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Les clubs ouvriers de Saint-Pétersbourg. 1907-1914Author(s): Thomas SteffensSource: Cahiers du Monde russe et soviétique, Vol. 19, No. 3, Hommage à Georges Haupt (Jul. -Sep., 1978), pp. 319-320Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/20169821 .
Accessed: 14/06/2014 18:24
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THOMAS STEFFENS
Les clubs ouvriers de Saint-P?tersbourg
1907-1914
Durant les ann?es qui s?parent la r?volution de 1905 de la Premi?re Guerre mondiale, les organisations l?gales d'ouvriers russes se sont ren
forc?es, bien que dans les limites tr?s ?troites que permettait la l?gislation. Relativement nombreuses dans la capitale, les ? associations pour
l'?ducation des ouvriers ?, dites ? clubs ouvriers ?, se sont consacr?es aux besoins culturels du prol?tariat.
Ces clubs se fond?rent spontan?ment ? l'automne 1905, sous l'influence toutefois des social-d?mocrates. Ce qui caract?risait leur organisation ?tait la gestion directe par les ouvriers eux-m?mes.
A la diff?rence des ? universit?s populaires ?, qui ?taient anim?es par l'intelligentsia de gauche, dans les clubs ouvriers, les intellectuels, la plu
part du temps, jouaient surtout un r?le de sp?cialistes. L'objectif ?tait de former une intelligentsia ouvri?re qui devrait dis
penser la culture politique et favoriser le recrutement de nouveaux cadres. Les syndicats ont manifest? un grand int?r?t pour les clubs, et leur ont souvent accord? leur soutien.
Malgr? cela les clubs touch?rent un public restreint. Au total ils
compt?rent, m?me au plus fort de leur existence ? au d?but de leur activit? et en 1913-1914
? ? peine plus de 6 000 membres, et ceci pour un nombre total de plus de un million d'ouvriers ? Saint-P?tersbourg. Le ? membre type ? ?tait un ouvrier, d'une vingtaine d'ann?es, c?liba
taire, m?tallurgiste ou typographe, syndicalis?, ayant re?u une formation ?l?mentaire et percevant un salaire relativement ?lev?.
Les clubs organisaient surtout des conf?rences, des cours ou des ?coles du soir. Ils poss?daient presque tous des biblioth?ques, parfois assez riches. Leur activit? ?ducative montrait, surtout au moment du d?clin du
mouvement ouvrier entre 1908 et 1911, que leur public s'int?ressait aux th?mes plut?t scientifiques et litt?raires que sociaux et politiques.
L'ouvrier cherchait davantage une compensation ? des conditions de vie et de travail tr?s dures qu'une r?flexion th?orique sur ces probl?mes. Selon cette tendance la plupart des clubs organisaient r?guli?rement des soir?es de vari?t?s, des repr?sentations th??trales, des spectacles de ballets, des excursions et des visites auxquelles pouvaient se joindre les familles des
membres du club. Certaines associations organis?rent des jardins d'enfants et des ?coles maternelles pour renforcer encore davantage les liens avec
Cahiers du Monde russe et sovi?tique, XIX (3), juil.-sept. 1978, pp. 319-320.
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les familles ouvri?res. On a souvent reproch? ? ces clubs d'?tre trop orient?s vers des activit?s de loisir au d?triment d'activit?s d'?ducation politique et r?volutionnaire.
C'est seulement autour de 1912, avec la reprise du mouvement des
gr?ves de masse, que la fonction politique des clubs ouvriers s'est ren
forc?e. De plus en plus ils se sont d?velopp?s en foyers d'agitation social
d?mocrate, sous l'influence manifestement grandissante des bolcheviks. A cette ?poque toutefois, les clubs furent le th??tre de la rivalit? entre les deux fractions qui s'affrontaient pour la prise du pouvoir : au cours de cette lutte les mencheviks furent progressivement ?vinc?s.
Le r?le jou? par les clubs comme centre de mobilisation et d'agitation pendant les campagnes de gr?ves tr?s agit?es des ann?es 1913 et 1914 ne
peut pas ?tre sous-estim?. Toutefois ces activit?s aboutirent de plus en
plus souvent ? la fermeture des clubs par la police jusqu'? la r?volution de F?vrier. La Premi?re Guerre mondiale mit fin ? l'existence des clubs ouvriers comme ? celle de la plupart des autres organisations l?gales.
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