GUIDE MATERIEL DU DEBUTANT

PREAMBULE La plongée est une discipline où le matériel prend une place très importante. Débutant, tu dois, en même temps que tu te familiarises avec l’élément liquide, apprendre à utiliser le matériel minimum, indispensable à tes premières évolutions. Tu dois donc rapidement savoir le choisir afin de pouvoir commencer ton apprentissage avec ton propre équipement . Ce matériel est coûteux. Tout au long de ton activité de plongeur tu devras effectuer tes achats de façon réfléchie : simple envie ou réel besoin, niveau de compétence, lieu, période et fréquence d’utilisation, etc... Parmi les marques du marché figurent de nombreux modèles plus ou moins différents les uns des autres, les différences d’une marque ou d'un modèle à l’autre ne tenant souvent qu’à de simples détails, voire gadgets, qu’il te faudra savoir écarter des éléments importants de comparaison. La difficulté réside dans le fait que ni toi ni personne, ne peut prédire avec certitude ton avenir aquatique : arrêteras-tu dans quelques semaines, te cantonneras-tu à de simples barbotages dans de l’eau chlorée ou deviendras-tu, comme beaucoup d’autres, un incroyable passionné ? Savoir cela te permettrait de faire tout de suite le juste choix et ainsi d’éviter de racheter plus ou moins rapidement tel ou tel équipement devenu inadéquat. Il te faut donc trouver le juste équilibre entre budget possible, prix, fonctionnalité et fiabilité mais également entre matériel trop simple qui sera vite laissé au placard parce que remplacé, et du matériel très haut de gamme qui ne s’impose jamais, encore moins au débutant. L'équipement acquis dans un premier temps pour une initiation en piscine devra aussi permettre, au moins pendant quelques plongées, une utilisation en mer. Le matériel dit de « loisir » sera donc écarté. On préférera toujours un matériel fiable et sûr à celui dont le look est dans l’air du temps mais dont les qualités sont moindres. Néanmoins, pour la plongée en scaphandre, quelques couleurs claires ici ou là sont conseillées car plus visibles en immersion. Les chasseurs sous-marins retiennent au contraire des couleurs plus sombres se fondant mieux dans le « décor ». Sauf exception, il existe pour chaque type de matériel des modèles « enfant » adaptés à leur morphologie. Comme tu pourras le constater , la panoplie du parfait plongeur est grande et son coût tout aussi grand. L’acquisition de l’ensemble du matériel doit se faire en harmonie avec l’acquisition de la condition physique, de la technicité et des besoins. Quel intérêt d’utiliser une paire de palmes perfectionnées si le moindre battement de jambes procure d’insoutenables crampes musculaires, de posséder la totalité du matériel si une aptitude de base telle que

le vidage de masque en immersion n’est pas encore maîtrisée ou d’acheter une combinaison étanche pour effectuer 5 plongées par an en Méditerranée ? Le bon matériel est celui que tu utiliseras encore après quelques années, non par économie mais parce qu’il sera toujours adapté à tes évolutions. Les bons plongeurs ne sont pas toujours les mieux équipés... Nous souhaitons, dans ce tour d’horizon du matériel, te faire bénéficier de notre expérience afin que tes premiers achats, mais aussi les futurs, soient toujours au plus près des meilleurs que tu puisses faire. Ce guide n’exclut pas les questions et les compléments d’information qui te paraîtraient utiles et que les Anciens et l'encadrement se feront un plaisir de te donner...

ENTRETIEN DU MATERIEL Outre ta condition physique et ta technicité, ta sécurité dépendra aussi de l’état de ton équipement. Il est donc important d’en prendre soin, qu'il t'appartienne ou qu'il appartienne au Club, que ce soit pendant son utilisation, son transport, son stockage entre deux plongées ou une longue période d'inutilisation comme la saison hivernale. L’eau de piscine, chlorée, ainsi que l’eau de mer, salée, sont agressives. Le rinçage à l’eau douce est le premier geste, le plus simple, et sans doute le plus important pour préserver ton matériel. Tout doit être rincé après utilisation, le matériel proprement dit mais aussi les "vêtements", maillot de bain, shorty, chaussons ou bottillons ne s'en porteront que mieux ! Certains appareils nécessiteront une révision, généralement annuelle, ainsi que des changements préventifs de pièces. Des personnes compétentes au Club pourront te guider, le moment venu, dans certaines révisions comme celle d'un détendeur.

LE MATERIEL INDISPENSABLE EN PISCINE

Pour t'initier à la plongée sous-marine en piscine ton équipement pourra se limiter, du mois de septembre au mois d’avril (voire mai), au strict minimum : un maillot de bain, des palmes, un masque et un tuba (le P.M.T.), une ceinture équipée d’un lest d’un à deux kilos de plomb et un sac qui te permettra de transporter le tout dans les meilleures conditions de confort, pour toi et ton équipement. En septembre, mois de reprise des activités des clubs de plongée, des lots promotionnels comprenant palmes, masque, tuba, ceinture de lest et sac sont parfois proposés par les magasins spécialisés. On trouve maintenant à des prix très abordables des combinaisons aux manches et jambes courtes appelées "shorty" qui permettent de se préserver de la fraîcheur de la piscine, cela n'est pas indispensable mais simplement confortable...

LE MAILLOT DE BAIN

Nous te rappelons avant tout que seul le maillot de bain est autorisé dans la piscine où nous nous entraînons. Le port du caleçon est interdit.

Afin qu’il résiste mieux à l’eau chlorée de la piscine choisis un maillot de bain 100% polyester qui conviendra aussi en mer.

LES PALMES (et chaussons et bottillons) Il existe quatre types de palmes : celles dites « loisir », celles pour l’apnée, celles de plongée avec scaphandre et celles de nage. Dans tous les cas le chausson de la palme ne doit pas serrer le pied mais le maintenir. Les palmes " loisir ", s'avérant vite inadaptées à une utilisation sérieuse et régulière, n'ont d'intérêt que leur faible prix, intérêt tout relatif si tu dois en changer rapidement. On trouve des palmes, en mono-matière, de plus en plus souvent en bi-matières voire tri-matières. Elles sont censées avoir un meilleur rendements mais elles sont aussi plus coûteuses. Les palmes pour l’apnée, même si elles peuvent être également utilisées pour la nage ou pour la plongée en scaphandre, demeurent très spécifiques et leur taille est assez encombrante aussi bien dans le sac que sur une embarcation. Elles sont peu adaptées à certains besoins dans la plongée en scaphandre, notamment pour les exercices ou interventions de sauvetage . Elles ne doivent pas être les premières palmes pour qui se destine à la plongée en scaphandre. Il existe une multitude de modèles de palmes pour la plongée en scaphandre. Elles sont généralement assez rigides ce qui leur confère une très grande efficacité et permettent des appuis sûrs lors de démarrage en pleine eau ou d’attente en surface. Tout comme dans les autres types on y trouve deux familles distinctes : la palme chaussante et la palme réglable. Les palmes chaussantes ne possèdent pas de sangle. Le pied se trouvant entièrement... chaussé, on obtient un meilleur rendement. Toujours dans le but de pouvoir les utiliser également en milieu naturel et afin de se préserver du froid tu pourras mettre des chausson en Néoprène . Il faudra donc les acheter en même temps que les palmes que tu essaieras chaussons au pied. Ces chaussons, qui ressemblent plutôt à des chaussettes, supportent mal la marche à pied quelque soit le type du sol : bord de la piscine, quai d’un port, pont du bateau, galets ou rochers. Les palmes chaussantes interdisent généralement le port de bottillons (chaussons avec semelles).

Les palmes réglables permettent de s’équiper et de se déséquiper plus aisément aussi bien au sec que dans l’eau. Elles disposent souvent de système de sanglage à boucles, parfois pivotantes, qui facilitent encore le réglage et l’équipement. Elles peuvent être mieux ajustées à chaque type de pied en jouant sur le serrage des sangles. Elles autorisent de plus le port des bottillons en Néoprène qui résistent bien aux déplacements pédestres et qui devront, eux aussi, être achetés en même temps que les palmes. Souvent plus épais que les chaussons, ils possèdent généralement une fermeture à glissière facilitant à la fois l'équipement... et les entrées d'eau !. On trouve également des bottillons sans fermeture munis de manchons d'étanchéité prévus pour s'associer aux manchons d'étanchéité du pantalon de la combinaison.

Astuce : afin d'éviter la perte d'une palme, tu peux pratiquer un nœud de tête d'alouette avec un bracelet de chambre à air de voiture. Il faudra passer le pied dans le bracelet avant de chausser la palme. Ainsi, si la sangle ou une de ses fixations casse, il y a de grandes chances pour ne pas perdre la palme.

Comme pour les chaussures, il faut essayer les deux chaussons ou botillons et les deux palmes car on a toujours un pied plus fort que l'autre. En cas d'hésitation entre deux pointures, prendre la plus grande.

LE MASQUE Quel que soit le type de masque que tu choisiras, il devra être avant tout confortable, agréable à porter, épouser les formes du visage sans provoquer de gêne. Il est donc indispensable d’essayer ton masque lors de l’achat. Pour s’assurer de sa parfaite étanchéité, approche-le lentement de ton visage SANS passer la sangle derrière ta tête. Si sa forme t'est parfaitement adaptée, la totalité de la jupe doit entrer en contact avec ton visage en même temps. Crée ensuite une dépression en inspirant par le nez puis bloque ta respiration. Si le masque tient tout seul, tête baissée, c'est que sa forme te convient, qu’il est adapté à ton visage. Dans le cas contraire, essaye un autre modèle. Après avoir passé la sangle appuie sur le haut du masque pour vérifier l'absence de douleur au front ou au nez.

Les masques de plongée ont un champ de vision généralement plus grand mais aussi un volume intérieur plus important que les masques d’apnée ce qui rend leur vidage en immersion légèrement plus difficile.

Ils sont parfois "panoramiques" et possèdent alors des vitres latérales et/ou inférieures.

Les masques d’apnée sont de très faible volume intérieur afin de faciliter la compensation nécessitée par l’augmentation de la pression et, au besoin, leur vidage. Les vitres sont très rapprochées du visage ce qui leur confère un champ de vision plus qu’acceptable.

On trouve des masques résultant d’un excellent compromis entre plongée avec scaphandre et apnée, ce qui permet de les utiliser pour ces deux activités. Le sanglage est un élément important dans le choix du masque. Il doit être pratique à ajuster et ne pas pouvoir se dérégler inopinément. Les boucles orientables permettent au sanglage de s’adapter à toutes les conformations physiques du crâne en assurant tenue et confort. On préférera les masques dont la jupe (la partie souple) est en silicone, plutôt que ceux en caoutchouc (en voie de disparition) qui sont moins chers mais aussi nettement moins confortables.

Le silicone translucide, bien que très esthétique, vieillit mal et demande une attention accrue lors du rinçage voire du nettoyage après chaque utilisation.

Il ne faut pas soumettre le masque à des expositions prolongées au soleil qui activeraient son vieillissement. Accessoires La plupart des modèles acceptent l’adaptation de verres correcteurs mais mieux vaut s’en assurer lors de l’achat si besoin est. Il existe des verres pour des corrections « standards » qui éviteront les services d’un spécialiste. Le masque ne doit jamais être placé en vrac dans le sac afin d’en préserver le verre et la jupe. Pour cela il existe des boites en plastique spécialement conçues mais une simple boite de type TUPPERWARE ou CURVER fait parfaitement l’affaire.

LE TUBA Le maintient en bouche du tuba doit être confortable et ne pas irriter les lèvres ou les gencives lors d’une utilisation prolongée. Les embouts en silicone renforcent ce confort buccal ainsi que ceux aux formes orthodontiques.

La courbure du tube doit être adaptée à la forme du visage, l’embout ne devant pas être vrillé ou tordu lorsqu’il est placé en bouche. Le diamètre du tube doit être suffisant pour assurer une bonne ventilation.

Les tubas longs et de « petit » diamètre sont destinés à la plongée en scaphandre, ceux plus courts et plus gros à l’apnée, la chasse ou la nage. Comme pour les masques on trouve facilement des tubas résultant d'un bon compromis. Il existe un grand nombre de tubas munis de soupapes facilitant l’évacuation de l’eau. Du fait de cette facilité accrue, ces modèles ne permettent pas un bon apprentissage de la technique d’évacuation. Nous les déconseillons donc aux débutants et préconisons les tubas les plus simples. Les tubas équipés d’une balle de ping-pong ne sont pas des tubas de plongée et leur utilisation est dangereuse.

Le tuba est un matériel énormément « consommé », sa perte est très fréquente, on évitera donc les modèles coûteux. Accessoires Le seul accessoire du tuba est peut-être l’agrafe, l'accroche-tuba, qui permet de le maintenir accroché à la sangle du masque. On voit donc certains débutants et en général les plongeurs américains des Bahamas respirant sur leur détendeur et gênés par leur tuba resté éternellement attaché au masque. La bonne solution consiste à se séparer de cette agrafe (poubelle !) et à glisser simplement le tuba sous la sangle du masque. Il suffira, lorsqu’il sera inutilisé, de le glisser dans la ceinture ou sous la jambe du shorty en piscine et, en milieu naturel, sous le rabat d'entre-jambes de la veste de combinaison ou sous les sangles du poignard. (il est possible d'acheter, à cet effet, des sangles de poignard sans acheter de poignard).

LA CEINTURE ET LE LEST

Une ceinture se définie essentiellement par sa matière et par sa boucle. On trouve des ceintures en caoutchouc, en Nylon et encore, en coton.

Les ceintures équipées de boucles « américaines », qu’elles soient en plastique ou en inox, sont celles que l’on trouve le plus souvent... au fond de la mer ! Leur principe de fermeture paraît donc peu fiable. De plus, le système d'accrochage et de verrouillage de la sangle d'entre-jambes de la bouteille, quand celle-ci en possède une, est peu pratique. La ceinture « marseillaise » (même boucle, en plus gros, qu’une ceinture de pantalon), si elle permet un ajustement simple et rapide, n’a pas toujours une tenue à la taille très « nette ». Elle est souvent utilisée dans les écoles qui accueillent de nombreuses personnes de corpulences toujours différentes. Le réglage et le largage de ce type de ceinture est facile. Nous préférons la boucle métallique dont une partie mâle vient se glisser puis se rabattre dans une partie femelle, munie d’un crochet destiné à la sangle d’entre-jambes. Le rabat de la partie mâle verrouille efficacement la fixation de cette sangle. Le largage d’une ceinture équipée de ce type de boucle est très aisé, c’est donc un facteur de sécurité . On trouve également ce type de boucle en matière plastique, moins coûteuse mais aussi plus fragile. Le lest s'enfile sur la ceinture. Il est en plomb, matière à forte densité et relativement peu coûteuse comparée au platine ou à l’or nettement plus denses mais aussi quelque peu ... plus chers ! On trouve les plombs en 500 g, 1 ou 2 Kg et parfois sous certaines formes amusantes (coquillage, cœur, etc...). Ils sont dans ce cas recouverts d’une enveloppe rigide en plastique qui en font des lests écologiques, le plomb étant une matière très polluante. On trouve également des lests aux formes standard enveloppés. Il existe aussi des sacoches qui s’enfilent sur la ceinture et dans lesquelles on place soit des lests courants soit des sacs remplis d’une multitude de petites billes de plomb. Elles permettent de modifier très facilement son lestage sans dérégler sa ceinture. Cette option très pratique est nettement plus coûteuse. 2 kg de plomb suffiront généralement en piscine au débutant d'un volume "standard". On préférera alors deux lest de 1 Kg plutôt qu’un seul de 2 Kg.

Certains camarades du club possèdent des moules à plomb de 1 ou 2 Kg qu’ils prêtent généralement à qui le leur demande. Il faut alors disposer de plomb récupérés ici et là (batterie de voiture, sociétés de récupération de matériaux recyclables, etc...), d’un bon chalumeau et ne pas oublier que les vapeurs de plomb sont toxiques. Accessoires Le seul accessoire est peut-être le fixe-plomb qui permet de maintenir le lest à la place choisie sur la ceinture. Il faut, en général, deux fixations pour un plomb.

LE SAC L’ensemble du matériel du plongeur étant volumineux, le sac devra être assez grand et résistant pour en accueillir la totalité. Les poches facilitent le rangement et évitent le vrac, toujours dangereux pour le matériel et peu pratique pour s’y retrouver. Sans être hydrophile le sac doit être capable de résister au milieu humide. On trouve des sacs à portage à la main ou en sac à dos qui libèrent les mains souvent sollicitées pour d’autres portages (bouteille ou autre sac. Celui du moniteur, par exemple !). S’il est relativement étanche on pourra y placer ses vêtements terrestres afin qu’ils restent au sec.

LE SHORTY La température de l’eau de la piscine n’étant pas toujours très clémente pour des exercices prolongés en immersion et relativement statiques, il est confortable de posséder un shorty (combinaison aux manches et jambes courtes) en Néoprène de 2 à 4mm qui nous évitera de désagréables tremblements.

LE MATERIEL SUPPLEMENTAIRE INDISPENSABLE EN MER Le climat de nos régions n’autorise pratiquement pas la plongée uniquement équipé du matériel suffisant en piscine. La combinaison en Néoprène sera donc le premier achat à effectuer en fin d’initiation. Si chaussettes ou bottillons n’ont pas encore été acquis ce sera aussi le moment. Quelques plombs supplémentaires pour compenser la forte flottabilité du vêtement isothermique seront alors nécessaires. Prévois environ 8 kilos de lest, sachant que les années à venir verront ton lestage diminuer... Après la combinaison ce sera l'achat du gilet de stabilisation. Attention, l’utilisation d’un gilet de stabilisation nécessite une formation spécifique. Si tu souhaites commencer tes incursions sous-marines sur le lieu de tes vacances, dans un club de plongée associatif ou à tendance commerciale, la location de la combinaison et du gilet de stabilisation sera, très souvent, possible.

LA COMBINAISON Lorsque nous nous baignons ou nous immergeons, l’eau, en contact avec notre corps, agit comme une pompe à calories.

Les pertes sont évidemment plus importantes lorsque l’eau est froide mais ne sont pas négligeables en eau chaude : l’équilibre thermique du corps dans l’eau étant de 34 degrés, c’est dire si la combinaison devient indispensable dans les eaux françaises.

Rien n’est plus désagréable que de trembler dès les premières minutes d’immersion. La plongée qui devait être un plaisir, se transforme alors en un véritable calvaire. Il existe 3 types de combinaisons : humide (monipèce ou 2 pièces), semi-étanche et étanche. Nous n'aborderons pas ici les combinaisons étanches dont l'utilisation nécessite une formation spécifique et ne concerne donc pas les débutants. Les combinaisons semi-étanches ne sont que des combinaisons humides améliorées. Neuves, elles sont, souvent, réellement semi -étanches. Avec un peu d'âge elles virent progressivement vers le statut "humide". Cela dit, le sort est le même pour les combinaisons humides qui deviennent avec le temps très humides... Les combinaisons les plus couramment utilisées en plongée amateur sont en Néoprène d’épaisseur variant généralement de 4 ou 5 à 7 ou 8 mm. Une utilisation en mers comme la Manche ou l’Atlantique impose le choix d’un vêtement d’au moins 6 à 6,5 mm d’épaisseur. Une épaisseur inférieure à 6 mm est à proscrire pour les plongeurs normands. Ces vêtements pourront aussi, sans confort superflu, être utilisés en Méditerranée ou en d'autres lieux encore plus cléments : nous n'avons que rarement, vu un plongeur se plaindre que l’eau était trop chaude ! Pour les plongées en mers (très) chaudes un simple shorty ou un mono-pièce de fine épaisseur sera suffisant. Ces combinaisons dites « humides » ou "semi-étanches" ne sont pas, par définition, étanches. Leur principe est d’accepter l’entrée d’eau, le plus faiblement possible, afin que la pellicule de liquide ainsi formée entre la peau et la combinaison soit réchauffée par le corps, empêchant ainsi de nouvelles entrées d’eau pendant un temps dépendant de la température ambiante. Évidemment ce temps est toujours trop court, voir nul, quand l’eau est très froide. Elles sont généralement en deux parties, la veste et le pantalon, qui fournissent une épaisseur de Nèoprène doublée pour la partie supérieure du corps, mais on trouve aussi des modèles mono-pièces qui annulent, de fait, les entrées d’eau à la liaison veste/pantalon. La veste ou le mono-pièce devra comporter une cagoule attenante garantissant une bonne protection de la nuque, très sensible au froid. On évitera autant que possible les fermetures aux poignets et aux chevilles, qui, n’étant pas étanches, garantissent des entrées d’eau imbattables ! Néanmoins une fermeture avant sur la veste, même si elle n’est pas intégrale, rend plus aisé l’habillage et le déshabillage. Les manchons d’étanchéité en Néoprène lisse aux poignets, aux chevilles ainsi qu’à la cagoule limitent de façon importante les intrusions d’eau et sont donc fortement conseillés.

La combinaison devra être bien ajustée et former le minimum de pli à l’intérieur des coudes et des genoux ni de poches aux reins ou aux épaules. Il existe, dans pratiquement tous les modèles, des coupes féminines qui prennent en compte leurs formes...particulières.

LE GILET DE STABILISATION On trouve encore, dans le commerce, des bouées de stabilisation, qu’on appelait « bouée collerette » ou P.A. pour Parachute Ascensionnel. Leur vente est destinée soit à de « vieux » plongeurs qui ne veulent pas entendre parler des gilets, soit pour des utilisations très spécifiques comme la plongée souterraine. Nous n’en parlerons donc pas ici, les caractéristiques techniques des gilets pouvant aussi s’y appliquer. Le gilet de stabilisation (stabilizing jacket en anglais) ou "Stab" sert à s’équilibrer quelle que soit la profondeur et donc d’être en parfait état d’apesanteur, mais il peut aussi servir à se remonter soi-même à remonter un équipier en difficulté, ou à se maintenir sans effort en surface. C’est avant tout un élément de sécurité, de confort aussi, mais, lorsqu’il est utilisé sans en avoir appris le maniement, il peut devenir facteur d’accident grave. Le gilet se fixe par une sangle au bloc de plongée, ce qui fournit un grand confort du dos. Les systèmes de fixation sont plus ou moins compliquées. La simple sangle et la boucle en plastique à plusieurs fentes semble être le meilleur principe, le réglage se faisant en même temps que la fixation. On s’assurera que la longueur de cette sangle permet l’utilisation d’un bloc 15 litres. La possibilité de fixation à un bi-bouteilles peut être aussi critère de choix (les fabricants proposent des kits d’adaptation sur certains modèles). La partie dorsale est renforcée par une couche épaisse de matière souple ou mieux par un dosseret en plastique (le back-pack, en anglais) qui fournit un meilleur confort. Ce dosseret est parfois muni d’une poignée qui facilite le portage de l’ensemble bloc/gilet. Il existe deux types de gilet : les réglables et les enveloppants. Les réglables, grâce aux sangles d’épaules permettent d’ajuster parfaitement le gilet à sa corpulence et en fonction de la profondeur, la combinaison diminuant en épaisseur avec l’augmentation de pression. Ils ne présentent pas des volumes très importants ce qui est parfois pénalisant pour les plongeurs très corpulents ou les plongées profondes. Les modèles enveloppants assurent, en général, une meilleure position du plongeur à la surface (tête toujours hors de l’eau) et offrent généralement un plus gros volume. L’enveloppe doit être en tissus enduit polyuréthanne. Sa qualité se décline en deniers (un fil d’1 denier est un fil de 9000 mètres de long pesant 1 gramme). Les premiers modèles ont une qualité de 420 derniers, les meilleurs affichent actuellement 1000 deniers et plus. Plus cette valeur sera grande et plus l’enveloppe sera donc résistante. On s’intéressera de près à la qualité des divers systèmes de sanglage de la stab sur soi, généralement une très large sangle à Velcro et au moins une avec boucle à attache rapide. Les stabs sont généralement équipées de poches. Elles sont soit plates et ne permettent pas d’y mettre beaucoup de choses ou à soufflet et sont alors de plus grande capacité. On veillera aussi à la qualité de leur tissus qui n’est pas toujours équivalente à celle du gilet.

Le gilet se gonfle à l’aide d’un tuyau, qu’on appelle « direct-system », relié à la bouteille via le détendeur. Coté gilet, il se branche à la base du tuyau annelé placé à gauche et qui comporte un embout buccal et deux boutons. L’embout buccal permet le gonflage à la bouche. L’un des deux boutons, souvent le plus petit, permet d’admettre l’air provenant de la bouteille, l’autre, souvent le plus gros, sert à la purge (appelée purge lente). De plus en plus de modèles possèdent une option utile appelée « fenstop » qui permet à ce tuyau de purge lente d’être également purge rapide. Il doit y avoir, côté droit généralement, une purge rapide haute. Tous les modèles ne disposent malheureusement pas d’une purge rapide basse, qui est pourtant facteur de sécurité et qu’il faut considérer comme indispensable. Plus le diamètre de ces deux dernières purges sera important et mieux cela sera. Accessoires Les anneaux en inox ou en plastique, installés à divers endroits, sont pratiques pour y fixer de petits équipements tels que lampe ou tables de décompression. Les anneaux dans les poches sont intéressants. On trouve aussi des anneaux en tissus Velcro ou des crochets en plastique spécialement étudiés pour accrocher le tuyau de manomètre ou de deuxième détendeur. Certains fabricants proposent une option qui, outre les commandes de purge lente et d’admission d’air, permet de respirer sur l’embout buccal. C’est un élément de sécurité mais il reste relativement coûteux. Voilà l’ensemble de l’équipement qu’il faut posséder pour pouvoir sortir en milieu naturel dans d’excellentes conditions matérielles. Répétons qu’un bon équipement ne fait pas forcément un bon plongeur, le « matériel » primordial étant bien sûr la condition physique et les compétences techniques. Après l’acquisition de tout cela, et seulement après, on pourra penser à d’autres achats qui viendront compléter l’équipement. Les lignes qui suivent en déclinent une liste qui, bien entendu, n’est pas exhaustive mais qui te permettra une vue d’ensemble des équipements de plongée.

TOUR D'HORIZON DU RESTE DU MATERIEL

LA BOUTEILLE C’est un réservoir, généralement en acier, parfois en aluminium, permettant le stockage de l’air à une pression, dite « de service », de 176, 200 ou 230 bars selon les modèles. Sa capacité peut être de 6, 10, 12, 15 ou 18 litres. Une robinetterie double-sortie est possible en option. On appelle « mono » une bouteille simple et « bi » deux bouteilles accouplées Compte tenu du danger que représente une bouteille mal entretenue, la législation oblige à certains contrôles réguliers que seuls des techniciens habilités ou des services agréés peuvent effectués.

LE DETENDEUR Le détendeur est l’appareil qui permet de respirer l’air contenu dans la bouteille. Son rôle est de fournir cet air à la demande ainsi qu’à la pression ambiante. Il existe plusieurs technologies de détendeur. Leur description fait l’objet de cours théoriques qui permettront de connaître avantages et inconvénients de chaque type. Le système compensé augmente le confort d'inspiration. Il est nécessaire qu'il possède au moins une sortie haute pression et 3 sorties moyenne pression. On y associe maintenant systématiquement un manomètre immergeable qui permet de connaître en permanence la pression d’air de la bouteille.

LES GANTS Ils sont généralement en Néoprène, à 3 ou 5 doigts. Ne pas les choisir trop épais car ils ne donneraient pas une bonne sensation de préhension. Des gants de jardinier, en latex, fournissent aussi de bons services.

LE COUTEAU (et les différents moyens de coupe) Le couteau sert plus à ranger le tuba qu'à couper quoi que ce soit ! Il peut s’avérer utile pour couper un cordage ou un filet. Il doit impérativement être muni de dents qui garantissent une efficacité... minimum. Il est vendu dans un étui qu’on fixe au mollet. Le tuba sera glissé dans ses sangles. Tout comme ce dernier, le couteau est un « consommable », il n’est pas nécessaire d’acheter le haut de gamme. Astuce : bien que rarement vendu dans les magasins de matériel de plongée, sécateur (à enclume de préférence) ou forts ciseaux, avec toutes les parties métalliques en inox, remplaceront avantageusement le couteau. Pris dans un filet ou enroulé dans un fil d'Ariane, c'est d'une seule main qu'on coupera les liens bien plus facilement qu'avec un couteau.

LA MONTRE Elle permet de connaître son temps d'immersion. Il existe un grand nombre de fabricants et de modèles de montres. Elle doit être... étanche. L’unité de référence est l’ « Atmosphère » (ATM). Le minimum requis est de 10 ATM soit 100 mètres mais par sécurité on préférera les montres garantissant 20 ATM (200 mètres) et plus. Si la montre est à affichage analogique elle devra être équipée d’un couronne crantée dont la rotation n’est possible que dans le sens anti-horaire, gage de sécurité.

LE PROFONDIMETRE Il permet de connaître sa profondeur d'immersion. Les modèles de profondimètres actuels sont électroniques et fournissent en plus de la profondeur instantanée des paramètres utiles tels que profondeur maximum atteinte, temps total d’immersion, alarme de remontée rapide et accessoirement température. Ils gardent l’historique des dernières plongées et en donnent la profondeur et le temps total d’immersion. Muni d’une montre, d’un profondimètre et de tables de décompression immergeables un plongeur ayant suivi une formation est capable de calculer sa remontée vers la surface.

LES TABLES Les tables sont des tableaux à 2 entrées (profondeur et temps d'immersion) et donnent, pour des profondeurs allant généralement de 2 mètres en 2 mètres et pour des temps de plongée allant de 5 minutes en 5 minutes, les paliers de décompression à effectuer lors de la remontée. Les tables officiellement préconisées par notre fédération sont appelées « MN 90 » (élaborées par la Marine Nationale en 1990). Ces tables font partie obligatoirement du matériel que doit posséder, en plongée, tout guide de palanquée ou plongeur autonome.

L'ORDINATEUR C’est à l’origine un appareil regroupant les fonctions de montre, de profondimètre et de tables de décompression. En plus des données d’immersion standards données par un simple profondimètre, il gère la remontée en donnant la durée restante sans palier, la durée totale de la remontée pour les plus simples ou, en plus, la profondeur et la durée du premier palier pour les plus sophistiqués. Il mémorise au moins autant de plongées que le profondimètre. Certains modèles sont capables d’afficher des profils prévisionnels de plongées en prenant en compte la ou les dernières plongées effectuées. Les tables servant de base de calcul à ces ordinateurs ne sont pas les tables MN90. Certains modèles sont également capables de prendre en compte la pression restante de la bouteille pour le calcul du temps restant avant de remonter. D'autres peuvent intégrer l’utilisation d’un mélange respiratoire oxygène/azote différent de celui de l’air (le taux d"azote est alors inférieur à celui de l'air), ce qui permet de diminuer la durée des paliers de décompression ou d’augmenter les temps de plongée. Il existe pour presque tous les modèles une interface permettant de connecter son ordinateur de plongée à son ordinateur ... de bureau et ainsi d’archiver ses plongées.

LE COMPAS ET LA BOUSSOLE Il ou elle permet de s’orienter sous l’eau et ainsi de permettre au guide de la palanquée (groupe de plongeur) de suivre un parcours prévu et de faciliter le retour en un point précis comme le mouillage du bateau. Il existe des compas électroniques permettant de programmer d’avance le parcours à suivre et de le refaire « à l’envers » lors du retour, plus précisément qu’avec l’instrument conventionnel.

LA LAMPE Les couleurs disparaissent rapidement avec la profondeur. Le rouge, par exemple, devient marron dans les cinq premiers mètres d’immersion et l’on se retrouve vite dans le... Grand Bleu. Les plongées sur nos côtes sont parfois sombres, l’intérieur des épaves l’est toujours ainsi que les cachettes des animaux marins. La lampe nous permet de recréer artificiellement la lumière solaire et ainsi de retrouver les belles couleurs des fond marins, de visiter les épaves ou d’apercevoir un gros homard ou un beau congre au fond de son trou. Plus la lampe est puissante et mieux c’est, mais attention à son autonomie : quel intérêt de posséder un lampe puissante complètement vide au bout de 10 minutes ? Le minimum en matière de puissance se situe

entre 20 et 30 Watts pour une autonomie d’au moins 30 à 40 minutes. Une lampe de 50 W pour une autonomie de 45 minutes à une heure est un bon choix. Ne pas oublier que l'utilisation de toute source lumineuse est interdite en pêche sous-marine.

LE PARACHUTE DE PALIER On utilise le parachute pour signaler sa présence et celle de ses compagnons de plongée lorsqu'on fait des paliers de décompression en pleine eau. C’est donc un élément de sécurité pour ceux qui l’utilisent et un gage de tranquillité pour les personnes assurant la surveillance en surface. C’est un sac en matière plastique de forme allongée et auquel est fixée près de son ouverture une ficelle d’environ 6 mètres de long. Pour l’utiliser, le parachute est maintenu ouverture vers le bas et légèrement rempli d’air en immersion. Ainsi gonflé, on le laisse rejoindre seul la surface en laissant filer la ficelle entre ses doigts. Les plongeurs réalisent alors leur palier en utilisant la ficelle comme repère de profondeur et de regroupement.