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INTERNET AUDIOVISUEL FIPF Le français dans le monde a cinquante ans

Hors série spécial 50 ans

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Numéro hors série du Français dans le monde pour les 50 ans de la revue

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INTERNETAUDIOVISUEL

FIPF

Le français dans le monde a cinquante ans

1Le français dans le monde // Hors-série 50 ans

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Le français dans le monde a 50 ans

André Reboullet, Jean-Marie Gautherot, Jacques Pécheur,Françoise Ploquin, Alice Tillier.

François Pradal, Isabelle Morin.

Raphaël Nataf, Jean-Jacques Frèche,Jacques Verdol, Jean-Claude Demari,Cécile Rouquette, Sébastien Langevin.

Elisa Chappey, Gisèle Kahn, Marcella di Giura, Pierre-Alain Le Cheviller.

Simone Aubert, Jacqueline Dodeman,Anne-Marie Mercadier, Lydie Malo, Anne-Sophie Balaÿ et Sophie Ferrand.

Ils et Elles l’ont fait :

Hors-série : Coordination éditoriale Alice Tillier Textes Jean-Pierre Cuq, Jean-Marie Gautherot, Jacques Pécheur, Alice Tillier Avec les contributions des amis etlecteurs de la revue Cristina Avelino (Portugal), Paola Bertocchini (Italie), Sophie (France), Tiko (Georgie), Sim (Kenya), Maria (Italie), Mohamed (Algérie), EdvigeCostanzo (Italie), Ana (Roumanie), Haydée Silva (Mexique), Rada Tirvassen (Ile Maurice), Louiza (Algérie), Jean Noryuki Nishiyama (Japon), Samia (Allemagne) Le français dans le monde, revue de la Fédération internationale des Professeurs de français - www.fipf.org, éditée par CLE International – 9 bis, rue AbelHovelacque – 75013 Paris Tél.: 33 (0) 1 72 36 30 67 – Fax.: 33 (0) 1 45 87 43 18 – Conception graphique et réalisation miz’enpage - www.mizenpage.comCommission paritaire : 0412T81661. 51e année.

Il avait beaucoup neigé cet hiver-là et leboulevard Saint-Michel, dont la rumeurparvenait jusqu’au bureau de la rédaction,n’était praticable qu’à ski ou pour les joiesde la luge. Cet hiver-là, Jean-Marie – Jean-

Marie Gautherot –,alors rédacteur enchef de la revue,m’avait laissé les clésdu Français dans lemonde comme onlaisse les clés de sonappartement à unami et j’en profitaispour remonter, aven-turier incertain, auxorigines de la revue.

Découvertes, surprises, étonnement, je suis res-sorti de cette lecture des commencements avecquelques certitudes et surtout une conviction :tout est là. Il suffisait d’écouter attentivement ceque ces premières pages, ces premiers numéros di-sent, et pour peu qu’on y fasse montre d’empathie,il n’y avait qu’à prendre ou plutôt à reprendre, età réinterpréter. J’ai souvent fait part de cetteconviction à André Reboullet, fondateur de larevue, lui qui avait fixé ce cap dès 1961. C’est précisément là où je veux en venir, à ce moisde mai 1961. Trois sections pour un sommaire ettrois entrées qui sont autant d’objectifs : former –informer – documenter. On aura beau, au fil dutemps, réorganiser le sommaire, modifier les in-titulés, passer l’un devant ou l’autre après, divisertelle entrée en deux, les objectifs, eux, ne varie-

ront pas. Que l’on parcourt le sommaire du der-nier numéro paru, au-delà des apparences, ilssont toujours là.Et puis, il y a cette phrase ovni, retrouvée dansl’éditorial du premier numéro et devenue la raisond’être de ce qui nous occupe au jour le jour sur lepapier comme sur la Toile : « Constituer le lienentre tous ceux qui enseignent le français dans lemonde et dont beaucoup, dans leur activité profes-sionnelle, se sentent isolés. »À l’ère des liaisons numériques, au moment où larevue s’attache à devenir un média global, où cen’est plus le lecteur seul qu’elle cherche à attein-dre, mais le lecteur-internaute avec qui elle entendpartager informations aussi bien qu’expériences,j’aime croire qu’en écrivant cette phrase, AndréReboullet avait laissé sa pensée vagabonder par-

delà les Andes vers ce Chili de sa jeunesse auquelil restait très attaché, vers ces enseignants si loin,là-bas, qui sont la raison d’être de la revue. Espaceprivilégié de la rencontre et de l’échange de lacommunauté des pro-fesseurs de français, Le français dans lemonde, partie pre-nante d’une révolutionmédiatique en train des’accomplir, entend,aujourd’hui commehier, illustrer les va-leurs de diversité et desolidarité qui sont aucœur de son projet. ■Jacques Pécheur

Commençons parle commencement...

« Prenez-y garde, nous assurait-on,

une revue n’est pas unecourse de vitesse, c’estune course de fond. »

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08h00-09h00 .... Accueil des participants au Cen-tre de conférences ministériel

09h00 ................ Ouverture par M. Alain Juppé,Ministre d’État, ministre des Af-faires étrangères et européennes,M. Abdou Diouf, Secrétaire général de l’OIF et M. Amin Maa-louf, de l’Académie française

10h00-11h30 ..... Table ronde n°1 : La politiquedu français : quelles priori-tés, pour quels territoires ?M. Louis-Jean Calvet (Profes-seur émérite, Université de Pro-vence), Mme Delphine Borione(Directrice de la politique cul-turelle et du français, MAEE),M. Samir Marzouki, (Direc-teur de l’Enseignement supé-rieur, Tunisie), M. Jean-BenoîtNadeau (Journaliste)Modérateur : Yvan Amar (RFI)

12h00-13h00 ..... Débat : Le français, atout ouobstacle au rayonnement international de la France ?M. Donald Morrison, journa-liste, et M. Xavier Darcos, Pré-sident exécutif de l’InstitutFrançais

13h00-14h30 ..... Buffet-déjeuner offert par CLEInternational à l’occasion ducinquantième anniversaire de larevue Le français dans le monde

14h30-16h00 ..... Table ronde n°2 : Quels ins-truments pour la politiquedu français ?M. Bernard Cerquiglini (Rec-teur de l’AUF), M. François Per-ret (Directeur du CIEP), Mme

Anne-Marie Descôtes (Direc-trice de l’AEFE), Mme VeselinaGaneva (ministère bulgare del’Éducation et des Sciences),Mme Anuradha Wagle (Prési-dente de la Commission Asie-Pacifique de la FIPF, Inde),Mme Vicky Sommet (RFI), M.François-Xavier Cornu (CCIP)Modérateur : M. Jacques Pé-cheur (Institut Français)

16h15-17h45 .... Table ronde n°3 : Le françaisà l’heure du numérique M. Bruno Racine (présidentde la BNF), M. Yves Eudes(Journaliste, Le Monde), Mme

Adrienne Alix (Directrice gé-nérale de Wikimédia France),M. Jean-Luc Wollensack (Editis),M. Daniel Pimienta (Funredes)Modérateur  : Mme Sylvie Braibant (TV5Monde)

18h00 ................ Allocution de M. ChristianMasset, Directeur général dela mondialisation, du déve-loppement et des partena-riats, MAEECocktail

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États généraux de la p

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09h00- 10h30 .... Table ronde n°4. Présentationet discussion du rapport La-dousse « Trente ans de poli-tique publique au service dela diffusion et de la promo-tion de la langue françaisedans le monde  : bilan etperspectives » M. Yves Aubinde la Messuzière (Président dela MLF), Mme Marie-ChristineSaragosse (Directrice généralede TV5MONDE), M. RogerPilhion (Directeur adjoint duCIEP), M. Jean-Claude Jacq(Secrétaire général de la Fon-dation Alliance française),Mme Laurence Auer (Secrétairegénéral de l’Institut Français)Modérateur  : M. Jean-MarcBerthon (MAEE)

10h45-13h00 .... Ateliers 1 - Quelles priorités, pourquels territoires ? Modérateurs : M. Jean-MarcBerthon et M. Jean-Claude Jacq2 - Quels instruments pourla politique du français  ?Modérateurs : M. Jacques Pé-cheur et M. Franck Desroches(CCIP)3 - Le français à l’heure dunumériqueModérateurs : Mme Evelyne Bé-rard (Directrice du CLA Be-sançon), Mme Michèle Jacobs-Hermès (TV5Monde) et Mme

Manuela Ferreira Pinto

13h00-14h30 .... Buffet-déjeuner

13h00-14h30 .... Restitution des 3 ateliers

15h00-16h00 .... Débat Le français dans la vieéconomique M. Pierre Sellal, Secrétaire gé-néral du ministère des Affairesétrangères et européennes, M.Grégoire Sentilhes (PrésidentNextStage, président duG20YES2011), M. Jérôme Bé-dier (vice-Président, Capge-mini Consulting)

16h00-17h00 .... Débat La langue française etsa promotion à l’étranger :quelles priorités politiques ?Mme Catherine Tasca, Sénatricedes Yvelines, et M. Jacques Le-gendre, Sénateur du NordM. Xavier North, Délégué gé-néral à la langue française etaux langues de France

16h00-17h00 .... Bilan et clôtureM. Pierre SellalM. Xavier Darcos, Présidentexécutif de l’Institut FrançaisM. Jean-Pierre Raffarin, Re-présentant personnel du Pré-sident de la République pourla francophonie

Centre de conférences ministériel, 27 rue de la convention, Paris 15e

promotion du français dans le monde

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Origines‹‹L ’initiative de créer Le français dans le monde a été prise, au

niveau le plus haut, par M. Roger Seydoux, alors directeurgénéral des Affaires culturelles et techniques ; elle s’inscri-vait dans une recommandation du programme d’expansion[1958] : “Aider les enseignants nationaux et nous efforcer

de faire élargir et améliorer l’enseignement du français”, mais il est sûr que la nécessité d’une revue internationale à orientation pédagogique nettement affirmée était largement ressentie. Guy Capelle, en 1959, l’avait inscrite dansle programme de l’institution qui allait devenir le BEL(C). J’en avais esquisséen 1957 la structure dans l’introduction du numéro des Cahiers pédagogiquessur “Le français langue étrangère”. […]La naissance rapide de la revue et son succès, tout aussi rapide, peuvent s’ex-pliquer par plusieurs facteurs :1. La volonté du directeur général des Affaires culturelles et techniques deconfier l’édition et la diffusion de la revue à un ou plusieurs éditeurs privés,en l’occurrence les librairies Hachette et Larousse ;2. L’accord entre les ministères des Affaires étrangères et de l’Éducation nationale pour que le rédacteur de la revue soit détaché au BELC et puisse seconsacrer à temps complet à ses tâches de rédacteur ;3. L’intérêt généreux que les responsables des librairies Hachette et Larousse[…] ont pris à la création de la revue, à son lancement et à sa diffusion […][avec] l’élaboration d’un fichier de professeurs de 71 000 noms et l’envoid’un exemplaire des deux premiers numéros à chacun de ces professeurs.[…]Le français dans le monde, d’entrée […], a bénéficié, sur le plan de l’édition,de la compétence technique d’une grande maison d’édition et son rédacteuren chef a disposé d’un temps qui lui fut toujours nécessaire. »André Reboullet, in Daniel Coste (coord.), Aspects d’une politique de diffusion duFrançais Langue Étrangère depuis 1945, Hatier, 1984

média global« En phase avec son époque, Le français dans lemonde se prépare à devenir un média global.Parce qu’aujourd’hui le lecteur n’est plusseulement lecteur mais désormais lecteur etinternaute. […] Le français dans le monde, magazine et site, se veut pleinement partieprenante d’une révolution médiatique danslaquelle il entend illustrer les valeurs de diversitéet de solidarité qui sont au cœur de son projet. »Jacques Pécheur, Alice Tillier (n° 368, 2010)

Institution« Le français dans le monde ne peut plus être seulement le titre d’une modesterevue de 48 pages. Il doit devenir celui d’une institution au service de l’ensei-gnement de la langue française et des cultures qu’elle exprime. C’est danscette voie que nous nous engageons allégrement. »André Reboullet (n° XX, 1964)

francophonie« Les lecteurs du Français dans le monde ont la double particularité d’être à la fois de finsconnaisseurs de la francophonie mais surtoutses premiers promoteurs. »Abdou Diouf, secrétaire général del’Organisation internationale de la Francophonie(n° 343, 2006)

Décision dudirecteur généraldes Affairesculturelles ettechniques, Roger Seydoux, de créer Le français dans le monde.

Parution en mai 1961 dupremier numéro de larevue éditée par Hachetteet Larousse. Élaborationgrâce aux servicesculturels d’un fichier de 71 000 adresses. Le français dans le mondeest rattaché au Belc et à l’Inrp puis au CIEP.

Mise en place d’un réseau de 80 correspondants ;création d’un servicediversifié derenseignements.

Parution du premiernuméro spécial surl’enseignement de lacivilisation ; livraison avecla revue d’un disquesouple, Sonofrance, édité avec l’appui de laRTF (Radio TélévisionFrançaise).

Parution du magazinescolaire pour les élèves,Passe Partout, publié parLe français dans le monde.

Création de l’Aupelf(Association desUniversitésPartiellement etEntièrement de Langue Française). Aujourd’hui AUF(Agence Universitairede la Francophonie).

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lecteurs« Les lecteurs que nous aimerions atteindre et aidersont ceux qui ont pour tâche de faire connaître lalangue et la culture françaises dans le monde, qu’ilssoient étrangers ou français, qu’ils exercent dans lesuniversités, les établissements primaires,secondaires et techniques étrangers, dans lesécoles, lycées et collèges français à l’étranger et dansla communauté ou dans les Alliances, centres cultu-rels et instituts français. Public d’universitaires etpublic universel, exigeant au meilleur sens du mot,divers par la situation géographique, le cadre danslequel chacun enseigne, la fonction particulière decet enseignement. En commun, ces lecteurs ont àenseigner la langue française à des étudiants d’âgeet de niveaux différents mais qui, tous, ont unelangue maternelle autre que le français : leur pers-pective est celle du “français langue étrangère”, etcela, du jardin d’enfants à l’université. »André Reboullet (n° 1, 1961)

édition« CLE International vient de se voir confierl’édition et la diffusion du Français dans lemonde. […] Nous mobiliserons […] notredynamisme commercial, notre savoir-faire éditorial ainsi que notre présence dans lemonde entier. »Jean-Luc Wollensack, directeur de CLE International (n° 313, 2000)

lieu de débats« Lieu de confrontation, où se manifestentconvergences et divergences, c’est là sans aucundoute une fonction singulière que continuera deremplir Le français dans le monde, dans le mêmeesprit d’ouverture affirmée et dans le doublemouvement de la parole donnée et prise pournourrir le débat. Débat multiple et multiformeque relancent et qu’enrichissent les mises aupoint, les mises en cause et les mises à jour. »Jean-Marie Gautherot (n° 166, 1982)

professeurs« Le français dans le monde […] doit surtout àses lecteurs, et il n’est pas exagéré de dire queson avenir est entre vos mains : continuez à luiêtre fidèles, participez à sa rédaction, faites-laconnaître à vos collègues qui n’ont peut-êtrepas encore pu l’apprécier. […] Plus que jamaisLe français dans le monde doit témoigner de lavitalité des professeurs de français tout autourdu monde. »Jean-Pierre Cuq, président de la Fédération Interna-tionale des Professeurs de Français (n° 360, 2008)

Appui décisif du Françaisdans le monde à lacréation de la FIPF : il luiapporte son secrétariat,ses fichiers, son réseaude correspondants etd’amis.

Parution du Guidepédagogique pour leprofesseur de français(90 000 exemplaires).

Publication du numérospécialdestiné auxassistants defrançais.

Parution du Carnet duprofesseur de français(50 000 exemplaires).

Création de Réponses, supplément Afrique et océan Indien du Français dans le monde.Parution de Reflet, revue de françaislangue étrangère, à l’initiative de l’Alliancefrançaise, du Credif et des Éditions Hatier. Création de la sous-direction du français au ministère desAffaires étrangères.

Réorganisationrédactionnelle.

Au fil des éditos...

autoformation« Nous avons toujours pensé que notre missionétait de faire en sorte que les professeurs de français ne soient jamais coupés des réalitéslinguistiques et culturelles, de la modernité entrain de se vivre, de l’actualité francophone, ainsique des évolutions de la didactique et des innovations pédagogiques. Nous avons toujoursvoulu que Le français dans le monde constitue uninstrument d’autoformation […]. »Françoise Ploquin, Jacques Pécheur (n° 311, 2000)

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service public« Pendant quarante années, Hachettea eu l’honneur de se voir confier l’exploitation éditoriale, administra-tive et commerciale de la revue Lefrançais dans le monde. Elle a eu à sescôtés pendant les vingt premières années Larousse, puis a assuré, seulesociété privée, ses responsabilitésqu’on peut définir comme une sous-traitance d’un service public. »Marc Moingeon, directeur de la publication (n° 312, 2000)

associations« Le français dans le monde est dorénavant entre les mains des professeurs de français, au proprecomme au figuré. Loin d’être un faitanecdotique, il s’agit d’un signe clairet bien visible d’une confiancereconnue dans le tissu associatif etplus particulièrement envers notreréseau de professeurs de français. Est ainsi lancée une profonde dynamique d’union entre les membres de la FIPF et tous ceux qui participent d’un élan commun,orienté vers la promotionuniverselle du français. »Alain Braun, président honoraire de la Fédération Internationale des Professeurs de Français (n° 313, 2000)

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et espaces

Pas facile d’imposer cet objet singulier ou cet obscurobjet comme objet d’apprentissage. André Reboul-let se montre très précautionneux dans sa longuepréface du numéro spécial des Cahiers pédagogiquesconsacré au Français Langue Étrangère, tant il sait

que ceux-là veillent qui croient que le français est une languequi se mérite au terme d’une longue fréquentation. Que cettelangue est un tout et qu’on ne saurait en proposer un appren-tissage au rabais, entendons avec des objectifs limités.Définir la spécificité de cet apprentissage du « FLE » entre guil-lemets, c’est à Guy Capelle, angliciste avant de devenir l’auteuruniversel de méthodes que l’on connaît, qu’il revient d’ouvrirce chantier, jamais refermé. Là où André Reboullet pose, dansles Cahiers pédagogiques, qu’« il y a un public en quête de résul-tats plus immédiats », Guy Capelle dans Le français dans lemonde va plus loin : il réclame attention aux nouveaux publics,prise en compte de besoins différents et prône une diversifica-tion des méthodes. Autant dire qu’André Reboullet, avec GuyCapelle, va imposer derrière l’objet unique d’apprentissage« Français Langue Étrangère » un objet pluriel.

Et c’est ainsi que l’objet – comme on le dirait d’une marque – àpeine déposé, d’autres poussent la porte et réclament, c’est lecas en ce début des années 1960 en Égypte mais aussi en Tché-coslovaquie, un Français sur Objectifs Spécifiques qui n’en estalors, au Credif, qu’à l’état de dispositif expérimental.D’autres encore, comme J. Wittwer, toujours dans ces mêmesannées, à la lumière des expériences conduites alors dans lespays en voie de développement qu’il qualifie de « postes avan-cés du monde plurilingue de demain », appellent à une réflexionsur l’enseignement bilingue.Viendront plus tard ceux qui prôneront l’apprentissage de com-pétences partielles, les approches comparatistes comme cellesde l’intercompréhension jusqu’à l’apprentissage plurilingue.Il y aura aussi les sécessionnistes, ceux de l’apprentissage du« Français Langue Seconde », problématique qui émerge dèsl’année 1961 à l’occasion de la première réunion de la Confe-men (Conférence des Ministres de l’Éducation des Pays Fran-cophones) et que Le français dans le monde, avec Réponses et sur-tout Diagonales, contribuera largement à constituer en champspécifique. ■

« Le français dans le monde estentré dans ma vie à la fin desannées 1970, alors que je mepréparais à devenir professeur deFLE. Il m’est apparu comme uneréférence incontournable quitravaillait à l’affirmation duchamp de la didactique du FLE.Au long de ma carrière, j’ai eu leplaisir de découvrir diversesmoutures qui offraient toujours

des articles de grande qualitéapportant un éclairage nouveauet des perspectives innovantes.Plus tard, j’ai eu le bonheur defaire un stage dans sa rédactionet de publier quelques articles.Ces expériences m’ont faitprendre conscience de la grandefamille que cette publicationrassemble autour d’elle. C’estpourquoi, elle reste, pour moi, une

Cet obscur objet d’apprentissage...français langue étrangère

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Convergences 85 : réuniondu réseau mondial desattachés linguistiques. Le français dans le mondeest partenaire de cetteconvention.

Refonte éditoriale duFrançais dans le monde.Création de la collectionRecherches et applicationset de Diagonales.

Parution du « Kit Révolution » (35 000exemplaires).

Création dumagazinesonoreFréquenceFDM.

Parution du kitchansons :Nouvellegénérationfrançaise 1.

Création dumagazinevidéo Vidéo Classe.

Ouverture du siteInternet hébergé auxÉtats-Unis sur leserveur de l’AATF(American Associationof Teachers of French) :www.fdlm.org

Édition ducarnet devoyage del’opération Allons enFrance 1998.

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référence essentielle en didactiquedu FLE mais représente aussi unregard particulier sur le mondefrancophone, un lieud’affirmation d’une langue et unlien avec tous les collègues dumonde qui y partagent despratiques de classe et desréflexions. »Cristina Avelino (Association Portugaisedes Professeurs de Français)

« C’est par ma mère, professeure de FLE enItalie, que j’ai connu Le français dans lemonde auquel elle a été abonnée à partir dupremier numéro. En 1965, je l’ai accompa-gnée à Besançon où elle suivait un stage deformation de professeurs, tandis que moi jefaisais mes débuts en français dans un coursde langue et je m’amusais avec des jeunes demon âge venant des quatre coins du monde. Pendant la soirée internationale, de rigueurcomme conclusion des cours, le groupeitalien a chanté, dansé… et créé aussi unepetite chanson dont je me rappelle encore ledébut : “Le français dans le monde / Revuepédagogique / C’est elle qui nous explique /Ce que c’est que le français”. […] »

Paola Bertocchini (formatrice de formateurs, auteur, Italie)

C’est naturellement parla francophonie litté-raire que Le françaisdans le monde a ouvertle bal des références à

l’espace francophone : on trouvedans le numéro 1 la photo et l’ana-lyse d’un ouvrage de l’écrivainsuisse romand Ramuz. Pol Van-dromme s’occupera, lui, un peuplus tard, de la littérature franco-phone de Belgique. Mais la revue accorde d’emblée unelarge place à la francophonie édu-cative avec un long compte rendude la réunion de la Confemen, pré-sidée par Stéphane Hessel – au-jourd’hui très médiatisé –, alors di-recteur de la Coopération avec lacommunauté et l’étranger. Le fran-çais dans le monde s’attache aussi àillustrer la francophonie de ceux quiont choisi d’écrire en français : lespremiers sont le Libanais VahéKatchka, le Roumain Cioran, l’Es-pagnol José Luis de Vilallonga,l’Américain Bruce Lowery… Les rejoindront Amin Maalouf, AndreïMakine, Vassilis Alexakis. Il accordeégalement une place particulière àla Francophonie postcoloniale et àson douloureux questionnement

identitaire. On est en octobre 1962,l’aventure coloniale vient à peine dese refermer définitivement avec l’in-dépendance algérienne proclaméele 1er juillet 1962 ; une étude appro-fondie de L’Aventure ambiguë deCheikh Hamidou Kane précède unelongue bibliographie consacrée aux littératures francophones deCôte-d’Ivoire, du Cameroun, deGuinée, du Mali, de Madagascar,du Sénégal…L’espace territorial francophone ytrouve aussi sa place : les rares nu-méros spéciaux « pays » touchentl’un le « Canada français » – le géné-ral de Gaulle n’avait pas encore pro-noncé son « Vive le Québec libre ! »–, l’autre, « Horizons Maghreb »,l’Algérie, le Maroc et la Tunisie. La francophonie pédagogique n’estpas en reste : l’une des premières ex-plications d’un texte littéraire propo-sée s’appuie sur un texte de SembeneOussmane, Ô pays, mon beau peuple !La constitution de la Francophonieen communauté organisée conduiraLe français dans le monde à lui accor-der un espace éditorial spécifiqueavec la parution en 1987 de Diago-nales,auquel succèdera, en 2001,Francophonies du Sud. ■

« Polygoneétoilé »

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Le français dans lemonde adopte un formatmagazine, change demaquette et réorganiseses contenus.

Le français dans le mondeest confié à la FIPF.

Clé International devientl’éditeur de la revue.

Création de Francophonies du Sud avecl’appui de l’Organisation internationale de laFrancophonie. Suivront Francophoniesd’Europe, Francophonies arabes (2007) etFrancophonies d’Amérique du Nord (2008).

Refonte éditoriale etrédactionnelle complètede la revue et de son site :changement de format, demaquette, d’organisationet de contenusrédactionnels ; nouvellestructure, nouvellesfonctionnalités et nouvelhabillage du site.

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« Une belle visite du monde àtravers la langue et une actualitétoujours en mouvance, un outilde travail et un support pourmes études. Voilà ce que j’ai putrouver dans cette revue au fildes années. »Sophie (France )

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« La Géorgie, ce n’est pas un pays très connu de vous, maison vous connaît ici. Chez nous l’enseignement de françaisprend un essor surprenant. Nous avons des compétitions,des olympiades… Votre revue m’a aidée à améliorer monfrançais et à m’intégrer dans le monde francophone. Mêmevous avez fait un cadeau parfait pour mes amis et pour moi.[…] Le français est la langue de partage, partageons-le paramitié ! »Tiko (Géorgie)

t hodologique

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« Je me ressource fréquemment dans Le français dans lemonde, dans ma carrière de chercheur et d’enseignant.Depuis 1986, je dévore tous les articles intéressants et metsen pratique certaines théories. […] J’espère que notre revuecontinuera à nous fournir les infos de qualité et de nouvellesméthodologies. »Sim (Kenya)

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« J’ai découvert votre revue à l’Institut français de Naples, le“Grenoble” en 1996 et à partir de ce moment-là, je ne m’ensuis plus passée, car je trouve que c’est un instrumentpédagogique complet, modulable et toujours à l’écoute deschangements culturels et du progrès de la technologie. En2000, je l’ai utilisée pour la préparation au concours,couronné de succès. De nos jours, la revue a enrichi sesmatériaux grâce à son site dédié aux enseignants de Fle. »Maria (Italie)

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« Le FDLM est devenu un outil précieux d’inspiration pourmener au mieux notre mission d’enseignement de la languede Molière. »Mohamed (Algérie)

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enseignants soucieux de ne pas paraître en retraitpar rapport à la langue qui s’invente. Amr Ibra-him apporte à son tour sa contribution avant queLouis-Jean Calvet vienne calmer les angoissessuscitées désormais par le verlan. Il y mettrabeaucoup de pédagogie, consacrant une chro-nique de ses « Parlers du jour » à la formation desmots à l’envers. Les lecteurs seront fidèles à cerendez-vous avec la langue que Louis-Jean Calvet leur donne pendant vingt-six ans. Au-jourd’hui, il revient à Bernard Cerquiglini de dévider la pelote des explications sur ces mots :des expressions, des apparentes incongruités quisuscitent l’interrogation de ces lecteurs d’Alle-magne, de Grèce, d’Italie, de Madagascar,d’Éthiopie ou de Hollande, qui ont fait le « cour-rier des lecteurs » et dont la descendance se retrouve aujourd’hui sur le blog « Langues fran-çaises » du site de la revue. ■

C’est nouveau, ça vient de sortir...informer

« Bien que l’anglais soit utilisépartout dans le monde, le français garde toujours sonimportance comme moyen de communication et commetransmetteur de la hauteculture. Le français dans lemonde joue le rôle de pivot par lequel cette haute culturefrançaise se répand. »Hang-Deok Cho (Professeur de français,université de Sookmyung, Corée du Sud)

L’usage, le bon usage, les problèmes desens et les questions de syntaxe, c’est lechroniqueur d’alors de La Libre Bel-gique, Maurice Grevisse, qui s’y colle.Et le courrier des lecteurs de la revue,

inquiets de la norme, abonde en questions sur le mode « Est-ce que l’on peut dire… ? » ou « Doit-on dire… ? ». Quand il ne s’autorise pas une remarque ou une réflexion sur un fait de langue.Précisément, délicatement, Charles Muller, alorsdirecteur de la revue La Classe de français, répond, explique, exemplifie. Aurélien Sauvageotest aussi de la partie en traquant le phénomène du mot « isolé » : « Silence ! » ; « Attention ! » ;« Salaud ! » ou encore « Idiote ! », « Vendus ! »,qui forment le cortège des mots qui s’échangentquotidiennement et en rafale à Paris.Jean Guiraud détaille l’argot potache et estudian-tin, cet argot source constante d’angoisse pour les

L’apprentissage d’une langue ne sejustifie que s’il donne accès à uneculture en train de se faire. D’embléeLe français dans le monde a entendurendre compte d’une modernité

à bien des égards dérangeante. Les premiersnuméros donnent le ton : côté littérature,Georges Raillard, avant Jacques Petit, s’attacheà faire découvrir La Route des Flandres (ClaudeSimon), Le Parc (Philippe Sollers), La Semainesainte (Louis Aragon), La Modification (MichelButor) ; il revient à Roland Barthes le soin

d’éclairer le lecteur sur une scène théâtralealors en pleine effervescence ; en matière decinéma, la plume de Pierre Billard ne manqueni L’Année dernière à Marienbad (Alain Resnaiset Alain Robbe-Grillet), ni Jean-Luc Godard(Vivre sa vie) ni Agnès Varda (Cléo de 5 à 7), ni Jean Rouch avec Edgar Morin (Chroniqued’un été), sans oublier Jacques Demy (Les Parapluies de Cherbourg). Michel Estève éclairependant plus de quarante ans cette actualité cinématographique comme Louis-Jean Calvetsuit l’émergence des phénomènes musicaux,

de la chanson protestataire de Renaud ou Lavilliers aux inventions des Rita Mitsouko ou de Bashung. D’autres invitent à lire Patrick Modiano et plus près de nous Jean-PhilippeToussaint, Jean Echenoz, Annie Ernaux ou Michel Houellebecq. De la même manière, larevue s’attache à rendre le lecteur partie pre-nante des débats d’idées émergents : se plientau jeu de l’entretien Michel de Certeau, PierreNora, Pierre Bourdieu, Françoise Giroud, Alain Touraine, Michel Serres, Edgar Morin, Bernard Pivot… ■

Qu’est-ce qu’ils disent ?lanque

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« 1973 : l’année de monpremier abonnement au FDLM,effectué à la suite de monpremier stage de formation en France. C’était la revuecarrée et très austère que l’on aconnue pendant longtemps,dans laquelle se côtoyaient,sans contradiction, des articlestrès doctes des didacticiens del’époque et des fiches pratiquesqui faisaient bien l’affaire de lajeune enseignante que j’étais.Depuis, je n’ai plus quitté leFDLM dont j’ai suivi, commeauteure et lectrice, toutes lestransformations à traverslesquelles on a assisté, entreautres, à un élargissementconsidérable de l’informationculturelle, à la mise en évidencedu travail des associations, à l’utilisation performante des possibilités offertes parl’Internet […]sans jamaisperdre de vue ce qui fait l’âmede la revue et qui est garantie de son succès : être uneressource pour l’enseignementdu FLE capable de couvrir lesexigences les plus disparates desprofesseurs du monde entier. »

Edvige Costanzo (formatrice de formateurs, auteur, Italie)

Pourquoi as-tuchoisi le français ?

promouvoir

I l revient à R. L. Wagner d’avoir le premier donné « les clés du royaume »,entendez les raisons intangibles d’apprendre le français – des raisonsqui sont autant de portes qui donnent accès, c’est selon, à d’autres do-maines du savoir et des sciences, à certaines professions, au plaisir gra-tuit aussi de se laisser surprendre par une autre culture, à l’émotion ou

à l’éblouissement suscités par la rencontre avec des œuvres jusqu’alors incon-nues. Parmi les raisons d’apprendre une langue que détaille R. L. Wagner : lelieu même où s’élabore une pensée ; la promesse et le moyen d’acquérir uneautre culture ; la possibilité de s’approprier un système de valeurs ; l’accès à unsystème inconnu de pensée et de vie… Ils seront nombreux après lui, respon-sables politiques, institutionnels ou associatifs mais aussi écrivains ou artistesà reprendre à leur compte dans la revue l’une ou l’autre ou l’ensemble de ces rai-sons et à user ainsi de leur autorité provisoire pour la mettre au service de lacause du français. Une cause hier à défendre, comme si c’était une partie de soiqui, à travers cette langue et cette culture, se trouvait menacée ; une cause au-jourd’hui à promouvoir, mais de manière moins émotive et plus sereine, quiprend acte de la diversité culturelle et de l’espace plurilingue dans lesquels elles’inscrit. La géopolitique qui fait de la langue française une langue à la fois for-tement territorialisée et transnationale par le fait de son enseignement dans laplupart des systèmes éducatifs, mondiale de par son rôle prééminent de com-munication dans de nombreuses instances supranationales, l’économie par laplace qu’occupent ses firmes multinationales, ses réussites technologiques etscientifiques, son art de vivre matérialisé aussi par des produits de luxe uniqueset rares, sa capacité à fabriquer des évènements mondialement médiatisés seront tour à tour ou ensemble convoqués par ceux que la revue invitera à pren-dre la parole pour livrer aux lecteurs et aux enseignants les bonnes raisons d’ap-prendre encore notre langue. Il faut ici suivre Jean Basdevant, alors directeurgénéral des relations culturelles et scientifiques au ministère des Affaires étran-gères quand il affirme que « l’enseignement est le fondement même de nos effortsd’expansion culturelle dans tous les domaines parce que l’enseignement a des effetsbeaucoup plus profonds et durables qu’aucun autre moyen d’influence ». S’il estune raison d’être du Français dans le monde, c’est bien celle-là, dans ce soutienpermanent, passionné et volontaire à l’enseignement de notre langue d’abordcomme langue étrangère et ensuite comme langue d’enseignement. ■

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p lications à Diagonalesu Sud

« Le FDLM a été un des matériaux d’appui pour ma thèse de licence en 1997, “Didactique du Fle par les images”. Je m’amuse maintenant en me rappelant qu’il restait àpeine deux mois jusqu’au terme limite pour le dépôt desthèses et en mars 1997, comme je travaillais à une distanceconsidérable du centre universitaire de Timisoara, j’ai reçupar exception le droit d’envoyer à mon prof coordonnateurla dernière partie par télécopieur. Ce qui fait qu’en rentrantdans son bureau, le prof est tombé sur un “drap” de papierlong de plusieurs mètres. On s’est amusé et tout a été bienpuisqu’il a fini bien. Depuis, j’ai été prof de FLE enRoumanie et de FLS au Canada. »Ana (Roumanie)

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et savoirschamps

Et toi, tu fais comment ?pédagogie

doit pas compter moins d’une douzaine de ver-sions, sans compter sa plus récente, celle évoquéesur le blog « Nouveaux enseignants » du site duFrançais dans le monde.Et puis une pédagogie qui fait feu de tout bois : le chanten fait partie. Il n’est pas indifférent à ce propos queMaurice Fleuret, le créateur de cet évènement désor-mais mondialisé, la Fête de la musique, ait pointé lamagie des comptines comme moyen et motivation àl’apprentissage. C’était en décembre 1963. ■

Didactique

‹‹État actuel du fran-çais fondamen-tal », de GeorgesGougenheim etPaul Rivenc, ouvre

le numéro 1. Il prend date et donne leton. Il situe surtout ce que sera l’ambi-tion de la revue : constituer un mar-queur qui anticipe souvent et rappelleà l’ordre parfois jusqu’à devenir ce « ba-romètre des besoins et des tendances »dont parlait l’inspecteur général et di-recteur du CIEP, Jean Auba. Françaisfonctionnel, communicatif, gram-maire du français parlé, niveau 2, interculturel, grammaire d’apprentis-

sage, traduction, analyse de discours,autoapprentissage, évaluation : com-me le rappelait André Reboullet auterme de vingt années passées à la têtede la revue,Le français dans le monde asouvent été« le point de départ pour unmouvement de réflexion et de recherchefructueux ». Comme il n’a pas craintd’aborder des thèmes qui, dans leurcontexte, étaient largement à contre-courant : les numéros consacrés à« L’enseignement de la littérature »,« L’écrit », « Le lexique » sont apparusdans des contextes où l’on ne parlaitque de français fonctionnel, d’oral etd’actes de parole… Mais surtout cet

Le dernier article d e

« J’ai découvert la revue […]quand je commençais à enseigner lefrançais à l’Institut Français d’Amérique Latine. L’IFAL disposait àl’époque d’un centre de documentation en tous points remarquable, géré par deux excellentes documentalistes, Lydia et Mirna. J’y trouvaisbeaucoup de bonnes idées et autant de textes pour remettre en questionmes certitudes pédagogiques. Mon rêve d’alors était de publier une fichepédagogique ou un article dans cette prestigieuse revue. Beaucoup d’eaua coulé sous les ponts… et mon rêve de (prime) jeunesse s’est réalisé.[…]C’est aussi l’occasion […]de partager avec de nombreux lecteurs à travers le monde ma passion pour l’enseignement. »Haydée Silva (professeur en didactique du FLE, Universidad Nacional Autónoma de México,Mexique)

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Avec la séquence de classe consacrée à l’éternelle question de l’enseigne-ment de l’expression du passé, dont – avant bien d’autres, dans lenuméro 1 – Colette Stourdzé s’at-

tache à démêler les fils ou plutôt les aspects, com-mence le long récit de tous ces témoignages,comptes rendus, récits d’expériences venus dumonde entier qui illustrent ce lien actif avec lacommunauté enseignante mais surtout cette ori-ginalité de la revue, à savoir que ses lecteurs sontaussi les producteurs pour une part de soncontenu. C’est à Nina Gubrynowicz, venue de Po-logne, que l’on doit le premier témoignage de cespratiques de classe. C’est à elle que l’on doit ce queLe français dans le monde est devenu au fil dutemps, le miroir des intuitions, du savoir-faire, dela capacité d’innovation des enseignants et des en-seignantes à travers le monde.Leçon de vocabulaire, méthode de conversation,initiation à la lecture : Raymond Lichet, alors enposte à Haïti, qui ne craint pas la métaphore culi-naire, introduit la recette dans la pédagogie duFLE. Une recette que nous reprendrons joyeuse-ment à notre compte quand nous appellerons unchat un chat, c’est-à-dire une fiche une fiche, et quece sont bien sûr – juste retour des choses –, lesfiches cuisines du magazine Elle qui nous servirontde modèle rédactionnel et éditorial !Au fil du temps, on s’aperçoit que la pédagogie duFLE n’échappe pas à ce qu’on appelle aujourd’huisur les sites Internet les FAQ, ces questions sou-vent en rapport avec des modes d’emploi qu’ils’agisse d’objets ou d’institutions. C’est ainsi quela sempiternelle « Première leçon de français » ne

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article de Gougenheim et Rivenc ouvreune série impressionnante d’articles deréférence auxquels sont associés lesnoms de Colette Stourdzé, Pierre LeGoffic, Denis Girard, Guy Capelle,Jean-Claude Chevalier, Michel Dabène,Nicole McBride, Max Dany, Francis Debyser, Daniel Coste, Henri Besse, Janine Courtillon, Louis Porcher, Robert Galisson, René Richterich, Albert Raasch, Patrick Charaudeau,Maria Cecilia Bertoletti, Denis Leh-mann,Sophie Moirand, Rémy Porquier,Clive Perdue, Gilberte Furstenberg,Claire Kramsch, Ross Steele, Jean-Claude Beacco, Simonne Lieutaud,

Jean-Claude Mothe, Jean-Marc Caré,Francine Cicurel, Monique Callamand,Élisabeth Guimbretière, Geneviève Zarate, Gisèle Kahn, Denis Bertrand,Daniel Gaonac’h, Gérard Vigner, UlliFrauenfelder, Daniel Feldhendler,Henri Portine, Christian Puren, HenriHolec, Jacques Montredon, GenevièveCalbris, Évelyne Bérard, FrancisYaiche, Carmen Compte, Salvador Benadava… Nombre de ces articles etde ces auteurs ont construit ce qui a faitla spécificité et la renommée de la re-cherche en didactique du français.Paola Bertocchini et Edvige Costanzoont eu la bonne idée de reprendre, sous

une forme raisonnée, une bonne partde ce patrimoine didactique pour enfaire un Manuel d’autoformation. Unemanière de reconnaître et de rendrehommage à ce qui a été l’une des préoc-cupations cons tantes de la revue :constituer l’outil central de formationdes enseignants et des enseignantes et accompagner ainsi les politiques publiques qui en ont fait leur priorité,persuadé qu’est Le français dans lemonde que « les professeurs qui entre-tiennent leurs connaissances constituent[…] une garantie pour l’avenir de leurpays » et, nous ajouterons, pour l’avenirdu français.■

d e…

« Je me souviens de mes premierscontacts fébriles avec Le français dans lemonde. C’était à la fin des années 1980,quand Internet et les documents enligne n’existaient pas. J’étais alors jeuneformateur d’enseignants et il me fallaittrouver des écrits où l’on articulait despropositions d’activités didactiques avecdes réflexions disons théoriques sur lesprincipes sous-jacents… La revue

revêtait alors une telle importance pourmoi dans une bibliothèque déjà pauvreen documents et, surtout, de documentsen français puisque mon institution estanglophone. Je passais des heures àfeuilleter les pages, à la recherche d’untrésor qui me permettrait d’épater mes étudiants...

Rada Tirvassen (enseignant, Mauritius Institute of Education, Île Maurice)

Ils l’ont faitcongrès et Le français dans le monde est là pour témoigner de l’enga-gement que révèlent ces manifestations : Fédération des professeursde français à l’étranger, Association internationale des études françaises, Modern Language Association of America, Fédération internationale des professeurs de langues vivantes… Au fil du temps,ce compagnonnage avec les associations reste sans faille : la revueest de toutes les Sedifrale en Amérique latine ; elle est aussi fidèle auxrendez-vous du Lend en Italie, de la Fédération espagnole des pro-fesseurs de français ; elle suit, au fil des ans, les congrès de l’AATF auxÉtats-Unis ; elle est partenaire du congrès de la réunification des associations allemandes à Berlin ; elle accompagne en Asie les universités d’été de l’Asie du Sud-Est organisées année après année àSingapour. Et bien sûr, elle est de ces rendez-vous majeurs que sontles congrès mondiaux de la FIPF, de Rio à Tokyo, de Lausanne à Atlanta, Montréal et Québec, sans oublier Thessalonique et Paris, maisaussi de ceux de l’Aupelf qu’elle accompagna sur les fonds baptismauxà l’automne 1961 et plus près de nous de l’Apfa, dès 1987 à l’Île Mau-rice. Elle fait sienne les mots étendards de ces associations, en phaseavec leur époque : modernité, diversité, solidarité. ■

I llustrer le titre de la revue, c’est aussi rendre compte des ini-tiatives de ceux qui en font profession, les enseignants, et decelles qui ont en charge de le promouvoir et de l’illustrer, lesinstitutions ou les associations. Au fil des premiers numéros decette année 1961, on y apprend le jumelage entre la faculté de

droit de Kaboul (Afghanistan) et l’université Paris 7, la création d’unBureau d’Études Pédagogiques à Rabat (Maroc), l’ouverture d’une Alliance française à Rangoun (Birmanie), l’accroissement du nombrede lecteurs en URSS, l’ouverture d’un collège franco-péruvien à Lima,l’organisation, au CIEP à Sèvres, d’un stage sur l’emploi de la télévision,en Italie d’un stage pour les professeurs de l’enseignement technique;on y explique aussi les raisons de l’intensification des échanges franco-iraniens ; on y annonce aussi la création d’un lectorat à l’université àNagoya (Japon) et au Technion d’Haïfa (Israël) ; on pointe enfin l’attention portée à l’enseignement du français en Allemagne et de l’allemand en France. Aujourd’hui, c’est sur www.fdlm.org que la revueinforme en temps réel sur ces initiatives qui tournent toutes autour dequelques mots-clés : coopération, échanges, mise en réseaux. Rendre compte aussi de la vie du domaine. Les associations tiennent

Initiatives

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institutionsdans le monde. À titre d’exemple, c’est deux per-sonnes sur trois et, aujourd’hui, une sur deux, détachées par le ministère de l’Éducation nationalede France auprès de la FIPF, qui est affectée à larevue. Le bureau de la FIPF fait aussi tous ses effortspour maintenir l’attribution d’abonnements gra-tuits à toutes ses associations. Dans les momentsdifficiles, la FIPF a su mettre tout son poids pourmaintenir la revue, car beaucoup pensent qu’unerevue « papier » n’a plus sa place dans le paysagemédiatique professionnel de notre siècle. Ce n’est

pas notre avis. Certes, Internet tient-il aujourd’huiune place importante dans les habitudes docu-mentaires et l’évolution récente du Français dans lemonde vers un bi-média autant que la création dela plate-forme interactive de la FIPF montrent quenous n’y sommes pas, loin s’en faut, réfractaires.Mais l’heure n’est pas encore venue – si elle vient unjour – à une dématérialisation complète. D’abordparce que les professeurs sont encore trop nom-breux autour du monde à être privés d’accès – oud’un accès facile – à Internet, mais surtout peut-êtreparce que, comme le font les congrès, la reliured’une revue ne tient pas ensemble des pages seule-ment : elle rend le lien palpable entre ses lecteurs. Est-il interdit d’aimer, tous les deux mois, le bruitdu vinyle qu’on déchire avec un peu d’impatiencecomme on le fait de l’emballage d’un cadeau,l’odeur familière des pages et de l’encre, la sensua-lité du papier glacé sous les doigts et du premier regard sur la couverture ? Si c’est un luxe, les pro-fesseurs de français le méritent bien ! ■Jean-Pierre Cuq, président de la FIPF et directeur de la publication

Quand, à l’issue du Congrès deParis en 2000, Le français dans lemonde fut confié à la FédérationInternationale des Professeursde Français, c’est à une sorte de

constat d’évidence que se sont rendus les res-ponsables politiques de l’époque.Les professeurs de français n’en sont-ils pas eneffet les premiers lecteurs, les abonnés les plusnombreux, les utilisateurs les plus constants etmême les contributeurs les plus actifs ?

Car Le français dans le monde est, à sa manière, fédérateur : depuis un demi-siècle maintenant, àtravers ses nombreuses évolutions, il établit unlien entre les professeurs du monde entier. Le fran-çais dans le monde est le reflet, le porteur, voire lelieu de création de l’innovation pédagogique etméthodologique pour le Français Langue Étran-gère. Il a aussi longtemps été la vitrine quasiunique de la vie des associations.Il n’est certes pas obligé d’être membre d’une asso-ciation pour être abonné au Français dans le mondeou pour le lire dans une bibliothèque, mais qui nevoit qu’il s’agit en fait de la même démarche ? Unabonné du Français dans le monde et un adhérentd’une association ne sont pas de simples profes-sionnels en quête d’informations techniques, ce sontaussi des militants d’une langue et d’une cultureauxquelles ils vouent le plus souvent bien plus quela partie professionnelle de leur vie.C’est pourquoi, depuis plus de dix ans maintenant,la FIPF a toujours dépensé sans compter une parttrès importante de son énergie et même de sesmoyens humains et financiers pour Le français

Le français dans le mondeconfié à la FIPF

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SIHFLES, ASDIFLE, Cours decivilisation française de laSorbonne, OIF : autantd’institutions auxquelles leFDLM a ouvert ses pages...

« J’ai découvert la revuependant ma licence durant lesannées 1990 à la bibliothèquecentrale de l’université deConstantine. Du coup, ellem’a plu… Plus tard, je l’aitrouvée au CCF et depuis, jecontinue à lire quelques-unsde ses numéros. Et grâce àson site, je profite de l’aideimportante qu’elle m’offre, en particulier les fiches, les idées pour les cours,l’actualité didactique du FLE. » Louiza (Algérie)

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Tu connais la référence ?

I l faut ici rendre hommage à Françoise deCharnacé, documentaliste du Belc, qui asu convaincre de l’importance stratégiquede mettre à la disposition des enseignantset des étudiants, des centres de documen-

tation qui facilitent travail et recherches. Nom-breux sont celles et ceux qui lui doivent la fibredocumentaire dont ils ont fait bon usage là où ilsse trouvaient, en mettant en place des espaces documentaires dans les Centres, Instituts ou Alliances. André Reboullet s’est adressé sponta-nément à elle pour animer les pages qui corres-pondent à l’une des trois fonctions cardinales dela revue : « se documenter ». On lui doit entre autres ces monuments documentaires qui ontfait le bonheur de dizaines de milliers d’ensei-gnants de français à travers le monde : le Guidepédagogique pour le professeur de français (1969),L’Assistant de langue vivante (1973), Documenta-tion et enseignement du français (1975), Le Carnetdu professeur de français (1974) ; elle participeaussi de manière décisive au numéro spécial des-tiné aux assistants de français et à celui consacré

Se documenter

outilset apprentissage

à l’animation pédagogique. Et puis elle nous alaissé un outil documentaire précieux entre tous,les « Tables », cet outil indispensable au quoti-dien mais aussi pour tous ceux, toutes celles queleur travail, leurs recherches conduisent à fré-quenter les collections de la revue : une référenced’article, d’auteur, une recherche thématique…Les tables sont là pour renseigner tous les étu-diants en voie de mastérisation qui s’adressent àla revue via son site à la recherche de la référenceperdue ou de l’article introuvable.Mais là ne s’arrête pas la fonction documen tairede la revue : matériel pédagogique, méthodes,ouvrages de référence, thèses, qu’ils soient delinguistique, didactique, analyse littéraire, lexi-cographie, sciences sociales, société, numéroaprès numéro, avec l’aide de ses veilleurs –René Pucheu, Alain Kimmel, Roger Ueber-schlag, Gisèle Kahn, Jean-Pierre Goldenstein,Philippe Hoibian, Chantal Parpette, Jean Duverger – dans chacun de ses champs, larevue s’est attachée à tenir ses lecteurs infor-més des dernières parutions. ■

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Objet bien étrange que cet épidia-scope que le maquettiste d’alors aplanté au beau milieu de la page24 de ce numéro 3 du Françaisdans le monde. Histoire de rassu-

rer l’enseignant-lecteur, de lui dire qu’il n’est plusseul dans la classe avec son manuel et la magiede son verbe, mais que la technologie offre désor- mais à la pédagogie de précieux auxiliaires. Il enva de même avec ces énormes magnétoscopes etces projecteurs de diapositives qui transformentnos enseignants et enseignantes en homme oufemme orchestre jouant de la bande magnétiqueet du film fixe comme le requiert la pédagogie dumoment. Et puis il y a ce rêve high-tech de touteinstitution : posséder un laboratoire de langues.La revue, technophile de la première heure,vante ce lieu d’acquisition de ce qu’on nommealors « la facilité de parole ». Elle ouvre dès lespremiers numéros une rubrique consacrée auxmoyens audiovisuels.Mais elle va plus loin. C’est avec le numéro 22 que le lecteur découvre ce qui pour nous constitue aujourd’hui un bien étrange objet, un disque soupleintitulé Sonofrance, coproduit avec la RTF, la RadioTélévision Française. Ce petit carré noir (et pourtantil tourne !), apparu au début des années 1960, ne

rendra son tablier qu’au début des années 1980. Ilrépond à cette volonté de la revue de faire en sorteque l’enseignant et l’enseignante restent en contactavec les réalités de la société française. Ce carré noirdeviendra une cassette, puis un CD structurécomme une véritable émission de radio que l’on doità Élisa Chappey, avec un nom : Fréquence FDM,avant de prendre aujourd’hui la forme dématériali-sée de fichiers téléchargeables sur le site de la revue.Au son, la revue ajoute l’image, une initiative néeen Italie et rendue possible grâce à France Télévi-sions : aventure éphémère de FDM Vidéo Classe,conduite par Marcella di Giura, magazine télévi-suel d’avant la montée en puissance de TV5Mondeet dont a eu malheureusement raison le « vidéo-co-pillage » quasiment industriel et, surtout, irres-ponsable de certains.Autre aventure qui connaît une incroyable posté-rité, celle de Nouvelle Génération française consa-crée à la chanson dont Le français dans le monde,avec le Cavilam et ce qui allait devenir le BureauExport de la musique, coédite le premier CD. Au fildu temps, sept autres opus suivront.Et puis en 1994 commence pour Le français dansle monde l’aventure de l’Internet, l’ouverture deson premier site sur un gopher aux États-Unis.Mais ceci est une autre histoire… ■

« Si nous voulons quetout reste tel que c’est, ilfaut que tout change »(Le Guépard, 1963). Cepropos du film de Viscontiéclaire, à mon avis,l’évolution du Françaisdans le monde depuiscinquante ans. Poursauvegarder et faire vivrela philosophie de la revue,quel changement le FDLMa dû vivre en fonction del’évolution du temps !J’espère que la revue necessera de changer pour nepas perdre la politiqueéditoriale qui estla sienne depuisl’origine. Elleinspire toujours lemeilleur à la nôtre ! »Jean Noriyuki Nishiyama (ancien rédac-teur en chef de la Revue japonaise dedidactique du français, Japon)

technophilie

Tu le branches comment ?

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PRODUITS

Des outils péd aLe FDLM, c’est aussi des outils pédagogiquescomplémentaires : suppléments pour les jeunes,documents sonores ou vidéo, CD, affiches.

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« J’ai découvert tout simplement votre revue grâce à uneamie prof de langue française en Allemagne.[…] J’aitoujours trouvé cette revue magnifique, on peut y trouvertout ce dont on a besoin, et aussi des documents qui m’ontaidée dans la classe avec mes élèves. Je suis désormais larevue sur internet. »Samia (Allemagne)

d agogiques

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C’est ainsi qu’entre nous on l’appelle : le FDLM.Chaque numéro, c’est la même histoire toujours re-commencée : décider du sommaire, contacter lesjournalistes, veiller à faire rentrer les articles deschroniqueurs, préparer la copie pour les maquet-

tistes, calibrer les textes, rechercher l’iconographie, revoir lespages montées, choisir l’illustration de la « une », valider les ul-times changements, vérifier le traceur et découvrir le numéroimprimé. Et puis faire le service de presse, envoyer les justifica-tifs. Et déjà s’annonce le prochain numéro. Un mois et demi sesera ainsi écoulé. Entre temps il aura fallu s’occuper du site, mettre en ligne les in-formations qui arrivent, les sons, veiller à l’animation des blogs,suivre la fabrication des fiches. Sans oublier de répondre auxcontributeurs patients qui ont proposé leur article à la revue, auxétudiants qui font des recherches documentaires ; tout en étantprésent à tout ce qui touche la vie du domaine et qui participede l’information, ici mais aussi ailleurs, en allant à la rencontre

des lecteurs, de l’Argentine à l’Australie, du Japon et de l’Inde àl’Afrique du Sud ou au Maroc, de l’Espagne ou de l’Italie au Libanjusqu’au Mexique et aux États-Unis…Et c’est ainsi que mois après mois, la petite équipe de cinq per-sonnes fait en sorte que le lecteur reçoive bien sûr Le françaisdans le monde (6 fois par an), mais aussi Francophonies du Sud(3 fois par an), Recherches et Applications (2 fois par an), qu’iltrouve en ligne les sons et les fiches. Autrement dit cinquanteans de Français dans le monde, c’est 50 000 pages imprimées,60 cassettes et CD audio, 20 cassettes vidéos réalisés, de trèsnombreux suppléments édités dont le Guide pédagogique duprofesseur de français, le kit « Révolution », le premier CD, Nou-velle Génération française, un spécial Coupe du Monde 1998 etson carnet de voyage, « Allons en France 1998 ». Et puis, ce sontaussi des milliers de dictionnaires, des dizaines de milliers deCD et d’affiches offerts aux abonnés, tant il est vrai que Le fran-çais dans le monde ne se sent vraiment chez lui que lorsqu’il estchez ses lecteurs. ■

Le FDLMau fil des joursUne revue, des lecteurs

L’équipe du FDLM en 2010 :de gauche à droite, JacquesPécheur, Sophie Ferrand,Kidi Bebey, SébastienLangevin et Alice Tillier.

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Jean-Jacques Frèche (1), Jacques Verdol (1), André Reboullet (1, 4),Sébastien Langevin (2), Jacques Pécheur (2, 3, 4, 8, 10), FrançoisePloquin (2, 3, 7, 8, 9 ) , Lucas Schifres (3), Jean-Marie Gautherot(5), Marie-Laure Lyons-Oliviéri (10), Daniel Coste (10), ChantalParpette (10), Jackson Njiké (11), Isabelle Yafil (11) Jean-ClaudeDemari (11), Sophie Ferrand (11)

« Le français dans le monde ne sesent vraiment chez lui que lorsqu’ilest chez ses lecteurs. »

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REVUE DE LA FÉDÉRATION INTERNATIONALE DES PROFESSEURS DE FRANÇAIS

N° 368 MARS-AVRIL 2010

le mondelefrançaisdans

// MÉMO //

// MÉTIER //

// ÉPOQUE //

Toute l'actualité dessorties livres, CD, DVD

En Iran, le français fait de la haute montagne

Le Brésil et les plaisirsde l’échange scolaire

Joann Sfar, quand un auteur de BD passe derrière la caméra pour raconter Gainsbourg

// DOSSIER //

Les îles de l’outre-mer dépendantes, ouvertes, métissées

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Rester en phase avec son époque :changements de logos, de formats, de principes graphiques. 50 ans decouvertures du Français dans le monde.

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ISSN 0015-9395ISBN 978-2-090-37212-0

9 782090 372120www.fdlm.org

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