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Notes de lecture 667 l’effondrement des pratiques religieuses, cette desacralisation et, simultanement, ce renou- veau religieux avec un syncretisme des traditions occidentales et orientales. Desacralisation ? Et pourtant, avec Bastide, on voit reapparaitre du sacre sauvage (la transe) menant a des etats chaotiques et d’eclatement, avec ces pratiques toxicomaniaques de changement de nom, de voyages mythiques (Katmandou), de contestation gdneralisee du social. Au risque de nous contredire, nous Cnumerons les grandes causes qui semblent cepen- dant interesser la jeunesse europeenne. Par ordre decroissant : la paix, les droits de l’homme, la protection de la nature, la liberte de l’individu, la lutte contre la misbre, et bien loin... la defense de notre pays et la foi religieuse. Des facteurs nouveaux qui doivent influer sur les rites de passage, entre autres : - la separation de la procreation et de la fonction Crotique au moyen de la contraception ; elle a dQ banaliser cette mise en route de la sexualite agie ; - le sport qui a connu une explosion quantitative, tant c&C acteurs que c&C spectateurs, a pris chez les jeunes (et les moins jeunes) une allure globalisante. 11 n’est que de voir l’immense foule recueillie qui converge vers les stades, certains grands jours ; - puis c’est le phenomene sectaire qui attire certains, avec refus de N ce monde w au profit d’un futur pretendu proche. Dans la constitution de ce qui sera son identite, entre bien sfir cette grande affaire, << l’amour >>, avec cette preponderance de l’affectif. L’amour, percu comme valeur sure, fondatrice des relations avec l’autre sexe. Cela reste preponderant dans les sondages. Le paragraphe qui traite de cette question nous est apparu leger... Rite sulfureux, envahissant, c’est celui de la toxicomanie qui merite deux chapitres. Tous les aspects y sont bien presentes. Que dire de cette initiation saris mythe fondateur, mais avec l’idee d’un triomphe sur la mort, difficilement conciliable avec un esprit de conquete ? Le toxicomane a voulu en quelque sorte raccourcir le chemin initiatique saris vivre, parvis apres parvis, l’initiation jusqu’au tabernacle du Temple, seuil apres seuil, limite apres limite. Au terme de ses reflexions, J. Gendreau voudrait que l’on distingue bien rites de passage de classe d’age et rites initiatiques, dans les recherches relatives aux adolescents. Par ailleurs, il ne faut pas designer comme passage ce qui est impasse (en l’occurrence, le parcours des toxicomanes). R&server le terme d’cc initiation >> a ce qui est passage des moments les plus cruciaux de la vie des individus (naitre, devenir adulte, mourir), au-de18 des familles genetiques, dans le cycle des generations. Le sujet envisage est vraiment d’actualite. J. Gendreau a reussi dans l’ensemble cette vision panoramique, avec parfois un certain manque de clarte ou de precision en analyse. P. Broussolle Becker E de. L’enfant victime d’abus sexuel et sa famille: hluation et Paris : PUF ; 1997. 341 p. Le titre de l’ouvrage tient ses promesses. Les professionnels des services medico-socio- psychologiques y trouveront des repbres pour penser l’abus sexuel : definitions, catego- ries, organisations intrapsychiques et fonctionnements familiaux, criteres Cthiques et

Hayez JY, Becker E de, ,L'enfant victime d'abus sexuel et sa famille: évaluation et traitement (1997) PUF,Paris 341

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Notes de lecture 667

l’effondrement des pratiques religieuses, cette desacralisation et, simultanement, ce renou- veau religieux avec un syncretisme des traditions occidentales et orientales.

Desacralisation ? Et pourtant, avec Bastide, on voit reapparaitre du sacre sauvage (la transe) menant a des etats chaotiques et d’eclatement, avec ces pratiques toxicomaniaques de changement de nom, de voyages mythiques (Katmandou), de contestation gdneralisee du social.

Au risque de nous contredire, nous Cnumerons les grandes causes qui semblent cepen- dant interesser la jeunesse europeenne. Par ordre decroissant : la paix, les droits de l’homme, la protection de la nature, la liberte de l’individu, la lutte contre la misbre, et bien loin... la defense de notre pays et la foi religieuse. Des facteurs nouveaux qui doivent influer sur les rites de passage, entre autres : - la separation de la procreation et de la fonction Crotique au moyen de la contraception ; elle a dQ banaliser cette mise en route de la sexualite agie ; - le sport qui a connu une explosion quantitative, tant c&C acteurs que c&C spectateurs, a pris chez les jeunes (et les moins jeunes) une allure globalisante. 11 n’est que de voir l’immense foule recueillie qui converge vers les stades, certains grands jours ; - puis c’est le phenomene sectaire qui attire certains, avec refus de N ce monde w au profit d’un futur pretendu proche.

Dans la constitution de ce qui sera son identite, entre bien sfir cette grande affaire, << l’amour >>, avec cette preponderance de l’affectif. L’amour, percu comme valeur sure, fondatrice des relations avec l’autre sexe. Cela reste preponderant dans les sondages. Le paragraphe qui traite de cette question nous est apparu leger...

Rite sulfureux, envahissant, c’est celui de la toxicomanie qui merite deux chapitres. Tous les aspects y sont bien presentes. Que dire de cette initiation saris mythe fondateur, mais avec l’idee d’un triomphe sur la mort, difficilement conciliable avec un esprit de conquete ? Le toxicomane a voulu en quelque sorte raccourcir le chemin initiatique saris vivre, parvis apres parvis, l’initiation jusqu’au tabernacle du Temple, seuil apres seuil, limite apres limite. Au terme de ses reflexions, J. Gendreau voudrait que l’on distingue bien rites de passage de classe d’age et rites initiatiques, dans les recherches relatives aux adolescents. Par ailleurs, il ne faut pas designer comme passage ce qui est impasse (en l’occurrence, le parcours des toxicomanes). R&server le terme d’cc initiation >> a ce qui est passage des moments les plus cruciaux de la vie des individus (naitre, devenir adulte, mourir), au-de18 des familles genetiques, dans le cycle des generations. Le sujet envisage est vraiment d’actualite. J. Gendreau a reussi dans l’ensemble cette vision panoramique, avec parfois un certain manque de clarte ou de precision en analyse.

P. Broussolle

Becker E de. L’enfant victime d’abus sexuel et sa famille: hluation et Paris : PUF ; 1997. 341 p.

Le titre de l’ouvrage tient ses promesses. Les professionnels des services medico-socio- psychologiques y trouveront des repbres pour penser l’abus sexuel : definitions, catego- ries, organisations intrapsychiques et fonctionnements familiaux, criteres Cthiques et

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668 Notes de lecture

ideologiques. Les auteurs presentent ensuite les qualites de l’evaluation et les indicateurs de diagnostic, avant d’envisager la question des traitements. Resultat du travail dune Cquipe specialisee, cette synthese prend en compte la litterature internationale sur la question et propose des directions d’intervention. Un seul regret : que les auteurs usent de ces abreviations a vi&e pratique saris doute, mais qui genent davantage la reflexion qu’elles ne facilitent la lecture.

C. Navelet

d G. L’Exploration de l’autisme. Paris : Grasset ; 1998. 301 p.

Le professeur Gilbert Lelord nous livre ici tout son savoir sur l’autisme et repond aux questions essentielles sur la douleur de ces malades et celle de leur famille, sur les progres realis& par la science et les traitements a venir. Menant depuis longtemps des recherches sur le fonctionnement cerebral, Gilbert Lelord propose une therapie d’echange et de developpement ; cette psychotherapie educative se base sur les principes de tranquillite, de disponibilite et de reciprocite, pour que les meres parviennent a decoder les messages tenus que leur adresse leur enfant. En parfait pedagogue. l’auteur n’abandonne jamais le lecteur a la theorie ou a la technique, mais lui propose des rencontres d’enfants, de familles, de soignants. Passionnant !

M. Sola Dutoit

Lesourd S, Cd. Viblente adolescence. P&ions du corps et contrainte sociale. Ramon- ville-Saint-Agne : l&es, ~011. (X Les recherches du GRAPE D ; 1998. 186 p.

A la suite du colloque du GRAPE en novembre 1997, plusieurs psychanalystes, socio- logues, psychologues et acteurs sociaux ont reuni dans cet ouvrage leurs travaux de recherche sur l’adolescence. Celle-ci est declaree souvent violente et source de danger pour la societe et pour la coherence des hens sociaux, ainsi que pour les regles de civilite. Notre societe semble vivre toute opposition comme dangereuse et refuser le conflit. Elle confond souvent les registres : agressivite et violence, revolte et haine, conflits necessaires et guerre. L’agressivite est une pulsion necessaire qui sert a se differencier et a s’affirmer. En revanche, la violence emerge quand il y a un defaut de differentiation : l’adolescent est alors livre a la toute-puissance de ses pulsions. Ne serait-ce pas la traduction sociale du manque de plus en plus important d’inscription paternelle ? L’aide a lui apporter consiste a soutenir ce qui favorise la separation psychique. Le passage par la transgression est necessaire, avec prise de conscience du sentiment de culpabilite et du desir de reparation pour que le lien social soit possible.

La premiere partie du livre privilegie une approche plutot clinique : qu’est-ce que la violence ? Qui en sont les acteurs et les victimes ? 11 n’existe pas de passage d’adolescence qui ne fasse violence a l’adolescent et B son entourage. Le copinage entre parents et ado- lescent fait Cviter la confrontation des id&es, des valeurs et des modes de vie. La violence