Histoire de La Pensee Juridique

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HISTOIRE DE LA PENSEE JURIDIQUE Partie I : Elments constitutifs de dfinition I) Quentendre par histoire ? Notion : ide gnrale et abstraite Conception : Ide gnrale comprenant une comprhension et une extension. Sa comprhension tant ses lments de dfinition, et lextension, le champ auquel il sapplique (ce quun concept gagne en extension, il le perd en comprhension). Cette notion dhistoire est redoutable en raison de problmes smantiques et mthodologiques. A) Une notion polysmique En effet, la notion est susceptible de revtir divers sens : Lhistoire dans lnonc du genre : il raconte des histoires (aspect pjoratif) Lhistoire au sens de la raliste historique, cest--dire ce qui sest pass ou ce qui sest produit. Le rcit de ce qui sest produit, cest--dire du pass ; sous des formes particulires et dans des limites chronologiques dtermines.

Su ces deux derniers sens : le premier est li lide de ralit et le sens du deuxime lide de vrit principe de lAdequatio rei et intellectus : la correspondance des ides avec la chose (Cf Pascal Angel, la Vrit). Il existe une ambigut affectant la notion mme dhistoire : ce vocable dsignant deux choses diffrentes. Heidegger sest pens sur ce problme dans quest ce que la mthaphysique, P. 198. J. Le Goff et P. Nora ont galement travaill sur ce sujet : ils rappellent, le caractre singulier dune science qui na quun seul terme pour son objet et pour elle-mme . (J. Le Goff, Histoire et mmoire, Gallimard, P. 179 ; R. Aron, Leon sur lhistoire, P. 114) ide de non linarit de lHistoire : luchromie ( ce qui se serait produit, si ce qui est arriv ne se serait pas pass). Il sagit de lensemble des normes juridiques et de ltude cet ensemble.

B) La problmatique de la science de lhistoire 1) La question de la constitution de lhistoire comme science M. Gauchet, philosophie des sciences historiques. Pour lui, la science historique apparat entre 1820 et 1830. Cest l que des auteurs, comme Michelet, vont forger les outils et seront prcises les dmarches sur lesquelles un nouveau discours sur le pass se mettra en place. Ce nouveau discours permet lHistoire de smanciper de la philosophie idaliste de lhistoire. Elle est dsormais conue au plus prs des socits et dans le cadre des nations , en tant quentit collective durable. Ses enjeux sont la socit est la Nation . Il sagit donc de participer la formation du sujet politique quest le citoyen. Parallle avec la Sociologie qui smancipa, grce Durkheim, de lHistoire et du Droit. 13/01/09 La question de lhistoire comme science : Philosophie des sciences historiques, M. Gauchet Pour lui, lhistoire en tant que science n la Restauration. Voir aussi : G. Noiriel, Sur la crise de lhistoire Chapitre 2 sur la formation dune discipline scientifique. Exigence dune science autonome pour lacquisition dune telle appellation. Effort de distinction : Durkheim cherche distinguer la sociologie de la psychologie ou de lhistoire. Epistmologie : recherche des conditions de production dune discipline scientifique. 2) Le problme de lobjectivit en histoire Lobjectivit est considre comme lune des qualits fondamentales de la connaissance scientifique. Elle est un gage de scientificit. Assimilable limpartialit, cest--dire llimination de tout subjectivisme, tout ce qui relve des jugements de valeur. Bourdieu use de la notion de rflexivit qui est emplit de toutes les exigences pistmologiques (rupture avec les pr-notions les prfrences) ; afin de rduire le plus possible la subjectivit. Ainsi Durkheim prescrit-il de traiter le fait social comme une chose, cest--dire appliquer la mthodologie des sciences dures. Il faut se mfier du savoir spontan que lon a sur les chose. Un historien la comptence et la libert dcrire lhistoire. Mais ny a t-il pas dj jugement de valeur lors du choix dun sujet ? Si oui, cette

prfrence ne va-t-elle pas entacher ce travail dun subjectivisme ? Lobjectivit consiste notamment viter la projection ou lanachronisme Ne pas tudier les vnements passs par rapport des proccupations contemporaines (CF Bodin sur la thorie de la souverainet). Deux types de limites la souverainet selon lui : les lois de Dieu et la Coutume. Ainsi, lanachronisme aurait consist affirmer quil pourrait y avoir dautres limites, comme le contrle du juge. Mais cette notion est contemporaine et ne peut tre transpose au XVIme sicle. En Allemagne, lEcole de lHistoire du Concept a fait tout un travail sur ces cueils (Cf Koselleck). Lanachronisme est un risque en matire dinterpretation et de comprhension du pass, quelque soit la discipline. Trois pistes pour viter cela : Ne pas oublier quune uvre est une rponse une ou plusieurs questions poses (Cf Histoire de la sexualit M. Foucault) Ne pas oublier que les penses sinscrivent dans ce que Kuhn appele un paradigme ou ce que Foucault nomme epistm Ne pas oublier que les penses sont dtermines par leur rception. Cest--dire quen certains moments les bonnes conditions de rception dune uvre sont runies, et en dautres elles ne le sont pas.

LEcole de Constance dans le domaine de la critique littraire et le travail de Jauss : Pour une esthtique de la rception. Pour lui, une uvre nest pas seulement son auteur, ni luvre elle mme mais aussi le lecteur. En effet, une uvre est selon lui dpendante de sa rception. 3) La fragmentation de lhistoire J. Le Goff parle dune catastrophique fragmentation de lhistoire . Il plaide pour llaboration dun objet synthtique ; il regrette quaujourdhui il y a une histoire de tout. Et cette fragmentation est aujourdhui prjudiciable lhistoire. Pour lui, ou bien lHistoire, poursuivant son investissement des sciences humaines, les absorbes en un pan-histoire, science globale de lHomme, des Hommes dans le temps. Ou bien une fusion se fait entre les 3 sciences sociales les plus proches, lHistoire, lAnthropologie et la Sociologie, cette nouvelle science Paul Veyne donnerait volontiers le nom dHistoire sociologique, je prfrerai lappeler Anthropologie Historique. Ou bien, cessant dtre sans frontire et de fleureter avec toutes les autres sciences de lHomme, lHistoire se retrancherai sur un nouveau territoire, oprant une nouvelle coupure pistmologique . 17/03/09 II) Une Histoire de la Pense

A) En quoi consiste cette Pense ? Il est questions de toutes sortes de penses ; nanmoins les formules Penses mathmatiques ou physiques nexistent pas. La Pense se manifeste dans lide. Une ide est une reprsentation dans lesprit humain dune phnomne dtermin . Ex : Une ide politique est la reprsentation dun phnomne politique. Mais peut-on parler dun phnomne juridique ? A priori non ; il existe des faits qui sont interprts comme juridiques. Cest aprs coup que lon qualifie le fait de juridique. Il y a donc lieu a discuter de la pertinence de la notion dide et dy prfr les notions de concept ou de mtaphore. Le Concept deux dimensions : il y a une comprhension et une extension. La premire constitue sa dfinition, la deuxime renvoie au champ que couvre le concept, cest--dire le domaine auquel il sapplique. Le problme est que le concept perd en comprhension ce quil gagne en extension. Autrement dit, lorsquil sert expliquer beaucoup de choses, il perd en comprhension. Ex : le concept dinstitution qui recouvre toute entit organisant la socit ; ainsi ce terme perd son caractre opratoire. Cf. Le courant nominaliste et son rejet de lexistence duniversaux, donc de concepts. Toutefois, tout savoir repose sur des concepts. On trouve aussi la mtaphore, qui est une image laquelle on se rfre pour expliquer quelque chose. Elle est considre traditionnellement soit comme un ornement rhtorique, soit comme le vestibule de la Pense rationnelle, cest--dire une notion temporaire devant dboucher sur un lment plus rigoureux. Pendant longtemps, la mtaphore tait tenue comme une forme de pense infrieure, destine ouvrir la voie au concept. Ex : Chez Bachelard, la mtaphore est largement infrieure au concept Blumenberg (philosoqhe Allemand) remet en cause la relation entre pense aconceptuelle et pense conceptuelle. Par l, il remet en cause lide de la mtaphore comme chafaudage provisoire en vue de constituer des concepts. En effet, pour lui, seul le concept le statut doutil thorique. En outre, il met la mtaphore en relation avec le monde de la vie , notion phnomnologique qui renvoie une trame forme de structures de penses, de manire de sentir et de croyance acquise, qui non filtr par la rflexion sert de toile de fond notre conscience. En somme, il considre la mtaphore comme loutil de plus proche du

vcu. En effet, le concept n dun cheminement intellectuel important et, ce titre, est loign du vcu, du monde de la vie . Cette ide rhabilite donc la mtaphore.