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Grippe aviaire: premier cas de contamination inter-humaine?

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Page 1: Grippe aviaire: premier cas de contamination inter-humaine?

Grippe aviaire : premier cas de contamination inter-humaine ? • Le virus grippal H5N1 sevit depuis mi-decembre 2003 dans les elevages de poulets de plu- sieurs pays asiatiques, obligeant & des mesures d'abattage massif, Iourd de consequences econo- miques. Ce virus est egalement capable d'infecter les canards, des oiseaux sauvages et certains mammiferes, dont le porc et exceptionnellement l'homme. II constitue I'exemple meme des virus grippaux dont les specia- listes redoutent qu'ils n'evoluent et provoquent une pandemie comparable & cetle de la grande grippe espagnole, qui fit de 30 & 50 millions de morts entre 1918 et 1919. Les precedentes pandemies grip- pales etaient probablement dues & des virus d'origine aviaire ayant acquis, par recombinaison avec une souche humaine (reassorti- ment), la capacit6 d'infecter I'homme de fagon efficace. Dans le cas du virus H5N1, plus de 40 cas humains, dont 30 mortels, sont recenses & ce jour en Thailande et au Vietnam. Tousles patients ont 6te contamines au contact direct des poulets. Cela semblait confirmer que la trans- mission inter-humaine etait tres peu efficace. Un communique particulierement alarmant du ministere de la sante thailandais, confirme et com- mente par I'OMS, a et6 publie le 28 septembre 2004. II fait etat de deux nouveaux cas mortels de pneumopathie due au virus aviaire H5N1 : une fillette de 11 ans, d6cedee le 8 septembre, et sa m~re, 26 ans, dec6dee le 20 sep- tembre. La fillette a probablement contracte le virus au contact des poulets, mais tout semble indi- quer que sa mere a 6te infectee Iors des soins qu'elle donnait A sa fille malade. II s'agirait, si le lien entre ces deux cas est confirme, du premier exemple de transmis- sion inter-humaine directe du virus H5N1. Deux hypotheses devraient alors etre rapidement verifiees : soit la transmission est uniquement due

au contact rapproche entre les deux sujets, et le virus est peut- etre toujours sauvage et peu transmissible, soit il s'agit dej& d'un variant du virus H5N1 ayant acquis la capacite de se trans- mettre efficacement & I'homme, eventuellement apres s'6tre recombine avec un virus humain. Dans ce dernier cas, I'epidemie entrerait dans une phase tres pre- occupante.

OMS ,, Grippe aviaire - situation en Thailande , (2004), on-line du 28 septembre 2004

(www.who.int/csr/don/2004 09 2 8a/en/)

Cons6quences psychiatriques de la guerre • Les operations militaires ame- ricaines en Afghanistan et en Irak ont mobilise un nombre tres important de soldats, hombre jamais egale depuis la guerre au Vietnam. L'ampleur de cette mobilisation amene aussi la

question du retentissement psy- chologique, voire psychiatrique, de telles missions chez les mili- taires. Des etudes medicales systema- tiques visent d'une part & evaluer les consequences sur la sante mentale des membres des forces armees qui ont participe Aces operations, d'autre part A fournir les informations au pouvoir poli- tique afin qu'il mette en place les mesures de soin adaptees. Dans ce but, une etude a ete conduite aupres de plus de 6 000 mem- bres de I'armee americaine appartenant soit & I'armee de terre, soit au corps des Marines, avant leur depart en Irak ou en Afghanistan, puis quelques mois apres leur retour. Differents sympt6mes ont ete recherches comme une depres- sion majeure, une anxiete gene- ralisee, un stress post-trauma- tique ou encore une con- sommation excessive d'alcool. Les resultats montrent que I'ex- position au combat a ete beau- coup plus importante chez les soldats envoyes en Irak par rap- port & ceux deployes en Afghanistan. La proportion de

troubles psychiatriques & type de depression, d'anxi6te g6n6ralis6e ou de stress post-traumatique est plus important apres la guerre en Irak qu'apres celle en Afghanistan, et represente res- pectivement 17 % et 11 0/0 de I'ensemble des combattants. II existe encore un tabou enorme, qu'il faudrait lever en sensibilisant de maniere plus directe I'autorite militaire, au sujet de la survenue de ces manifestations psychia- triques. En effet, parmi les per- sonnes presentant des troubles psychiatriques, seulement 32 % ont cherche & recevoir des soins adaptes, les autres ayant peur du jugement de leurs collegues ou de leurs superieurs. Cette etude permet de mieux estimer la sante mentale des forces armees impli- quees darts les operations mili- taires menees en Irak et Afghanistan et souligne I'impor- tance de I'obstacle qui persiste

pour I'acces aux soins en psy- chiatrie.

C. Hoge, C. Castro, IV, Engl. J. Med. 351 (01/07/04)

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Revue Frangaise des Laboratoires, octobre 2004, N ° 366 1 7