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En 1840, la tribu des Yahis comptait environ 400 membres qui vivaient paisiblement, comme beaucoup d'autres tribus, en Californie...Mais cette paix devait bientôt se terminer car eu alors lieu la ruée vers l'or, et les Amérindiens vivant dans ces contrées durent faire face à l'invasion massive des Blancs.
L'état de Californie encouragea la chasse à l'indien en offrant des primes pour chaque indien tué. Ils offraient 5 $ par tête…
Les Yahis n'échappèrent pas à ce génocide et ils durent subir dans les années suivantes de trop nombreuses attaques des Blancs…
Ainsi, rien que pour l'année 1854, plus d'un demi-million de dollars fut versé...
On peut relever entre autre, pour l'année 1865 le massacre de Workman où 40 Yahis furent massacrés, et celui de Silva, ou il y eu 30 Yahis tués..En 1866, le massacre de Three Knolls, 40 Yahis tués, dont le père de Ishi…
En 1867 le massacre de Campo Seco, 45 Yahis abattus…
Cela dura jusqu'en 1871 où on cru avoir tué les 30 derniers Yahis lors du massacre deKingsley Cave…
Cependant, un petit groupe de cette tribu réussit à survivre caché durant quarante ans. Lorsqu'en 1908, un groupe de géologues tomba par hasard sur leur campement, les Yahis paniqués s'enfuirent dans la forêt, laissant derrière eux tout leur matériel et toutes leurs affaires...
Les géologues pillèrent littéralement le campement vide en emportant avec eux tout ce que les indiens possédaient et dont ils avaient absolument besoin pour survivre à l'hiver...
Trois ans plus tard, un seul de ces indiens était encore en vie, il avait brûlé ses cheveux en signe de deuil pour ses compagnons.
Il était le dernier membre de sa tribu, plus personne au monde ne parlait sa langue…Il était le dernier Yahi...Tout seul et affamé, l'indien se résolu à marcher vers le monde des Blancs.
C'est ainsi qu’à la fin de l’été 1911, il arriva dans la périphérie de Oroville.
Arrivé là, le shérif ne sut que faire de cet être et l'enferma dans une cellule pour aliéné en attendant la décision du Bureau des Affaires Indiennes.
Très vite, les curieux et les journalistes accoururent pour voir de près cet homme, et on le décrivit dans les journaux comme un sauvage de l'espèce la plus primitive car il ne parlait pas...
L’anthropologue Alfred Kroeber de l'université de Berkeley à San Francisco apprit l'existence de cet indien prisonnier et fit venir un interprète Yana du nom de Sam Batwi, qui parlant un dialecte un peu différent de l'indien, communiqua d’abord beaucoup par gestes. Bientôt Batwi pu dire que cet homme était un membre d'une tribu du peuple Yana disparue qui s'appelait la tribu des Yahis.
Ils lui demandèrent son nom mais celui ci refusa de répondre conformément à une règle stricte de sa tribu interdisant de dire son nom surtout à une question directe... Alors Kroeber décida de l'appeler ISHI, ce qui signifiait « homme » en Yahi.
Kroeber réussit à obtenir l'autorisation du Bureau des Affaires Indiennes d'emmener Ishi à San Francisco.
Ishi fut logé dans une chambre du musée d'anthropologie, près de Golden Gate Park. Sur une table du musée, Ishi retrouva des affaires ayant appartenu aux siens et qui avaient été dérobées lors de la découverte de leur campement pillé par les géologues trois ans plus tôt...Kroeber décida d'organiser une rencontre entre Ishi et des journalistes, mais celui-ci refusa de parler de son passé, se bornant à raconter un conte Yahi sur un canard sauvage. Ce conte fut enregistré sur un cylindre de cire, l'histoire dura 6 heures et était apparemment très importante au yeux d'Ishi, mais personne ne savait qu'en faire…
En octobre, un mois après l'arrivé d'Ishi, le musée ouvrit ses portes au public, la foule y venait nombreuse et on décida d'y exposer le paisible Ishi... Celui-ci faisait de nombreuses démonstrations comme du tir à l'arc, acceptant même d'être revêtu de peaux ; il construisit une maison Yahi et tailla des milliers de pointes de flèches. En six mois, le musée reçu la visite de 23961 personnes, nombre plutôt important pour l'époque...Peu de temps après l'ouverture, Ishi contracta une pneumonie, mais devant l'insistance des spectateurs, Kroeber résolu de continuer les représentation d'Ishi. Il fut soigné par le docteur Saxton Pope, qui devint son ami, et par la suite l'accompagna souvent dans ses tournées en chantant des chants de guérison Yahi aux malades.
Ishi fit plus de 400 enregistrements sur des cylindres de cire, racontant les légendes des Yahis depuis la création du monde jusqu'au voyage des morts, mais personne ne comprenait vraiment la poésie et la philosophie simple qui transparaissait dans ce qu'il disait… Au printemps 1914, Kroeber voulu faire une expédition dans l'ancien pays Yahi ; une fois arrivé dans le pays de son enfance, Ishi fut très anxieux et ce n'est seulement que lorsqu'il fut convaincu que les morts de sa tribu avaient su trouver le bon chemin dans l'autre monde et qu’ils avaient rejoint le Grand Esprit qu'il fini par être heureux d'être revenu chez lui…
Durant l'expédition, enfin libéré, Ishi montra de nombreuses choses de la vie ancestrale des Yahis, et expliqua la manière paisible de penser de son peuple...
De retour de l'expédition Kroeber fini par convaincre un éminent linguiste, du nom de Edward Sapir, de venir travailler avec Ishi afin de collecter l’énorme somme d’informations que représentait cet homme, fossile vivant d’une tribu disparue à jamais…
Ils travaillèrent ensemble durant tout l’automne, mais Ishi s'effondra brutalement, terrassé par la tuberculose due aux suites de sa pneumonie jamais réellement totalement guérie…Sapir écrivit à Kroeber parti en Europe, qu’à cause de la maladie d’Ishi « leur travail, qui n’avait duré que trois mois, était précieux mais malheureusement incomplet »...Le 24 mars 1916, Kroeber envoya d’urgence une lettre à son assistant Watterman, ordonnant que si Ishi décédait avant son retour, aucune autopsie ne soit faite sur son corps, conformément à la croyance Yahi qui veut qu'un homme ne peut rejoindre l'autre monde que si son corps est complet…
Malheureusement la lettre de Kroeber arriva trop tard. Ishi venait de mourir le 25 mars 1916 à 11h55, une autopsie avait été pratiquée et son corps incinéré... Ses cendres furent déposées dans un cimetière local…
Souhaitons que son âme ait tout de même rejoint celles de ses ancêtres auprès du Maître de la vie… Yo.
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