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Guide de rédaction Dans le cadre du concours de création littéraire « Écrire pour se raconter », les Éditions David vous invitent à raconter une histoire tirée de votre histoire. Plus précisément, dans le cadre de cette toute première édition du concours, vous serez amené à rédiger un court texte (750 à 1 500 mots), inspiré d’un souvenir marquant de votre enfance. Au terme du concours, au printemps 2014, vous pourriez voir votre texte faire partie d’un recueil d’histoires, publié aux Éditions David. Nous mettons ici à votre disposition un guide de rédaction qui vous aidera à démarrer votre projet d’écriture. Nous vous souhaitons bonne chance et, surtout, beaucoup de plaisir! QUELQUES ÉTAPES À SUIVRE… 1. Choisir son histoire « Écrivez un court texte inspiré d’un souvenir marquant de votre enfance. » Un souvenir d'enfance peut être «marquant» pour plusieurs raisons. Il peut prendre place lors d'un événement historique particulier, représenter un moment fort de l'histoire de votre famille, de votre communauté, il peut s'agir d'un souvenir qui a marqué votre vie... Nous avons tous en tête plusieurs souvenirs de notre enfance. Si un souvenir a une importance particulière à nos yeux, par exemple par ce qu’il réveille en nous de fortes émotions, il n'aura pas forcément la même force émotive pour quelqu'un d'autre. Au moment de choisir le souvenir d’enfance que vous mettrez sur papier, gardez toujours en tête les questions suivantes : Est-ce que ce souvenir mérite d'être raconté et partagé? Suscitera-t-il l'intérêt des lecteurs? Qu’est-ce qui fait que cette histoire est intéressante? Une histoire peut-être captivante et originale par le sujet qu’elle traite, mais également par la manière dont elle est racontée.

Guide de rédaction

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Page 1: Guide de rédaction

Guide de rédaction

Dans le cadre du concours de création littéraire « Écrire

pour se raconter », les Éditions David vous invitent à

raconter une histoire tirée de votre histoire. Plus

précisément, dans le cadre de cette toute première

édition du concours, vous serez amené à rédiger un court

texte (750 à 1 500 mots), inspiré d’un souvenir marquant

de votre enfance. Au terme du concours, au printemps

2014, vous pourriez voir votre texte faire partie d’un

recueil d’histoires, publié aux Éditions David.

Nous mettons ici à votre disposition un guide de rédaction

qui vous aidera à démarrer votre projet d’écriture. Nous

vous souhaitons bonne chance et, surtout, beaucoup de

plaisir!

QUELQUES ÉTAPES À SUIVRE…

1. Choisir son histoire

« Écrivez un court texte inspiré d’un souvenir marquant de votre enfance. »

Un souvenir d'enfance peut être «marquant» pour plusieurs raisons. Il peut prendre place lors

d'un événement historique particulier, représenter un moment fort de l'histoire de votre

famille, de votre communauté, il peut s'agir d'un souvenir qui a marqué votre vie...

Nous avons tous en tête plusieurs souvenirs de notre enfance. Si un souvenir a une importance

particulière à nos yeux, par exemple par ce qu’il réveille en nous de fortes émotions, il n'aura

pas forcément la même force émotive pour quelqu'un d'autre. Au moment de choisir le

souvenir d’enfance que vous mettrez sur papier, gardez toujours en tête les questions

suivantes :

Est-ce que ce souvenir mérite d'être raconté et partagé?

Suscitera-t-il l'intérêt des lecteurs?

Qu’est-ce qui fait que cette histoire est intéressante?

Une histoire peut-être captivante et originale par le sujet qu’elle traite, mais également par la

manière dont elle est racontée.

Page 2: Guide de rédaction

2. Choisir son approche

Le souvenir d’enfance qui vous inspirera devra donc se démarquer par l’originalité de son sujet

ou de son traitement. Il existe plusieurs approches différentes qui peuvent faire en sorte que

votre histoire se démarque.

Choisissez tout d’abord le ton que vous utiliserez pour bien rendre votre histoire. Choisirez-vous

de privilégier un ton humoristique, dramatique, poétique (…) ? Choisissez ensuite la forme que

vous donnerez à votre texte. Bien que votre premier réflexe sera peut-être de privilégier un

style autobiographique, vous pourriez aussi opter pour la fiction. Le choix du ton et de la forme

que prendra votre histoire influencera le choix de votre narrateur et du point de vue qu’il

adoptera.

Il faut bien savoir distinguer le narrateur de l'auteur. Alors que vous, l’auteur, êtes la personne

physique qui crée l’histoire, votre narrateur sera l’individu qui sera perçu par le lecteur comme

étant celui qui leur racontera votre histoire. Ainsi, même si vous choisissez d’écrire votre texte à

la première personne et de privilégier une approche autobiographique, vous devrez tout de

même prêter votre voix à un narrateur.

Le narrateur que vous choisirez pourra être omniscient, interne ou externe.

On parle de narrateur omniscient lorsque celui-ci sait tout au sujet des personnages, des lieux,

de l'intrigue... Il connait les pensées et les sentiments des personnages et peut raconter ce qui

se passe simultanément dans deux endroits différents de l'intrigue. Il en sait donc plus que les

personnages, et peut même révéler à l'avance au lecteur ce qu'ils vont faire.

Le narrateur interne, lui, ne dit pas tout au lecteur et se contente de lui rapporter ce que voient

ou vivent les personnages. Ainsi, le découvre les lieux, les êtres, les évènements à travers le

regard, les pensées, les sensations d'un personnages ou de plusieurs personnages successifs.

Lorsque le narrateur est un observateur extérieur qui se limite à rapporter ce qu'il voit ou

entend on parle alors de narrateur externe. À la différence du narrateur omniscient, il ne

connait pas les sentiments ni les pensées des personnages.

3. Construire son texte

Une fois que vous aurez choisi votre histoire et la manière dont vous la raconterez, il sera temps

de passer à la construction de votre schéma narratif. (Il est conseillé d’établir un plan avant

d’entamer la rédaction de votre texte.)

Page 3: Guide de rédaction

3.1 Le schéma narratif

Tout récit répond à une organisation précise, un schéma narratif, dont voici les

composantes :

La situation initiale

Située habituellement au tout début du texte, la situation initiale permet de présenter au

lecteur le personnage principal, le lieu et le temps de l’action. On nous y décrit une situation

de la vie courante dans laquelle tout est sous contrôle et où les personnages se sentent

bien. Déjà, en quelques lignes seulement, l’atmosphère, le ton, le rythme et le style de

l’histoire sont posés.

Les toutes premières phrases d’un texte, que l'on appelle « incipit », sont les plus

importantes. Ce sont elles qui permettront ou non au lecteur de s’accrocher à votre histoire.

L’élément déclencheur

L’élément déclencheur est un élément qui, tout à coup, vient bousculer la situation initiale.

C’est le moment où le cours normal des événements est perturbé et où l’état d’équilibre

initial est brisé.

Les péripéties

Les péripéties sont un ensemble d’événements et de rebondissements provoqués par

l’arrivée subite de l’élément déclencheur. Dans un court texte, il peut y avoir deux ou trois

péripéties.

Le dénouement

Le dénouement, c’est l’action décisive qui vient mettre un terme à l’intrigue ou à la série

des péripéties. Il vient en quelque sorte fixer le sort des personnages. Il doit être simple,

rapide et efficace.

La situation finale

La situation finale est la chute de l’histoire, le moment où le ou les personnages retrouvent

leur équilibre ou le perdent définitivement. La fin de l’histoire peut être heureuse ou

dramatique, elle peut être porteuse d’une morale ou s’ouvrir sur d’autres pistes et ainsi

proposer une réflexion au lecteur.

Page 4: Guide de rédaction

3.2 Construire ses personnages

Écrire une histoire consiste à donner vie à un certain nombre de personnages. Ils ne sont pas

simplement là pour servir l’intrigue mais ils doivent aussi permettre au lecteur de s’identifier à

eux. Quelle que soit leur importance dans l’histoire, qu’ils soient attachants ou détestables, ce

sont les personnages qui ont pour tâche de susciter et de maintenir l’intérêt du lecteur, de lui

faire partager des sensations, des émotions.

Puisque le sujet de votre histoire est un souvenir d'enfance, vous serez probablement le héros

ou l’héroïne de votre histoire et les personnages secondaires seront probablement des gens que

vous connaissez ou que vous avez bien connus. Comment faire revivre, sur papier, le petit

garçon ou la petite fille que vous avez été ? Comment rendre ce personnage tangible, réel,

« vivant »? Comment provoquer l’empathie du lecteur et lui donner envie de lire votre histoire

jusqu’au bout ?

Il existe plusieurs méthodes en création littéraire pour créer des personnages. L’une d’entre

elles, la caractérisation, permet à l’écrivain de constituer des fiches détaillées de ses

personnages afin de développer leur complexité.

Voici des exemples de questions auxquelles vous pourriez vous amuser à répondre pour bien

construire votre personnage principal:

- Que pense le personnage de son père et de sa mère? Les aime t-il ou les hait-il? Quelle

influence ses parents ont-ils eue sur lui?

- Le personnage a t-il des frères et sœurs? Quelles sont leurs relations?

- À quel type de discipline le personnage a t-il été soumis enfant? Stricte ou coulante?

- Le personnage s’est-il senti chéri ou rejeté lorsqu’il était enfant?

- Quelle était la situation économique de la famille du personnage?

- Comment se considère t-il? Futé, intelligent? Est-il au contraire complexé par son manque

d’éducation?

- Aimait-il l’école? Ses professeurs? Ses camarades?

- Était-il impliqué dans la vie scolaire/estudiantine: clubs, activités sportives… ou était-il

marginal?

- Est-ce qu’il a voyagé? Où, quand et à quelle occasion?

- Que lui ont apporté ces voyages?

- Quelle est la plus grande désillusion du personnage?

- Quels sont les grands évènements politiques, sociaux ou historiques qu’il a vécus et qui l’ont

marqué?

- Quels sont ses passions et hobbies?

- À quoi ressemble sa maison ?

- Quel est l’entourage du personnage? Quelle est la dynamique de leurs relations?

- Quelle est la plus grosse faiblesse du personnage? Sa plus grande fierté?

Page 5: Guide de rédaction

- A t-il beaucoup d’imagination? Est-il rêveur? Soucieux?

- Que désire t-il le plus au monde? Quels efforts est-il prêt à faire pour l’obtenir?

- A t-il des secrets? Quels sont-ils? Comment parvient-il à les cacher?

- A quoi ressemble t-il physiquement? Comment se sent-il vis à vis de son corps, de son

physique?

- Comment définir sa voix, son phrasé?

- Quelles sont ses principales expressions faciales? A t-il des tics?

Bien entendu, tous ces détails ne figureront pas tous dans votre texte, mais ils vous serviront de

guide. Plus vous saurez rendre « vivants » et complexes vos personnages dans votre tête, plus le

lecteur pourra s’attacher et s’identifier à eux.

4. Travailler son style

Trouver son style, en tant qu’auteur, prend du temps et beaucoup de pratique. Il est néanmoins

possible pour vous de donner une certaine « valeur littéraire » à votre texte en travaillant

certains aspects de votre écriture et en prenant certains choix stylistiques. Par « travailler son

style », on veut dire par exemple choisir le temps de verbe adéquat (passé, présent ?), établir le

rythme de l’action (par exemple en faisant le choix de privilégier des phrases parfois courtes,

parfois longues, d’entrecouper ou non les passages narratifs avec des dialogues…). C’est aussi

choisir le niveau de langue qui nous convient le mieux, qui nous ressemble le plus (langue

familière, courante ou plus soutenue ?) Travailler son style, ça veut aussi dire faire attention aux

choix des mots qu’on utilise et faire attention aux répétitions (en cherchant par exemple des

synonymes).

Avant tout, il vous faut être à l’aise avec le style que vous choisirez d’employer. Votre style

littéraire doit vous ressembler. Afin d’évaluer si votre style sonne faux ou non, faites-en la

lecture à haute voix.

5. Tester son ébauche

La meilleure manière de tester l’intérêt de votre histoire, l’efficacité de votre approche, la

cohérence et la structure de votre histoire, la profondeur de vos personnages et la valeur

littéraire de votre texte, c’est d’abord et avant tout de faire lire votre histoire par d’autres.

Après leur lecture, posez-leur des questions et notez leurs réactions et leurs commentaires,

avant de réajuster le tir. Si vous êtes tenté de tester votre histoire auprès de vos proches,

assurez-vous de leur objectivité !

Page 6: Guide de rédaction

QUALITÉS RECHERCHÉES

À l'hiver 2014, un comité de sélection mis sur pied par les Éditions David se réunira et sera

chargé d’évaluer les textes reçus dans le cadre du concours « Écrire pour se raconter ». Afin de

déterminer les textes gagnants qui seront publiés dans un recueil, les membres du comité

tiendront compte notamment des aspects suivants :

L'originalité du sujet et du traitement de celui-ci

Le respect du thème proposé

L'intérêt de l'histoire racontée

La valeur littéraire du texte

Nous vous invitons évidemment à garder ces éléments en tête tout au long de votre travail de

rédaction !

QUELQUES CONSEILS PRATIQUES

Allez droit au but: Vous devez, en assez peu de mots (750 à 1 500), raconter une

histoire. Apprenez à circonscrire le souvenir que vous désirez raconter, tout en donnant

les détails nécessaires pour bien le situer dans son contexte (historique, social,

familial...).

Résistez à l'envie d'impliquer trop de personnages dans votre histoire. Limitez-vous à

votre personnage principal et à deux ou trois personnages secondaires.

Mettez-vous à la place du lecteur. Demandez-vous si ce que vous écrivez est intéressant,

captivant, touchant...

Tentez de vous détacher de votre sujet et de votre personnage. Sachez mettre une

distance entre vous et votre souvenir pour le rendre plus littéraire et éviter ainsi l'auto-

complaisance, la victimisation...

Accordez une attention particulière au rythme de votre histoire. Sachez doser la place

que prendront les dialogues, créez un équilibre entre les passages descriptifs et l'action,

entre les phrases longues et les phrases courtes...

Allez plus loin que la simple écriture « utilitaire » et tentez de donner du style à votre

texte.

Relisez-vous, encore et encore, idéalement à haute voix et n'hésitez à vous référer aux

dictionnaires.

Faites lire votre texte autour de vous, recueillez les commentaires des lecteurs.

Et surtout... AMUSEZ-VOUS !!!