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Avec le soutien du Ministère Délégué à la Sécurité Sociale, aux Personnes Agées, aux Personnes Handicapées et à la Famille

Guide Handicap - VIVRE ENSEMBLE

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Guide du vivre ensemble édité par le Ministère du travail, de la solidarité et de la fonction publique.

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Avec le soutien du Ministère Délégué à la Sécurité Sociale, aux Personnes Agées, aux PersonnesHandicapées et à la Famille

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Proposer aux « gens ordinaires » unpetit guide des civilités qui les

accompagne dans leur relation quotidienneavec nos concitoyens handicapés, est une

nécessité. En effet, beaucoup de questions seposent à chacun qui, non résolues, créent desobstacles à la communication. A l’école, aubureau, dans les transports en commun…Le « vivre ensemble » dans une sociétéouverte et attentive, est au cœur de ladémarche qui nous est proposée ici. Celasuppose d’accepter une règle du jeu toutesimple : adopter, fut-ce même un courtinstant, la logique de l’autre, son point de vue,afin d’identifier les petits écueils usuels de lavie ensemble, pour les dépasser.Le propos du guide n’est ni de contraindre, ni de normer ce qui doit rester naturel etspontané.

C’est une invitation à comprendre, uneinvitation à se mouvoir avec aisance, les unsavec les autres, tout simplement.Les auteurs comme les entreprises qui sesont associées à ce projet, l’ont bien senti,aidés en cela par les « témoins » qui ontaccepté de livrer un peu de leur vie de tous lesjours, un peu de leur expérience aussi. Ils m’ont moi-même guidée, parfois sans le savoir, durant les mois heureux passés à leur côté pour la préparation de la « loi pour l’égalité des droits et des chances,la participation et la citoyenneté despersonnes handicapées ». Du fond du cœur, qu’ils en soient remerciés.Je forme le vœu que les lecteurs prennentplaisir à ce parcours de découverte quepropose le guide et qu’ainsi ils deviennentgarants du savoir-vivre ensemble.

La différence inquiète. La différence fait peur.Les réactions qu’elle entraîne peuvent amenerà l’exclusion, qui est une mort sociale, et parfois à une mort physique. Il suffit de regarder autour de nous, dans le monde d’aujourd’hui pour le constater,sans avoir besoin de remonter très loin dans l’histoire. C’est parce que nous sommes ignorants,parce que nous ne savons pas, ou pas voulusavoir que la différence de l’autre inquiète.Elle nous fait porter sur l’autre un regardparfois dégoûté, distant ou méprisant. Ce regard est aussi souvent détourné, pour ne pas voir et ne surtout pas chercher à savoir et à connaître. Devant ces différences plus ou moins visibles,évidentes, ou celles plus cachées, presqueinvisibles, notre jugement sur l’autre qui lesporte est le plus souvent négatif.Réfléchissons un peu : nos jugements sontinjustes et faux car ils ne reposent sur rien de

MARIE ANNE MONTCHAMPAncien Ministre

OLIVIER DIZIENProfesseur en Médecine Physique et RéadaptationHôpital Universitaire Raymond Poincaré de Garches

bien solide : nos peurs, notre vision d’unmonde quand même un peu étriqué mais qui nous rassure. Corrigeons nos idées reçues et souventfausses !Regardons, écoutons l’autre différent enapparence ou de comportements. Changeons notre regard, nos attitudes, nos logiques d’idées. Comment se comporter naturellement avecune personne qui a un handicap ? Comment comprendre ses difficultés à vivredans un monde qui ne lui facilite pas la vie ?Comment changer ce monde, ne serait-cequ’un instant ?Ce petit guide des civilités apporte lesinformations et les conseils utiles pourpartager notre vie de personne ordinaire aveccelles des personnes handicapées et notremonde pour qu’il soit meilleur.Apprenons à vivre ensemble, cela en vautvraiment la peine.

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PHILIPPE BASMinistre délégué à la Sécurité Sociale, aux Personnes âgées, aux Personnes handicapées et à la Famille

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• Blessure médullaire : lésion de la moelle épinière.

• Paraplégie : paralysie du corps au niveau de la lésion de la moelle épinière dorso-lombaire se traduisant par une atteinte motrice et/ou sensitive des membresinférieurs et de la sangle abdominale.

• Tétraplégie : paralysie motrice et/ou sensitive des quatre membres et du troncdue à une lésion de la moelle épinière cervicale (au niveau du cou).

• Contracture : Mouvement involontaire et incontrôlable des membres paralysés, leplus souvent chez le blessé médullaire.

• Trachéotomie : Passage au niveau du cou qui permet à une canule de se logerdans la trachée afin de permettre à la personne de respirer dans le cas detraumatisme ou de maladie respiratoire.

• Hémiplégie : paralysie motrice et/ou sensitive de la moitié du corps dans le sensvertical due à une lésion cérébrale.

• Accident Vasculaire Cérébral (AVC) : Il peut avoir pour origine soit un vaisseau quise bouche (thrombose) ou bien qui se fissure (hémorragie).

• Infirme moteur cérébral (IMC) : personne souffrant de troubles moteurs liés àune lésion cérébrale mais ne touchant pas l’intellect.

• Traumatisme Crânien : Atteinte cérébrale due à un traumatisme accidentel. Chezle traumatisé crânien, des troubles moteurs peuvent exister (type hémiplégie) maiségalement des troubles du comportement (lenteur, excitabilité, désinhibition, pertede repère dans le temps et/ou dans l’espace.)

• Amblyopie : baisse de l’acuité visuelle sans lésion de l’œil.

• Braille : alphabet en points et en relief à l’usage des aveugles.

• Blindisme : gestuelle propre aux aveugles de naissance qui font penser à des tics.

• Cécité : état d’une personne aveugle.

• Glaucome : maladie de l’œil entraînant une diminution de l’acuité visuelle pouvantaller jusqu’à la cécité totale.

HANDICAP MOTEUR

HANDICAP VISUEL

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5• Autisme : handicap du développement entraînant des difficultés àcommuniquer et comprendre les relations sociales.

• Chromosome : élément de la cellule qui contient des informations héréditaires.

• Encéphalopathie : déficience mentale associée à des troubles moteurs ousensoriels.

• Trisomie 21 : anomalie de la paire 21 des chromosomes entraînant de gravesdéficiences intellectuelles.

• X fragile : première cause de déficiences intellectuelles après la trisomie 21.

HANDICAP MENTAL

• Hystérie : névrose caractérisée par une exagération de l’expression psychique etaffective.

• Névrose : affection caractérisée par des troubles affectifs et émotionnels dont lesujet est conscient.

• Psychose : affection caractérisée par une altération profonde de la personnalitéet des fonctions intellectuelles, dont le sujet n’est pas conscient.

• Schizophrénie : psychose caractérisée par une disfonctionnement psychique, une perte du contact avec autrui et un repli sur soi.

• Troubles obsessionnels compulsifs (TOC) : le sujet souffre d’obsessions et decompulsions. Les obsessions sont des images ou des pensées récurrentes quicréent de l’anxiété. Les compulsions sont des comportements répétitifs émis enréaction aux obsessions.

HANDICAP PSYCHIQUE

• Implant cochléaire : appareil électronique composé d’un implant interne et d’unimplant externe permettant aux sourds profonds de retrouver une perception auditive.

• Surdité de transmission : elle touche l’oreille externe et se caractérise par uneperte des sons graves.

• Surdité de perception : touche l’oreille interne. Généralement, elle se corrigeefficacement par des appareils auditifs. Peut être causée par des expositions à dessons très forts.

HANDICAP AUDITIF

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Le handicap moteur peut toucher unmembre ou l'ensemble du corps. Ainsi,

les personnes atteintes de cehandicap se déplacent soit debout ens’aidant d'une canne, soit en fauteuilroulant. En pratique, les déficiencesmotrices engendrent une gêne ou un

empêchement dans les déplacements,la préhension d'objets et parfois la

parole. En France, on estimequ’1,5 million de personnes souffrent

d’un handicap moteur (qu’il soitd’origine génétique, accidentel ou

cérébral) dont 600 000 sontatteintes de paralysie.

SAVOIRACCUEILLIR

Une personne handicapéemoteur est une personne commeune autre, elle a simplementbesoin qu'on lui assure plus defacilité et de sécurité dans sesdéplacements :

• Assurez-vous que la personnepeut accéder à votre lieu derendez-vous, assurez-vous del’absence d’obstacles, du bonfonctionnement des ascenseurset si possible de la disponibilitéd’une place de stationnement àproximité.

• Marchez à côté d’élleen respectant son rythme.

• Indiquez-lui les changements dedirection et laissez-lui l’usage

des rampes et plans inclinés.

• Patienter devant unascenseur, un guichet ou unservice, est très pénible pourles personnes handicapéesmoteur : laissez-leur lapriorité et le tempsd’effectuer leursdéplacements.

Pour échanger, je me place à la hauteur de mon interlocuteur !

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Attention, vous me déséquilibrez,je fais finir par tomber.

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SAVOIR ÉCHANGERComme avec toute autre personne, l'échange repose

sur le respect mutuel et l'égalité. Pour qu’il soit établi, ilconvient de suivre quelques conseils de bon sens :

• Surveillez votre langage. Personne n'est “cloué”dans un “chariot” ! Parlez de “personne handicapée”,n'employez pas de termes réducteurs comme“infirme”, “invalide”, “boiteux”, “nain”, etc.

• La station debout est pénible, proposez à lapersonne de s’asseoir.

• Le fauteuil roulant tient le rôle des jambes de lapersonne handicapée. S’appuyer dessus est unefamiliarité qui peut être mal perçue et dangereuse.

• Une personne en fauteuil ou depetite taille ne peut voir que sielle est placée devant (spectacle,exposition, allocution) : veillez àlui laisser un passage et unespace suffisants.

• Le regard que vous portez estimportant : appuyé ou détourné,il stigmatise et peut donner à lapersonne l’impression d’êtreréduite à son handicap.

• Vous pouvez sans crainteutiliser tous les mots du langagecomme marcher, aller, courir…

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• La personne en fauteuil roulant ou de petite taille peut souffrir d’unsentiment d’infériorité. Placez-vous à sahauteur, vous établirez ainsi une relationd’égalité.

• Certaines personnes peuvent avoir uneélocution difficile, du fait d'un handicapmoteur cérébral ou de séquelles d'untraumatisme crânien. Leur intelligence

n'est pas altérée, parlez-leurnormalement et laissez-leur le temps devous répondre.

• Adressez-vous à la personnedirectement et non à son accompagnant.Ce dernier pourra vous aider à conversersi votre interlocuteur s'exprime avecdifficulté. Mais l’aidant n’est qu’uninterprète, il n’est pas votre interlocuteur.

Merci de nous libérer la voie et defaciliter nos déplacements !

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SAVOIR AIDERLe quotidien des handicapés

moteurs est fait d'une multitude desituations qui peuvent devenir desobstacles insurmontables :

• Si vous pensez que quelqu'un abesoin d'aide, posez-lui la question etsuivez ses conseils. Une personne enfauteuil roulant saura vous expliquercomment la pousser ou franchir unseuil en toute sécurité, retirer oumettre un vêtement, etc.

• Lorsqu'une personne handicapéeest aidée d'un chien d'assistance,considérez que cet animal travaille;saluez la personne avant l'animal. Nele caressez qu’après avoir demandél’autorisation à son maître.

• À table, certaines personnespeuvent avoir besoin de votre aide.Elles sauront vous expliquer leursbesoins, laissez-vous guider et restez naturel.

• Laissez votre place dans lestransports publics.

• Dans la rue, proposez votre aidequand vous voyez qu'une personne enfauteuil roulant rencontre unedifficulté mais ne vous sentez pasoffusqué si elle décline cette aide :beaucoup de personnes handicapéesaccordent une grande importance àleur autonomie, même si elle leurcoûte des efforts.

• Pour les personnes handicapées moteur,se déplacer dans la ville nécessitegénéralement une attention constanteportée sur le sol, son revêtement, sesobstacles. En laissant le passage, enaméliorant l'accès, en retirant lesobstacles, vous leur facilitez la vie. Aprèsune journée passée à franchir des trottoirs,des seuils, des chaussées en plus ou moinsbon état, un sourire, un "bonjour", et unpeu d'aide peuvent rendre le handicap plussupportable.

“Alors que je m’approchais pour regarderun spectacle de rue, un monsieur m’a

gentiment laissé me placer devant. Puis il s’estappuyé nonchalamment sur mon fauteuil. Lesgens ne comprennent pas que le fauteuil est unprolongement de mon corps !”

Michel, 32 ans.

“Je suis très autonome dans mon fauteuil.Cependant les parcours en ville sont

ponctués d’obstacles et cela devient vitefatigant. J’aimerais que les gens pensent à ne paslaisser leurs poubelles, à nettoyer les déjectionsde leurs chiens ou encore à ne pas garer leursvoitures sur le trottoir !”

Marie 52 ans

“Je vis très mal les regards insistants etremplis de pitié des gens.”

Karim, 14 ans

Témoignages

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PARLER POURCOMMUNIQUER

• La communication visuelle n’étant pluspossible, n’hésitez pas à parler.

• Une personne déficiente visuelle ne peutpas voir que vous vous adressez à elle.Pour capter son attention, appelez-la parson nom !

• Elle ne reconnaîtra pas toujours votrevoix, alors n’oubliez pas de vous présenter.

• La perte de vision ne signifie pas l’oublidu mot VOIR. Vous pouvez donc utilisertout le vocabulaire de la vision. Ainsi, lesaveugles disent “je suis allé voir un film aucinéma” ou “j’ai regardé tel programmehier à la télévision”.

COMMENT SE DÉPLACENT-T-ILS ?

Les possibilités sont différentes suivantl’importance du déficit visuel.

• Un malvoyant peut très bien se déplacersans aide, même s’il est parfois gêné parun obstacle. S’il a du mal à trouver sonchemin ou qu’il se cogne quelque part, cen’est pas forcément qu’il est mal réveillé !

• Une personne aveugle ne peut pasappréhender l’environnement de manièrevisuelle, il lui faut utiliser d’autresinformations : vibrations renvoyées par laligne des immeubles, bruits de lacirculation, bruits de pas, odeurs…

Le handicap visuel recouvre desréalités variées, s’échelonnantd’un trouble visuel à une cécité

complète. Actuellement,en France, 3 millions

de personnes sont concernées,ce chiffre augmentantprogressivement avec

l’allongement de la durée de vie.Un malvoyant dans la rue ou un

aveugle à son bureau ne sedistingue pas toujours, alors

soyons attentifs pour mieux lesaider lorsqu’ils en ont besoin !

Attention, je ne vous vois pas !

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Le choix de la canne blanche ou du chien guide est trèspersonnel, les deux solutions ayant des avantages et desinconvénient.• La canne n’est pas une laisse ! Ne tirez pas la personneavec. Proposez-lui plutôt de prendre votre bras• Pour être efficace, la canne doit toujours être libre detoute entrave ainsi que le bras qui la tient.• Regardez devant vous, ce n’est pas la personne qui vousverra arriver en face ! Vous risquez de vous prendre lespieds dans la canne.

Le chien guide est une aide efficace, pour guider son maîtreet lui éviter les obstacles, mais il ne doit pas être dérangé.• Pour aborder la personne, présentez-vous du côtéopposé au chien.• Ne tirez pas la laisse ou le harnais, la personne handicapée doit garder le contrôle de sonchien.

Canne blanche et chien guide

Proposez votre aide, ne l’imposez pas !

GUIDER POUR BIEN

ACCOMPAGNERAccompagner ne veut pas dirediriger. Certains éléments sontà prendre en compte pour éviterque votre aide ne devienne unegêne:

• Proposez votre aide, la personne vous dira si elle en a besoin.

• Ne vous offusquez pas si ellerefuse.

• Pour faire un bout de cheminensemble, le mieux est qu’ellevous prenne le bras, avec samain restée libre si elle tientune canne de l’autre.

• Il est toujours plus facile desuivre que d’être poussé enavant !

• Annoncez les changements dedirection ou de relief, ainsi queles obstacles à éviter.

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AU QUOTIDIEN• Les déficients visuels n’ont pas

accès aux informations écrites sur unpanneau de rue, de direction, une enseigneou un arrêt de bus. Il leur faut donc souventdemander de l’aide. N’hésitez pas à lesrenseigner !

• Dans les transports, il n’est pas facile detrouver la porte d’une rame du métro,surtout si elle est fermée, ni même uneplace libre.

• Devant un escalier, proposez de tenirla rampe et annoncez la première et ladernière marche.

• Vous pouvez présenter un siège, etguider sa main sur le dossier, mais unefois la position du siège déterminée,la personne peut s’asseoir seule.

• Prévenez la personne quand vous laquittez, cela lui évitera de parler dans levide !

• Si vous la renseignez sur unedirection, pensez que certainesindications sont purement visuelles,comme “par ici”, “là-bas”, ou même“tout droit”.

Les objets déplacés ou abandonnés dansle passage et les portes entrouvertes

représentent des dangers !

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• Dans une file d’attente, dansun magasin ou uneadministration, il n’est pasévident de savoir où commencela file, ni même quand elleavance. Il vaut mieux êtrerenseigné par la personne qui setrouve derrière que donner àchaque fois des coups de cannedans les jambes de celle qui setrouve devant pour savoir si lafile progresse.

À TABLEIl est très facile de

partager un repas avec unepersonne déficiente visuelle.

• Indiquez-lui le siège où elle doits’asseoir, elle trouvera seule sonassiette et ses couverts.

• Décrivez-lui le contenu del’assiette ou ce que vous luiprésentez, cela lui évitera lessurprises et d’avoir à manger unaliment qu’elle n’aime pas.

• Ne dites pas “tiens” en tendantquelque chose, indiquez lui plutôtoù vous le posez. Exemple : “jepose un morceau de pain àdroite de ton assiette”.

• N’hésitez pas à lui demanderde tendre son assiette ou sonverre.

• Il est inutile de lui couper laviande, surtout s’il n’y a pas d’os.

À LA MAISONVous recevez une personne déficiente visuelle :

• Si c’est la première fois, décrivez-lui l’agencement despièces et faites-lui visiter, elle se fera alors une idée plusprécise des lieux.

• Vous pouvez lui décrire les lieux avec des qualificatifsvisuels.

• Accompagnez-la jusqu’à l’endroit où elle doit s’asseoir et dans les différentes pièces.

SI VOUS ÊTES INVITÉ• Vous aurez peut-être à allumer en arrivant, les aveuglesn’ont pas besoin d’éclairer. Pensez alors à éteindre enpartant !

• Évitez de déplacer les objets ou signalez-le, sinon lapersonne aura du mal à retrouver ses affaires.

• Ne laissez pas une porte à demi-ouverte.

• Ne laissez rien dans le passage.

• Pensez que vous êtes invité, vous n’êtes pas obligé detout faire à la place de votre hôte, qui sait sûrement sedébrouiller, même si un petit coup de main de temps entemps peut être utile.

“Les personnes que je rencontre sont étonnéesquand je leur raconte tout ce que je fais, elles

n’imaginent pas les possibilités que l’on a.”Marie, 41 ans.

“On me demande toujours comment je faispour utiliser un ordinateur et aller sur internet,

avec un appareil en braille ou un logiciel de synthèsevocale on peut très bien le faire sans voir.”

Bertrand, 62 ans.

“Je suis étonné de voir la réaction des gensavec moi depuis que je suis aveugle, ils sont

gênés, hésitants, alors que c’est si simple de proposerson aide.”

Luc, 22 ans.

Témoignages

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SOYEZ ATTENTIF !Le handicap auditif n’est pas

apparent. Voici quelques signes pouridentifier une personne sourde oumalentendante :

• La personne pointe son oreille dudoigt et secoue la tête.

• Elle bouge les lèvres sans produirede son ou parle d’une voix modulée.

• Elle communique avec des signes.

• Elle vous présente un calepin et uncrayon.

Qu’il soit de naissance, dû à une maladie ou à un accident,le handicap auditif compromet sensiblement la communication et

l’accès à l’information si l’environnement n’y veille pas. Lapersonne sourde ou malentendante développe sa propre

stratégie pour contourner son handicap et communiquer.Face à ce handicap peu visible et souvent sous-estimé, certainespersonnes sourdes ou malentendantes réagissent en évitant les

contacts et parfois en s’isolant progressivement. Cependant, lesmodes de communication, les nouvelles méthodes

d’apprentissage et l’appareillage leur permettent de s’intégrer etde vivre presque « normalement ».

On estime à 5 millions le nombre de Français ayant desdifficultés d’audition et ce nombre ne cesse d’augmenter avec le

vieillissement de la population.

N’hésitez pas à utiliser l’écriture pourvous assurer que votre interlocuteur abien compris !

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15QUELQUESRÈGLES POUR

BIEN COMMUNIQUERLes personnes sourdes oumalentendantes peuventsouvent lire sur vos lèvres(lecture labiale) :

• Assurez-vous que lapersonne vous regarde avantde parler.

• Choisissez un endroit calmeoù votre visage est éclairé.

• Ne mettez pas la maindevant la bouche, ne mâchezpas de chewing-gum etsouvenez-vous qu’unemoustache ou une barbepeuvent empêcher la lecturelabiale.

• Ne criez pas, parlezclairement à un rythmemodéré en articulant.

• Faites des phrases courteset utilisez des mots simples.

• Reformulez plutôt que derépéter une phrase noncomprise.

• Accompagnez vosparoles de gestessimples et d’expressionsdu visage.

• Assurez-vous que lapersonne a bien compris.

• Ne parlez pas en tournantle dos à votre interlocuteur.

• Soyez patient et ne vousénervez pas si on vousdemande de répéter.

La loi de 2005 sur lehandicap indique que toutesles chaînes de télévisionpubliques, ainsi que leschaînes privées réunissantplus de 2,5% d’audience,devront sous titrerl’intégralité de leursprogrammes d’ici 5 ans. Leschaînes du câble et dusatellite proposerontquotidiennement plusieursheures de programmesaccessibles.

Du nouveau à la télévision

De nos jours, mes appareils auditifspassent souvent inaperçus !

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DES MÉTHODES POURS’EXPRIMER

En complément des aides auditives,plusieurs possibilités permettent auxpersonnes malentendantes decommuniquer :

• La lecture labiale : elle consiste pour lapersonne sourde ou malentendante àreconnaître les mots en fonction de laforme prise par les lèvres. Mais cela restedifficile et contraignant.

• La Langue française Parlée Complétée :elle permet de coder avec la main tous lessons de la langue française.

En complément de la lecture labiale, ellepermet à la personne sourde decomprendre et à des enfants sourdsd’accéder à la langue française.

• La Langue des Signes Française : c’estune langue à part entière pratiquée pardes centaines de milliers de personnessourdes en France mais aussi par lesprofessionnels en contact avec lesmalentendants (orthophonistes,enseignants, travailleurs sociaux…). C’est une langue visuelle qui associegestes, mouvements corporels et quipossède sa propre grammaire et syntaxe.Chaque pays a sa propre

Les personnes malentendantes neperçoivent pas les messages

sonores, pensez à elles !

Page 17: Guide Handicap - VIVRE ENSEMBLE

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J’adore aller en soirée avec mesamis, qu’ils soient malentendantsou non. Je perçois et j’apprécie

les vibrations de la musique et jem’amuse comme les autres. Mais ilm’est difficile de suivre uneconversation de groupe et parfois jedécroche. Les gens croient alors que jefais la tête mais ce n’est pas le cas. Jene veux pas avoir à faire semblant departiciper à tout !

Éric, 21 ans

Le téléphone est un problèmeparce que je suis obligée de fairerépéter mon interlocuteur. Quand

je sais qui m’appelle, ça va. Mais ilm’arrive de ne pas décrocher quand lenuméro est inconnu. Le mieux estencore de m’envoyer un texto ou unmail.

Caroline, 42 ans

Souvent, quand j’effectue unedémarche auprès d’une personneinconnue, je dois dire que je suis

sourde. Ce que j’aimerais, c’est que lesgens soient plus attentifs et que je nesois pas obligée de justifierconstamment de mon handicap.

Myriam,19 ans

Je suis équipé d’appareils decorrection auditive sur mesdeux oreilles. Longtemps, j’ai

été gêné par le regard des gens.Aujourd’hui je le vis beaucoup mieux,surtout que de nombreuses personnespensent qu’il s’agit d’un kit Blue Toothde téléphone portable !

Johan, 31 ans

Témoignageslangue des signes, mais les sourds dedifférentes nationalités communiquentfacilement après un temps d’adaptation. Il y adonc la LSF (Langue des Signes Française), laBSL (British Sign Language), l’ASL (AmericanSign Language) et c’est ainsi pour tous les pays.

INDIQUER UNE DIRECTION Il n’est pas facile d’indiquer une direction

à quelqu’un qui ne vous entend pas. Quelquesconseils peuvent vous y aider:

• Placez-vous à côté de la personne.

• Ne parlez pas en marchant.

• Aidez-vous de dessins.

• Ne dirigez pas la personne sans vous êtreassuré au préalable d’avoir capté son attention,vous risqueriez de la surprendre.

• Soyez précis.

IMPORTANTOn ignore souvent que de nombreux

sourds de naissance ont des difficultés pourécrire ou lire. De nouvelles méthodesd’apprentissage tendent à résorber ce handicapsupplémentaire.Contrairement aux idées reçues, être sourdn’induit pas d’être muet !

C’EST SI SIMPLE !Que ce soit dans les transports en

commun, dans les magasins ou encore aubureau, les sourds et malentendants neperçoivent pas les messages diffusés ou lessignaux d’alarme. Pour leur confort et leursécurité, n’oubliez pas de leur transmettre lesinformations.

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Une personne handicapée mentale est une personne à part entière. Elle est ordinaireparce qu’elle connaît les besoins de tous, dispose des droits de tous, et accomplit lesdevoirs de tous. Elle est singulière parce qu ‘elle est confrontée à plus de difficultés queles autres citoyens.

DES DIFFICULTÉSSPÉCIFIQUES

Du fait de leur déficience intellectuelle, lespersonnes en situation de handicap mentalont des difficultés spécifiques pour :• Mémoriser et évaluer les informations.• Fixer leur attention.• Évaluer le temps.• Apprécier la valeur de l’argent.• Maîtriser les règles de communication etde vocabulaire.• Appréhender les conventions et règlestacites.• Maîtriser la lecture et l’écriture.

POUR COMMUNIQUERDiscuter, échanger, avec les

personnes handicapées mentales c’estfacile :• Souriez ! L’expression avenante de votrevisage mettra votre interlocuteur enconfiance.• Parlez normalement en utilisant desphrases simples et évitez les détails.• Prenez le temps d’écouter et decomprendre.• Ne manifestez pas d’impatience.• Privilégiez les sujets qui intéressent : la musique, le foot, la télé, les animaux…

Le handicap mental est laconséquence sociale d’une

déficience intellectuelle. On estimeaujourd’hui à 650 000 le nombre

de Français souffrant depathologies handicapantes comme

la trisomie, l’autisme, lepolyhandicap ou encore le

X-Fragile. Quelles que soit l’originede l’handicap, toutes les personnes

concernées ont en commun lebesoin d’acquérir le plus

d’autonomie possible et de vivreparmi les autres.

Ne soyez pas surpris parl’affection que l’on peut

vous manifester !

La définition de l’UNAPEI (Union Nationale des Parents d’Enfants Inadaptés)

Page 19: Guide Handicap - VIVRE ENSEMBLE

19GUIDER ETACCOMPAGNER

• De nombreuses personneshandicapées mentales sont autonomesdans leurs déplacements, mais il suffitd’un imprévu (une grève, un retard…)pour les déstabiliser. N’hésitez pasalors à proposer votre aide :

• Les indications d’orientation sontdifficiles à appréhender. Assurez-vousque la personne a compris ouaccompagnez-la.

• Demandez-lui avant de lui prendre lebras pour la guider.

• Prenez votre temps et adaptez-vous àson rythme.

• En cas de difficulté grave, appelez leSAMU ou les pompiers mais pas lapolice.

• Ne craignez pas d’entrer en contact :le handicap mental n’est pascontagieux !

Depuis quelques semaines, la classe de CPde ma fille compte une petite fille handicapée

mentale. Quand je lui ai demandé si sa nouvelleamie était handicapée, ma fille a répondu : “Non,elle a seulement besoin que je l’aide !”

Jocelyne, 35 ans

Je souffre beaucoup du regard que les gensportent sur mon fils. Ils ne se rendent pas compteque les mots comme “débile” ou “mongole” meblessent terriblement, et qu’ils blessent aussi monfils qui perçoit leur mépris.

Claire, 38 ans, maman de Paul, 8ans,trisomique

Les professionnels de santé ne sont pas toujoursformés aux conséquences du handicap mental.Ainsi un ophtalmo a traité mon fils « d’enfantinsupportable » en s’adressant à lui comme à unbébé !

Judith, 49 ans, maman d’Éric, 17ans, autiste

Témoignages

Le handicap mental n’estpas contagieux !

Page 20: Guide Handicap - VIVRE ENSEMBLE

La « loi pour l’égalité des droits et deschances, la participation et la citoyenneté despersonnes handicapées » (11 février 2005)reconnaît pour la première fois la notion dehandicap psychique, à côté des notions dehandicap moteur, sensoriel, mental etcognitif. Ceci devrait favoriser la mise enplace de structures et d’aides adaptées.

LE HANDICAPPSYCHIQUE, QU’EST-CE QUE C’EST ?

Si les troubles psychiques et leursconséquences peuvent prendre demultiples formes, il existe desspécificités :• Il est la conséquence d’une maladiepsychique (hystérie, psychose,schizophrénie...).• Il peut apparaître à tout âge.• Il a pour conséquence des troubles ducomportement et du jugement etentraîne des difficultés à s’adapter à lavie en société.• Il est durable ou épisodique.• Les capacités intellectuelles peuventêtre soit conservées, soit affectées.

UN HANDICAP QUINE SE VOIT PAS

Bien que les troublespsychiques ne soient pasvisibles sur le physique de lapersonne, certainscomportements doivent

attirer l’attention :• Une réaction inadaptée au

contexte.• Un stress important.

• Un raisonnement rigide.• Des gestes incontrôlés.• Une difficulté à communiquer.• Un repli sur soi.• Un état dépressif.• Des dérèglements alimentaires.

Le handicap psychique peutintervenir à tous les âges de la vie

et atteindre les personnes sansdistinction. Un tiers des Françaissont concernés par des troubles

psychiques. Lorsque ces troublesdeviennent maladifs, ils sont un

véritable handicap au quotidien. Etpourtant, les questions de santé

psychique sont encore mal connuesdu grand public et les préjugés

négatifs ont la vie dure, avec desconséquences douloureuses pour les

malades et leurs proches.

Un handicapenfin reconnu

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Prenez le temps de m’expliquer et soyez patient !

Page 21: Guide Handicap - VIVRE ENSEMBLE

COMMENT AIDER ?La souffrance psychique est souvent

insupportable. S’il est difficile d’aider unepersonne en crise, certaines attitudespréventives contribuent à la détendre :• Restez à l’écoute.• Ne soyez jamais agressif, ni impatient.• Laissez la personne s’exprimer jusqu’au bout.• Évitez de poser plusieurs fois la mêmequestion.• Restez calme.• Laissez toujours à la personne la possibilité departir.• N’employez pas de termes indignes et irrespectueux.Plus simplement, il suffit d’être humain, compréhensif et généreux.

Le plus difficile pour moi, ce sontles démarches administratives car il

faut souvent patienter longtemps dans lafoule et que cela m’angoisse. Si moninterlocuteur ne me comprend pas, medemande de répéter ou ne traite pas mademande, il m’arrive de m’énerver etd’avoir une attitude violente envers lesautres mais aussi envers moi-même.

Catherine, 56 ans

Quand je vais mal, il m’arrive dem’isoler complètement du reste du

monde. Je peux rester enfermé chez moi oubien errer dans les rues. Souvent les gensme regardent et tiennent des proposblessants comme « fou » ou « débile ».J’aimerais qu’ils comprennent que jeressens une grande souffrance, et que j’aibesoin de compréhension et de tolérance.

Pierre, 35 ans

Témoignages 21

L’attente et la foule sont souventdes facteurs d’angoisse. Soyez

attentif au malaise des personnesqui vous entourent !

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En 2005, le nombrede personnes

handicapées ayant unemploi est estimé

à près de 900 000 personnes.

Ce chiffre est enconstante

augmentation à lagrande satisfaction

des personneshandicapées et deleurs employeurs.

Pour que l’emploi depersonnes

handicapées devienneune situation normale

et courante, il estimportant de

respecter quelquesrègles de travail et de

solidarité à l’égarddes travailleurs

handicapés.

DES ÉGARDS POUR TOUSÀ chaque handicap, correspondent quelques

règles simples : n’hésitez pas à vous renseigner pourne pas commettre d’impair et en tout cas :• Ne déplacez jamais le matériel d’un collègue déficientvisuel.• Ne laissez pas de colis ou objets encombrants dansles passages.• Proposez votre aide et n’interprétez pas mal unrefus.• Respectez le rythme et les possibilités de chacun.• Mettez à disposition le matériel et lesaménagements nécessaires.

AVIS AUX EMPLOYEURSAu-delà des obligations légales, il y a

d’excellentes raisons d’orienter son entreprise versl’emploi de personnes handicapées :• Employer des personnes handicapées contribue àaméliorer l’image de l’entreprise vis-à-vis de l’extérieurmais aussi auprès des salariés.• Avoir un collègue handicapé est perçu comme unesituation enrichissante par les salariés.• 87% des entrepreneurs le disent : ils sont satisfaitsde leurs salariés handicapés.

EN CAS D’URGENCE• N’oubliez pas d’indiquer le signal d’alarme à un

collègue mal entendant.• En cas d’évacuation, proposez votre aide auxpersonnes à mobilité réduite.• Gardez votre calme.

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23Responsable du projet :Claire Roger Consultant

Conception-Réalisation :IDEECOM

Illustrations :Arthur Rainho

Ont collaboré à la rédaction du guide :

Laurent Lejard,Julien Perben,Jérémie Boroy

Régis Devoldère, Claude Finkelstein

Tous nos remerciements : au Ministère délégué à la

Sécurité Sociale, aux Personnes âgées,

aux Personnes handicapées et à la Famille,

à Marie-Anne Montchamp, à Philippe Streiff,

à l’Hôpital Raymond Poincaré deGarches, l’Unapei, la Fnap-Psy,

l’Unisda, Yanous.

Quand un employeur prend le temps de meparler, il oublie vite mon handicap pour ne

voir que mes compétences et les atouts que jereprésente pour son entreprise.

Patrick, 44 ans

Je reconnais que c’est sous la contrainte quej’ai fait la démarche d’employer une

personne handicapée moteur, mais je ne l’aijamais regretté depuis. J’ai bénéficié d’aide pouraménager son poste de travail, et mon employérépond à mes attentes et s’est parfaitementintégré à la vie de l’entreprise.

Catherine, 38 ans

Témoignages

La nouvelle loi vise à améliorer les droits despersonnes handicapées, notamment par la mise enplace de mesures destinées à favoriser leur accès àla vie professionnelle :• Maintien de l’obligation d’emploi de travailleurshandicapés à 6% de l’effectif pour les entreprisesd’au moins 20 salariés.• Le secteur public sera progressivement soumisaux mêmes modalités et obligations que le secteurprivé.• L’obligation d’emploi est élargie aux titulaires dela carte d’invalidité et de l’allocation adultehandicapé.• Obligation pour les employeurs de prendre desmesures de non-discrimination.

Loi du 11 février 2005

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