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Histoire des miracles Centre de recherches d'histoire religieuse d'histoire des idéesReview by: Yvon TranvouezArchives de sciences sociales des religions, 29e Année, No. 58.2 (Oct. - Dec., 1984), p. 246Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30125455 .

Accessed: 17/06/2014 17:58

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

n~es pour le long parcours de la canonisa- tion- parait contestable. C'est,toute propor- tion gardee, vouloir identifier l'histoire reli- gieuse -celle que produit l'historien- a l'his- toire de l'lglise, voire - a l'histoire sainte.

Claude Langlois.

58.244 CENTRE DE RECHERCHES D'HISTOIRE RELIGIEUSE

ET D'HISTOIRE DES IDEES.

Histoire des miracles. Angers, Presses de l'Universit6, 1983, 202 p.

Il en va des miracles comme des vins :peu peuvent se prevaloir de l'appellation contr6l1e et beaucoup n'obtiennent plus credit aupres de l'homme moderne, qui les trouve difficiles a digerer. Il est vrai que le gofit, la aussi, a change, et que si nous vivons depuis deux sie- cles dans un malthusianisme miraculaire in- duit par la critique rationaliste (seulement 64 miracles reconnus par l'Eglise a Lourdes pour des milliers d'allegations), il s'est trouve des epoques moins regardantes, I'Age baroque par exemple, pour vivre le miracle au quotidien ) selon l'heureuse formule de Louis Chatellier (p. 91) : au coin de chaque guerison sortant un peu de l'ordinaire, la conscience religieuse re- connaissait volontiers le doigt de Dieu, sa Providence.

Si la communication de Jean de Viguerie vise a determiner d les caracteres permanents du miracle) a travers les siecles (p. 183-91), la lecture des actes de ce colloque rend plut6t sensible, dans l'ensemble, a la variete des ma- teriaux que recouvre cette etiquette. Une typo- logie sommaire pourrait partir du constat que, de Dieu aux saints en passant par la Vierge, la purete du miracle se degrade presque tou- jours: il est moins edifiant pour la commu- naute que profitable aux particuliers. Chez les saints eux-mimes, les statistiques de Pierre- Andre Sigal sur les XIe et XIIe siecles mani- festent des interventions plus utiles a la clien- tele lorsqu'elles surviennent post mortem que in vita, le taux de guerisons passant par exem- pie de 32,9 % in vita a 61,4 % post mortem (p. 46).

Un autre critere permettrait de distinguer les efficacites durables (la grotte de Massa- bielle aux vertus plus que centenaires) et les effets meteoriques (la tombe nantaise ol re- pose enfin en 1861 le cadavre du zouave

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pontifical Joseph Guerin, apres un voyage tu- multueux qui a vu le cercueil egare trois mois a Vienne, n'aura guere d'effets thaumaturgi- ques plus d'une annee).

Mais le tri le plus difficile pour l'historien tient a l'equivocite d'une definition dont Ma- rius Faugeras resume bien les deux aspects: ( ce que nous appellerons miracle, faute d'un terme plus commode, signifiera simplement fait praeter naturel, qui ne s'explique pas par les causes habituelles, mais que les temoins, eux, considerent veritablement comme mira- culeux n (p. 132). Il y a desfaits qui echappent encore aujourd'hui a la comprehension, par exemple que l'ostensoir de Faverney soit reste ((suspendu en l'air pendant 33 heures a la Pentec6te 1608 devant des milliers de temoins meduses (M. Gresset, p. 77-83); il y a la re- ception miraculeuse d'evenements dont une explication naturelle peut apparaitre par la suite, comme les guerisons de Ettenheim- miinster oiu l'on verra des le XVIIIe siecle le resultat d'c une prosaique cure thermale, (L. Chatellier, p. 88).

C'est la communication de l'abbe Rene Laurentin qui pose le plus nettement le pro- bleme partout latent: le rapport du miracle a la ( conjoncture culturelle dans laquelle il se dit (p. 173-78). Et ce n'est pas le moindre pa- radoxe de Lourdes que le systeme de verifica- tions medicales que l'Eglise a contribue a met- tre en place et A optimiser, tend a diffuser dans l'opinion dl'idee qu'il y a un critere scientifique du miracle)) (L. Salleron, p. 189). La modernite fait du miracle le contredit de la science plus que le dit de la theologie.

Yvon Tranvouez.

58.245 CHEVAILLER (Laurent), LEFEBVRE (Charles), METZ (Rene).

Le Droit et les institutions de I'Eglise catholi- que latine de la fin du XVIIIe siecle ia 1978. Organismes collegiaux et moyens de gouver- nement, T. XVII: De I'histoire du droit et des institutions de I'Eglise en Occident. Paris, Cu- jas, 1983, 478 p.

L'entreprise commencee par Gabriel Le Bras et continuee par Jean Gaudemet parvient a son terme avec les trois derniers volumes de la collection consacres a la situation de l'- glise catholique de la fin du XVIIIe siecle a 1978, c'est-a-dire A un passe tout proche, ce

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