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Un réseau Histoire du travail social en France Author(s): Brigitte Bouquet and Christine Garcette Source: Canadian Social Work Review / Revue canadienne de service social, Vol. 11, No. 2, History of Social Work in Canada / Histoire du travail social au Canada (Summer/été 1994), pp. 261-264 Published by: Canadian Association for Social Work Education (CASWE) Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41669570 . Accessed: 14/06/2014 22:44 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Canadian Association for Social Work Education (CASWE) is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Canadian Social Work Review / Revue canadienne de service social. http://www.jstor.org This content downloaded from 62.122.73.177 on Sat, 14 Jun 2014 22:44:29 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

History of Social Work in Canada / Histoire du travail social au Canada || Un réseau Histoire du travail social en France

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Un réseau Histoire du travail social en FranceAuthor(s): Brigitte Bouquet and Christine GarcetteSource: Canadian Social Work Review / Revue canadienne de service social, Vol. 11, No. 2,History of Social Work in Canada / Histoire du travail social au Canada (Summer/été 1994),pp. 261-264Published by: Canadian Association for Social Work Education (CASWE)Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41669570 .

Accessed: 14/06/2014 22:44

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INFORMATIONS SUR LES

RECHERCHES EN COURS

Un réseau Histoire du

travail social en France

Brigitte Bouquet Christine Garcette

L'HISTOIRE DU TRAVAIL social en France est encore mal connue:

après les quelques ouvrages de base parus dans les années 19701, plusieurs thèses sociologiques2 ont traité du contrôle social en s'ap- puyant notamment sur l'histoire des professions sociales, ce qui eut pour effet chez les professionnels de dédaigner, voire de délibérément ignorer leurs origines, comme pour se démarquer d'une image trop lourde à porter.

Il n'en est plus ainsi, et Ton remarque depuis quelques années en France, un regain d'intérêt pour l'histoire du travail social, une recher- che des intuitions originelles, peut-être pour répondre à la quête d'iden- tité professionnelle actuelle, due à un contexte difficile, à l'avenir incer- tain. Il s'agit pour la plupart de travaux isolés, réalisés dans un cadre universitaire ou institutionnel qui, pour se faire, nécessitent de recher- cher et de remettre à jour des archives privées, dispersées, parfois mena- cées de destruction. De ces différents constats est née l'idée de créer en 1989, un réseau Histoire du travail social ayant pour objectifs l'informa- tion sur les sources, la sauvegarde et l'exploitation d'archives, la con- frontation des méthodes et problématiques de recherches.

Genèse du réseau Histoire du travail social Ce réseau, qui est aujourd'hui une Commission du CEDIAS-Musée Social3, se veut un lien informel, souple, et n'est volontairement pas une association afin de permettre à tous ceux qui le souhaitent de venir, en fonction de leurs propres intérêts, contribuer à un moment ou un autre aux activités du réseau. Composé de plus de 200 sympathisants, dont une soixantaine très active, il rassemble des travailleurs sociaux en exer-

Brigitte Bouquet et Christine Garcette sont les co-animateurs du réseau Histoire du travail sodai

Canadian Social Work Review, Volume 11, Number 2 (Summer 1994) / Revue cana- dienne de service social, volume 11, numéro 2 (été 1994) Printed in Canada / Imprimé au Canada

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cice ou retraités, des historiens, des sociologues, plusieurs formateurs et universitaires enseignant dans des centres de formations de travailleurs sociaux. Quelques groupes se sont formés en Province, afin de faciliter et de rendre plus opérationnelle la participation des provinciaux, en lien avec le Réseau national dont le secrétariat est à Paris4.

Trois séances plénières d'un journée sont proposées chaque année avec, le matin, une communication suivie d'un débat; l'après-midi étant davantage réservé aux échanges d'informations sur les activités du Réseau. Les communications ont porté alternativement sur des ques- tions de méthodes (constitutions et conservation d'archives privées, la méthode bibliographique, la place des acteurs dans le travail socio- historique) sur des histoires professionnelles (les écoles maternelles et jardins d'enfants à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, le service social pendant la seconde guerre mondiale, la colonie de Met- tray et les pratiques éducatives du début du siècle) et sur des recherches d'ordre plus général, telles que la protection maternelle et les droits des femmes (1880 à 1939), les oeuvres sociales du Prado, ou encore l'his- toire des politiques de loisirs de la jeunesse. . .

Entre chaque séance plénière se réunissent des groupes de travail.

1) L'un travail sur les biographies de pionniers du service social: une première production des travaux est parue, il y a quelques mois, dans un numéro spécial de la revue Vie sociale (n° 3/4, 1993) du CEDIAS- Musée Social. Un autre numéro est en chantier sur les débuts des écoles de travail social avant 1938 en France.

2) L'autre groupe travaille sur la constitution des savoirs en service social au début du siècle.

3) Un troisième groupe travaille quant à lui, sur les objectifs et moda- lités de l'enseignement aujourd'hui de l'histoire du travail social dans les centres de formation de travailleurs sociaux. Une journée d'études a été proposée et animée par ce groupe en mars 1992; elle a permis de confronter les points de vue et les expériences pédago- giques d'une cinquantaine de formateurs sur l'enseignement de l'histoire du travail social et a apporté sa contribution à la construc- tion d'une identité professionnelle.

Les membres du réseau ont également pour objectif de constituer un répertoire recensant les travaux en cours ou déjà réalisés, ainsi que les divers gisements d'archives privées concernant l'histoire du travail social. La lettre Contact sert de lien entre tous et informe régulièrement des comptes rendus de séances, ainsi que des activités internes et externes du réseau.

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La construction progressive d'une problématique La définition française du travail social comporte des ambiguïtés séman- tiques selon les périodes étudiées; il a donc été décidé de se cantonner pour le moment, aux champs constitutifs des professions sociales, afin d'en étudier Y émergence et les conditions de professionnalisation. Ceci représente déjà un champ d'investigation très large qui nécessite une vigilance méthodologique dans l'utilisation des archives écrites ou orales de par l'implication parfois très grande des chercheurs confrontés à leur propre histoire personnelle ou professionnelle, et le risque non négli- geable de « se servir » de l'histoire pour des revendications identitaires et statutaires actuelles. L'heure est aux anniversaires et manifestations historiques de tous genres, et les membres du Réseau, tout en se réjouis- sant du regain d'intérêt historique, sont bien conscients des tentations « d'utiliser » l'histoire à d'autres fins que la recherche!

Le travail entrepris jusqu'à présent permet d'entrevoir les pro- blématiques suivantes.

1) L'histoire du social en France, à la fin du XIXe siècle, est à considérer dans une imbrication complexe des sphères du politique (Troisième République), du médical (révolution pasteurienne et hygiénisme), de l'économique (la question sociale) et du religieux (la séparation de l'Église et de l'Etat date de 1905) . C'est également une époque où les femmes commencent à revendiquer « leurs droits au droit»; pour bon nombre d'entre elles, d'origine bourgeoise, le social sera la pos- sibilité de s'émanciper de l'autorité paternelle et maritale. Par ail- leurs, le rôle des deux guerres mondiales (1914 et 1939) sera pré- pondérant pour la prise de responsabilité féminine et pour la création de débouchés professionnels médico-sociaux. Le réseau Histoire du travail social a donc à rechercher les conditions d'émer- gence d'un travail social professionnel, lié à ces différents facteurs, en lien avec l'histoire des femmes pour ce qui concerne la profession d'assistante sociale plus «féminine» que les autres professions so- ciales (éducateurs, animateurs. . .).

2) Le rapport public/privé est également intéressant à analyser: né dans le creuset de la philanthropie, et donc d'essence privée à l'ori- gine, le travail social français s'est développé dans un contexte où le respect de la neutralité et de la laïcité conditionnaient sa reconnais- sance par les pouvoirs publics: il y a avis de ce fait un rapport (souvent ambigu et peut-être l'est-il encore?) entre les champs d'intervention du travail social et l'émergence des politiques sociales publiques qui progressivement lui a conféré ses missions.

3) Les stratégies de professionnalisation diffèrent selon les professions sociales que l'on étudie : qu'il s'agisse de la création des diplômes, des écoles, des associations professionnelles, du rapport à l'univer- sité, de l'organisation des services. . . les discours et réalités divergent

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et font de l'histoire du travail social bien plus une mosaïque com- plexe de professions sociales qu'un arbre généalogique rationnel et déterminé.

Et encore, nous n'en sommes qu'à considérer les problématiques fran- çaises! Le souci du réseau est pourtant de s'intéresser aussi à l'histoire du travail social international, convaincu qu'en dehors des influences mutuelles (notamment organisationnelles et concernant la méthodolo- gie d'intervention), les héritages diffèrent de façon assez conséquente. Des contacts se sont établis avec d'autres pays, dont le Portugal, où il existe aussi un groupe de travail sur l'histoire du travail social: il est également prévu lors des séances plénières d'avoir des communications sur l'origine du travail social à l'étranger. Tout ceci n'est encore qu'un début: le champ d'investigation est large et toute collaboration est la bienvenue.

NOTES 1 R. H. Guerrand et M. A. Rupp, Brève histoire du service sodai en France , 1896-1970, Paris,

Privat, 1978; Y. Knibielher, Nous, les assistantes sociales, Paris, Aubier, 1990; H. Gaillac, Les maisons de correction, Cujas, 1971 (nouvelle édition, 1993); M. Chauvière, Enfance ina- daptée , l'héritage de Vichy, Paris, les Éditions sociales, 1980; G. Poujol, Profession animateur, Paris, Privat, 1989; G. Poujol, Les éléments pour l'histoire de l'éducation populaire, Paris, INEP, 1976; F. Muel-Dreyfus, Le métier d'éducateurs, Paris, Minuit, 1983; M. Simonot, Les anima- teurs socio-cuUurels : étude d'une aspiration à une activité sodale, Paris, Presses de l'Université de la France, 1974. Ainsi que la revue Vie sodale , notamment le n° 4, 1967; le n° 10, 1981; le n° 11/12, 1984 sur « Les mouvements de femmes 1919-1940 » (en collaboration avec le CNRS); le n° 8/9, 1986, « Les premières années de l'Association des surintendantes 1917- 1939 »; le n° 10, 1986; le n° 8/9, 1987, « Pour une histoire du travail social : jalons et perspectives »; le n° 2/3, 1988; le n° 5/6, 1988, « La première conférence interna- tionale de service social, juillet 1928 » et plus récemment les trois numéros de Le sodai aux prises avec l'histoire : vol. 1 De l'assistance à l'action sodale, vol. 2 Enfances XIXe-XXe siècles, vol. 3 La question sodale.

2 J. Verdes-Leroux, Le travail sodai , Paris, Éditions Minuit, 1980; J. Donzelot, La police des familles, Paris, Éditions Minuit, 1977.

3 Le CEDIAS-Musée Social est une fondation privée, reconnue d'utilité publique, créée il y a 100 ans. Elle a pour but l'information, la documentation et la recherche sur les grands problèmes sociaux. Elle a été le creuset de nombreuses lois sociales françaises.

4 CEDIAS-Musée Social-RHTS, 5, rue Las Cases, 75007 Paris. Téléphone 45516610; Télécopieur 44 1801 81. Pour recevoir la lettre Contact , envoyer une contribution finan- cière de cinquante francs (50 FF) .

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