Histoire de Yogi Bhajan Et Sant Hazara Singh

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  • 7/28/2019 Histoire de Yogi Bhajan Et Sant Hazara Singh

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    LHISTOIRE DE YOGI BHAJAN ET DE SON MATRE SANT HAZARASINGH Raconte par Shanti Kaur

    Durant les 30 dernires annes, jai entendu mon matre, Yogi BHAJ AN, parler de sesnombreux guides spirituels. Malgr tout, il ny avait quun seul homme quil dsignait commeson matre, et ctait Sant Hazara Singh du Gujaranwala (une zone du nord de lInde faisantpartie maintenant du Pakistan). Rien ne modifiait plus spectaculairement son visage quelorsquil se rappelait de Santji . Ses traits soudainement sadoucissaient, son regardperdu dans ce lointain pass, et le souvenir de cette sparation remontait sa mmoirecomme une blessure rcente. Quand il parlait de son matre spirituel, vous sentiez quilsagissait de quelque chose de profond.

    J ai commenc rassembler ces histoires, pas seulement parce que cela me donnait unemeilleure vision de mon propre matre, mais aussi parce quelles maidaient mieuxcomprendre la Chane dOr ternelle dont je faisais partie. Dune certaine faon, Sant Hazara

    Singh est aussi mon matre.Tout commena trs jeune pour le Siri Singh Sahib, quand il sappelait encore HarbhajanSingh. Il se souvenait :

    Jtais n dans une famille trs riche. Je jouais aux billes avec des diamants et jtais trsautoritaire. Jtais le fils an de la dynastie rgnante, comme le Prince de Galles, et javaissouvent loccasion dagir en parfait imbcile. Il y avait des milliers de serviteurs pour qui maparole tait la loi et je pouvais avoir tout ce que je dsirais comme un gosse de riches tropgt.

    Mais javais de la chance. Javais un grand-pre qui tait un saint et une tradition et unedisposition familiale la saintet. Je rencontrais beaucoup de saints hommes qui venaient

    notre maison, et je choisis un matre qui tait lui-mme un saint. Son acceptation futconsidre comme une grande joie par ma famille. Son empreinte sur moi est si forte et jelaime encore maintenant. Savez-vous quaujourdhui encore, je ne reconnais pas le visagede mon grand-pre ou celui de mon matre ? Je nai mme jamais regard leur visage, maisje peux dessiner leurs pieds avec prcision. Voil ce qui me revient la conscience. YogiBhajan

    Harbhajan avait juste huit ans lorsquil rencontra Sant Hazara Singh, un grand mystique etun grand yogi de son poque. Ctait aussi un cavalier renomm et un matre accompli deGatka, lancien art martial des Sikhs. Harbhajan fut profondment attir vers Sant HazaraSingh qui matrisait de faon virile tous les aspects de la vie, et il demanda ses parents silpouvait devenir son lve. Son grand-pre, Bhai Fateh Singh, en fit la demande et cest avecun grand bonheur que la famille apprit que Santji avait donn son accord pour le prendrecomme tudiant.

    Le futur Yogi Bhajan emballa tous ses vtements et, accompagn de sa mre et denombreux serviteurs, se rendit lashram de Sant Hazara Singh. Quand Santji vit HarbhajanSingh arriver avec toute sa pompe aristocratique, il le renvoya chez lui sans mme lui laisserle temps de descendre de son chariot. Il lui dit de revenir seul, avec uniquement ce quilpourrait transporter lui-mme. Et quand Harbhajan revint, il lui dit de ne pas sinstaller danslashram mme, mais de demeurer dans lune des dpendances.

    Il resta l pendant de nombreuses annes et, l, il tudia attentivement le Gatka. SantHazara Singh tait un matre lgendaire dans le maniement du sabre et il supervisait lui-mme la formation de tous ses tudiants. Ctait un matre trs dur et trs exigeant pour qui

    il ny avait pas de place pour lerreur.

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    Quand japprenais le Gatka, nous avions une arne dans laquelle nous pratiquions cet artmartial. Sur lordre de mon matre, je pntrais dans cette arne et je pensais Il va medonner un ou deux adversaires pour mentraner . Ce qui tait inhabituel, cest quon nemavait pas donn de bouclier, javais juste un sabre. A ma grande surprise, six adversairesvinrent ma rencontre, arms de longues lances, qui sont les armes les plus difficiles combattre. Je criai : Attendez une minute Cest pas loyal ! . Quand mon matreentendit cela, il envoya deux adversaires supplmentaires ce qui en faisait huit combattre.Ils commencrent mencercler.

    Mon matre me donna les instructions suivantes : Dans tout combat, il y a toujours troispossibilits. Tu peux te retirer et tenfuir. Tu peux te battre avec loyaut et rserve ou tebattre frocement jusqu la victoire. Si tu te bats avec rserve, tes adversaires ne pourrontpas tre agressifs. Cest comme a.

    Je me suis dit : Ce nest pas moi qui ai demand cela ! Jtais innocent et totalementinconscient que jallais devoir affronter ces gars aujourdhui. Mais maintenant que je suis l,je ne vais pas les dcevoir. - Yogi Bhajan

    Au fond de mon cur, jai implor le Gourou : Vous savez combien je suis nul, mais, mon

    Dieu, soyez mes cts maintenant, sinon je serai incapable de supporter cela !

    Croyez-moi ou pas, en une heure et demie de combat, jai envoy terre les pointes des huitlances sans toucher aux mains qui les tenaient. Ils ont compris que jaurais pu les leurscouper si javais voulu.

    Dans la soire, lorsque nous fmes assis tous ensemble, ils me dirent : Bhajan, pourquoine nous as-tu pas coup les mains ? Je leur ai rpondu Cest le Gourou qui sest battu etpas moi. Je navais aucun sentiment de vengeance en moi-mme, mme lorsque vousmattaquiez de tous cts. Alors, nous avons ri, nous avons mang et nous nous sommesrjouis. Yogi Bhajan

    Lorsque le jeune Harbhajan Singh vint vivre et tudier sous la frule de Sant Hazara Singh,

    son existence et sa personnalit connurent des changements spectaculaires. De longuesheures taient consacres ltude du Kundalini Yoga, la pratique des postures et deskriya jusqu ce que les lves en aient non seulement une connaissance parfaite, maisaussi une vritable comprhension.

    Mon matre tait si dur que je ne naurais pas voulu lavoir pour ennemi ! Mais ce qui taitmagnifique, cest que, sous ses ordres, limpossible se ralisait. Un jour, il nous fit asseoiravec les bras levs la verticale. Nous comprimes que cette posture oblige la colonnevertbrale sajuster comme elle doit ltre. Alors, le shousmana (le nadi central ou le nerfqui longe la colonne) scoule dans le cerveau. Nous pratiqumes cet exercice durant deuxheures et demie sans baisser les bras. Aprs cela il nous fallut cinq heures pour simplementpouvoir remuer les mains nouveau.

    Yogi Bhajan

    Sant Hazara Singh tait trs strict et exigeait une obissance totale. Cette discipline taitfondamentale pour cultiver la force dans ses lves. Quand Harbhajan Singh dbuta saformation, ils taient plus de 250 lves avec lui, mais, au final, ils ntaient plus que 15.Souvent, si un lve se trompait ne serait-ce quune seule fois, il tait renvoy. Un jour, unlve choua dans un test critique et il savait que Santji allait le renvoyer chez lui. Endsespoir de cause, il se jeta aux pieds du matre en les serrant aussi fort quil pouvait et enjurant quil ne partirait pas. Le temps passa. Pendant 8 heures, Sant Hazara Singh resta l,debout, avec llve qui pleurait et se cramponnait ses pieds. A la fin, llve se fatigua etrelcha sa prise. Santji fit simplement demi-tour et calmement sen alla. Llve fut renvoychez lui.

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    Mon matre tait inflexible ! Un jour, il me demanda Penses-tu que je suis cruel ? Je luirpondis Oui, je pense que vous ltes. Il me demanda alors Sais-tu pourquoi ? Je luidis Oui, je sais pourquoi. Cest pour que rien ne me paraisse plus jamais cruel. Il hochala tte et me rpondit Tu as raison !

    Ctait si vrai. Une autre fois, mon matre mattacha les mains dans le dos et demanda un

    autre lve de me frapper sans sarrter. Et puis, il sen alla ! Le gars me frappa, et mefrappa encore. Jtais couvert de bleus, je saignais, mon turban tait tomb, et pas uncentimtre de mon corps navait t pargn. A la fin, le gars se fatigua et se lassa de sabrutalit, et comme Santji ntait pas revenu, il sarrta. Je me levais dun bond et je criais travers mes lvres tumfies Jai gagn ! Jai gagn ! Tu as arrt, mais pas moi .

    Un jour, je me promenais en ville avec mon matre. Je nallai pas souvent me promener enville et jtais excit ! Pour loccasion, je portais un pantalon loccidentale et une chemise etje me trouvais trs chic. Quand nous fmes presque rendus, mon matre mindiqua un arbreet me dit dy grimper, ce que je fis. Il me dit alors Reste assis sur cette branche, jusqu ceque je revienne, et ne tavise pas de redescendre pour quelque raison que ce soit.

    Il ma laiss suspendu dans cet arbre avec mon costume occidental pendant 3 jours. Je ne

    savais pas comment vider ma vessie et mes intestins, comment manger ou dormir, ni quoifaire. Pendant ces 3 jours, je suis rest l, assis, ne sachant pas ce qui tait arriv, ni ce quiallait arriver. En quelque sorte, jai survcu, et, mon grand soulagement, jai reconnu sasilhouette familire revenant sur le sentier. Jai dgringol de larbre et il a dit : Ah ! Cesttoi ! Allons-y ! Dpchons-nous ! Tu marches bien lentement ! Je pensais en moi-mme : Ouais ! Reste assis dans cet arbre pendant 3 jours et on verra comment tu te sentiras ! .Mais je nai rien voulu dire.

    Une fois, je me souviens, je suis all voir mon matre. Il tait minuit et il me dit : Ah Ah !Jtais en train de souhaiter ta venue. Cela ma fait plaisir et je lui ai dit : Matre, que puis-je faire pour vous ? . Il ma rpondu : Jai besoin de yoghourt. A cet instant, cela posaitun problme. En Inde, il ny a que du yoghourt fait domicile, et, une heure du matin, il

    nest jamais prt. Sil me lavait demand pour 5 ou 6 heures du matin, je lui en auraisamen un camion. Mais les gens mettent le ferment dans le lait vers 8 ou 9 heures du soir et une heure du matin, le yoghourt nest tout simplement pas prt. Alors, je lui ai demand dequelle quantit il avait besoin et il ma dit : Autant que tu pourras en apporter.

    Je suis rest assis une minute et me suis mis rflchir. Jai ralis que cet homme savaitquobtenir du yoghourt cette heure de la nuit tait impossible. Mais au lieu de lui dire Non ou de trouver une excuse, je lui ai dit : Oui Matre. Merci Matre et je lai quitt. A5h30 du matin, je lui ai apport suffisamment de yoghourt pour ce dont il avait besoin et poursatisfaire les besoins de toute sa maisonne. Il ne ma pas dit un mot et moi non plus. Jesavais quavec cette tache, il avait voulu me tester. Il mavait demand daller chercher duyoghourt, mais il ne mavait jamais demand de le lui apporter immdiatement. Cest ce quefont les matres. Ils testent votre intelligence, vos aptitudes et ils crent ainsi votrepntration desprit. Ce qui est mouss ne tranche pas et les esprits non acrs naccdentpas la vrit de lexistence. Un matre vous donnera un esprit plus pntrant. YogiBhajan

    Aprs des annes dtude, vint le jour o llve, de faon trs soudaine, devint un matre :

    Quand jeus 16 ans et demi, mon matre ma appel dans sa chambre et ma dit : Bhajan,tu es parfait . Je lui ai dit alors : Non, Matre. Seul Dieu est parfait. Cest Dieu qui cretoute chose . Aprs 2 heures de discussion, il ma dit : Jai envie de mincliner devanttoi . Je lui ai dit alors : Non, Matre. Je mincline devant vous chaque jour. Si vous deviezvous incliner, un jour, devant moi, a aurait t pour m'apprendre comment le faire bonescient. Cest tout. Comme il ne pouvait pas me faire craquer, il sest mis rire et ma

    demand : Est-ce que tu nprouves aucun sentiment ? . Jai rpondu : Voici monsentiment : jai le sentiment que vous mavez trs bien form. Vous mavez transmis votreexprience. Maintenant, je comprends. Il a dit : Trs bien. Explique-moi ton exprience.

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    Matre, lexprience, cest comme lorsquon a t un aveugle toute sa vie et quun beaujour, on lui donne des yeux et quil voit la beaut du monde. Que peut-il dire ? Et il m'ademand : "OK ! Et qu'est-ce qu'il dit ?" Jai ferm les yeux et je lui ai dit : Wha ! Jai faitlexprience de lInfini. Bhajan ma-t-il dit Nes-tu pas heureux ? Et je lui ai dit : Jene suis pas malheureux. Mais, il n'y a pas non plus de quoi tre heureux, parce que le travaildifficile va commencer.

    Quand je suis sorti de sa chambre, tous les autres lves mont demand : Qua-t-il dit ? Je leur dit quil avait dit : Tu es un matre. Ils ont t stupfaits et se sont exclams Tules ? Et alors, ils ont accept cela. Cela na mme pas pris une minute. Personne ne mamis lpreuve. Personne na vrifi. Il lavait simplement dit ; je leur ai expliqu cela ; et aa t tout. Cest comme cela que a sest pass. Je n'ai pas eu lever le petit doigt. Y ogiBhajan

    La dernire leon enseigne Harbhajan (Yogi Bhajan) des mains de Sant Hazara Singh futencore plus pnible que la premire. En 1946, l'ensemble de l'Inde s'tait soulev contrel'occupation de la Grande Bretagne. Le changement tait certain et la partition de l'Indeimminente. Un jour, tous les lves furent appels en prsence de leur puissant matre. Sant

    Hazara Singh annona qu'ils taient sur le point d'entrer dans une priode infernale, untemps de danger et de guerre. Il dclara: Mon temps comme professeur a pris fin, et o jedois aller maintenant, vous ne pouvez me suivre. Vos dernires instructions sont de mequitter, nous ne nous reverrons jamais nouveau face--face. . Ce fut un choc pourHarbhajan, mais il appliqua cette directive comme il avait t entrain le faire, avec uneobissance absolue.

    Sant Hazara Singh passa plusieurs annes difficiles et dangereuses en tant que combattantde la libert, se dplaant en secret et vivant dans la clandestinit pendant le combat del'Inde pour son indpendance. Aprs la partition, il vcut une vie paisible d'homme mari etleva une famille dans le village de Doraha. Bien que Yogiji ai gard la trace de l'endroit oSant Hazara Singh vivait et ce qu'il y faisait, cet tudiant dvou et disciplin obitstrictement ses dernires instructions.

    La douleur de la sparation avait t trs grande. Alors quil passait ct du village ovivait son matre, Yogi Bhajan saisit l'occasion et lui fit envoyer un message par quelquun duvoisinage. Le message lui revint avec la rponse suivante : J e sais qu'il est l. Dites-lui decontinuer son chemin.

    Mon professeur tira de moi non pas lhomme, non pas lhomme de Dieu, non le grandhomme, mais ltre humain vritable. Il n'y a rien au monde que je ne puisse lui rembourseren hommages, en compliments et en remerciements. Il a fait le travail le plus merveilleux quisoit. Il avait coutume de dire que j'tais une caboche, mais il me mit une telle pression que jesuis devenu le meilleur.

    C'est pourquoi je dis aujourd'hui que le malheur est mon petit-djeuner, la tragdie est mon

    djeuner et la trahison est mon souper. Si vous pouvez avaler ces trois choses et les digrer,alors vous tes le meilleur. Voil ce que mon matre m'a enseign. Yogi Bhajan

    Et c'est ce qu son tour, Yogi Bhajan nous a transmis

    Shanti Kaurest directrice d'Akal Security, une entreprise de scurit prive, cre par YogiBhajan, comptant 15.000 employs et implante dans plus dune quarantaine dtats auxUSA. Elle est aussi une historienne qui est publie, et elle crit rgulirement des articles surl'actualit et l'histoire Sikh. Elle a voyag travers le Royaume-Uni et l'Inde en donnant desconcerts de musique inspirante et des confrences. Elle vit actuellement Espanola, auNouveau-Mexique, avec son mari et son fils.