 86. Sub (suc, suf, sug, sup, su), prfixe latin qui signifie au-

    dessous, se trouve dans : subdiviser, succder, suffixe, supprimer, supposer, sujet, etc.

  • PRFIXES PAR, POUR, P R , P R O , RE, ETC.

  • 87. Super (en franais sur) a le sens d'au-dessus; il a form quelques mots : superficie, superfin, superflu.

    88. Sur (forme franaise du prcdent) employ comme adverbe marque l'excs; comme prposition, il garde son sens originel d'au-dessus de : surbaiss, suraigu, surveiller, sursaut, survenir, etc.

    89. Sus (du latin susum, en haut) se trouve dans les mots : susmentionn, susnomm, suspendre, susceptible, etc.

    90. Trans (tra, tres, tr) signifie au del et se trouve dans les mots : transmettre, traduire, tressaillir, trpas, etc.

    91. Tri (en franais tr) signifie trois et a form : trpied, triangle, trident, tricolore.

    92. Ultra (au del) s'emploie pour marquer l'exagration : ultra-royaliste, ultramontain.

    93. Vice (du latin vice, la place de) sert former les mots : vice-amiral, vice-recteur, et par abrviation : vicomte.

  • PRFIXES SUPER, SUR, S U S , T R A N S , ETC.

  • 94. Accent tonique. Nous allons maintenant tudier la drivation des noms, des adjectifs, des verbes et des adverbes.

    Mais il importe de faire auparavant une remarque gnrale sur la drivation en franais :

    On ne prononce jamais avec la mme force toutes les syllabes d'un mme mot; ainsi, quand nous disons : marchez, cherchons, nous prononons la dernire syllabe plus fortement que la pre-mire, tandis qu'au contraire dans marche, cherche, nous appuyons sur la premire, parce que la dernire syllabe est muette. Cette lvation de la voix sur une syllabe particulire dans chaque mot s'appelle accent tonique, et la syllabe qui reoit cette lvation de la voix, cet accent tonique, s'appelle la syllabe accen tue ou tonique. Les autres syllabes du mot sont dites inaccen tues ou a tones . Ainsi, dans aimable, ma est la syllabe accentue, ai et ble sont inaccentues, sont atones; dans charretier, tier est accentu, char et re sont atones.

    95. En franais l'accent n'occupe toujours qu'une de ces deux places ; la dernire syllabe, quand la terminaison est masculine (chanteur, aimer, finir); l'avant-dernire, quand la terminaison est fminine (raide, porche, voyage).

    96. Quand un mot simple, tel que chandelle (qui est accentue sur el), donne un mot driv tel que chandelier (qui est accentu sur ier), la syllabe el, qui tait accentue dans le mot simple, de-vient naturellement inaccentue dans le mot driv, et e perd alors dans chandelier le son plein qu'il avait dans chandelle.

    De mme, pour rendre sonore au prsent de l'indicatif l'e muet des infinitifs app-e-ler, rej-e-ter, ach-e-ter, p-e-ler, m-e-ner, tantt le franais double la consonne (j'appelle, je rejette) et donne ainsi l'e plus de sonorit; tantt il place un accent grave sur l'e : j 'achte, je ple, je mne.

    97. Souvent cet affaiblissement du son de la voyelle a amen le changement de la voyelle elle-mme : ainsi ai, qui est accentu dans faim, est inaccentu dans le driv famine.

    Cette rgle explique pourquoi la diphtongue i de livre est devenue e dans l e vraut, et pourquoi l'on dit l e vrette et non l i vrette. Cette alter-nance de la voyelle accentue et de la voyelle atone se retrouve dans un grand nombre de mots : ainsi cheval e rie, ptiss e rie, veng e resse, ct de cheval ie r, ptiss ie r, veng eu r; et dans les verbes acqu rir, t e nir, v e nir, ct de acqu ie rs, l ie ns, v ie ns; m ou rir, m ou voir, p ou voir, ct de m eu rs, m eu s, p eu x; de mme on a vil e nie, m e notte, p a nier, ct de vil ai n, m ai n, p ai n, etc.

  • ACCENT TONIQUE

  • DERIVATION

    98. L e franais forme des m o t s d r ivs en ajoutant des suf-fixes aux mots dj existants . Ains i de colonne on forme colon-nade avec le suffixe a d e , de laver, lavage avec le suffixe age .

    I. - DRIVATION DES NOMS 99. 1 DRIVATION PAR LES SUFFIXES. Les principaux suffixes

    qui servent former des noms sont : ade, age, aie, ail, am (aine), aire, aison (ison), al, ance, ande (ende), ant (ent), ard, at, ateur, ation (ition), atoire,ature,, e, er (ier),eric, esse, eur (isseur),euse (isseuse), ie, ien, is, ise, isme, iste, ment, oir (oire), on, t, (t ou it), ure; auxquels il faut ajouter les suffixes diminutifs : aille, as, asse, eau (elle), et (ette), on (illon, eron), ot, ule.

    100. Ade. Ce suffixe exprime ordinairement une runion d'objets de mme espce, comme barricade, balustrade (runion de bar-riques, de balustres) ; ou l'action et le rsultat de l'action, comme passade, promenade.

    101. Age marque ordinairement : soit une collection d'objets de mme espce : herbage, feuillage (collection d'herbes, de feuilles), soit un tat : veuvage, esclavage (tat de veuve, d'esclave), soit enfin simplement le rsultat de l'action, brigandage, ple-rinage (rsultat de l'action du brigand, du plerin),

    102. A i e indique ordinairement une collection d'objets :aunaie, chtaigneraie, chnaie.

    103. Ai l marque le lieu, l'instrument : pouvantail, ventail, portail.

    104. A in (fm. aine) dsigne : soit des personnes : chapelain (qui dessert une chapelle), chtelain (qui habite un chtel, un chteau), soit des noms collectifs: quatrain (quatre), neuvaine (neuf jours de prires), vingt aine, trentaine.

    105. Aire marque l'agent et sert former des mots comme mousquetaire, bibliothcaire, molaire, etc.

    106. Aison (ison). Ces suffixes marquent ordinairement l'action; mais il faut noter que ison s'ajoute surtout aux verbes du 2e groupe, et aison aux autres verbes : comparaison, ter-minaison, liaison, pendaison, garnison, gurison, trahison, etc.

  • DRIVATION DES NOMS.

  • 107. Ance est le suffixe que le franais ajoute au radical du participe prsent pour en former un nom : de naissant, vengeant, obissant, etc., il tire naissance, vengeance, obissance. De mme croissance, surveillance, croyance, alliance, viennent des participes croissant, surveillant, croyant, alliant.

    108. Ande et ende sont deux suffixes latins qui ajoutent au mot l'ide de devant tre : multiplicande (qui doit tre multipli), dividende (qui doit tre divis).

    109. Ant et ent sont deux suffixes du participe prsent latin; on les retrouve dans fabricant, adhrent.

    110. Ard : on le retrouve dans billard, de bille; brassard, de bras; cuissard, de cuisse; canard, de cane; et au fminin dans poularde, de poule, etc.

  • 111. At () marque la dignit, la profession : marquisat, gnralat, cardinalat, de marquis, gnral, cardinal. Anciennement, on se servait non de at, mais de , qui avait le

    mme sens : comt, de comte; duch, de duc; vch, d'vque. 112. Ateur (eur en franais populaire) marque l'agent : libr-

    ateur, conservateur.

    113. Ation ou ition (rduits souvent tion, ion). Ce suffixe n'est que le suffixe aison (ison) sous une forme latine (ationem, itionem). Il marque l'action exprime par le verbe : fondation, abolition, inclination, tradition, etc.

    114. Atoire a donn oire, oir en franais populaire : conser-vatoire, laboratoire.

    115. Ature a donn ure en franais populaire : tablature, courbature.

    116. e marque la quantit contenue dans le mot simple : as-siette, gorge, plate, bouche, signifient proprement plein l'assiette, la gorge, le plat, la bouche; e sert marquer aussi diverses parties de la journe : matine (de matin), soire (de soir).

  • SUFFIXES AT , ATEUR, ATION, ATOlRE, ATURE, , E. 37

  • 117. Er, ier sert former : 1 soit des noms de vgtaux : poi-rier (poire), pommier (pomme), cerisier (cerise), citronnier (citron); 2 soit des noms de mtiers : potier (qui fait des pots) chamelier (de charnel, ancienne forme de chameau), huissier (gardien de l'huis, terme de notre vieille langue, qui signifie porte, et qui est rest dans l'expression judiciaire, audience huis clos, o le public n'entre pas) ; 3 soit des noms de rceptacles : encrier, sablier (o l'on place l'encre, le sable).

    118. Erie marque l'tat, la situation, le local o s'exerce une industrie, souvent cette industrie mme. C'est en ralit un suf-fixe compos de ie et de ier ou eur rduits er. Cependant le fran-ais a ajout par analogie ce suffixe* des noms qui n'taient ter-mins ni en eur, ni en ier, comme lampiste, lampisterie, espiglerie, fourberie, effronterie, loterie.

    119. Esse marque la qualit. Mais cette forme unique a rem-plac en franais deux suffixes latins, dont l'un servait former le fminin des noms : tigresse, princesse, et l'autre crer des noms abstraits tirs des adjectifs : faiblesse, bassesse.

  • SUFFIXES ER, 1ER, ERIE, ESSE.

  • 12o. Eu r (isseur). Ce suffixe, trs fcond en franais, marque l'agent ou la qualit et s'ajoute surtout au radical du verbe en er ou ir pour former des mots nouveaux. Pour les verbes en ir, comme finir, finissons, on intercale iss entre le radical et la terminaison : chasseur, danseur, changeur, diviseur, btisseur, blanchisseur, envahisseur, etc. Il sert aussi former des mots tirs des adjectifs ou des noms : douceur, fracheur, grandeur, largeur, ampleur, snateur.

    121. Euse (isseuse). Ce suffixe est le fminin de eur et de eux : berceuse; repasseuse, faucheuse, batteuse, moissonneuse, balayeuse, ouvreuse, veilleuse.

    122. le marque la qualit, la profession, le pays : maladie, Normandie.

    123. ien indique la profession, la secte. Il sert aussi former des noms de peuples, de familles, de races : milicien, musicien, pharmacien, grammairien, paroissien, Nubien, Autrichien, Nor-vgien, Italien, Parisien, Mrovingien.

  • 124. Is. Ce suffixe marque le rsultat de l'action exprime par le verbe :hachis est proprement ce qu'on a hach; de mme gchis de gcher, cliquetis de cliqueter, coulis de couler, (pont-) levis de lever, logis de loger, abatis de abattre, roulis de rouler, etc.

    125. Ise est une autre forme du suffixe esse : il s'ajoute de mme aux adjectifs pour marquer l'tat ou la qualit : franchise, friandise, gourmandise, marchandise, etc.

    126. Isme marque une opinion politique, philosophique ou religieuse, une tournure propre telle ou telle langue. On le trouve dans : catholicisme, royalisme, protestantisme, fatalisme, pdantisme, gallicisme, etc.

    127. Iste. Ce suffixe, proche parent du prcdent, marque l'emploi, la conviction, et s'ajoute au radical des noms ou des verbes en iser : algbriste, capitaliste, monarchiste, etc.

    128. Ment . Ce suffixe marque le rsultat de l'action exprime par le verbe et s'ajoute au radical du verbe, en intercalant un e euphonique: ainsi de hurler, on tire hurl-e-ment; d'abattre, abatt-e-ment; de vtir, vt-e-ment; de consentir, consent-e-ment.

    129. Font exception les verbes en ir et en re qui intercalent iss ou ss entre le radical et la terminaison. Ainsi rugir et accrotre, qui font l'imparfait rug-iss-ais, accroi-ss-ais, font de mme leurs drivs en ss : rug-iss-ement, accroi-ss-ement, tandis que rendre et consentir font je rendais, consentais, et, par suite, rendement, consentement.

  • DB1VAT10N DES NOMS.

  • 130. O i r (oire) indique l'endroit o se passe l'action exprime par le verbe : parl oir (l'endroit o l'on parle), ou l'instrument qui sert accomplir l'action : rasoir, nageoire, mchoire (ce qui sert raser, nager, mcher).

    Pour les verbes en ir (du type finir), il faut intercaler iss: rtir, polir, font rt-iss-oire, pol-iss-oir, non rt oire, poloir, parce que ces verbes font l'imparfait rt-iss-ais, pol-iss-ais.

    131. O n forme des noms l'aide des verbes ayant l'infinitif en er, comme dans brouillon, de brouiller; plongeon, de plonger.

    132. T (t ou it). Ce suffixe marque la qualit et s'ajoute aux adjectifs pour former des noms abstraits: fermet, lgret, nettet; facilit, timidit.

    133. U r e marque le rsultat de l'action exprime par le verbe : blessure de blesser, parure de parer, serrure de serrer, allure de aller. On ajoute ure au radical du verbe, sauf pour les verbes en ir qui intercalent iss, ainsi moisir, meurtrir, brunir, bouffir, font mois-iss-ure, meurtr-iss-ure, brun-iss-ure, bouff-iss-ure.

    Ce suffixe s'ajoute aussi aux adjectifs : froid ure, droiture, dou-blure, courbure, verdure, etc.

  • DRIVATION DES NOMS.

  • 134. SUFFIXES DIMINUTIFS. Il nous reste tudier une classe particulire de suffixes, ceux qui marquent la diminution et que l'on appelle pour cette raison des suffixes diminutifs. Tels sont, par exemple, illon dans ngrillon (petit ngre) ou eau dans chevreau (petite chvre); illon, eau, qui diminuent le sens du nom simple ngre, chvre, sont des diminutifs.

    Les suffixes diminutifs, ou simplement les diminutifs, sont au nombre de sept :aille, as, el (eau, elle), et (ette, elet), on (illon, eron), ot.

    135. A i l l e diminue le sens du nom simple en y ajoutant sou-vent une ide de dprciation et de mpris : valetaille (de valet), ferraille (de fer), etc.

    136. A s , a s s e , ajoutent souvent aussi au nom simple une ide de dprciation : pltras (de pltre), coutelas (de coutel, ancienne forme de couteau), paperasse (de papier), paillasse (de paille), etc.

    137. Eau (au fminin elle) : chevreau (de chvre), dindonn eau (de dindon), lionceau (de lion), baleineau (de baleine), etc., et au fminin prunelle (de prune), rondelle (de rond), margelle (de marge).

    138. Souvent mme le franais intercale, entre le mot simple et la terminaison eau, un nouveau diminutif, le suffixe et, ce qui donne ainsi au nom une double diminution : un jeune loup, par exemple, sera non pas un louveau, mais un louv-et-eau.

    De mme que bel est une forme plus ancienne que beau, de mme ce suffixe eau tait el l'origine de la langue, d'o le fminin en elle. Cette vieille forme a souvent persist ct de la nouvelle dans les mots drivs : ainsi chtel ain, batel ier, oisel eur , ont gard la forme du vieux franais chtel, batel, oisel, pour ch t eau , b a t e a u , o i seau .

  • SUFFIXES A I L L E , AS , EAU.

  • 139. Et, e t te , marquent la diminution, mais sans y ajouter aucune ide de dprciation ou de mpris; ainsi : jardinet (petit jardin), cochet (petit coq); de mme avec le fminin ette : chan-sonnette (chanson), maisonnette (maison).

    Quand on veut marquer un degr encore plus faible que celui qui est exprim par et, on ajoute et le diminutif eau, qui tait el dans le vieux franais; on intercale alors cet el entre le nom et le diminutif : ainsi tarte a donn, non pas tart-ette, mais tart-elette.

    140. O n , que nous avons vu plus haut, est souvent employ comme diminutif : raton (petit rat), chaton (petit chat), non (petit ne), ourson (petit ours), fleuron (fleur).

    Mais d'ordinaire on se trouve renforc par un autre diminutif, qui est tantt ill, comme dans carp-ill-on (petite carpe), tantt er, comme dans mouch-er-on (de mouche).

    141. O t se retrouve dans : lot, de le; angelot, de ange; gou-lot, de gueule.

    142. Ule se trouve dans des mots de formation savante ov ule, globule, gland ule, etc.; souvent il est prcd d'un c : corpuscule, pellicule, animalcule, etc.

  • SUFFIXES ET, ON, OT, ULE

  • 143. La drivation des noms peut aussi avoir lieu, sans le secours des suffixes, par les adjectifs, par les verbes, par les participes.

    144. I. DRIVATION PAR LES A D J E C T I F S . Le franais emploie comme noms quelques adjectifs en plaant simplement l'article devant. Ces mots ainsi forms sont en gnral des noms abstraits du masculin : beau, faible, fort, haut, riche, vrai, juste, etc., donnent le beau, le faible, le fort, le haut, etc.

    145. II. DRIVATION PAR LES V E R B E S . Le franais forme des noms drivs l'aide des verbes de deux manires. 1 En employant l'infinitif comme nom : ainsi devoir, souvenir, rire, toucher, vouloir, etc., deviennent le devoir, le souvenir, le rire, etc., 2 En retranchant le suffixe verbal er, ir ou re : ainsi oublier, aider, accorder, rtir, rabattre, etc., donnent oubli, aide, accord, rt, rabat, etc.

    146. III . DRIVATION PAR LES PARTICIPES. Le franais forme des noms en employant comme nom le participe prsent. Ex. : Tranchant, servant, commenant, etc., donnent : le tranchant, le servant, le commenant, etc.

    147. Le franais cre des noms nouveaux l'aide du participe pass : ainsi de reu, d, fait, rduit, participes passs de rece-voir, devoir, faire, rduire, il tire un reu, un d, un fait, un rduit.

    148. Mais c'est surtout former des noms fminins que sert cette drivation : une tranche, une vole, une entre, une vue, une battue, une crue, une tenue, une revue, etc., viennent du participe pass fminin de trancher, voler, entrer, voir, battre, crotre, tenir, revoir, etc., et notre langue possde plusieurs cen-taines de noms forms sur ce modle.

  • DRIVATION SANS SUFFIXES.

  • 149. Le franais forme des adjectifs drivs en ajoutant un mot simple un des suffixes : able, ain, ais (aise), al (el), ard (arde), tre, aud, , er, esque, et, eux, ible, if, in, ique, ois, ot, u.

    150. Able. Ce suffixe marque la possibilit, la qualit : appli-cable, remarquable, serviable, pouvantable.

    151. Ain. Ce suffixe sert former quelques adjectifs qui peuvent aussi tre employs comme noms : mondain, hautain, certain.

    152. A i s (fm. aise) sert former surtout des noms de peuples, d'habitants : Franais, Irlandais, Marseillais, Milanais.

    153. A i (ou el). Ce suffixe signifie qui tient la nature de : colossal, pyramidal, colonial, oriental. La seconde forme a le mme sens : additionnel, mortel.

    154. Ard (fm. arde) a un sens dprciatif : criard, bavard. 155. tre marque dprciation, diminution : blanchtre,

    bleutre.

    156. A u d marque exagration en mal de telle ou telle qualit et s'ajoute surtout aux adjectifs : lourdaud, courtaud.

    157. marque la possession et sert former une trentaine d'adjectifs qu'il ne faut pas confondre avec les participes passs des verbes en er : affair, azur, toil, perl, ail, g, titr.

    158. E r ou ier (fm. re). Ce suffixe marque la qualit et s'ajoute surtout aux noms : gaucher, passager, mensonger; princier, jour-nalier; hospitalier, fourragre, cochre, routire.

    159. Esque marque la qualit : romanesque, chevaleresque.

    160. E t marque diminution et est souvent renforc par el (elet) : doucet, rouget, propret; aigrelet, rondelet.

    161. Eux (fm. euse). Ce suffixe, un des plus usits de notre langue, marque la qualit, la possession : bourbeux, hasardeux, courageux, honteux, pierreux, poudreux, marcageux.

  • SUFFIXES A B L E , AIN, A I S , A L , ETC.

  • 162. Ible. Ce suffixe est une autre forme du suffixe able dj tudi plus haut; il marque la possibilit, la qualit : admissible, corrigible, lisible, exigible, faillible, paisible.

    163. If sert former des adjectifs tirs des verbes et marquant l'action, la facult d'agir : offensif, pensif, tardif, inventif.

    164. In marque l'origine, la qualit : salin (sel, en latin sal), cristallin, enfantin, blondin.

    165. Ique. Ce suffixe marque l'origine, la qualit, et s'ajoute surtout aux mots savants termins en ie, comme acadmie, chi-mie, etc. On le trouve dans les mots : arabique, algbrique, syllabique, priodique, monarchique, volcanique.

    166. O i s marque le lieu d'habitation, d'origine, et sert former surtout des noms de peuples : Sudois, Gaulois, bourgeois.

    167. O t marque diminution, bellot, plot, vieillot. 168. U marque la possession : barbu, bossu, chevelu, touffu.

  • SUFFIXES ET, EUX, IBLE, IF, ETC.

    186. Ot. U. Avec ces suffises formez des adjectifs drivs des mots suivants :

    beau, touffe, ple, bosse, branche, vieux, poil, barbe, pointe, herbe, fourche, crpe, ventre, tte, corne, croc, bourre, mousse, feuille patte.

  • 169. Le franais forme des verbes drivs en ajoutant les ter-minaisons verbales er et ir ou les suffixes iser, oyer, des noms ou des adjectifs dj existants. Ainsi de bombe on forme bomber, de jaune, jaunir; de pote, potiser; de foudre, foudroyer.

    Ces terminaisons ne s'ajoutent pas seulement aux mots simples, mais aux mots drivs ou composs; ainsi bombe donne bombarde, d'o l'on tire bombarder; fou (fol) donne foltre, d'o l'on tire foltrer. Le mot simple content donne le compos mcontent, qui avec la terminaison verbale fait mcontenter; de mme, chemin donne le driv cheminer et le compos acheminer, etc.

    170. E r semble plus spcialement rserv aux noms : bomber, gorger, sabler, sabrer, meubler, barber, englober, brancher.

    Cependant un certain nombre de verbes en er sont aussi tirs d'adjec-tifs; tels sont : affol er, pur er, jalous er.

    171. Ir s'ajoute surtout aux adjectifs pour former des verbes nouveaux; par exemple, mince, rond, ferme, etc., donnent : amin-cir, arrondir, affermir.

    Cette terminaison est renforce par un c dans les mots suivants : durcir, clair cir, raccour cir.

    172. Iser s'ajoute aux noms et aux adjectifs et indique ordi-nairement que la qualit marque par l'adjectif passe au compl-ment : civil iser, favor iser, centraliser, aromatiser, martyr iser, gal iser.

    173. O y e r . Ce suffixe s'ajoute surtout aux noms et marque l'action du mot primitif; ainsi coud oyer, c'est pousser avec le coude; guerroyer, c'est faire la guerre, etc. On le trouve dans : charroyer, foudroyer, rudoyer, tournoyer.

    On trouve aussi la forme ayer, eyer, ier, dans bg ayer, grass eyer, planch eier.

    174. Les verbes, comme les noms et les adjectifs, peuvent aussi prendre un sens diminutif en intercalant entre le radical et la terminaison verbale les suffixes asse, on, ot.

    175. A s s e : crevasser, p a s s e r .

    176. O n : chantonner, grisonner, mchonner.

    177. O t : frisotter, trembloter, vivoter.

  • SUFFIXES ASSE, ON, OT.

  • 178. On forme des adverbes drivs On ajoutant aux adjectifs fminins le suffixe ment, mais les adjectifs en ant, ent, changent cette finale en am, em. Les adverbes ainsi forms marquent la manire. Tels sont : adroitement, amrement, agilement, admi-rablement, constamment, lgamment, prudemment, loquemment, etc.

  • 179. Le grec nous fournit la plupart des mots nouveaux que les besoins scientifiques ou industriels de notre temps introduisent journellement dans la langue. Ces mots sont tantt forms de deux mots simples, comme migraine, de hmi-cranion (mot mot demi-crne) ; tantt d'un mot simple prcd d'un prfixe, ainsi theatron (thtre), prcd de amphi (autour), nous a donn amphithtre.

    180. Les mots grecs le plus souvent employs dans la composi-tion par les mots simples sont :

    ar (air), agros (champ), algos (douleur), anmos (vent), anthrpos (homme), archaios, (ancien), arch (pouvoir), aristos (suprieur), astron (astre), autos (soi-mme), baros (pesanteur), biblion (livre), bios (vie), cacos (mauvais), cphale (tte), chronos (temps), cosmos (monde), crateia (force), dmos (peuple), g aster (estomac), g (terre), graphia (description), hippos (cheval), hydr (eau),

    isos (gal), lithos (pierre), logos (science), mtron (mesure), micros (petit), monos (seul), ncros (mort), nos (nouveau), nomos (loi), orthos (droit), phagein (manger), pherein (porter), philos (ami), polis (ville), poly (plusieurs), phobos (crainte), phs (photos) (lumire), prtos (premier), scopia (vue), techn (art), tl (loin), thos (dieu), thermos (chaleur), zon (animal), etc.

    181. Ces mots ont donn des composs tels que aro lithe, agro nome, anmo mtre, anthropo logie, archo logie, astro logie, astro nomie, auto cratie, baro mtre,

    bibliophile, bio graphe, caco graphie, chrono mtre, cosmo graphie, en cphale, go graphie, go mtrie, hydro phile,

    micro mtre, ncro logie, ortho graphe, phil anthrope, philo logie, poly syllabe, thermo mtre, zoo lithe, zoo logie.

  • 182. Mais en grec, comme en latin, la composition est bien plus abondante par les prfixes. Les principaux sont : a, amphi, ana, anti, apo, archi, cata, dia, dis, dys, en, pi, eu, hyper, hypo, mta, para, pri, pro, pros, syn.

    183. A marque privation, ngation : acphale (sans tte), aptale (sans ptale), atome (qu'on ne peut couper), atonie (sans force), etc.

    184. Amphi a une double origine : amphi (autour) et amph (deux); de l deux sens diffrents : 1 amphithtre-, 2 am-phi bie.

    185. A n a signifie travers, contre, diffremment : anachorte, anagramme.

    186. Anti (contre, l'oppos) donne : antiphrase, antarctique, antagoniste, etc.

    187. Apo (en fr. ap ou aph) marque l'loignement : apoge, aphlie, etc.

    188. Archi marque la supriorit, la suprmatie : archevque, archange, etc.

    189. C a t a (contre, en bas) donne : catalepsie, catalogue, cata-combes, etc.

    190. Dia ( travers, compltement) donne : diamtre, dialecte, diaphane, diaphragme, etc.

    191. Dis (en fr. dis et di) marque le redoublement : diptre, dipode, dissyllabe, etc.

    192. Dys (difficile, mal) a donn : dyspepsie, dysenterie, etc.

  • 193. En (en fr. em et en) a donn : embolie, emphase, enthou-siasme, etc.

    194. pi (en fr. pi, ph, v) signifie vers, sur. Ex. : phmre, piderme, pidmie, pi gramme, vque, etc.

    195. Eu (en fr. eu et ev) signifie bien, bon. On le trouve dans : Eugne, eucharistie, euphonie, vangile, etc.

    196. Hyper (au-dessus de, l'excs) a form : hyper bole, hyper-trophie, etc.

    197. Hypo (au-dessous de) a form hypocrisie, hypo thque, etc. 198. Mta signifie aprs, au del, en changeant. Ex. : mtaphysique, mtamorphose, etc.

    199. Para (en fr. para et par) signifie ct, au del. Ex. : paragraphe, paralysie, etc.

    200. Pri (autour de) se trouve dans primtre, priphrase pristyle, priode, etc.

    201. Pro (vers, en avant) a donn : problme, programme, etc. 202. Pros (vers) a donn : prosodie, proslyte, etc. 203. Syn (en fr. syn et syl, sym, sy) signifie avec, ensemble,

    et a form les mots : syntaxe, synonyme, syllabe, sympathie, sym-trie, systme, etc.

  • 204. La langue scientifique doit encore au grec deux suffixes : ose et ite.

    Ose (grec osis) indique l'ensemble des affections qui peuvent atteindre la partie du corps indique par le radical : dermatose (maladie de la peau), gastrose (maladie de l'estomac), nvrose (maladie des nerfs).

    Ite (grec itis) indique une maladie inflammatoire : bronchite, hpatite, laryngite, pharyngite, mningite.

    Ite (grec its) dsigne des minraux : anthracite, alunite.

  • RECAPITULATION.

  • RCAPITULATION.

  • 205. On appelle famille de mots la runion de tous les mois qui se rattachent une mme racine.

    Ainsi terre est un mot primitif qui a donn naissance aux mots : terrer, terreau, terrasse, dterrer, souterrain, etc. Ces mots drivs ou composs tirs d'une racine unique {terre) forment ce qu'on appelle une famille de mots.

  • 206. En rsum, nous avons vu qu'on arrive au sens propre des mots en tudiant les lments dont ils sont forms, c'est--dire la racine et les affixes. Mais il ne suffit pas toujours de dcomposer un mot et d'en con-natre les divers lments pour en bien comprendre le sens; ce sens a vari, parfois mme ds l'origine.

    En empruntant la plus grande partie de son vocabulaire au latin, notre langue ne s'est pas contente d'un calque servile, d'un simple mot mot; elle a aussi fait une part l'imagination. Tantt elle n'a pris que le sens figur de l'expression latine : ainsi scrupulus, le petit caillou qui, entr dans la chaussure, blesse le pied du marcheur, est devenu le scrupule, l'inquitude d'une conscience timore; stipulari, qui signifiait rompre la paille (stipula), a donn stipuler, arrter par un contrat, parce qu'on rom-pait une paille quand on faisait une convention.

    Parfois le sens s'est tellement dtourn de son origine, qu'on a peine renouer la chane entre le mot primitif et le mot driv; ainsi bureau, dimi-nutif de bure, dsignait autrefois une toffe grossire. Cette toffe, qui recouvrait d'ordinaire une table crire, a fini par donner son nom au meuble, la pice mme o l'on crit, enfin aux personnes qui s'y runis-sent. Cadran, qui dsignait autrefois le plan toujours carr (quadrantem) du cadran solaire, continue dsigner le plan ordinairement rond de nos horloges.

    Le sens s'est aussi tendu : l'origine, buisson ne dsignait qu'un fourr de buis; cabriole, le saut de la chvre (capriola); camelote, une toffe en poil de chameau; lange, lanire, une toffe ou une courroie de laine; linge, linceul, une toffe de lin; acharner, c'tait donner aux chiens ou aux faucons le got de l chair, par suite les exciter; attraper, c'tait prendre dans une trappe; l'huissier tait d'abord celui qui ouvre l'huis (la porte); le dlur (anc. dleurr) tait le faucon qui ne se laissait plus prendre au leurre; le trompeur dsignait le charlatan qui appelle le public son de trompe; et la toilette, qui dsigne aujourd'hui l'habillement, la parure, l'action de se nettoyer, de se vtir, enfin le meuble garni de tout ce qui sert la parure, la propret, n'offrait que l'ide d'une petite toile, d'une petite serviette de toile; ce sens primitif se retrouve encore dans la toilette des tailleurs, morceau de toile qui sert envelopper leur ouvrage.

    Souvent aussi le sens s'est restreint, rtrci : harnais, qui dsignait l'quipement du cheval et du cavalier, ne dsigne plus que celui du cheval ; crin s'appliquait galement aux cheveux de l'homme et au poil des ani-maux; maquignon s'appliquait aux marchands en gnral, il est aujour-d'hui rserv aux marchands de chevaux; tout ce qu'on mangeait s'appelait viande (du latin vivenda, ce dont on peut vivre), maintenant ce mot est restreint au sens de chair; ramoner, c'tait nettoyer avec un balai fait de petites branches ou ramons, aujourd'hui c'est seulement nettoyer la che-mine.

    207. On voit que la comparaison, la mtaphore, ont jou un grand rle dans ces variations de sens, et il ne faudrait pas croire que l'esprit en tait

    1. Voyez Dictionnaire tymologique de A. Brachet, introduction; la Vie des mots, A. Darmesteter; Essai de smantique, M. Bral.

  • toujours exclu. Ainsi : la feuille d'arbre donna son nom la feuille de papier, grce la minceur qui les caractrise toutes deux; le blier, le mouton, qui frappent du front, devinrent la machine de guerre qui battait les tours, la masse de fer qui sert enfoncer les pieux; le cap est maintenant la tte (caput) qui s'avance dans la mer; le goupillon, qui lanait l'eau bnite, rappela la queue du renard (goupil en vieux fr.); le chasseur qui s'embar-rassait dans les ronces, le raisonneur qui s'embrouillait dans son raisonne-ment, furent compars au cheval qui s'embarrasse dans son licou ou chevtre, et l'on dit qu'ils s'enchevtraient', la limite, le commencement d'un pays fit penser au front et s'appela la frontire; la large, bouclier des Gaulois, rduit une petite plaque de mtal munie d'un verrou, est devenue chez les Franais modernes une petite targe, une targette; enfin, un assemblage de branches, de rameaux, s'appela d'abord un ramage; puis le nom s'tendit au chant des oiseaux perchs sur la rame, et de l au babil des enfants; le sens primitif a subsist dans : une toffe ramages.

  • HOMONYMES. PARONYMES. SYNONYMES. ANTONYMES. 67

    1. HOMONYMES.

    208. Les homonymes sont des mots qui se prononcent de la mme manire, bien qu'ils n'aient pas la mme signifi-cation, comme abaisse et abbesse, amande et amende.

    Bien diffrents des synonymes, qui n'ont entre eux qu'une ressemblance de sens, les homonymes ne se ressemblent que par le son.

    209. Voici quelques exemples d'homonymes [1 ]: 1. Abord, n. m., accs, voisinage. Abhorre, v. : il abhorre. 2. Air, n. m., fluide, vent. Air, n. m., physionomie, manire.

    Aire, n. f., surface. Aire, n. f., nid de l'aigle. re, n. f., poque. Erre, v. : il erre. Haire, n. f., chemise de crin. Hre, n. m., pauvre diable. Erre, n. f., train, allure : aller grand'erre.

    3. Amande, n. f., fruit. Amende, n. t., peine pcuniaire. Amende, v. : il s'amende.

    4. Vain, adj., qui n'a pas de consistance. Vainc, du verbe vaincre. Vin, n. m., jus du raisin. Vingt, adj. numral. Vint, du verbe venir.

    5. Ver, n. m., insecte. Vair, n. m., fourrure blanche et grise. Vert, adj., de la couleur de l'herbe. Verre, n. m., verre boire, verre vitre. Vers, n. m., assemblage de mots mesurs et cadencs selon certaines rgles. Vers, prposition.

    1. Voir la fin du volume la liste complte des homonymes.

  • HOMONYMES,

  • HOMONYMES.

  • 210. On appelle p a r o n y m e s les mots dont la prononciation est assez voisine pour qu'on soit expos les confondre, tel que gote et goutte, mtin et matin, etc. On appelle aussi p a r o n y m e s des mots qui ont une ressemblance de son encore plus loigne, tels que anoblir et ennoblir, consommer et consumer.

    De l, deux classes de p a r o n y m e s : les paronymes prochains et les paronymes loigns.

    2 1 1 . Voici des exemples de paronymes prochains : 1. Bailler, donner bail. Biller, ouvrir largement la bouche. 2. Boite, du verbe boiter. Bote, n. f., petit coffre. 212 . Voici quelques exemples de paronymes loigns : 1. Abstraire, faire abstraction. Distraire, dtourner l'esprit. 2. Appareiller, ordinairement mettre la voile. Apparier, assortir

    par couple.

  • 213- On appelle synonymes [1] des mots qui ont entre eux de grandes ressemblances de sens. Cependant, les mots dits synonymes n'ont jamais un sens identique.

    Ainsi abattre, dmolir, renverser, ruiner, dtruire, sont syno-nymes; mais, en remontant leur signification primitive, on voit que chacun de ces mots ajoute une ide particulire l'ide gn-rale de faire tomber. Abattre, c'est jeter bas; dmolir, c'est jeter bas une construction; renverser, c'est mettre l'envers ou sur le ct; ruiner, c'est faire tomber par morceaux; dtruire, c'est faire disparatre ce qui avait t agenc, construit.

    1. Voir la fin du volume une liste de paronymes et de synonymes.

  • SYNONYMES.

  • SYNONYMES.

  • SYNONYMES.

  • SYNONYMES.

  • SYNONYMES.

  • SYNONYMES.

  • 214. On appelle antonymes ou contraires des mots qui ont un sens oppos. Ainsi beaut est l ' antonyme de laideur.

    Chaque mot franais a presque toujours un ou plusieurs con-traires dans la langue; la liste en serait donc trop longue pour trouver ici sa place. En voici cependant quelques exemples :

    abaisser, relever, antipathie, sympathie, abondance, disette, audace, timidit, acheter, vendre, accorder, refuser, accuser, dfendre, achever, commencer, affirmer, nier, affection, haine, ancien, nouveau, assembler, disperser, augmenter, diminuer, barbarie, civilisation,

    belliqueux, pacifique, blmer, approuver, bonheur, malheur, bont, mchancet, clair, obscur, construire, dtruire, court, long, flexible, rigide, habilet, maladresse, joli, laid, noir, blanc, orgueilleux, modeste, rcompense, punition, strile, fcond.

  • ANTONYMES.

  • ANTONYMES.

  • FIGURES DE GRAMMAIRE

    215. On appelle figures de grammaire des manires de parler qui s'cartent de la construction ordinaire de la phrase.

    216. Les figures de grammaire les plus usites sont : l'inversion, l'ellipse, le plonasme, la syllepse.

    1 L'inversion est une transposition, un changement dans l'ordre grammatical des mots ou des phrases. Ex. : A tous les curs bien ns, que la patrie est chre! L'ordre grammatical serait : Que la patrie est chre tous les curs bien ns ! C'est une inver-sion de mots

    A qui venge son pre, il n'est rien d'impossible. Pour : Il n'est rien d'impossible qui..., etc. C'est une inversion de phrase.

    L'inversion est surtout usite en posie; en gnral elle soutient la phrase potique et lui donne une marche plus ferme et plus noble.

    2 L'ellipse est le retranchement de quelques termes nces-saires la construction, mais inutiles au sens. Ex. : Le crime fait la honte, et non pas l'chafaud; c'est--dire l'chafaud ne fait pas la honte.

    Cette figure donne presque toujours une grande rapidit au discours; mais pour que l'ellipse soit bonne, il faut que l'esprit puisse facilement suppler les mots sous-entendus.

    3 Le plonasme est le contraire de l'ellipse : c'est une sura-bondance de mots inutiles pour le sens, mais qui donnent plus de force la phrase.

    Ex. : Je l'ai vu, dis-je, vu, de m e s propres yeux vu, ce qui s'appelle vu. De mes propres yeux est un plonasme qui donne plus d'nergie l'expression en insistant sur l'ide.

    Le plonasme est un dfaut quand il n'est qu'un surcrot de mots inu-tiles. C'est ainsi qu'on ne doit pas dire : monter en haut, descendre en bas.

    4 La syllepse consiste faire accorder un mot, non avec celui auquel il se rapporte grammaticalement, mais avec celui que l'esprit a en vue. Ex. : La plupart croiront que le bonheur est dans la richesse; la plupart, signifiant la plus grande part ou partie, est en ralit au singulier, mais le verbe s'accorde avec le compl-ment sous-entendu : des hommes.

    On cite encore comme exemple de syllepse cette phrase de Bossuet : Quand le peuple hbreu entra dans la terre promise, tout y clbrait leurs anctres.

  • PLONASME. SYLLEPSE. INVERSION. ELLIPSE.

  • FIGURES DE GRAMMAIRE.

  • [A lire et consulter par les lves de 2e Anne] 217. On appelle gallicismes les idiotismes de la langue fran-

    aise, c'est--dire les faons de s'exprimer propres notre langue, et qui prsentent quelque particularit

    Cette particularit d'expression peut se trouver soit dans le sens figur, soit dans la construction syntaxique de la phrase. Ainsi cette proposition: Il a le cur sur la main, n'a rien qui rpugne notre syntaxe; mais l'image hardie qu'elle voque est propre au franais et serait intraduisible dans toute autre langue. C'est un gallicisme de figure. Au contraire, dans : J'ai entendu dire cela votre pre, chaque mot a son sens propre, la phrase n'a rien de figur; mais est expltif et presque impossible expliquer grammaticalement. C'est un gallicisme de syntaxe.

    218. Gallicismes de syntaxe. Ces gallicismes sont presque tous des phrases expltives, ou des formes elliptiques, qu'il faut redresser et complter si l'on veut les analyser. Ainsi : Coiff la Titus, aux enfants d'douard, la malcontent, etc., signifie coiff la faon de Titus, des enfants d'douard, d'un malcontent[1], etc.

    Fait la diable, fait la manire du diable. Mon me est un gallicisme euphonique : mon est mis pour ma. Cela ne laisse pas de nous inquiter : ici laisse a le sens de cesser,

    de s'abstenir, de discontinuer, et est par consquent verbe intran-sitif.

    Si j'tais que de vous est mis pour si j'tais vous, et que de est expltif.

    Ce que c'est que de nous : phrase expltive; de est surabondant. Il n'y voit pas : ici y est expltif. Il y va de notre salut, c'est--dire notre salut est en jeu. Se fcher tout de bon, c'est--dire srieusement, tout fait. Il a tenu bon, c'est--dire il a rsist. Avoir beau faire, avoir beau dire, c'est--dire agir ou parler

    en vain. La bailler bonne ou belle quelqu'un, c'est--dire essayer

    de lui en faire accroire. A la queue leu leu, c'est--dire la queue loup loup (leu signi-

    fiant loup en picard), la suite les uns des autres.

    219. Gallicismes de figure. Ces gallicismes pro-viennent le plus souvent d'une ellipse, d'un plonasme ou d'une

    1. Les malcontents, nom donn ceux qui, aprs la Saint-Barthlmy, se grou-prent autour du duc d'Alenon, et qui portaient les cheveux presque ras.

  • inversion. Il faut alors, pour les analyser, suppler l'ellipse, re-trancher le plonasme, faire disparatre l'inversion et surtout bien dgager le sens figur. Ainsi battre la campagne, qui se dit d'un malade en dlire, est une mtaphore qui rappelle les chasseurs ou les soldats ennemis qui courent les champs.

    Voici quelques exemples de gallicismes de figure : 1 En t re chien e t loup, au petit jour, le soir ou le matin, quand

    le temps est si sombre qu'on ne saurait distinguer un chien d'avec un loup. 2 N e p lus savo i r o donner de la t te . Donner de la tte

    signifie au propre frapper, heurter de la tte; au figur, ne plus savoir o donner de la tte signifie donc ne plus savoir o frapper, ne plus savoir que faire.

    3 B a t t r e q u e l q u ' u n p la te cou tu re , c'est--dire le battre compltement, au point d'aplatir les coutures de son habit.

    4 Monte r s u r s e s g r a n d s c h e v a u x , se mettre en colre, montrer de la svrit dans ses paroles. Cette expression remonte au temps de la che-valerie. On distinguait alors deux espces de chevaux : le palefroi et le des-trier. Le palefroi tait le cheval de parade ; le destrier, le cheval de bataille, plus grand et plus fort que le palefroi. Quand un chevalier montait sur son destrier, c'tait pour la bataille ou le tournoi. De l le sens de se mettre en colre.

    5 C h a c u n a s a m a r o t t e . La marotte tait une espce de sceptre sur-mont d'une tte et garni de grelots; c'est l'attribut de la Folie et c'tait celui des fous des rois. Cette locution signifie donc chacun a sa folie.

    6 A v o i r m a i l l e pa r t i r avec q u e l q u ' u n , c'est--dire avoir un diffrend avec quelqu'un, s'explique facilement grce l'histoire de la langue. La maille, monnaie de billon carre qui avait cours sous les rois captiens, tait la plus petite de toutes les monnaies; quand on voulait la partir (la partager), on ne pouvait que se quereller, puisqu'il n'y avait aucune unit montaire au-dessous d'elle. Du reste ce mot maille, qui entre aujourd'hui dans plusieurs gallicismes, tait autrefois d'un usage courant et signifiait un demi-denier. On dit encore un pince-maille, n'avoir ni sou (autrefois ni denier) ni maille, etc.

    7 Un homme de sac et d e corde. On enfermait les condamns dans un sac li par le haut avec une corde : de l le sens de sclrat, de bandit.

    8 M n a g e r l a chvre et le chou, rappelle le conte o un bate-lier doit passer dans son bac un loup, une chvre et un chou, et il ne doit les passer que sparment. Quel moyen de prserver la chvre du loup ou le chou de la chvre?

    9 tre sur les dents, c'est--dire tre accabl de fatigue. Le cheval est sur les dents quand, fatigu, il appuie ses dents sur le mors.

    10 Parler f r a n a i s c o m m e une v a c h e e s p a g n o l e . En ce sens, vache est, dit-on, une corruption de Basque, dont un ancien nom est voce. Comme il y a des Basques en France et en Espagne, on a dit d'abord parler franais comme un Basque espagnol.

  • 11 Prendre sans vert rappelle un jeu autrefois en usage au mois de mai. Ceux qui le jouaient devaient porter, tout le mois, une feuille verte, cueillie le jour mme; chaque joueur pris sans tre muni de cette feuille tait puni de quelque amende. De l l'expression prendre sans vert, c'est--dire prendre au dpourvu.

    12 On en mettrait la main au feu. Allusion aux anciennes preuves par le feu. On mettrait la main au feu pour une personne ou une chose, sr d'avance que la main ne brlerait pas, de mme que ne brlait pas, croyait-on, la main de l'innocent.

    13 A bon chat bon rat, c'est--dire bien attaqu, bien dfendu. 14 Une bonne moiti, une bonne lieue, c'est--dire largement la

    moiti, largement une lieue. 15 Rompre en visire, rompre sa lance dans la visire du casque

    de son adversaire (comme Montgommery Henri II, en 1559); au figur, attaquer, contredire brusquement quelqu'un en face.

    On voit par ces exemples que la plupart de nos gallicismes de figure sont des expressions venues de notre vieille langue et dtournes peu peu de leur sens primitif. On les emploie et on les cite tout propos aujour-d'hui, en comprenant d'instinct le sens gnral et figur qu'elles repr-sentent; mais on serait souvent bien en peine de les analyser et de rendre raison de chacun des termes pris part.

  • GALLICISMES DE FIGURE.

  • GALLICISMES DE FIGURE.

  • GALLICISMES DE FGUli.

  • DE LA PONCTUATION

    220. L a ponctuation sert distinguer, au moyen de diff-rents signes, les phrases ou les membres de phrase.

    Les signes de ponctuation sont : la virgule ( , ) , le point-virgule ( ; ), les deux-points (:), le point (.), le point d'interrogation (? ) , le point d'exclamation ( !), les points de sus-pension (...)*les parenthses (( )), les guillemets ( ) et le tiret ( - ) .

    221. L a virgule (,) sert sparer les sujets, les at t r ibuts , les complments de mme nature, les verbes, quand ces mots ne sont pas unis par et, ni, ou.

    E x . : Le mulet, l'ne, le cheval, sont des quadrupdes. Le chien est doux, caressant, fidle. Le bois du pommier, du poirier, du merisier est employ en bnisterie. L'attelage suait, soufflait, tait rendu.

    L a virgule sert encore sparer les mots mis en apostrophe, les appositions et tout membre de phrase qu 'on peut retran-cher sans nuire au sens.

    E x . : Jean, sois plus attentif. Marie, lve laborieuse, sera rcompense. Ces roses, que j ' a i cueillies, sont belles.

    R E M A R Q U E . On met une virgule pour remplacer un verbe sous-entendu. Ex. : On a toujours raison; le destin, toujours tort.

    222. L e point-virgule ( ; ) sert sparer des membres de phrase d'une certaine tendue, mais lis entre eux par le sens.

    E x . : L'estime des sots n'est rien; l'estime des gens d'esprit, peu de chose; l'estime des honntes gens est la seule dont on puisse tre fier. (O. FEUILLET. )

    223. Les deux-points ( : ) annoncent : 1 Une citation. E x . : Pythagore disait : Mon ami est un autre moi-mme .

    2 Une numration. E x . : Voici les cinq parties du monde : l'Europe, l'Asie, l'Afrique, l'Amrique et l'Ocanie.

    3 L e dveloppement de l'ide contenue dans le membre de phrase prcdent. E x . :

    Il faut, autant qu'on peut, obliger tout le monde : On a souvent besoin d'un plus petit que soi.

    224, Le point (.) se me t la fin d'une phrase. E x . : L'oisi-vet est la mre de tous les vices.

  • 225. Le point d'interrogation (?) se met la fin d'une phrase qui renferme une demande, une question. Ex. : O est-il? Qu'est-il devenu?

    226. Le point d'exclamation (!) se met la fin d'une phrase qui marque la surprise, la terreur, la joie, l'admiration Ex. : Au voleur! au feu! quelle joie! et aprs les interjections : hlas! ah! etc., except aprs : ma patrie!

    227. Les points de suspension (...) indiquent une rti-cence, une interruption. Ex. :

    Je devrais sur l'autel o ta main sacrifie, Te.... Mais du prix qu'on m'offre il me faut contenter.

    RACINE.

    Dans une citation, ils indiquent qu'on passe quelques mots inutiles. 228. La parenthse (( )) sert enfermer les mots qui

    forment au milieu de la phrase un sens distinct et isol. Ex. : La peste (puisqu'il faut l'appeler par son nom),

    Faisait aux animaux la guerre. L A FONTAINE. 229. On dit qu'on ouvre la parenthse, quand on se sert du

    premier signe ((), et qu'on la ferme, quand on se sert du second ()).

    230. Les guillemets ( ) se mettent au commencement et la fin d'une citation.

    Ex. : Sur son lit de mort, Louis XIV s'adressant son arrire-petit-fils disait : Pour avoir trop aim la guerre, j'ai fait le malheur du royaume .

    231. Le tiret (- ) sert, dans un dialogue, indiquer le changement d'interlocuteur, et remplacer les mots : dit-il, rpondit-il. Ex. :

    Est-ce assez? dites-moi; n'y suis-je point encore? Nenni. M'y voici donc? Point du tout. M'y voil? Vous n'en approchez point. LA FONTAINE.

  • DE LA PONCTUATION.

  • DE LA PONCTUATION

  • LES MOTS LA PHRASE

    232. Diffrentes espces de mots. Il y a neuf espces de mots en franais : le nom, l'article, l'adjectif, le pronom, le verbe, l'adverbe, la prposition, la conjonction, l'interjection.

    233. Mots variables. Le nom, l'article, l'adjectif, le pronom, le verbe sont des mots variables, c'est--dire des mots dont la terminaison peut changer. Ex. : Le, les; cheval, che-vaux; chante, chantons; etc.

    234. Mots invariables. L'adverbe, la prposition, la conjonction, l'interjection sont des mots invariables, c'est--dire des mots dont la terminaison ne peut pas changer. Ex. : Souvent, pour, mais, ah! (Ces mots s'crivent toujours ainsi.)

    235. Phrase. La phrase est une runion de mots formant un sens complet. Elle est comprise entre deux points.

    236. Fonctions des mots dans la proposition. Le nom peut tre : sujet, attribut, mis en apostrophe, mis en apposition ou com-plment d'un nom, d'un adjectif, d'un pronom, d'un adverbe, complment direct ou complment indirect d'un verbe.

    Le pronom qui remplace le nom, et l'adjectif, le verbe l'infinitif, le participe, etc., quand ils sont employs comme noms, ont la plupart des fonctions du nom.

    L'article se rattache toujours au nom. L'adjectif qualificatif peut tre pithte ou attribut. Employ comme

    adverbe, il forme un complment de manire. Le pronom a les mmes fonctions que le nom et de plus il est par-

    fois employ d'une manire expltive, c'est--dire surabondante. Le verbe rattache au sujet l'attribut et le complment. L'adverbe est le plus souvent complment exprimant une circon-

    stance. La prposition et la conjonction servent unir les mots ou les

    propositions. L'interjection est un mot isol, une exclamation.

  • 237. Proposition. On appelle proposition l'expression d'une pense, d'un jugement. Ainsi quand nous disons : Le chien est utile, nous faisons une proposition.

    238. On compte ordinairement dans une phrase autant de pro-positions qu'il y a de verbes un mode personnel, exprims ou sous-entendus.

    Ainsi dans la phrase : Le chien est utile, il n'y a qu'une seule proposition. Mais dans : Je crois que le chien est utile, quand il garde la maison, il y a trois propositions.

    239. Incise. On appelle incise une proposition ordinairement peu tendue, qui peut tre intercale dans une autre proposition. Ainsi, dans : L'argent, dit le sage, ne fait pas le bonheur, la proposition dit le sage est une proposition incise ou intercale. L'incise se met entre deux virgules.

    240. Coordonnes. On dit que les propositions sont coor-donnes quand elles sont unies par une conjonction, sans que l'une soit ncessaire pour complter le sens de l'autre, comme dans : Mon pre est juste et sa bont est infinie.

    241. Proposition elliptique. Une proposition est dite elliptique quand il y a un ou plusieurs mots sous-entendus. Ainsi, dans : vous parlez comme mon frre; comme mon frre est une proposition elliptique, parce que parle est sous-entendu : vous parlez comme mon frre (parle).

    242. Il y a trois sortes de propositions : la proposition ind-pendante, la proposition principale et la proposition subor-donne.

    1 La proposition indpendante est celle dont le verbe ne dpend d'aucune autre proposition et qui a par elle-mme un sens complet. Ex. : Le chien est utile.

    2 La proposition principale est celle dont dpendent d'autres propositions, qu'on appelle propositions subor-donnes. Ex. : Je crois que le chien est utile. (Je crois est une proposition principale.)

    3 La proposition subordonne est celle qui s'ajoute la proposition principale ou une autre proposition pour en complter le sens. Ex. : Je crois que le chien est utile. J'entends le chien qui aboie. (Que le chien est utile et qui aboie sont des subordonnes.)

  • PROPOSITIONS.

  • PROPOSITIONS.

  • PROPOSITIONS.

  • 243. Formes des propositions subordonnes. Les propositions sont subordonnes :

    1 Lorsqu'elles se rattachent au verbe d'une autre proposition par une conjonction, une locution conjonctive, un mot interrogatif. Ex. : Je veux que vous veniez. Il lit pendant que vous jouez. Dites-moi quelle heure il est.

    2 Lorsqu'elles se rattachent un nom ou un pronom d'une autre proposition par un pronom relatif. Ex : On aime l'enfant qui travaille.

    244. Fonctions des propositions subordonnes. La proposition subordonne remplit le plus souvent les fonctions suivantes :

    1 Complment direct d'objet. Ex. : Je crois que vous aimez la lecture. Dites-moi qui est cet homme.

    2 Complment indirect d'objet. Ex. : Chaque jour, il faut songer que la mort approche.

    3 Complment exprimant une circonstance. Ex. : Nous com-mencerons quand vous arriverez (circ. de temps). Lisez plus haut afin qu'on entende mieux (circ. de but).

    245. La proposition subordonne peut tre aussi : 1 Complment du nom ou du pronom. Ex. : C'est cet lve qui

    aura le prix; c'est lui dont je parle. 2 Complment d'un adjectif ou d'un adverbe. Ex. : je suis heureux

    que vous veniez; il est plus fort que vous ne croyez; il travaille mieux qu'on ne le dit.

    3 Sujet d'une autre proposition. Ex. : Il est certain que je partirai demain.

    4 Attribut d'une autre proposition. Ex. : Mon sentiment est que vous avez raison.

    5 Apposition d'une autre proposition : On n'est pas toujours heureux par le fait qu'on est riche.

    REMARQUE. Au point de vue de la forme des propositions subordon-nes, il convient de mentionner encore la proposition participe et la pro-position infinitive, celle-ci, d'ailleurs, rare. Ex. : Les parts tant faites, le lion parla ainsi (la premire partie de la phrase est une proposition participe; le nom parts en est le sujet).

    On entend les chevaux hennir l'curie (la seconde partie de la phrase est une proposition infinitive dont le sujet (les chevaux) est, en outre, complment du verbe qui prcde [entend), condition indispensable, d'ail-leurs, pour qu'il y ait une proposition infinitive).

  • PROPOSITIONS SUBORDONNES.

  • PROPOSITIONS SUBORDONNES.

  • PROPOSITIONS SUBORDONNES,

  • 246. Termes de la proposition. Une proposition renferme : 1 Sujet et verbe : Jules travaille; 2 Sujet, verbe et attribut : Jules est studieux; 3 Sujet, verbe et complment : Jules fait son devoir.

    Quand je dis : Venez, le sujet vous est sous-entendu. 247. Le sujet indique l'tre qui est ou qui fait quelque

    chose. Ex. : Jules est studieux, il travaille (Jules et il sont sujets).

    Le verbe indique que l'on est ou que l'on fait quelque chose. Ex. : Jules est studieux, il travaille (est et travaille sont des verbes).

    L'attribut indique la qualit attribue au nom. Ex. : Jules est studieux (studieux est attribut).

    Le complment est un mot ou un groupe de mots qui s'ajoutent soit au sujet, soit au verbe, soit l'attribut pour en complter le sens.

    Ainsi dans : Le travail de l'abeille est utile l'homme, de l'abeille est complment du sujet le travail, l'homme est complment de l'attribut utile. Dans : L'abeille butine le miel sur les fleurs, le miel est complment direct d'objet du verbe butine et les fleurs est com-plment indirect de lieu de ce verbe.

    248. Appos i t i on . On appelle apposition un nom qui s'ajoute aux diffrents termes de la proposition comme une sorte d'adjectif; par exemple, fils de Charlemagne, dans : Louis, fils de Charlemagne, fut surnomm le Dbonnaire.