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1 HISTOIRE DU LIVRE ILLUSTRÉ INTRODUCTION Orientation bibliographique succinte : - GLENISSON, J. , Le livre au Moyen Âge, Paris, éd. du CNRS, 1988. - Lire le manuscrit médiéval. Observer et décrire (dir. P. GÉHIN), Paris, Colin, 2005. - SMEYERS, M. , La miniature, Turnhout, Brepols, 1974. Les rouleaux de papyrus Les premiers livres furent des rouleaux de papyrus, appelés rotulus ou volumen en latin, ce qui a donné le mot « volume » en français. Ces rouleaux, déroulés, mesuraient généralement moins de cinq mètres, mais certains en mesuraient plus du double. L’origine des rouleaux est à chercher en Égypte, où on fabriqua du « papier » de papyrus de 3000 av. J. -Ch. à c. 1100 ap. J. -Ch. C’était sur ce support que les Égyptiens écrivaient leur « Livre des morts ». Le papier de papyrus était formé de rubans découpés dans la moëlle de cette plante qui pousse particulièrement bien près du Nil. On fabriquait le papyrus en feuillets qu’on collait ensuite les uns aux autres. Aux deux extrémitiés, des baguettes soutenaient les bords et permettaient d’enrouler le livre, dans un sens ou dans un autre. Le papyrus s’écrivait sur les genoux, assis par terre. Sa hauteur — 20-25 cm — équivalait à celle d’une cuisse humaine. C’est avec la conquête de l’Égypte par Alexandre le Grand, et grâce à la fondation d’Alexandrie, que le papyrus gagna la Grèce et plus tard l’Empire romain. Avant qu’elle ne brûle, à l’époque de Jules César, la Bibliothèque d’Alexandrie (le museion) possédait environ 700.000 rouleaux, dont certains étaient enluminés (ex. herbiers, avec peintures explicatives). Particularités et désavantages L’utilisation du rouleau induit la séquence continue de l’écrit et de l’image (impossible d’isoler l’une de l’autre) et favorise la lecture continue. Les rouleaux sont peu maniables. La consultation d’un passage oblige à dérouler le rouleau entier. La peinture s’écaille vite à cause des enroulements et des déroulements.

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HISTOIRE DU LIVRE ILLUSTRÉ INTRODUCTION

Orientation bibliographique succinte :

- GLENISSON, J. , Le livre au Moyen Âge, Paris, éd. du CNRS, 1988.

- Lire le manuscrit médiéval. Observer et décrire (dir. P. GÉHIN), Paris, Colin, 2005.

- SMEYERS, M. , La miniature, Turnhout, Brepols, 1974.

Les rouleaux de papyrus

Les premiers livres furent des rouleaux de papyrus, appelés rotulus ou volumen en latin, ce qui a donné le mot « volume » en français. Ces rouleaux, déroulés, mesuraient généralement moins de cinq mètres, mais certains en mesuraient plus du double.

L’origine des rouleaux est à chercher en Égypte, où on fabriqua du « papier » de papyrus de 3000 av. J. -Ch. à c. 1100 ap. J. -Ch. C’était sur ce support que les Égyptiens écrivaient leur « Livre des morts ».

Le papier de papyrus était formé de rubans découpés dans la moëlle de cette plante qui pousse particulièrement bien près du Nil. On fabriquait le papyrus en feuillets qu’on collait ensuite les uns aux autres. Aux deux extrémitiés, des baguettes soutenaient les bords et permettaient d’enrouler le livre, dans un sens ou dans un autre. Le papyrus s’écrivait sur les genoux, assis par terre. Sa hauteur — 20-25 cm — équivalait à celle d’une cuisse humaine.

C’est avec la conquête de l’Égypte par Alexandre le Grand, et grâce à la fondation d’Alexandrie, que le papyrus gagna la Grèce et plus tard l’Empire romain. Avant qu’elle ne brûle, à l’époque de Jules César, la Bibliothèque d’Alexandrie (le museion) possédait environ 700.000 rouleaux, dont certains étaient enluminés (ex. herbiers, avec peintures explicatives).

Particularités et désavantages

L’utilisation du rouleau induit la séquence continue de l’écrit et de l’image (impossible d’isoler l’une de l’autre) et favorise la lecture continue.

Les rouleaux sont peu maniables. La consultation d’un passage oblige à dérouler le rouleau entier.

La peinture s’écaille vite à cause des enroulements et des déroulements.

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La collection des rouleaux exige beaucoup d’espace, car des contraintes de format y sont liées. Ainsi, les douze livres de l’Énéide devaient être écrits sur autant de rouleaux.

Tous ces inconvénients expliquent le succès du codex qui a concurrencé le volumen dès le 1er siècle après Jésus Christ. Toutefois, ce n’est qu’au IVe siècle que l’usage du codex devint prédominant. Et le volumen fut encore parfois utilisé au Moyen Âge (ex. rouleaux funéraires et rouleaux d’Exultet).

Le volumen est assez souvent représenté dans l’art du haut Moyen Âge. On doit le plus souvent considérer ce fait comme un archaïsme. Mais parfois aussi, une valeur symbolique s’y rattache. Dans ce cas, le volumen doit être considéré comme un symbole de l’Écriture. Ce symbolisme est encore attesté aujourd’hui chez les Juifs : le Pentateuque continue à être copié sur rouleaux, à la différence des autres livres saints.

Le diptyque comme précurseur du codex

On appelle diptyque, l’ensemble formé par deux tablettes de bois articulées par une charnière. Sur les faces intérieures enduites de cire, on pouvait écrire à l’aide d’un style(t). Le bout arrondi du stylet servait à effacer l’écriture pour pouvoir réutiliser la tablette.

D’usage courant dans l’Antiquité, les tablettes de cire furent encore utilisées du VIIe

au XIIIe siècles, comme livres de compte ou comme carnets de notes. Parfois, ces diptyques comprenaient trois, quatre, cinq, voire… seize planches de bois, qui constituaient un épais volume (une forme de codex), lourd mais maniable, de c. 30 cm de haut sur c. 20 cm de large. Bref, l’usage des diptyques était idéal pour la prise de notes rapides, brouillons, comptes effaçables ensuite. Seul gros inconvénient : leur poids !

Variante : à l’époque gothique, il existait des carnets de grand luxe constitués de feuilles d’ivoire, et comprenant des plats richement décorés, qui se portaient comme des bijoux, à la ceinture.

Le codex

= notre livre actuel, mais à la place du papier, du parchemin (voir infra).

Le codex s’imposa rapidement car il ne présentait aucun des désavantages du volumen et des tablettes de cire… En outre, il permettait d’écrire des deux côtés. Néanmoins, au début, il fut plus ou moins bien accueilli suivant les individus. Parmi les enthousiastes, retenons le poète latin Martial qui loua ce nouveau « livre fait de nombreuses feuilles de parchemin pliées », et qui en nota les avantages — notamment celui d’avoir enfin un livre dans laquelle toute l’œuvre de Virgile tenait — dans diverses épigrammes. Mais les véritables promoteurs du codex furent les chrétiens qui recopièrent la Bible sur des codices dès le 2e siècle. Ce choix résultait sans doute de leur désir de se dissocier des Juifs, fidèles aux rouleaux (voir supra).

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L’utilisation du codex entraîna une véritable révolution pour l’esprit humain : en permettant une lecture sélective (et non pas continue), l’usage du codex contribua à l’élaboration des structures mentales où le texte écrit est dissocié de la parole et de son rythme.

Jusqu’aux Grandes Invasions, la production des livres est assurée par des individus : soit les librarii soucieux d’organiser la copie et le commerce des livres destinés à un public de lettrés, soit des patriciens cultivés ayant à leur service quelques esclaves instruits, voire — tel Atticus, l’ami et éditeur de Cicéron — de véritables ateliers de copistes !

La fabrication du codex. Ses composantes

Le parchemin (charta pergamena).

Le parchemin est réalisé à l’aide de peaux de chèvre, de mouton voire de porc etc… À chacun des types de peau correspond des qualités particulières que les procédés de fabrication (parfois un peu différents suivant l’époque et les lieux) peuvent éventuellement modifier.

Procédés de fabrication

On commence par débarrasser de ses poils, le côté externe de la peau, et le côté interne, de sa couche de graisse = Travail de rivière.

Ensuite, on traite la peau avec des tanins végétaux (ou de l’alun), pour la rendre imputrescible, et la transformer en cuir = Tannage. À ce stade, seule la surface d’implantation des poils (=la fleur) est lisse.

Puis on monte la peau encore mouillée sur un cadre, et on la fait sécher sous tension. Cela entraîne la modification du derme et permet au côté chair de devenir également lisse.

Ensuite, on effleure le parchemin, c’est à dire qu’on gratte le côté poil. Bref, on a une surface lisse des deux côtés, très fine et très blanche. On l’appelle vélin (au sens strict : parchemin fait de la peau de jeunes veaux morts-nés, de très jeunes veaux, ou encore de très jeunes chevreaux).

Par après, on (= le plus souvent, les scribes) procède au travail de finition :

- dégraissage et opacification du parchemin avec de la chaux et des cendres ;- lissage, avec de la pierre ponce.

Enfin, on réalise le découpage en grandes feuilles, qui sont ensuite pliées en cahiers, avant d’être attachées entre deux plaques de bois (voir infra).

Remarque : Le parchemin est une matière très coûteuse, et il en faut beaucoup pour réaliser un manuscrit. On sait que la confection du Livre de Kells nécessita

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l’abattage d’un troupeau d’environ 150 veaux ; la Bible de Winchester, environ 250 ; une grosse bible monumentale complète, plus ou moins 500 !

Le papyrus Le papyrus est formé de fibres végétales disposées en lamelles. Moins coûteux que le parchemin, son seul inconvénient était qu’on le fabriquait en Égypte.

Le papier (comme alternative au parchemin, dès la fin du XIIIe siècle)

Le papier reproduit articifiellement la disposition en lamelles des fibres du papyrus. Pour ce faire, un grand nombre de plantes, le bois ou les tissus peuvent être et ont été utilisés. Les fibres végétales, raffinées et blanchies, sont séparées les unes des autres, et mises en suspension dans l’eau ; cette pâte à papier est alors puisée dans une forme, remuée afin que les fibres s’entremêlent bien les unes aux autres, égouttée puis séchée. Un apprêt final donnera blancheur et imperméabilité. La fabrication du papier varie selon le temps et le lieu. On y distingue quatre étapes qui diffèrent toutes suivant le genre de plantes ou de tissus ; la forme dans laquelle la pâte est puisée ; le mode de séchage ; l’apprêt final.

Les formes, destinées à retenir la pâte à papier, sont tapissées d’une sorte de toile métallique faites de fils de laiton. On appelle vergeures, l’empreinte des fils de laiton parallèles aux grands côtés de la forme, et pontuseaux, l’empreinte des fils de laiton parallèles aux petits côtés de celle-ci.

Le papier est né en Chine. Il fut introduit en Europe par l’Espagne et la Sicile (rôle clef de l’Italie !), où il devint rapidement un produit industriel. Ainsi, dès 1282, à Fabriano, on trouve une marque de fabrique sur chacune des feuilles : le filigrane. On appelle filigrane, le dessin (ou plus tard la lettre) en fil de laiton, cousu sur des paires de forme. Ex. une coquille, un griffon, une sirène, une croix… ! Les formes s’usant assez rapidement, elles étaient remplacées à peu près tous les cinq ans, si bien que le tracé des filigranes, des vergeures et des pontuseaux diffère dans chacune des formes. L’étude des feuilles de papier et de leur filigrane, permet donc de les dater. Le répertoire le plus célèbre de filigranes (reproductions par calque), est celui de C.-M. Briquet, paru en 1907 : il répertorie 16.112 filigranes !

Encres et couleurs

Les encres

Il en existe deux classes distinctes, ayant des propriétés différentes : les encres de carbone, et les encres métallo-galliques.

La première catégorie comprend des encres constituées d’un pigment noir = produits calcinés ou suie (noir de fumée) mélangés à un liant (miel, gomme d’arbres, blanc d’œuf, gelatine, colle de peau…) + additifs variés. On ne cite que ce type d’encre-là, du IVe au XIIe siècle, et toujours « suivant des recettes ancestrales » (attestations littéraires ou réalité ?).

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La seconde catégorie comprend des encres préparées à l’aide d’extraits végétaux, obtenus par décoction/ macération… puis filtrés, auxquelles on ajoute un sel métallique, le sulfate de cuivre ou de fer, et un liant. Ce type de fabrication est attesté le plus anciennement chez Théophile (bois d’aubépine, mais sans liant)

Les colorants (destinés à la peinture)

Généralement, le miniaturiste préparait lui-même ses couleurs. Mais à partir du Xe

siècle, et surtout à partir du XIIe siècle, il pouvait trouver dans le commerce des pigments plus ou moins prêts à l’emploi, ou au moins les composantes de base des couleurs.

Il existe deux sortes de colorants : les naturels, obtenus à partir de minéraux (ex. orpiment = sulfure naturel d’arsenic, qui se présente sous forme de lamelles jaunes), ou d’une matière organique (ex. fiel de bœuf), et les artificiels, obtenus par réaction chimique (processus de préparation laborieux).

Certains colorants sont corrosifs, comme certains mélanges de couleurs qui attaquent le parchemin. On constate dès lors moins de demi tons et de tons intermédiaires dans la miniature que dans la peinture de chevalet.

Importance cruciale du liant (cire, colle, mais aussi lait, fromage, sucre, vin, fruits…).

Dans la gamme des couleurs, l’or occupe une place particulière. Primitivement, il n’existait que sous une forme liquide, et devait être appliqué au pinceau. À partir de la période romane, on a de plus en plus souvent utilisé de minces feuilles d’or obtenues en martelant des pièces de monnaie. La pose d’une feuille d’or requérait du miniaturiste une grande habilité. Il devait l’appliquer sur une mince couche de gypse, puis la polir, ce qui nécessitait un grand effort physique.

La préparation du feuillet préalable à l’écriture

- Pliage des « feuilles » de parchemin en 2 ou en 4 (formats : « in folio » in-fol., « in quarto » in-4). ! Non plié : in plano. ! Plié en 8 : « in octavo » (format in-8).

- Assemblage en petits fasicules de 4 (quaternions) à 6 feuilles doubles (bifeuillets), formant un cahier. ! Les deux pages qui se font face quand on ouvre le volume doivent présenter le même côté du parchemin, côté poil ou côté chair ( en vue d’une certaine homogénéité de présentation).

- Nouveau polissage.- Réalisation de la mise en page.

À partir d’une série de points de repère marqués par des petits trous, les piqûres, on traçait à la pointe sèche (ou à la mine de plomb, ou à l’encre…) un schéma

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compliqué appelé réglure, qui comprend une série de lignes destinées à la fois à faire la mise en page, et à guider la plume du copiste.

Remarques

La surface réservée à l’écriture, et qui est remplie de lignes parallèles, est appelée la justification.

Il existe une grande variété de schémas de réglures. Généralement, on tenait compte des gloses marginales qui viendraient s’ajouter au texte (pratique courante).

Dans la mesure où le prix du parchemin était très élevé, on évitait de gaspiller l’espace disponible, ce qui explique la densité presque impénétrable de certains feuillets ( sommet : la feuille de cours universitaire !). Ainsi, les titres sont étroitement enchâssés dans le texte, mais mis en évidence grâce à l’utilisation d’une encre rouge (ruber= «rouge »). On dit qu’ils sont rubriqués (les rubriques). Ainsi aussi les paragraphes s’enchaînent sans alinea, séparés seulement par un petit signe qui affecte souvent la forme d’un crochet lui aussi rubriqué.L’écriture du texte et celle des rubriques ne se font pas en même temps : la place requise pour les titres, les initiales…sont épargnées avant d’être rubriquées (=espaces laissés blancs, appelés « réserves »). On fait de même pour les miniatures (voir infra).

La préparation du feuillet préalable à la peinture

L’exécution d’une peinture se fait en plusieurs étapes :

- Si le parchemin est assez rugueux, on commence par étaler une couche de fond (parfois du blanc de plomb) ;

- On y dessine ensuite l’esquisse préparatoire à l’aide d’un stylet d’argent ou de plomb ;

- Puis on applique une première couche de diverses couleurs (investire).

Enfin, on renforce, par couches successives, la couleur de fond, et on donne du modelé et de l’ombre, soit en utilisant d’autres teintes, soit par des couches plus épaisses de la même couleur (profilare – umbrare). On peut finalement accentuer la miniature par des traits noirs ou dorés, et renforcer les contours à l’encre noire. Enfin, pour donner plus de consistance ou d’éclat, on peut appliquer sur l’ensemble, une sorte de vernis fait de gomme, de blanc d’œuf, ou d’un mélange d’eau et de miel.

Remarques :

Histoire de l’enluminure = Histoire de la peinture sur parchemin (ou éventuellement sur papier), exécutée à la main. L’enluminure « illumine » le feuillet, l’ « éclaire » (illuminare, « éclairer »). Synonyme : miniature. La plupart du temps, l’enluminure (ou miniature) sert d’illustration au manuscrit. À ce titre, on peut aussi parler, tout

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simplement, de « peinture de manuscrit ». Mais il existe aussi des miniatures sur feuillets volants.

! Dans le terme « miniature », il y a une référence au minium, couleur rouge qui servait à écrire les titres, légendes, rubriques, initiales, signes marquant les paragraphes, ou qui servait aussi au dessin à la plume.

L’assemblage des cahiers, et la reliure

Pour assurer l’assemblage en bon ordre des cahiers, il était nécessaire d’indiquer sur chacun d’eux — généralement dans la marge inférieure de la dernière page — un numéro d’ordre (chiffre ou lettre) : la signature, ou bien, on garantissait la continuité en annonçant à la fin de chaque cahier les premiers mots du suivant : les réclames (alternative qu’on trouve à partir du XIIe siècle).

Après un rognage destiné à égaliser les dimensions des cahiers, on pouvait procéder à la reliure.

Parfois, on se contentait de coudre ensemble les cahiers : procédé du brochage. Pour les volumes d’une certaine épaisseur, on cousait les cahiers à travers leur pliure, à de fortes bandes de cuir : les nerfs (simples ou doubles, à partir du XIVe siècle), dont les extrémités étaient fixées à des planchettes de bois : les ais, formant l’armature de la couverture. Jusqu’au XIe siècle, le premier ais était utilisé comme base pour coudre les cahiers. Une fois ceux-ci assemblés, on mettait en place le second ais. Ce n’est qu’à partir du XIe siècle, qu’on commence à utiliser le cousoir : cadre sur lequel les nerfs sont tendus pendant la couture des cahiers.

Une fois le travail terminé, on recouvrait les ais de cuir. Jusqu’au XIIIe siècle, on utilisait surtout la peau de daims ou de cerfs, ensuite celle des ovins puis celle des veaux. Les cuirs étaient plus ou moins travaillés selon les cas. Pour ce qui est des grands formats, on ajoutait des ferrures diverses (cornières, fermoirs et bouillons) de cuivre ou de laiton, afin de protéger le cuir des livres posés à plat (sur le premier plat, ou sur le second, suivant les régions). Le titre du livre était inscrit sur un morceau de parchemin fixé par quatre bandes de laiton cloués sur l’ais, ou bien encore collé. Dans les bibliothèques collectives (ex. Cesena, intacte !), on fixait à la reliure une forte chaîne qui attachait chaque livre à son pupitre.

Remarque : Au début très épais, les ais devinrent progressivement plus minces. À la fin du Moyen Âge, la substitution du papier au parchemin permit d’alléger le poids des livres, entraînant peu à peu la disparition des ais. C’est ainsi qu’à partir du XIVe siècle, les plats furent formés de carton ou de morceaux de parchemin hors d’usage.

Quelques études de cas (voir cours).

Récapitulatif, sur base de la page de titre du Ms. Bamberg, Staatsbibliothek, Patr. 5. (fin du XIIe siècle).

Remarques :

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Jusqu’à l’époque romane, les moines étaient généralement polyvalents en ce qui concerne les travaux d’écriture et de peinture. Ainsi, pour permetre à plusieurs moines de travailler simultanément à la confection d’un livre dont on avait, par exemple, un modèle à restituer au plus vite, il était fréquent qu’on dérelie celui-ci, et que l’on confie un ou plusieurs cahiers à copier à chacun des collaborateurs qui se chargeait de tout. Par la suite, c’est plutôt la division du travail en fonction des compétences, qui prévalut. Ainsi l’exécution se trouva répartie entre :

- les copistes, chargés du texte proprement dit :

- les rubricateurs, qui effectuaient les travaux à l’encre de couleur (titres en rouge, décoration mineure en couleur franche…)

- les enlumineurs (parfois assistés de doreurs…) à qui revenaient l’exécution des « histoires ».

Le tout était supervisé par un censeur / correcteur / réviseur, responsable de la production, qui organisait le travail, et contrôlait les résultats. Différentes marques ou notes d’ateliers, souvent discrètes, témoignent de cette décomposition du travail : signes conventionnels, instructions à l’usage du rubricateur ou de l’enlumineur, généralement inscrites à la pointe sèche ou à la mine de plomb.

Quand un manuscrit est inachevé, on voit encore les réserves destinées à l’enluminure, ou de discrètes lettres d’attente là où étaient prévues de belles initiales peintes.

À partir du XIIIe siècle, aux moines et aux nonnes des abbayes s’ajouteront les notaires, les scribes professionnels, les enlumineurs spécialisés… de plus en plus « artistes » et de moins en moins « artisans » travaillant pour la gloire de Dieu…Les enlumineurs rejoindront les corporations au XIVe siècle.

Au XVe siècle, divers artistes peintres, de grand nom (ex. Fouquet), ne dédaigneront pas le format réduit de la miniature, considérée comme un art noble (et bien rémunéré).

Même l’apparition de l’imprimerie ne se substitua que très lentement aux manuscrits enluminés, notamment parce que jusqu’à la fin du XVIe siècle, le livre imprimé de luxe s’efforça souvent de se présenter comme écrit et illustré à la main !

Exemple de description codicologique complète : voir annexe.

Ex. de cote de manuscrit : Ms. Munich, Bayerische Staatsbibliothek, Clm 255, f. 25r.

Comment déterminer l’origine d’un manuscrit ?

Il faut connaître et observer :

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a) les habitudes de mise en page et les caractéristiques de la décoration ;b) le système d’abbréviation et/ou de ponctuation ;c) la façon de tracer le point d’interrogation (ex. Saint-Denis) ;d) le style de l’enluminure ;e) les techniques de reliure ;f) le type d’écriture ;g) la couleur de l’encre ;h) les couleurs employées.

La tâche n’est pas simple : outre qu’il est relativement rare que les copistes aient mentionné leur nom :

- ils n’appartenaient pas toujours à la communauté dont dépendait leur scriptorium. Les bons scribes étaient prisés, ce qui fait qu’on accueillait volontiers les pelegrini venant d’un peu partout (ex. Au IXe siècle, « Insulaires » dans toute l’Europe de l’Ouest) ;

- les manuscrits ont souvent beaucoup voyagé ;- parfois, ils ont perdu les marques d’une appartenance antérieure (effacée volontairement).

Heureusement, on a quelques moyens pour s’aider :

Outre les inventaires anciens de bibliothèques médiévales (qui hélas, ne font pas la distinction entre les livres copiés sur place et les apports extérieurs), on possède grâce à Elias Avery Lowe, quelques règles efficaces qui facilitent la détermination de l’origine d’un manuscrit :

- si un manuscrit très ancien est conservé dans un centre plus ancien encore, on est fondé à croire (à défaut de preuves contraires) qu’il en est originaire ;

- si de plus, ce manuscrit reproduit l’ouvrage d’un auteur qui florissait dans ce centre, ou appartient à un genre littéraire qui y était cultivé, l’origine supposée se trouve renforcée ;

- si les manuscrits conservés dans ce centre présentent des traits communs, différents de ceux de manuscrits comparables qui se trouvent dans d’autres régions, on peut sans doute conclure qu’il s’agit bien de productions d’une même école.

De fait, quand on explore les diverses bibliothèques nationales et régionales, les fonds monastiques restés groupés etc… ressemblances et différences s’affirment, des rapprochements de mains ou de style apparaissent, des chronologies s’ébauchent…Ceci dit, il faut absolument deux conditions remplies, pour que l’identification d’un atelier soit possible :

- l’existence d’un fond suffisamment important, dont les manuscrits présentent eux-mêmes un air de famille … ;

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- la présence dans ce fond, d’éléments sûrement localisés qui servent de points de repère et de comparaison.

Pour trouver ces éléments, il faut se baser sur divers critères :

- une souscription (souvent dans le colophon), datée ou non, donnant le nom du centre ou, tout au moins, celui d’un abbé, d’un dignitaire, d’un copiste connu ;- une miniature de dédicace où figurent les patrons de l’église ou du monastère ; - un ex-libris écrit à la main, de l’un des copistes du texte (cf. lecture) ;- des indications fournies par le contenu des livres liturgiques, des coutumiers, des ouvrages narratifs etc.

Que peut-on ranger sous la dénomination « miniature » ?`

Un premier élément décoratif consiste dans la coloration du parchemin.

Ex. les codices purpurei, comme la Genèse de Vienne, plongés dans un bain de peinture pourpre.

Un deuxième élément décoratif consiste dans l’utilisation d’encre dorée ou argentée (Codices aurei ou argentei) ! Plusieurs exemples à l’époque carolingienne (ex. Évangiles du Couronnement).

On en arrive aux initiales ornées qui assument une part importante de la décoration

Les initiales ornées

C’est dans le Haut Moyen Âge (VIe/VII e siècles) qu’on a commencé à agrandir et/ou à décorer les lettres initiales du début d’un texte ou des grandes subdivisions du texte. Auparavant, seules les lettres de chaque nouvelle page étaient agrandies.

Dans bien des cas, les initiales sont rehaussées de décorations qui n’ont plus rien à voir avec ce qui est à proprement parler l’art d’écrire. Orner une initiale équivaut à lui attribuer une fonction structurante.

Vocabulaire :

Hampe : trait d’écriture vertical des lettres t, h, j, p…

Panse : partie de la lettre comprise entre deux lignes médianes. La haste et la queue s’étendent respectivement au dessus et en dessous.

Haste : partie supérieure de la lettre s’élevant au-dessus de la panse (= partie supérieure de la hampe).

Queue : nom générique des parties inférieures de la lettre situées au-dessous de la panse (= partie inférieure de la hampe).

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Quelques exemples (voir infra passim)

Les initiales dracontines (formées par des dragons, ou des monstres en général).

Les initiales gymnastiques (formées par des « gymnastes » juchés sur les épaules les uns des autres etc…), notamment à l’époque romane.

Les lettres historiées (pas seulement les initiales !) notamment à l’époque carolingienne.

Les monogrammes d’initiales souvent peints sur les pages d’Incipit = initiales des deux ou trois premiers mots du début, et qui se présentent groupées de manière décorative, surtout dans les manuscrits insulaires et dérivés. À noter que les monogrammes d’initiales ouvrent généralement des textes importants :

- cri autem generatio. Début de l’Évangile de Matthieu (du Liber generationis, plus exactement) ;- In principio (erat verbum). Début de l’Évangile de Jean ;- Quoniam quidem. Début de l’Évangile de Luc ;- Initium. Début de l’Évangile de Marc ;- Beatus Vir. Début de psaume ;- Te igitur. Début de la prière du Canon de la messe ( = prière liturgique).

Remarque

Les initiales des premiers mots des pages d’Incipit ne sont pas toujours regroupées. Mais le plus souvent, elles bénéficient d’une ornementation somptueuse, avec une ou plusieurs lettres initiales. Cela s’explique par le fait que ces pages tenaient lieu de nos modernes pages de titre, qui étaient inconnues alors. En effet, c’est seulement au XVe siècle, dans les manuscrits humanistes d’Italie qu’apparaîtront les « pages de titre » au sens moderne du terme.

Cas des frontispices décorés (qui précèdent l’Incipit ou l’encadrent), des pages-tapis (qui précèdent chacun des évangiles), des Explicit, en fin de livre (avec parfois culs-de-lampe décoratifs, ou décors figurés). Frontispices, Incipit ornés, pages-tapis, Explicit ornés participent à la structuration du livre

Cas des Tables de Canon = tableaux de concordance entre les trois évangiles synoptiques (= de Matthieu, de Marc et de Luc) établis par Eusèbe de Césarée (IVe

s.), et placés au début des évangiles. Ces Tables semblent avoir été décorées depuis l’époque constantinienne. Les plus anciens exemples conservés remontent au VIe

siècle. Leur structure est standardisée. Les quatre colonnes de canons sont insérées dans un ensemble architectural formé de colonnes ou de piliers surmontés d’arcades (ou de poutres) décorées de fleurs, d’animaux etc.

Cas du motif de l’arbre qui procède du schéma de l’Arbre de Jessé. Ex. Arbre des Vices et des Vertus ; Arbre généalogique…

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Les miniatures en pleine page (ou couvrant une large surface du feuillet)

Remarques :

À partir de l’époque gothique, l’illustration figure toujours à l’intérieur de la justification. Le format de cette dernière détermine donc celui du tableau historié !

Les miniatures sont réalisées avec un nombre variable de couleurs suivant les circonstances (milieux, époques…), et comprennent ou non des ajouts d’or.

Il est à noter qu’à partir du XIIIe siècle surtout, on pratique aussi la technique du camaïeu. Dans ce cas, on se limite aux différentes tonalités d’une même couleur, le tout étant souvent rehaussé d’or pour les plis, et de couleur claire pour les parties visibles du corps. Cette technique était déjà pratiquée par les cisterciens (nuances de bleu pour les initiales) au XIIe siècle, dans un esprit d’austérité. Mais dans les autres cas, le résultat est souvent somptueux.

Pour ce qui est des miniatures en grisaille, elles furent surtout pratiquées au temps de Jean Pucelle (première moitié du XIVe siècle), en France, et au XVe siècle, aux Pays-Bas. Il s’agit d’une technique originale, qui se démarque de la peinture sur chevalet. Par ailleurs, quand on l’utilise, la relation entre texte et illustration est très harmonieuse. Il ne s’agit pas d’une forme décadente, comme on l’a parfois prétendu.

Enfin, il faut encore citer les dessins à la plume, légèrement teintés d’une ou de plusieurs couleurs, technique qui a souvent été utilisée en Angleterre, au Xe et au XIe

siècles.

Le décor marginal

Le décor marginal prend énormément d’ importance dès l’époque gothique, au point d’acquérir une véritable autonomie. Les début timides de cette évolution remontent à la première moitié du XIIIe siècle. Le décor marginal se développe d’abord dans les marges latérales gauches, à partir des grandes initiales, puis gagne la marge inférieure avant de se déployer autour de toute la page, vers 1300. Jean Pucelle s’est notamment illustré dans le décor des marges cf. ses entrelacs caractéristiques, avec tiges dorées surmontées d’antennes (« décor à antennes »). Voir infra.

À partir de c. 1400, on trouve dans les marges des petites fleurs stylisées et des feuilles d’acanthe, sous l’influence de l’Italie. Ensuite, c’est tout un décor floral et animal qui apparaît. Traités de manière très « réaliste », les différents éléments du décor (oiseaux, insectes, bijoux, céramique…) se détachent en relief sur le fond, dans l’École ganto-brugeoise. Les marges accueillent souvent des marques de propriété, comme les armoiries.

Dès le début du XVIe siècle, ce type de décor disparaît, et est remplacé par des encadrements parfois simples et étroits.

Post scriptum

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L’utilisation de l’imprimerie ne sonnera pas le glas des initiales ornées, des marges peintes, des miniatures de formats divers. Leur abandon fut très progressifcar dans un premier temps, le livre imprimé essaya ressembler le plus possible à un manuscrit ! Ce fait explique qu’on fit appel à des peintres pour colorier les décorations marginales ou des enluminures imprimées au préalable.

Au XIX e siècle furent réalisées de très nombreuses miniatures néogothiques de qualité, sur des parchemins anciens. Il n’est pas toujours aisé de les distinguer des miniatures médiévales authentiques.

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I. Miniatures Paléochrétienne :

Aucune antérieure au Veme siècle conservée, mais on a le souvenir par des copies d'un manuscrits de 354. C'est un calendrier. Les copies sont réalisées à partir de copies carolingiennes, mais on estime qu'elles sont fidèle. Calendrier de Philocanus ou de 354. Exécuté à Rome par vraisemblablement un oriental. Scène qui illustre l'empereur trônant et qui distribue des pièces de monnaies. Il s'agit de Constance II. D'un vase s'écoule des pièces de monnaies. On a pas d'iconographie spécifique. On la retrouve également sur les plats d'argents. Mois de Mars : on retrouve des pages consacrées aux zodiaques et au mois. Ici, le mois de mars, mentionné par les inscriptions, est vêtu d'une peau de loup (allégorie) entouré d'animaux et désigne une alouette, allégorie du printemps. On retrouve ce type d'allégorie dans la peinture murale à fresque, sur bois et les mosaïques. On retrouve l'évocation de quelque chose, annonce des

siècles à l'avance les calendriers enluminés des maître-d'oeuvres.

Manuscrit de Virgilus Vaticanus : a) Partie Géorgiques

les feuilles plates du parchemin incite à l'isolement et l'agrandissement d'une seule scène. On prend souvent les peintures sur bois comme modèle, ce qui explique l'impression qu'on a une peinture sur support bois et non parchemin, la ressemblance est accentuée par le

cadre rouge. On les retrouve ensuite dans la miniature carolingienne. Ce manuscrit serait une copie d'un original plus ancien (mais ce n'est qu'une impression, indémontrable).

Il s'agit d'un manuscrits qui contenait toute l’œuvre de Virgile. Actuellement, on a plus que les Géorgiques et l'Eneïde complet. Ici, c'est un passage des Géorgiques, poème dans lequel il évoque des scènes de la vie rustique, il s'agit ici, de l'évocation de deux taureaux amoureux de la même vache. La couleur blanche du taureau est proche de celle de la vache. Il charge un arbre pour illustrer le combat.

Aucune rupture avec la peinture de l'époque, on retrouve les mêmes caractéristiques, on retrouve ici les caractéristiques pompéiennes. Même manière également que dans la peinture murale, d'associer plusieurs scènes.

Manuscrits copiés et peints par plusieurs personnes. De manière générale, la partie Géorgiques est de meilleur niveau

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b) Eneide :Suicide de Guidon : la jeune femme est sur un

foyer et tient en main un... Dans le texte de Virgile, le suicide a lieu à l'extérieur. Ce qui est invraisemblable car on retrouve un bûcher à l'intérieur au sommet duquel il y a un divan-lit. On évoque un intérieur de palais somptueux. Ce qui explique ce choix iconographique. Le mur est composée de marbre rose et surmonté d'un plafond à caisson.

Le traitement stylistique de cette forme est intéressant car il rapelle les traitements des mosaïques de St Marie Majeure. On est proche chronologiquement. Le plafond est en perspective, par contre la porte est rabattue dans le plan. On est dans une période de transition. C'est une époque charnière. Principe plus abstrait, une totale visibilité est plus importante, on veut tout montrer.

Iliade, capture de Delon (espion troyen): Caractéristique proche de l’Iliade Ambrosienne (qui renvoi à la bibliothèque de St Ambroise à Milan). On retrouve les mêmes effet d’atmosphère, par contre on retrouve des conventions anti-naturalistes : les héros sont plus grands que les autres et beaucoup plus pure. Les morts sont moitiés plus petits que les vivants. Faite sans doute à Constantinople à la fin du Veme siècle. Épisode qui se passe

la nuit, on utilise les lumières habituelles mais on utilise l'allégorie de la lune, une jeune femme ailée et son inscription.

Nestor et Patrocle : héros au centre de l'iconographie de ce tableau. On retrouve un autre type d'anti-naturalisme. On a de plus en plus des personnages de face ou de profil, on abandonne le 3/4. Les personnages sont importants, car l'action est centré sur eux. Les personnages sont statiques, on retrouve l'hiératisme de l'époque médiéval.

Manuscrit de Térence : copie carolingienne proche de l'art paléochrétien. Portrait de l'auteur de l'oeuvre (Térence), dans un médaillon circonscrit dans un carré, entouré par deux personnages de comédie, identifiable par le masque avec le porte-voix (bouche conique). Proche de ceux qu'on a conservé, donc on sait que c'est une copie fidèle.

On ne retrouve pas le cadre rouge, on sait que ce type de portrait d'auteur était fréquent dans les feuilles de papyri, on avait la représentation d'un auteur qui avait les dimensions exactes de la colonne de texte en dessous de lui. Le côté plat du parchemin permettras d'élargir les scènes. On a donc une inspiration des représentation sur papyrus.

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Autre manuscrit carolingien : Architecture à fronton avec ces fameux marques à porte-voix. Les comédies de Térence ont eu un tel succès qu'on a fini par se limiter à des dessins à l'encre. C'est donc une manière rapide de reproduire.

Les traités scientifiques :

Souvenir via les peintures carolingiennes.Constellations : recopié d'un manuscrit paléochrétien. Manifestement il y avait

plusieurs traités scientifiques, astrologiques, astronomiques, des herbarii, des traités médicaux, traité de chasse (ex : les cynégétiques d'Oppien).

Physiologus : présente une série d'animaux réels et fabuleux (à l'époque réels). Recueil d'histoire animalière, on allégorisé ses natures. Par exemple : le pélican : l'un des parents se percer le flanc pour réanimé le petit mort. Allégories en relation des vérités religieuse : le Christ a fais comme le pélican. Rédigé à Alexandrie pour la première fois, au deuxième siècle.

Manuscrits :

Virgulus Romanus : A) Portrait de Virgile :

manuscrit de la fin du Veme copié à l'époque carolingienne. Plus récent que le Virgulus Vaticanus. Le portrait a été inspiré par le papyrus (certainement) et retravaillé pour les manuscrits. On retrouve la capsa (là ou on range les papyri), l'antinaturalisme et le plus dominant.

Bergers et animaux, scène des Géorgiques: représenté comme une tapisserie, fond conventionnel jaune. Éléments végétaux et personnage dans le plan. Absence de ligne de fond, ils flottent sur ce fond. Ils sont répartis uniformément sur toute la surface du manuscrit. Surface décorative. On sent la volonté de tout montré, les chevauchements sont évités de manière à ce que tout soit évité.

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Enée et Guidon : emprunté des géorgiques. L'action est centrée sur le groupe, ils sont dans une grotte qui est à peine plus grande que les personnages (cf. Lance d'énée), le garde qui devrait être devant la grotte est représenté dessus. Par contre, il y a des éléments pris sur le vif, on a des personnages qui se protège de la pluie avec son bouclier. Peinture conventionnel, volonté de tout montré. Scène fractionnée en 4.

Les miniatures de manuscrits du V eme reflètent bien les tendances qu'on retrouves dans les arts de la couleur. Par ailleurs, il semblerait qu'on est autant de manuscrits profane que religieux tant en orient qu'en occident.

VI ème siècle :

Genèse de Viennes :

Serviteur d'Abraham et Rebecca : Sous Justinien, manuscrits de haute qualité, texte écrit à l'aide d'or. Conservée. Personnages bien proportionné, mais très conventionnel, ville qui apparaît sous la forme de château fortifiés et chameaux à peine plus grands. On retrouve une route à portique, traitée de manière secondaire par rapport aux personnages.

Évangile de Rossano : « greco-syrien » de grand luxe, fond pourpre et lettres dorées. On retrouve un des quatre évangélistes qui dérive de la muse inspiratrice des portraits d'auteurs (antiquité). L'évangéliste est inspiré par la muse. Inspiration de profane pour réalisé un évangéliste écrivant.

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Evangiéliaire de Rabbula : 586. Scène de l'ascension du Christ qui est une vision : c'est la vision d’Ézéchiel avec les quatre animaux qui donneront les tétramorphes dans le haut de la représentation.

On peut être étonné de la place prise par Marie, car en Syrie l'hérésie monophysiste était encore importante. Le Christ était plus de nature divine et non humaine. C'est pourquoi ici on insiste sur le personnage. On sait que des copies de ce manuscrits circulaient dans nos régions (à Metz par exemple). Il date de 586. Plusieurs copies de cette oeuvre circulaient dans nos régions. Un des feuillets nous montre une Ascension du Christ associée aux visions du prophète Ezechiel qui expliquent la présence des flammes de part et d’autre du Christ mandorlé et des tétramorphes aux pieds de la mandorle. La place de la Vierge est prépondérante, ce qui est rare dans un Ascension du Christ. Elle est placée au centre sous le Christ, priant en orante. Cela avait pour but de s’opposer au monophysisme qui refusait à la Vierge le

statut de Théotokos. On montre, ici, que le Christ est humain et divin. On sait que des copies circulaient à Metz à la fin du 8ème siècle dont une aurait influencé la confection d’un ambon dont il reste un fragment à Saint- Servais.

Manuscrits scientifiques du Vième siècle :

Constantinople : recueil pharmacologique de textes scientifiques vers 512 et porte le nom de la partie la plus importante : Dioscoride de Vienne : traité de médecine et de pharmacologie. Contient 400 peintures, on est très bien documenté à son propos. On retrouve un poème dans lequel les habitants d'un faubourg loue les services du principes : Anisia Juliana (fille de l'empereur), pour son intervention dans la construction d'une église.

Peinture donc dédicatoire sur un trône somptueux avec la magnanimité qui tient les signe de son éruditions et de son intellect, la bourse, qui laisse tomber les pièces par la main d'Anisia. A ses pieds on retrouve la générosité, sur un livre glisse les pièces qu'elle laisse tomber.

Dans les écoincons des cordelette, on retrouve sur fond blanc, un rappel des peintures pompéiennes. Référence à la construction des églises. Curieux mélange de naturalisme et d'anti-naturalisme.

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Auteurs des 6 traités :

Dioscoride : le connaisseur des plantes. Il écrit son oeuvre sur un codex qu'il tient sur les genoux. Dans l'autre coin, un peintre qui est en train de dessiné des racines de mandragores mais d'après nature, car il se tourne vers la femme Epiniola, qui lui présente la racine. Il peint non pas sur un codex mais sur une feuille épinglée sur un chevalet. Les manuscrits n'étaient donc pas peint, mais on utilisait des grandes planches de manière didactique. C'est par après (au VI) que les codex sont pourvus de peinture.

Corail : il pensait que c'était une plante : on l'appelait chêne des mers. On a un constraste des proportion et on le voit enraciné dans la mer, qui l'imite, et pour le prouver on retrouve des crabes et une personnification de la mer (monstre associé à la mer) tel qu'elle était représenté dans les traité astrologiques : la baleine était ainsi représenté.

Traité des oiseaux, discoride de Vienne, oiseaux traité de manière très naturaliste. Il y a clairement, ici, une influence de la mosaïque.

Ou peut-être est-ce cette œuvre qui influença les mosaïstes ?

Évangile de St Augustin de Canterburry : sans doute de réalisé à Rome fin VI eme siècle. On a de bonne raison de croire que le pape Grégoire le grand, l'aurait envoyé à St Augustin après la fondation du monastère de Canterburry.

On retrouve 12 petits carrés qui représentent la passion du Christ. Les épisodes qui sont évoqués ici, proviennent des quatre évangiles. Cycle harmonisé des évangiles (en provenance des quatre évangiles). La volonté de montrer un maximum fait que certains personnages sont coupés en deux,...

Saint Luc : on retrouve trois registres de par et d'autres de Saint Luc, on retrouve cette volonté d'en dire un maximum dans un minimum de place. Ici, tout est tiré de l'évangile de St Luc. il y a des éléments occidentaux comme le symbole de saint Luc. Les byzantins répugnaient, en effet, à représenter les monstres. De part et d’autre de saint Luc, se trouvent plusieurs registres illustrant des scènes tirés de son évangile. La première

scène se situe en haut à gauche représente l’Annonciation et la dernière scène, en bas à droite, illustre l’entrée du Christ à Jérusalem. Il y a une concentration maximale des figures dans l’espace qui leur est imparti. Les personnages sont parfois même coupés par le cadre. Les formes sont aplaties et ne présente aucun volume. Par contre il y a un jeu de courbes.

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Période pré-caroline (V-VIIIe siècle) :

La miniature pendant cette période, les manuscrits se font dans les monastères, chose nouvelle. Il faut noter l'importance des missions, car lorsqu'on fonde un monastère on a besoin de livre pour la liturgie, ... D'où la production de livres religieux. C'est ainsi qu'un certain nombre de monastère deviennent des centre de copies très importants (centre irlando-nothumbien).

Centre de copies dans la mouvance irlandaise : Saint Colombant à Bobieau, fondations irlandaise (lindisfarne, ...), Luxeuil, Corbie (role très important, car on fait des recherches sur l'écriture => à l'origine de la caroline), Corvay, Saint Wandrie, Saint Bertin (proche de Saint Homer).

Mouvance Anglo-saxonne : région de York, de l'école cathédrale de York et de saint Pierre de Jierbousse et ... C'est à Saint Boniface, apotre de Germanie, a été très important : Fulda, du côté de Ratisbone, Saltsbourg, Freining. C'est dans ces scriptoria continentales qu'on conçoit et propage des lettrines qui font se retrouver dans les manuscrits mérovingiens

dès le VIème siècle.

Page de Manuscrits de Luxeuil, fin VII : caractéristiques insulaire : la lettrine I, avec un poisson et deux oiseaux, monumentale. Série de motifs inspiré de l’orfèvrerie, avec des pendentifs,... Ce type de décors arrive d'Italie du Nord à Luxeuil et se propage. Notamment à Laon.

Sacramentaire Gélianien, c. 750 : on retrouve les oiseaux, les animaux, des lettres formés d'oiseaux et de poissons, caractéristiques insulaire qu'on retrouve sur le continent. On retrouve les pendentifs (a et oméga constitués de poisson), la croix (origine orfèvrerie).

Type de décors aurait une origine insulaire et devrait son succès aux irlandais, ramène peut-être à l'antiquité mais sans exemple (sur base des descriptions de Pline).

Sacramentaire de Gélonne, c. 770 : petit animaux croqués sur le vif. Réalisé à Maux, ces croquis donnent l'impression de fait sur le vif. Fantaisie extrême de certains motifs. On a une main qui perce un poisson. Le tout à une volonté décoratrice et zoomorphe.

Autre page : Vierge Marie qui se présente de façon originale, on retrouve une inscription qui l'identifie. Elle présente une croix, et semble exorciser un poisson qui représente le trait d'union avec DOMINI, de l'autre côté elle tient un encensoir.

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Pentateuque de Tours ou Pentateuque d'Asburnhan : Part de mystère, on ne sait pas où il a été réalisé, conservé à Paris, assez déconcertant, présente des détails iconographiques

inhabituel, des incohérence dans la narration, sens de la couleur originale.

Page Caïn et Abel : On reconnaît en haut à gauche Adam et Eve sous un ciborium, ensuite Eve allaitant toujours sous une tonnelle. On la retrouve plus loin allaitant l'autre. Entre les deux, on reconnait deux scènes qui se succèdent bizarrement, on voit à droite Caïn et Abel qui présente le blé et l'agneau à Yahvé mais la scène d'agréation précède la présentation des dons. On retrouve dans le registre suivant Eve allaitant. La suite logique de l'histoire est en dessous, on retrouve en dessous Abel qui soigne ses bête, Caïn qui laboure son champs et en bas, on retrouve la scène du meurtre dans un espace incurvé. Mais les reproches de Yahvé à Caïn sont représenté avant, dans le centre de la composition. Soucis uniquement décoratif et sens aigu de l'action dramatique.

Déluge : l'arche de Noé, présenté comme une énorme boite fermée sur pieds, représentée de manière plate. Tout à fait inhabituel. Notamment par la polychromie de la boîte. Devant, on retrouve les noyés, représenté en vue plongeante, sont de tailles très importantes par rapport aux animaux, notamment les chevaux qui sont plus petits que les hommes.

Certains commentateurs on voulu voir une interprétation juive, selon laquelle les hommes d'avant étaient des gens que seules les eaux pouvaient les tuer. Cependant, un canard est aussi grand qu'un cheval. Les bouleversements d'échelles donnent un effet macabre. Il n'en reste pas moins qu'il intègre des légendes juives, ce qui renforce le mysticisme du manuscrits.

Autre page : on attache sa production à l’Afrique du Nord ou l'Espagne, mais sans doute en Afrique car on retrouve des chameaux. On a pensé a l'Espagne car on retrouve des bandes colorées par la suite. C'est le seul conservé en langue latine pour le VII.

Son histoire est particulière : on le retrouve à Tours au IX jusqu'à 1843 date à laquelle il fut volé, vendu au duc Asburnhan, revenu ensuite en France et conservé à la bibliothèque nationale.

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Miniatures irlando-nothumbrienne :cf. Notion.Alors que l’Angleterre fut romanisée jusqu’au mur d’Hadrien, l’Irlande ne connut jamais la conquête romaine et ne fut christianisée qu’au 5ème siècle. Elle ne connut pas non plus les migrations germaniques. Dans ces conditions, l’Irlande conserva sa tradition celtique très ancienne qui se manifesta dans les manuscrits chrétiens surtout au niveau du répertoire décoratif. Ces décors tirent leurs origines dans les motifs néolithiques et celtiques. On retrouve des spirales, des entrelacs, des motifs tourbillonnants et non-figuratifs, … Il y avait des monastères ou plutôt des communautés religieuses vivant dans une enceinte. Ils étaient constitués de plusieurs oratoires, de quelques cellules de moine faites à joints vifs, …. Il ne s’agissait donc pas vraiment de monastères. Les irlandais furent de grands missionnaires et participèrent à le réévangélisation de l’Angleterre et du continent.

Monastère, plan d'une communauté religieuse à Inismeurey, on retrouve plusieurs oratoire soit en pierre soit en bois. On retrouve ici des formes rondes qui renvoient à des tours rondes, où ils se réfugiaient lors des raids vikings. Et des cellules monastiques.

Ecrin de l'évangile de Saint Molaire : Les livres étaient considérés comme des reliques, c'est donc pas un simple objet. C'était non pas le livre des évangiles mais l'évangile elle même. Sacré car contient la virtus divine et dépositaire du Copiste qui était également un Saint qui l'avait amené lors de ces différentes missions. Témoignages laissent penser que chaque lettre et même la peau, semble participer à la sacralité du texte => tout est sacré. Ils étaient conservé dans des étuis : des cumtaque, en métal somptueusement ouvragé. Le cumtaque de Saint Colomban était embarqué à chaque bataille.

On attribuait à ces manuscrits des qualités magiques, qui les préservaient du temps, il était imputrescible, résistant à l'eau, écrits et lu miraculeusement et même protecteur des démons. Objets véritablement talismaniques. Ces croyances sont à l'origine des déprédations, on grattait les feuilles du manuscrits irlandais pour les mélanger à de l'eau pour ensuite les boire. On retrouve une légende associée à Lindisfarne (page d'écriture) : située en Northumbrie, lorsque les vikings arrivent les moines descendent vers le Sud avec l'évangéliaire. Texte du 10 eme siècle : après 3 jours dans la mer on le récupère intacte. Il jouit d'une aura particulière, ainsi que le scribe qui l'avait copiée, il était très respecté. On sait que la copie d'un évangéliaire n'était pas indigne d'un personnage important.

Livre de Durrow , fin 7ème siècle

L’initial est faite de 2 lettres, un I et un N qui sont superposés. Le décor est tout à fait caractéristique des manuscrits irlandais. Le plus souvent, il prime sur la lisibilité. Chez les irlandais, le livre était considéré comme quelque chose doté de la virtus du scribe qui l’avait écrit, du personnage saint, du contenu lui-même. C’est pourquoi un tel livre était considéré comme un bien des plus précieux, presque sacré. Cette qualité surnaturelle du livre l’apparentait à une relique. Il y a d’ailleurs toute une série de légendes confirmant cette idée. On dit que le livre ne contenait pas l’évangile mais qu’il était l’évangile ! Les livres étaient conservés dans des Cumdach, c’est-à-dire des étuis en métal dont le décor leur donnait de véritables reliquaires. Il n’est donc pas étonnant

qu’on emmena ces Cumdach lors de grandes bataille pour s’assurer la victoire. On croyait aussi que, grâce à leur caractère sacré, les livres étaient imputrescibles et indestructibles. Il y avait des livres protecteurs de démons qui, disait-on, avait de véritables pouvoirs. Ainsi, on en

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vint à conférer au livre un caractère talismanique. Ces croyances furent la cause de nombreuses pertes. On pensait que les couleurs utilisées, les pigments, avaient des vertues thérapeutiques. C’est pourquoi on grattait parfois les pages pour récupérer ces pigments pour en faire des mixtures en les mélangeant à de l’eau. Bède le Vénérable nous rapporte notamment que ces mélanges étaient réputés soigner des morsures de serpent.

Livre de Lindisfarn , avant 721

Page tapis : Lindisfarn est une île située face à la Northumbrie. Cette région fut rapidement colonisée par les irlandais qui y fondèrent des monastères. Dès le début du 8ème siècle, les vikings entamèrent leurs premiers raids et mirent à sac le monastère de Lindisfarn. Les moines de Lindisfarn fuyèrent jusqu’à Durnham et emportèrent avec eux les plus précieuses reliques, notamment le Livre de Lindisfarn. On raconte qu’à cette occasion, le livre tomba dans la mer et fut retrouvé intact trois jours plus tard. On voit combien les livres étaient considérés comme des objets tout à fait particuliers et magiques. Les scribes et enlumineurs faisaient d’ailleurs l’objet d’un très grand

respect. Certains sont même devenus saints puisque leurs doigts avaient tracé les textes sacrés.

Manuscrits de Trève : réalisé à Echternach au début du VIII eme siècle, on peut retrouver le nom du scribe, ici Thomas inscrit de part et d'autre d'un évangéliste. Sur une autre page on retrouve « Thomas scrabsit ». Sur cette image on retrouve les inscriptions de Matthieu, Marc, Luc et Jean. C'est une synthèse des quatre. L'homme est égal à Mathieu. On retrouve les pattes du lion, , du taureau et tête de l'aigle. Le scribe a été donc plus influencée par Mathieu que par les autres, car ils sont accroché à son corps. Peut-être pour un systéme ancien, Amossios D'Alexandrie, qui combine le texte intégrale de Saint Mathieu avec les parties qui concorde à son texte des autres.

On retrouve parfois à la fin du manuscrit la date et le lieu de conception, ainsi que le nom. On peut retrouver des colomphons trompeurs :

Evangile de Mulling, IX, Dublin : paléographie, et décors qui renvoit au IX eme siècle, on lit que c'est Mulling qui aurait copié ce manuscrit, or il est mort en 690. Le mensonge est du à une volonté de prestige pour la conception du monastère dédié au Saint.

Le travail du scribe est très valorisé et pouvait mené à la sainteté. Tultan était guidé par l'esprit et ses os sont devenu des reliques qui pouvaient menée à la guérison. Le livre de Durrow a demandé un an de travail à 6j/7 et celui de Lindisfarne le double. Les moines ne pouvaient pas utiliser la lumière artificielle. On retrouve souvent les plaintes des scribes dans les colomphans (inscription à la fin du livre). Cependant, la qualité de l'écriture vient d'un plaisir d'écrire. Forme d'ascèse et de ruminatio, on intègre ce que l'on copie.

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Lindisfarne : les quatre pages des Evangélistes, sont différents de type byzantin, grec, d'italie du Sud. On connaît cependant le prototype du manuscrit de Lindisfarne. Le modèle et le prototype serait le codex Grandior manuscrit du VI, réalisé par Cassiodore, ramené par un Abbé lors d'une voyage à Rome, et que son successeur fit copié à plusieurs reprises. Que l'abbé aurait ramener de Rome et dont le successeur aurait fait

plusieurs copies. On conserve ces copies et on en connaît une sous le nom de codex Amiatibus.

Livre de Kells, fin VIII, peint en partie à Iona et à Kells. La vierge est ici représenté avec l'enfant sur les genoux. Le mariage est très important dans la culture irlandaise et on a proposé une légende qui remonte vers 700, et la vierge est vu comme le salut. On sent une tendresse. Les seins de la vierge sont très pendants ce qui met en évidence le côté maternel. Elle porte un nimbe et pas l'enfant. Entouré par quatre Anges et trois, au moins, portent des flabellium (chasse-mouche : objet liturgique, avant de monter à l'autel, comme l'évêque se préparer de façon particulière, on ventiler les autels pour en faire déguerpir les mouches qui y seraient, on en conserve de l'époque carolingienne).

Autre page : dernière tentation du Christ. La troisième tentation, le christ refuse de se jeter du haut du temple afin de mettre en défi sa foi. Ici le Christ émerge du temple, il tient un volumen dans la main, l'autre vers le diable. Echo à un poeme de Prudence, où il compare le Christ à la pierre angulaire. Image avec un côté énigmatique, tout est à décrypter. Qu'on peut comprendre avec le côté énigmatique que les irlandais et anglo-saxons aimaient, ils aimaient la charade. On trouve des recueils d'énigme.

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Miniature ibérique, et arabe :

I. Histoire :

L’Espagne a été romanisée (la péninsule Espagne et Portugal), arrivée ensuite de barbares, suivit d'une seconde vague d'envahisseurs : les Wisigoth qui vont chasser les précédents et s'installer. Ils vont même traverser Gibraltar et s'intaller dans le Magreb. Ils vont ensuite s'entendre avec Onorius et recevoir des terres. A la chute de l'empire Romain (476), ils vont se substituer aux empereurs. Les barbares vont ensuite se convertir à l'orthodoxie. Ils vont aussi unifier les codes Wisigoths.

La période la plus féconde s'étend de 554 à 711. 554, date importante car Toleb devient la capital du royaume et 711 c'est l'arrivée des arabes qui met fin au royaume Wisigothique.

Culture originale qui fait la synthèse des traditions barbares et romaines, mais différent des Francs. L'art wisigothique est essentiellement de l'orfèvre. Il faut savoir que la sédentarisation arrive tard chez les wisigothique c'est pourquoi l'orfèvrerie est aussi importante chez eux. Très proche des fibules ostrogoth et franques. Une particularité : les couronnes votives, qui ne sont pas destinées à être portées mais attachée à l'autel. C'était réalisé par le roi pour demander la protection de dieu. La plupart ont été trouvée dans le trésor de Guérazard. Ici, couronne du roi Rexessuat, dans la deuxième moitié du VIIème siècle. On les retrouvera dans l'illustration des manuscrits. La particularité sont ces pendillia. Art situé à mi-chemin entre l'art byzantin et barbare.

Le début de la sédentarisation voit l'apparition des construction en pierre. Aucun édifice religieux avant l'extrême fin du VI jusqu'à l'arrivée des arabes, le royaume wisigothique s'est couvert d'églises. Très originale, car elle annonce déjà les église de romane : ex :

San Pedro de la Nave, (VII), près de Zavora, de petite taille. On ne sait pas si seul on subsister les petites églises. Les murs sont bien appareillés. Le plan révèle un fort cloisonnement intérieur, car elles sont couvertes de voûte en berceau (précoce), pour le contrebutement des poussées ont utilise ce cloisonnement. Voutement partiel, la nef est en charpente et l'abside est voûtée. Les chapiteaux comportent des scènes figurées (premier dans le monde occidental), les plus célèbre étant le sacrifice d'Isaac et... Scène qui sont accompagnées d'inscriptions qui annonce l'art

roman. Au niveau du tailloir, on retrouve la tradition antique. Autre église : Appareil très régulier, et on retrouve un décors extérieur qui encercle

l'église. Il faudra attendre l'époque romane pour attendre cela. Une autre grande caractéristique : la présence d'arcs outrepassés (en fer à cheval), qui

sont connu depuis l'époque romaine dans la péninsule. C'est une caractéristique hispano-romaine. Diffusés par les arabes mais seulement légèrement. Toute cette culture va être arrêtée par l'arrivée des arabes (711) et la capitale sera Cordoue. Seul une partie des Pyrénées dont la capitale est Oviedo n'est pas occupée et résiste encore et toujours à l'envahisseur arabe, un royaume des Asturies s'est formé et résiste. Le roi des Asturies poursuit la logique Wisigothique. Dans la seconde moitéi du VIII vit un moine Béatus (l'heureux) de Liebana qui

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joue un rôle important, il fut une conscience et guide de la monarchie asturienne et aussi il est l'auteur d'un découpage de l'apocalypse et de commentaire. Il a fais des storiae (histoire) à laquelle il a fait un commentateur. Il n'a presque rien commenté lui même, il a enchaîné les commentaires d'auteurs précédents.

Commentaires qui ont un succès fou, on copie l'apocalypse et il l'illustre.

Page illustrée la plus ancienne conservée : Béatus de Syllos, page peinte, nous somme au milieu IXeme siècle.

[Les âmes sur l'autel] : « Je vis sur l'autel... » il évoque les martyres, ils sont représentés par de têtes coupées et des oiseaux qui évoquent leur âme. Une tête plus grande est entouré d'un nimbe crucifère, c'est le Christ. Nous voyons un autel vu en coupe et en dessous un second autel. Conforme au commentaire de Béatus. Ce qui est intéressant ce sont les couronnes votives, associés à l'autel des martyres.

Eglise de Narranco : à l'origine c'était le palais royal, rapidement transformé en église. L'architecture est peut-être du a des maître lombards.

Intérieur de l'église Santa Christina d'Hellena : intérieur d'une église qui présente les mêmes caractéristiques, en partie voûtée et en partie charpentée. Très cloisonnée en partie à cause d'une iconostase, qui compartimente encore.

Oviedo, San Slantulliano: décors réalisé par des ouvriers carolingien. Au IX eme siècle il y a des échanges très importants entre les carolingiens et les wisigoths. On a ici le souvenir des travaux des peintres mérovingiens.

Très rapidement après l'arrivée des arabes, le noyau résistant se met en place et une série de batailles se met en place : la Reconquista . Parfois, victoire des chrétiens. En 910, le petit royaume des Asturies englobe les terres de la région de Léon (avec Leon comme capital) sous le règne d'Alphonse III. C'est le début d'une période artistique où on retrouve des motifs arabes, dans les territoires à proximité. => Art Mosarabe (art en territoire chrétien par des artistes formés au contact de la culture arabe (ou influencée par elle) ). Cela se produit de la fin du IXeme siècle jusqu'au Xieme siècle où l'art roman aura tout à fait remplacé l'art mosarabe.

On retrouve deux catégorie d'églises, une avec des grands édifice sur plan axiale sur plan charpenté comme :

San Miguel d'Escalada : dans le royaume de Leon, consacrée en 913 par des moines en provenance de Cordoue, sur plan axial, charpentée. Caractéristiques assez étonante : choeur flanqué de deux chapelles (voûtées) orientées en forme d'arc très outrepassés car les arabes sont passés par là, forme qui a été accentuée par les arabes. On remarque les cloisonnements et l'iconostases qui compartimente l'édifice (toujours la présence d'arcs outrepassés), cette fragmentation est typique de la tradition wisigothique.

On retrouve une colonnade, on entre par le côté ce qui rappel que dans les mosquées on a pas de façade principale.

L'autre catégorie d'église : églises exiguës, voûtée en tout ou en partie et dont les volumes suggèrent un espace labyrinthique en forme de grotte.

San Bogdellio de Bergiana: fin du Xeme siècle. Salle presque carrée, presque un oratoire, voûtée dont les arc axiaux et diagonaux jaillissent en haut du pilier central, comme

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les feuilles d'un palmier. Au fond de la salle on retrouve une tribune qui repose sur une nouvelle chaussée qui rappelle les grandes mosquées (à échelle réduite). La tradition veut qu'un ermite ait habité dans la mini salle au dessus du pilier. Eglise construite à proximité d'une source et d'une grotte et on a mit en évidence un souterrain qui relie à la source. Manifestement elle a du accueillir l'un ou l'autre ermite. Un anachorète se serait fait emmurer vivant. Espace discontinu, cloisonné et jeu de lumière par des fenêtres à hauteur différentes et de dimensions variées. Au XII eme siècle on a repeint ces murs.

II. Miniatures :

Grande Scriptoria mosarabe : Syllos, Leon, ...On parle de style leonnais dont la fondation marque une révolution culturelle. Il s'agit

en générale de in-folio et parfois deux pages forment une seule peinture.

La première bible de Leon : 920, page liminaire de l'évangile de Saint Luc, traitement particulier, avec son symbole. Il forme une sorte d'aigle avec un visage vu de face et de profil. Et on a l'impression que de son cou surgit un taureau. Allusion peut-être à une tradition qui montre les évangéliste avec une tête animale et un corps humain. Doigts extrêmement allongés ainsi que les pieds. Ce qui domine est la couleur (qui est contrastée), on refuse la plasticité du modelé, on a des longs traits colorés, on peut y voir une influence arabe. Dans le cercle on note des lettres qui mentionne le copiste. « Prie le scribe,... »

deuxième bible de Leon : dernière page d'un manuscrit, très souvent ils s'ouvrent sur un alpha et se ferment pas un oméga. Ici, On a la représentation des quatre copistes et ils tiennent un verre, ils sont arrivés à la fin et boivent un coup. On retrouve le nom des scribes, les dates de réalisations, et les lieux de réalisation (c'était une habitude arabe). La présence des palmettes fendue et la silhouette de l'arbre (souvent représenté dans le paradis d'Allah) dénote une influence de Cordoue.

Autre page et autre manuscrit : scriptorium de Sammara, ils se sont représenté dans leur monastère.

Autre page : oméga, influence carolingienne. Dans les pages d'écriture et les entrelacs sont de types celtiques.

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Double page d'un béatus : le dragon menace la femme, fond de bande de couleur. Autre page : on retrouve les bandes de couleurs et les arcs outrepassés. Absence de

jeux de lumière et de perspective.

Autre colophon

Celui-ci est d’influence carolingienne. Les rois de Leon avaient en effet de bons contacts avec les souverains carolingiens au 9ème et 10ème siècle. Ce décor de type insulaire renvoie aux décors carolingiens même s’il fut ici un peu adapté au goût mosarabe. Nous voyons donc qu’il n’y avait pas que des influences du Kalifa de Cordoue.

Beatus de Tabara

On peut y voir la représentation de la tour du monastère de Tabara. Ainsi que des moines copistes au travail dans un atelier. L’image est comme une sorte de coupe du bâtiment. Les copistes ont même inscrit leur nom. On peut voir que l’édifice représenté comporte des arcs outrepassés. L’édifice est coloré comme un échiquier.Comment expliquer le succès que connurent les commentaires de Beatus concernant l’Apocalypse ? En réalité, le contenu apocalyptique était à l’origine un message d’espoir destiné à soutenir les chrétiens persécutés des premiers temps de la chrétienté. Ce message fut alors réactualisé avec les occupants arabes. Bien que les arabes n’aient jamais vraiment persécutés les chrétiens, ces derniers devaient néanmoins payer une taxe pour pouvoir pratiquer leur culte. Ainsi, ce texte venait à point. Cela explique pourquoi les symboles du mal y sont souvent représentés par des motifs arabes.

Beatus de Gérone, 975

Les deux témoins : les grandes caractéristiques de cet art de la miniature ibérique sont ici visibles.

• Prépondérance des couleurs.• Fond découpé en 4 bandes de couleurs (bleu, jaune, rouge,

blanc) créant une spatialité unique et désincarnée. Celles-ci sont surtout fréquentes aux 10ème et 11ème siècles.

• Scène dans le temps et hors du temps.• Absence de source lumineuse, d’ombre et de perspective.• Dépersonnalisation des êtres et élongation des corps.• Utilisation cubiste de l’architecture.• Déformations expressives (pieds et mains, yeux énormes).• Art bidimensionnel et linéaire projetant les figures hors du

temps même s’il y a quand même une petite référence au temps à travers l’architecture avec les arcs outrepassés et l’évocation de l’occupation arabe.

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Béatus de Saint Sever, Casgonne, 1070 : seul béatus réalisé hors de l'Espagne. On connaît tout : commanditaire, auteur car les noms sont conservés dedans. On retrouve les influences arabes et les caractéristiques du roman. Ce monastère était sur un chemin de St Jacque de Compostelle, ce qui explique les influences. On retrouve l'aigle volant, et l'ange à la trompette.

Autre page : commentateurs où Béatus a puisé. On retrouve Jean, puis les autres sont accompagnés de leurs noms. On ne retrouve plus les bandes de couleurs, les personnages interagissent entre eux. On a plus cet hiératisme typique de mosarabe, très roman. Les vêtement sont frappés de petits motifs qu'on imagine même pas dans l'art mosarabe.

Miniatures Carolingiennes :

Impulsion donné par Charlemagne qui confère à la miniature un épanouissement ainsi que son fils Charles le Chauve.

Entre 769 et 800, trois édit montrent sa volonté de favoriser les arts. Il n'a pas uniquement fixé des objectifs mais a montré des exemples : il s'est intéresser au droit, à l 'histoire, la grammaire, la poésie,... Il s'est également beaucoup intéresser à l'astronomie (bilingue latin et comprend le grec). Comme on peut le voir sur une copie d'Aix-la-Chapelle.

La propre bibliothèque de Charlemagne était la plus complète de l'époque, et il fait venir des manuscrits de Rome et du Mont Classin et demande aux érudits de corriger le latin qui y serait fautif. On retrouve accompagnant ces manuscrits des labels de qualités (correct, bien fait,...), autel calibro. Grand nombre de copistes et Alcoin parle à leur propos de turba scriptorum : foule de scribes. Le livre est le moyen de propager l'idéologie impériale. Avec son règne apparaît aussi la minuscule caroline. On retrouve des exempla, des manuscrits destinés à être copié dans tout l'empire. A ses côté on retrouve des érudits : Alcoin, Théodulfe d'Orléans, Engilbert (gendre de Charlemagne), dans un premier temps et sous Louis le pieu et Charles le Chauve on en retrouve d'autre, qui sont plutôt des religieux : Ebbon, par exemple, Droggon (évêque de Metz), Hildouin de St Denis, Vien (abbé laïc de St Martin de Cour et de Marouquier).

Jusqu'à la mort de Charlemagne on fait les copies dans les ateliers palatins, après sa mort, les centres de copies émigrent vers l'Ouest, en Germanie et l'ouest de la France et la copie se fait dans les scriptoria monastiques. Saint-Gall : plan idéal, en b on retrouve l'emplacement du Scriptorium (c. 820), symétrique à la sacristie (en C). Toute la chaîne de production est fait sur place, les troupeaux appartiennent aux monastères, on fait la reliure, on copie, on les traites,...

Charlemagne n'impose pas un style particulier, il n'y a aucune contrainte c'est pourquoi on a pas de style carolingien, il n'y a que le style du scribe. Les illustrations en pleine page sont redevable de l'art méditerranéen et les pages écrites avec initiales de l'art insulaire.

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Livre de Pélicoptes ou Evangilaire de Godescale : commandé par Charlemagne et Ille De Garde au moine Godescale qui le termine en 785, c'est le plus ancien manuscrit. Manuscrit commandé pour le baptême de leur fils à St Jean de Latran. Le livre s'ouvre sur un poème dédicatoire où on souligne la splendeur du manuscrit et la splendeur de la vie éternelle. On trouve ce même genre d'affirmation chez Dagdulff qui concevait en or les mots qui promettent le royaume.

Retour vers l'art figuratif, le christ domine sur la page de manière très ornemental. On a une page qui reflète un modèle figuratif méditerranéen. Traité de manière linéaire et un fond très ornemental. La figure est inspiré, sans doute, d'un manuscrit byzantin (Italie du Sud ? Peut-être un manuscrit ramené par Charlemagne).

La page d'écriture : le monogramme initial est une influence irlando-northombrienne, et l'écriture est en capital romaine.

Double pages des évangiles Noël : rappel l'influence des miniatures en décors pleine page et écrite. Illustrée par une fontaine de vie à laquelle vient s'abreuver les deux oiseaux et les cerfs (influence paléochrétienne), soucis du rendu réaliste (oiseaux qu'on reconnaît de suite), synthèse curieuse de l'iconographie paléochrétienne. Aucun rendu de la profondeur, tout est dans le plan. Les deux pages sont liés, l'incipit et sur la page illustrée et des séries de détails ornementaux qui sont

similaire aux deux pages. La fontaine de vie est lié à la naissance du Christ, ce qui explique le côté paradisiaque de la décoration. On retrouve par la fontaine, l'eau baptismale ce qui rappel

donc le baptême. Evangéliaire de St Médar de Soisson: c. , on retrouve

une scène apocalyptique, avec les veillards. Première scène de l'apocalypse. On a des figures qui sont associés à deux visions : les quatre animaux de l'apocalypse et les tétramorphes et on retrouve des S (Sanctus), et le livre qu'il tienne (tétramorphe). On retrouve des inscriptions qui rappellent la première vision et on retrouve aussi des poisson qui rappelle l'eau de crystal qui sort du trône de l'éternel. On retrouve une scène comme pour le théâtre antique. On retrouve une architecture assez curieuse, inspiré sans doute par une frosquenae antique.

Après la mort en 814 de Charlemagne, se développe les scriptoria monastiques et cathédraux.

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Ecole de Reims :

Veille cité épiscopal de Reims et Metz les plus actives dans la production de miniature. Evangile d'Ebbon : archevêque de Reims. Peinture toute vibrante, au trait expressif nerveux, très vif, qu'on retrouve dans l'orfèvrerie. Elle a subit l'influence byzantine, plus que d'autres. Très éclairée, sensation de mouvement dans toute la composition. Présence discrète de l'évangéliste. On voit un petit taureau (Saint Luc).

Psautier d'Utrecht : réalisé entre 816 et 835, réalisé à la plume avec de l'encre brune. L'archétype est plus ancien, IV – V eme siècle. La disposition des illustration rappelle les volumens ; on retrouve la colonne comme manière de représentation. On a un certain nombre de dessins qui mettent en image des mots ou expressions. On a souvent, une transposition graphique littérale : exemple :

− Psaume 12 v7 : « les paroles de Jahvé sont des paroles pures, de l'argent épuré au creuset » en illustration on voit David qui désigne une forge

− Psaume 12 v 9 : « tout autour circule les méchants » en illustration : une série d'homme, les méchants tournent autour de l'objet.

Il fut réalisé dans le scriptorium d’Auvillé, à l’encre brune. Il fut par la suite copié en couleur. C’est une copie fidèle d’un original qui remonte au 4ème et 5ème siècle. L’archétype devait être un rotulus car la copie présente trois colonnes encadrées de dessins comme c’est le cas dans les rotulus. Nous avons ainsi conservé la composition de l’archétype. Onn retrouve ici la mode du graphisme, des traits nerveux et frénétiques. Tout est vif et dynamique. C’est un manuscrit très important qui fit couler beaucoup d’encre par rapport à son prototype. Ce manuscrit est un cas à part dans le rapport entre le texte et les images. Les mots sont vraiment mis en image. Nous avons affaire à une transposition graphique littérale des mots.Par exemple, les paroles de Yahvé sont des paroles libres, des paroles d’argent épurées en creuset. L’image représente exactement cela. Les hommes tournant tout autour des objets circulaires. Nous verrons plus tard dans les copies.

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L'école de Metz : Cité épiscopale, avec une cathédrale.

Évangéliaire Drogon : sacramentaire de Droggon, connu pour ses lettre historiée. Ici, on a le « T igitur », qui comprend une série de vocation en rapport avec le sacrifice eucharistique. On commence au centre Melchisédec qui sacrifice sous un autel, avec la main de dieu, on retrouve Abel avec l'agneau, et Abraham qui tient l'agneau qui a sauvé son fils. Et on retrouve des boeufs, symbole du sacrifice. On ne retrouve aucune influence insulaire. Autre page : le mot qui commence la messe de Pâques :

« Deus », on retrouve ce même décors d'acanthe dans lequel s'intègre une scène. Qui dit Pâques dit résurrection, on voit les trois maries qui arrivent devant le tombeau vide. On voit dans le « D », une marie madeleine qui le confond avec le Jardinier.

Évoqué deux fois dans la courbe de la panse.

Evangiélaire de Tour Angel : centre de copie actif, dans deux abbayes, St Martin de Tour et l'abbaye voisine de Marmoutier (rive nord de la Loire), fondé par St Martin. Commandé par le compte Vizien dans les année 840. On voit ici, l'abbé qui bénit les moines qui accueillent sa bénédiction en se courbant. Les quatre médaillons sont les vertus cardinales : la tempérance, la force,... Certains nombre d'historien d'art on mit le médaillon central en lien avec un cristal de Roche, qu'on taillé à l'époque mérovingienne et qui avaient un grand succès.

Bible : depuis l'arrivée d'Alcoin, la bible sera copiée à St Martin de Tours de 796 à 804. Qui deviendra une spécialité de Tours. Il fait venir de York (sa ville d'origine) pour transplanter les fleurs de la grande Bretagne aux jardins de tourelles. A son époque, les bibles sont pas ou rarement illustrées. On suit le même principe :

Bible de Bouquier grand val : l'apogée de ce centre de copie se situe entre 830-850. C’est la première grande bible. Les récits s’y succèdent un peu comme dans une BD. Il y a une évocation apocalyptique avec les symboles des évangélistes entourant un autel. En-dessous, il y a une évocation de la grande vision apocalyptique avec les tétramorphes.

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Bible de Vizien : connu sous le nom de première bible de Charles le Chauve. La bible de Vizien a de nombreuses miniatures ajoutée. On retrouve de nouveau une scène qui rappel les cristaux de roches taillés. Il s'agit du frontispice du livre des psaumes avec David qui joue d'un instrument à corde, entouré de militaires et de musiciens. Page de la vie de Saint

Jérome : premier saint à avoir traduit la bible en latin, la vulgat. On évoque ici sa vie, on le voit qui quitte Jérusalem pour Rome, puis en train de dicter sa traduction, de la diffuser. Toujours le principe de registre successif pour raconter l'histoire.

Evangile de Lothaire : c. 850 , l'évolution du modelé est ici frappant. Dernière manuscrit imortant réalisé à Tours, car en 853, l'abbaye a été pillée par les barbares. Toujours considérée comme un modèle dans les copies de Bible.

Ecole franco-saxonne : Scriptoria du nord de la France et s'est spécialisée dans un décors uniquement ornemental. Monastères : St Bertin près de St Omer, St Amand, St Vaast (décors plus diversifiés), ils ont du fuir à cause des Normands. Nourrit par l'influence Insulaire :Deuxième bible de Charles le Chauve : v. 870 : capitale antique. Monogramme et cadre très insulaire.

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D'autres manuscrits sont d'origine indéterminés :

Bible de St Paul hors mur : on ne connaît pas le lieu de sa production, Frontispice du doteronom. On a encore des églises importantes. Bible la plus importante, elle contient les illustrations en pleine page. Sans doute un archétype d'un manuscrits romain du VI, mais aussi du manuscrit de Tour Angel. Offerte au pape par Charles le Chauve en 875. Témoigne d'une grande influence antique. Le copiste se nomme Aubert, et salue les écrits antiques.

Influence byzantine qui s'explique par la crise iconoclastes qui ont vu les artistes grecques arriver dans nos régions. On peut explique la somptuosité des manuscrits carolingiens par la copie du style de Byzance, il se veut l'égal du Basileus byzantin.

Miniatures ottonienne : (1er 1/2 X – 1/2 XI) : 936 à la mort d'Henri II (1024). pas de miniatures jusque 970 et

l'art ottonien se prolonge jusque 1200 en région germanique. Les miniatures de cette époque est très productives grâce au mécénat des empereurs/princiers : Otton I et II et Henri III ainsi que des grands empereurs : le plus célèbre et l'archevêque Egbert de Trèves (dernier tiers du dixième) et l'autre Bernarwd d'Hildesheim (993-1022). Proximité de Byzance : Otton II a épousé Téophano (byzantine), qui vient en occident

avec une cour byzantine qui va se prolonger, ce qui se retrouve dans la miniature surtout.

Les centres/scriptoria : Hildesheim (basse Saxe), Reichenau (île dans le lac de Constance : frontière germano-suisse qui connait un renouveau artistique à cette période), l'un de ces scriptoria à produit le codex Egberti (980). Un des premiers, l'un des plus anciens conservé. Manuscrit produit pour Egbert. On le retrouve nommé dans la première page. On retrouve une perspective hiérarchique par rapport aux personnages secondaires : Heraldus et Hiéribertus, qui sont les moines de Reichenaud et qui présentent le manuscrits qui sont qualifiés d'itinérants, ils ont fait le voyage de Reichenaud

à Trèves pour faire la présentation du livre à l'archevêque. Manuscrit charnière par rapport aux autres. C'est ici un manuscrit grand luxe : lettre d'or,... assez archaïque avec des ornemants et des animaux fantastique. Cependant, on retrouve une très grande lisibilité et une grande gamme chromatique utilisé.

Page : l'adoration des rois mages : importance de l'écrit, chaque personnage est nommé. Et on

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retrouve une troisième dimensions (architecture en oblique), même caractéristique que dans la fresque, rappelle Oberzelle.

Page : le christ au tombeau par Nicodème. Le Christ est enterré selon la tradition juive. Lisibilité et tons raffinés. ces images vont à l’essentiel ce qui est une caractéristique de l’art ottonien. Une autre caractéristique de l’art ottonien et qui est ici visible est le grand équilibre entre les lignes et les couleurs.

Page ; la guérison : on retrouve le pan de l'immortalité.

La pentecôte : l'art médiéval est friand de symétrie, mais jamais rigoureuse, toujours un peu de fantaisie. Toujours les mêmes caractéristiques. On retrouve la clarté entre les lignes et les couleurs.

L'évangéliaire d'Otton III : réalisé un peu avant sa mort (1003). Page de St. Luc : reconnaissable par le symbole du boeuf. Air alluciné du prophéte. Elle a servi a définir la période ottonienne comme expressionniste et transcendante. On est en présence d'un art halluciné et hallucinant. On voit Luc comme prophète de l'ancienne alliance et de la nouvelle.

Luc a sur les genoux les volumes du pentateuque (héritier de l'ancienne tradition) et on retrouve une série de personnage couronné qui les identifie (Sophonie et Abacuc : prophètes). Iconographie curieuse : on retrouve St. Luc dans une mandorle (cf. Otton III), dont la pointe repose sur pdt dont s'écoule de l'eau à laquelle viennent boire deux brebis, symbole de la fontaine de vie qui se superpose au paradis terrestre.

On retrouve un arc avec des motifs ornementaux dans les écoinçons : avec des canard, des entrelacs,... Absorbé dans une intense contemplation intérieure qui traduit avec force l'inspiration divine.

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L'apocalypse de Bamberg : contemporain de l’évangéliaire d'otton III, page frontispice. On a l'empereur a qui viennent les provinces qui rendent hommages à l'empereur. Pendant longtemps on a crut que c'était le portrait d'Henri II, car à la mort de son père il l'a offert à Bamberg, mais il s'agirait d'Otton III (son papa).

La première grande vision de Jean : l'éternel entouré de 7 candélabres avec sept étoiles et l'épée dans la bouche.

Ange à la meule dans la mer : formes expressives, avec la main énorme qui tient la meule, la mer est représenté. On a côté très calme or c'est l'apocalypse, assez étonnant comme ambiance, avec un fond en bande chromatique.

L'école de la Moselle :

Echternacht et Trêve surtout.Registrum Gregorii : Commandé par Egbert et réalisé à Trêves

et conservé dans la cathédrale dont il ne reste que deux ou trois feuillés réalisés vers 984.

Deuxième feuillet : épisode de Saint Grégoire (Pape) inspiré par la Colombe qui lui dicte ce qu'il doit écrire et on voit son scribe qui écrit ce qu'il dicte qui regarde par un petit trou avec sa tablette de cire et son stylet (utilisé pour les brouillons, ce qui convient ici). Inclut une troisième dimension « maladroite », on parle de style mixte.

Reliure primitive : reliure qui a été séparée du manuscrit et offerte à l'abbaye d'Echternacht où ella protégé le codex aoreus

Codex aoreus : abbaye St Louis le Bourte (Luxembourg). Orné d'or et écrit en or. On est vers 1030. Évangéliaire. Ici, la guérison des lépreux et un autre passage. Très grande lisibilité.

Double page : page tapis, comme dans l'art insulaire, très souvent reproduit entre chaque évangile (4 en tout), soit en page double ou simple. Très proche des soieries byzantines, très souvent ornées de chasses royales (l'empereur qui tue des antilopes) soit avec des figures monstrueuses et animales (griffons, oiseaux (canards portant une sorte de foulard) et lions).

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Miniatures Anglaises (Fin X-XIeme) :

Exception du monde occidental. Événement marquant du haut Moyen-Âge :

− IX : Invasions scandinaves, arrivées des Vikings (Norvégiens et Danois) dès l'extrême fin du VIII, jusqu'au XI siècle (à partir de 830) avec de grandes destructions. Ils édifient un royaume dans le Nord de l'Angleterre, avec comme capitale York : c'est le Royaume du Damelaw (878), qui comprend la Northumbrie, la Mercie et l'Istanglie. Une région échappe aux invasions, le sud de l'île et qui va se constitué en royaume de Wessex avec sa capitale Winchester. De ce dernier royaume naître le royaume Anglais.

Les grands personnages : le roi Alfred le Grand (871-879), grand mécène pour les arts. Il réanime la culture dans le sud de l'angleterre qui avait été mise à mal. Il a beaucoup de contact avec le continent et va à Rome (contact avec Charles le chauve e.g.). Il fait venir des moines de Corvay (Westphalie) et des moine de l'abbaye de St Bertin près de Saint Omer. Il fait construire des monastère sur le modèle carolingien. Il écrit également des poèmes en vieil anglais et initie la copie de manuscrit et l'utilisation de la minuscule insulaire (suivant la tradition : la majuscule ornée).

− Xème siècle : Son fils Edward l'ancien et son petit-fils Aethelstan 925-930), pendant ses deux règnes, il y a des mariages avec les royaumes du continent. Ce qui explique l'influence continentales : car lors de mariages il y a des cadeaux d'où l'import de manuscrits carolingiens et ottonien et cela renforce les liens. Ce qui provoque l'arrivée de manuscrits carolingiens, ce qui explique le caractère carolingien de la miniature.

On retiendra le nom d'Etenwolf et d'autre personnalité monastiques et politique qui redonnent une impulsion aux monastères, qu'on reconstruit. Tout un mouvement de reconstruction important. Ces fortes personnalités mettent en place des réformes, par l'intermédiaire de Cluny et l'abbaye de Fleury (avec l'abbé Abon qui est également allé en Angleterre).

− 1016 : avènement du roi Knut le Grand (scandinave convertit au catholicisme) qui englobe toute l’Angleterre quasi complète. Il a hérité du Damelot, et a eu l'intelligence d'épouser la veuve du roi de Wessex ce qui fait qu'il a conquit pacifiquement l'Angleterre. Il arrive également à se faire soutenir par le clergé Anglo-saxon.

Il hérite après du Danemark et s'empare de la Norvège. Ce vaste royaume permettra un commerce intensif entre continent et Grand-Bretagne. 1035 : Mort de Knut. On assiste dès 1042 à la restauration de la dynastie Anglo-saxonne sous la personnalité d’Édouard le confesseur.

Architecture saxonne antérieure à l'arrivée des normands, 1066 :

Petites églises, avec une nef assez allongée et assez haute qui se prolonge par un choeur à chevet plat. C'est des églises salles, très cloisonnées, rappellent les églises germaniques. On retrouve des remplois de pierre d'époque romaine. Tour de Ears Barton : alternative aux église modestes. Tour à laquelle est accolée un petit choeur. On a seulement un rez-de-chaussée qui fait office de nef, avec un petit choeur qui est presque carré. La structure rappelle la construction en bois avec un assemblage de chevron visible sur la façade.

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Miniatures :

Winchester et les grandes abbayes proche de al cour du sud de l'angleterre voit se développer un art différent. La miniature et le travail de l'ivoire, ainsi que des broderies. C'est pourquoi on parle d'école de Winchester.

970, Chartres du roi Edgard pour la nouvelle église : on voit qu'il offre, entouré de Sainte Marie et Saint Pierre, saint patron de l'abbaye, la charte. Il donne l'impression de l'offrir au christ dans une mandorle (exemple le plus ancien de Christ dans une mandorle dans l'art anglais, transposition du style carolingien). Dans ce manuscrits on utilise la caroline. On a donc un emprunt triple. Apparition du souverain qui rappelle le rôle important de la personne royale dans la vie du Clergé. On notera l'importance des bordures, on a ici un encadrement de feuilles d'acanthes de couleurs variées. (cf. Drogont, mais en plus dense). On a sans doute une influence carolingienne avec une densification de l'ornemental qui sera caractéristique de l'école de Winchester. On dénote un mouvement perpetuel, goût pour l'ornement et les bordures de fonds. Composition de type carolingiens mais effet de corps beaucoup plus

marqués.

Bénédictionnaire d'Aethonwold : c. 975-980, à Winchester. 20 grandes pages enluminées. On retrouve les encadrements fortement ornés. Cf. Saint Bertin de Saint Omer, qui est typique de l'influence franco-insulaire. On voit sur cette page un encadrement avec quatre quadrilobes aux angles du cadres qu'on retrouve dans le bénédictionnaire avec plus de foisonnement et beaucoup plus décoratifs. Ces ornements éclipse presque la scène qui est représentée (baptême du Christ) qui s'insère carrément dans le cadre, elle apparaît toute resserrée. On a des scènes dans ce livre qui se trouve sur un coffret, de scènes qui se développe en longueur et qui inspire deux scènes. Ces scènes ce déroulent en longueur. On retrouve la personnification du Jourdain, et cette scène a été transférée

dans une page, d'où ce côté resserrée. (Coffret de Brinsuc). Le Jourdain est comparable à Thétys,avec des écrevisse comme barbe.

La colombe tient dans son bec deux ampoules pour marquer la double fonction du Christ qui est à la fois roi et prêtre. L'autre scène inspirée par ce coffret et la nativité.

Le pontifical de l'archevêque Robert : fin Xeme. Winchester. Mêmes caractéristiques du cadre. Scène de la nativité sous une sorte de ciborium (le cadre) traité avec profusion et délicatesse. On retrouve la main divine dans le cadre et les pieds de la vierges qui disparaissent dans le cadre. Lit en oblique, ce qui donne une profondeur. Traitement nerveux des draperies, lien avec l'art Ottonien. Modèle essentiellement carolingien, également Italo-byzantin du VII-VIII. Il y en avait pas mal arrivé lors de la période précédente, cf. Lindisfarne avait copié un manuscrit grecque. On avait donc une profusion de modèle.

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Conclusion : Art très détaché de la tradition locale, car elle faisait peut-être trop pensé à l'art trop germanique des Vikings c'est pourquoi on prend pour modèle autres chose. On a une tendance ornemental très forte. Le caractère décoratif devient prépondérant. Art très dramatique dans les expressions.

Evangéliaire de Grimbald : Page de Saint Jean, cadre décoratif avec des scènes et des personnages. C'est un peu ornemental qu'avant. (le cadre est un principe Carolingien).

Evangéliaire de la comptesse Judith de Flandre : c. 1050 et 1065, aux environs de Winchester. Epouse du compte de Northombrie. On voit Judith au pied de la croix, en piété entre la Vierge et Jean. Tendance de plus en plus appuyée à réduire les éléments à des abstractions narratives. Tout est soumit à ce caractère avant-tout décoratif.

Les psautiers.

Essor tout à fait remarquable à Winchester et en Angleterre de façon générale et ce depuis la fin du Xe siècle. L’explication est l’arriver du psautier d’Utrecht (carolingien) à Canterbury au Xe. Réalisé sur modèle paléochrétien. Uniquement des dessins à la plume à l’encre brune. Une des caractéristiques est que les mots sont vraiment mis en images. Exemple : passage du psaume XII au verset VII. De là arrive une vogue du psautier.On va avoir toute une série de manuscrits carolingiens. La grande différence est que ce n’est plus uniquement de l’encre brune on a aussi des rehauts de couleur bleue. Même quand les copies sont fidèles elles ne le sont pas au point de vue du choix de l’encre. Il faut y voir un gout du décor typique de l’art insulaire. Ca va créer un véritable engouement pour les dessins à la plume. On importe le style expressif et nerveux du psautier d’Utrecht. On ajoute des épisodes de la vie de Jésus pour en faire un nouveau support de médiation.

Psautier de l’abbaye de Ramsey. Un des premiers du genre si pas le premier. Vers 1000. Dessin légèrement rehaussé de couleurs qui viennent renforcer les contours à la manière des ombres sans pour autant casser le côté linéaire. On a préféré peindre les lettres plutôt que les figures. Peut être que le dessin offre plus de liberté au copiste. Très belle page fort célèbre notamment du au contraste émouvant de la vierge qui intériorise son chagrin et Jean qui exprime son désespoir.

Mise en image originale dans le psaume 83. L’impie (l’ennemi d’Israël) est voué à la même instabilité qu’une roue → On voit un impie qui se casse la figure sur une roue. Ce sont ce

genre d’illustrations que l’on ne voyait pas dans le Psautier d’Utrecht.

Psautier Cotton (du nom d’un grand collectionneur du 18 et 19é) qui a légué sa collection à la British Library à Londres. On voit de nouveau un épisode de la vie du Christ qui précède la partie psautier à proprement dit. Ici c’est la scène de la descente aux limbes. La gueule de l’enfer est une invention anglaise (sûrement de l’époque carolingienne).

Psautier Cotton Tiberius C.6. Feuillet très connu aussi. Même milieu (Winchester) et même date que les autres psautiers. On retrouve encore des épisodes de la vie du Christ et de Saint Jean. Encore une fois c’est une particularité anglaise d’avoir rajouté Jésus et Jean aux psaumes. La couleur est en principe destinée à couvrir une surface et non pas à tracer des lignes. Rapport harmonieux entre dessin et titre du texte. Les motifs sont parfois abstraits ils n’ont de rapports ni

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avec les tissus ni avec les corps, ce sont des drapés 100% ornementaux. Certains historiens se demandent si ça ne serait pas une influence des broderies spécifiques de Winchester.

Il n’y a pas que les psautiers qui sont en encre de couleur. Il y a d’autres livres bibliques comme ici un livre d’évangile.

Jusqu’ici on a vu des manuscrits qui s’inscrivent dans des manuscrits d’inspiration traditionnelle, copiés de manuscrits classiques. Voici maintenant deux manuscrits qui ne réfèrent à aucune tradition préalable. L’un comme l’autre sont rédigés en anglo-saxon. Illustration du texte de manière tout à fait spontanée.

Les vers Cadmon, un barde chrétien du VIIe siècle. On voit ici représenté le tout début de la Bible. Un ange verse la lumière d’une sorte de vase (la création de la lumière) ceci ne réfère à rien qui aurait été fait auparavant. Un ange se cache les yeux il représente les ténèbres, l’obscurité. Dieu est assis sur le firmament et un ange lui verse la lumière. Un autre ange tient un voile qui prouve que cette région est dans les ténèbres. C’est toujours de l’encre qui est utilisée.

Deuxième ouvrage original, au XVIe maintenant, Paraphrase d’Aelfric le grammairien à l’aube de l’art roman, on a affaire a un manuscrit écrit en langue vernaculaire en anglo-saxon. On y voit la construction de la tour de Babel. Leur orgueil est puni par la création des langues. Construit en deuxième dimension, pas un art savant du tout car ne réfère à rien. C’est une paraphrase du pentateuque.

Broderie de Bayeux. Faite entre 1077 et 1082. Rappel historique. Mort d’Edouard le confesseur en 1068. Ensuite, un grand seigneur anglo saxon Harold, se fait élire roi. Le duc de Normandie Guillaume n’est pas content de la situation. Il prétend qu’Harold a renoncé au trône anglais par serment. Guillaume entreprend la conquête de l’Angleterre. La tapisserie raconte tout cela par quelqu’un qui appartenait au camp des Normands. Harold est battu et tué à la bataille des Hastings. Guillaume le conquérant est sacré roi d’Angleterre. Il

s’agit du rattachement de l’Angleterre au continent. On peut la voir dans une annexe de la Cathédrale de Bayeux. Après la conquête on retrouvera des petites églises de types normands en Angleterre. Avec des petites églises romanes. Au fur et a mesure qu’on avance dans le temps on va construire des églises de plus en plus importantes. Les galeries et murs percés au niveau des fenêtres hautes sont des caractéristiques de l’architecture normande continentale. Ainsi que le motif en dents de scie sur les arcs. On voit des façades harmoniques et des tours de croisée comme dans l’art normand.

Art roman. Crucifixion post-conquête. Au niveau de la miniature il n’y a pas autant de changement qu’au niveau de l’architecture. Le changement va être plus progressif et on reste proche du style de Winchester (exemple les acanthes décoratives en forme de cadre). On voit un appauvrissement au niveau du rendu des draperies, elles deviennent un peu stéréotypées.

Miniature romane : 12é

Il est impossible d’en donner une image complète car c’est un des âges d’or de la miniature. On ne peut pas en donner beaucoup de généralités car il va y avoir une spécialisation

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régionale de plus en plus poussée. On a un nombre énorme de manuscrits conservés donc on ne va parler ici que de tendances. L’Angleterre et la France conservent leur position dominante à l’inverse de la Germanie. A partir de 1066 il vaut mieux parler d’art anglo-normands plutôt que d’art anglais. C’est un art qui se pratique de manière identique que ce soit dans le duché de Normandie ou dans le royaume d’Angleterre. L’interdépendance devient très étroite on ne peut plus distinguer d’écoles mais plutôt d’une école Franco-Anglaise de la Manche. Comment l’expliquer ? Les Français sont en Angleterre et les religieux du continent deviennent abbé ou évêque en Angleterre. A partir du XII e on retrouve des scènes du calendrier. Le psautier devient un livre un peu fourre-tout. On ne retrouve pas seulement des psautiers mais également des bibles entières.

Exemple : Bible de Saint Edmond.Page de Moise qui descend du SInai. Jérôme n’a pas bien compris l’hébreu et s’est trompé dans la traduction on le représente donc parfois cornu ! Le verbe couaran (rayonner en hébreu) est dérivé du mot corne. Il a traduit de manière littérale alors qu’en hébreu on dit juste qu’il rayonne.Une des spécialité anglaise au XIIe sont les bestiaires. Les animaux sont représentés comme des allégories du christ. Herade de Lamsberg. C’était une somme des connaissances de l’époque destiné à l’instruction et à la récréation des religieuses du couvent. Représentation de l’Apocalypse. Liber Sci Vias ou Scivias.

Scriptoria d'Italie du Sud :

Rouleaux de parchemins, peint, qu'on appelle exultet (qui se réjouisse) sur lesquels on retrouvait un hymne qu'on chantait lors de la veille Pâque, à la bénédiction du cierge Pascal (pour la résurrection), chanté par un diacre du haut de l'ambon. Les premiers mots : « Exultet frae angelica caelorum » (que réjouissent maintenant les anges du ciel). En vogue entre le XI et le XIII eme siècle. Les peintures ne sont pas dans le même sens que le lignes d'écriture (l'assistance voyait ainsi les images pendant qu'elles étaient chantées). On voit ici le diacre qui déroule le volumen, un encenseur, le cierge pascal et l'abbé. On peut avoir aussi une iconographie de moines allant à la ruche chercher le miel.

En dessous, on retrouve un passage qui évoque la terre, « que la terre se réjouisse ». C'est la maîtresse des animaux et tenant deux arbres. À chaque évocation du texte correspond une image. On retrouve des allégories, des scènes bibliques.

France :

1) Paris :N'était pas le centre de la miniature pour le moment. Au XII

2) Bourgogne :Cluny détruite lors des guerres de Religions.

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Dictionnaire de Cluny : évocation de la Pentecôte. On a cependant conservé une bonne partie de l'ordre de citeaux. La congrégation de

Citeau à été fondé à 1098 par Robert de Molesme. Rapidement elle a donné à quatre monastères filles, Clairvaux (St Bernard comme abbé), La Ferté, Pontigny, Morimont.

1105, manuscrit : Bible d'Etienne Harding, troisième abbé de la nouvelle congrégation. Réalisée à Citeaux, Harding est d'origine anglaise et on s'en rend vite compte, avec le dessin à la plume, où on apprécie les dessins rehaussés de couleur. Il s'agit des psaumes, qui reprend David avec ses musiciens, on a un orgues, une trombe, une viole, et des cloches. Il sont représenté au entre d'une perspective imaginaire.

Un réalisme est présent également pour les soldats armés, avec de l'héraldique (premier témoignage figuré). On retrouve le réalisme élégant, et proche de l'école de Winchester.

Lettrine « R », moralia in Jilob : composé d'un homme affrontant le dragon. On ne se limite pas un ton particulier, on a ici une grande miniature. Un personnage est juché sur les épaules d'un autre. Et par ailleurs on voit les lignes de couleurs différentes. 1111, toujours à Citeaux.

Initiales « O » : on voit un moine à la serpette qui coupe le blé, et la botte de blé figure la queue de la lettre. Toujours à la mode Anglaise. On accorde beaucoup

d'importance aux travaux manuels dans l'ordre cisterciens, on effectue les tâches les plus humbles. A la mode romane, les figure s'adapte au cadre, le moine suite la courbe du Q.

Autre page : toujours le moine qui effectue un travail d'élagage. Et dans l'arbre on retrouve un autre personnage, sûrement un laïc en passe de devenir moine.

Commentaires de Saint Jérome Saints Daniel et Isaïe : premier quart du XIIe siècle. L'image est face à un personnage qui tient un phylactère sur laquelle est écrit : « Un rejeton sortira de la source de Jessée » (Isaïe, « [ ...] un surgeon poussera de ses racines). Jessée est le père de David, il est donc ancêtre de Jésus. Et dès l'art pré-roman on représente l'arbre généalogique de Jésus à partir de Jessée. Le culte mariale était très important, elle a le beau rôle. On voit Jessée d'où surgit de son ventre une sorte d'arbre qui se divise en deux. Le copise à commencé de manière très classique et on a régulièrement des espèces de médaillons. Au dessus, on a la vierge et puis le Christ. Il en a fait une œuvre originale. La figuration de la

Vierge prend une place inhabituel, l'un des deux anges tient une espèce d'architecture, peut-être Citeaux. Au dessus de la vierge Marie, on voit une colombe nimbée. Toujours une prééminence du dessins.

Vitraux du Choeur de Saint Denis : on retrouve les ancêtres du Christ se superposent les uns aux autres et on termine par un Christ en majesté, on devine Jessée dans le bas.

Autre manuscrit: arbre de Jessée succint, on voit Jessée, David, Marie et Jésus. Sur les côté on a d'autres ancêtre et prophètes et également une sibylle.

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Sculpture, porte de Sainte V à Vérone : on a le même principe.

Deuxième « style de Citeaux » :

1125-c.1130. Arrive un art byzantin, avec un nouvel artiste qui a manifestement été formé dans un milieu byzantin avec le fond d'or.

Livre des Macchabées : fond d'or, et autres caractéristiques.

Troisième « style de Citeaux » :

Intégré par St Bernard, avec les tons camaïeux. On a une austérité qui se reflète d'abord en miniature et dans tout l'art. On refuse l'iconographie trop complexe, une couleur subsiste.

Saint Bernard est premier abbé de Clairvaux et s'installe en 1115, il installe très rapidement une grande austérité. Au début il est vraisemblable que vers 1130 il arrive à faire interdir par les statut généraux de l'ordre, les reliures d'orfèvrerie et les fonds d'or. Il instaure l'art « non depictae ». Lettre d'une couleur et non historié. En 1152, il étend sa volonté à toutes les formes de l'art, c'est un choix et non un rejet, l’austérité a pour but de repoussé la distraction que l'art engendre. Cela s'étend à d'autres scriptoria également.

3) Nord de la France :

Le liber Floridus : vers 1120, réalisé à Saint Omer, conservé à Gand. Écrit et peint par un chanoine, qui explique dans la préface comment il faut apprécié son livre : c'est un bouquet (livre fleuri), tous les écrits en sont les fleurs pour susciter l'étonnement et l'admiration, d'où son nom. Il y a de tout, une sorte d’encyclopédie biblique, scientifiques,... faute de compilation d'histoire, de géographie,... Ici, partie apocalyptique. La femme vient de donner naissance à l'enfant qui est menacé par le dragon.

Autre page : Léviathan. On a des définitions qui aident à l'identification et il porte l'antéchrist.

Autre page : arbre du bien et du mal. L'un est plein de déchet l'autre tout fleuris, avec des personnifications des vertus, ... Arbor Bona – Arbor Mala. Le bon est associé à l'église et le mauvais à la synagogue. On a des chapitres sur les connaissances et croyances scientifiques de l'époque.

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Lévitique : « D »Livre des juges : Samson« P » : assenscion du prophète Elie, avec la lettre P. A coté des initiales on retrouve

souvent des piqures qui viennent qu'on a cousu des petits voiles pour protéger la miniature.Livre d'Isaïe, grand prophète qui transmet un message divin, par sa bouche et pour le

transmettre il doit avoir des lèvre purifié, donc ici un ange les purifies (ses lèvres). On a le « V ».

Ézéchiel : apparition des tétramorphes, accompagné d'une roue de feu. Il s'agit d'un E oncial.

Livre d'Osé : on voit le prophète avec sa femme, ancienne prostituée et donc très coquette et ses enfants. On à ici un V.

Bible de Stavelot : par le même copiste, Bedoran de Lobbes, qui s'installe à Stavelot. Il a entrepris cette bible. On a moïse sauvé des eaux.

Bedorant toujours, Flavius Codex : histoire des juifs. On peut suivre un copiste d'un manuscrit à un autre. L'évolution se voit grâce au Colophon. Il se mettait vraiment en scène dans son colophon. Copié et peint par lui. Très grand copiste, meilleur copiste que peintre.

Considérations générale sur le copiste : il faut savoir qu'à partir du XIIe siècle, certaines abbayes font appel à des scribes professionnel. On saint qu'à St Victor à Paris on y a fait appel. Mieux attesté pour la peinture que pour la copie. On fait donc appel à des peintre laïcs. Et on retrouve certains copiste qui se représente, ce qui explique le très haut niveau de réalisation. Il s'agit de moine polyvalent qui font tout. Ce qui explique aussi la rareté de noms d'enlumineurs dans les colophon par rapport aux copistes. Un peintre professionnel été payé et il n'avait donc pas le droit de mettre leurs noms de manières à ce que les lecteurs n'aient pas de penser pieuses en lisant leurs noms.

Manuscrit à Pneufonie : on voit le moine qui a copié durant tout sa vie, et le livre fait plancher la balance dans le bon sens.

Manuscrit du nord de la France : copiste représenté sous le christ et eglesia, dans le cantique des cantiques, il offre le livre et un phylactère qui reprend une inscription qui montre l'importance de leur travail.

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Autre : Parfois on retrouve les femmes, la moine Gouda par exemple. Elle a écrit et peint le livre, Gouda petracris (la pécheresse Gouda). Elle était pleine d'humilité.

Angleterre :

Eadwin, le copiste, autoportrait, il s'est représenté et une longue inscription autour de lui en train de copier : dialogue entre le scribe et son écrit : il est un prince qui est célèbre et son écriture lui dit qu'il sera renommé et que la beauté de son livre lui assure la pérennité des siècles.

XIIIe siècle :

Angleterre :

Qualité qui se poursuit, manuscrit splendide dans l'orbite anglo-normande. Et ce qu'on fait est supérieur à ce qui se fait, dans la première moitié du siècle. Paris dominera à partir de 1250. L'Angleterre produit des choses superbes.

Apocalypse d'Olus : Produit pour le cercle royal, très maniériste.

France :

Paris dominera, et deviendra le centre européen de la miniature vers 1250. Grâce à l'université de Paris qui attire les plus érudits. Paris irriguerait le monde entier. Le début et la progression de la laïcisation de la miniature, qui s'accélèrent, notamment du à la présence de l'université. Les artisans y travaillent, ils sont groupés en corporations.

En 1292, 17 maîtres enlumineurs sont recensés sur le rôle de la taille. Ils sont presque tous situé dans les environs de l'université qui est leur principal client, près de l'église Saint Sevrin. On a des éléments de topographies qui reflètent cela : dans la rue de la parcheminerie ont regroupe copistes et libraires. La concurrence des ateliers laïcs effacera les scriptoria. Il y aura une émulation entre les enlumineurs, avec une exigence plus importante, ce qu'on trouve pas dans les monastères, ils ne sont pas forcément artistes, ce qui leur sera fatal. Les conséquences vont avoir des conséquence dans le choix des textes,... Les maîtres enlumineurs parisiens étaient très prisés.

Rôle de la cours de France sur le livre enluminé à partir de la fin du XIIIe siècle

Dès le début du XIII e Blanche de Castille, notamment, et la cours sont à l'origine de commandes importantes tant aux laïcs qu'aux monastiques. St Denis, St Victor, St Martin des champs,...

A cette époque, on a essentiellement une commande de psautier, le plus répandu, dans lesquels on retrouve toutes sortes de choses. On peut retenir le nom de trois psautier célèbres :

− Psautier D'Ingebeurge, femme de Phillipe Auguste, réalisé en 1210.− Psautier de Blanche Castille:

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− Psautier de St Louis:(images) : on est dans les années 1250. Réalisé pour être le support des médiation de St Louis quand il se rendait à la Sainte Chapelle (abritant la couronne d'épine du Christ). Il y a une partie calendrier, et une partie avec des scènes des testaments, présentés comme des préfigures du nouveau :

Arche de Noé : 78 miniatures en pleines pages. Systématiquement, on retrouve le même type d'encadrement et un les motifs architecturaux gothiques flamboyant ainsi qu'un fond d'or (influence byzantine?). Image du temple de l'ancien testament, ici on voit Noé qui reçoit le brin d'olivier de la colombe. L'arche est représenté curieusement, comme une maison, et on voit l'intérieur avec les compartiments : et dans la cale on voit les provisions, avec le blé et le vin. On voit les quadrupèdes et au dessus les oiseaux.

Et on voit dans le coin, le corbeau. La destruction de Sodome et Gomorrhe : le vertueux Lot est informé par Yahvé de son courroux, de la façon inadéquate dont se conduit les hommes. Il informe Lotte que sa ville va être détruite, il va pouvoir la quitter avec sa femme et ses filles. La condition : avec la condition qu'ils ne peuvent pas se retourner, sa femme se retourne et elle immédiatement changée en statue de sel, elle pétrifiée. Toujours un fond doré, et les personnages sont très allongés. Ce qui pourrait être une influence byzantine peut-être liée à l'excursion de Louis en terre Sainte. C'est très représentatif du gothique français à son appogée : très idéalisé, l'élancement des formes, maniériste,...On retrouve les costume de l'époque, mais le chapeau conique de Lot est conventionnel qui désigne soit les juifs soit les personnages de l'ancien testament. Et la coiffure de la femme de Lot est contemporaine avec des indications. On

a une impression de joallerie précieuse, ou de vitraux, finalement c'est très proche, les vitraux étant réalisé au XIIIe siècle par les orfèvres.

Les bibles moralisées :Création imputée à la cour, elles se présentent toujours de la même manière. On a

toujours une impression extrêmement serrée. Sur chaque page on a des médaillons accompagnés de textes avec des passage de la bible, qui alterne avec leur impression moralisée. Hugues de St Cher en serait le créateur. On a conservé des exemplaires en latin et en français, vers 1230 – 1250, c'est la plus vaste entreprise du moyen-âge, avec 640 feuillets et 5200 sujets. Au niveau de l'iconographie c'est inépuisable.

Généralement huit médaillons accompagné de passages bibliques et de leur moralisation. En général un épisode de l'ancien annonce un du nouveau

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1220-30, Bible dans un contexte de la cour. On a d'autre type de correspondance, toujours entre deux scènes mis en parallèle. Yahvé qui présente Adam à Eve, en dessous, l'église et le Christ (verticalement). Le péché d'Adam et Eve et en dessous, des luxurieux, des amants qui se laissent aller (un couple d'homme et de femmes, et on aurait deux hommes (un moine et un civil), le tout entouré de démons). Dans la partie inférieure : Le Christ qui chasse Adam et Ève, et en dessous, le Christ qui fait la leçon à des vicieux. Et à droite : Yahvé habille nos ancêtres et l'archange les chasse du paradis et en dessous, Dieu qui pousse le mauvais dans l'enfer. Le personnage avalé par l'enfer est blessé et le mal moral transparaît à l'extérieur. On a ici une composition en vitrail.

Dieu créateur : présenté comme un architecte de cathédrale gothique, il est en train de faire l'univers, on a la Terre encore vague, il mesure les choses. Il se penche sur sa création. On a une identification : « Ici, crée Dieu ciel et Terre, Ciel et Lune, éthos et tous ses éléments ». Le créateur se penche sur son plan, comme dans un acte de constructeur. Le fond est doré, et très belle carnation. Position très vivante, qui sort du cadre. C'est une biblia paoporum (à l'usage des pauvres clercs).

Biblia paupero

Il y avait aussi d’autres bibles qui n’étaient pas des commandes de cours comme la Biblia paupero qui signifie « Bible des pauvres ». Elle était destinée à l’usage des pauvres et des clercs. On n’y trouve pas de moralisation bien que les scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament soient juxtaposées. Le « miroir du salut », speculum humane salvatione est un texte qui fut très à la mode au 15ème siècle.

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Le XIV e siècle :

Paris se présente comme LE centre du monde au niveau enluminure et travail de l'ivoire ainsq que l'architecture. L'Italie conserve un premier rend pour la peinture murale. On a de nombreux témoignages étrangers qui le disent, notamment Dante et Pétraque. Dans un livre de Dante, au chapitre 11 du Purgatoire, il parle d'un livre enluminé à Paris. Plus tard, Pétrarque déplore ce qui se passe à Paris, il dit que le monde entier se plie à la mode parisienne.

Vie et miracle de Saint Denis, Une trentaine de miniature sont conservée dans ce manuscrit. Dans la partie supérieur on voit un épisode de la vie de St Denis, avec une inscription : sur le phylactère il demande qu'on écrive sa biographie à deux autres saints. On a une calèche qui , on a la seine avec barques remplies de tonneaux de vins, un personnage, un religieux, qui goûte le vin et plus loin, on a un échange entre le vendeur et l'acheteur. Plus haut un médecin qui analyse l'urine d'un patient. Chacune de ces enluminures sont notées. Ces doubles scènes sont entourées de motifs architecturaux. Dans l'extérieur du cadre, on a un décors végétal. On notera que tout est dans le plan, toutes le scènes se superposent.

Les caractères profanes se multiplient au XIV e siècle. Avec les grandes chroniques de France, mais les religieux prédominent.

Bible de Charles V (dite de) : Au début du XIVe siècle. A partir du règne de Philippe le Bel, (plusieurs manuscrits peuvent être rattaché à des noms grâce à des inventaires de la taille et des librairies) fait par le maître Honoré établit dès 1290 à Paris, probablement à ses début. On continue à voir des décors végétaux, en germe.

La Somme le Roi, manuel de morale religieuse. C'est très abondant avec beaucoup d'exemples qui va avoir un succès fou, qui va copiée et recopiée jusqu'au XV e siècle. Oeuvre de jeunesse encore, du maître Honoré. Présence accrue avec des fonds et des rinceaux abstraits.

Révolution avec Jean Culseme : Signature : grand miniaturiste qui domine l'enluminure du XIV et a signé deux

manuscrits : 1323 : Les Heures (ou Bréviaire) de Bellevilles et 1327 Bible de Billyng.

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Bréviaire de Belleville : recueil de textes avec calendrier ou psautier, exécuté pour Jeanne de Belleville femme d'un connétable. Possédait plusieurs parties et quasi détruite entièrement, il ne reste que la partie calendrier, ici le mois de décembre. Une fois de plus, on a la concordance ancien et nouveau testament. Dans la partie inférieure du calendrier se trouve un prophéte et un apôtre, dans notre cas on retrouve Zacharie et Mathieu. Les livres représentent la synagogues entièrement détruite. Chaque mois un prophète prélevait une ou deux briques sur la synagogues qui se détruit complètement en Décembre. On retrouve un phylactère présenté par le prophète et dévoilé par l'apôtre et il en fait un acte de foi.

Au dessus, une partie d'image a été découpée, et à droite on retrouve les travaux du moine du moi de Décembre, il taille les arbres. Et dans la lacune se trouait un signe zodiacal : Sagittaire et Capricorne. On peut noter une grâce un peu précieuse. La nouveauté réside dans le décors des marges, où on

voit le grostesque qui apparaît, il y a une sorte de Clown avec un jongleur et à droite un personnage humain dans sa partie supérieur et animal dans sa partie inférieur. On a une ampleur dans le décors marginal, dont la délicatesse est exquise. C'est l'origine des drôleries.

La partie Psautier : évocation du Psaume 68 : David demande assistance à Yahvé : « sauve moi au Dieu [...], Réponds moi au Yahvé » On voit la barque de Pierre qui implore le seigneur. C'est une réinterprétation typologique de David demande l'aide de Yahvé. La barque étant le symbole de l'église. Dans le bas de la page, on a une partie réservée au sacrement, ici de confirmation, accompagné d'une personnification de la force : une femme appuyée sur un lion. Et de l'autre on a Samson qui se fait couper les cheveux dans son sommeil, c'est la lacheté. Dans les marges, peut-être plus discret, mais on retrouve des personnages grotesques.

David et Goliath : Toujours à la référence au sacrement dans le bas. Avec Judas qui se pend, il symbolise l'avarice et la personnification de la générosité lui fait pendant.

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Heure de Jeanne D’Évreux : comprenait les prières qui devaient être dites aux messes. (confère le mail que la prof envoi). On sait que c'est un livre de Cusselle, on a le testament d’Évreux qui le décrit, utile car il n'a pas été signé. Commandé par Charles le Bel pour sa troisième femme. Il n'avait pas de fils, et c'est Philippe VI de Valois qui va lui succéder (dernier des capétiens).

Grande Maturité au niveau du style, on est ici au début

des Heures, et l'iconographie n'est pas fixée. Ici, elle a choisi de mettre une scène de la vie de Marie avec une scène de la passion. (Annonciation et Arrestation).

Page de Droite : page célébrissime. On a pour la première fois dans le nord, on a une représentation d'intérieur spatialement cohérent, très probablement sous l'influence de Duccio. Dans l'initial on voit Évreux qui tient son livre, on voit un huissier qui monte la garde devant une porte,... On notera aussi, que dans la partie inférieur on a un jeu de Colin Maillard.

Page de Gauche : Arrestation, qui contraste avec la page de droite, c'est beaucoup plus mouvementé, bien que les alentours de Jésus soient encore assez doux. On a un personnage, Malchus qui a l'oreille tranchée. Et en dessus, on a une scène ludique, avec des atlantes qui s'enjambent. C'est un mélange de scènes pieuses et doctrinales, c'est la réussite de Pucelle. On pense à l'ivoire en voyant cela, avec quelques rehaut de couleurs. Grande harmonie entre

peinture et enluminure. Autre double pages : on a l'annonce au berger à

droite et le portement de la croix à gauche. Ici, il va encore plus loin dans le décors des pages, où les personnages ont un lien évident avec l'image central. On a des bergers interpellés par le discours de l'ange.

Portement de Croix : Fonds bleus et rouges qui rappellent les émaux utilisé à la même époque. Technique d'Italie, utilisé parfois en France aussi. La comparaison avec l'orfèvrerie rappellent les pieds d’œuvres d'orfèvreries.

Statuette de Jeanne D'Evreux : commandée par Jeanne d'Evreux, abritant les reliques de la Vierge. Vers 1330. Contemporain des heures. Les émaux sont translucide. On retrouve la descente aux limbes, et on voit des fonds d'émaux translucides. Technique mit aux point en Toscane à la fin du XIII e siècle. Peut-être un don de la reine attestée par les lettre émaillées sur le socle. « Cette image donna Jeanne D'Evreux, compagne du roi Charles, le 28

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jour d'avril 1339 ». En repoussé fondu (argent). C'est de la sculpture monumentale. Et présente le déhanché et présente aussi le geste typique de la sculpture de l'époque.

Diptyque religieux : femme de l'apocalypse ici assignée à la Vierge. Se rapproche fort des Heures de Jeanne d'Evreux.

A. Le 15 ème siècle

Il marque l’apogée de la miniature française. Ses seuls rivaux sont la Flandre et l’Italie. Mais il faut distinguer deux périodes d’évolution. La première correspond au mécènat des princes bibliophiles de la maison de Valois comme Jean de Berry et les ducs de Bourgogne. Elle est caractérisée par la fusion de l’art français et de celui des Pays-Bas. On parle donc d’Ecole franco-flamande. La seconde période est plus purement française et coïncide avec les règnes de Charles VII et de Louis XI . Le principal foyer est la vallée de la Loire où les rois de France s’étaient installés après avoir été chassé de Paris par les Anglais. On parle de l’Ecole de Tours dont les principaux représentants sont Jean Foucquet (miniaturiste et peintre sur chevalet) et Jean Bourdichon. Jean Foucquet réalisa un manuscrit reprenant le texte des Grandes Chroniques de France qui était un texte profane présent dès le 14ème siècle relatant les grands moments de l’histoire de France.

1. Les Livres d’Heure du Duc de Berry

Le duc de Berry était un grand bibliophile dont la bibliothèque de grandes qualité nous est connues par différents inventaires. Elle ne comportait que des livres de choix enluminés par les meilleures artistes. Ilvivaitprincipalement près de Bourges, en zone méridionale. Mais c’est parmi les artistes du Nord qu’il recrutait ses enlumineurs.

• André Beauneveu (de Valencienne).• Jaquemart de Hesdin (de Valencienne aussi) qui avait été formé à l’ecole de Jean

Pucelle.• Le trois frères de Limbourg (Paul, Jehanequint, Herman) qui étaient nés près de

Mazère (en Hollande, près de la Belgique actuelle). Ils étaient peut-être les neveux de Jean Malouel, peintre de Philippe le Hardi.

Psautier du duc de Berry

Il fut réalisé par André Beauneveu qui avait d’abord eu une formation de sculpteur et cela se voit dans ses miniatures. Il y a en tout, 24 peites figurines en grisailles. L’une d’elle présente l’apôtre Philippe assis sur un trône. Ces figures sont monumentales et modelées comme des statues. André de Beauneveu aurait été à l’origine d’un engouement extraordinaire pour la grisaille en trompe l’œil. Les encadrements rappellent ceux de Pucelle (feuillage).

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Les heures de Bruxelles

Il est conservé à Bruxelles et fut réalisé par le peintre Jaquemart de Hesdin. Il fut offert par le duc de Berry au duc de Bourgogne Jean sans Peur. On peut voir une vierge à l’Enfant assise sur un trône et, face à elle, le duc de berry et ses saints Patrons (saint Jean-Baptiste, saint André, …) lui rendant hoommage. Ici, on voit que le style est beaucoup plastique car l’artiste n’était pasun sculpteur comme André de Beauneveu. Pourtant, c’est ici aussi une grisaille. Le fond derrière la Vierge est rouge et orné de motifs angéliques qui rappelle les tapis. Il n’y pas encore de nature.

Les Grandes Heures du duc de Berry (partie calendrier)

Attribué à Jaquemart de hesdin, ce manuscrit copie le Bréviaire de Belleville surtout au niveau des marges bien qu’elles soient ici plus fournies. On a de nouveau une scène avec une synagogue, un prophète de l’Ancien Testament et un apôtre du Nouveau testament qui dévoile le phylactère que lui tend le prophète pour un réveler un article de foi. Au-

dessus, un texte explique la scène du bas. On a aussi un mois des travai-ux et des mois à chaque page accompgné d’un signe du zodiac. On attribuait une hiérarchie au saints par l’intermédiaire des couleurs (doré, bleu, rouge).

Les belles heures ou heures d’Ailly, v. 1410

Elle sont conservées à New York. Elle avaient été faite pour Jean de Berry, c’est pourquoi on y retrouve ses emblèmes. La fuite en Egypte fait partie des miniatures des heures de la Vierge. On y voit la représentation de la chutte des idôles comme on le raconte dans l’évangile apocryphe du Pseudo-Mathieu. Les statues des idôles tombent quand arrive le seigneur en Egypte. Ce texte médiéval (du Pseudo-Mathieu) s’inspirait des prophétie d’Isaëu. A la fin du Moyen Âge, on associe surotu la Nativité à la chutte des idôles. Ce manuscrit est une des œuvres majeures des 3 frère de Limbourg. Il est d’une grande qualité et on remarque une influence étrangère, celle de Gioto (personnage en raccoursis, manteau de la vierge, …). On peut voir un des premiers paysage représenté ici pour le fond. Bien que ce paysage soit encore très simpliste, il annonce les paysages plus élaboré qui suivront.

Les Très Riches Heures du Duc de Berry

Un inventaire dressé peu après la mort du Duc de Berry nous dit qu’il était « le roi des manuscrits enluminés ». Ce manuscrit-ci, réalisé par les frères Lmbourg, n’était pas encore

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terminé quand le duc mourut et il manquent donc 2 mois du calendrier. Il fut complété 70 ans plus tard par Jean Colombe de Bourge, frère du sculpteur Michel Colombe. Pour des raisons d’héritage, il arrive dans la collection de Matgeurite d’Autriche, à Maline, et furent alors reliées somptueusement. Leur présence à Maline explique le fait que les Très Riches Heures du Duc de Berry furent abondamment recopiées par des artistes flamands. Un exemple de ces copies est le Bréviaire Grimani. Par la suite, le manuscrit se retrouva au Château de Chantilly où il est toujours conservé aujourd’hui.

Le calendrier Presque toutes les pages sont structurées de la même façon. L’artiste a superposé les travaux des mois et les signes du zodiac du mois. La tradition voulait qu’on les juxtapose. Le tout se détache sur un beau camaïeu de bleu et d’or. Le fond est souvent orné d’un des châteaux du Duc de Berry dont beaucoup n’existent plus aujourd’hui. Cela constitue donc un élément très intéressant.

La mois d’août : un cortège de nobles cavaliers passe dans un paysage estival. L’image diffèrent très nettemen de celles de Beauneveu. Les costumes splendides rappellent la mode quelque peu extravagante du XIVème siècle. La façon dont l’artiste a représenté les nageurs présents dans le fond à droite est intéressante. Il a cherché à rendre compte de la diffraction de la lumière dans l’eau, ce qui explique l’aspect déformé des corps immergés. Cela est non seulement précoce pour nos régions mais devance aussi la grande peinture sur chevalet.

Le mois de mai : au centre du tympan, on peut apercevoir le char du soleil. Et dans l’arcade qui le surmonte, les deux signes du moi, le taureau et le gémeaux. Les femmes sont vêtues de vert et portent des couronnes de feuilles. C’était la tradition pour célébrer le retour des beau jours et la fête de mai. A l’arrière-plan, on peut admirer la ville de Riom où se trouvait un des château du duc de Berry dont on aperçoit une toure ainsi que la toure de la Sainte-Chapelle-de-Riom qu’il avait fondé là.

Le mois de juin : c’est le mois de la fennaison, c’est pourquoi il y a des tas de foins et des faucheurs. Cette scène bucolique se déroule à l’extérieur de Paris dont on a une vue dans le fond. On reconnait la Sainte-Chapelle que le duc voyait également depuis sa demeure.

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Après le calendrier, il y a l’Homme astronomique ou anatomique : sur cette miniature, on voit deux personnages dos à dos qui rappelle l’homme microcosme médiéval. Le personnage de face est comme tatoué des signes du zodiac. On ne sait pas trop à quoi se rapporte cet homme astronomique. Il ya également des signes du zodiac tout autour, dans la mandorle. C’est une image importante en ce qui concerne l’histoire du nu. C’est un nu qui suit les conventions médiéval puisqu’il possède la taille de guèpe qu’on retrouve souvent dans les personnages en armure.

Le Mont Saint-Michel : l’abbaye du Mont Saint-Michel se trouve dans les hauteurs. On remarque également la présence de l’archange saint Michel et du dragon dans le ciel.

L’évangéliste Jean présenté en tant qu’auteur de l’Apocalypse : il est accompgné des 24 vieillards de l’Apocalypse. L’éternel apparaît avec le Livre scellé. Le tout a lieu sur l’île de Patmos ou il écrivit l’Apocalypse.

On voit dons que les paysages remplaçent peu à peu les fond d’ornementation quadrillés, … (comme chez Beauneveu). Les frères Limbourgs devancent la grande peinture en introduisant une peinture en profondeur, et non plus plate, avec des figures volumineuses échelonnées en profondeur. Les paysages baignent dans de la lumière et dans de l’air. Les frères Limbourg influencèrent fortement un grand nombre de peintres tels que Foucquet, Van Eyck et des peintres italiens. Par ailleurs, l’élégance et le raffinement de la miniature du 14ème siècle demeure au 15ème siècle. La nouveauté, c’est l’introduction de paysage dans les fonds.

2. Les textes de Christine de Pizan

Le livre de la Cité des dames, v. 1405

C’est une commande du duc de Berry également mais antérieure. Christine de Pizan est née à Venise en 1365. Son père était astrologue à la cours. Elle se maria jeune mais perdit rapidement son mari. Elle se mit alors à écrire et à gagner sa vie par sa plume. Elle devintune

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poétesse admirée au sein de la plus haute société. Cette indépendance est exceptionnelle pour l’époque et lui valut de nombreuses critiques notamment par des hommes qui parlait d’elle comme d’une « femme masculine ». La cité des dames est un texte qu’elle acheva en 1405.

On sait qu’elle guida elle –même le peintre pour la réalisation des miniatures. Christine de Pizan dictant à la Justice, à la Sincérité et à la Raison : a coté d’elles, on peut voir Christine de Pizan en train de maçonner la Cité, aidé par la raison qui lui apporte des pierres. Le miniaturiste était d’origine flamande et s’inspire du style de la peinture monumentale. On note l’architecture de style gothique qui est une architecture plus archaïque que celle qu’on trouve chez les frères Limbourg.

L’Epître d’Othéa

C’est aussi un texte de Christine de Pizan qui met en scène toute une série d’intrigues amoureuses (scandal). On peut un voir un couple s’embrassant, ce qui pouvait être un peu suspect pour l’époque. Personnofication de la Fortune ayant les yeux bandés et tenant une roue (la roue de la fortune tourne). Cette représentation est typiquement gothique.

3. Les Heures de Turin-Milan

C’est une commande de Jean de Berry. Dans un premeir temps, on fit l’ornementation des marges en 1380. Puis, vers 1405, on exécuta quelques miniatures. Les noces de Canan : il n’y a pas d’époux ici, sulement une épouse. En-dessous, on voit Marie intercéder auprès de son fils pour qu’il accomplisse le

miracle de la multiplication du pain et du poisson et la transformation de l’eau en vin.

En 1412, le duc de Berry échangea ce manuscrit avec son trésorier, un certain Robinet d’Estampes qui sépara les cahiers et en vendit quelques-uns. D’autres allèrent à la bibliothèque de Turin qui, malheureusement brûla en 1804, et d’autres se retrouvèrent à la Maison de Hollande en 1420 et furent complétés par Van Eyck. On remarque le style typique de Van Eyck, notamment au niveau du baldaquin rouge et du paysage atmosphérique, aérien et du traitement de la lumière.

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4. La librairie de Bourgogne

Des témoignages disent qu’il s’agissait de la plus grande et de la plus noble librairie du monde. Elle contenait plus de 900 livres de grande qualité dont on en a conservé 300 (à Paris, Bruxelles et Vienne). C’est Le duc de Bourgogne, Philippe le Hardi qui posa les bases de la librairie de Bourgogne. Il était le frère du roi de France Charles V qui était aussi un grand bibliophile, du duc d’Anjou Louis et de Jean de Berry. Philippe le Hardi reçut la Flandre par mairiage mais il resta tout de même un prince français, c’est-à-dire qu’il allait de préférence chercher ses artistes en France, à Paris. Il jeta les bases de la bibliothèque sans toutefois la développer. Son fils, en revanche, Jean sans Peur hérita de la bibliothèque et achèta quelques livres. A

sa mort, la librairie comptait 250 livres ! Mais c’est surtout Philippe le Bon qui la développa. La présentation d’un livre à Philippe le Bon était une cérémonie très importante et très codifié qui manifestait l’autorité ducale et qui témoignait de l’importance du livre au sein de l’idéologie bourguignonne !

A la mort de Philippe le bon qui avait régné 30 ans, en 1467, il y avait 900 livres. Philippe le Bon commandait des manuscrits mais allait jusqu’à surveiller l’état d’avancement des copies. Il s’impliquait dans le choix des textes et des illustrations et se rendait chez l’enlumineur pour voir comment avançait le travail. On voit donc à quel point le livre participait au projet politique du Duc (comme Charlemagne).Philipe le Bon chez le copiste David Aubert.Son fils, Charles le Témeraire ajoute à la librairie des traductions d’auterus de l’Antiquité classique. On voit donc une certaine évolution au niveau des choix des textes. Les manuscrits religieux sont les plus nombreux mais il y avait aussi beaucoup de manuscrits profanes (romanesque, poétiques, …).

a. Les livres de Piété

Bréviaire de Philippe le Bon

L’artiste était Guillaume Vrelant. Philippe le Bon en prière face à saint André : Saint André était le patron de la maison de Bourgogne.Arbre de Jessé : on a ici de vraies branches portant des corolles où tous les rois sont représentés comme des rois musicien comme David. Au sommet culmine la Vierge avec l’Enfant Jésus. Dès la fin du 12ème siècle, avec le développement du culte mariale, la Vierge à l’Enfant prend la place du Christ au sommet de l’arbre.

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b. Les livres consacrés à la Croisade

Philippe le Bon était obsédé par la croisade surtout depuis la prise de Constantinople par les turcs en 1453.

Chroniques abrégiées de Jérusalem

Embarquement de Godefroid de Bouillon pour la croisade : il s’agit de la représentation picturale du rêve de Philippe le Bon.

Avis pour faire passage d’outremer(photo)ette miniature tirée d’un autre manuscrit évoque Jérusalem et on peut voir que l’artiste s’est efforcé de représenter le saint Sépulcre (édifice sur plan centré). On a aussi la représentation d’un orient fantasmé avec la présence de chameaux.

Les chroniques et conquêtes de Charlemagne, 1460

Charlemagne s’est battu contre les maures. Cela constitue donc un antécédant de la croisade. Le peintre qui réalisa ce manuscrit fut Jean le Tavernier, originaire de Picardie. C’est une commande de Philippe le Bon. Les illustrations sont en grisailles avec quelques réhauts d’or, de bleu et de rouge. Frontispice : il y a plusieurs scènes successives superposées grâce au point de vue surélevé du peintre (et donc du spetateur). A l’avant-plan, on peut voir les activités quotidiennes. On voit un marchés avec de riches et gros bourgeois et des étales bien remplis. Cela est sensé renvoyer à la prospérité que permet le « bon gouvernement » du prince/duc/roi qui est une notion très importante. La librairie de Bourgogne contenait beaucoup de « Miroirs du Prince » qui étaient des recueils de proverbes servant à l’éducation du prince pour qu’il soit capable de mener un

« bon gouvernement ».

Livre des Bonnes mœurs

L’auteur est représenté entre les différents ordres de la société : la noblesse, le clerger et le peuple qui est divisé en deux catéfories : les bourgeois et les manents. On voit donc qu’à cette époque, la bourgeoisie a trouvé sa place au sein de la société. On voit aussi comment se structure la société de l’époque. Philippe le Bon entouré de Jason et de Jédéon : la toison d’or fut d’abordassociée à Jason. C’est pourquoi, on le voit à droite avec son épouse, Médée qui est dans une toure. Par la suite, la toison d’or fut associée également à celle de Jédéon qui est un héro biblique (livre des juges) sauf que dans ce cas-ci, il s’agit d’une toison de mouton miraculeuse. Il se trouve donc à gauche. La toison de Jédéon reste sèche malgré la pluie.

La fleur des histoires, Jean Mansel

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Ce manuscrit qui ne relate que les histoires les plus importantes de l’humanité (fleur) concerne aussi l’histoires de Jason et de la toison d’or. A cette époque, les formats sont de plus en plus importants. On parle d’art courtois bourguignon.Episodes de la vie de Charles le Chauve : fut réalisé par le peintre Simon Marmion, également originaire de Picardie et qui était connu de son temps. On le surnommais le « Prince de l’Enluminure ». l’espace est structuré en deux registres, ce qui est très souvent le cas dans ses œuvres.

• L’avant-plan s’insère dans une structure architecturée où prennent pplace divers épisodes du récit central.

• Le fond est réservé à un paysage profond où apparaissent des scènes secondaires.

• La palette est douce et les teintes sont pastelles.

Un autre peintre célèbre est Loyset Liedet. Il travailla aussi pour Philippe le Bon et réalisa notamment l’Histoire de la Belle Hélène.

Les Chroniques de Hainaut

Elles sont faites de trois volumes ! Présentation d’un livre à Philippe le Bon : Cette miniature est la seule miniature que réalisa Rogier Van der Weyden. L’enlumineur Guillaume Vrelant a aussi participé à la confection des Chroniques de Hainaut. Philippe le Bon est tout à fait reconnaissable à se tenue noire.

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Annexes :Bréviaires

Les Bréviaires sont produits et enluminés en grand nombre à partir du XIVe siècle.

Définitions de base :

- Livres de piété portatifs et maniables à l’usage des clercs.

- Recueils des prières que tout ecclésiastique doit réciter chaque jour à des heures déterminées lorsqu’il ne peut, pour une raison quelconque, participer aux offices.

Contenu :

Le Bréviaire comporte :

II. les Heures canoniales (prières des offices de jour (diunal) et de nuit (nocturnal) ;III.IV. un Calendrier qui sert à connaître les dates auxquelles doivent se célébrer les fêtes des saints, ainsi que le degré de solennité de ces fêtes ;V.VI. une partie Psautier ;VII.

le Temporal (= le « propre du temps ») ou le Dominical qui se rapporte aux fêtes christiques ;

VIII.IX. le Sanctoral (= le « propre des saints ») qui comprend l’ensemble des offices célébrés en l’honneur des saints (Festivitates sanctorum) ;X.XI. le Commun des saints c'est-à-dire, les catégories de saints qui n’ont pas d’offices spécialement rédigés pour eux.

Le Bréviaire se distingue des grands livres liturgiques dont il offre le résumé, par une calligraphie plus menue. Son texte étant constitué d’éléments disparates, il s’en suit que son illustration manque d’unité.

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Le Livre d’Heures

Autre type de livre de piété que le Bréviaire, qui sera très utilisé à la fin du Moyen Âge.

Le Livre d’Heures peut être défini comme un bréviaire à l’usage des laïcs. Ce n’est pas un livre liturgique mais un recueil de prières réservé aux fidèles. Son noyau est constitué par le psautier, qu’il va remplacer progressivement.

Son concept est un peu flou, car sa composition échappe au contrôle de l’Église. À cet égard, il inclut parfois même des textes profanes à la différence du Bréviaire dont le contenu est très officiel. Bref, il présente une grande diversité au niveau du contenu.

L’appellation « Livre d’Heures » provient de l’existence des huit « heures canoniales » qui scandent la journée du chrétien, depuis les Matines nocturnes qui coïncident avec le premier chant du coq, jusqu’’aux Complies du soir, en passant par les Laudes, Prime, Tierce, Sexte, None et Vêpres.

Contenu :

En tête vient toujours le Calendrier écrit avec des encres de couleurs différentes suivant une hiérarchie des couleurs correspondant à l’importance des saints. Exemple hiérarchisé : or, bleu, rouge, noir

- Le Calendrier.

Les spécificités du Calendrier aident à déterminer le lieu d’exécution du manuscrit, voire son destinataire, parce que la règle veut que le calendrier suive l’usage liturgique d’un diocèse précis. Comme il mentionne pour chaque jour de l’année le saint ou la fête qui doit être célébré(e), pour un jour donné, le saint célébré sera différent d’un diocèse à l’autre. De même, certains saints locaux, populaires dans une région précise, y remplaceront d’autres moins connus à cet endroit.

- Les Heures proprement dites.

Ces Heures se subdivisent en Heures de la Vierge , Heures de la Passion, Heures du Saint-Esprit.

S’y ajoutent généralement sept Psaumes pénitentiaux , les Suffrages (ou Offices) des saints, les Vigiles (ou Offices) des morts.

À l’instar du Calendrier, les Suffrages des Saints sont importants pour déterminer l’origine, ou le destinatire du manuscrit parce que les saints locaux sont fréquemment représentés et, dans une certaine mesure, choisis par le commanditaire.

N. B. La liste des saints varie en fonction des lieux. Ainsi est-on sûr d’avoir affaire à un Livre d’Heures « à l’usage de Paris », quand il est question de saints bien parisiens comme Éloi, Marcel, Magloire etc.

Illustration

L’illustration comporte de nombreuses variantes, mais elle se conforme généralement à certaines règles traditionnelles qu’il est nécessaire de connaître.

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En ce qui concerne le Calendrier, on trouve généralement la représentation des Travaux des mois (parfois supplantés par une correspondance Ancien Testament/Nouveau Testament : Église au-dessus/ Prophètes au-dessous). Ceux-ci prennent le plus souvent la forme de scènes de la vie quotidienne telles qu’elles ont été fixées par Barthélemy l’Anglais dans son traité De proprietatibus rerum (XIII e

s.), traduit en 1480 par Jean Corbechon, à la fin du XIVe siècle.

Ex. Travaux du mois de mars : Vigneron qui taille les vignes ;Ex. Travaux du mois d’avril : une femme ou un homme porte une fleur ;Ex. Travaux du mois de juin : paysan qui fauche les prés ;Ex. Travaux du mois d’octobre : homme qui ensemence la terre ;Ex. Travaux du mois de novembre : homme qui tue un cochon…

Chacune de ces scènes est accompagnée du Signe du Zodiaque correspondant.

Pour les Heures de la Passion (ou de la Croix), il y a huit sujets habituels :

-1. Baiser de Judas ;2/3. Comparution du Christ devant Caïphe et devant Pilate ;4. Flagellation ;5. Marche au Calvaire ;6. Crucifixion ;7. Descente de Croix ;8. Mise au tombeau.

Pour les Heures du Saint-Esprit :

1. Baptême du Christ ;2. Pentecôte ;3. Trinité ;4. Prédication de saint Pierre ;5. Saint Pierre amenant les fidèles à l’Église ;6. Saint Pierre et saint Paul baptisant ;7. Saint Pierre disant la messe ;8. Le pape saint Grégoire le Grand, écrivant sous l’inspiration du Saint-Esprit (ou la Mission des Apôtres, sous l’inspiration du Saint-Esprit).

Bref, essentiellement des emprunts au Nouveau Testament (surtout aux évangiles), à la différence des Psautiers.

Importance des marges.Primauté de plus en plus grande de l’illustration sur l’écriture.