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Introduction. Larthrose, dont un facteur de risque majeur est lobésité, se caractérise par la perte du cartilage articulaire. Le rôle des adipokines dans le développement de larthrose, cytokines produi- tes et libérées par les adipocytes, est évoqué depuis peu. Notre objec- tif est de décrypter le rôle de la visfatine, adipokine identifiée en 2005 et connue également sous le nom de pbef, dans lhoméostasie du car- tilage. Matériels et Méthodes. Les expressions des ARNm et des pro- téines sont analysées par RT-PCR Q en temps réel et immunoblot. La Prostaglandine E 2 (PGE 2 ) est mesurée par EIA. Des siRNA ciblant la visfatine sont transfectés (Hi Perfect Reagent) pour étudier le rôle de la visfatine dans la synthèse de PGE 2 induite par lIL-1β. Des souris invalidées pour le récepteur de lIGF-1 (IGF-1R -/- ) sont utilisées pour étudier limplication de ce récepteur dans laction de la visfatine sur les chondrocytes. Résultats. (1) La visfatine est exprimée par des chondrocytes humains issus de cartilage arthrosique en culture primaire. Cette expression augmente (x6) en réponse à 10 ng/ml dIL-1β (p < 0.05). (2) La visfatine (1 à 10 μg/ml) stimule lexpression des ARNm de MMP-3 et MMP-13 (jusquà x6, p < 0.01) et leur libération (MMP-3 : 572 ± 280 ng/ml, p<0.05) par des chondrocytes articulaires murins en culture primaire. (3) La visfatine (10 μg/ml) induit la libé- ration de PGE 2 (contrôle : 47 ± 8 vs 141 ± 10 pg/ml, p<0.05). Elle augmente lexpression de lARNm de la prostaglandine E synthétase microsomale de type 1 (mPGES-1), enzyme terminale de synthèse de la PGE 2 (x14, p<0.01). De plus, elle diminue de 90 % (p<0.05) lARNm de la 15-prostaglandine déhydrogenase (15-PGDH), enzyme de dégradation de la PGE 2 . Une costimulation IL-1β (1 ng/ml) + visfatine (1à 5 μg/ml - 24 h) a un effet additif sur la syn- thèse de PGE 2 (x19, x31 et x35 en comparaison au contrôle, p<0.05). De plus, lIL-1β inhibe très fortement lexpression de la 15-PGDH (95 %, p<0.001). (4) Inhiber lexpression de la visfatine diminue la synthèse de PGE 2 induite par lIL-1β : sous 10 ng/ml dIL-1β, les cel- lules traitées avec le siRNA visfatine libèrent 35 % de moins de PGE 2 (IL-1β : 1430 ± 467 pg/ml, p<0.001) en raison de linhibition de 40 % de lexpression de la mPGES-1 (p<0.01). (5) Le récepteur de la visfa- tine est le récepteur de linsuline (IR), qui na pas été décrit à ce jour sur les chondrocytes. Nous avons donc étudié le rôle du récepteur de lIGF-1, homologue proche de lIR, dans la signalisation de la visfa- tine. Les chondrocytes IGF-1R -/- stimulés avec 5 μg/ml de visfatine libèrent plus de PGE 2 que les chondrocytes IGF1R +/+ (228 ± 4 vs 86 ± 29 pg/ml, p<0.05). LIGF-1R nest donc pas impliqué dans laction de la visfatine sur la synthèse de PGE 2 par les chondrocytes. Conclusion. Dans les chondrocytes, la visfatine stimule lexpres- sion et la libération de MMP-3 et MMP-13, enzymes de dégradation matricielle. Elle augmente la synthèse de PGE 2 en raison de lexpres- sion accrue de la mPGES-1 et linhibition de la 15-PGDH. La visfa- tine présenterait donc des effets pro-dégradatifs et pro-inflammatoires dans le cartilage et pourrait contribuer à la progression de larthrose. O.08 Relation entre la hauteur de la jambe et la sévérité de la gonarthrose H. Khazzani a , F. Allali b , I. Hmammouchi a , L. El Mansouri a , L. Benbrahim a , R. Abouqual c , N. Hajjaj-Hassouni a a Service de Rhumatologie, Pr N Hajjaj Hassouni, Hopital El Ayachi, CHU de Rabat-Salé, Salé, Maroc b Service de Rhumatologie, Pr N Hajjaj Hassouni, Hopital El Ayachi/ Laboratoire de Biostatistique et de Recherche Clinique et DEpidémio- logie (Lbrce), CHU de Rabat-Salé, Salé, Maroc c Laboratoire de Biostatistique et de Recherche Clinique et DEpidé- miologie (Lbrce), CHU de Rabat-Salé, Rabat, Maroc Introduction. Une étude récente a montré que les forces de tor- sion exercées sur le genou seraient plus importantes chez les patients avec de longue jambe. Cette étude a conclu alors quune grande hau- teur de la jambe est un facteur de risque de la survenue dune arthrose symptomatiquement sévère. But du travail : Vérifier la relation entre la hauteur de la jambe, et la sévérité de la gonarthrose chez des patients marocains. Matériels et Méthodes. Étude transversale de 129 patients suivis pour une gonarthrose répondant aux critères de lACR (American College of Rheumatology). La sévérité clinique était évaluée par la douleur (EVA), le retentissement fonctionnel (WOMAC) et la qualité de vie (EUROQOL-5D). La sévérité anatomique de larthrose a été évaluée en mesurant linterligne articulaire du compartiment le plus pincé. La hauteur de la jambe, en centimètres, a été mesurée entre le sol et lhorizontal passant par le bord supérieur de la rotule en posi- tion assise avec un angle droit à 90° au niveau du genou et de la cheville. Le rapport hauteur du genou / Taille a été calculé. Résultats. Lâge moyen des patients était de 57± 10 ans et lIMC moyen de 31,4 ± 5,0 kg/m 2 . Le rapport hauteur du genou/ taille avait une corrélation négative significative avec la hauteur de linterligne articulaire (r = -0,22; p = 0,01). Cette corrélation persistait après ajus- tement sur lâge et lIMC (p = 0,034). Il existait également une corré- lation significative avec lancienneté des gonalgies (r = 0,23; p = 0,017). Cette corrélation persistait après ajustement sur lâge, lIMC (p = 0,033). En revanche Il ny avait pas de corrélation signifi- cative entre le rapport hauteur du genou / taille et lEVA douleur, le Womac ou lEuroqol. Conclusion. Cette étude montre que la grande hauteur de la jambe est un facteur de risque de la gonarthrose. Cela confirme limportance des forces mécaniques dans la détermination de la sévé- rité de la gonarthrose. O.09 Hauts talons et gonarthrose : une nouvelle approche biomécanique B. Auvinet a , D. Chaleil b , E. Barrey c a Rhumatologie, Centre Hospitalier, Laval, France b Service de Pharmacie Clinique, Faculté de Pharmacie, Angers, France c Laboratoire DÉtude de la Physiologie de LExercice, Université, Évry, France Introduction. Les théories biomécaniques de la gonarthrose connaissent un regain dintérêt. Parmi les facteurs extrinsèques favo- risants, le port de hauts talons augmente le moment dadduction au niveau des genoux [1]. La gonarthrose est caractérisée par une aug- mentation de londe de choc lors de la phase dappui mesurée par des plate-formes de forces et analysée par la méthodes des ondelettes. Lhypothèse étudiée est la recherche dune similitude des anoma- lies biomécaniques des hauts talons et de la gonarthrose, lors de la marche de confort, mesurées par la méthode des ondelettes à partir dun signal daccélération enregistré en région lombaire. Patients et Méthodes. Vingt-neuf femmes (âge : 36.6 ± 9.2 ans ; taille : 161.7 ± 5.6 cm ; poids : 52.3 ± 6.7 kg), habituées au port de chaussures à hauts talons et de chaussures plates, ont bénéficié dun test de marche standardisé dans les 2 conditions. Dix-neuf femmes gonarthrosiques (âge : 67.3 ± 8.4 ans ; taille : 154.9 ± 6.1 cm ; poids : 67.2 ± 8.9 kg), appariées à des sujets témoins, ont bénéficié du même test de marche standardisé en chaussures plates. Un accélé- romètre, placé en région lombaire médiane, enregistre les accéléra- tions cranio-caudales lors du test de marche. Le traitement du signal, par lanalyse en ondelettes, mesure londe de choc pathogène définie comme étant le pourcentage dénergie de haute fréquence supérieure à 4 Hz. Résultats. Londe de choc pathogène est significativement aug- mentée par le port de hauts talons en comparaison avec des chaussu- res plates, les sujets ayant été leur propre témoin (13.4 ± 4.0 % versus 11.6 ± 3.0 % ; p< 0.01). Chez les femmes gonarthrosiques, londe de choc pathogène est significativement augmentée par rapport à la Abstracts / Revue du Rhumatisme 74 (2007) 9761037 979

Hauts talons et gonarthrose : une nouvelle approche biomécanique

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Page 1: Hauts talons et gonarthrose : une nouvelle approche biomécanique

Abstracts / Revue du Rhumatisme 74 (2007) 976–1037 979

Introduction. – L’arthrose, dont un facteur de risque majeur estl’obésité, se caractérise par la perte du cartilage articulaire. Le rôledes adipokines dans le développement de l’arthrose, cytokines produi-tes et libérées par les adipocytes, est évoqué depuis peu. Notre objec-tif est de décrypter le rôle de la visfatine, adipokine identifiée en 2005et connue également sous le nom de pbef, dans l’homéostasie du car-tilage.

Matériels et Méthodes. – Les expressions des ARNm et des pro-téines sont analysées par RT-PCR Q en temps réel et immunoblot. LaProstaglandine E2 (PGE2) est mesurée par EIA. Des siRNA ciblant lavisfatine sont transfectés (Hi Perfect Reagent) pour étudier le rôle dela visfatine dans la synthèse de PGE2 induite par l’IL-1β. Des sourisinvalidées pour le récepteur de l’IGF-1 (IGF-1R-/-) sont utilisées pourétudier l’implication de ce récepteur dans l’action de la visfatine surles chondrocytes.

Résultats. – (1) La visfatine est exprimée par des chondrocyteshumains issus de cartilage arthrosique en culture primaire. Cetteexpression augmente (x6) en réponse à 10 ng/ml d’IL-1β (p < 0.05).(2) La visfatine (1 à 10 μg/ml) stimule l’expression des ARNm deMMP-3 et MMP-13 (jusqu’à x6, p < 0.01) et leur libération(MMP-3 : 572 ± 280 ng/ml, p<0.05) par des chondrocytes articulairesmurins en culture primaire. (3) La visfatine (10 μg/ml) induit la libé-ration de PGE2 (contrôle : 47 ± 8 vs 141 ± 10 pg/ml, p<0.05). Elleaugmente l’expression de l’ARNm de la prostaglandine E synthétasemicrosomale de type 1 (mPGES-1), enzyme terminale de synthèse dela PGE2 (x14, p<0.01). De plus, elle diminue de 90 % (p<0.05)l’ARNm de la 15-prostaglandine déhydrogenase (15-PGDH), enzymede dégradation de la PGE2. Une costimulation IL-1β(1 ng/ml) + visfatine (1à 5 μg/ml - 24 h) a un effet additif sur la syn-thèse de PGE2 (x19, x31 et x35 en comparaison au contrôle, p<0.05).De plus, l’IL-1β inhibe très fortement l’expression de la 15-PGDH(95 %, p<0.001). (4) Inhiber l’expression de la visfatine diminue lasynthèse de PGE2 induite par l’IL-1β : sous 10 ng/ml d’IL-1β, les cel-lules traitées avec le siRNA visfatine libèrent 35 % de moins de PGE2

(IL-1β : 1430 ± 467 pg/ml, p<0.001) en raison de l’inhibition de 40 %de l’expression de la mPGES-1 (p<0.01). (5) Le récepteur de la visfa-tine est le récepteur de l’insuline (IR), qui n’a pas été décrit à ce joursur les chondrocytes. Nous avons donc étudié le rôle du récepteur del’IGF-1, homologue proche de l’IR, dans la signalisation de la visfa-tine. Les chondrocytes IGF-1R-/- stimulés avec 5 μg/ml de visfatinelibèrent plus de PGE2 que les chondrocytes IGF1R+/+ (228 ± 4 vs86 ± 29 pg/ml, p<0.05). L’IGF-1R n’est donc pas impliqué dansl’action de la visfatine sur la synthèse de PGE2 par les chondrocytes.

Conclusion. – Dans les chondrocytes, la visfatine stimule l’expres-sion et la libération de MMP-3 et MMP-13, enzymes de dégradationmatricielle. Elle augmente la synthèse de PGE2 en raison de l’expres-sion accrue de la mPGES-1 et l’inhibition de la 15-PGDH. La visfa-tine présenterait donc des effets pro-dégradatifs et pro-inflammatoiresdans le cartilage et pourrait contribuer à la progression de l’arthrose.

O.08Relation entre la hauteur de la jambe et la sévéritéde la gonarthroseH. Khazzania, F. Allalib, I. Hmammouchia, L. El Mansouria,L. Benbrahima, R. Abouqualc, N. Hajjaj-Hassouniaa Service de Rhumatologie, Pr N Hajjaj Hassouni, Hopital El Ayachi,CHU de Rabat-Salé, Salé, Marocb Service de Rhumatologie, Pr N Hajjaj Hassouni, Hopital El Ayachi/Laboratoire de Biostatistique et de Recherche Clinique et D’Epidémio-logie (Lbrce), CHU de Rabat-Salé, Salé, Marocc Laboratoire de Biostatistique et de Recherche Clinique et D’Epidé-miologie (Lbrce), CHU de Rabat-Salé, Rabat, Maroc

Introduction. – Une étude récente a montré que les forces de tor-sion exercées sur le genou seraient plus importantes chez les patientsavec de longue jambe. Cette étude a conclu alors qu’une grande hau-

teur de la jambe est un facteur de risque de la survenue d’une arthrosesymptomatiquement sévère. But du travail : Vérifier la relation entrela hauteur de la jambe, et la sévérité de la gonarthrose chez despatients marocains.

Matériels et Méthodes. – Étude transversale de 129 patients suivispour une gonarthrose répondant aux critères de l’ACR (AmericanCollege of Rheumatology). La sévérité clinique était évaluée par ladouleur (EVA), le retentissement fonctionnel (WOMAC) et la qualitéde vie (EUROQOL-5D). La sévérité anatomique de l’arthrose a étéévaluée en mesurant l’interligne articulaire du compartiment le pluspincé. La hauteur de la jambe, en centimètres, a été mesurée entre lesol et l’horizontal passant par le bord supérieur de la rotule en posi-tion assise avec un angle droit à 90° au niveau du genou et de lacheville. Le rapport hauteur du genou / Taille a été calculé.

Résultats. – L’âge moyen des patients était de 57± 10 ans et l’IMCmoyen de 31,4 ± 5,0 kg/m2. Le rapport hauteur du genou/ taille avaitune corrélation négative significative avec la hauteur de l’interlignearticulaire (r = -0,22; p = 0,01). Cette corrélation persistait après ajus-tement sur l’âge et l’IMC (p = 0,034). Il existait également une corré-lation significative avec l’ancienneté des gonalgies (r = 0,23;p = 0,017). Cette corrélation persistait après ajustement sur l’âge,l’IMC (p = 0,033). En revanche Il n’y avait pas de corrélation signifi-cative entre le rapport hauteur du genou / taille et l’EVA douleur, leWomac ou l’Euroqol.

Conclusion. – Cette étude montre que la grande hauteur de lajambe est un facteur de risque de la gonarthrose. Cela confirmel’importance des forces mécaniques dans la détermination de la sévé-rité de la gonarthrose.

O.09Hauts talons et gonarthrose : une nouvelle approchebiomécaniqueB. Auvineta, D. Chaleilb, E. BarreycaRhumatologie, Centre Hospitalier, Laval, Franceb Service de Pharmacie Clinique, Faculté de Pharmacie, Angers,FrancecLaboratoire D’Étude de la Physiologie de L’Exercice, Université,Évry, France

Introduction. – Les théories biomécaniques de la gonarthroseconnaissent un regain d’intérêt. Parmi les facteurs extrinsèques favo-risants, le port de hauts talons augmente le moment d’adduction auniveau des genoux [1]. La gonarthrose est caractérisée par une aug-mentation de l’onde de choc lors de la phase d’appui mesurée par desplate-formes de forces et analysée par la méthodes des ondelettes.

L’hypothèse étudiée est la recherche d’une similitude des anoma-lies biomécaniques des hauts talons et de la gonarthrose, lors de lamarche de confort, mesurées par la méthode des ondelettes à partird’un signal d’accélération enregistré en région lombaire.

Patients et Méthodes. – Vingt-neuf femmes (âge : 36.6 ± 9.2 ans ;taille : 161.7 ± 5.6 cm ; poids : 52.3 ± 6.7 kg), habituées au port dechaussures à hauts talons et de chaussures plates, ont bénéficié d’untest de marche standardisé dans les 2 conditions. Dix-neuf femmesgonarthrosiques (âge : 67.3 ± 8.4 ans ; taille : 154.9 ± 6.1 cm ;poids : 67.2 ± 8.9 kg), appariées à des sujets témoins, ont bénéficiédu même test de marche standardisé en chaussures plates. Un accélé-romètre, placé en région lombaire médiane, enregistre les accéléra-tions cranio-caudales lors du test de marche. Le traitement du signal,par l’analyse en ondelettes, mesure l’onde de choc pathogène définiecomme étant le pourcentage d’énergie de haute fréquence supérieure à4 Hz.

Résultats. – L’onde de choc pathogène est significativement aug-mentée par le port de hauts talons en comparaison avec des chaussu-res plates, les sujets ayant été leur propre témoin (13.4 ± 4.0 % versus11.6 ± 3.0 % ; p< 0.01). Chez les femmes gonarthrosiques, l’onde dechoc pathogène est significativement augmentée par rapport à la

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population contrôle appariée (12.7 ± 3.2 % et 10.1 ± 3.6 %respectivement ; p< 0.05).

Discussion. – Ces résultats sont cohérents avec ceux antérieure-ment obtenus en laboratoire d’analyse du mouvement par mesure deplate-formes de forces ou par analyse cinématique 3D du mouvement[1].

L’existence d’une onde de choc pathogène de haute fréquence (de4.5 à 6.0 Hz) est un facteur favorisant reconnu de l’arthrose rachi-dienne [2]. Concernant le modèle gonarthrosique, cette hypothèse estde plus en plus discutée.

Conclusion. – Dans la situation des hauts talons et chez les fem-mes gonarthrosiques, il existe une similitude de l’onde de choc dehaute fréquence observée au début de la phase d’appui et non retrou-vée chez les populations témoins, confirmant ainsi le caractère patho-gène de l’usage des hauts talons. La possibilité d’utiliser en cliniqueambulatoire la méthode proposée devrait permettre d’entreprendre desétudes longitudinales, sur de grands nombres de patients, afin desavoir si l’existence de cette onde de choc est à l’origine ou la consé-quence de la gonarthrose.

Références

[1] Kerrigan DC, et al. Lancet 1998;351:1399–401.[2] Folman Y, et al. Prev Med 2004;39:351–4.

O.10L’OPG diminue la dégradation du cartilage des sourisarthrosiquesA. Kadria, H.K. Eab, C. Bazillec, M.D. Ah-Kionnc, F. Liotéd,M. Cohen SolalbaRhumatologie et Pathologie Osseuse, Inserm U606, Hôpital Lariboi-sière, Paris, FrancebFédération de Rhumatologie, C.H.U. Lariboisière, Paris, FrancecU606, C.H.U. Lariboisière, Paris, Franced Service de Rhumatologie, C.H.U. Lariboisière, Paris, France

Introduction. – L’arthrose est une maladie rhumatismale focalequi se caractérise par une dégradation du cartilage. La pathogénie del’arthrose implique différents facteurs qui induisent des modificationscellulaires et moléculaires à l’origine de la protéolyse de la matricecartilagineuse. Ainsi, les protéases telles que les aggrécanases(ADAMTS-4 et ADAMTS-5) participent à la chondrolyse. Lescontraintes mécaniques jouent un rôle prépondérant et l’implicationde l’os sous-chondral a été suggéré par des études humaines et anima-les. Plusieurs études ont montré une augmentation du remodelageosseux en phase précoce qui précédent la destruction articulaire. Lebut de notre étude est de mettre au point un modèle murin d’arthrosepar instabilité articulaire induite par méniscectomie afin d’évaluer lerôle de l’os sous chondral. Nous avons testé dans ce modèle les modi-fications cellulaires du cartilage et de l’os sous jacent après injectionsd’anti-cytokines (IL1ra et OPG).

Matériels et Méthodes. – Des souris mâle C57/Bl6 âgées de10 semaines ont subis une méniscectomie mediales (M-) droite etune intervention factice au genou gauche (sham). Les souris sontreparties en trois groupes recevant du PBS, l’OPG (10 mg/kg) oul’IL1ra (100 mg/kg) deux fois par semaine pendant six semaines. Ausacrifice, les genoux sont décalcifiés, inclus en paraffine et des coupessagittales sont réalisées pour quantifier le score arthrosique (Mankinmodifié), l’expression des ADAMTS par immuno-histochimie et lamicro-architecture de l’os sous jacent.

Résultats. – Au tibia, le score arthrosique augmente à la patte M-par rapport à la patte sham sous traitement PBS, l’IL1ra n’induit pasde modification significative du score de dégradation par rapport auxsouris méniscectomisée sous PBS. Sous OPG, le score est très dimi-nué. La méniscectomie induit une augmentation significative du nom-bre de cellules marquées ADAMTS-4 en immuno-histochimie compa-rativement au coté sham. Le pourcentage d’augmentation rapporté au

coté sham de cellules ADAMTS-4 positive est inférieur sous IL1ra etOPG comparé à l’augmentation observé chez les souris recevant duPBS. Le nombre de cellules ADAMTS-5 positives est significative-ment plus élevé du coté M- comparé au coté sham sous PBS, et lepourcentage de cellules ADAMTS- 5 (+) diminue également sousl’effet de l’IL1ra et de l’OPG comparé au PBS du coté M- . Les rema-niements osseux ont été mesurés dans l’épiphyse. Le volume osseuxdiminue du coté M- vs coté sham sous PBS. L’IL1ra ne modifie pasle BV/TV du coté M- comparé au PBS, alors qu’il augmente sousOPG. La diminution du BV/TV est associée à une augmentation dela résorption suggérée par le paramètre de résorption Ma.Sv du cotéM- comparé au coté sham sous PBS. Cette hyper-résorption est pré-venue par l’OPG seulement.

Conclusion. – En conclusion, le stress mécanique induit par laméniscectomie augmente la destruction du cartilage, l’expression desaggrecanases ADAMTS-4 et ADAMTS-5 et s’accompagne d’uneaugmentation de la résorption de l’os sous-jacent. L’IL1ra ne réduitpas le score arthrosique et n’entraîne pas de modification de lamicro-architecture osseuse. En revanche l’OPG prévient la destructionarticulaire et l’augmentation des protéases, ainsi que l’hyper-résorption osseuse. Ces données suggèrent que l’os sous jacent puissejouer un rôle dans la pathogénie et le développement de l’arthrose àun stade précoce.

O.11Connaissance et adhésion des rhumatologues Françaisaux recommandations de l’EULAR pour la prise en chargede la gonarthrose: résultats de l’enquête DRAGONE. Maheua, E. Leuteneggerba Service de Rhumatologie, Hopital Saint Antoine, Paris, Franceb Statistiques, Abr Pharma, Paris, France

Introduction. – Les recommandations de l’EULAR pour la priseen charge de la gonarthrose ont été publiées en 2000, puis 2003 [1], etensuite largement diffusées en France. La connaissance qu’en ont lesrhumatologues (RH) Français et leur degré d’adhésion à celles-cin’ont pas été évalués.

Objectif : Evaluer la connaissance et l’adhésion des RH auxrecommandations de l’EULAR dans la gonarthrose.

Matériels et Méthodes. – Enquête observationnelle. RH : Des RHont été sélectionnés au hasard parmi un panel représentatif de RHFrançais. Il leur a été proposé de répondre à un questionnaire pourévaluer leur degré de connaissance des recommandations del’EULAR pour la gonarthrose et leur adhésion à chacune de celles-ci. Données recueillies : Démographie des RH, N de patients vuspour gonarthrose, et pour chacune des 10 recommandations réponseà la question "connaissance de cette recommandation ?" (Je connais/je ne connais pas) et EVA pour coter le degré d’adhésion à celle-ci(0 = adhésion nulle ; 100 = adhésion maximale). Statistiques. –Moyenne (m), médiane, écart-type (et).

Résultats. – 120 RH de toutes régions ont répondu, âge 50 ans,69 % hommes, 64 % libéraux, 36 % exercice mixte. N. Médian degonarthrosiques vus par mois : 40.

Opinion globale sur les recommandations. Connaissance : 72,3(15,6) mm. Adhésion : 68,2 (16,7) mm. Impact sur la pratiquequotidienne : 58,6 (23,4) mm.

Opinion sur chaque recommandation. – Elle apparait dans letableau :

Recommandation (ordre de l'EULAR)

% oui je connais Adhésion EVA mm:m (et)

Traitements pharmaco et nonpharmacologiques

98 %

78,6 (15,2)

Le traitement doit être personnalisé

96 % 79,2 (14,3) Exercices, appareillage, réduction poids 99 % 73,0 (20,4) Paracétamol en 1re intention 98 % 65,8 (24,9) Les topiques sont efficaces 82 % 53,7 (25,8)