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Histoire des sciences 1 Histoire des sciences L'histoire des sciences est létude de l'évolution de la connaissance scientifique. La science, en tant que corpus de connaissances mais également comme manière d'aborder et de comprendre le monde, s'est constituée de façon progressive depuis quelques millénaires. C'est en effet aux époques protohistoriques qu'ont commencé à se développer les spéculations intellectuelles visant à élucider les mystères de l'univers. L'histoire des sciences en tant que discipline étudie le mouvement progressif de transformation de ces spéculations, et l'accumulation des connaissances qui l'accompagne. L'histoire des sciences n'est pas la chronique d'une série de découvertes scientifiques. C'est l'histoire de l'évolution d'une pensée, mais aussi d'institutions qui offrent à cette pensée les moyens de se déployer, et de traditions qui viennent l'enrichir. L'histoire des sciences n'est pas l'histoire des techniques. Les unes et les autres sont bien sûr liées, mais ne peuvent être identifiées les unes avec les autres. Lorsque l'homme maîtrise le feu, taille des silex ou invente l'agriculture, il ne fait pas œuvre de science. Et les connaissances qu'il a accumulées en l'occurrence ne sont pas des connaissances scientifiques, mais des savoirs artisanaux traditionnels. Préhistoire Historiquement, la technique précède la science. En s'appuyant sur une démarche empirique, l'homme invente très tôt des outils et découvre le feu : c'est la période du paléolithique (qui commence il y a environ 2,5 millions d'années et s'achève vers le XIe millénaire av. J.-C.). Aucune science à proprement parler n'existe à cette époque. La science et la magie ont été, durant plusieurs millénaires, très liées l'une à l'autre [1] . Le développement de l'agriculture et de l'élevage ne sont pas non plus sans rapport avec l'émergence de certaines protosciences, le calcul et l'astronomie en particulier [réf. nécessaire] . Il faut par exemple compter les animaux, mesurer les quantités de grains, ce qui implique un certain art mathématique, et aussi se préoccuper de l'ordre des saisons pour les semailles et les récoltes, et la naissance de l'astronomie n'est peut-être pas étrangère à ces impératifs. Si ces grandes étapes de l'histoire de l'humanité (élevage, agriculture...) participent à la construction de ce qui deviendra, bien des siècles plus tard, une pensée scientifique, il est essentiel, pour comprendre l'histoire des sciences, de les tenir non pour des explications de l'apparition de la science, mais bien pour des éléments d'une histoire complexe. De manière générale, l'histoire des sciences n'est ni linéaire, ni réductible aux schémas causaux simplistes qui se retrouvent parfois dans certains livres de vulgarisation [2] . Antiquité L'homme pense son environnement depuis la nuit des temps, comme en témoignent les fresques préhistoriques. Mais ce n'est que quelques siècles avant l'ère chrétienne, tout au plus un millénaire, qu'a commencé à se former une véritable pensée scientifique, au croisement de diverses traditions : grecque bien sûr, mais également mésopotamienne, égyptienne, voire indienne ou chinoise. Pré-science mésopotamienne et babylonienne Article détaillé : Sciences mésopotamienne et babylonienne. Cest le sumérien qui devient pour la première fois une langue écrite, vers 3300 av. J.-C. Cette écriture fut utilisée au début pour le commerce. Des pictogrammes représentaient des objets et petit à petit, le besoin sest fait sentir détendre le système. Létape suivante, qui fut le début de létablissement dune véritable langue écrite, fut dassocier les sons à des pictogrammes et enfin de ne les associer quà des sons, offrant ainsi léquivalent écrit dune langue parlée. Linvention de l'écriture est une chose très importante pour la préservation et la transmission des idées. Le

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Histoire des sciences 1

Histoire des sciencesL'histoire des sciences est l’étude de l'évolution de la connaissance scientifique. La science, en tant que corpus deconnaissances mais également comme manière d'aborder et de comprendre le monde, s'est constituée de façonprogressive depuis quelques millénaires. C'est en effet aux époques protohistoriques qu'ont commencé à sedévelopper les spéculations intellectuelles visant à élucider les mystères de l'univers. L'histoire des sciences en tantque discipline étudie le mouvement progressif de transformation de ces spéculations, et l'accumulation desconnaissances qui l'accompagne.L'histoire des sciences n'est pas la chronique d'une série de découvertes scientifiques. C'est l'histoire de l'évolutiond'une pensée, mais aussi d'institutions qui offrent à cette pensée les moyens de se déployer, et de traditions quiviennent l'enrichir.L'histoire des sciences n'est pas l'histoire des techniques. Les unes et les autres sont bien sûr liées, mais ne peuventêtre identifiées les unes avec les autres. Lorsque l'homme maîtrise le feu, taille des silex ou invente l'agriculture, il nefait pas œuvre de science. Et les connaissances qu'il a accumulées en l'occurrence ne sont pas des connaissancesscientifiques, mais des savoirs artisanaux traditionnels.

PréhistoireHistoriquement, la technique précède la science. En s'appuyant sur une démarche empirique, l'homme invente très tôtdes outils et découvre le feu : c'est la période du paléolithique (qui commence il y a environ 2,5 millions d'années ets'achève vers le XIe millénaire av. J.-C.). Aucune science à proprement parler n'existe à cette époque.La science et la magie ont été, durant plusieurs millénaires, très liées l'une à l'autre[1] .Le développement de l'agriculture et de l'élevage ne sont pas non plus sans rapport avec l'émergence de certainesprotosciences, le calcul et l'astronomie en particulier[réf. nécessaire]. Il faut par exemple compter les animaux, mesurerles quantités de grains, ce qui implique un certain art mathématique, et aussi se préoccuper de l'ordre des saisonspour les semailles et les récoltes, et la naissance de l'astronomie n'est peut-être pas étrangère à ces impératifs.Si ces grandes étapes de l'histoire de l'humanité (élevage, agriculture...) participent à la construction de ce quideviendra, bien des siècles plus tard, une pensée scientifique, il est essentiel, pour comprendre l'histoire des sciences,de les tenir non pour des explications de l'apparition de la science, mais bien pour des éléments d'une histoirecomplexe. De manière générale, l'histoire des sciences n'est ni linéaire, ni réductible aux schémas causaux simplistesqui se retrouvent parfois dans certains livres de vulgarisation[2] .

AntiquitéL'homme pense son environnement depuis la nuit des temps, comme en témoignent les fresques préhistoriques. Maisce n'est que quelques siècles avant l'ère chrétienne, tout au plus un millénaire, qu'a commencé à se former unevéritable pensée scientifique, au croisement de diverses traditions : grecque bien sûr, mais égalementmésopotamienne, égyptienne, voire indienne ou chinoise.

Pré-science mésopotamienne et babylonienneArticle détaillé : Sciences mésopotamienne et babylonienne.C’est le sumérien qui devient pour la première fois une langue écrite, vers 3300 av. J.-C. Cette écriture fut utilisée au début pour le commerce. Des pictogrammes représentaient des objets et petit à petit, le besoin s’est fait sentir d’étendre le système. L’étape suivante, qui fut le début de l’établissement d’une véritable langue écrite, fut d’associer les sons à des pictogrammes et enfin de ne les associer qu’à des sons, offrant ainsi l’équivalent écrit d’une langue parlée. L’invention de l'écriture est une chose très importante pour la préservation et la transmission des idées. Le

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support d’écriture en Mésopotamie était l’argile présente sous de nombreuses formes, en tablettes bien sûr, mais aussien forme de cylindres ou de prismes.C’est sur des tablettes d’argile babyloniennes qu’on trouve la trace des premières mathématiques. Les quatreopérations de base se faisaient à l’aide de tables et la résolution de problèmes pratiques à l’aide de mots détaillanttoutes les étapes. Bien que ces méthodes n’étaient pas pratiques à l'usage, elles avaient le mérite de fonctionner et depermettre de résoudre des équations allant jusqu’au troisième degré. Pas plus qu’en Égypte il ne semble y avoir eu dethéorisation de ces algorithmes. On ne donnait que des exemples empiriquement constitués, certainement répétés parles élèves et les scribes. À ce titre, il s’agit donc d’un savoir-faire empirique, transmis comme tel, et non d’unescience mathématique rationnelle. Cependant, cette algèbre ne sera pas étendue et il faudra attendre les travaux desmathématiciens musulmans pour développer cet aspect des mathématiques.Très préoccupés d'astrologie, les peuples de Mésopotamie se mirent très tôt à observer le ciel et à consigner leursobservations par écrit, initiant ainsi une véritable science astronomique. Des tablettes de l'époque paléo-babylonienne(vers 1800 av. J.-C.) ont été retrouvées, rendant compte d'observations effectuées dès la fin du IIIe millénaire. Cettedémarche perdura durant de nombreux siècles, au cours desquels les observations gagnèrent en précision. À cet effet,les Babyloniens durent mettre au point des méthodes de calcul et de mesure pour consigner les dites observationsavec une précision scrupuleuse. À l'époque néo-babylonienne, sous le règne de Nabonassar (747-733 av. J.-C.), lesobservations devinrent systématiques et officielles. Dès lors, l'an 747 sera utilisé par les Grecs comme point dedépart de leurs calendriers et de leurs tables astronomiques, et les observations chaldéennes leur permettront d'établirces dernières. L'archivage systématique des phénomènes célestes jugés importants pour les présages amena ladécouverte de certaines périodicités dans les mouvements des astres[3] .Pour le commerce, il était nécessaire de nommer les animaux et les plantes. Mais ils ne se limitèrent pas à une simpleénumération, ils les classifièrent et cela dépassait le domaine simplement marchand. C’est ainsi que des centainesd’animaux et plantes sont classifiés en « règnes » (les poissons, les crustacés, les serpents, les oiseaux ou encore lesquadrupèdes).Les Mésopotamiens connaissaient plusieurs maladies et avaient des remèdes pour chacune d’entre elles. Des textes etmanuels médicaux avaient même été écrits, mais il semblerait que l’expérience du médecin était la plus importante.Les remèdes, à base de drogues végétales comme des racines mais aussi de minéraux comme le sel, côtoyaient lamagie. À cette époque, on pensait par exemple que certaines plantes devaient être cueillies à certaines dates,administrées un certain nombre de fois (des chiffres comme le 3, le 7 et leurs multiples étaient très prisés). Larécitation d’incantations faisait aussi partie du remède. Tout cela s’explique très logiquement par le fait qu’en cestemps, on pensait que les maladies étaient d’origine divine. Ainsi, si l’on désirait soigner le malade, il fallait apaiserles dieux.Des cartes géographiques sont également réalisées, comme celle de la ville de Nippour (qui fut même utilisée par lesarchéologues explorant les vestiges de la cité). Une carte du monde fut même retrouvée, plaçant Babylone au centreet les distances représentées par la durée du voyage et non par les distances réelles.

Sciences égyptiennesArticle détaillé : Sciences dans l'Égypte antique.L'Égypte ancienne, tout comme la Mésopotamie, est issue de la lointaine civilisation du Néolithique. Son existence et son maintien s'étendent sur plus de 3000 ans. La civilisation égyptienne est liée à un lieu géographique unique qui la fonde entièrement : la vallée du Nil. C’est le Nil qui, par sa crue, apporte l’eau et le limon, c’est-à-dire la vie. L’irrigation/drainage, technologie sophistiquée pensée à l’échelle du pays tout entier, permet le contrôle de l’inondation. L’existence d’une alternance entre années de bonnes et de mauvaises crues nécessite le stockage et la redistribution à l’échelle du pays, donc, dès 3000 av. J.-C., l’écriture. L’État s’organise à partir de nombreux fonctionnaires (scribes, prêtres, militaires) formés dans des écoles (l'école d'élite du kep fournit même un enseignement de haut niveau). Certains fonctionnaires, dans les Maisons de Vie, sont de véritables chercheurs

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pluridisciplinaires, en mathématiques, en astronomie, en médecine. Les scribes ne se cantonnent pas à l’empirisme,ils procèdent à une certaine conceptualisation des problèmes.En mathématiques, le nombre pi est utilisé, depuis le Moyen Empire et probablement bien avant sous l'AncienEmpire, pour calculer l'aire du cercle : on lui attribue la valeur de 4 × (8 / 9) × (8 / 9), soit 3,16, ce qui donne sur piune précision de 0,6 % (voir Quadrature du cercle). Les pyramides sont orientées par rapport à la course du Soleil(équinoxe) avec une précision de quelques minutes d’arc. Après les conquêtes d'Alexandre le Grand, Alexandriedeviendra le centre intellectuel de l'antiquité méditerranéenne. Dès avant cette époque, d'ailleurs, des scientifiquesgrecs (Thalès, Pythagore...) passèrent par l'Égypte, et Euclide y passa sa vie. Mais les Égyptiens ne développent lessciences que dans une perspective pratique (construction architecturale, administration), et ne s'engagent pas dans unexamen "scientifique" du monde. De surcroît, ce n’est qu’avec les Grecs qu'apparaîtront les démonstrations.Cette différence d'approche entre les Grecs et les Égyptiens est manifeste dans l'histoire de l'astronomie. La sciencealexandrine, sommet de l'astronomie antique, est essentiellement fille de la science grecque au niveau des modèles,mais elle utilise des éléments égyptiens, par exemple pour le calcul du temps et des dates dans les tablesastronomiques. Outre la cartographie du ciel, elle maîtrise la description précise du mouvement du Soleil et le calculexact des éphémérides. Le zodiaque, dont nous avons hérité, n'est autre que le calendrier des saisons égyptiennes[4] ,établi au départ du zodiaque mésopotamien. Le calendrier pratique de 365 jours 1/4 est différent du calendrieradministratif civil de 365 jours, le moment le plus important en est le lever héliaque de Sothis (Sirius), qui coïncideavec le début de la crue du Nil (le Verseau).Certains auteurs[5] , sans remettre en question l'idée d'une rupture nette entre science égyptienne et science grecque,soulignent qu'on ne peut dénier aux sciences égyptiennes toute conceptualisation sans en avoir fait la démonstrationpar l'examen détaillé des textes. Ces thèses sont encore assez peu reconnues par la communauté des historiens dessciences[6] .L’ingénierie égyptienne atteint une impressionnante efficacité : les Égyptiens ne mettent que trente ans à construirechacune des grandes pyramides. Le nombre d’ouvriers nécessaires, le volume de pierres à amener, le transport depuisles carrières, l’infrastructure nécessaire à la réalisation (rampes), la quantité de nourriture à apporter aux ouvriers,tout est calculé. La précision de la technique de taille des pierres, aussi, est réellement impressionnante et on necomprend toujours pas comment les 20000 ouvriers de la pyramide de Khéphren (que nous connaissons désormaispar les fouilles) sont parvenus à rendre parfaitement jointifs des blocs aussi énormes en les montant là où ils setrouvent. Les temples, les obélisques et les tombeaux sont tout aussi impressionnants. Les scribes calculaient vite etbien, les ouvriers travaillaient vite et bien. Contrairement à une croyance tenace, l’esclavage n’existait pas enÉgypte[7] : ces ouvriers, détenteurs d’une haute technicité, sont particulièrement choyés[8] par les pharaons.Du fait de la pratique de l’embaumement, les médecins égyptiens ont une connaissance approfondie de l’intérieur ducorps humain. Ils ont identifié et ont décrit un grand nombre de maladies dont ils ont trouvé ainsi les traces. Ils sontcompétents en médecine cardiologique, gynécologique, des yeux, des voies intestinales et urinaires. Ils pratiquentavec succès des opérations. Ils sont les plus réputés de leur époque et on fait largement appel à eux, y compris depuisl'étranger. Comme pour les mathématiques, ils ont enseigné leur savoir oralement et au moyen d’un certain nombrede papyri (papyrus Ebers, papyrus Edwin Smith, papyrus Carlsberg). Ce n’est pas un hasard si les médecins grecs,comme leurs collègues mathématiciens ou astronomes, sont venus se former dans la Maison de Vie de la célèbrebibliothèque d’Alexandrie.

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Sciences grecquesArticle détaillé : Sciences grecques.

Aristote

Les sciences grecques héritent du savoir babylonien et, directement àAlexandrie, des connaissances scientifiques égyptiennes. Elless'organisent autour des centres d'échanges que sont les grandes villesdes colonies grecques, qui entourent alors le bassin méditerranéen. Lessciences grecques entretiennent un lien étroit avec la spéculationphilosophique : la logique est née de la question de la cohérence dudiscours ; la physique de celle du principe de toutes choses.

Il n'y a d'ailleurs pas de frontière nette entre la science et laphilosophie. La plupart des savants sont à la fois scientifiques etphilosophes, pour la simple raison que la science n'est pas encoreformalisée. Tout comme la philosophie, elle utilise exclusivement lalangue naturelle pour s'exprimer. Ce n'est que plusieurs siècles plustard avec Galilée que la science se formalisera, et commencera à sedétacher de la philosophie. Cependant, on distingue deux grandsmouvements de pensée, engendrés par deux écoles dont les influencess'entrecroisent :

• le monisme, ou idée de l'unité du monde pris dans sa totalité, historiquement introduit par les Milésiens, proposeune vision d'un monde s'organisant à partir d'un principe générateur (en découlent quelques aspects de la penséeatomiste et du matérialisme).

• le formalisme, historiquement introduit par l'école pythagoricienne, propose une vision mathématique d'unCosmos ordonné par les nombres, où la composante mystique est bien plus explicite puisque le nombre est unesorte d'idée du dieu (l'atomisme découlerait également du pythagorisme, dès lors que le nombre devient une entitécorporelle).

Les deux courants portent en eux un attachement très fort à l'expérience. On parle de science « contemplative » pourdésigner l'attitude antique des scientifiques grecs. L'astronomie en est l'exemple parfait. Si l'astronomie grecque, àses débuts, était fortement imprégnée de présupposés philosophiques (géocentrisme, mouvements circulairesuniformes des astres), elle a su s'en écarter progressivement (sans aller toutefois jusqu'à adopter une visionhéliocentrique), à mesure que des observations plus fines venaient contredire ces présupposés. La théorie se devaitde « sauver les apparences » (σώζειν τὰ φαινόμενα)[9] . Au terme de ce cheminement, il apparaît que Ptoléméeconsidérait la géométrie de son système comme un moyen commode de décrire les trajectoires des astres, comme unmodèle, plutôt que comme l'expression d'une réalité matérielle[10] .Les Grecs sont considérés comme les fondateurs des mathématiques, car ils ont inventé ce qui en fait l'essence même: la démonstration. Thalès est parfois considéré comme le premier philosophe qui eut l'idée de raisonner sur les êtresmathématiques en eux-mêmes, sans plus s'aider de figures empiriques. L'arrivée de la preuve mathématique estcertainement liée à l'installation de la démocratie et à la nécessité de démontrer la véracité de son discours, mais c'estavec Euclide qu'elle apparaît comme une composante intrinsèque de la pensée mathématique. On notera aussi que lesmathématiques grecques sont avant tout de la géométrie et de l'arithmétique. Sur les treize livres des Élémentsd'Euclide, qui constituent une somme des connaissances mathématiques du IIIe siècle av. J.-C., neuf sont consacrés àla géométrie et quatre à l'arithmétique.Il est donc essentiel de comprendre que, pour les Grecs, le calcul ne fait pas partie des mathématiques. C'est l'affairedes comptables — les « logisticiens » suivant le mot grec — et les Grecs sont d'ailleurs de très piètres calculateurs.Le calcul sera avec l'algèbre l'une des grandes avancées des mathématiques arabes.

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La liste des savants grecs importants est fort longue. On citera, dans l'ordre chronologique, Thalès, Pythagore,Hippocrate, Aristote, Euclide, Archimède, Aristarque, Eratosthène, Hipparque et Ptolémée, qui doit être considérécomme grec, même s'il vivait à Alexandrie, donc en Égypte et à l'époque romaine.Épicure mérite incontestablement une mention spéciale. Il est surtout connu comme philosophe, mais outre le faitqu'il a jeté les bases de la libre pensée (il ne faut pas craindre les dieux) et de la méthode scientifique fondée surl'observation à travers les sens, il a œuvré dans de nombreux domaines, et notamment en physique. En particulier, àla suite de Démocrite, il a énoncé une théorie atomique extraordinairement avancée : les atomes sont à la matière ceque les lettres sont aux mots, dira l'épicurien Lucrèce.

Les RomainsLes apports proprement romains sont plus technologiques que scientifiques. Il convient toutefois de mentionner leurarchitecture, théorisée par Vitruve. On leur doit le développement de la voûte, sans doute empruntée aux Étrusques,qui a permis de remarquables réalisations, par exemple de grandioses aqueducs. Pline l'Ancien nous laissa unecompilation intéressante des connaissances de son époque.

Sciences chinoisesArticle détaillé : Histoire des sciences et techniques en Chine.Francis Bacon considérait que trois grandes inventions avaient changé le monde : la poudre à canon, le compasmagnétique et l’imprimerie et, comme le relève Joseph Needham dans La Science chinoise et l’Occident, cestechniques sont toutes héritées de l'empire chinois. Si la science moderne est née dans l'Europe du XVIIe siècle, bonnombre d'inventions et découvertes scientifiques ont été faites en Chine et font aujourd'hui partie de notre quotidien.C’est le cas de la circulation sanguine[réf. nécessaire], attribuée à William Harvey, de la première loi demouvement[réf. nécessaire] redécouverte par Isaac Newton ou de l'imprimerie à caractères mobiles, réinventée parJohannes Gutenberg. Parmi les scientifiques les plus importants de la Chine citons Shen Kuo (1031-1095) et ZhangHeng (78-139).Les fruits de près de trente siècles de développements technologique et scientifique chinois, ont été transmis del'Orient à l'Occident via la civilisation islamique. Depuis les années 1960, les travaux de Joseph Needham permettentà l'Occident de mieux connaître l'Histoire de la Chine et son évolution scientifique.

Sciences indiennesArticle détaillé : Mathématiques indiennes.L'humanité est redevable aux Hindous des chiffres arabo-indiens, dont le zéro, et de l'écriture décimale positionnelle,autant d'innovations aujourd'hui universellement adoptées. Les principaux mathématiciens hindous furent Âryabhataqui calcula les quatre premières décimales de Pi, et Brahmagupta qui travailla sur les séries de nombres et ladéfinition du zéro. Ils développèrent une série de mots pour exprimer les très grands nombres, jusqu'à 10¹². Ilsmaîtrisèrent les nombres irrationnels et les racines carrés de 2 et 3 avec plusieurs décimales. Ils découvrirentégalement ce que l'on appelle le théorème de Pythagore.En chimie, ils réalisèrent de remarquables travaux dans la fusion du fer. Ce qui leur permit notamment de fondre degrands objets comme le pilier de fer de Delhi, qui mesure plus de sept mètres de haut pour un poids de plus de sixtonnes. La particularité de ce pilier est qu'il ne présente aucune altération ou trace de rouille. Il a fallu attendre 2002et les travaux du professeur R. Balasubramanian pour en connaître l'origine[11] .En médecine, ils découvrirent que certaines maladies étaient dues à des changements dans l'environnement (changement de saisons, mauvaise hygiène, etc.), mais ils ne cherchèrent pas à classifier les maladies. Le traité fondamental de la médecine hindoue est l'Ayurveda. Ce dernier expliquait que les maladies sont dues à un déséquilibre et qu'ainsi pour guérir un malade il faut remplacer les éléments nuisibles par ceux qui sont harmonieux.

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Des explications sur diverses opérations chirurgicales sont également présentes.

Moyen Âge

Sciences arabesArticle détaillé : Sciences et techniques islamiques.Au Moyen Âge, les sciences grecques sont préservées, notamment par la traduction en arabe de nombreux livres,présents dans la Bibliothèque d'Alexandrie. Ces sciences sont alors enrichies et diffusées par la civilisationarabo-musulmane qui vit alors un âge d'or (Al-Khwarizmi, Avicenne, Averroès).On lui doit notamment de nombreux travaux en astronomie, en géographie, en optique, en médecine, mais aussi enmathématique (algèbre, analyse combinatoire et trigonométrie principalement).

Sciences de l'Europe médiévale latineArticle détaillé : Science du Moyen Âge.

Thomas d'Aquin

Dans le haut Moyen Âge, les sciences se structurent autour des artslibéraux, dont la partie scientifique est constituée par le quadrivium,défini par Boèce au VIe siècle. Bède le Vénérable le reprit (avec lecomput), puis Alcuin, principal conseiller de Charlemagne, l'introduisitdans les écoles de l'empire carolingien.

Après les invasions vikings, arabes, et hongroises, l'occident médiéval(latin) s’approprie ensuite l'héritage grec et arabe. Vers l'an mil,Gerbert d'Aurillac (qui deviendra le pape Sylvestre II) rapported’Espagne le système décimal avec son zéro et réintroduit lequadrivium dans les écoles d'occident.

Au XIIe siècle, de 1120 à 1190 environ, un travail systématique detraduction des œuvres des scientifiques et philosophes grecs et arabesest effectué à Tolède et dans quatre villes en Italie (Rome, Pise,Venise, Palerme, voir par exemple Al Idrissi dans cette dernière ville),s'appuyant aussi sur les écrits philosophiques grecs (Platon, Aristote),eux aussi transmis par les arabo-musulmans (sauf Platon qui n'avait pasété perdu).

La diffusion progressive de ces connaissances au XIIe siècle dans toutl'occident aboutit à leur intégration par Albert le Grand dans les universités alors en création : Bologne, Paris(Sorbonne), Oxford, Salamanque, etc., avec les disciplines du droit (voir Renaissance du XIIe siècle).

Au XIIIe siècle, la théologie de Thomas d'Aquin, à l'université de Paris, s’appuie sur les écrits d'Aristote qui vontlongtemps faire autorité en matière de méthode scientifique et philosophique (on ne faisait pas vraiment la différenceentre ces deux domaines). Paris acquiert un grand prestige pour son université très réputée, et devient une sorte decapitale de l'occident.On note à cette époque certaines critiques sur les livres de physique d'Aristote (de la part de Roger Baconnotamment), qui cependant ne portent en aucune manière sur la méthode philosophique.La grande peste qui ravage l'occident (1347-1351, qui se répète ensuite par vagues successives) puis la guerre de Cent Ans en France interrompent cette Renaissance, qui néanmoins reprend assez vite en Italie et à Avignon. Le Moyen Âge tardif annonce déjà, aux XIVe et XVe siècles, la Renaissance, et apporte encore beaucoup de connaissances en géographie et cartographie, disciplines où l'occident avait accumulé un grand retard. Pierre d'Ailly,

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au tournant des XIVe et XVe siècles écrit l'Imago mundi (1410), qui servira à un certain Christophe Colomb, et FraMauro alimente en connaissances cartographiques les premiers navigateurs portugais au milieu du XVe siècle. Ilspréparèrent les grandes découvertes par les navigateurs européens de la Renaissance.

RenaissanceArticle détaillé : Sciences en Europe durant la Renaissance.

André Vésale.

La Renaissance en Europe (qui commença en Italie), fut une périodequi se termina par une véritable révolution scientifique. Des théoriestout à fait nouvelles sont apparues, remettant en cause la façon dontl'homme voyait le monde et sa place dans ce dernier.

En fait, ce que l'on appelle couramment la Renaissance commençabeaucoup plus tôt en Italie et à Avignon, que dans le reste de l'Europe(ce mot commença seulement à se répandre), et surtout en France, quiresta longtemps affectée par les soubresauts de la guerre de Cent Ans.Dès le XIVe siècle (Trecento), on vit des foyers de Renaissanceapparaître à Venise, Sienne, Florence, Rome et encore davantage auXVe siècle (Bruges et les cités flamandes, Rhénanie, Alsace,Bourgogne, Portugal, Castille, Bourges, etc.).

Les raisons de cette Renaissance sont multiples, comme :• la redécouverte dès le XIIe siècle des textes anciens (Aristote)

conservés et enrichis par les Arabes (voir Renaissance duXIIe siècle),

• l'invention du papier (importé de Chine),• l'invention de l'imprimerie (1453) (également importée et améliorée par Gutenberg) qui permit de diffuser en plus

grand nombre des livres (les copies sur manuscrit prenaient du temps) et surtout de publier des livres en languesvernaculaires à la place du latin, donc de propager la culture,

• les progrès en géographie et en cartographie (Pierre d'Ailly et l'Imago mundi de 1410, cartes de Fra Mauro en1457),

• les progrès techniques autour de la navigation (caravelle) et du positionnement (boussole, sextant, etc.),• l'apport des connaissances byzantines, suite au déclin et à l'effondrement final de l'Empire byzantin en 1453• l'expansion de l'exploration maritime autour du continent africain (Portugais), puis vers le nouveau monde,• la naissance du protestantisme et de l'hermétisme qui força l'Église catholique romaine à se remettre en cause,

amorçant ce qui sera une séparation de la science et de la religion.Copernic vécut pendant la Renaissance, mais les possibilités de diffusion de l'information n'étaient pas encore tellesque ses idées, pas toujours si mal acceptées au départ, pussent être diffusées largement. On ne peut pas parler derévolution copernicienne au sens propre pour la Renaissance (elle fut un peu postérieure). Toutefois, il y eut bien unchangement radical de vision du monde, qui portait davantage sur la prise de conscience par le plus grand nombre dela rotondité de la Terre (on l'avait redécouverte dans les milieux cultivés depuis le XIIe siècle), dès l'instant que lesnavigateurs eurent traversé l'Atlantique. En particulier, les voyages de Christophe Colomb eurent un retentissementconsidérable.Les progrès scientifiques et techniques de la Renaissance, ainsi que le renouveau dans les autres domaines (art)furent l'une des causes de l'extraordinaire période d'explorations par les navigateurs européens, d'abord portugais, etitaliens, puis espagnols et français, qualifiée de grandes découvertes, qui permit à l'Europe de s'assurer la suprématiemondiale.

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Époque moderne

XVIIe siècleArticle détaillé : Sciences au XVIIe siècle.Dans l'Antiquité et jusqu'au XVIIIe siècle, la science est indissociable de la philosophie (on nommait d'ailleurs lascience, la philosophie naturelle) et étroitement contrôlée par les religions. Sous la pression du savoir qui s'accumule,elle vient sans cesse heurter les dogmes religieux. Le contrôle de la religion sur les sciences va progressivementdiminuer avec l'apparition de l'astronomie et de la physique modernes, faisant des sciences un domaine autonome etindépendant.La transition entre les sciences médiévales et la Renaissance est souvent confondue avec la révolution copernicienne.Celle-ci correspond plutôt à la transition entre la Renaissance et le siècle des Lumières, car il fallut un certain laps detemps pour que la découverte de l'héliocentrisme soit partagée et acceptée.Du point de vue scientifique, c'est en effet l'astronomie qui déclenche le changement à cette époque. Témoin larefondation de l'algèbre accomplie par Viète(1591). Après Copernic qui vécut avant la guerre de Trente Ans (l'année1543 correspond à la parution de son principal traité), d'autres astronomes reprirent les observations astronomiques :Tycho Brahe, puis Kepler, qui effectua un travail considérable sur l'observation des planètes du système solaire, eténonça les trois lois sur le mouvement des planètes (lois de Kepler).Article principal : Révolution copernicienne.On parlait depuis quelques décennies de l'héliocentrisme, mais on cherchait à la concilier avec l'ancienne théorie.

Galileo Galilei.

Cependant, il manquait encore à Kepler l'instrument, la lunette, qui,inventée en Hollande en 1608 à des fins de lunette d'approche simple,et perfectionnée par Galilée en 1609 pour des usages en astronomie,permit à ce dernier de réaliser des observations qui confirmaient unefois de plus que la théorie géocentrique était réfutable. L'apport deGalilée fut aussi très important en sciences (cinématique, observationsastronomiques, etc.). Il était moins porté sur la scolastique, et considéraque, d'un point de vue épistémologique, il était nécessaire d'expliqueren quoi l'héliocentrisme expliquait mieux le monde que la théorie desanciens (dialogue sur les deux grands systèmes du monde, 1633). Il eutdes cas de conscience au sujet de l'interprétation de la Bible (lettre àChristine de Lorraine). Son traité de 1633 lui valut le fameux procèsavec les autorités religieuses (juin 1633), qui reçurent mal la théorie,jugée incompatible avec le texte de la Bible. Il fut condamné à laprison à vie. Son ami Urbain VIII commua sa peine en assignation àrésidence.

René Descartes fit d'abord une carrière de scientifique (travaux en analyse, géométrie, optique). Apprenant l'issue duprocès de Galilée (novembre 1633), il renonça à publier un traité du monde et de la lumière (1634), et se lança dansla carrière philosophique que l'on connaît (discours de la méthode, 1637), cherchant à définir une méthodepermettant d'acquérir une science juste et exacte, son principe de base étant le doute et le cogito. Critiquant lascolastique, il poussa par la suite le doute jusqu'à remettre en cause les fondements mêmes de la philosophie de sonépoque (méditations sur la philosophie première, 1641).

L'héliocentrisme fut confirmé par les modèles mathématiques de Newton (1687), et d'autres observations le firentfinalement accepter par l'Église catholique (Benoît XIV) en 1714 et 1741, de sorte que les écrits de Galilée furentretirés de l'Index.

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Histoire des sciences 9

Blaise Pascal fit des découvertes en mathématiques (probabilités), et en mécanique des fluides (expériences surl'atmosphère).D'autres scientifiques marquèrent cette époque : Leibniz est considéré, avec Newton, comme l'inventeur du calculinfinitésimal et intégral, qui fonde la mécanique classique.Francis Bacon est considéré, avec le physicien et chimiste irlandais Robert Boyle, comme le fondateur de la méthodeexpérimentale. En outre, Robert Boyle est considéré comme le fondateur de la philosophie de la nature.Quoiqu'empirique, la méthode expérimentale est extrêmement importante pour valider des théories, elle constituel'un des fondements de la méthode scientifique moderne.

XVIIIe siècleArticle détaillé : Sciences au XVIIIe siècle.Au XVIIIe siècle, les sciences de la vie et de la terre connurent aussi un grand développement à la suite des voyagesen Afrique et dans le Pacifique : on doit citer Georges Louis Leclerc, comte de Buffon (1707-1788), Carl von Linné(1707-1778), Jean-Baptiste Lamarck (1744-1829).Le XVIIIe siècle est ausi le siècle de l'inventaire des connaissances. On peut citer l'œuvre majeure de Denis Diderotet Jean le Rond D'Alembert, l' Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, publiéeentre 1751 et 1772.

XIXe siècleArticle détaillé : Sciences au XIXe siècle.Au XIXe siècle, la science continue à se développer à un rythme soutenu :• l'optique moderne voit le jour avec les travaux d'Augustin Fresnel (illustre polytechnicien) ;• l'électricité et le magnétisme sont unifiés au sein de l'électromagnétisme par James Maxwell sur des travaux de

plusieurs physiciens et mathématiciens tels que Ampère, Faraday ou encore Gauss ;• le principe des machines à vapeur, qui est au cœur de la révolution industrielle, est expliqué avec la naissance de

la thermodynamique par Nicolas Léonard Sadi Carnot.

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Histoire des sciences 10

Caricature de Charles Darwin.

La biologie connaît également de profonds bouleversements avec lanaissance de la génétique, suite aux travaux de Gregor Mendel, ledéveloppement de la physiologie, l'abandon du vitalisme suite à lasynthèse de l'urée qui démontre que les composés organiques obéissentaux mêmes lois physico-chimique que les composés inorganiques. Etenfin, l'opposition entre science et religion apparaît une nouvelle foisavec la parution de L'Origine des espèces en 1859 de Charles Darwin.

Toujours en biologie, les travaux de Ernst Haeckel voient la naissancede l'écologie, avec l'étude des liens entre les êtres vivants et leurenvironnement.

Sur un plan purement philosophique, Auguste Comte (qui n'exerçajamais en tant que scientifique), dans sa doctrine positiviste, formule laloi des trois états qui, selon lui, fait passer l'humanité de l'âgethéologique (connaissances religieuses), à l'âge métaphysique, puis àl'âge positif (connaissances scientifiques). Dans la deuxième partie desa carrière philosophique, sa pensée se transforme en une sorte dereligiosité.

Enseignement

L'enseignement a une part capitale dans le développement important que connaît la science, ainsi que les techniques,à partir de cette époque[12] . Les États qui ont démocratisé l'enseignement, lui ont fourni un contexte et des moyensfavorables à la recherche scientifique ont été ainsi à l'avant-garde durant plusieurs années. L'exemple de la France estassez emblématique, qui suite à la Révolution fait de la science un des piliers de l'enseignement et où une véritablepolitique de la science voit le jour avec le développement d'institutions existantes (Collège de France, Muséumnational d'histoire naturelle, etc.) ou la création de nouvelles (École polytechnique, Conservatoire national des arts etmétiers, etc.). Alors que l'enseignement était principalement donné par l'Église, le développement de l'enseignementpris en charge par l'État servait également à laïciser le pays et accentue de ce fait encore plus la séparation de l'Égliseet de la science. Cette séparation de l'Église et de l'enseignement sera également présente dans d'autres pays commeau Royaume-Uni, mais quelques décennies plus tard.

Professionnalisation

C'est au XIXe siècle que la science se professionnalise véritablement[13] . Les institutions (universités, académies ouencore musées), bien qu'existant auparavant, deviennent les seuls centres scientifiques et marginalisent les apportsdes amateurs. Les cabinets de curiosités disparaissent au profit des musées et les échanges qui étaient courants entresavants, amateurs et simples curieux deviennent de plus en plus rares.Pourtant, il reste bien certains domaines où les travaux des amateurs sont importants pour la science. C'est le cas deplusieurs sciences naturelles, comme la botanique, l'ornithologie ou l'entomologie, avec la publication d'articles dansdes revues de références dans ces domaines. L'astronomie est également un domaine où les amateurs ont un certainrôle et ont ainsi découvert des comètes comme Hale-Bopp ou encore Hyakutake.

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Histoire des sciences 11

XXe siècleArticle détaillé : Sciences au XXe siècle.

Albert Einstein et Niels Bohr.

Tout comme le XIXe siècle, le XXe siècle connaît une accélérationimportante des découvertes scientifiques. On peut citer plusieursraisons à cela :

• l'amélioration de la précision des instruments, notamment grâce àl'application de certaines découvertes ;

• la mondialisation des échanges, entraînant ainsi une mise encommun (autant intellectuelle que financière) des effortsscientifiques. La science devient ainsi de moins en moins uneaffaire d'homme seul et de plus en plus un travail d'équipe ;

• le développement rapide de l'informatique à partir des années 1950(aux États-Unis), avec un décalage en Europe dû à la reconstruction(années 1960) qui permet un meilleur traitement d'une massed'informations toujours plus importante.

De par le manque de recul, il est difficile de voir la science auXXe siècle de manière historique. Il est donc délicat de déterminer lesdécouvertes charnières, mais on peut tout de même noter plusieursthéories et découvertes d'importances :

• la physique est un domaine qui a connu de grandes avancées, notamment avec la physique atomique découvrant lastructure du noyau atomique, la théorie de la relativité qui permit de poser les bases de la physique des objets detrès grandes dimensions et l'élaboration de plusieurs théories expliquant la physique quantique qui est celle dumonde à l'échelle atomique. Un des principaux objectifs actuellement est l'élaboration d'une théorie unifiant lesquatre interactions fondamentales, qui permettrait d'expliquer au sein d'une même théorie, le monde del'infiniment grand et celui de l'infiniment petit ;

• tout ce qui touche à la biologie a également connu de spectaculaires avancées. Une meilleure compréhension ducycle de vie des cellules, le rôle des gènes et autres éléments de base de la vie ont permis de grandes avancées etouvert des perspectives totalement nouvelles. La découverte de la structure en forme de double hélice de l'ADNen est un des exemples les plus célèbres ;

• l'astronomie a connu de grandes avancées : grâce notamment aux nouvelles découvertes en physiquefondamentale, et à la révolution dans les instruments d'observation : les radiotélescopes construits dans les années1950-1960 ont permis d'élargir le spectre des rayonnements électromagnétiques observables, l'informatiquetraitant les grandes masses de données. Cela aboutit à de nouvelles théories cosmologiques, la théorie del'expansion de l'univers étant actuellement généralement retenue dans la communauté scientifique. Lesdéveloppements astronautiques ont également contribué à envoyer dans l'espace de véritables laboratoiresd'observations et d'expériences ;

• les sciences de la vie et de la terre connaissent, depuis quelques décennies (en fait depuis le XIXe siècle), undéveloppement important, en raison de l'attention portée aux phénomènes naturels, avec notamment le rôle jouépar René Dubos.

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Histoire des sciences 12

Interactions et spécialisations

Plus les sciences avancent dans la compréhension du monde qui nous entoure, plus elles ont tendance à se « nourrir »les unes des autres. C'est ainsi que, par exemple, la biologie fait appel à la chimie et à la physique, tandis que cettedernière utilise l'astronomie pour confirmer ou infirmer ses théories, entraînant au passage une meilleurecompréhension de l'Univers. Et les mathématiques, un corps scientifique plus ou moins à part, deviennent la « langue» commune de bien des branches de la science contemporaine.La somme des connaissances devient telle qu'il est impossible pour un scientifique de connaître parfaitementplusieurs branches de la science. C'est ainsi qu'ils se spécialisent de plus en plus et pour contrebalancer cela, letravail en équipe devient la norme. Cette complexification rend la science de plus en plus abstraite pour ceux qui neparticipent pas aux découvertes scientifiques. Comme le souligne René Taton[14] , ces derniers ne la vivent qu'àtravers le progrès technique, occasionnant ainsi un désintéressement vis à vis de certaines branches de la science quine fournissent pas d'application concrète à court terme.

Épistémologie

Articles détaillés : Épistémologie et Philosophie des sciences.Le XXe siècle a connu plusieurs philosophes (comme Russell ou encore Vuillemin) et scientifiques qui ont vouludéfinir avec précision ce qu'est la science et comment elle évolue. C'est ainsi qu'est née l'épistémologie.On peut citer deux philosophes des sciences, qui ont marqué de leur empreinte ce domaine :• le premier est Karl Popper, qui a notamment déclaré que pour qu'une théorie soit scientifique, il faut qu'elle soit

réfutable par l'expérience. Mais il a également précisé que la démarche inductive, qui est la base de la validationd'une théorie scientifique, ne garantit en rien de la véracité d'une théorie. Elle ne la confirme que dans le cadre del'expérience. Ainsi, plus le nombre d'expériences validant une théorie dans différents cas est important, plus leniveau de confiance en cette théorie est élevé, mais jamais ultime.

• le second est Thomas Kuhn, qui a expliqué que l'évolution de la science est ponctuée de longues périodes calmes(appelées science normale), où une théorie communément admise par la communauté scientifique a établi desparadigmes fondateurs qui ne peuvent être contredit sans effectuer une révolution. Ces révolutions scientifiquesapparaissent lorsque les observations contredisent trop systématiquement les paradigmes en vigueur. ThomasKuhn a notamment pris l'exemple dans son livre La structure des révolutions scientifiques, du passage de lamécanique newtonienne à celle de la relativité générale. Cependant, l'histoire récente de la physique, tirailléeentre deux théories incompatibles entre elles (relativité générale et mécanique quantique), montre qu'un teléclatement est parfaitement compatible avec un progrès de plus en plus rapide des connaissances scientifiques. Ledomaine de validité est crucial et démontre qu'une « ancienne » théorie n'est pas fausse à partir du moment où ellea pu prédire correctement certains événements. Ainsi par exemple on ne fera pas appel à la relativité si les vitessescaractéristiques du problème posé sont petites devant la vitesse de la lumière, ni à la mécanique quantique pourtraiter des objets de grandes dimensions par rapport à l'échelle atomique.

Citations• « Contentez-vous de nous dire comment on va au ciel, et laissez-nous le soin de dire comment va le ciel. » Galilée

(s'adressant à ses interlocuteurs religieux du XVIIe siècle)• « Au fil du temps se déroule la gestation cosmique. À chaque seconde, l'univers prépare quelque chose. Il monte

lentement les marches de la complexité. » Hubert Reeves• « Ce qui est incompréhensible, c'est que le monde soit compréhensible » Albert Einstein

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Histoire des sciences 13

Notes et références[1] Histoire mondiale des sciences, de Colin Ronan, dans le premier chapitre Les origines de la science.[2] Nous pouvons citer à titre d'exemple le livre de Colin Ronan, qui a connu un certain succès, largement immérité selon l'auteur du compte

rendu qui en est fait dans la revue Isis, qui explique : « After reading the work [...] I reluctantly conclude that this is a text no one needs. »(Michael Shank, Isis, Vol. 75, No. 3 (Sep., 1984), p. 564-565)

[3] Voir les articles Histoire de l'astronomie, Astronomie babylonienne et Hipparque (astronome)[4] Christiane Desroches Noblecourt, Le fabuleux héritage de l'Égypte, éditions Pocket, 2006, (ISBN 2266154273), pp.322-328.[5] Voir par exemple Sylvia Couchoud, Mathématiques Égyptiennes. Recherches sur les connaissances mathématiques de l’Égypte pharaonique,

éditions Le Léopard d’Or, 2004. Le livre reproduit les hiéroglyphes, donne leur traduction et procède à un examen critique du texte (surl'approximation fractionnaire de pi, voir pp. 61-65). Selon l'auteur, des formules mathématiques, bien que non écrites, sous-tendent lesprescriptions qui conduisent au résultat : on ne peut donc réduire la recette exposée à une démarche exclusivement empirique.

[6] Voir Charles Shute, Isis, Vol. 85 (3), Sep. 1994, pp. 498-499, et M. Caveing, Historia Mathematica, Vol. 22 (1), Feb. 1995, Pages 80-83.[7] Christiane Desroches Noblecourt, Le fabuleux héritage de l'Égypte, éditions Pocket, 2006, (ISBN 2266154273), p.190. L'esclavage est,

tardivement, introduit par les Grecs.[8] Claire Lalouette, L’empire des Ramsès, éditions Flammarion, 2000, p.254.[9] Expression utilisée notamment par Ptolémée, Almageste, IV, 4. Cette notion, importante dans l'histoire de la méthode scientifique, est bien

expliquée par A. Mark Smith, Ptolemy's theory of visual perception : an English translation of the Optics with Introduction and Commentary,The American philosophical society, Philadelphie, 1996, p. 19. (http:/ / books. google. com/ books?id=mhLVHR5QAQkC& pg=PP1&dq=ptolemy+ theory+ of+ visual+ perception#v=onepage& q=& f=false).

[10] Lire à ce propos l'article Ptolémée, en particulier la note relative à la préface de l'édition Halma de l'Almageste.[11] (en) Article paru dans la revue Current Science (http:/ / tejas. serc. iisc. ernet. in/ ~currsci/ jun102002/ 1357. pdf) [pdf][12] René Taton, Histoire générale des sciences : La science contemporaine - Le XIXe siècle, 1995 [détail des éditions] - sixième partie - chapitre

premier - Le cadre l'effort collectif[13] Amateurs de science : une nébuleuse utile, de Patrick Matagne, dans Pour la Science de décembre 2006, p140-p143[14] René Taton, Histoire générale des sciences : La science contemporaine - Le XXe siècle, 1995 [détail des éditions] - Introduction - Le

nouveau visage de la science

Voir aussi

Liens internes• Chronologie des sciences• Découverte scientifique• Histoire des sciences (discipline)• Liste de scientifiques par ordre chronologique• Spécialités en histoirePar domaine• Histoire de l'anthropologie• Histoire de l'astronomie• Histoire de la biologie• Histoire de la chimie• Histoire de l'écologie• Histoire de l'économie• Histoire de l'histoire• Histoire de la logique• Histoire des mathématiques• Histoire de la médecine• Histoire de la philosophie• Histoire de la physique• Histoire de la psychologie• Histoire des sciences du langage• Histoire des techniques

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Histoire des sciences 14

• Histoire de la thermodynamique et de la physique statistique• Histoire de la sociologieLes fondements• Origine de la philosophie• Histoire de la méthode scientifique• Épistémologie• Sociologie des sciences• Théorie de la connaissanceHistoriens des sciences• Alan Chalmers (Qu'est-ce que cette chose qu'on appelle la Science ?)

Liens externes

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Les liens externes doivent être des sites de référence dans le domaine du sujet. Il est souhaitable — si cela présente un intérêt — de citerces liens comme source et de les enlever du corps de l'article ou de la section « Liens externes ».

• (fr)(en) Académie Internationale d'Histoire des Sciences (http:/ / www. aihs-iahs. org). Créée en 1927, cetteassociation a pour but la préservation et l’organisation de l’histoire des sciences sur le plan international. Le fondsde sa bibliothèque est réuni et communicable au CAPHES - Centre d'Archives de Philosophie, d'Histoire etd'Edition des Sciences (CNRS/ENS) (http:/ / www. caphes. ens. fr/ ). Bientôt, ses archives s'y trouverontégalement.

• (fr) Centre de Recherche en Histoire des Sciences et des Techniques (CRHST) (http:/ / www. crhst. cnrs. fr). Crééen 1986 à l'initiative du CNRS et de la Cité des Sciences et de l'Industrie, le CRHST est un centre de rechercheinternational en histoire des sciences et des techniques. Financé par la Cité des sciences et de l'industrie et leCNRS, il anime des programmes de recherche et développe une plate-forme technologique internationale quiréalise des outils et des plateformes web dans le domaine de l'histoire des sciences (ampère ; buffon ; lamarck ;criminocorpus (http:/ / www. criminocorpus. cnrs. fr) ; etc.) et des techniques. Le CRHST est également lié auCentre Alexandre-KOYRE (EHESS) : ces deux structures regroupe de nombreux chercheurs en histoire dessciences et des techniques. La plateforme technologie du CRHST développe en autres choses le CN2SV qui estsoutenu par le très grand équipement ADONIS. Le CRHST anime par ailleurs la liste de diffusion Athena(histoire des techniques) et l'annuaire MuHST (voir ci-dessous).

• (fr) La Liste THEUTH (http:/ / listes. univ-rennes1. fr/ wws/ arc/ theuth) est une liste de diffusion d'informationfrançaise dans le domaine de l'épistémologie et de l'histoire des sciences. Elle regroupe plus de 900 abonnés.

• (fr) Le livre Histoire des sciences (http:/ / www. physique. usherbrooke. ca/ ~dsenech/ HS/ HS. pdf) de DavidSénéchal de l'Université de Sherbrooke

• (fr) Cours en ligne sur les Sciences et techniques dans l'histoire des sociétés occidentales (http:/ / www. sts.uqam. ca/ keating/ His4722/ SYLLABUS_HIS4722. htm)

• (fr) Modules de cours sur l'Histoire des sciences (http:/ / www. unites. uqam. ca/ FSM3000/ module. html)• (fr) Hist-Sciences-Tech (http:/ / histsciences. univ-paris1. fr) est un portail sur l'histoire des sciences et des

techniques à vocation européenne, créé en 2001 par Pietro Corsi (aujourd'hui Professeur à l'Université d'Oxford),il regroupe un certain nombre de ressources dans le domaine et principalement issues des sites web du CRHST etdu Centre A.-KOYRE.

• (fr) La Bibliothèque des sciences et de l'industrie de la Cité des Sciences (http:/ / www. cite-sciences. fr/ servlet/

ContentServer?pagename=PortailMed/ Index& c=PM_Portail& cid=1135850000882& pid=1135850000882&

iv=false). Le pôle Histoire des Sciences de la BSI regroupe une très grande collection d'ouvrages d'histoire, de philosophie et de sociologie des sciences et des techniques, mais aussi de didactique et de muséologie des

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Histoire des sciences 15

sciences. Elle possède un magnifique fonds scientifique ancien, riche de 80000 volumes français et étrangers, secomposant d'ouvrages scientifiques et techniques du XVIe au milieu du XXe siècle. Accès sur réservation.Ouverture du mardi au samedi de 10h à 18h, dimanche de 10h à 19h, fermé le lundi.

• (fr) La Société Française d'Histoire des Sciences et des Techniques (http:/ / www. sfhst. org) est une sociétésavante créée en 1980 et reconnue par l’Académie des sciences, elle a pour but de susciter, coordonner etencourager les études relatives à l’histoire et à l’épistémologie des sciences et des techniques.

• (fr) MuHST : Répertoire unifié en Histoire des Sciences et des Techniques (http:/ / www. histnet. cnrs. fr/ muhst/) de France. MuHST est un répertoire et un annuaire des personnes (chercheurs, enseignants, professionnels)travaillant en histoire des sciences et des techniques en France, ou en rapport avec la France. Il regroupe plus de800 références. Hébergé par le CNRS, Il est développé par le Centre Alexandre-KOYRE, Centre de Recherche enHistoire des sciences et des techniques (UMR 8560), Le Centre d'histoire des techniques du CNAM, L'EspaceMendès France (CCSTI - Poitiers) et la Société française d'histoire des sciences et des techniques.

• (fr) Revue pour l'histoire du CNRS (http:/ / histoire-cnrs. revues. org/ ). La revue, créée en 1999 par le Comitépour l’histoire du CNRS, produit une histoire documentée et critique du CNRS et de la science française engénéral.

• (en) Site de la Société d'Histoire des Sciences (HSS) américaine (http:/ / www. hssonline. org/ main_pg. html).De nombreuses ressources en ligne, en particulier une bibliographie commentée (http:/ / www. hssonline. org/teach_res/ essays/ list/ readinglist. html) particulièrement utile pour commencer à explorer la littérature en histoiredes sciences.

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