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SPÉCIAL CLASSIQUES Belgique, Luxembourg : 3 € (!4BD64F-cjjadj!:L;k Mars 2013 3€ 64 pages CYCLISME Les 12 grandes courses du printemps à la loupe Les 100 ans du Tour des Flandres Le choc des titans Gilbert, Boonen, Sagan, Cancellara, Rodriguez, Cavendish, Pozzato, Wiggins...

Hors Série Sportif du 20 mars 2013

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DH Cyclisme

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SPÉCIAL CLASSIQUES

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CYCLISME

Les 12 grandescourses

du printempsà la loupe

Les 100 ansdu Tour

des Flandres

Le choc des titansGilbert, Boonen, Sagan, Cancellara,

Rodriguez, Cavendish,Pozzato, Wiggins...

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Numéro général 02/744.44.55Administrateur délégué et éditeur responsable François le Hodey. Directeur général Denis Pierrard. Rédacteur en chef RalphVankrinkelveldt. Responsable du magazine Eric de Falleur. Responsable rédaction sportive Philippe Lacourt. Conception et réalisation de

ce numéro spécial Eric de Falleur avec Quentin Finné, Julien Gillebert et Gaelle Daneels. Mise en pages Sodimco. Direction, administration, rédactionrue des Francs, 79 1040 Bruxelles. Fax > (02) 211.28.70. Publicité RGP > (02) 211.29.59. Abonnements > (02) 744.44.55. Fax > (02) 744.45.55. E-mail >[email protected] Internet > www.dh.be. Crédits photos Photo News, Reporters, Belga, AP, AFP.

6 Retour de l’Enfer blancRevenez-y sur un Milan-Sanremodantesque qui a lancé la série desclassiques d’un printemps qui tarde

8 Objectif LiègeQuelles ambitions peutlégitimement avoir Philippe Gilbert ?

10 Sur le haut du pavéTom Boonen conservera-t-il son titrede roi des classiques “flandriennes”?

12 Leçon de conduiteJohan Museeuw nous emmène surles pavés qu’il a si souvent domptés

13 Fou des classiquesEntretien avec Björn Leukemans qui n'a qu’un rêve : en gagner une grande !

14 Suivez le guideLes douze principales courses dessemaines à venir passées au crible :carte, palmarès, itinéraires, records...

20 Le choc des titansRevue des forces en présence des équipes de Fabian Cancellara et Tom Boonen

24 Rêve de gosse et de fouRencontre avec un Espagnol auquel les pavés et monts de Flandres ne font vraiment pas peur. Que du contraire !

26 Par monts et par vauxDécouvrez avec Johan Museeuwtoutes les côtes du Tour des Flandres

30 Bon anniversaire !Le Tour des Flandres fête ses centans, retour sur un siècle de légende

36 Paroles de champion Francesco Moser évoque son amourde Paris-Roubaix et de son neveu

42 En coulissesL’organisation d’une équipe de pointe pendant la période des classiques

46 L’ogre a très faimPeter Sagan sera l’un des hommes à battre ce printemps

48 Purito l’ArdennaisLes classiques wallonnes font rêver Joaquin Rodriguez

60 Claudy-le-MauditMalgré treize essais, Liège-Bastognen’a jamais souri à Claude Criquielion

62 Classiques au fémininLes dames aussi disputent leurs “monuments”

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SOMMAIRE

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l spécialclassiques 3

Milan-Sanremo a lancé dimanche dernier -et dans des conditions dantesques - le longchapelet des grandes classiques du prin-temps, quand bien même l’hiver tarde ànous abandonner définitivement. De la Pri-mavera, d’où il arrive en ligne directecomme si le déboulé initié sur la Riviera etle Lungomare Italo Calvino ne s’arrêtaitpas, jusqu’à Liège-Bastogne-Liège, cinq se-maines plus tard, le peloton va concourirpar monts et par vaux pour l’obtention dequelques-unes des plus belles courses de lasaison.Comme chaque année depuis des décen-nies, le cœur du cyclisme va battre durantplus d’un mois chez nous, dans le nord del’Europe et singulièrement en Belgique.Même si, dans le même temps, le Tour deCatalogne, le Critérium international ou leTour du Pays Basque vont retenir un peuplus au sud la plupart de ceux qui serontaux prises à l’été pour conquérir le cen-tième Tour de France, c’est vers les Flandres,le Nord, sur les monts et pavés, puis dans

les collines du Limbourg hollandais et, en-fin, sur les routes et côtes ardennaises, quesera tournée l’attention des passionnés decyclisme.Philippe Gilbert, requinqué après son prin-

temps noir de 2012, fera-t-il honneur à sonmaillot arc-en-ciel ? Tout porte à le croire età l’espérer en tout cas. Il y a trois ans qu’unchampion du monde n’a plus gagné uneclassique au printemps, le dernier se nom-mait Cadel Evans et c’était à la Flèche wal-lonne.Tom Boonen, lui, éprouvera de très sérieu-ses difficultés à faire aussi bien que l’anpassé car le champion de Belgique avaitplacé la barre tellement haut en réalisantun quadruplé inédit et historique dans lesclassiques pavées. Partout, dans les quinzejours à venir, où il se présentera au départ,du Grand Prix E3 à Paris-Roubaix, “TornadoTom” peut battre ou améliorer le record duplus grand nombre de succès conquis parun coureur dans cette course. Il peut triom-pher une sixième fois à Harelbeke ou unequatrième à Wevelgem ! Surtout, Boonenpeut devenir le premier à remporter quatrefois le Tour des Flandres et le seul aussi àtriompher à cinq reprises sur le vélodromede Roubaix pour définitivement enlever àRoger De Vlaeminck son surnom de Mon-sieur Paris-Roubaix. Mais s’il gagne déjàune seule de ces quatre courses légendai-res, le Campinois s’inscrira un peu plus en-core dans la galerie des plus grands cham-pions, dans celle des chasseurs de classi-ques les plus prolifiques. Avec son copain

Philippe Gilbert, nos deux vedettes ont toutgagné, à l’exception de Milan-Sanremo etde la classique d’Hambourg, mais l’épreuveallemande est loin d’être un “monument”du cyclisme, au sens où l’on tient par exem-ple Gand-Wevelgem, qui fête cette année sa75e édition. Ou bien évidemment le Tourdes Flandres dont on va célébrer le 31 marsprochain, dimanche de Pâques, avec tout lelustre et l’enthousiasme que l’on devine lecentenaire.La Flèche wallonne est un peu plus vieilleque la classique des éventails et du MontKemmel et beaucoup plus que l’Amsteldont elle a presque deux fois l’âge, tandisque Liège-Bastogne-Liège, la Doyenne detoutes, supplante de quatre ans Paris-Rou-baix, la Reine des classiques, et de vingt etun ans le Ronde.Des douze courses que nous vous présen-tons dans les pages qui suivent, la plusjeune se dispute à La Panne. Depuis près dequarante ans, la course que dirige l’amiBernard Van de Kerckhove, double vain-queur d’étapes et maillot jaune du Tour deFrance, en 1964 et 1965, ser(vai)t d’ultimepréparation au Tour des Flandres. C’est dé-sormais un peu moins vrai, mais les TroisJours gardent tout leur charme et leur rai-son d’être, comme À travers les Flandres,dont l’importance est consacrée par une“promotion” hors catégorie, le Cerami, laFlèche brabançonne ou le Grand Prix del’Escaut, autant d’épreuves qui sont et fontle cyclisme chez nous. Là où il vit et est chezlui.

ÉDITOERICDE FALLEUR

Ici, le cyclismeest chez lui

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Il va y avoir du sport, le mois qui vients’annonce passionnant à plus d’un titre.

(PHOTO NEWS)

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TOMBELA NEIGELes conditions de course de

Milan­Sanremo ont été toutsimplement apocalyptiques

et la surprise crééepar la victoire de Gerald

Ciolek énormeEric de Falleur

Ceux qui ont vécu de près ou deloin la 104e édition de Milan-SanRemo ne sont pas prêts d’oublierde sitôt ce qu’ils ont vu. Pour lescoureurs, ce fut tout simplementapocalyptique, comme cela avait

déjà été le cas plus d’un siècle plus tôt. Enavril 1910, seuls quatre coureurs avaient étéclassés au terme de la 4e édition de la toutejeune Classicissima et le vainqueur EugèneChristophe, victime d’une pneumonie, dut êtrehospitalisé durant un mois après son succès.Pour celui qui allait devenir le Vieux Gaulois ets’illustrer dans l’histoire du Tour, la saison 1910s’était terminée dans la neige et la pluie gla-ciale de la Ligurie.

Pour la première fois depuis plus d’un demi-siècle, Milan-Sanremo fut disputé cette annéeun dimanche et peut-être les dieux du vélo ont-ils voulu punir les organisateurs de la Prima-vera de cette infidélité aux traditions en faisantvivre l’enfer aux coureurs.

La classique d’ouverture de la série printa-nière (!) fut marquée par une longue interrup-tion, car sur les contreforts puis les pentes duPasso del Turchino, c’est le gel et la neige quiétaient au rendez-vous d’un peloton frigorifié.Au km 117, à Ovada, la course fut neutralisée etles six échappés furent les premiers à s’engouf-

frer dans les véhicules de leurs équipes, bien-tôt suivi par le reste de la meute complètementréfrigérée, pour y chercher quelque réconfortet tenter d’effacer la souffrance que tous ve-naient de vivre trois heures durant. Alors quebeaucoup d’autres avaient déjà abandonné,certains, comme Tom Boonen, décidèrent dene pas repartir du point du nouveau départ,fixé une cinquantaine de bornes plus loin, stig-matisant les incroyables conditions dans les-quelles ils avaient dû évoluer et la légèreté im-prudente des organisateurs d’avoir laissé par-tir leur course alors qu’ils savaient très bien cequi attendait les coureurs et accessoirementles suiveurs sur les hauteurs du Turchino ou dela Manie, deux difficultés finalement escamo-tées.

Deux heures et demi plus tard, la course re-prit, comme au “bon vieux temps” des demi-étapes du Tour de France, avec tout ce que celaimplique comme difficulté à se relancer et re-motiver, et comme gestion de l’interruption.Sauf qu’il s’agissait, sur la distance d’une coursede kermesse pour élites sans contrat, à courirderrière les six fuyards du matin repartis avecleurs sept minutes dix d’avantage. Mais forceresta au peloton qui, tel un rouleau compres-seur revint inexorablement sur les échappés.

PASSÉ PROFESSIONNEL À 19 ANSDans les Capi, puis sur la Cipressa et le Pog-

gio, les favoris purent alors en découdre et surle Lungomare Italino c’est Gerald Ciolek qui ter-mina en boulet de canon cette journée destinéeà finir dans les annales de la course. L’Allemandde la “petite” équipe sud africaine MTN-Qhu-beka s’imposa devant deux des grands favorisde la course, Peter Sagan et Fabian Cancellaraque leur lutte personnelle a conduit à uneperte commune, alors que Sylvain Chavanel etIan Stannard, les deux hommes forts de la fi-nale, devaient se contenter d’autres accessits.

L’Allemand est passé pro à 19 ans, comme en-tre autres Eddy Merckx, Frank Vandenbrouckeou Giuseppe Saronni. D’emblée, il avait réussiun résultat fracassant en s’emparant du titrenational de son pays au nez et à la barbe d’ErikZabel ce qui en dit long sur ses qualités desprinters. Un an plus tard, à Salsbourg, Ciolekremportait le championnat du monde dans lacatégorie des espoirs, comme le lui permettaitle règlement de l’UCI du fait de son apparte-nance à une équipe pro de deuxième division(Wiesenhof à l’époque). Depuis lors, la carrièrede Gerald Ciolek pouvait donner l’impressionde tourner quelque peu en rond, malgré la con-quête d’une vingtaine de succès (26 dont deuxdéjà cette année après une étape des Trois Joursde Flandre orientale et la Primavera, donc) dontde nombreuses étapes dans des tours, plus oumoins importants (Allemagne, Algarve, Bavièreet même Vuelta où il remporta une étape, il y aquatre ans.

L’OBJECTIF DE L’ÉQUIPE EST DE DISPUTERLE TOUR DANS UN AVENIR PROCHE

Le jeune coureur (il n’a que 26 ans) a couruchez T-Mobile puis HighRoad (2007 et 2008),Milram (2009 et 2010), Quick Step puis OmegaPharma (2011 et 2012). Le coureur de Colognen’y a jamais vraiment percé, puisqu’il a navi-gué, au terme des différentes saisons, entre la46e et la 262e place mondiale. Dans ces forma-tions du WorldTour, Ciolek a, chaque fois, étébarré par des coureurs de plus haut calibre etvoilà pourquoi il a décidé l’hiver dernier dedonner une nouvelle impulsion à sa carrière enfaisant ce qui apparu à tous les observateurscomme en pas en arrière. Mais chez MTN-Qhu-

Sur le podium de Milan-Sanremo, entouré de Peter Sagan et de FabianCancellara, les deux grands favoris, seul Gerald Ciolek a le sourire. (AFP)

6 spécialclassiques l

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beka, l’Allemand est leader et si l’idée qu’une for-mation africaine puisse évoluer dans les pelo-tons internationaux a pu en faire sourire plusd’un, au gré des images et infos insolites d’uncoureur noir ou magrébin au départ de telle ou

telle épreuve, ils ne rigolent plus depuis long-temps.

L’équipe dispose d’un budget important et auniveau de ses infrastructures, elle n’a franche-ment rien à envier aux autres du top internatio-

Dans la descente de la Cipressa puis sur le bord de mer, Philippe Gilbert a lancé la course, avant de marquer le pas sur le Poggio et dans la finale. (BELGA)

Toute la première partie de la Primavera a donné lieu à des scènes incroyables

que personne n’est prêt à oublier et certainementpas les coureurs qui ont participé à cette 104e

édition de légende.(BELGA)

nal. De plus, elle dispose sans doute de ce qui estégalement une des principales raisons de sonsuccès : l’enthousiasme et la solidarité.

“Les sept autres coureurs de l’équipe ont tousroulé pour Gerald toute la journée”, expliquait àl’arrivée de Milan-Sanremo l’ancien coureur alle-mand Jens Zemke, devenu directeur sportif de laformation sud-africaine. “Nous formons vraimentun groupe solidaire et uni. Une partie de notre forceréside là. En Afrique du Sud, à Johannesbourg, lescoureurs vivent ensemble, mangent ensemble, s’en-traînent ensemble. Ce sont des paramètres impor-tants que nous avons reproduits ici en Italie, dansnotre point de chute européen à Lucca. Nous avonsaussi, pour les courses belges, une maison à Aude-naerde.” L’équipe MTN Qhubeka a un but qu’elleaimerait réussir dans un futur proche : partici-per au Tour de France.

“Il nous faudra sans doute quelques années pourque nous soyons invités au Tour de France”, affirmeencore Zemke. “Pour cela, nous allons devoir nousrenforcer, étoffer notre staff et notre noyau, formerdes jeunes coureurs.” Mais désormais, après ce dé-but de saison tonitruant, le groupe sportif afri-cain ne devra sans doute plus convaincre ses in-terlocuteurs du sérieux de sa démarche et nousconnaissons bon nombre d’organisateurs qui re-grettent déjà de ne pas avoir invité l’équipe.

Page 8: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

“JE SUISPRÊT”

Philippe Gilbert repartau combat. L’objectif

du champion du Monde ?Remporter au moins

une des grandes classiquesdu printemps

Eric de Falleur

Il est difficile et hasardeux de tirer desconclusions à l’issue de l’édition de Mi-lan-Sanremo si particulière et dantesqueque l’on a connue ce dimanche 17 mars.La course a été raccourcie, courue endeux temps, un peu comme un match de

football et disputée dans des conditions hiver-nales terribles qui ont évidemment laissé destraces dans les organismes et les esprits.

Combien de coureurs tomberont maladesdans les jours à venir ou souffriront de tendinitesaprès avoir couru la Primavera ? Comment analy-ser autrement que par les effets du mauvaistemps la brusque disparition d’un des grands fa-voris, Vincenzo Nibali, qui s’est éteint comme laflamme d’une bougie subitement privée d’oxy-gène alors que la finale même devait encore êtrelancée ?

Dès lors, que faut-il retenir de la prestation endemi-teinte et finalement modeste de Philippe

Gilbert sur les routes détrempées de la Prima-vera ? Faut-il s’alarmer de l’avoir vu incapable desuivre les meilleurs quand la bagarre éclata surle haut du Poggio ?

“Je n’ai pas pu suivre et j’espérais que cela revien-drait dans la descente ou à l’entrée de Sanremo”,avouait d’ailleurs le Liégeois qui avait avant cela,et c’est un point positif à mettre à son crédit,lancé la finale en accélérant dans la difficile etsouvent meurtrière descente de la Cipressa où ilétait apparu aux avant-postes dans la montée.

“Je n’ai pas attaqué, je voulais tout simplementprendre le moins de risque en courant devant toutle monde, je n’ai pas effectué d’efforts inconsidérésalors”, disait-il encore, bien au chaud dans l’hô-tel du centre de Sanremo où toute l’équipe BMCavait trouvé refuge l’espace de deux heuresaprès cette course hors du commun.

SEPT GRANDS RENDEZ­VOUSL’ATTENDENT

Ce Philippe Gilbert, pas encore au sommet desa forme, a peut-être manqué un peu de chance,tout simplement. S’il s’était trouvé à la place duRusse Vorganov de la Katusha, avec Chavanel etStannard, le champion du monde aurait figuréensuite dans le bon coup qui lutta pour la vic-toire et peut-être serait-il même monté une troi-sième fois sur le podium de la Primavera ? La se-maine précédant la grande classique italienneavait aussi été difficile psychologiquement, quoiqu’il s’en défende, pour l’Ardennais, confrontémalgré lui à deux “affaires”, celle des drapeaux fla-mands et celle de la cortisone, dont un sportif dehaut niveau se passerait toujours volontiers à laveille de grandes échéances. Or, les grands ren-dez-vous se précisent pour le porteur du maillotarc-en-ciel.

“Maintenant”, disait-il dimanche soir en ren-trant de Sanremo à… Monaco, “Je vais récupérerdans la perspective des belles courses qui arrivent.”

“REMPORTER LIÈGE­BASTOGNE­LIÈGEAVEC CE BEAU MAILLOT SUR LE DOS”

Sept stations attendent le Wallon de la BMC,du premier, le Grand Prix E3, au dernier, Liège-Bastogne-Liège, en passant par Gand-Wevelgem,le Tour des Flandres, la Flèche brabançonne,l’Amstel ainsi que la Flèche wallonne. Sept chan-ces d’étoffer un palmarès déjà prestigieux maisqu’il veut encore enrichir.

“Liège, c’est la classique que je rêve le plus de rem-porter avec ce beau maillot sur le dos”, répète-t-il àl’envi depuis qu’il a levé les bras sur les hauteursde Valkenburg au mois de septembre dernier.“Mais gagner une grande classique me combleraitdéjà.”

Sur ce qu’il a montré ces dernières semaines,le coureur de BMC est évidemment en meilleurecondition qu’il y a douze mois où son printempsavait été désastreux, malgré un retour deflamme sur la fin.

“J’avais fait quelques placettes (NdlR : 6e del’Amstel, 3e de la Flèche wallonne), mais je n’avaisjamais récupéré le retard que j’avais notamment àcause de mes problèmes dentaires”.

Philippe Gilbert, lui, est confiant, optimiste etévidemment ambitieux.

“Je suis prêt, je suis où je voulais être à ce moment,je poursuis ma progression course après course”,dit-il. “Le but n’était pas d’être à cent pour cent à Mi-lan-Sanremo, mais plus tard. J’ai par exemple encoreun peu de poids à perdre avant les classiques arden-naises. J’ai bien travaillé à Paris-Nice qui est, commeTirreno-Adriatico, un passage obligé pour les classi-ques du printemps. C’est une belle course, mais c’estsurtout une semaine importante, durant laquelle jedois abattre une énorme charge de travail et c’est ceque j’ai fait. Tout cela va payer après, j’en suis certain.”

Réponse dans les semaines à venir.

Philippe Gilbert va tout fairedans les semaines à venir pour étoffer son remarquablepalmarès.(BELGA)

8 spécialclassiques l

Page 9: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

FLÈCHE WALLONNE

BiNCHEPrésentation des équipes à 10h30 - Grand-Place

Départ à 12h00 - Grand-Place

Huy2 passages au Mur de Huy

Arrivée vers 16h30

FLÈCHE WALLONNE FEMMES

HuyPrésentation des équipes :mardi 16 avril à 16h30 - Grand-Place

Départ mercredi 17 avril à 11h45Sommet du Mur de Huy1 passage au Mur de Huy

Arrivée vers 15h30

17 avril 2013

www.letour.fr

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Page 10: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

C’EST LE

ROIDES PAVÉS

Tom Boonen est celuiqui a remporté le plus

de classiques sur pavés.Le champion de Belgiquepeut d’ailleurs améliorer

tous les records ce printemps

de devenir le seul avec quatre victoires auRonde ou d’effacer des tablettes de Paris-Rou-baix, un certain Roger De Vlaeminck.

Bien sûr, Gand-Wevelgem n’a été réservé auxpros qu’après la Seconde Guerre Mondiale et leGrand Prix E3 n’a été organisé pour la dernièrefois qu’en 1958. C’est dire que Van Steenbergen,Schotte ou Impanis, pour ne citer que ceux-là,n’ont presque jamais pu le disputer.

En réalisant son incroyable et inédit quadru-plé printanier l’an dernier, Tornado Tom a désor-mais supplanté et même lâché tous les autreschampions auxquels on pourrait en opposition.Seul Rik Van Looy, un autre Campinois, avait en-levé avant lui le Tour des Flandres, Gand-Wevel-gem et Paris-Roubaix sur quinze jours. Il y adouze mois, Boonen fit mieux en faisant précé-der cette série d’un succès à Harelbeke, son cin-quième personnel dans la cité flandrienne.

“Quand on voit la liste de ceux que Tom précède,on ne peut qu’affirmer que c’est un grand !”, ré-sume bien Johan Museeuw, autre “roi dugenre”.

Ce n’est d’ailleurs pas tout puisque Tom Boo-nen a également remporté deux succès àKuurne, un à Waregem et même deux au GP del’Escaut. Seule manque à son impressionnantpalmarès une victoire au Circuit Het Nieuws-blad…

Aucun coureur n’aremporté autant de

classiques incluant despavés dans leur

parcours que TomBoonen.

(REPORTERS)

Eric de Falleur

L’homme des Flandreset RoubaixTom Boonen est désormais le seul à avoir gagnésept fois les deux principales classiques pavées,le Tour des Flandres et Paris-Roubaix. Il devanceJohan Museeuw.7 TOM BOONEN3 Tour des Flandres4 Paris-Roubaix6 JOHAN MUSEEUW3 Tour des Flandres3 Paris-Roubaix5 RIK VAN LOOY2 Tour des Flandres3 Paris-Roubaix5 EDDY MERCKX2 Tour des Flandres3 Paris-Roubaix5 ROGER DE VLAEMINCK1 Tour des Flandres4 Paris-Roubaix

Le seul à avoir réussi deux doublés Ronde-Rou-baixTom Boonen a signé l’an dernier le onzièmedoublé Tour des Flandres/Paris-Roubaix de l’his-toire, son deuxième personnel sept ans après lepremier. Seuls deux coureurs étrangers, deuxSuisses en l’occurrence, ont réussi cet exploitqui fut sinon toujours l’apanage des coureursbelges. Voici ces coureurs qui ont enlevé lamême année le Ronde et triomphé à Roubaix :1923 Henri Sutter (Sui)1932 Romain Gijssels1934 Gaston Rebry1954 Raymond Impanis1957 Fred De Bruyne1962 Rik Van Looy1977 Roger De Vlaeminck2003 Peter Van Petegem2005 Tom Boonen2010 Fabian Cancellara (Sui)2012 Tom Boonen

10 spécialclassiques l

Il en va de ce qui suit comme des autrescomparaisons entre sportifs de différen-tes époques et générations, elles sontdifficiles, voire impossibles, mais on s’yattèle toujours avec plaisir et elles susci-tent ensuite des discussions à n’en plus

finir au comptoir du Café des Sports. Alors, TomBoonen est-il le plus grand coureur de tous lestemps sur pavés ?

Ce qui est sûr, les chiffres le prouvent (voir lestableaux ci-contre), c’est que personne n’a ga-gné autant de classiques pavées que le cham-pion de Belgique. Que ce soit sur les deux seuls“monuments” du genre, le Tour des Flandres etParis-Roubaix ou même si l’on effectue un choixplus large en y incluant également le GrandPrix E3, à Harelbeke, souvent considéré commeun “mini-Tour des Flandres” mais aussi Gand-Wevelgem, même si cette classique ne regorgepas de pavés (si l’on excepte la double ascensiondu Mont Kemmel), Tom Boonen arrive très lar-gement en tête de tous les bilans.

IL DÉTIENT TOUS LES RECORDSD’ailleurs, le coureur d’Omega Pharma-Quick

Step détient également, dans ces quatre épreu-ves, seul ou en avec quelques autres, le recorddu plus grand nombre de victoires dans cesquatre classiques ! Il a la possibilité cette année

Page 11: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

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Page 12: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

PAVÉS :MODE

D’EMPLOIJohan Museeuw

nous livre une leçonpour négocier au mieux

ses tronçonssi singuliers

dans la saison cyclisteQuentin Finné

Les images tremblotantes proposéespar les caméras de télévision embar-quées sur les motos laissent mal de-viner les secousses qui traversent lesorganismes sur chacun des secteurspavés du Tour des Flandres ou de Pa-

ris-Roubaix. Les cyclos qui, pour la premièrefois, s’essaient à ces portions de bravoure décri-vent souvent cet instant comme “quelques mi-nutes passées dans le tambour d’une machine à la-ver en mode essorage.” Véritable spécialiste deses chemins d’autrefois, Johan Museeuw dévoreencore avec un appétit glouton ces tronçons sisinguliers dans la saison cycliste. Professeur dechoix, le triple vainqueur du Tour des Flandreset de Paris-Roubaix nous dévoile les trois règlesd’or pour négocier au mieux les pavés.

LA POSITION“Sur les pavés, elle dépend de la morphologie du

cycliste. Mais pour quelqu’un présentant un gaba-rit approprié pour ce genre d’épreuves (grand etathlétique), l’idéal est de se placer autant que pos-sible sur l’arrière de la selle de manière à position-ner le genou derrière l’axe du pédalier. Cela néces-site de bonnes cuisses et une certaine puissance,mais c’est très efficace et permet d’emmener degrands braquets. Les mains, elles, doivent être po-sées sur le haut du guidon. Là où la plupart des no-vices ont tendance à agripper leur cintre trop fer-mement, il faut au contraire relâcher le haut deson corps, sans quoi des crampes vous tétanise-ront trop rapidement les phalanges. Les mainsdoivent tout juste accompagner le mouvementd’une fourche avant qu’il faut laisser danser sur lespavés. La position est la même sur les secteurs pla-nes que dans les monts si ce n’est qu’il faut, dansles bosses, tirer sur les bras. Se mettre en danseusedans des pentes de plus de 20% habillées de pavéshumides est très périlleux. Quand il pleut, il est in-

dispensable de bien rester assis et de privilégierune montée en puissance, c’est plus efficace.”

LE BRAQUET ET LA CADENCEDE PÉDALAGE

“Il est important de toujours trouver le bon bra-quet, celui qui vous permettra d’être le plus effi-cace. Aujourd’hui, sur le Tour des Flandres, les cou-reurs montent souvent un pignon de 25 dents pourpouvoir négocier les secteurs les plus raides avecun peu plus de souplesse. Ils utilisent alors un petitplateau de 39 en combinaison. Sur Paris-Roubaixc’est tout l’inverse. Les mécanos équipent les vélosd’un ‘petit’ lateau de 46 ou même parfois 48 dentscar le parcours est dénué de vraies bosses et cetteoption permet de disposer d’un éventail plus largede braquets sur les pavés, là où la course se joue.Sur les longs secteurs pavés, il est important de nepas trop tourner les jambes mais plutôt de privilé-gier un pédalage en puissance. Cela permet de nepas butter sur chaque pavé et de ne pas être baladéde gauche à droite sur la chaussée. La cadenceidéale est de 60 coups de pédale par minute.Aujourd’hui, beaucoup de coureurs travaillent leurtechnique, mais il est réellement important de pen-ser à pousser d’un côté et tirer de l’autre.”

LE PLACEMENT SUR LES SECTEURS“Tant sur Paris-Roubaix que sur le Tour des Flan-

dres, il faut toujours tenter de privilégier le centrede la chaussée, là où la route est souvent légère-ment bombée. C’est à cet endroit que la route est lemoins abimée et que les pavés sont les plus régu-liers. Le risque de chute ou de crevaison s’en trouvedonc diminué. Mais pour pouvoir prendre place àcet endroit, il faut nécessairement attaquer ces dif-ficultés dans les toutes premières positions du pe-loton. C’est cela qui explique l’extrême nervositéqui gagne la meute à l’approche de ces momentsclés.” l

Selon JohanMuseeuw, ici àParis-Roubaix2003 avec Tom Boonen, il est importantd’êtrepositionné sur l’arrière de la selle au moment de négocier lessecteurs pavés.(PHOTO NEWS)

12 spécialclassiques l

Page 13: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

Jusqu’à la fin avril,Bjorn Leukemans

sera de tous les coups,ou presque.

L’Anversois n’a qu’un rêve:gagner la grande classique

qui fait défautà son palmarès.

Rencontre.Eric de Falleur

Dans les semaines qui viennent, ily aura le Vieux Quaremont, leCarrefour de l’Arbre, le Caubergou la Redoute… Il y aura sansdoute Tom Boonen, Fabian Can-cellara, Peter Sagan ou Philippe

Gilbert… Mais on y verra aussi Bjorn Leukemans.L’Anversois sera là, toujours partant, souventclassé, jamais gagnant. À moins que, enfin…

“Eux, dit-il en parlant de ceux que nous venonsde citer, ce sont de grands champions. Pas moi. Moi,je ne gagnerai jamais quatre, cinq, huit grandesclassiques. Avant de souffler : Je voudrais simple-ment en gagner une !”

Du mercredi 20 mars au dimanche 21 avril, deRoulers, au départ d’À Travers les Flandres, à Ans,terme de Liège-Bastogne-Lière, Bjorn Leukemansva être partout, ou presque. Mû par l’espoir dedécrocher enfin, à trente-cinq ans, alors qu’il ar-rive à l’automne de sa carrière, ce grand succèsqui lui donnerait le lustre qu’elle mérite. Pourenchaîner, sur cinq jours, les trois premièresclassiques flandriennes, il a renoncé à Milan-San-remo. Il défend son choix et surtout nous parlede toutes ces courses.

? Pourquoi faire l’impasse sur Sanremo ?“Les quatre fois où j’ai disputé la classique ita-

lienne, elle s’est finie au sprint et comme je ne suispas un sprinter… J’étais souvent devant, mais çamontait tellement vite dans le Poggio, que c’étaitimpossible d’attaquer. C’est très difficile aussi, ner-veux comme tout, ça frotte vraiment. Et puis, courirquatre grandes courses en huit jours, c’est troplourd comme programme, d’autant que je vais pour-suivre, normalement, jusqu’à Liège.”

? C’est la classique la plus nerveuse ?“Non, une des plus nerveuses. Mais d’une manière

générale, toutes les courses le sont devenues. Depuisque je suis passé pro, cela a augmenté au fil des ans.À l’époque, jamais je n’aurais osé venir me frotter àun Museeuw, un Tafi, un Tchmil… J’aurais été capa-ble de le faire, ce n’était pas une question de force,de capacité, mais j’avais du respect, de la peur.Aujourd’hui, plus personne ne respecte personne.C’est devenu la jungle !”

? Pourquoi ?“Ce sont aussi les directeurs sportifs qui incitent

leurs coureurs à aller devant. Combien de fois ai-jeentendu Boonen gueuler tout d’un coup parce qu’onvient lui couper la route. Ou que quelqu’un luidonne un coup d’épaule ou de coude. Même sur sonterrain, surtout même, dans l’approche des monts,des secteurs pavés…”

? Vous entamez la période la plus importantede votre saison ?

“C’est vrai, c’est le grand moment de de ma sai-son, celui qui la conditionne le plus. Si je la réussis,je suis tranquille pour le reste de la saison.”

? Une période que vous préparez depuis quand ?“Depuis Binche-Tournai-Binche, en octobre. Ce

jour-là, j’ai reçu mon vélo spécial pour les classiquespavées. Un cadre en aluminium, sur lequel j’ai faitmonter des roulements en céramique que j’ai faitfaire spécialement. Ce sont des roues qui ne serventqu’à moi. Physiquement, j’ai commencé en novem-bre, mais j’y pensais déjà avant, depuis ma dernièrecourse de l’an dernier. Depuis que j’ai repris, je suisfocalisé vers ce but, cette période. Tout, chez moi,tourne autour de cela, le mental, l’alimentation,l’entraînement, les courses, Bessèges, l’Algarve, Pa-ris-Nice…, rien n’est fait sans que cela n’ait un rap-port avec le mois qui vient.”

lll suite en page 16

“JE SUISINVIVABLEPENDANT

SIX SEMAINES”

Ses meilleurs résultatsau printempsA Travers les Flandres : 2e en 2010Grand Prix E3 : 7e 2010Gand-Wevelgem: 33e 2002 Trois Jours de La Panne : jamais couruTour des Flandres : 4e en 2010 Grand Prix de l’Escaut : 38e en 2009Grand Prix Pino Cerami : 26e en 2003Paris-Roubaix : 4e en 2007Flèche brabançonne : 2e en 2011Amstel Gold Race : 7e en 2011Flèche wallonne : 16e en 2004 Liège-Bastogne-Liège : 9e en 2011

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)

Page 14: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

ITINÉRAIRE HORAIRE À TRAVERS LES FLANDRES0 199.7 Roeselare > Départ officiel 11:50

5.3 194.4 Hooglede 11:5811.0 188.7 Ardooie 12:0616.8 182.9 Pittem 12:1420.9 178.8 Ingelmunster 12:2026.8 172.9 Harelbeke (Hulste) 12:2834.8 164.9 Waregem (Beveren-Leie) 12:4041.3 158.4 Waregem 12:4948.3 151.4 Sint-Eloois-Vijve 12:5959.1 140.6 Oostrozebeke 13:1462.2 137.5 Waregem (Desselgem) 13:1965.8 133.9 Sint-Eloois-Vijve 13:2475.1 124.6 Anzegem 13:3779.9 119.8 Ingooigem 13:4483.5 116.2 Tiegem 13:4988.2 111.5 Avelgem (Kerkhove) 13:5692.6 107.1 1re montée s Nieuwe Kwaremont 14:02 95.1 104.6 Ravitaillement 14:0697.6 102.1 Maarkedal (Nukerke) 14:09

102.1 97.6 Oudenaarde (Melden) 14:16107.3 92.4 Nederename 14:23109.9 89.8 Mater 14:27110.0 89.7 2e montée s Kattenberg 14:27110.8 88.9 Holleweg yyy 14:28115.7 84.0 Haaghoek yyy 14:35118.6 81.1 3e montée s Leberg 14:40122.8 76.9 4e montée s Berendries 14:46127.9 71.8 5e montée s Valkenberg 14:53131.6 68.1 Horebeke (Sint-Kornelis-Horebeke) 14:58135.1 64.6 Maarkedal (Schorisse) 15:03140.8 58.9 6e montée s Eikenberg 15:11142.1 57.6 Maarkedal (Etikhove) 15:13144.8 54.9 7e montée s Steenbeekdries 15:17149.7 50.0 Ronse 15:24155.4 44.3 Mont-de-L’Enclus (Russeignies) 15:32159.0 40.7 8e montée s Knokteberg - Côte de Trieu 15:37165.7 34.0 9e montée s Oude-Kwaremont 15:47169.1 30.6 10e montée s Paterberg 15:52173.4 26.3 Avelgem (Kerkhove) 15:58175.0 24.7 Varent yyy 16:00177.6 22.1 Tiegem 16:04179.8 19.9 11e montée s Vossenhol 16:07184.3 15.4 12e montée s Holstraat 16:13185.1 14.6 Wortegem-Petegem 16:15189.9 9.8 Kruishoutem (Nokere) 16:21191.8 7.9 13e montée s Nokereberg 16:24194.7 5.0 Waregem 16:28199.7 0.0 Arrivée 16:35

Moyenne horaire: 42 km/h

PALMARÈS1945 Rik VAN STEENBERGEN BEL1946 Maurice DE SIMPELAERE BEL1947 Albert SERCU BEL1948 André ROSSEEL BEL1949 Raymond IMPANIS BEL1950 André ROSSEEL BEL1951 Raymond IMPANIS BEL1952 André MAELBRANCKE BEL1953 Albéric SCHOTTE BEL1954 Germain DERYCKE BEL1955 Albéric SCHOTTE BEL1956 Lucien DEMUNSTER BEL1957 Noël FORE BEL1958 André VLAYEN BEL1959 Roger BAENS BEL1960 Arthur DECABOOTER BEL1961 Maurice MEULEMAN BEL1962 Martin VAN GENEUGDEN BEL1963 Clément ROMAN BEL1964 Piet VAN EST P-B1965 Albert HERMANS BEL1966 Walter GODEFROOT BEL1967 Daniel VAN RYCKEGEM BEL1968 Walter GODEFROOT BEL1969 Eric LEMAN BEL1970 Daniel VAN RYCKEGEM BEL1972 Marc DEMEYER BEL1973 Roger LOYSCH BEL1974 Louis VERREYDT BEL1975 Cees PRIEM P-B1976 Willy PLANCKAERT BEL1977 Walter PLANCKAERT BEL1978 Adri SCHIPPER P-B1979 Gustave VAN ROOSBROECK BEL1980 Johan VAN DER MEER P-B1981 Frank HOSTE BEL1982 Jan RAAS P-B1983 Etienne DE WILDE BEL1984 Walter PLANCKAERT BEL1985 Eddy PLANCKAERT BEL1986 Eric VANDERAERDEN BEL1987 Jelle NIJDAM P-B1988 John TALEN P-B1989 Dirk DE WOLF BEL1990 Edwig VAN HOOYDONCK BEL1991 Eric VANDERAERDEN BEL1992 Olaf LUDWIG ALL1993 Johan MUSEEUW BEL1994 Carlo BOMANS BEL1995 Jelle NIJDAM P-B1996 Tristan HOFFMAN P-B1997 Andrei TCHMIL UKR1998 Tom STEELS BEL1999 Johan MUSEEUW BEL2000 Tristan HOFFMAN P-B2001 Nico EECKHOUT BEL2002 Baden COOKE AUS2003 Robbie MC EWEN AUS2004 Ludovic CAPELLE BEL2005 Nico EECKHOUT BEL2006 Frederik VEUCHELEN BEL2007 Tom BOONEN BEL2008 Sylvain CHAVANEL FRA2009 Kevin VAN IMPE BEL2010 Matti BRESCHEL DAN2011 Nick NUYENS BEL2012 Niki TERPSTRA P-B

LES ÉQUIPES ENGAGÉESWORLDTOURAg2R - La Mondiale (Fra)Astana Pro Team (Kaz)Team Argos-Shimano (Arg)Garmin-Sharp (USA)Katusha Team (Rus)Lotto-Belisol (Bel)Movistar Team (Esp)Omega Pharma- Quick Step(Bel)Orica - GreenEdge (Aus)Radioshack - Leopard (Lux)Sky Procycling (G-B)Team Saxo - Tinkof (Dan)Vacansoleil-DCM ProcyclingTeam (P-B)

CONTINENTALES PROAccent Jobs - Wanty (Bel)Champion System Pro CyclingTeam (Chn)Cofidis, Solutions (Fra)Crelan-Euphony (Bel)Europcar Team (Fra)IAM Cycling (Sui)Team NetApp - Endura (All)Topsport Vlaanderen - Baloise(Bel)Vini Fantini (Ita)

CONTINENTALEAn Post - Chainreaction (Bel)

L’AN DERNIERLE CLASSEMENT 2012 1. Niki Terpstra (P-B) OmegaPharma-Quick Step en 4h30’01”; 2. Sylvain Chavanel(Fra); 3. Koen De Kort (P-B); 4. Jan Ghyselinck (Bel); 5.Alexandre Pichot (Fra); 6. Filippo Pozzato (Ita); 7. SepVanmarcke (Bel); 8. Maarten Wynants (Bel); 9. LloydMondory (Fra) AG2R 10. Jens Keukeleire (Bel).

HISTOIRE ET RECORDSL’épreuve, organisée par Flanders Classics et Ware-gem Vooruit, a été créée en 1945. Depuis lors, 67éditions ont été courues (elle n’a pas été organiséeen 1971). Il y a eu 51 victoires belges (11 néerlandaises,2 australiennes, 1 allemande, 1 ukrainienne, 1 fran-çaise et 1 danoise).Le record de succès est détenu par onze coureursavec deux victoires chacun : André Rosseel (Bel),en 1948 et 1950, Raymond Impanis (Bel), en 1949et 1951, Briek Schotte (Bel), en 1953 et 1955, WalterGodefroot (Bel), en 1966 et 1968, Daniel Van Ryc-kegem (Bel), en 1967 et 1970, Walter Planckaert (Bel),en 1977 et 1984, Eric Vanderaerden (Bel), en 1986et 1991, Jelle Nijdam (P-B), en 1987 et 1995,Johan Museeuw (Bel), en 1993 et 1999,Tristan Hoffman (P-B), en 1996 et 2000et Niko Eeckhout (Bel), en 2001 et 2005.

20MARS

ÀTRA

VERS

LESF

LAND

RES

EPREUVECréée en 1945Course HC199.7 km

L’AN DERNIERNiki Terpstra (P-B)

18.800 €DE PRIX20 prixpour un totalde 18.800 €Vainqueur:7.515 €;2e: 3.760 €3e: 1.875 €4e: 935 €5e: 745 €6e et 7e: 565 €8e et 9e: 375 €10e à 20e: 190 €

14 spécialclassiques l A travers les Flandres

A Travers les Flandres lance la sériedes grandes courses flandriennes.(PHOTO NEWS)

Page 15: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

PALMARÈS1958 Armand DESMET BEL1959 Norbert KERCKHOVE BEL1960 Daniel DOOM BEL1961 Arthur DE CABOOTER BEL1962 André MESSELIS BEL1963 Noël FORE BEL1964 Rik VAN LOOY BEL1965 Rik VAN LOOY BEL1966 Rik VAN LOOY BEL1967 Willy BOCKLANT BEL1968 Jack DE BOEVER BEL1969 Rik VAN LOOY BEL1970 Daniel VAN RIJCKEGEM BEL1971 Roger DE VLAEMINCK BEL1972 Hubert HUTSEBAUT BEL1973 Willy IN’T VEN BEL1974 Herman VANSPRINGEL BEL1975 Frans VERBEECK BEL1976 Walter PLANCKAERT BEL1977 Didi THURAU ALL1978 Freddy MAERTENS BEL1979 Jan RAAS P-B1980 Jan RAAS P-B1981 Jan RAAS P-B1982 Jan BOGAERT BEL1983 William TACKAERT BEL1984 Bert OOSTERBOSCH P-B1985 Phil ANDERSON AUS1986 Erik VANDERAERDEN BEL1987 Eddy PLANCKAERT BEL1988 Guido BONTEMPI ITA1989 Eddy PLANCKAERT BEL1990 Sören LILHOLT SUÈ1991 Olaf LUDWIG ALL1992 Johan MUSSEUW BEL1993 Mario CIPOLLINI ITA1994 Andreï TCHMIL UKR1995 Bart LEYSEN BEL1996 Carlo BOMANS BEL1997 Hendrik VAN DIJCK BEL1998 Johan MUSSEUW BEL1999 Peter VAN PETEGEM BEL2000 Sergueï IVANOV RUS2001 Andreï TCHMIL BEL2002 Dario PIERI ITA2003 Steven DE JONGH P-B2004 Tom BOONEN BEL2005 Tom BOONEN BEL2006 Tom BOONEN BEL2007 Tom BOONEN BEL2008 Kurt-Asle ARVESEN DAN2009 Filippo POZZATO ITA2010 Fabian CANCELLARA SUI2011 Fabian CANCELLARA SUI2012 Tom Boonen BEL

22MARS

GRAN

DPRIXE

3HAR

ELBE

KE LES ÉQUIPES ENGAGÉESWORLDTOURAG2R (Fra)Argos-Shimano (P-B)Astana (Kaz)Blanco (P-B)BMC (USA)Cannondale (Ita)Euskaltel (Esp)FDJ (Fra)Garmin (USA)Katusha (Rus)Lampre (Ita)Lotto-Belisol (Bel)Movistar (Esp)Omega Pharma-Quick Step (Bel)Orica - GreenEdge (Aus)RadioShack (Lux)Saxo-Tinkoff (Dan)Sky (G-B)Vacansoleil-DCM (P-B)

CONTINENTALES PROAccent.Jobs-Wanty (Bel)Crelan-Euphony (Bel)Topsport Vlaanderen-Baloise (Bel)Cofidis (Fra)Europcar (Fra)IAM Cycling (Sui)

L’AN DERNIERLE CLASSEMENT 2012 1. Tom Boonen (BEL- Omega Pharma-Quick Step) 203 kmen 4:51’59” (41,714 km/h), 2. Oscar Freire (ESP); 3. Bernhard Eisel (AUT); 4.Leonardo Duque (COL); 5. Sep Vanmarcke (BEL); 6. John Degenkolb (ALL); 7.Mathieu Ladagnous (FRA); 8. Alexandre Pichot (FRA); 9. Alessandro Ballan (ITA);10. Sébastien Turgot (FRA).

HISTOIRE ET RECORDSL’épreuve du club Hand in Hand d’Harelbeke a, à peine, un peu plus d’undemi-siècle. Créée en 1958, elle a intégré l’an dernier le calendrier mondial duWorldTour. Cinquante-cinq éditions ont été courues avec 37 succès belges à laclé (pour 5 néerlandais, 4 italiens, 2 allemands, 2 suisses, 1 danois, 1 russe, 1australien, 1 ukrainien et 1 norvégien).L’unique recordman des succès est depuis l’an passé Tom Boonen avec cinqvictoires (de 2004 à 2007 et en 2012. Un autre champions anversois et campinois,Rik Van Looy a gagné à quatre reprises à Harelbeke (1964, 1965, 1966 et 1969).

ITINÉRAIRE HORAIRE E30 211 Harelbeke > Départ Officiel 12.004 207 Kortrijk 12.098 203 Zwevegem 12.14

13 198 Deerlijk 12.2119 192 Anzegem 12.3022 189 Tiegem 12.3424 187 Avelgem 12.3633 178 Leupegem 12.4939 172 Oudenaarde 12.5744 167 Mater 13.0447 164 St. Maria Horebeke 13.0955 156 Leberg (850m, gem 15% max 4%) 13.2057 154 St. Blasius Zwalm 13.2358 144 Zottegem yyy (2,3km) 13.2566 145 Balegem 13.3573 138 Burst 13.4584 127 Voorde 14.0096 115 Geraardsbergen 14.1798 113 Oude Steenweg s (900m, 9,3%, max. 19,8%) 14.20

105 106 Zarlardinge 14.30108 103 Brakel (ravitaillement) 14.34114 97 Flobecq 14.42118 93 La Houppe s (3440m, 3,32%, max. 10%) 14.48124 87 Maarkedal 14.56130 81 Berg Stene s (1560m, 7,3%, max. 17%) 15.04135 76 Boigneberg s (2180m, 5,8%, max 15%) 15.11141 70 Eikenberg s yyy (1200m, 5,5%, max. 11%) 15.20145 66 Stationsberg s yyy (460m, 3,2%, max. 5,7%) 15.25149 62 Taaienberg s yyy (1250m, 9,5%, max. 18%) 15.31152 59 Berg Ten Houte s (1100m, 6,3%, max. 18%) 15.35157 54 Kanarieberg s (1100m, 7,7% max. 14%) 15.42168 43 Kapelberg s (1260m, 7,14% max. 13,8%) 15.57172 39 Paterberg s yyy (362m, 12% max. 20%) 16.03175 36 Kwaremont s (2200m, 4,2% max 11%) 16.07184 27 Knokteberg (1530m, 5,3% max 13,3%) 16.20187 24 Kluisbergen 16.24190 21 Kerkhove 16.28196 15 Tiegemberg s (1000m, 6,5%, max. 9%) 16.36200 11 Ingooigem 16.42203 8 Vichte 16.46205 6 Deerlijk 16.49211 0 Harelbeke > ARRIVÉE 16.57

Moyenne horaire: 43 km/h

EPREUVECréée en 1958Course WorldTour211 km

L’AN DERNIERTom Boonen (BELl)

LES POINTSWORLDTOUR1er 802e 603e 504e 405e 306e 227e 148e 109e 610e 2

40.000 €DE PRIX20 prixpour un totalde 40.000 €Vainqueur:16.000 €;2e: 8.000 €3e: 4.000 €4e: 2.000 €5e: 1.600 €6e 0 8e: 1.200 €9e 0 10e: 800 €11e à 20e: 400 €

Filippo Pozzato, vainqueur du Grand Prix E3 en 2009(PHOTO NEWS)

Grand Prix E3 Harelbeke l spécialclassiques 15

Page 16: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

? Justement, vous pensez que Boonen sera prêt ?

“Il sera en ordre. Il sera là, je l’ai vu. Au Nieuws-blad, je suis resté dans ses environs, j’ai regardécomment il passait les moments clés de la course. Ilétait là. Après, dans la finale, ses équipiers étaientdevant. Gilbert, l’an passé, je sentais qu’il n’était pasbien. Le Boonen de ce printemps ne sera pas le Gil-bert de l’an dernier.”

? Vous allez courir les Trois Jours de La Panne ?“Je préfère me réserver, me reposer et effectuer en-

core un gros entraînement cette semaine, avant leTour des Flandres. En général, le mercredi.”

? Qu’est ce que ça veut dire un gros entraînement pour un stakhanoviste dans votre genre ? Sept heures, huit heures ?

“Non (il rigole), 250 km d’entraînement. Uneheure seul pour l’échauffement, puis les 220 dernierskilomètre à 50 à l’heure derrière moto sur la grand-route Bruxelles-Namur, par Wavre et Diest au re-tour. C’est dur, ça monte et ça descend tout le temps.”

? C’était le terrain d’entraînement d’Eddy Merckx.

“Oui ? Je ne savais pas ? C’est fou ce que vous di-tes. J’ai la moto qui servait justement à Merckx. UneHonda CB 125 cm3 que conduit un ami. C’est MarcelLaurens (NdlR : ancien équipier d’Eddy) qui la luia rachetée. Puis, il l’a vendue à Ludwig Willems, le-quel me l’a donnée. Elle a beaucoup de kilomètres(il rit). J’ai d’ailleurs dû faire refaire une pièce dudistributeur cassée, on ne me l’a refaite que parceque cette moto avait servi à Eddy Merckx. Je vais lagarder pour cela.”

? Vous sacrifiez beaucoup dans l’espoir de réussir, vous vivez comme un moine…

“Oui, mais c’est normal, c’est le sport de haut ni-veau. Je ne suis pas le seul à aller au lit en ayantfaim. C’est mon métier, je vis pour ça. Au début dema carrière, ce n’était pas le cas. Si je l’avais fait de-puis lors, je serais plus loin.”

? Vous faisiez des excès ?“Oui, durant les entre-saisons. J’étais profession-

nel, mais je ne vivais pas comme un sportif, je sor-tais, je m’amusais, je buvais. Parfois, en hiver, ilm’est arrivé de monter sur mon vélo en étant encoresaoul de la veille.”

? Vous le regrettez ?“Oui. C’est en hiver qu’un coureur construit son

été.”

? Et certainement son printemps…“Oui.”

? Vous pensez parfois que vous pourriez ne jamais enlever cette grande classique après laquelle vous courrez ?

“Cela m’arrive. Je trouve que, si c’était le cas, ce se-rait triste.”

? Vous avez déjà pleuré après une course, de tristesse ou de rage ?

“Non. Mais râler, être fâché, mal dormir, oui. Monamie sait alors qu’il vaut mieux ne pas trop me par-ler (il sourit)… D’ailleurs, quand Paris-Nice est fini,je m’enferme dans ma bulle. Je ne vis plus que dansmon monde et je n’en sors pas avant le soir deLiège.”

? Heuresement que notre entretien a lieumaintenant alors (NdlR : durant Paris-Nice) ?

“Oui, c’est vrai. Après, je suis invivable pendantsix semaines.”

(BELGA)

lll Suite de la page 13

? Qu’est ce qui vous plaît dans ces courses d’un jour?

“Tout ! Les courses à étapes, ce n’est pas pour moi.Suivre, suivre, suivre, une semaine ou pire encoretrois semaines, non merci. Moi, j’aime jouer tout enun jour, faire la finale, jouer la gagne, sentir lacourse, évaluer la tactique. J’aime courir avec levent, mais je préfère le sec et chaud au froid et hu-mide. J’ai compris que les grandes courses étaientpour moi, au fil des ans, en voyant aussi que je deve-nais de plus en plus fort quand la course était lon-gue et dure. Après 250-260 kilomètres, beaucoup decoureurs ont disparu, moi je suis encore là.”

? L’an passé, vous avez raté la moitié des classiques.

“En effet et c’est une motivation supplémentaire.J’avais chuté au Tour des Flandres. Vansummerenest tombé et je n’ai pu l’éviter. J’avais une déchiruremusculaire de deux centimètres, j’ai été arrêté troismois. J’ai raté tout ce qu’il y avait après le Ronde.C’est terrible, en un coup, tout le travail effectués’envole pour une stupide chute. La hantise, c’estcela, la chute, la maladie. C’est pour ça que cette an-née, j’ai vraiment eu peur de devoir déclarer forfaitpour Paris-Nice. C’est là que l’on grandit, que l’ontermine de construire sa condition pour la suite.”

? Tout comme à Waregem ?“C’est la première de la série. C’est déjà un mini

Tour des Flandres, une première étape avant la mon-tée en puissance. C’est bon pour le ressenti, le moral,faire le point. Vous savez après cette course, ce quevous devez faire, s’il faut encore peaufiner telle outelle chose. Privilégier l’explosivité, la souplesse, pas-ser chez l’ostéopathe pour tout remettre bien droitavant les rendez-vous.”

16 spécialclassiques l

Page 17: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

(BELGA)

BJORN LEUKEMANS avait terminé 4e

à Paris-Roubaix en 2007,sans avoir reconnu le parcours.

(MICHEL GOUVERNEUR)

? À la longue, vous devez connaître toutes les routes de Flandre ?

“Oui et non. Je ne connais pas tous les monts.D’abord, ce n’est pas dans ma région, je ne m’yentraîne jamais (NdlR : Leukemans est Anversoiset vit en Campine). Si on me parle d’un tel oud’un tel mont, je ne les connais pas nécessaire-ment. Mais en course, je sens où je suis, je recon-nais les endroits. Je sais ce qui va arriver, à forcede l’avoir fait tant de fois.”

? D’où l’intérêt des reconnaissances…“Jamais je n’en effectue. Ce n’est vraiment pas né-

cessaire. J’en ai acquis la certitude en 2007. J’avaisfait un bon Tour des Flandres et un bon Gand-Wevel-gem, le mercredi. (NdlR : à l’époque Gand-Wevel-gem suivait le Ronde). De Vocht s’est cassé le poi-gnet et le soir on m’a dit que je courrais Paris-Rou-baix. C’est une épreuve que je voulais courir, maisl’équipe (Silence-Lotto) ne l’entendait pas commeça. ‘Réserve toi pour l’Amstel’, me disait-on. Je n’aipas fait la reconnaissance de Roubaix, le vendredi.Je n’avais pas encore de vélo spécial, il n’était pasmonté. Je me suis dit que je découvrirais les pavésdans la course. Je n’avais encore jamais vu Wallersde ma vie, j’y suis entré le premier et j’ai fini 4e au vé-lodrome…”

? N’est ce pas finalement la classique qui est la plus faite pour vous ?

“J’en suis persuadé et, malheureusement, j’ai ratéénormément d’occasions de la courir.”

? Paris-Roubaix, c’est héroïque. C’est aussi la plus belle classique à voir, non ?

“C’est vraiment la course des spécialistes, plus en-core que le Tour des Flandres. Si vous ne crevez pas,si vous ne cassez rien, si vous êtes fort, vous jouez àtous les coups la gagne. Je pense que j’ai les qualitésnécessaires pour y briller. Il faut des grosses cuisses,être capable de pousser un gros développement, derouler toujours, il faut être dur au mal.”

? C’est le portrait du Flandrien à la BriekSchotte que vous décrivez.

“On peut dire ça, oui. C’est ma mentalité. Je pré-fère mourir sur mon vélo que d’être lâché. Je suis ca-pable de repousser la douleur, de me faire très, trèsmal. Et je suis heureux quand je fais souffrir lesautres.”

? Ce qui arrive souvent et pourtant, sans véritable succès ?

“Dans toutes ces courses du printemps, j’ai eu aumoins un Top 10, parfois plusieurs, sauf à la Flèche,où mon meilleur résultat doit être 15e. Mais, je nesuis même jamais monté sur le podium. Or, c’estquand même un petit lot de consolation. J’ai finideux fois quatrième, à Roubaix et aux Flandres.Quand je termine 4e à Roubaix, je suis sûr quej’étais le deuxième coureur le plus fort, aprèsO’Grady qui gagne. Souvent, j’ai eu ce sentimentd’être très fort, pas le plus costaud, mais très fort. J’airaté le podium quelques fois, par mes propres fau-tes, le manque d’expérience, le stress. Parce que jeme donne trop, que je fais trop la course. QuandCancellara gagne à Roubaix, je suis dans sa rouequand il démarre. Je crève de l’avant et je suis lâché.Sans cela, je ne l’aurais pas battu, mais je pars peut-être avec lui pendant un moment et je finis sansdoute deuxième…”

? Nuyens et Vansummeren qui décrochent un“gros poisson”, ça vous conforte dans l’espoirde gagner un jour ou ça vous rend jaloux ?

“Pas jaloux ! Certainement pas. Je sais que cequ’ils ont fait, je peux le faire aussi. Mais il fautaussi de la chance. Le jour où ils ont gagné, l’un leRonde, l’autre Roubaix, j’étais plus fort qu’eux. Seu-lement, les circonstances leur ont été favorables,

moins à moi et aux autres. Quand Vansummerens’est imposé, j’ai couru Paris-Roubaix sur quatre vé-los différents dont une partie sur celui de Bozic quiétait trop grand. Je devais rester en danseuse, jus-qu’à ce l’on me donne mon vélo de réserve. Cejour-là, je suis tombé trois fois et j’ai crevé trois fois.”

? On dit que les chutes et les crevaisons, c’est de la faute du coureur, cela traduit souvent sa fatigue.

“Non ! Non, ces fois-là, on est tombé devant moi etpas parce que je ne roulais pas devant. A un mo-ment, j’étais en tête et Hondo, qui me remontait estparti en dérapage et m’a jeté au sol. Je suis encorerentré sur la fin. J’ai démarré pour conquérir la troi-sième place et j’ai crevé dans l’avant dernier secteurpavé, à Hem, où personne ne crève jamais (NdlR :Museeuw en 2004 et Ladagnous l’an dernier yont aussi percé un boyau).”

? Tiens, que pensez-vous du nouveau tracé du Tour des Flandres ?

“Je l’aime moins que l’ancien qui était plus histori-

que, plus spectaculaire. Et puis, le Vieux Quaremontne me convient pas trop, au contraire du Mur et duBosberg.”

? L’Amstel aussi change un peu sa finale. L’arrivée sera la même que celle du Mondial.

“Oui, je le regrette. Mais il y a aussi une qua-trième ascension du Cauberg. On verra tout cela àl’usage. Vous le savez, ce sont les coureurs qui font lacourse.”

? Vous allez rester actif jusqu’à Liège-Basto-gne-Liège. C’est une classique que vous aimez ?

“C’est une des plus belles, qui me convient aussi(il dit ça avec le sourire). Là, contrairement auxFlandres, je connais les côtes, leur nom. Je peux vousdire comment est la Vecquée, la Roche-aux-Faucons,le Rosier… Ce sont, comme en Flandres des côtes quise montent en force, même si elles sont plus longues.Liège, c’est aussi la puissance, la force, il faut avecdu développement. Mais, c’est la dernière, ça dé-pend comment est votre forme alors, ce que l’on aencore dans le réservoir…” l

Page 18: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

24MARS

GAND

-WEV

ELGE

M

PALMARÈS1945 Robert VAN EENAEME BEL1946 Ernest STERCKX BEL1947 Maurice DEIMPELAERE BEL1948 Valère OLLIVIER BEL1949 Marcel KINT BEL1950 Albéric SCHOTTE BEL1951 André ROSSEEL BEL1952 Raymond IMPANIS BEL1953 Raymond IMPANIS BEL1954 Rolf GRAF SUI1955 Albéric SCHOTTE BEL1956 Rik VAN LOOY BEL1957 Rik VAN LOOY BEL1958 Noël FORE BEL1959 Leon VAN DAELE BEL1960 Frans AERENHOUTS BEL1961 Frans AERENHOUTS BEL1962 Rik VAN LOOY BEL1963 Benoni BEHEYT BEL1964 Jacques ANQUETIL FRA1965 Noël DE PAUW BEL1966 Herman VANSPRINGEL BEL1967 Eddy MERCKX BEL1968 Walter GODEFROOT BEL1969 Willy VEKEMANS BEL1970 Eddy MERCKX BEL1971 Georges PINTENS BEL1972 Roger SWERTS BEL1973 Eddy MERCKX BEL1974 Barry HOBAN G-B1975 Freddy MAERTEN BEL1976 Freddy MAERTENS BEL1977 Bernard HINAULT FRA1978 Ferdi VANDENHAUTE BEL1979 Francesco MOSER ITA1980 Henk LUBBERDING P-B1981 Jan RAAS P-B1982 Frank HOSTE BEL1983 Léo VAN VLIET P-B1984 Guido BONTEMPI ITA1985 Erik VANDERAERDEN BEL1986 Guido BONTEMPI ITA1987 Teun VAN VLIET P-B1988 Sean KELLY IRL1989 Gerrit SOLLEVELD P-B1990 Herman FRISON BEL1991 Djamolidine ABDOUJAPAROV OUZ1992 Mario CIPOLLINI ITA1993 Mario CIPOLLINI ITA1994 Wilfried PEETERS BEL1995 Lars MICHAELSEN DAN1996 Tom STEELS BEL1997 Philippe GAUMONT FRA1998 Frank VANDENBROUCKE BEL1999 Tom STEELS BEL2000 Geert VAN BONDT BEL2001 Georges HINCAPIE USA2002 Mario CIPOLLINI ITA2003 Andreas KLIER ALL2004 Tom BOONEN BEL2005 Nico MATTAN BEL2006 Thor HUSHOVD NOR2007 Marcus BURGHARDT ALL2008 Oscar FREIRE ESP2009 Edvald BOASSON HAGEN NOR2010 Bernahrd EISEL AUT2011 Tom BOONEN BEL2012 Tom BOONEN BEL

LES ÉQUIPES ENGAGÉESWORLDTOURAG2R La Mondiale (Fra)Astana Pro Team (Kaz)Blanco Pro Cycling Team (P-B)BMC Racing Team (USA)Cannondale Pro Cycling (Ita)Euskaltel Euskadi (Esp)FDJ (Fra)Garmin Sharp (USA)Katusha (Rus)Lampre Merida (Ita)Lotto Belisol (Bel)Movistar Team (Esp)Omega Pharma - Quick-step Cycling Team (Bel)Orica Greenedge (Aus)Radioshack Leopard (Lux)Sky Procycling (G-B)Team Argos Shimano (P-B)Team Saxo-Tinkoff (Dan)Vacansoleil - DCM Pro Cycling Team (P-B)

CONTINENTALES PROAccent Jobs - Wanty (Bel)CRELAN - Euphony (Bel)Topsport Vlaanderen - Baloise (Bel)Cofidis, Solutions Crédit (Fra)Team Europcar (Fra)IAM Cycling (Sui)

L’AN DERNIERLE CLASSEMENT 2012 1. Tom Boonen (Bel/OmegaPharma- Quick Step) 235 km en 5:32’44” (42,447km/h); 2. Peter Sagan (Svq); 3. Matti Breschel (Dan); 4.Oscar Freire (Esp); 5. Edvald Boasson Hagen (Nor); 6.Daniele Bennati (Ita); 7. Marco Marcato (Ita); 8. SteveChainel (Fra); 9. Filippo Pozzato (Ita); 10. GiovanniVisconti (Ita).

HISTOIRE ET RECORDSLa classique du Veloclub Het Vliegend Wiel (co-orga-nisée désormais par Flanders Classics) a été mise surpied pour la première fois en 1934. Elle était alorsréservée aux juniors (les élites sans contrat actuels)puis aux indépendants. Ce n’est qu’en 1945 qu’elle futréservée pour la première fois aux professionnels.Ceux-ci ont donc couru 67 éditions avec 47 victoiresbelges (6 italiennes, 5 néerlandaises, 3 françaises, 2allemandes, 2 norvégiennes, 1 américaine, 1 britanni-que, 1 danoise, 1 espagnole, 1 irlandaise, 1 ouzbekhe, 1suisse et 1 autrichienne).Cinq coureurs ont remporté trois fois la victoire : lesBelges Robert Van Eenaeme (1936, 1937 et 1945), RikVan Looy (1956, 1957 et 1962), Eddy Merckx (1967, 1970et 1973) et Tom Boonen (2004, 2011 et 2012) ainsi quel’Italien Mario Cipollini (1992, 1993 et 2002). RobertVan Eenaeme, vainqueur de la 1re édition pour pros,qui avait aussi gagné deux fois dans les autrescatégories, est souvent considéré comme co-record-man.

ITINÉRAIRE HORAIRE GAND-WEVELGEM0 238 Deinze > Départ officiel 11:20

4.5 233.5 Aarsele 11:268.2 229.8 Tielt 11:32

20.7 217.3 Ardooie (Koolskamp) 11:5024.1 213.9 Lichtervelde 11:5430.5 207.5 Torhout 12:0437.8 200.2 Ichtegem 12:1442.5 195.5 Eernegem 12:2147.5 190.5 Gistel 12:2852.4 185.6 Middelkerke (Leffinge) 12:3554.6 183.4 Oostende 12:3862.5 175.5 Middelkerke 12:4967.5 170.5 Westende 12:5769.0 169.0 Lombardsijde 12:5970.4 167.6 Nieuwpoort 13:0172.5 165.5 Koksijde 13:0480.0 158.0 Veurne (1er ravitaillement) 13:1487.0 151.0 Adinkerke 13:2492.2 145.8 Veurne (De Moeren) 13:32

101.5 136.5 Alveringem (Leisele) 13:45105.3 132.7 Beveren 13:50110.3 127.7 Roesbrugge 13:58

France112.1 125.9 Oost-Cappel 14:00117.8 120.2 Herzeele 14:08129.7 108.3 Cassel 14:25134.4 103.6 1er mont: Casselberg 14:32136.1 101.9 Bavinckhove 14:34140.1 97.9 2e mont: Casselberg 14:40142.1 95.9 Sainte-Marie-Cappel 14:43156.4 81.6 3e mont: Catsberg 15:04158.3 79.7 Berthen 15:06160.1 77.9 4e mont: Kokereelberg 15:09

Belgique161.9 76.1 Heuvelland (Westouter) 15:11165.8 72.2 5e mont: Baneberg 15:17167.8 70.2 (2e ravitaillement) 15:20171.4 66.6 Kemmel 15:25173.8 64.2 6e mont: Kemmelberg 15:28177.7 60.3 7e mont: Monteberg 15:34178.8 59.2 Dranouter 15:35184.0 54.0 8e mont: Baneberg 15:43187.4 50.6 De Klijte 15:48189.8 48.2 Kemmel 15:51192.0 46.0 9e mont: Kemmelberg 15:54195.9 42.1 10e mont: Monteberg 16:00201.4 36.6 Ieper (Voormezele) 16:08216.4 21.6 Zonnebeke (Zandvoord) 16:29224.3 13.7 Wervik 16:40230.3 7.7 Menen 16:49235.3 2.7 Wevelgem 16:56238.0 0.0 Arrivée 17:00

Moyenne horaire : 42 km/h

EPREUVECréée en 1934Course WorldTour238 km

L’AN DERNIERTom Boonen (BEL)

LES POINTSWORLDTOUR1er 802e 603e 504e 405e 306e 227e 148e 109e 610e 2

40.000 €DE PRIX20 prixpour un totalde 40.000 €Vainqueur:16.000 €;2e: 8.000 €3e: 4.000 €4e: 2.000 €5e: 1.600 €6e à 8e: 1.200 €9e et 10e: 800 €11e à 20e: 400 €

18 spécialclassiques l Gand­Wevelgem

Page 19: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

PALMARÈS1977 Roger ROSIERS BEL1978 Guido VAN SWEEVELT BEL1979 Gustave VAN ROOSBROECK BEL1979 Sean KELLY IRL1981 Jan BOGAERT BEL1982 Gerrie KNETEMANN P-B1983 Cees PRIEM P-B1984 Bert OOSTERBOSCH P-B1985 Jean-Luc VANDENBROUCKE BEL1986 Eric VANDERAERDEN BEL1987 Eric VANDERAERDEN BEL1988 Eric VANDERAERDEN BEL1989 Eric VANDERAERDEN BEL1990 Erwin NIJBOER P-B1991 Jelle NIJDAM P-B1992 Frans MAASSEN P-B1993 Eric VANDERAERDEN BEL1994 Fabio ROSCIOLI ITA1995 Michele BARTOLI ITA1996 Viatcheslav EKIMOV RUS1997 Johan MUSEEUW BEL1998 Michele BARTOLI ITA1999 Peter VAN PETEGEM BEL2000 Viatcheslav EKIMOV RUS2001 Nico MATTAN BEL2002 Peter VAN PETEGEM BEL2003 Raivis BELOHVOSCIKS LET2004 George HINCAPIE USA2005 Stijn DEVOLDER BEL2006 Leif HOSTE BEL2007 Alessandro BALLAN ITA2008 Joost POSTHUMA P-B2009 Frederik WILLEMS BEL2010 David MILLAR G-B2011 Sébastien ROSSELER BEL2012 Sylvain CHAVANEL FRA

DU26AU28MARS

3JOU

RSDE

LAPA

NNE

LES ÉQUIPES ENGAGÉESWORLDTOUROmega Pharma-Quick Step (Bel)Cannondale (Ita)Lotto-Belisol (Bel)Orica - GreenEdge (Aus)Astana (Kaz)Vacansoleil-DCM (P-B)Argos-Shimano (P-B)Katusha (Rus)Lampre - Merida (Bel)FDJ (Fra)

CONTINENTALES PROEuropcar (Fra)Vini Fantini (Ita)Bardiani Valvole (Ita)Champion System (Chn)Topsport Vlaanderen-Baloise (Bel)NetApp - Endura (All)UnitedHealthcare (USA)Crelan-Euphony (Bel)MTN Qhubeka (AfS)Rusvelo (Rus)Accent Jobs - Wanty (Bel)

CONTINENTALETeam3M (Bel)An Post - Chainreaction (Bel)

L’AN DERNIERLE CLASSEMENT 2012 1. Sylvain Chavanel(Fra/Omega Pharma-Quick Step) en12h05’44”; 2. Lieuwe Westra (P-B) à 4”; 3.Maciej Bodnar (Pol) à 14”; 4. Svein Tuft (Can)à 17”; 5. Niki Terpstra (P-B) à 18”; 6. JesseSergent (N-Z) à 22”; 7. Luke Durbridge (Aus) à32”; 8. Stijn Devolder (Bel) à 39”; 9. MarkelIrizar (Esp) à 51”; 10. Sébastien Turgot (Fra) à55”.

HISTOIRE ET RECORDSC’est la dernière née des épreuves du printempscycliste belge. Les Trois Jours de La Panne, à l’originequatre, ont été lancés en 1977. Les Belges, avec 18succès, ont remporté un peu plus de la moitié des 36éditions courues depuis (pour 7 succès néerlandais, 4italiens, 2 russes, 1 irlandais, 1 américain, 1 letton, 1britannique et 1 français).Eric Vanderaerden, qui s’y est imposé à cinq reprises(1986, 1987, 1988, 1989 et 1993), est de loin le record-man de la course autrefois préparatoire au Tour desFlandres, désormais un peu moins. Deux coureursont gagné les 3 Jours de La Panne avant de triom-pher au Tour des Flandres la même année : Peter VanPetegem en 1999 et Alessandro Ballan en 2007

EPREUVECréée en 1977Course 2. H.C.533,1 km

L’AN DERNIERSylvain Chavanel(FRA)

55.317 €DE PRIXEtapes 1 et 2(9.055€ / étape)Vainqueur: 3.615€;2e: 1.805€; 3e: 905€;4e: 455€; 5e: 365€;6e et 7e: 269€;8e et 9e: 180€;10e à 20e: 92€Etapes 3a et 3b(6.084 €/ étape)Vainqueur: 2.425€;2e: 1.235€; e: 605€;4e: 302€; 5e: 241€;6e et 7e: 186€8e et 9e: 122€10e à 20e: 60€Classement finalVainqueur: 6.040€;2e: 3.040€;3e: 1.510€4e: 757€; 5e: 606€6e et 7e: 455€;8e et 9e: 302€;10e à 20e: 152€.Soit au total pourle classement final:15.139€.Plus pour les diversclassements(rushes, combativité,montagne…) et lesrentes journalièreset classementsfinaux de ces diversclassements:9.900€.

ITINÉRAIRE HORAIRE 3 JOURS DE LA PANNE1REÉTAPE: MIDDELKERKE - ZOTTEGEM

0.0 199.8 Westende > Depart Officiel 12:0014.9 184.9 Gistel 12:2127.2 172.6 Torhout 12:3841.0 158.8 Koolskamp 12:5847.7 152.1 Pittem > Sprint 1 13:0882.2 117.6 Bevere > ravitaillement 13:5789.1 110.7 1re montée: Edelare 14:0792.3 107.5 Volkegem > Sprint 2 14:1194.3 105.5 St-Maria-Horebeke (secteur pavé) 14:1497.0 102.8 2e montée: Leberg 14:18

101.5 98.3 3e montée: Berendries 14:25109.6 90.2 1er Passage Ligne d’arrivée 14:36121.5 78.3 Haaghoek (secteur pavé) 14:53124.2 75.6 4e montée: Leberg 14:57128.6 71.2 5e montée: Berendries 15:03133.7 66.1 6e montée: Valkenberg 15:11140.2 59.6 7e montée: Ten Bosse 15:20143.8 56.0 8e montée: Eikenmolen 15:25154.7 45.1 2e Passage de la Iigne et Sprint 3 15:41166.7 33.1 Haaghoek (secteur pavé) 15:58169.4 30.4 9e montée: Leberg 16:02173.8 26.0 10e montée: Berendries 16:08178.8 21.0 11e montée: Valkenberg 16:15185.3 14.5 12e montée: Ten Bosse 16:24188.9 10.9 13e montée: Eikenmolen 16:29196.2 3.6 Zottegem 16:40199.8 0.0 Arrivée > Zottegem 16:45

2E ÉTAPE: OUDENAARDE - KOKSIJDE

0.0 208.9 Oudenaarde > Depart Officiel 11:4521.5 187.4 Berchem 12:1527.7 181.2 1re montée: TIEGEMBERG 12:2445.5 163.4 Kuurne 12:5054.3 154.6 Roeselare 13:0274.7 134.2 Ieper 13:3194.3 114.6 Wulvergem > Ravitaillement 13:59

102.9 106.0 2e montée: MONTEBERG 14:12104.7 104.2 3e montée: KEMMELBERG 14:14110.0 98.9 4e montée: RODEBERG 14:22111.3 97.6 5e montée: VIDAIGNEBERG 14:24115.2 93.7 6e montée: SULFERBERG 14:29158.7 50.2 Adinkerke > Sprint 1 15:31170.3 38.6 1er passage ligne d’arrivée et Sprint 2 15:48170.6 38.3 Ravitaillement 15:48183.2 25.7 2e passage ligne d’arrivée et Sprint 3 16:06196.1 12.8 3e passage ligne d’arrivée et Sprint 4 16:25208.9 0.0 Arrivée 16:43

3E ÉTAPE A: DE PANNE - DE PANNE

0.0 112.6 De Panne > Départ officiel 09:3012.4 100.2 Lombarsijde 09:4719.9 92.7 Sprint 1 09:5834.8 77.8 Eernegem 10:1944.0 68.6 De reiger 10:3253.4 59.2 Handzame 10:4665.5 44.2 Diksmuide 11:0376.9 32.8 Pervijze 11:1986.6 23.1 Oostduinkerke 11:3395.4 14.3 Koksijde 11:46

101.3 8.4 1er passage ligne d’arrivée 11:54109.7 0.0 Arrivée 12:06

3E ÉTAPE B: DE PANNE - DE PANNE (CLM 14.7 KM)

0.0 14.75 De Panne > Départ 14:30

3 Jours de La Panne l spécialclassiques 19

Page 20: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

(PHOTO NEWS)

Dans les jours à venir, le duel Boonen­Cancellara,et de leurs équipes Omega­Pharma et RadioSchack,

va rythmer en grande partie le déroulement des classiques « flandriennes »

ILS VONT TENIR LE HAUT DU PAVÉ

Page 21: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

LEGÉ

NÉR

AL Tom Boonen (BEL)32 ans - 1m92/82 kg

“C'est le leader incontestable de l'équipe, un grand champion, un des plus grands spécialistes detous les temps de ces courses. Quand il est au top, comme l'an dernier, on sait que tout est possi-ble. Il a connu un hiver très difficile, avec deux coupures importantes au pire moment de la prépa-ration. Un autre y aurait perdu tout espoir de briller dans les classiques, mais c'est Tom Boonen. Ilest revenu est sera près pour ses rendez-vous car même s'il est un poil moins fort que l'an dernier,il a une expérience exceptionnelle de toutes ces courses et il court toujours juste. A la fin des cour-ses très dure, il est aussi l'un des plus rapides, on l'a vu l'an passé.”

“QUANDLE LEADER

VA, TOUTVA BIEN”

Wilfried Peetersnous dresse le portraitdes coureurs d’Omega

Pharma­Quick Stepsur lesquels

il va pouvoir compter dansles prochaines semaines

Eric de Falleur

Quand le leader va, tout va bien,mais notre philosophie, depuisl’époque de GB-MG, puis Mapei,Domo-Farm Frites, Quick Step oumaintenant Omega Pharma-Quick Step, a toujours été de ten-

ter d’être toujours le plus possible en positionde force face à nos adversaires. Bien sûr, il y aTom, mais nous avons d’autres atouts dansnotre jeu, on l’a vu l’an dernier. Il y a eu la sé-rie de Tom, mais aussi les victoires de Niki(Terpstra à Waregm) ou Sylvain (Chavanel àLa Panne). Quand vous êtes en supériorité nu-mérique dans la finale de ces courses, vouspouvez jouer de différentes tactiques même si,à la fin, c’est souvent le plus fort qui gagne,surtout au Ronde ou à Paris-Roubaix. La pé-riode qui débute est pour nous super impor-tante, mais c’est au jour le jour et même pen-dant les courses qu’on adapte notre stratégieaux événements. En général, on y a toujoursréussi de belles performances. Attention, Can-cellara et RadioSchack seront de sérieux ad-versaires, mais il y en aura beaucoup d’autres,on ne se focalise absolument pas sur eux.”

SylvainChavanel

(FRA)33 ans - 1m82/72 kg

« Sylvain est dans une excellente forme,comme on l'a vu à Paris-Nice. Il a l'expé-

rience de ces courses et fait partie dugroupe depuis plusieurs années mainte-nant. Il aura un rôle libre, comme à cha-

que fois. C'est quelqu'un de sympa, quimet de l'ambiance, il rigole tout le temps,mais c'est un vrai professionnel. Il est très

bien intégré au groupe. Il est plus qu'unleader de remplacement. Ses qualités de

rouleur lui permettent aussi d'être trèsbien à La Panne par exemple. »

Niki Terpstra (P­B)28 ans - 1m86/74 kg

“Notre coureur néerlandais possède un peu lemême profil que Chavanel. C'est aussi un excel-lent rouleur. Quand Tom ne sera pas là, il sera,comme notre Français, le leader de l'équipe. L'andernier, il en avait profité à Waregem, c'est aussilui qui avait accompagné Tom durant un mo-ment à Roubaix. Il arrive dans ses meilleuresannées. Ses qualités de finisseur sont aussi unatout. On sait qu'avec lui dans la finale d'unecourse, on possède de belles chances de gagner.”

LES

LIEU

TEN

ANTS

Zdenek Stybar (SLO)27 ans - 1m83/68 kg

“C'est difficile de le cataloguer vraiment car ilmanque évidemment d'expérience pour toutesces courses qu'il n'a jamais courues, mais dont ilrêve. On l'a vu au récent Circuit Het Nieuwsbladpar exemple. Il a hésité un moment à sauterdans l'échappée où nous avions Chavanel et Vanden Bergh. Mais Zdenek a toutes les qualitésphysiques et mentales pour jouer un tout pre-mier rôle dans les épreuves « flandriennes » dansun futur plus ou moins proche.”

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TE MarkCavendish

(G­B)27 ans - 1m75/70 kg

« Dans la série des épreuves duprintemps, Mark ne devrait courir

que trois courses, Gand-Wevelgem,les Trois Jours de La Panne et le

Grand Prix de l'Escaut mais à chaquefois, ce sera pour gagner. Sa présence

dans notre équipe ces jours-là modi-fiera vraisemblablement notre tacti-

que, nous aurons sans doute intérêt àcontrôler la course pour empêcher lesattaques. Mais il n'est pas impossible

qu'un autre coureur de l'équipe enprofite. »

OMEGA PHARMA­QUICK STEPl spécialclassiques 21

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Page 22: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

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AL Fabian Cancellara (SUI)32 ans - 1m86/82kg“Fabian est animé d’une motivation extrême depuis l’entame de cet hiver. Pour que la saison d’uncoureur de cette envergure soit qualifiée de réussite, il faut immanquablement qu’il accroche un mo-nument à son palmarès. Or, Cancellara n’a plus remporté de grande classique depuis 2010. Le Suisseest bien décidé à mettre un terme à ce trop long intermède. Sa faim est énorme. Boonen sera bienévidemment, encore une fois, un adversaire redoutable. Sa pointe de vitesse est une arme dont nedispose pas Cancellara. Si notre coureur veut s’imposer dans un mano a mano avec le Champion deBelgique, il doit impérativement s’en débarrasser au préalable.”

RADIOSCHACK­LEOPARD

Dirk Demol,le directeur sportif

de l'équipede Fabian Cancellara,nous livre une revuede ses troupes pour

les classiques pavéesQuentin Finné

Débarqué en 2011 au seindu projet Léopard, le gé-néral Fabian Cancellara asu constituer, saisonaprès saison, une vérita-ble armée autour de lui.

Pour la campagne du Nord, c’est le stra-tège Dirk Demol qui échafaudera lesplans de bataille d’une armada qui sem-ble ne rien avoir à envier au bloc OmegaPharma-Quick Step.

“Nous nous appuierons sur un groupe deonze coureurs pour toutes ces épreuves,avance le directeur sportif de la forma-tion RadioShack-Leopard-Trek. Ils partage-ront, en grande partie, le même programmede courses de manière à ce qu’un réel espritd’équipe anime ce collectif et que certainsautomatismes puissent avoir le temps de semettre en place. Dès les stages hivernaux,nous avons veillé à regrouper ces élémentspour qu’ils apprennent à se connaître.Hondo et Devolder ont, par exemple, connuune intégration très rapide. Nous formeronsun véritable bloc, uni, sur une campagneque nous abordons avec de grandes ambi-tions.»

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ÉE Stijn Van den Bergh (BEL)27 ans - 1m99/85 kg “C'est un élément essentiel de l'équipe et du groupe des classiques.On savait qu'il était bien, le Nieuwblad d'abord, puis Paris-Nice

l'ont confirmé. En France, Stijn a faitde l'excellent boulot. Souvent, il étaitencore là dans la finale des étapes lesplus dures, ça veut dire quelquechose. C'est celui qui partage lachambre avec Tom, mais c'est aussiquelqu'un sur lequel on sait qu'onpourra compter pour travailler dansla finale des courses. Ce n'est pas à luià travailler en début de course, maisbien dans sa dernière partie. C'est es-sentiel d'avoir un ou deux élémentsqui vont se sacrifier ou faire un groseffort à un moment clé de la dernièrepartie de la course.”

Nicolas Maes (BEL)26 ans - 1m89/76 kg“Encore un rouleur, solide sur les pavés, il est grand et costaud etsans doute plus bâti pour un Paris-Roubaix que pour le Tour desFlandres. Nikolas a vu sa préparation hivernale perturbée aussipar une blessure mais il est bien revenu en forme en ce début desaison. Il a de grosses qualités. Il est prévu qu'il travaille un peuplus tôt qu'un Van den Bergh par exemple, mais, bon, toutes cestactiques sont souvent mises à mal par le déroulement de lacourse. Une chute, un incident et un tel ou un tel manque à l'appelet les autres doivent s'adapter.”

Gert Steegmans (BEL)32 ans - 1m90/82 kg

“Sa blessure au pouce est oubliéemais il s'est fait mal au genou à Tir-reno. Il connait bien toutes ces cour-ses à venir. Grâce à son explosivité etses qualités, il peut faire la différence,créer une décision à un moment im-portant de la course, comme ce futdéjà le cas plusieurs fois sur Paris-Roubaix. Ses accélérations dans cer-tains secteurs pavés avaient permisune grosse sélection et mis Tom enposition idéale avant la finale. Il de-vrait aussi être important dans lescourses où Cavendish sera là pouremmener les sprints.”

Martin Velits (SLO)28 ans - 1m85/72 kg“C'est un des équipiers purs et durs du groupe, un de ceux aux-quels on demande d'effectuer les tâches ingrates dans la premièreet plus grande partie de la course, abriter son leader, le replacerdevant, descendre à la voiture, effectuer une poursuite...”

Iljo Keisse (BEL)30 ans - 1m83/72 kg“Encore un travailleur de l'ombre, un de ceux sur lesquels onpourra s'appuyer en toutes circonstances.”

Guillaume Van Keirsbulck (BEL)22 ans - 1m92/85 kg“Un jour, il sera dans les leaders de l'équipe, mais pour le moment,« Julio » (Ndlr: son surnom dans l'équipe, en référence à Iglesisas,car il soigne tout spécialement son look) est encore jeune et est unéquipier. Son gabarit le prédestine plus à Paris-Roubaix, mais Toma aussi gagné trois fois le Tour des Flandres. L'an dernier, il était àl'attaque sur Roubaix, qu'il a gagné en juniors, il pouvait aller loin,mais a chuté dans Aremberg, à cause d'un coureur qui a crevé de-vant lui.”

Michal Kwiatkowski (POL)22 ans - 1m72/68 kg“La blessure de Matteo Trentin (NdlR: fracture du scaphoïde auNieuwsblad) nous a obligé à revoir nos plans. L'Italien aurait étéune valeur sûre de l'équipe, notre coureur polonais en est uneautre. On l'a vu à Tirreno (NdlR: ) il est en forme. Il connaît lescourses belges où il a obtenu des résultats.”

Kristof Van de Walle (BEL)27 ans - 1m80/71 kg“Il n'est pas possible de courir toutes ces courses, qui se succède àun rythme fou, parfois à trois ou quatre sur une semaine, sans ef-fectuer des changements. Kristof est un de ceux qui peuvent inté-grer l'équipe sur telle ou telle course. On sait qu'on peut avoir en-tière confiance en lui. Fenn, Vermote ou Devenijns peuvent aussiêtre dans ce cas.”

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UNVÉRITABLE

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Page 23: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

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ANTS Stijn Devolder (BEL)

33 ans - m82/72kg“Ma relation avec Stijn a toujours été spéciale (NdlR : Demol l’a dirigé chez les jeunes, puis chezQuick Step et RadioShack). Il reste sur deux saisons difficiles chez Vacansoleil où il a vécu une pé-riode particulièrement périlleuse. Avec son engagement, nous disposerons d’un atout de poids dansnotre jeu. Stijn nous a, avant tout, rejoint pour travailler pour Cancellara. Il devrait être un des der-niers éléments à épauler notre leader dans la finale des épreuves de plus de 200 kilomètres commele Ronde ou Roubaix. Mais Devolder pourrait aussi être amené à se glisser dans certaines échap-pées où sa présence serait un gros plus. Je le vois un peu dans le même rôle que celui que remplitSylvain Chavanel chez Omega Pharma-Quick Step. C’est un élément sur lequel nous savons pouvoirnous appuyer.”

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ÉE Yaroslav Popovych (UKR)33 ans - 1m75/66kg“Popo a toujours été un équipier modèle. Avec l’expérience sur la-quelle il peut s’appuyer aujourd’hui, il constituera un excellent ca-pitaine de route. Après s’être concentré sur les courses par étapespendant de longues années, il s’est attaqué aux classiques depuispeu sur lesquelles son rôle n’est finalement pas très différent. Il ex-celle véritablement dans le placement et sait ainsi comment posi-tionner son homme fort au mieux au pied d’un secteur clé oud’une difficulté. Ancien vainqueur de Paris-Roubaix Espoir, il affi-che de réelles références sur les classiques pavées.”

Grégory Rast (SUI)33 ans - 1m86/80kg“Le second Suisse de notre noyauest, bien entendu, très proche deFabian Cancellara, ravi de le retrou-ver au moment de la fusion entreles blocs Léopard et RadioShack.Ces deux coureurs sont d’ailleurs devéritables amis. Quatrième de Pa-ris-Roubaix en 2011, Rast a déjàprouvé qu’il était capable d’assu-mer certaines responsabilités, maisil se mettra cette année encore à laplanche pour Fabian. 13e de l’Enferdu Nord et 11e du Tour des Flandresen 2012, il a sans doute le gabaritidéal pour les classiques pavées.”

Hayden Roulston (AUS)31 ans - 1m86/78kg“Hayden est le gars que tout directeur sportif rêve de posséderdans son équipe. Il dispose d’un très gros moteur mais se livre tou-jours sans la moindre retenue pour le collectif. Il ne pense toutsimplement jamais à lui et se livre à 100% dans l’intérêt du groupeen respectant scrupuleusement les directives de course. On saittoujours que l’on peut compter sur lui. Son boulot commence sou-vent assez loin de l’arrivée, car il est capable de rouler longtempsen tête de groupe.”

Danilo Hondo (ALL)39 ans - 1m86/74kg“Après avoir longtemps travaillépour des sprinters comme Petac-chi, Danilo sera amené à épouserun autre rôle au sein de notre for-mation qu’il a rejoint cet hiver. Il adéjà démontré qu’il marchait biensur les classiques pavées (NdlR: 9e

du Tour des Flandres en 2010).Nous comptons mettre à profit sagrande expérience, sa science de lacourse et son sens du placementlors du printemps.”

Markel Irizar (ESP)33 ans - 1m82/76kg“Un Espagnol, venu de chez Euskaltel, qui raffole des classiques,c’est plutôt rare (rires). Mikel vibre véritablement pour ces courseset sera d’un précieux apport sur certaines épreuves.”

Giacomo Nizzolo (ITA)24 ans - 1m84/72kg“Giacomo est avant tout un sprinter, mais il dispose aussi des qua-lités pour s’exprimer sur certaines classiques du Nord. Il est toute-fois encore jeune et il est important de ne pas lui brûler les ailes. Jel’imagine réaliser de belles choses sur des courses comme le GrandPrix de l’Escaut où sa pointe de vitesse pourrait s’avérer pré-cieuse.”

Jesse Sergent (AUS)24 ans - 1m89/77kg“Jesse s’est concentré sur les Jeux Olympiques en 2012 (NdlR : mé-daille de bronze de la poursuite par équipes avec l’Australie) et adonc connu une saison blanche, ou presque, sur la route. Il a livréun bon Tour d’Algarve et semble reparti sur d’excellentes basespour 2013 où son sens de l’abnégation sera précieux.”

Bob Jungels (LUX)20 ans - 1m89/72kg“Vainqueur de Paris-Roubaix Espoir en 2012, Bob est assurémentun des grands talents de demain. Nous veillerons à ne pas brûlerles étapes d’un apprentissage qui doit demeurer progressif. Jun-gels est un athlète de très haute volée, capable de gagner, dans lefutur, toutes les classiques ou presque. Néopro cette saison, 2013sera avant tout l’année de la découverte pour lui.”

Tony Gallopin (FRA)24 ans - 1m80/69kg“Sur le Tour des Flandres 2012, sans sa crevaison dans la dernière descente du Paterberg, Tonyétait en lice pour disputer le sprint pour la quatrième place. C’est un coureur d’une extrême polyva-lence qui sait faire beaucoup de choses. Si Paris-Roubaix n’est sans doute pas une course pour lui,son profil s’exprime avec un égal bonheur, ou presque, du Tour des Flandres à Liège-Bastogne-Liège en passant par Milan-Sanremo. Il apprend très vite le métier et sera, avec Devolder, un desdeux lieutenants de Cancellara. Il sera amené à prendre du galon dans un futur proche car il esttout à fait capable d’ambitionner un résultat personnel sur de nombreuses classiques.”

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Page 24: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

ATTEINDRE L’INACCESSIBLE ÉTOILEEgoitz Garcia est Basque.

La Vuelta,le Tour de sa région

ou la Clasica devraientle motiver.

Pourtant, le coureurde Cofidis rêve

du Tour des Flandres,de monts, de pavés

et de battre BoonenEric de Falleur

Il y a eu Oscar Freire, qui a longtemps es-péré pouvoir jouer un premier rôle dansles classiques flamandes, mais le coureurqui a associé l’Espagne aux épreuves pa-vées, c’est évidemment Juan Antonio Fle-cha. Si celui-ci va être un des fers de lance

de l’équipe Vacansoleil-DCM dans les prochainessemaines, si l’ancien triple champion du monde apris sa retraite, comme Carlos Barredo qui avouaitrêver du Tour des Flandres, voici que le cyclismeibérique se découvre un nouveau conquistador.

Egoitz Garcia a été la révélation du dernier Cir-cuit Het Nieuwsblad. Souvenez-vous, dans les sec-teurs pavés, la Paddestraat, la Lippenhovestraat, lecoureur de la Cofidis avait porté une longue accé-lération en tête du groupe de dix qui filait versGand. Le Basque péchait par excès de confiance,

mais la dixième place conquise sur la Sint-Pieters-plein annonce certainement d’autres belles per-formances de ce coureur passionné par les cour-ses belges et nordistes.

“C’est par la télévision que j’ai découvert le Tourdes Flandres et Paris-Roubaix”, explique le coureurde Biscaye, une des provinces qui forme le PaysBasque. “Je me rappelle de Michele Bartoli (NdlR : en1996), que j’aimais bien. Son succès au Tour des Flan-dres mais aussi ses performances à Liège-Bastogne-Liège. Puis, plus tard, je me souviens de Flecha. Je re-gardais les courses avec mon père, qui faisait du cy-clotourisme. Ces classiques me faisaient rêver, il yavait de l’action, il se passait toujours quelque chose.En été, on regardait aussi le Tour, mais, là, je m’endor-mais souvent pendant les étapes plates.”

Enfant, il a pratiqué la pelote basque, mais à dixans, il s’est tourné vers le vélo. Le vtt avec lequel ilaccompagne son père puis c’est l’école de cy-clisme. Chez les jeunes, en cadets, en juniors puisen espoirs, Garcia “marchait” selon ses propres ter-mes. Il aurait dû intégrer Euskaltel ou Orbea, laformation vivier de l’équipe basque. Mais c’estchez Liberty Seguros qu’il signa ce qui lui a en-suite fermé les portes de la formation du World-Tour au maillot orange.

“Le manager a changé, peut-être que je m’y retrou-verai un jour car, évidemment, j’aimerais courir aumoins une saison dans cette équipe, même si ellen’est pas spécialement tournée vers les classiques quej’aime”, dit Garcia. “Pedro Horillo vit à deux kilomè-tres de chez moi. Il m’a conseillé, m’a parlé de ses ex-périences et cela a renforcé mon envie.”

En 2008, Egoitz participe au Tour des Flandresdes espoirs. Il finit 27e.

“Mais j’ai eu un problème de chaîne dans la finale,sans cela, je me serais classé dans le top 10”, assènele jeune homme qui vit avec sa compagne, Aiora,à Atxondo, un village situé à quarante kilomètresde Bilbao. Depuis l’an dernier, il a intégré l’équipeCofidis. “Pour les classiques, c’est mieux.”

“Nous cherchions un Espagnol pour renforcer notregroupe puisqu’on court beaucoup là-bas”, expliqueAlain Deloeil, le directeur sportif nordiste. “C’estBingen Fernandez, qui a couru chez nous, qui nous l’arecommandé. Il voulait venir dans notre équipe etcourir les courses flandriennes. Un Espagnol qui ditcela, il faut le prendre en compte. C’est vraiment un

Egoitz Garcia rêve de briller sur les routes desclassiques flamandes. Au récent Circuit Het

Nieuwsblad, il a fait jeu égal avec les meilleurs.(PHOTONEWS)

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Page 25: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

ATTEINDRE L’INACCESSIBLE ÉTOILE

BRUGESSE FROTTE LES MAINS

La ville de Jan Breydelaccueillera le départ du Ronde

jusqu’en 2016 au moins.Ce dont elle se félicite

Eric de Falleur

Au-delà de l’aspect émotionnel suscité l’an dernier par le déplacement de l’ar-rivée du Tour des Flandres, de Meerbeke-Ninove à Audenaerde, au cœur des Ar-dennes flamandes, et la refonte de toute la finale du Ronde avec l’effacement(notamment) du légendaire Mur de Grammont et, accessoirement, du Bos-berg, au profit d’un triple passage au Vieux Quaremont et au Patersberg, lemaintien de Bruges comme ville départ de la grande classique belge est passérelativement inaperçu. Fin 2011, les organisateurs du Tour des Flandres, Wou-ter Vandenhaute, le patron de Flanders Classics, en tête, avaient prolongé decinq ans le contrat liant l’épreuve reine du calendrier flamand avec la ville deBruges d’où le Ronde van Vlaanderen est assuré de démarrer jusqu’en 2016 aumoins. Et pourtant, comme pour le site d’arrivée, la désignation du lieu de dé-part du Tour des Flandres avait généré une âpre lutte entre plusieurs villescandidates puisque Gand (qui fut longtemps le berceau du Ronde), notam-ment, et même… Anvers ont tenté de concurrencer Bruges. Si peu de coureurset de suiveurs vont s’en plaindre (“ C’est le plus beau départ d’une classique”,témoignent-ils en cœur pour la plupart), c’est l’aspect business qui s’est évi-demment révélé primordial, de part et d’autre, dans cette décision. Brugess’acquittera pendant cinq ans de 100.000 euros minimum (la somme aug-mente progressivement) par an pour accueillir le départ du Ronde. Et pour-tant, les autorités brugeoises se félicitent que l’épreuve démarre du Marktdans les années à venir. “Ce n’est pas rien, mais des milliers de gens viennent àBruges pour ce départ”, dit-on dans la cité de Jan Breydel. “Mais c’est égale-ment une manière rêvée de faire la promotion de notre ville dans les médiasdu monde entier. Trente-cinq millions de téléspectateurs voient des images dudépart sur le Markt, au pied du Beffroi. C’est une énorme publicité impayablepour Bruges. Et la campagne se fait aussi durant les mois et semaines précé-dant la course.” Le bourgmestre de Bruges, Patrick Moenaert va même plusloin. “Avec la celle de la Procession du Saint-Sang (NdlR : qui date de 1304 aumoins), la journée du départ du Tour des Flandres est peut-être la plus impor-tante de l’année pour notre ville, surtout avec cette ambiance chaude et uni-que que génèrent les fans de cyclisme” dit Moenaert. “C’est vraiment un grandjour”. Ce que confirme le responsable de l’association des hôteliers de la Ve-nise du Nord. “Il n’y a pas que les coureurs, leur entourage dans les équipes etla presse, mais aussi de très nombreux supporters qui font de ce week-end duRonde, un de nos meilleurs de la saison en matière d’occupation des hôtels”,dit Thierry Lemahieu. l

bon gars. Il s’intéresse à tout, écoute, est facile. L’andernier, il râlait un peu parce qu’il avait dû courir àKuurne et pas au Nieuwsblad. Il avait aussi fait Ware-gem et les Trois Jours de Flandre. En février, c’est luiqui a demandé que nous fassions une reconnaissancedu Nieuwsblad. Alors, j’ai organisé cela pour lui, ilsont roulé les 80 derniers kilomètres de la course. Lesamedi, quand il s’est échappé, il a roulé comme unfou sur la Paddestraat et quand il s’est relevé, Van denBergh et Paolini sont sortis. Lui avait besoin de cher-cher son second souffle, mais il avait aussi mis lesautres dans le rouge. Personne n’a jamais revu lesdeux premiers de sa faute.”

Ce que Garcia reconnaît.“J’étais fort”, sourit-il comme pour s’excuser. “Je

ne connais pas bien les routes, les côtes, même si jecommence à les reconnaître, mais je manque d’expé-rience. J’ai commis deux ou trois erreurs. Je suis arrivésans force quand il y a eu le sprint. C’est dommage,car je suis assez rapide.” L’Espagnol n’a qu’un re-gret : que son équipe ne dispute pas le Rondecette année encore. “C’est en partie un choix del’équipe”, dit encore Deloeil. “On n’a pas le noyaupour faire toutes les courses de Waregem à Denaix,une épreuve importante pour nous, qui suit Roubaix,et certains vont même jusqu’à l’Amstel.”

Ce que, cette fois, Garcia déplore.“Dommage, car en plus, c’est mon anniversaire ce

jour-là”, dit-il, comme si cette perspective l’auraittranscendé un peu plus encore. “Le Tour des Flan-dres, c’est vraiment ma course, je pense. Même si je nel’ai jamais couru. Paris-Roubaix est trop plat pourmoi. En Flandres, il y a aussi les petites côtes, je pré-fère cela. Mais j’aime les différents aspects de voscourses. Rouler sur les pavés, le fait qu’il se passe sanscesse quelque chose, que cela frotte, qu’il faille se pla-cer, rouler avec le vent. Et puis, il y a aussi cette am-biance exceptionnelle. Chez nous, le cyclisme est po-pulaire, mais là, c’est encore autre chose.”

Alors, forcément, le coureur de Cofidis reconnaîtune admiration particulière pour Tom Boonen.

“Le meilleur spécialiste des courses de pavés”, sou-rit-il avant d’avouer qu’il n’a jamais osé lui parler.“Je ne le connais pas.”

Entre gagner un jour à Harelbeke ou San Sebati-san, il n’hésite pas !

“Je prends une victoire à Harlebeke”, lance-t-il.Alors, vous imaginez s’il s’agissait du Ronde… l

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Page 26: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

1. TiegembergLongueur : 750 mètresPourcentage moyen : 5,6%Pourcentage maximum : 9%Revêtement : asphalte“Cette côte n’est pas très compliquée. Son de-gré de difficulté est plutôt léger. En course, celapassera pour beaucoup de coureurs sur legrand plateau si le rythme du peloton est sou-tenu. Ce n’est pas vraiment dans ce mont quel’on peut juger si l’on a, ou non, les jambes pourjouer la gagne. La première accélération de lacourse est un premier indicateur, mais il faudraattendre plus tard pour percevoir plus précisé-ment son état de forme.”

LESMONTS

DURONDE

À LALOUPE

Johan Museeuw,triple vainqueur

de l’épreuve,analyse chacun

des berges du parcoursdu 97e Tour des Flandres

Quentin Finné

Depuis l’année dernière et l’arrivée à Audenarde, le Tour des Flandres a tourné le dosà deux lieux irrémédiablement liés à l’histoire du Ronde : le Mur de Grammont et leBosberg. Dénaturé pour certains, magnifié pour d’autres, le nouveau parcours de lacourse égrène toujours son chapelet de difficultés, une litanie de monts qui ont faitl’essence même de cette épreuve. Pour mieux comprendre et appréhender les treizebergs (le vieux Quaremont et le Paterberg seront gravis à trois reprises) quirythmeront le 97e Ronde, Johan Museeuw, triple vainqueur (1993, 1995 et 1998),analyse chacune de ces bosses.

2. TaaienbergLongueur : 800 mètresPourcentage moyen : 6%Pourcentage maximum : 18%Revêtement : pavés + asphalte“Le placement pour aborder cette difficulté esttrès important car son approche est techniqueet sinueuse. La pente y est très raide après 400mètres, mais cela ne dure pas bien longtemps.La clé est en fait de pouvoir relancer après cepassage, même si l’accélération à laquelle onassiste habituellement sur le Circuit HetNieuwsblad n’aura pas lieu sur le Tour desFlandres car nous sommes encore alors trèsloin de l’arrivée (143 kilomètres).”

7. ValkenbergLongueur : 525 mètresPourcentage moyen : 8%Pourcentage maximum : 13%Revêtement : asphalte“Cette côte est un peu la sœur jumelle du Be-rendries si ce n’est qu’elle est moins longue.Ces deux difficultés au profil très similaire sontd’ailleurs très proche l’une de l’autre sur le par-cours puisque seulement cinq petits kilomètresles séparent.”

8. Vieux QuaremontLongueur : 2200 mètresPourcentage moyen : 4%Pourcentage maximum : 12%Revêtement : asphalte (au pied) + pavés“C’est une côte très longue qui se décomposeen deux parties bien distingues. L’approche estégalement ici très importante car la route esttrès étroite et il est pratiquement impossiblede doubler. Les 600 premiers mètres, asphal-tés, se négocient sur le petit plateau ainsi queles mauvais pavés menant au village de Quare-mont. Une fois que l’on arrive à proximité de laplace de ce petit bourg, il faut alors mettre laplaque et relancer pour filer, quand la courses’anime réellement, à plus de 40km/h. Le profilconvient parfaitement aux hommes puissantsqui peuvent ici créer de réels écarts pouvantdépasser les 30 secondes au moment où l’onrejoint la grand-route.”

9. PaterbergLongueur : 400 mètresPourcentage moyen : 13%Pourcentage maximum: 20%Revêtement : pavés“La descente qui relie le Vieux Quaremont auPaterberg est très importante. Il ne faut prati-quement pas toucher les freins pour conserversa position. Un peu comme au Molenberg, leplacement est très important car on attaquecette difficulté après un virage à angle droit surla droite et donc avec très peu de vitesse. L’ef-fort est court mais très violent car la pente estterrible sur le sommet. Et contrairement auxautres courses qui empruntent ce mont durantla saison, des barrières empêchent les coureursde filer dans la rigole asphaltée sur le Ronde.”

(PHOTO NEWS)

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3. EikenbergLongueur : 1.200 mètresPourcentage moyen : 5,5%Pourcentage maximum : 11%Revêtement : pavés“Cette côte est très similaire au Vieux Quare-mont. La pente ne dépasse les 10% que sur unpassage très court. C’est un berg qui est faitpour les hommes forts qui s’appuient avanttout sur une grande puissance. Des garscomme Boonen ou Cancellara par exemple.Cela se monte sur le grand plateau, toujoursassis sur la selle.”

4. MolenbergLongueur : 400 mètresPourcentage moyen : 7%Pourcentage maximum : 14%Revêtement : pavés + asphalte (sur les 200 derniers mètres)“Ce berg est l’un des plus courts du parcours.Son approche est délicate car le peloton doitnégocier un virage à angle droit pour y entrer.Il est donc important d’être dans les dix pre-miers au pied pour ne pas y subir les événe-ments. Les images télés nous montrent ainsichaque année les coureurs placés en queue depeloton obligés de mettre pied à terre. Tout lemonde attaque donc le Molenberg avec trèspeu de vitesse et il faut posséder certaines qua-lités explosives pour le négocier au mieux. Lespavés y sont toujours très mauvais.”

5. RekelbergLongueur : 800 mètresPourcentage moyen : 5%Pourcentage maximum : 10%Revêtement : asphalte“Cette côte n’est pas très difficile du fait de sonpourcentage moyen plutôt contenu et d’un bonrevêtement en asphalte. Il y a d’ailleurs plu-sieurs secteurs assez comparables sur le par-cours qui ne sont même pas répertoriées.”

6. BerendriesLongueur : 930 mètresPourcentage moyen : 7%Pourcentage maximum : 14%Revêtement : asphalte“Le revêtement est très bon sur l’ensemble decette difficulté où l’effort se décompose endeux phases. La pente maximale n’y est pas ex-trêmement élevée et le degré de difficulté estdonc moyen même s’il faut ici passer sur le pe-tit plateau.”

10. KoppenbergLongueur : 600 mètresPourcentage moyen : 10%Pourcentage maximum : 22%Revêtement : pavés“Le Koppenberg est un véritable épouvantailtant il effraie bon nombre de coureurs. Lagrande spécificité de cette difficulté est sa par-tie couverte et ombragée par des arbres quirend alors le pavé très glissant. Une sorte detrès fine mousse habille la chaussée toute l’an-née ou presque sur la partie ou la pente est laplus sévère. S’il pleut, cela peut se transformeren une véritable patinoire. Par temps sec, cetronçon ne pose par contre pas de réels problè-mes d’adhérence. Les braquets modernes et laroue libre de 11 pignons permettent d’opterpour un braquet de 39x25. Cela signifie que,sur un tel développement, on monte sans tropde risques.”

11. SteenbeekdriesLongueur : 700 mètresPourcentage moyen : 5%Pourcentage maximum : 6,5%Revêtement : pavés“Cette côte est placée juste après le ravitaille-ment et une descente rapide qui offre unebonne vitesse d’attaque. Cela monte réelle-ment pendant 200 mètres, pas beaucoup plusmais il faut tout de même produire un effortconstant pour se hisser au sommet de cettebosse assez sinueuse. Comme cette difficultésurvient peu après le Koppenberg, c’est l’occa-sion pour les coureurs distancés de revenirdans le peloton ou avec les hommes de tête.”

12. Kruisberg/HotondLongueur : 1.800 mètresPourcentage moyen : 5%Pourcentage maximum : 9%Revêtement : asphalte“Cette côte va crescendo sur toute sa longueurou presque. Cela commence très doucementpour monter de plus en plus sur près de deuxkilomètres. Le revêtement y est très bon et lapartie difficile survient dans un tronçon si-nueux ou deux virages se succèdent. Le pied estpar contre, lui, parfaitement rectiligne.”

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Page 28: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

31MARS

TOUR

DESFLAN

DRES

EpreuveCréée en 1913Course WorldTour256.2 km

L’an dernierTom Boonen (Bel)

Les pointsWorldTour

1er 1002e 803e 704e 605e 506e 407e 308e 209e 1010e 4

LES ÉQUIPES ENGAGÉESWORLDTOURAG2R (Fra)Argos-Shimano (P-B)Astana (Kaz)Blanco (P-B)BMC (USA)Cannondale (Ita)Euskaltel (Esp)FDJ (Fra)Garmin (USA)Katusha (Rus)Lampre (Ita)Lotto-Belisol (Bel)Movistar (Esp)Omega Pharma-Quick Step (Bel)Orica - GreenEdge (Aus)RadioShack (USA)Saxo-Tinkoff (Dan)Sky (G-B)Vacansoleil-DCM (P-B)

CONTINENTALES PROExceptionnellement, l’UCI a autorisé sept invitations:Crelan-Euphony (Bel)Accent.Jobs-Wanty (Bel)Topsport-Vlaanderen-Baloise (Bel)NetApp (All)IAM Cycling (Sui)Europcar (Fra)Vini Fantini (Ita)

Vainqueur pour la troisièmefois l’an dernier, Tom Boonenest entré dans la légende duRonde van Vlaanderen(PHOTO NEWS)

50.000 €DE PRIX20 prixpour un totalde 50.000 €Vainqueur:20.000 €;2e: 10.000 €3e: 5.000 €4e: 2.500 €5e: 2.000 €6e et 7e: 1.500 €8e et 9e: 1.000 €10e à 20e: 500 €

28 spécialclassiques l Tour des Flandres

Page 29: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

PALMARÈS1913 Paul DEMAN BEL1914 Marcel BUYSSE BEL1919 H.VAN LERBERGHE BEL1920 Jules VAN HEVEL BEL1921 René VERMANDEL BEL1922 Léon DE VOS BEL1923 Henri SUTTER SUI1924 Gérard DEBAETS BEL1925 Julien DELBECQUE BEL1926 Denis VERSCHUEREN BEL1927 Gérard DEBAETS BEL1928 Jan MERTENS BEL1929 Jozef DERVAES BEL1930 Frans BONDUEL BEL1931 Romain GIJSSELS BEL1932 Romain GIJSSELS BEL1933 Alfons SCHEPERS BEL1934 Gaston REBRY BEL1935 Louis DUERLOO BEL1936 Louis HARDIQUEST BEL1937 Michel D'HOOGHE BEL1938 Edgard DE CALUWE BEL1939 Karel KAERS BEL1940 Achiel BUYSSE BEL1941 Achiel BUYSSE BEL1942 Albéric SCHOTTE BEL1943 Achiel BUYSSE BEL1944 Rik VAN STEENBERGEN BEL1945 Sylvain GRYSOLLE BEL1946 Rik VAN STEENBERGEN BEL1947 Emiel FAIGNAERT BEL1948 Albéric SCHOTTE BEL1949 Fiorenzo MAGNI ITA1950 Fiorenzo MAGNI ITA1951 Fiorenzo MAGNI ITA1952 Roger DECOCK BEL1953 Wim VAN EST P-B1954 Raymond IMPANIS BEL1955 Louison BOBET FRA1956 Jean FORESTIER FRA1957 Fred DE BRUYNE BEL1958 Germain DERIJCKE BEL1959 Rik VAN LOOY BEL1960 Arthur DECABOOTER BEL1961 Tom SIMPSON G-B1962 Rik VAN LOOY BEL1963 Noël FORE BEL1964 Rudi ALTIG ALL

ITINÉRAIRE HORAIRE TOUR DES FLANDRES0 256.2 Zedelgem (Loppem) > Départ 10:15

2.2 254.0 Zedelgem 10:185.2 251.0 Veldegem 10:227.5 248.7 Aartrijke 10:268.3 247.9 Torhout 10:27

16.7 239.5 Lichtervelde 10:3922.9 233.3 Roeselare (Beveren) 10:4828.7 227.5 Rumbeke 10:5634.2 222.0 Ledegem (Rollegem-Kapelle) 11:0439.7 216.5 Wevelgem (Moorsele) 11:1243.6 212.6 Wevelgem 11:1749.1 207.1 Menen 11:2559.2 197.0 Kortrijk (Aalbeke) 11:4062.1 194.1 Rollegem 11:4468.5 187.7 Zwevegem 11:5374.1 182.1 Moen 12:0178.7 177.5 Avelgem (Bossuit) 12:0781.8 174.4 Avelgem 12:1285.7 170.5 Zwevegem (Otegem) 12:1790.7 165.5 1re montée: Tiegemberg 12:2591.9 164.3 Anzegem 12:2694.8 161.4 Wortegem-Petegem (Wortegem) 12:30

100.6 155.6 Oudenaarde (Bevere) 12:39102.8 153.4 Oudenaarde 12:42105.4 150.8 Leupegem 12:46106.1 150.1 Ravitaillement 12:46107.3 148.9 Maarkedal (Etikhove) 12:48112.6 143.6 2e montée: Taaienberg 12:56119.0 137.2 3e montée: Eikenberg 13:05120.5 135.7 Holleweg (secteur pavé 1) 13:07122.0 134.2 Ruiterstraat (secteur pavé 2) 13:09125.3 130.9 Kerkgate (secteur pavé 3) 13:14128.5 127.7 Jagerij (secteur pavé 4) 13:18133.8 122.4 Zwalm (Sint-Denijs-Boekel) 13:26134.2 122.0 4e montée: Molenberg 13:27136.9 119.3 Roborst 13:31139.1 117.1 Zottegem-Paddestraat (secteur pavé 5) 13:34145.2 111.0 Zwalm (Roborst) 13:42148.7 107.5 5e montée: Rekelberg 13:47151.6 104.6 Brakel (Michelbeke) 13:51154.1 102.1 6e montée: Berendries 13:55159.5 96.7 7e montée: Valkenberg 14:03163.2 93.0 Horebeke (Sint-Kornelis-Horebeke) 14:08167.9 88.3 Volkegem 14:15171.1 85.1 Leupegem 14:19176.5 79.7 Kluisbergen (Berchem) 14:27179.9 76.3 Kwaremont 14:32182.2 74.0 8e montée: Oude Kwaremont 14:35185.6 70.6 9e montée: Paterberg 14:40188.3 67.9 Zulzeke 14:44192.2 64.0 10e montée: Koppenberg 14:50194.8 61.4 Ravitaillement 14:53196.2 60.0 Maarkedal-Mariaborrestraat (secteur pavé 6) 14:55197.6 58.6 11e montée: Steenbeekdries 14:57199.4 56.8 Donderij (secteur pavé 7) 15:00204.7 51.5 Ronse 15:07209.4 46.8 12e montée: Kruisberg/Hotond 15:14214.8 41.4 Berchem 15:22217.0 39.2 Kwaremont 15:25219.3 36.9 13e montée: Oude Kwaremont 15:28222.7 33.5 14e montée: Paterberg 15:33228.8 27.4 Ronse 15:42229.7 26.5 15e montée: Hoogberg/Hotond 15:43235.0 21.2 Berchem 15:51237.2 19.0 Kwaremont 15:54239.5 16.7 16e montée: Oude Kwaremont 15:57242.9 13.3 17e montée: Paterberg 16:02247.3 8.9 Avelgem (Kerkhove) 16:08249.5 6.7 Wortegem-Petegem (Elsegem) 16:11251.4 4.8 Petegem-aan-de-Schelde 16:14254.9 1.3 Oudenaarde (Bevere) 16:19 256.2 0.0 Oudenaarde > Arrivée 16:21

Moyenne horaire: 42 km/h

L’AN DERNIERLE CLASSEMENT 2012 1. Tom Boonen (Bel- Omega Pharma-Quick Step) 256km en 6:04’20” (42,159 km/h); 2. Filippo Pozzato (Ita); 3. Alessandro Ballan (Ita)à 1”; 4. Greg Van Avermaet (Bel) à 38”; 5. Peter Sagan (Svq);6. Niki Terpstra (P-B); 7. Luca Paolini (Ita); 8. Thomas Voeckler (Fra);9. Matti Breschel (Dan); 10. Sylvain Chavanel (Fra).

HISTOIRE ET RECORDSEn 1913, Karel Van Wijnendaele, qui venait de fonder l’année précédentele journal sportif Sportwereld (repris depuis par Het Nieuwsblad),crée le Ronde van Vlaanderen. Jusqu’après la 2e Guerre Mondiale,la classique flamande a eu un retentissement essentiellement national,ce qui explique en grande partie que lors des 96 éditions disputées à ce jour,les Belges aient gagné à 68 reprises (10 victoires italiennes, 9 néerlandaises,3 françaises, 2 allemandes, 2 suisses, 1 britannique et 1 danoise).Cinq coureurs ont gagné trois fois le Ronde :l’Italien Fiorenzo Magni (1949, 1950 et 1951)et nos compatriotes Achile Buysse (1940, 1941 et 1943),Eric Leman (1970, 1972 et 1973),Johan Museeuw (1993, 1995 et 1998)et Tom Boonen (2005, 2006 et 2012).

1965 Jo DE ROO P-B1966 Edward SELS BEL1967 Dino ZANDEGU ITA1968 Walter GODEFROOT BEL1969 Eddy MERCKX BEL1970 Eric LEMAN BEL1971 Evert DOLMAN P-B1972 Eric LEMAN BEL1973 Eric LEMAN BEL1974 Cees BAL P-B1975 Eddy MERCKX BEL1976 Walter PLANCKAERT BEL1977 Roger DE VLAEMINCK BEL1978 Walter GODEFROOT BEL1979 Jan RAAS P-B1980 Michel POLLENTIER BEL1981 Hennie KUIPER P-B1982 René MARTENS BEL1983 Jan RAAS P-B1984 Johan LAMMERTS P-B1985 Eric VANDERAERDEN BEL1986 Adrie VAN DER POEL P-B1987 Claudy CRIQUELION BEL1988 Eddy PLANCKAERT BEL1989 Edwig VAN HOOYDONCK BEL990 1Moreno ARGENTIN ITA1991 Edwig VAN HOOYDONCK BEL1992 Jacky DURAND FRA1993 Johan MUSSEUW BEL1994 Gianni BUGNO ITA1995 Johan MUSSEUW BEL1996 Michele BARTOLI ITA1997 Rolf SÖRENSEN DAN1998 Johan MUSSEUW BEL1999 Peter VAN PETEGEM BEL2000 Andreï TCHMIL BEL2001 Gianluca BORTOLAMI ITA2002 Andrea TAFI ITA2003 Peter VAN PETEGEM BEL2004 Stefen WESEMANN ALL2005 Tom BOONEN BEL2006 Tom BOONEN BEL2007 Alessandro BALLAN ITA2008 Stijn DEVOLDER BEL2009 Stijn DEVOLDER BEL2010 Fabian CANCELLARA SUI2011 Nick NUYENS BEL2012 Tom Boonen BEL

Depuis l’an dernier, la finale duTour des Flandres a changé,

mais ce sont toujours les pluscostauds qui émergent.

(PHOTO NEWS)

Tour des Flandres l spécialclassiques 29

Page 30: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

Louis Hardiquest, vainqueur en 1936(PHOTO NEWS)

LE RONDE,

CENTANS

D’HISTOIREET DE

LÉGENDELe Tour des Flandres a un siècle

cette année,retour par l’image

sur la “Plus belle des Flandres”Eric de Falleur

Il y a un siècle exactement, Paul Deman enlevaitla première édition du Tour des Flandres.

(D.R.)

Avec ses trois succèsconsécutifs dans la

classique flandrienne,Fiorenzo Magni a mérité

le surnom de Lion desFlandres.(CORTEX)

S’il a gagné à quatre reprisesParis-Roubaix, Roger De Vlaeminck (à pied

dans le Koppenberg, devant FreddyMaertens) ne s’est imposé qu’une fois

dans le Tour des Flandres, en 1977 (CORTEX )

Rik Van Looy a enlevé deux fois le Tour des Flandres (ici en 1959),

comme Rik Van Stenbergen, Briek Schotte, Eddy Merckx

ou Peter Van Petegem. ( CORTEX )

Eric Leman (ici en 1970) a réussi le tourde force de remporter trois fois la

course, sous des maillots différents.(CORTEX)

Même si Jurgen Roelandts semblel’escalader sans le moindre problème, le Mur de Grammont a longtemps été

le juge de paix du Ronde avant qu’il ne soit abandonné l’an passé.

(PHOTO NEWS)

30 spécialclassiques l

Page 31: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

Le 27 mai 1913, Karel Van Wijnendaele, ancien coureur,journaliste et manager, lance la première édition duTour des Flandres, une épreuve de 324 kilomètres (re-cord pour l’éternité) qui devait susciter l’enthousiasmedes lecteurs du journal Sportwereld créé un an plus tôt.Paul Deman gagna, de Gand à Gand (Mariakerke) ce pre-

mier Tour des Flandres, sans secteurs pavés et quasi exempt demonts, délaissé par les vedettes de l’époque, même si, Deman, hé-ros de la résistance durant la Guerre 14-18, a aussi inscrit Bordeaux-Paris, Paris-Roubaix et Paris-Tours à son palmarès.

Longtemps la course n’eut de retentissement que national etmême nos meilleurs représentants la boudaient préférant disputerles grandes classiques du calendrier avec laquelle elle entrait enconcurrence. Lentement mais sûrement, le Ronde poursuivit saprogression, tant sportive que populaire. Si la Première Guerremondiale en avait empêché le bon déroulement durant quatre ans(en 1915, une édition du Ronde eut lieu... sur piste), l’occupant alle-mand en autorisa l’organisation durant le second conflit mondial.Ce qui valut, à la Libération, des ennuis à Karel Van Wijnendaele.

Mais dès 1948, un an après sa création, le Tour de Flandres inté-gra le Challenge Desgrange-Colombo, classement mondial avant lalettre réunissant la plupart des principales épreuves, d’un jour etpar étapes, du calendrier. Dès lors, plus rien ne s’opposa à ce que sarenommée franchisse vraiment nos frontières, même si sa réelle in-ternationalisation mit encore plusieurs décennies pour se réaliser.

En 1987, échappé, le DanoisJesper Skibby est entré bien

malgré lui dans la légende duRonde en tombant dans leKoppenberg puis se faisant

écraser son vélo par lavoiture du directeur de

course alors que le pelotonétait sur ses talons.

(PHOTO NEWS)

Il y a quinze ans, Johan Museeuw triomphait pour la troisième fois dans le Ronde

après avoir été devancé par Gianni Bugno de quelques millimètres en 1994.

(CORTEX)

En 1987, Claudy Criquielion s’impose à Meerbeke sous le regard d’Eddy Merckx (au volant)

et de Jean-Luc Dehaene (derrière. A ce jour, il est le seul Wallon a avoir gagné le Tour des Flandres.

(BELGA)

Dimanche 30 mars 1969, Eddy Merckx selance dans une chevauchée héroïque solitaireet victorieuse de plus de septante kilomètressous la pluie, malgré les appels à la prudence

de Guillaume Driessens.(PHOTO NEWS)

L’édition 1985 du Ronde est restée dans lesmémoires comme une des plus difficiles.

A peine 25 coureurs ont terminé la coursegagnée par Eric Vanderaerden.

( PHOTO NEWS)

Page 32: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

PALMARÈS1907 Maurice LETURGIE FRA1908 Adrien KRANSKENS BEL1909 Raymond VAN PARIJS BEL1910 Florent LUYCKX BEL1911 Florent LUYCKX BEL1912 Jef VAN WETTER BEL1913 Jef VAN WETTER BEL1914 Jacques OCTAVE BEL1919 Isidoor MECHANT BEL1920 Victor LENAERS BEL1921 René VERMANDEL BEL1922 Florent VANDENBERGH BEL1923 Emile THOLLEMBEEK BEL1924 René VERMANDEL BEL1925 Karel VAN HASSEL BEL1926 Jef DERVAES BEL1927 Georges RONSSE BEL1928 Jef DERVAES BEL1929 Jos WAUTERS BEL1930 Denis VERSCHUEREN BEL1931 Godefried DE VOCHT BEL1932 Godefried DE VOCHT BEL1933 Flander HOREMANS BEL1934 Léon TOMMIES BEL1935 Gérard LONCKE BEL1936 Marcel VAN SCHIL BEL1937 Sylvain GRYSOLLE BEL1938 Antoine DIGNEF BEL1939 Achiel BUYSSE BEL1941 Stan OCKERS BEL1942 Lode BUSSCHOPS BEL1943 Eloi MEULENBERG BEL1944 Frans KNAEPKENS BEL1946 Stan OCKERS BEL1947 René MERTENS BEL1948 Achiel BUYSSE BEL1949 Roger DECORTE BEL1950 André PIETERS BEL1951 Ernest STERCKX BEL1952 Roger DECORTE BEL1953 Hans DEKKERS P-B1954 Roger DECOCK BEL1955 Albéric SCHOTTE BEL1956 Rik VAN LOOY BEL1957 Rik VAN LOOY BEL1958 Raymond VRANCKEN BEL1959 Willy BUTZEN BEL1960 Piet OELLIBRANDT BEL1961 Raymond VRANCKEN BEL1962 Piet OELLIBRANDT BEL

03AVRIL

GRAN

DPR

IXDE

L’ESC

AUT

ÉPREUVECréée en 1907Course H.C.204.2 km

L’AN DERNIERMarcel KITTEL (ALL)

LES ÉQUIPES ENGAGÉESWORLDTOURAG2R (Fra)Argos-Shimano (P-B)Astana (Kaz)Blanco (P-B)Euskaltel (Esp)FDJ (Fra)Garmin (USA)Katusha (Rus)Lotto-Belisol (Bel)Movistar (Esp)Omega Pharma-Quick Step (Bel)RadioShack (USA)Saxo-Tinkoff (Dan)Sky (G-B)Vacansoleil-DCM (P-B)

CONTINENTALES PROAccent Jobs - Wanty (Bel)Crélan - Euphony (Bel)Topsport Vlaanderen - Baloise (Bel)Europcar (Fra)Vini Fantini (Ita)Champion System (Chn)NetApp - Endura (All)UnitedHealthcare (USA)MTN Qhubeka (AfS)Rusvelo (Rus)

L’AN DERNIERLE CLASSEMENT 2012 1. Marcel KITTEL(All- Argos-Shimano) 202,2 km en4:30’53” (44,786 km/h); 2. Tyler Farrar(USA); 3. Theo Bos (P-B); 4. RomainFeillu (Fra); 5. Manuel Belletti (Ita); 6. EliaFavilli (Ita); 7. Alexander Porsev (Rus); 8.Sébastien Turgot (Fra); 9. GiacomoNizzolo (Ita); 10. Guillaume Boivin (Can).

HISTOIRE ET RECORDSC’est la plus ancienne des classiques flamandes, puisque le Grand Prixde l’Escaut, organisé par le Schotense Wielerclub (et Flanders Classics)fut créé en 1907. L’épreuve a vécu l’an dernier sa 100e édition (recordde Belgique). Les Belges ont gagné 76 fois (pour 9 succès néerlandais,6 italiens, 3 britanniques, 3 allemands, 1 australien, 1 français et 1américain). En gagnant pour la troisième fois, Mark Cavendish (2007,2008 et 2011) a rejoint Piet Oelliebrandt (1960, 1962 et 1963) aveclequel il partage désormais le record de succès à Schoten.

18.800 €DE PRIX20 prixpour un totalde 18.800 €Vainqueur:7.515 €;2e: 3.760 €3e: 1.875 €4e: 935 €5e: 745 €6e et 7e: 565 €8e et 9e: 375 €10e à 20e: 190 €

ITINÉRAIRE HORAIRE GRAND PRIX DE L’ESCAUT0 204.2 Schoten > Départ officiel 12:30

4.0 200.2 Schoten (Brechtsebaan) 12:366.7 197.5 Brecht 12:399.4 194.8 Brasschaat 12:43

12.8 191.4 Brecht 12:4723.2 181.0 Loenhout 13:0229.8 174.4 Hoogstraten (Meer) 13:1138.4 165.8 Meerle 13:2250.2 154.0 Minderhout 13:3857.4 146.8 Hoogstraten 13:4864.3 139.9 Wortel 13:5866.5 137.7 Rijkevorsel 14:0173.1 131.1 Rijkevorse (Beersebaan) 14:1076.3 127.9 Beerse 14:1482.0 122.2 Beerse (Antwerpseweg) 14:2286.3 117.9 Vlimmeren 14:2891.2 113.0 Lille 14:3496.2 108.0 Lille (N 140) 14:41

101.4 102.8 Kasterlee 14:48101.6 102.6 Ravitaillement 14:49104.0 100.2 Lichtaart 14:52107.6 96.6 Lichtaart (Heerle) 14:57111.7 92.5 Herentals 15:02116.7 87.5 Lille (Poederlee) 15:09120.6 83.6 Vorselaar 15:14123.2 81.0 Vorselaar (Lepelstraat) 15:18127.8 76.4 Grobbendonk 15:24136.2 68.0 Zandhoven 15:36136.4 67.8 Ranst 15:36139.0 65.2 Oelegem 15:40142.4 61.8 Schilde 15:44147.9 56.3 Wijnegem Houtlaan 15:52153.4 50.8 Schoten 15:59155.0 49.2 1er passage ligne d’arrivée 16:01155.5 48.7 Ravitaillement 16:02171.4 32.8 2e passage sur la ligne 16:24187.8 16.4 3e passage sur la ligne 16:46204.2 0.0 Schoten > Arrivée 17:08

Moyenne horaire: 44km/h

1963 Piet OELLIBRANDT BEL1964 Jos HOEVENAERS BEL1965 Willy VANNITSEN BEL1966 Joseph SPRUYT BEL1967 Paul IN’T VEN BEL1968 Edward SELS BEL1969 Walter GODEFROOT BEL1970 Roger DE VLAEMINCK BEL1971 Guido VAN ROOSBROECK BEL1972 Eddy MERCKX BEL1973 Freddy MAERTENS BEL1974 Marc DEMEYER BEL1975 Ronald DE WITTE BEL1976 Frans VERBEECK BEL1977 Marc DEMEYER BEL1978 Didi THURAU ALL1979 Daniel WILLEMS BEL1980 Ludo PEETERS BEL1981 Ad WIJNANDS P-B1982 Ludo SCHURGERS BEL1983 Jan BOGAERT BEL1984 Ludo PEETERS BEL1985 Adrie VAN DER POEL P-B1986 Jean-Paul VAN POPPEL P-B1987 Etienne DE WILDE BEL1988 Jean-Paul VAN POPPEL P-B1989 Jean-Marie WAMPERS BEL1990 John TALEN P-B1991 Mario CIPOLLINI ITA1992 Wilfried NELISSEN BEL1993 Mario CIPOLLINI ITA1994 Peter VAN PETEGEM BEL1995 Rossano BRASI ITA1996 Frank VANDENBROUCKE BEL1997 Erik ZABEL ALL1998 Servais KNAVEN P-B1999 Jeroen BLIJLEVENS P-B2000 Endrio LEONI ITA2001 Endrio LEONI ITA2002 Robbie MC EWEN AUS2003 Ludovic CAPELLE BEL2004 Tom BOONEN BEL2005 Thorvald VENEBERG P-B2006 Tom BOONEN BEL2007 Mark CAVENDISH G-B2008 Mark CAVENDISH G-B2009 Alessandro PETACCHI ITA2010 Tyler FARRAR USA2011 Mark CAVENDISH G-B2012 Marcel Kittel ALL

32 spécialclassiques l Grand Prix de l’Escaut

Page 33: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

ITINÉRAIRE HORAIRE GRAND PINO CERAMI0.0 208.2 SAINT-GHISLAIN / Tertre > départ réel 12:075.7 202.5 SAINT-GHISLAIN (Sirault) 12:15

10.7 197.5 Beloeil 12:2316.9 191.3 BELOEIL (Ellignies-Sainte-Anne) 12:3220.0 188.2 LEUZE-EN-HAINAUT (Blicquy) 12:3724.5 183.7 ATH (Ligne) 12:4331.0 177.2 FRASNES-LEZ-ANVAING (Oeudeghien) 12:5337.6 170.6 ELLEZELLES (Wodecq) 13:0340.2 168.0 1er GP de la montagne: Hurdumont 13:0744.7 163.5 LESSINES (Ogy) 13:1452.8 155.4 LESSINES (Deux-Acren) 13:2656.8 151.4 BEVER 13:3258.6 149.6 2e GP de la montagne: Burght 13:3462.6 145.6 SILLY (Bassilly) 13:4068.0 140.2 SILLY 13:4977.9 130.3 LENS (Lombise) 14:0386.7 121.5 JURBISE (Herchies) 14:1793.9 114.3 JURBISE 14:27

104.8 103.4 MONS (Maisières) 14:44115.5 92.7 MONS (Spiennes) 15:00122.8 85.4 QUEVY (Asquillies) 15:11126.3 81.9 FRAMERIES (entrée sur le circuit local) 15:16127.8 80.4 SPRINT 1 (1er passage sur la ligne) 15:18 133.4 74.8 3e GP de la montagne: Tienne du Dragon 15:27137.7 70.5 MONS (Jemappes) 15:33145.0 63.2 FRAMERIES 15:44147.9 60.3 SPRINT 2 (2e passage sur la ligne) 15:48153.5 54.7 4e GP de la montagne: Tienne du Dragon 15:57168,0 40.2 SPRINT 3 (3e passage sur la ligne) 16:19 173.6 34.6 5e GP de la montagne: Tienne du Dragon 16:27188.1 20.1 SPRINT 4 (4e passage sur la ligne) 16:49193.7 14.5 6e GP de la montagne: Tienne du Dragon 16:57208.2 0.0 FRAMERIES > ARRIVÉE 17:19

Moyenne horaire : 40 km/h

04AVRIL

GRAN

DPRIXP

INOCE

RAMI

ÉPREUVECréée en 1964Course 1.1208.2 km

L’AN DERNIERGaëtan BILLE (BEL)

LES ÉQUIPES ENGAGÉESWORLDTOURVacansoleil-DCMLotto-BelisolAstanaEuskaltel

CONTINENTALES PROSUnitedHealthcareChampion SystemCrelan-EuphonyTopsport Vlaanderen-BaloiseAccent.Jobs-WantyCofidisEuropcarBretagne-SéchéVini FantiniCCC PolsatMTN Qhubeka

CONTINENTALEWallonie Bruxelles-CrélanAn PostDolticini FlandersT Palm PCWTeam 3 MVérandas WillemsTeam Differdange

L’AN DERNIERLE CLASSEMENT 2012 1. Gaëtan Bille (BEL/Lotto-Belisol) 200 km en 4h52’11”(moy.: 41km070/h); 2. Romain Feillu (FRA); 3. Jonas Vangenechten (BEL); 4.Guillaume Boivin (CAN); 5. Ryan Anderson (CAN); 6. Christophe Laborie (FRA);7. Moreno Hofland (P-B); 8. Borut Bozic (SLO); 9. Jean-Pierre Drucker (LUX); 10.Marco Minnaard (P-B).

HISTOIRE ET RECORDSQuelques mois après l’arrêt de sabelle carrière, un Grand Prix portantson nom est créé, en 1964, enl’honneur de Pino Cerami dans leBorinage. Depuis lors, la semi-classi-que hennuyère a connu 46 éditionsqui ont vu 20 succès belges (pour 8néerlandais, 7 italiens, 4 suisses, 1français, 1 allemand, 1 américain, 1australien, 1 ukrainien, 1 danois et 1slovène). Trois coureurs sont co-re-cordmen de l’épreuve avec 2 victoi-res, les Néerlandais Joop Zoetemelk(1980 et 1981) et Gerrie Knetemann(1978 et 1984) et l’Italien MarcoSerpellini (1996 et 1998).

14.477 €DE PRIX20 prixpour un totalde 14.477 €Vainqueur:5.785 €;2e: 2.895 €3e: 1.445 €4e: 715 €5e: 580 €6e et 7e: 433 €8e et 9e: 287 €10e à 20e: 147€

1981 Joop ZOETEMELK P-B1982 Ronny VAN HOLEN BEL1983 Bernard HINAULT FRA1984 Gerrie KNETEMANN P-B1985 Paul HAGHEDOOREN BEL1986 Urs FREULER SUI1987 Rolf SÖRENSEN DAN1988 John TALEN P-B1989 Stephan JOHO SUI1990 Maximilian SCIANDRI ANG1991 Andreï TCHMIL URSS1992 Laurent DUFAUX SUI1993 Non-disputé1994 Michele BARTOLI ITA1995 Fabiano FONTANELLI ITA1996 Marco SERPELLINI ITA1997 Non-disputé

1998 Marco SERPELLINI ITA1999 Fabrizio GUIDI ITA2000 Jan BARTKOWSKI ALL2001 Scott SUNDERLAND AUS2002 Kirk O'BEE USA2003 Bart VOSKAMP P-B2004 Nico SIJMENS BEL2005 Kai REUS P-B2006 Sebastian LANGEVELD P-B2007 Luca SOLARI ITA2008 Patrick CALGANI SUI2009 Non-disputé2010 Jure KOCJAN SLO2011 Bert SCHEIRLINCKX BEL2012 Gaëtan BILLE BEL

1964 André NOYELLE BEL1965 Jan BOONEN BEL1966 Eddy MERCKX BEL1967 Willy PLANCKAERT BEL1968 Julien STEVENS BEL1969 Frans MINTJENS BEL1970 André DIERICKX BEL1971 Georges VAN CONINGSLOO BEL1972 Christian CALLENS BEL1973 Ferdinand BRACKE BEL1974 Marc DEMEYER BEL1975 Eddy VERSTRATEN BEL1976 Willy TEIRLINCK BEL1977 Jozef JACOBS BEL1978 Gerrie KNETEMANN P-B1979 Daniel VERPLANCKE BEL1980 Joop ZOETEMELK P-B

L’an dernier, Gaëtan Bille avaitdémarré en fanfare sa première

saison au plus haut niveau engagnant le Cérami

(PHOTO NEWS)

PALMARÈS

Grand Prix Pino Cerami l spécialclassiques 33

Page 34: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

EN DIRECT DE L’ENFER Depuis plus de quinze ans,Jean­Maurice Oogheréalise la couverture téléviséede Paris­RoubaixEric de Falleur

On sait que Paris-Roubaix et ses pavés nécessitent l’emploid’un matériel particulier pour les coureurs, mais aussi desvoitures suiveuses adaptées. Il en va de même pour les mo-tos des photographes, de la gendarmerie ainsi que de la télé-vision. Diffuser pour le monde entier les images de la Reinedes Classiques est un exercice particulier, mais terriblement

excitant, comme en témoigne Jean-Maurice Ooghe. Depuis 1997, celui-ci réa-lise la Reine des Classiques pour France Télévisions.

“C’est autre chose que les classiques habituelles que nous couvrons, Paris-Tours,ou un Paris-Nice et même le Tour de France”, témoigne-t-il. “Les secteurs pavés,évidemment, rendent la course plus dangereuse pour nos cameramans, mais de-puis que nous employons des motos trials, tout terrain, il y a moins de chutes,moins d’accident. Avec Euromédia et France Télévisions, nous employons sur cettecourse, les mêmes équipages qu’au Tour de France. Des gens rompus à ce genred’exercice.” En régie aussi, dans le car installé en bordure du vélodrome deRoubaix, Jean-Maurice Ooghe a la mainmise sur la diffusion de la course. “Ladifficulté pour la réalisation”, poursuit-il, “c’est que la course éclate sur les pavés etque les motos ne peuvent pas doubler sur les secteurs. Donc, on perd un peu lesimages, il y en a une devant le groupe, une derrière, mais le groupe s’étire. D’où,l’importance et le recours à de plus nombreux plans latéraux d’hélicoptère qui don-nent une image de la situation, une bonne idée des écarts entre les coureurs ou lesgroupes. Et à la sortie des secteurs pavés, on retrouve nos bébés avec les motos.”S’il y des moyens techniques importants (voir par ailleurs), ils ne sont pas né-cessairement exceptionnels, mais la réalisation est très particulière. “Nous

avons moins de caméras que par exemple pour une finale de Ligue des Championsen football”, explique encore le réalisateur. “Mais au foot, on n’a que le ballon àsuivre… En cyclisme et certainement dans Paris-Roubaix, il peut se passer tout etn’importe quoi, à n’importe quel moment, partout et en même temps. Il y a des chu-tes, des attaques, des crevaisons. Le rôle du réalisateur, c’est de comprendre, de ra-conter la course, nous sommes des conteurs avec l’image. Dans le car-régie, il y a dumonde, car il faut tout suivre, mais aussi incruster les écarts, les renseignements…Moi-même, à côté de moi, j’ai comme durant toute l’année dans les autres coursesmon conseiller sportif, l’ancien coureur breton Ronan Pensec. Cela fait plus dequinze ans, que je m’occupe de cela, que je fais d’autres courses, que je m’informeet que je suis la saison. Je travaille également pour d’autres clients que France Télé-visions, car je suis indépendant. J’étais au Qatar, je serai au Tour de Californie et auCanada en fin de saison en plus des courses d’ASO, Paris-Nice, Critérium, Roubaix,Dauphiné, le Tour et Paris-Tours…”

Si une véritable reconnaissance du parcours n’est pas au programme puis-que le tracé 2013 est très comparable aux précédents, Jean-Maurice Oogheétonne un peu lorsqu’il affirme. “Mon souhait, c’est qu’il fasse mauvais”, dit-il.“Pour le spectacle ! C’est Paris-Roubaix quand même. Il y a très, très longtempsqu’on a plus eu de la pluie et de la boue. Moi-même, je n’ai travaillé que sur uneédition (NdlR : en 2001 quand Knaven avait gagné) boueuse. Évidemment, lahantise, c’est la chute des motos, l’accident, les pannes, perdre ses caméras. Désor-mais, ça arrive moins souvent, surtout avec nos motos tout-terrain, mais mon pré-décesseur Régis Forestier a fini une année Paris-Roubaix avec une seule caméra-moto. Là, on doit avoir hâte d’arriver au vélodrome et d’en finir.” l

Quatre motoscaméras

suivent lescoureurs de

près dansl’Enfer du Nord.

(PHOTO NEWS)

Cent cinquante personnes et une super loupeLa réalisation des images télévisées de Paris-Roubaix demande des moyens humains et maté-riels très importants. “Je n’ai jamais vraiment compté combien nous sommes exactement”, expli-que Jean-Maurice Ooghe. “Mais, au total, on doit être entre cent et cent cinquante personnes.Pour le matériel, ce sont les moyens les plus importants que nous mettons en œuvre pour unecourse cycliste juste après ceux du Tour de France. On aura, sans doute, car ce n’est pas encoredécidé, une caméra fixe à Wallers-Aremberg comme les années précédentes. Ce qui est certain, cesont quatre motos-caméras en course, contre trois à Paris-Nice ou Paris-Tours, mais cinq au Tour.Il y a également deux motos-son avec un journaliste pour les commentaires, des interviews de di-recteurs sportifs. Nous avons deux hélicoptères prises de vues. En tout cas, ils sont à deux en volsur la fin, car il y a les paramètres de l’autonomie dont nous devons tenir compte. Tout cela néces-site aussi deux avions et un hélico relais. C’est obligatoire car la course est souvent éclatée et éta-lée, avec des groupes éparpillés, une échappée éventuelle, un favori ou l’autre qui peut être en per-dition… Au vélodrome, il y a dix caméras, pour les interviews, le podium… Cette année, on va testersur Paris-Roubaix une super loupe. C’est ce qui donne ces images tellement précises et magnifi-ques du vainqueur, des ralentis du visage…” l E. d.F.

34 spécialclassiques l(P

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NEW

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Page 35: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

“BOONENET GILBERT

N’ONTPAS DE

SUCCESSEUR”

Derrièrenos deux champions,

la relève se fait attendre.Analyse

de José De Cauwer,observateur très avisé

Eric de Falleur

Cet hiver, lors des nombreuses cérémo-nies de remise de prix où ils furent in-vités et récompensés, Tom Boonen etplus encore Philippe Gilbert ont misen garde leurs interlocuteurs contreune banalisation de leurs excellents

résultats et une euphorie dans laquelle les amateursdu cyclisme belge tomberaient facilement devant larépétition des exploits et des grandes victoires.

“Il faut en profiter, cela ne durera plus des années et,sincèrement, derrière nous, je ne vois pas sortir du lot unou plusieurs successeurs”, disait par exemple le cham-pion du monde lors de la soirée d’attribution duVélo de Cristal, à Ostende. José De Cauwer, anciencoureur, ancien directeur sportif, ancien sélection-neur national, mais toujours excellent consultant dela VRT-Sporza pense que Gilbert a raison.

“C’est vrai”, analyse le Waelandien. “Nous avonstoute une série d’excellents coureurs, mais ce ne sontpas des champions. Roelandts, Van Avermaet et d’autresencore, ce sont des coureurs juste en dessous du top-mondial alors que Boonen et Gilbert font partie des dixmeilleurs, des plus grandes stars du peloton.”

Mais aucun de ces coureurs, ou d’autres, plus jeu-nes, ne peuvent-ils pas, à leur tour, parvenir au som-met car Gilbert a aussi mis du temps pour y parvenir.

“Van Avermaet commet tellementd’erreurs…”

“En principe, je ne vois personne capable d’y arriver”,dit encore De Cauwer. “Prenez Van Avermaet que jeconnais bien (NdlR : ils sont de la même région), il estfort et il a tout fait pour y arriver. Il veut vraiment gagnerune grande course, mais il commet tellement d’erreursen course. Quand on n’a pas de bonnes jambes, ce n’estpas grave d’attaquer dix fois, mais quand on en a debonnes, il faut rester dans les roues et courir juste. Lui, ilsaute sur tout ce qui bouge, on l’a encore vu au Nieuws-blad. Souvenez-vous, Chavanel était échappé à cin-quante bornes du but. Greg a paniqué et il a roulé tantet plus pour revenir sur le Français qui allait de toute fa-çon mourir à petit feu. Après, quand les autres ressor-tent, il est occupé à chercher son second souffle… Celalui arrive très souvent. Roelandts, lui, c’est autre chose, ilest trop gentil, pas assez tueur. Meersman, il est capablede gagner des courses, mais il est fragile et je me de-mande s’il a fait le bon choix. Il est dans une équipe(NdlR : Omega Pharma-Quick Step) où il y aura tou-

jours un type plus leader que lui”

“Je n’en vois pas qui sortent du lot”

Mais n’y a-t-il pas dans les plus jeunes coureurs en-core, quelqu’un qui pointe le bout du nez, dont onsait qu’il sera là dans quelques années.

“Je n’en vois pas qui sortent du lot”, continue l’an-cien lieutenant d’Hennie Kuiper. “on n’a pas un cou-reur qui néo-pro gagne quatre ou cinq courses commeVan Avermaet et encore moins comme Degenkolb, Sa-gan, Moser ou les Français, Demaré, Pinot, Bouhani…Attention, on a de très bons coureurs, mais pas les vedet-tes de demain ou d’aujourd’hui comme ceux que j’ai ci-tés. Sagan, c’est le top, top mondial ! Il était déjà très cos-taud l’an passé, il est passé tout près, comme au Tourdes Flandres, et il va encore s’améliorer. Degenkolbaussi, il est vite et passe les petites côtes, il est costaud etplus complet que Kittel. Moreno Moser, c’est aussi laclasse. C’est un tout bon. Néo-pro il a gagné à Francfort,le Tour de Pologne, on l’a vu au Tour de Suisse. Ce qu’il afait aux Strade Bianche, c’est énorme. Les Hollandaisaussi ont de très bons jeunes. Ce Slagter par exemple(NdlR : le vainqueur du Tour Down Under), il peutpasser les petites côtes.”

Donc, à en croire De Cauwer, cette année encore,on va devoir espérer que Gilbert et Boonen soient àleur meilleur niveau pour espérer gagner de gran-des courses.

“Pour Boonen, ça va être juste”, dit-il. “Mais il a laclasse, c’est toujours Boonen. J’avais vu son père à lafoire de Courtrai (Vélofolies) au moment de son secondaccident. C’était vraiment grave. Il a bien travaillé de-puis, il est revenu, on l’a vu à Paris-Nice faire du boulot.En principe, il ne sera pas dans la forme de l’an dernieret pourtant, il doit être au top pour battre un Cancellaraqui le sera ou un Sagan encore plus fort. Gilbert, lui, apassé un meilleur hiver. Il est confiant, il a l’âge, l’expé-rience, la maturité. Il a appris de ces erreurs de l’an der-nier, dont on ne sait toujours pas ce qu’elles étaient vrai-ment. Le maillot arc-en-ciel le motive, il aime des chosescomme ça. Il va faire son truc, je pense, il sera là à Liège-Bastogne-Liège et aussi en fin de saison pour un autremondial. Encore une fois, Van Avermaet ou Roelandtspeuvent gagner un jour une classique, mais ils n’en ga-gneront pas cinq ou six, voire plus comme les deuxautres”, dit-il. “Vansummeren et Nuyens ont bien gagnéil y a deux ans. Il y a Devolder. Avec lui, c’est noir oublanc, tout ou rien. C’est Dirk Demol qui a la solution, laclé du “logiciel Devolder”. Avec lui, on ne peut jamaisdire que c’est fini, mais, après deux années très mauvai-ses, la balance est quand même négative.” l

De Cauwer ne pensepas que Roelandtset Van Avermaetprendront le relaisde Boonen etGilbert(BELGA)

“Trop dur pour Boonen”

Quelle appréciation tire José De Cauwer du Tourdes Flandres et de son nouveau parcours ? “Jetrouve que pour Boonen, il est trop dur”, étonne-t-ilpuisque l’Anversois s’y est imposé. “Souvenez-vousde l’an dernier ? Si Pozzatto ne bouche pas le trou surBallan dans le haut du Vieux Quaremont, Boonen nerentre sans doute pas. Mais si c’est trop dur pour Boo-nen, ce l’est pour l’immense majorité des autres. Enplus, il est à un âge où on peut gagner sans être lemeilleur. Il a son sprint, il a son sens tactique et peutjouer dans la finale, avec ses équipiers, avec le faitqu’il a déjà gagner tant de classiques… La mêmechose vaut pour Cancellara encore que pour lui, jepense que ce sont ses dernières chances. Pour lui, lesannées commence à compter en négatif, il est dans laphase descendante de sa carrière. Il y a des signes quine trompent pas, vous l’entendez parler de sa famille,de ses enfants, il a d’autres priorités… Gilbert, lui, il neparle pas de tout cela (il sourit). Et pour Philippe, lenouveau tracé du Ronde est un avantage.” l

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Page 36: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

“ROUBAIX, C’EST L’AMOUR D’UNE VIE”Triple vainqueur de l’épreuve,Francesco Moser vibre encore

pour une classiquequi l’a marqué à jamais L

a sortie d’un hiver rigoureux l’a re-tenu toute la matinée au milieudes terres de son superbe domaine,perché sur les hauteurs de Trente.La silhouette est restée celle d’unathlète de haut vol même si

aujourd’hui, c’est avant tout sur les pentes deses vignes que Francesco Moser se plaît à suersang et eau.

Bouillonnant d’une activité débordante,l’Italien semble presque peiner à se poser uninstant. Mais lorsqu’il s’agit d’évoquer Paris-Roubaix, le regard perçant du triple vainqueurde l’épreuve (1978, 1979 et 1980) s’allume alorsinstantanément d’une flamme venue de l’En-fer.

“Paris-Roubaix, a marqué ma carrière, souritalors le champion du monde 1977. C’est un peul’amour d’une vie. Cette course dégage un parfumspécial qui m’a envoûté dès ma première partici-pation, en 1974. Il faut dire que, pour ce premier

essai, j’avais terminé second, derrière Roger DeVlaeminck. J’ai alors su que cette course était faitepour moi.”

“LA PEUR N’A PAS SA PLACE ICI”Taillé dans le roc qui ceinture sa région na-

tale, Moser possédait l’appétit vorace des ava-leurs de pavés. “Pour marcher sur Paris-Roubaix,il faut réunir plusieurs qualités, poursuit le Tren-tin. La première est de posséder la cylindrée néces-saire pour pouvoir négocier une épreuve de plus de250 kilomètres sur laquelle la fatigue et la douleurlamine lentement un peloton qui se réduit à me-sure que le chapelet des secteurs s’égrène. Si l’onuse si souvent du mot guerrier pour évoquer lesspécialistes de l’Enfer du Nord, c’est aussi parcequ’une dose considérable de courage est néces-saire pour s’y attaquer. La peur n’a pas sa place ici.Lorsque vous entrez dans un chemin défoncé àplus de 50km/h, il est impératif de ne pas tergiver-ser ou même songer à la chute. Si vous touchez aux

Moreno Moseret son père,l’un des frèresde Franceso.(PHOTO NEWS)

Page 37: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

A son époque, Francesco Moser est tombé sur de très grands champions,cela n’a pas empêché le Trentin de remporter trois fois Paris-Roubaix.( REPORTERS)

“Je ne conseille pasvraiment Moreno”Depuis le début de la saison 2012, Mo-reno fait revivre le nom Moser au sein despelotons. Pour sa deuxième saison chezles pros, le neveu de Francesco (fils deson frère Diego) a d’ores et déjà decrochéles Strade Bianche après avoir épinglédeux étapes et le général du Tour dePologne, le Trophée Laigueglia et le GPde Francfort l’année dernière. “Il possède des qualités indéniables, juge,sans s’enflammer, son oncle. Je crois quecette saison 2013 sera déterminante pourla suite de sa carrière car il devra confirmerses bons débuts dans le peloton pro. Je nepeux pas réellement le conseiller tant latechnique, la tactique et la préparation ontchangé depuis mon époque. Pour vraimentlui apporter un avis pertinent, il faudraitque je sois encore actif en qualité de mana-ger ou de directeur sportif par exemple,mais cela ne me tente en rien. Je lui ai parcontre expliqué à quel point il est indispen-sable de vivre à 100% pour son métier. Lecyclisme est un job à temps plein.Certains coureurs l’oublient trop souvent…Son avenir sur Paris-Roubaix ? (Rires). Ilfaut avant tout qu’il le dispute une pre-mière fois pour que je puisse me faire uneidée précise de son potentiel sur cetteépreuve.” l

“ Boonen le plus grandspecialiste des paves ?On ne fait pas mentirles chiffres ”

freins dans ces instants-là, c’est que les doutes vousassaillent et vous paralysent. Il est alors impossibled’ambitionner la victoire…”

Des tergiversations dont Moser ne s’est jamaisencombré. “Quand vous possédez les qualités et legabarit adéquat pour Paris-Roubaix et que la mal-chance vous épargne, vous savez alors que vousjouerez un rôle en vue. J’y ai en tout cas pratique-ment toujours joué la gagne en me retrouvant leplus souvent confronté aux mêmes adversaires dansla finale. Certains disent que la Reine des classiquesest parfois une loterie. Ce n’est que foutaise ! Cettecourse ne laisse que très peu de place au hasard.”

Coureur éclectique, Moser a accroché des mo-numents comme Roubaix, Milan-Sanremo ou leTour de Lombardie à son palmarès aux côtés desa victoire sur le Tour d’Italie. “A cette époque,pour être considéré comme un véritable champion,il était indispensable, ou presque, d’être présent par-tout. Les temps ont aujourd’hui changé et nous som-mes entrés depuis plusieurs années déjà dans l’èrede l’hyperspécialisation. Les coureurs se préparentpour des objectifs extrêmement ciblés et ne s’es-saient plus à des épreuves qu’ils jugent inadaptées àleurs qualités. Mais peut-on réellement le leur repro-cher ? Cela est peut-être tout simplement devenu im-possible.”

L’Italien apprécie toutefois Philippe Gilbertpour le large éventail d’objectifs qui jalonnent lasaison du champion du monde.

“GILBERT RESSEMBLE À DE VLAEMINCK”“Il est vrai que c’est un coureur que l’on voit de

mars à octobre, mais il reste avant tout un spécia-liste des courses d’un jour. Il ressemble, d’une cer-taine manière, à Roger De Vlaeminck (rires). La Bel-gique dispose d’un autre grand champion en la per-sonne de Tom Boonen. J’ai lu les statistiques duchampion de Belgique et je sais qu’il est considérécomme le plus grand spécialiste des courses pavéesde toute l’histoire du cyclisme. Ce que j’en pense ? Onne peut tout simplement pas faire mentir les chiffres,mais comme je l’avançais précédemment, les épo-ques sont différentes. Il est capable d’effacer définiti-vement De Vlaeminck des tablettes en devenant lerecordman absolu de victoires à Paris-Roubaix aveccinq succès dès cette saison. Mais le temps ne jouepas en faveur de votre compatriote car sa fin de car-rière approche tout doucement. Et même si cela peutapparaître évident, je rappellerai qu’un seul coureurlève les bras par année sur le vélodrome. Je veux direpar-là que, comme pour tous les monuments de no-tre discipline, il faut répondre présent le jour J et nepas laisser filer sa chance...” l

l spécialclassiques 37

Page 38: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

La scène se passe en janvier, dans le lobby del’Hôtel Intur, à Bénicassim, en Espagne, oùl’équipe Lotto-Belisol a posé les bases de son se-cond stage de préparation. Après le souper,nous croisons le sympathique Lars Bak. La con-versation s’engage. Le grand Danois, à la voix

forte et prononcée, est un vrai moulin à paroles. Qui nes’arrête plus quand on le lance sur le sujet des classiques !

“Elles me passionnent “, explique celui qui est le secondleader dans la formation belge, derrière Jurgen Roelandts,pour les Flandriennes. “Depuis longtemps. Chez nous, au Da-nemark, elles sont vraiment très populaires et très suivies. J’aicommencé à faire du vélo en 1996 quand Bjarne Riis a remportéle Tour de France, ce qui a été un grand événement dans notrepays. Mais on a souvent eu de bons coureurs de classiques, quiétaient donc télévisées, comme le Tour des Flandres ou Paris-Roubaix. Je me souviens que, quand j’étais jeune, je suis restésans voix en regardant l’Enfer du Nord, cette course incompara-ble à une autre, à la télé. C’était si spectaculaire, avant tantd’actions de tous les côtés et cela m’a passionné directement”.

Et même lorsqu’il remporta le Tour de l’Avenir en 2005,il ne se mit pas à rêver du Tour de France et resta obnubilépar les classiques. “Ce Tour de l’Avenir n’était pas très monta-gneux, au mieux, sur le Tour, je peux viser un succès d’étape (ila gagné une étape du Giro en 2012, NdlR), mais j’ai toujourssenti que les grandes courses d’un jour me convenaientmieux”, détaille encore Lars Ytting Bak, âgé de 33 ans.

Il en a eu la confirmation en 2011, quand il fut un grandanimateur de l’Enfer du Nord. Lors de cette édition, il seglissa dans le bon coup, celui du contre dessiné après laTranchée d’Arenberg qui a ensuite rejoint l’échappée mati-nale, en compagnie notamment avec Johan Vansumme-ren. Le Danois a été un des derniers à résister, avec Rast,Tjalingii et le Belge, futur vainqueur, avant que FabianCancellara ne les rejoigne sur la fin. Bak coupa la ligned’arrivée en cinquième position, alors qu’il s’était mis à rê-ver du podium et même de la consécration ultime. “J’étaisfier d’être devant, de jouer la victoire, mais ce que j’ai été déçupar ma fin de course ! J’étais fâché sur moi-même, car j’ai com-mis trop d’erreurs, j’étais vraiment trop nerveux, trop excitéd’être devant dans ce monument. Même si il n’y a pas de doute,Vansummeren était le plus fort d’entre nous. Mais j’ai envie deprendre une revanche sur cette course”.

Même si, comme l’an passé, il a souffert d’une fracturedu poignet à la Marseillaise (il était déjà tombé en débutde saison, en 2012, ce qui l’avait privé des classiques !), cequi n’est jamais idéal avant les secousses des pavés. Exis-tent-ils au Danemark ? “Oui, on en a des petits, mais sur 200mètres, ce n’est en rien comparable à ceux de Belgique, et en-core moins à ceux de Roubaix. J’aime vraiment cette atmos-phère qui règne durant ce mois des classiques. C’est très fort. Etje me sens bien dans cette équipe belge. Même si j’habite auGrand-Duché du Luxembourg (où il est le papa de deux ju-meaux, NdlR), la Belgique a un peu la même mentalité que leDanemark. Les gens veulent toujours aider, sont serviables etgardent les pieds sur terre. Ce n’est pas étonnant s’il y a eubeaucoup de joueurs de foot danois qui ont bien joué dans vo-tre championnat. On se sent bien en Belgique, c’est comme unefamille”.

Tout comme les passionnés de Paris-Roubaix en formentune. Selon lui, quelles sont ses chances de monter sur lepodium de l’Enfer du Nord ou de le gagner ? “J’ai courupour le podium en 2011 et si je n’avais pas commis ces erreurs,j’y serai monté”, termine-t-il. “J’aime aussi beaucoup le Tourdes Flandres, mais j’ai plus mes chances à Roubaix. Bien sûr, jesuis réaliste, homme contre homme, je ne peux pas battre unCancellara, un Boonen ou un Hushovd. Mais je suis persuadéque cette course est la seule qu’un coureur presque ordinairepeut gagner. Au Ronde, il faut vraiment être un des plus fortspour espérer l’emporter. Mais pas en France. C’est Lars Mi-chaëlsen qui m’en a convaincu. Chez nous, au Danemark, il estMonsieur Paris-Roubaix. Et il m’a souvent répété : à Roubaix,bien sûr, tu dois être costaud. Mais si tu es passionné par cettecourse et si tu n’es pas touché par la malchance, les chutes oules crevaisons, tu peux aller très très loin, même sans être leplus fort. Souvenez-vous de Johan Vansummeren, ou deMagnus Backstedt : ils n’étaient pas les plus forts et ils ont rem-porté cette merveilleuse course, la plus belle.”

Et le Danois Lars Ytting Bak rêve d’imiter le Belge ou leScandinave. l

“ROUBAIX, C’ESTLE SEUL MONUMENT

QU’UN GARSORDINAIRE PEUT

ESPÉRER GAGNER”Le Danois Lars Bak, co­leader avec Jurgen Roelandtschez Lotto­Belisol pour les classiques flandriennes,

est un passionné de l’Enfer du Nord.Son compatriote Lars Michaëlsen,

considéré comme “Monsieur Paris­Roubaix”dans son pays, l’a persuadé qu’il ne faut pas

être un champion comme Boonen ou Cancellarapour gagner sur le célèbre vélodrome :

il faut certes être costaud,mais surtout passionné et chanceux.

Julien Gillebert

En 2011, Lars Ytting Bak, qui se retourne ici devant Fabian Cancellara sur levélodrome de Roubaix, avait jouéle podium dans l’Enfer du Nord.(PHOTONEWS)

38 spécialclassiques l

Page 39: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

LESOUBLIÉS

DEL’ENFER

Quasiment chaque saison,un important groupe,souvent avec de bons

coureurs, arrive hors délaià Paris­Roubaix.

Qu’est­ce qui pousseces attardés sur les pavé

à continuer, à aller au boutde l’effort et de l’Enfer,à surmonter la douleur

pour arriversur le vélodrome ?

Témoignagesde plusieurs…

oubliés de l’Enfer du Nord.Julien Gillebert

Chaque année, ou presque, c’est lamême scène. Sur les pavés del’Enfer du Nord, entre Paris etRoubaix, une fois que les ténorssont passés, les spectateurs fon-cent vers leur voiture pour aller

les voir à un prochain passage. D’autres atten-dent sur place les rescapés du peloton. Avant dereplier bagage pour rentrer chez eux ou suivrela fin de course dans un café. S’ils ont traîné unpeu avant de partir, ils sont parfois surpris devoir encore des coureurs arriver. Éparpillés, par-fois en petits groupes. Et surtout bien attardéspar rapport aux premiers. Le regard hagard etperdu, un rictus de douleur affiché en perma-nence sur les lèvres tandis que du sang séchécolle parfois à la peau de ceux qui sont tombésmais qui veulent continuer à tout prix. Car cesdistancés n’ont qu’un but : surmonter la dou-leur et aller au bout de cet Enfer.

Chaque année, sur cette épreuve si particu-lière, plutôt que d’abandonner, ils préfèrentcontinuer à meurtrir leur corps endolori pourarriver sur le vélodrome de Roubaix. Même s’ilsfranchissent la ligne après les délais. Ils étaient27 l’an passé, dans ce cas, à ne pas avoir été clas-sés. Le premier d’entre eux était David Boucher,qui a franchi la ligne 18 minutes et 21 secondesaprès Tom Boonen, tandis que le dernier, KrisBoeckmans, lui, est arrivé avec Keukeleire 29minutes et 44 secondes après le quadruple lau-réat de l’épreuve. Six heures trente, donc, à pé-daler dans l’Enfer du Nord. Pour rien. Qu’est-cequi les pousse à continuer, à aller au bout ?

Nico Sijmens a connu cette “mésaventure” en2010 et témoigne. “Paris-Roubaix, ce n’est pas unecourse comme une autre”, raconte le précieuxcoéquipier de Cofidis. “C’est vraiment mythique,on baigne dans cette ambiance particulière depuisla veille, lors de la présentation des coureurs. Doncmême si on sait qu’on est loin, que c’est galère, ons’accroche, car on veut aller au bout. Et puis il y aaussi plein de monde et de nombreux bénévolesqui sont présents. Chez Cofidis, les membres du

Fan club sont positionnés avec des roues et des bi-dons dans tous les secteurs pavés. Continuer, c’estaussi une manière de les remercier. L’année où j’aiété hors délai, je ne savais pas que je l’étais,comme j’étais le premier coureur à arriver hors dé-lai, dans un groupe d’une petite quinzaine. On nes’en rend pas compte, car il y a encore du monde àl’arrivée. À Roubaix, sur le vélodrome, tout lemonde reste pour attendre les derniers coureurs etle camion balai. J’étais content d’avoir été au bout.Mais déçu d’apprendre par la suite que je n’étaispas classé. J’étais donc d’autant plus heureux d’êtrerentré dans les délais un an plus tard, d’avoir étéclassé dans cette course qui est vraiment trèsdure”.

Double vainqueur de l’épreuve, Marc Madiot,qui vibre littéralement pour cette course, avaitd’ailleurs eu cette déclaration pour encouragerses coureurs en perdition : “si tu arrives au vélo-drome avant la fermeture de ses portes, c’est quet’es un coureur ! “David Boucher, ce Français na-turalisé Belge, évolue depuis l’an passé à la FDJ,l’équipe de Marc Madiot. Et en 2012, l’infatiga-ble attaquant avait été le premier des coureursmis hors délais de l’Enfer du Nord. “C’est râlant,car les délais, à Paris-Roubaix, sont vraiment trèscourts. Je crois qu’il m’avait manqué une minutepour rentrer dans les temps. C’est vraiment dom-mage. Mais je confirme : cette course, on n’a vrai-ment pas envie de l’abandonner. On veut aller aubout. Même quand on a été victime de la poisse,même quand on est loin, qu’il n’y a plus personneau ravito, mais on a envie d’arriver sur le vélo-drome, car c’est mythique. Sur d’autres courses, onabandonne plus facilement. Mais pas sur celle-là.Je me souviens que certains arrivent même très trèsloin, à une heure du vainqueur, comme Denis Fla-haut, que j’avais été rechercher après la coursequand il était chez Saunier Duval. Et puis, si cer-tains coureurs ont la chance de disputer cetteépreuve chaque année, d’autres n’ont pas cettechance-là. Ils continuent alors car ils se disentqu’ils ne reviendront peut-être plus par la suite. Etc’est une fierté d’aller jusqu’au vélodrome”. l

Image typique de Paris-Roubaix, avec un coureur,ici avec le Tunisien Rafaa Chtioui, arrêté sur le bord

de la route suite à une crevaison et qui continuerason calvaire loin de la tête de course. (PHOTONEWS)

l spécialclassiques 39

Page 40: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

ITINÉRAIRE HORAIRE PARIS-ROUBAIX0.0 254.0 COMPIEGNE - CLAIROIX > Départ réel 10:30 1.0 253.0 JANVILLE 10:312.5 251.5 LONGUEIL-ANNEL 10:335.0 249.0 THOUROTTE 10:377.5 246.5 CAMBRONNE-LÈS-RIBÉCOURT 10:419.5 244.5 RIBÉCOURT-DRESLINCOURT 10:44

14.0 240.0 CHIRY-OURSCAMP 10:5118.0 236.0 NOYON 10:5724.0 230.0 CRISOLLES (près) 11:0628.5 225.5 GUISCARD 11:1234.5 219.5 GOLANCOURT 11:22

SOMME (80)37.0 217.0 MUILLE-VILLETTE 11:2539.0 215.0 Passage à niveau 11:2839.5 214.5 HAM (D932-D930) 11:29

AISNE (02)45.0 209.0 La Guingette 11:3749.0 205.0 Le Pavé 11:4351.0 203.0 ROUPY 11:46 57.0 197.0 SAINT-QUENTIN 11:5567.0 187.0 LESDINS 12:10 69.0 185.0 Bellecourt 12:1373.5 180.5 Méricourt 12:20 80.5 173.5 BOHAIN-EN-VERMANDOIS 12:30

NORD (59)86.5 167.5 BUSIGNY 12:3993.5 160.5 BERTRY 12:5096.5 157.5 TROISVILLES 12:5498.5 155.5 w Secteur pavé 27: Troisvilles (2200m) 12:57

104.0 150.0 VIESLY 13:05105.0 149.0 w Secteur pavé 26: Viesly (1800m) 13:07107.5 146.5 w Secteur pavé 25: Quiévy (3700m) 13:11 112.5 141.5 w Secteur pavé 24: Saint Python (1500m) 13:18116.5 137.5 ) SOLESMES > Ravitaillement 13:24120.0 134.0 w Secteur pavé 23: Vertain (2300m) 13:30128.0 126.0 VERCHAIN-MAUGRÉ 13:42130.0 124.0 w Secteur pavé 22: Verchain (1600m) 13:45133.0 121.0 w Secteur pavé 21: Quérénaing (2500m) 13:49136.5 117.5 w Secteur pavé 20: Maing (1600m) 13:54141.0 113.0 THIANT 14:01 145.0 109.0 DENAIN 14:07148.5 105.5 HAVELUY 14:12 149.5 104.5 w Secteur pavé 19: Haveluy (2500m) 14:14157.5 96.5 Arenberg 14:26158.0 96.0 w Secteur pavé 18: Trouée d’Arenberg (2400m) 14:26162.0 92.0 WALLERS 14:33164.0 90.0 w Secteur pavé 17: Wallers (1600m) 14:35 167.5 86.5 HÉLESMES 14:41169.0 85.0 HORNAING 14:43170.5 83.5 w Secteur pavé 16: Hornaing (3700m) 14:46177.0 77.0 WARLAING 14:55178.0 76.0 w Secteur pavé 15: Warlaing (2400m) 14:57181.5 72.5 w Secteur pavé 14: Tilloy (2400m) 15:02185.0 69.0 ) BEUVRY-LA-FORET > Ravitaillement 15:07188.0 66.0 w Secteur pavé 13: Beuvry (1400m) 15:12189.5 64.5 ORCHIES 15:14193.0 61.0 w Secteur pavé 12: Orchies (1700m) 15:19 196.5 57.5 AUCHY-LEZ-ORCHIES 15:24199.0 55.0 w Secteur pavé 11: Auchy (2700m) 15:28205.0 49.0 w Secteur pavé 10: Mons-en-Pévèle (3000m) 15:37209.0 45.0 MÉRIGNIES 15:43211.0 43.0 w Secteur pavé 9: Mérignies (700m) 15:46211.5 42.5 Le Prez 15:47212.5 41.5 PONT-À-MARCQ 15:48214.0 40.0 Pont Thibault 15:51214.5 39.5 w Secteur pavé 8: Pont-Thibault (1400m) 15:51219.0 35.0 TEMPLEUVE 15:58220.5 33.5 w Secteur pavé 7: Templeuve (500m) 16:00223.0 31.0 LOUVIL 16:04 227.0 27.0 w Secteur pavé 6: Cysoing (1300m) 16:10 229.5 24.5 w Secteur pavé 6: Bourghelles (1100m) 16:14 233.0 21.0 Le Bureau 16:19234.0 20.0 w Secteur pavé 5: Camphin-en-Pévèle (1800m) 16:21236.5 17.5 w Secteur pavé 4: Carrefour de l’Arbre (2100m) 16:25239.0 15.0 w Secteur pavé 3: Gruson (1100m) 16:28242.0 12.0 CHÉRENG 16:32244.5 9.5 Les MARAIS 16:36245.5 8.5 Robigueux 16:38246.0 8.0 w Secteur pavé 2: Willems (1400m) 16:38248.0 6.0 HEM 16:42251.5 2.5 ROUBAIX 16:47253.0 1.0 w Secteur pavé 1: Espace Crupelandt (300m) 16:49253.0 1.0 Entrée du vélodrome 16:49254.0 0.0 ROUBAIX > Arrivée 16:51

Moyenne horaire: 40km/h

07AVRIL

PARIS-RO

UBAIX

EPREUVECréée en 1896Course WorldTour254 km

L’AN DERNIERTom Boonen (BEL)

LES POINTSWORLDTOUR1er 1002e 803e 704e 605e 506e 407e 308e 209e 1010e 4

50.000 €DE PRIX20 prixpour un totalde 50.000 €Vainqueur:20.000 €;2e: 10.000 €3e: 5.000 €4e: 2.500 €5e: 2.000 €6e et 7e: 1.500 €8e et 9e: 1.000 €10e à 20e: 500 €

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En 1988, Dirk Demola remporté une desrares éditions deParis-Roubaix qui nese soit pas terminéesur le vélodrome.(CORTEX)

40 spécialclassiques l Paris­Roubaix

Page 41: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

PALMARÈS1896 Josef FISCHER ALL1897 Maurice GARIN * ITA1898 Maurice GARIN ITA1899 Albert CHAMPION FRA1900 Emile BOUHOURS FRA1901 Luc LESNA FRA1902 Luc LESNA FRA1903 Hippo AUCOUTURIER FRA1904 Hippo AUCOUTURIER FRA1905 Louis TROUSSELIER FRA1906 Henri CORNET FRA1907 Georges PASSERIEU FRA1908 Cyrille VAN HAUWAERT BEL1909 Octave LAPIZE FRA1910 Octave LAPIZE FRA1911 Octave LAPIZE FRA1912 Charles CRUPELANDT FRA1913 François FABER LUX1914 Charles CRUPELANDT FRA1919 Henri PELISSIER FRA1920 Paul DEMAN BEL1921 Henri PELISSIER FRA1922 Albert DEJONGHE BEL1923 Henri SUTTER SUI1924 Jules VAN HEVEL BEL1925 Félix SELLIER BEL1926 Julien DELBECQUE BEL1927 Georges RONSSE BEL1928 André LEDUCQ FRA

ES ÉQUIPES ENGAGÉESWORLDTOUR (QUALIFIÉES D'OFFICE)AG2RArgos-ShimanoAstanaBlancoBMCCannondaleEuskaltelFDJGarminKatushaLampreLotto-BelisolMovistarOmega Pharma-Quick StepOrica - GreenEdgeRadioShackSaxo-TinkoffSkyVacansoleil-DCM

CONTINENTALES PRO (INVITÉES)Bretagne - Séché EnvironnementCofidisIAM CyclingSojasunEuropcarNetapp - Endura

L’AN DERNIERLE CLASSEMENT 2012 1. Tom Boonen (BEL- Omega Pharma-Quick Step) 257,55 km en 5:55’22” (43,476 km/h); 2. SébastienTurgot (FRA) à 1’39”; 3. Alessandro Ballan (ITA); 4. JuanAntonio Flecha (ESP); 5. Niki Terpstra (P-B); 6. Lars Boom(P-B) à 1’43”; 7. Matteo Tosatto (ITA) à 3’31”; 8. MathewHayman (AUS); 9. Johan Vansummeren (BEL); 10. MaartenWynants (BEL).

HISTOIRE ET RECORDSLa Reine des classiques fut créée en 1896. Depuis lors, 110éditions ont été disputées et les Belges ont gagné tout justeun peu plus d’une fois sur deux, puisqu’ils ont conquis 56succès (pour 30 victoires françaises, 11 italiennes, 5 néerlan-daises, 3 suisses, 2 irlandaises, 1 allemande, 1 luxembour-geoise, 1 ukrainiene, 1 suédoise et 1 australienne). Roger DeVlaeminck, Monsieur Paris-Roubaix avec quatre victoires(1972, 74, 75 et 77) a été rejoint l’an dernier comme record-man de l’épreuve par Tom Boonen (2005, 2008, 2009 et2012). Six autres coureurs ont gagné trois fois la Reine desclassiques : le Français Octave Lapize, l’Italien FrancescoMoser et nos compatriotes Gaston Rebry, Rik Van Looy,Eddy Merckx et Johan Museeuw.

1929 Charles MEUNIER BEL1930 Julien VERVAECKE BEL1931 Gaston REBRY BEL1932 Romain GIJSSELS BEL1933 Sylvère MAES BEL1934 Gaston REBRY BEL1935 Gaston REBRY BEL1936 Georges SPEICHER FRA1937 Jules ROSSI ITA1938 Lucien STORME BEL1939 Emile MASSON JR BEL1943 Marcel KINT BEL1944 Maurice DESIMPELAERE BEL1945 Paul MAYE FRA1946 Georges CLAES BEL1947 Georges CLAES BEL1948 Rik VAN STEENBERGEN BEL1949 A. MAHE & S. COPPI** FRA/ITA1950 Fausto COPPI ITA1951 Antonio BEVILACQUA ITA1952 Rik VAN STEENBERGEN BEL1953 Germain DERIJCKE BEL1954 Raymond IMPANIS BEL1955 Jean FORESTIER FRA1956 Louison BOBET FRA1957 Alfred DE BRUYNE BEL1958 Leon VAN DAELE BEL1959 Noël FORE BEL1960 Pino CERAMI BEL

1961 Rik VAN LOOY BEL1962 Rik VAN LOOY BEL1963 Emile DAEMS BEL1964 Peter POST P-B1965 Rik VAN LOOY BEL1966 Felice GIMONDI ITA1967 Jan JANSSEN P-B1968 Eddy MERCKX BEL1969 Walter GODEFROOT BEL1970 Eddy MERCKX BEL1971 Roger ROSIERS BEL1972 Roger DE VLAEMINCK BEL1973 Eddy MERCKX BEL1974 Roger DE VLAEMINCK BEL1975 Roger DE VLAEMINCK BEL1976 Marc DEMEYER BEL1977 Roger DE VLAEMINCK BEL1978 Francesco MOSER ITA1979 Francesco MOSER ITA1980 Francesco MOSER ITA1981 Bernard HINAULT FRA1982 Jan RAAS P-B1983 Hennie KUIPER P-B1984 Sean KELLY IRL1985 Marc MADIOT FRA1986 Sean KELLY IRL1987 Eric VANDERAERDEN BEL1988 Dirk DEMOL BEL1989 Jean-Marie WAMPERS BEL

1990 Eddy PLANCKAERT BEL1991 Marc MADIOT FRA1992 Gilbert DUCLOS-LASSALLE FRA1993 Gilbert DUCLOS-LASSALLE FRA1994 Andreï TCHMIL UKR1995 Franco BALLERINI ITA1996 Johan MUSSEUW BEL1997 Frédéric GUESDON FRA1998 Franco BALLERINI ITA1999 Andrea TAFI ITA2000 Johan MUSSEUW BEL2001 Servais KNAVEN P-B2002 Johan MUSSEUW BEL2003 Peter VAN PETEGEM BEL2004 Magnus BACKSTEDT SUÈ2004 Magnus BACKSTEDT SUÈ2005 Tom BOONEN BEL2006 Fabian CANCELLARA SUI2007 Stuart O’GRADY AUS2008 Tom BOONEN BEL2009 Tom BOONEN BEL2010 Fabian CANCELLARA SUI2011 Johan VAN SUMMEREN BEL2012 Tom BOONEN BEL

Paris­Roubaix l spécialclassiques 41

* Maurice Garin a été naturaliséfrançais en 1901

** Classés ex-aequos

Page 42: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

“PASUN JOUROÙ JE NETOUCHE

À MONPUZZLE”

John Lelangue nous détailletoute l’organisation d’uneéquipe de pointe comme

BMC dans une périodedense comme celle des

classiques

Ce sont des paramètres et des con-traintes dont on n’a guère l’idée, àmoins de faire partie d’une équipecycliste. Prenons l’exemple d’unclub de football. Tout, ou presque,tourne essentiellement autour de

l’équipe première et de ses échéances, les mat-ches de championnat, avec, pour les plus impor-tants, les rendez-vous européens ou de coupe.Certes, en marge de l’équipe première, il y a tou-jours la gérance des blessés à effectuer, celle deséquipes réserves ou de jeunes ainsi que le recru-tement futur, mais la vie d’un club de foot estplutôt régulière et centrée sur un but principal :que l’équipe soit la plus performante possiblesemaine après semaine.

Dans le cyclisme moderne de 2013, pour gar-der la comparaison du club de foot, c’est souventcomme si deux ou trois équipes premières de ce-lui-ci jouaient en même temps ou que le clubpossédait un noyau pour le championnat et unautre pour les coupes. Sans parler du faitqu’aucune compétition et aucun entraînementcyclistes n’ont lieu au même endroit, dans lemême pays, voire le même continent. Pour uneéquipe WorldTour, les objectifs sont multiples etles rendez-vous se chevauchent et parfois semultiplient. Pour les dirigeants et le personnel,il convient d’intégrer toute une somme de para-mètres et de composer avec le tout, toujourspour une meilleure efficacité des coureurs.

“Au printemps, il ne se passe pas un jour sans queje ne m’intéresse sérieusement à la période qui vadu Nieuwsblad à Liège, pas un jour où je ne toucheà mon puzzle”, dit John Lelangue en évoquant letableau qui lui permet de gérer ses composi-tions d’équipes et la désignation des directeurssportifs de la BMC pour toute la saison.

Car chez BMC, comme dans d’autres forma-tions, on joue désormais sur deux tableaux à lafois, les courses à étapes et surtout le Tour deFrance d’une part, ainsi que les principales cour-ses d’un jour et sensiblement les cinq monu-ments classiques de l’autre.

“Nous cherchons à être présents des deux côtés”,explique John Lelangue. “Ce n’était pas le cas audébut de l’équipe, nous étions alors focalisés surtoutsur les épreuves à étapes et, en premier lieu, bien sûr,le Tour. Il est évident que nous disputions aussi lesautres courses mais pas avec les meilleures armes.

Une fois que nous avons intégré le WorldTour, nousnous sommes tournés aussi vers les classiques et ona cherché à y être les plus performants possibles.”

Toutes les équipes n’ont pas cette optique. Cer-taines visent plus tôt les courses à étapes,d’autres les classiques, quelques-unes les deux,mais pas nécessairement d’une manière égale.

“Chez nous, c’est cinquante-cinquante”, poursuitle Brabançon. “On peut dire qu’on a une équipeaussi forte dans les classiques, sous la direction deFabio Baldato, que dans les épreuves à étapes, quedirige Yvon Ledanois, tandis que je chapeaute letout et voyage entre les deux groupes. Ce sont deuxprojets distincts mais qui ont des interférences, lescoureurs des classiques sont souvent des appuispour ceux des tours, l’inverse est un peu moins vrai.Tout s’entremêle souvent. Quand Philippe (Gilbert)va sur Paris-Nice, c’est pour y aider et y protéger Te-jay (Van Garderen) à obtenir le meilleur résultatpossible, tout en mettant, et c’est son but premier, ladernière main à sa préparation aux classiques prin-tanières. La même chose pour Oss, ou pour VanAvermaet et d’autres à Tirreno.”

Sur le matériel depuis juin

Au sein du groupe sportif américain, la pé-riode des classiques du début de saison qui a dé-buté au Circuit Het Nieuwsblad et se termineraavec Liège-Bastogne-Liège, est donc très impor-tante. Elle nécessite une préparation méthodi-que qui a débuté il y a… plusieurs mois.

“Le début, c’est le recrutement des coureurs quifont que vous êtes plus ou moins forts pour chaquetype de course”, continue Lelangue. “Philippe Gil-bert est venu chez nous pour cela. Cet hiver, on a prisOss pour se renforcer dans les flandriennes”.

Mais le processus qui doit, espère-t-on chezBMC, permettre aux coureurs d’avoir le meilleurvélo possible le jour-J a également débuté il y aplusieurs mois.

“On est sur le matériel depuis juin dernier, avecdes tests, des essais, de la réflexion en permanence”,dit-il. “En septembre, octobre, nous avons choisi lesfournisseurs. Nous voulons les firmes qui nous don-nent un choix suffisant de matériels et de qualité.Tout cela se fait sous la direction d’Allan Peiper, quinous a rejoints pour cela (voir par ailleurs), mais il ya aussi des ingénieurs de BMC, de notre usine deGrenchen qui sont là régulièrement ainsi que l’an-

Toute l’année, le staff de BMC veilleà optimaliser les performances deses coureurs.(PHOTONEWS)

Eric de Falleur

42 spécialclassiques l

Page 43: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

John Lelangue en discussion avec sonleader sur les classiques Philippe Gilbert

(PHOTONEWS)

Entre 15 et 25 personnes au service des coureurs« Il n’y a pas si longtemps encore », explique John Lelangue, « sur une course importante, une équipe

était constituée de huit coureurs et d’un encadrement de huit personnes. Désormais, c’est beaucoupplus. » Et le directeur sportif de BMC d’énumérer les gens qui formaient le staff de l’équipe américano-suisse à Milan-Sanremo. « Il y avait toujours huit coureurs, mais quinze personnes pour s’en occuper »,dit-il. « Jim (NdlR: Ochowicz, le manager général américain de l’équipe), deux directeurs sportifs (FabioBaldato et John Lelangue lui-même), le responsable mécanicien et deux mécanos, le responsable soi-gneur et trois soigneurs, un médecin, deux attachés de presse, le chauffeur du bus et un assistant. »Sans parler d’Andy Rhiis, le sponsor de l’équipe qui utilisait neuf véhicules sur la Primavera. « Cinq voi-tures, le bus, le camion atelier, un espace et une camionnette », dit encore notre compatriote. « Maisdans une classique comme le Tour des Flandres ou Paris-Roubaix, il faut ajouter dix personnes et cinqvéhicules. D’ailleurs, pour Roubaix, on fera revenir spécialement un jour plus tôt des gens de l’encadre-ment qui seront au Tour du Pays Basque afin qu’ils nous assistent le jour de la course. » l

l spécialclassiques 43

cien coureur Stefano Catai. Nous développons et tra-vaillons sur trois grands axes, le vélo plus “arden-nais”, celui de chrono et celui de pavés. On a réguliè-rement des essais en soufflerie, mais, par exemple,le lundi après Kuurne, Hushovd a testé du matérielpour Paris-Roubaix sur les pavés”.

Un grand organigramme

Reste à mettre tout cela en musique, ce quin’est pas une mince affaire.

“En octobre, on a discuté programme une pre-mière fois avec les coureurs”, explique encore lefils de Robert, l’ancien champion et directeursportif d’Eddy Merckx. “C’est la théorie, car après ilfaut s’adapter comme lorsqu’on a perdu Ballan. Onveut être opérationnel sur tout. C’est moi qui m’oc-cupe du programme des coureurs et des directeurssportifs. Pour chaque course, jusqu’à la fin du Tour,j’ai quinze noms. La règle UCI, m’oblige à en donnerdouze, huit titulaires et quatre réserves, vingt joursavant la course. Puis à donner huit titulaires et deuxréserves septante-deux heures avant la course. Jegère tout cela sur un programme interne à l’équipe,un grand tableau Excell auquel ont accès les autresdirecteurs sportifs, tandis que les coureurs ne peu-vent voir les sélections que vingt jours avant chaquecourse. Je veux garder une émulation, une concur-rence, que personne ne soit démobilisé.”

On l’a dit, pour les équipes, il convient de jon-gler avec le calendrier qui propose des épreuvesun peu partout et en nombre.

“Nous avons 26 coureurs, nous pourrions en avoirtrente, mais alors, il y a des moments où plusieurscoureurs resteraient trois semaines, un mois sanscourir et ça, je ne le veux pas”, explique notre in-terlocuteur. “Mais il y a des périodes plus denses,comme celle qui arrive maintenant. Nous sommes àHarelbeke et Gand-Wevelgem avec un noyau de dixcoureurs. En même temps, depuis le lundi, il y en ahuit au Tour de Catalogne. J’ai Pinotti et Ballan quisont blessés. Ça veut dire qu’il ne m’en reste que sixou sept, si j’en enlève un du groupe des Flandres auCritérium international. C’est aussi pour cela quenous ne disputons pas les épreuves d’un jour du mi-lieu de semaine, le Samyn, les Trois Jours de LaPanne, le GP Escaut ou le Cerami. Ce sont des bellescourses, mais si on y va, on ne peut pas effectuer lesreconnaissances des grandes classiques du diman-che, ou alors on va sans leader et avec six coureurs

et ça, je ne le veux pas pour les organisateurs.”Tout cela demande donc une énorme organi-

sation, favorisée évidemment par les moyenstechniques et de communication actuels.

“Mon père téléphonait parfois d’unecabine pendant une course”

“Maintenant, ce n’est pas compliqué, avec un por-table, internet, les pc…”, dit-il. “Mon père me ra-conte qu’il devait parfois s’arrêter en course, télé-phoner d’une cabine en Belgique, pour faire venir uncadre de Bruxelles ou un coureur dans le sud de laFrance, en Italie ou en Espagne…”

D’autant que Lelangue jr est secondé, s’il s’oc-cupe de l’aspect sportif, la logistique est encharge de l’ancien coureur Noël Dejonckheere.

“Noël n’est jamais sur une épreuve, il travaille auservice course (NdlR : à Eke-Nazareth, au sud deGand) où se trouve aussi le magasin BMC”, dit-il. “Ilgère le personnel, le trafic aérien et les véhicules. Ilfaut sans cesse d’adapter, comme quand Lugano ouNokere sont annulés pour la neige, ou si un coureurest malade ou blessé, qu’il change de programme.”

Ce qui arrive aussi pendant les courses.“Tous les soirs des courses à étapes, nous effec-

tuons une réunion du staff dans le bus de l’équipeaprès le dîner avec tout le personnel, pour voir s’il ya des changements, si tel ou tel fait ça ou ça.”

Autre paramètre d’importance, veiller à ce quele bon matériel, les bons vélos soient à la bonne

course.“Les coureurs viennent sans vélo aux courses”,

rapporte John Lelangue. “Ils en ont deux chez euxpour l’entraînement, plus un de chrono, mais ceuxdes compétitions sont au service course. Sur Paris-Nice, Phil avait cinq vélos à disposition, Tejay enavait six. Pour chaque épreuve, le chef mécano decette course veille à ce que le bon matériel soit audépart, les vélos, les roues… et qu’il soit adapté. Parexemple, à Tirreno où il y avait ce mur à 27 % à fran-chir trois fois. Un mois avant, Fabio (Baldato) avaitprévenu. On a donc monté des vélos et des rouesavec des développements suffisants. En Catalogne, iln’y a pas de chrono. Il n’y a donc pas de raison d’yemmener les vélos de contre-la-montre. À Paris-Nice,on n’en avait plus besoin après le prologue car le cold’Eze se faisait sur vélo normal. Ils sont donc rentrésen Belgique le premier soir. Ça veut donc dire un vé-hicule et un mécano spécial pour les ramener à Eke,les entretenir avant leur prochaine utilisation…”

Huit voitures pour dépanner dubord de la route au Ronde

Autre paramètre, l’uniformité du matériel.“Philippe utilise le même cadre, le BMC SLR, pour

toutes les classiques, de Sanremo à Liège”, détailleencore son directeur sportif. “D’ailleurs, on essaieque tous les coureurs aient le même type de vélo lorsde chaque course. Pour Paris-Roubaix, c’est le GranFondo, mais on a aussi le TMR pour d’autres usages.C’est plus pratique si les coureurs doivent se l’échan-ger ou pour un dépannage, car les freins, les dé-railleurs, l’écartement des fourches sont différentsou ne sont pas au même endroit.”

Dernier aspect de cette organisation d’uneéquipe du top-mondial spécifique aux classiqueset spécialement à celles qui visitent les pavés, ledépannage en course.

“Depuis l’histoire du prétendu vélo à moteur”, ditLelangue, “un coureur ne peut plus prendre un nou-veau vélo du bord de la route, mais uniquement dela voiture suiveuse. Par contre, on peut être dépannéd’une roue ou recevoir un bidon. Sur la Flèche ouLiège, il y a moins de risque de crevaison et de brisde rayons, mais on en a toujours et là, ce sont sur-tout des bidons que les gens postés au bord de laroute donnent aux coureurs. Pour les classiques fla-mandes, c’est autre chose. Deux personnes, Noël De-jonckheere et un mécano Jurgen Landrie, s’occupentde préparer tout cela pour les courses allant duNieuwsblad à Paris Roubaix. Ils préparent les plans,les voitures, les gens nécessaires à toutes ces recou-pes. La veille de la course, on tient un véritable brie-fing avec toutes ces personnes qui sont des gens ap-partenant à l’équipe. Il y a trente-quatre membresdu personnel en plus des coureurs. La voiture A valà, là et là, la B ici, ici et ici et ainsi de suite. Pour leRonde et Roubaix, nous avons huit voitures différen-tes et une moto hors-course qui vont de lieux straté-giques en secteurs pavés.” l

Page 44: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

PALMARÈS1961 Pino CERAMI BEL1962 Ludo JANSSENS BEL1963 Jos WOUTERS BEL1964 Arnaldo PAMBIANCO ITA1965 Willy BOCKLANT BEL1966 Jan JANSSEN P-B1967 Roger ROSIERS BEL1968 Victor VAN SCHIL BEL1969 Willy IN'T VEN BEL1970 Herman VAN SPRINGEL BEL1971 Jos SPRUYT BEL1972 Eddy MERCKX BEL1973 Johan DEMUYNCK BEL1974 Herman VANSPRINGEL BEL1975 Willem PEETERS BEL1976 Freddy MAERTENS BEL1977 Frans VERBEECK BEL1978 Marcel LAURENS BEL1979 Daniel WILLEMS BEL1980 Michel POLLENTIER BEL1981 Roger DE VLAEMINCK BEL1982 Claudy CRIQUELION BEL1983 Eddy PLANCKAERT BEL1984 Ronny VAN HOLEN BEL1985 Adrie VAN DER POEL P-B1986 Johan VAN DE VELDE P-B1987 Edwig VAN HOOYDONCK BEL1988 Johan CAPIOT BEL1989 Johan CAPIOT BEL1990 Frans MAASSEN P-B1991 Edwig VAN HOOYDONCK BEL1992 Johan CAPIOT BEL1993 Edwig VAN HOOYDONCK BEL1994 Michele BARTOLI ITA1995 Edwig VAN HOOYDONCK BEL1996 Johan MUSSEUW BEL1997 Gianluca PIANEGONDA ITA1998 Johan MUSSEUW BEL1999 Michele BARTOLI ITA2000 Johan MUSSEUW BEL2001 Michael BOOGERD P-B2002 Fabien DE WAELE BEL2003 Michael BOOGERD P-B2004 Luca PAOLINI ITA2005 Oscar FREIRE ESP2006 Oscar FREIRE ESP2007 Oscar FREIRE ESP2008 Sylvain CHAVANEL FRA2009 Anthony GESLIN FRA2010 Sebastien ROSSELER BEL2011 Philippe GILBERT BEL2012 Thomas Voeckler FRA

ITINÉRAIRE HORAIRE FLÈCHE BRABANÇONNE0.0 195.7 Leuven > Départ réel 12:374.2 191.5 Oud-Heverlee 12:438.7 187.0 Sint-Joris-Weert 12:50

12.5 183.2 Huldenberg (Sint-Agatha-Rode) 12:5514.4 181.3 Terlanen 12:5817.0 178.7 1re montée: Holstheide 13:0220.5 175.2 Overijse 13:0725.9 169.8 Hoeilaart 13:1531.6 164.1 La Hulpe 13:2335.6 160.1 Lasne (Ohain-Ransbeck) 13:2938.8 156.9 Lasne 13:3444.7 151.0 Plancenoit 13:4249.6 146.1 Waterloo 13:50

53.5 142.2 Braine-L’Alleud (Ophain -Bois-Seigneur- Isaac) 13:55

61.3 134.4 Ittre 14:0763.2 132.5 Braine-le-Château 14:1065.6 130.1 2e montée: Rue de Hal 14:1371.4 124.3 Beersel (Dworp) 14:2174.7 121.0 Alsemberg 14:2678.4 117.3 3e montée: Alsemberg 14:3280.0 115.7 Beersel 14:3481.8 113.9 Lot 14:3784.0 111.7 4e montée: Bruineput 14:4086.5 109.2 5e montée: Krabosstraat 14:4490.5 105.2 Braine-le-Château 14:4992.4 103.3 6e montée: Rue de Nivelles 14:5294.9 100.8 Ittre 14:5696.9 98.8 Braine L’Alleud 14:59104.0 91.7 Ophain - Bois-Seigneur- Isaac 15:09108.0 87.7 Waterloo 15:15113.4 82.3 Lasne 15:23118.7 77.0 7e montée: Route d’Ohain 15:31122.6 73.1 La Hulpe 15:36126.0 69.7 8e montée: Rue François Dubois 15:41129.7 66.0 La Hulpe 15:47132.3 63.4 Overijse 15:51134.5 61.2 9e montée: Hagaard 15:54138.3 57.4 10e montée: Hertstraat 15:59140.4 55.3 11e montée: IJskelderlaan 16:02144.4 51.3 12e montée: Schavei 16:08144.6 51.1 1er Passage de la ligne d’arrivée 16:09147.3 48.4 13e montée: Hagaard 16:13151.1 44.6 14e montée: Hertstraat 16:18153.2 42.5 15e montée: IJskelderlaan 16:21157.1 38.6 16e montée: Schavei 16:27157.4 38.3 2e passage de la ligne 16:27160.1 35.6 17e montée: Hagaard 16:31163.8 31.9 18e montée: Hertstraat 16:37165.9 29.8 19e montée: IJskelderlaan 16:40169.9 25.8 20e montée: Schavei 16:46170.1 25.6 3e passage de la ligne 16:46172.8 22.9 21e montée: Hagaard 16:50176.6 19.1 22e montée: Hertstraat 16:55178.7 17.0 23e montée: IJskelderlaan 16:58182.7 13.0 24e montée: Schavei 17:04182.9 12.8 4e passage de la ligne 17:05185.6 10.1 25e montée: Hagaard 17:09189.4 6.3 26e montée: Hertstraat 17:14191.5 4.2 27e montée: IJskelderlaan 17:17195.4 0.3 28e montée: Schavei 17:23195.7 0.0 Arrivée 17:23

Moyenne horaire : 41km/h

10AVRIL

FLÈC

HEBR

ABAN

ÇONN

E

EPREUVECréée en 1961Course 1.HC195.7 km

L’AN DERNIERThomas Voeckler(FRA)

18.800 €DE PRIX20 PRIXPOUR UN TOTALDE 18.800 €Vainqueur :7.515 €;2e : 3.760 €3e : 1.875 €4e : 935 €5e : 745 €6e et 7e : 565 €8e et 9e : 375 €10e à 20e : 190 €

L’AN DERNIERLE CLASSEMENT 2012 1. Thomas Voec-kler (FRA-Europcar) 195,2 km en4:49’02” (40,521 km/h); 2. Oscar Freire(ESP) à 1’11”; 3. Pieter Serry (BEL); 4.Fabio Duarte (COL) à 1’14”; 5. Greg VanAvermaet (BEL) à 1’17”; 6. Alex Howes(E-U); 7.Jelle Vanendert (BEL); 8. DriesDevenyns (BEL); 9. Laurens ten Dam(P-B) à 1’27”; 10. Michael Matthews (AUS)à 1’54”.

HISTOIRE ET RECORDSLa course, organisée par le WSC Rode Sportief Beersel (avecFlanders Classics), a été créée en 1961 et trouva très longtempsson épilogue au sommet de la côte d’Alsemberg. Depuis trois ans,elle a changé de place au calendrier et de parcours. Alors qu’ellese disputait auparavant en prélude au Tour des Flandres, laFlèche brabançonne est maintenant courue le mercredi aprèsParis-Roubaix et sert de rampe de lancement aux classiques ditesardennaises. Elle se termine à Overijse. Il y a deux ans, PhilippeGilbert a signé la 35e victoire belge en 52 éditions (pour 6 italien-nes, 5 néerlandaises, 3 espagnoles et 3 françaises). Avec 4 succès,le recordman est Edwig Van Hooydonck (1987, 1991, 1993 et 1995).

L’an dernier, Thomas Voeckler s’étaitméritoirement imposé à Overijse au terme d’un splendide effort solitaire.(PHOTO NEWS)

Il y a deux ans, Philippe Gilbert avait entamé sur les routesde la Flèche brabançonne son historique quadruplé dansles épreuves “ardennaises”(PHOTO NEWS)

44 spécialclassiques l Flèche brabançonne

LES ÉQUIPES ENGAGÉESWORLDTOURLotto-BelisolOmega Pharma-Quick StepSaxo-TinkoffCannondaleRadioShack-LeopardArgos-ShimanoVacansoleil-DCMKathushaBMCGarmin-Sharp

CONTINENTALES PROSAccent Jobs-WantyCrelan-EuphonyTopsport Vlaanderen-BaloiseChampion SystemCofidisEuropcarNetApp-EnduraVini Fantini-Selle ItaliaCCC Polsat PolkowiceMTN QhubekaRusveloIAM CyclingUnitedHealthcare

Page 45: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

PALMARÈS1966 Jean STABLINSKI FRA1967 Arie DEN HARTOG P-B1968 Harry STEEVENS P-B1969 Guido REYBROUCK BEL1970 Georges PINTENS BEL1971 Frans VERBEECK BEL1972 Walter PLANCKAERT BEL1973 Eddy MERCKX BEL1974 Gerrie KNETEMANN P-B1975 Eddy MERCKX BEL1976 Freddy MAERTENS BEL1977 Jan RAAS P-B1978 Jan RAAS P-B1979 Jan RAAS P-B1980 Jan RAAS P-B1981 Bernard HINAULT FRA1982 Jan RAAS P-B1983 Phil ANDERSON AUS1984 Jacques HANEGRAAF P-B1985 Gerrie KNETEMANN P-B1986 Steven ROOKS P-B1987 Joop ZOETEMELK P-B1988 Jelle NIJDAM P-B1989 Eric VAN LANCKER BEL1990 Adrie VAN DER POEL P-B1991 Frans MAASSEN P-B1992 Olaf LUDWIG ALL1993 Rolf JAERMANN SUI1994 Johan MUSSEUW BEL1995 Mauro GIANETTI SUI1996 Stefano ZANINI ITA1997 Bjarne RIIS DAN1998 Rolf JAERMANN SUI1999 Michael BOOGERD P-B2000 Erik ZABEL ALL2001 Erik DEKKER P-B2002 Michele BARTOLI ITA2003 Alexandre VINOKOUROV KAZ2004 Davide REBELLIN ITA2005 Danilo DI LUCA ITA2006 Frank SCHLECK LUX2007 Stefan SCHUMACHER ALL2008 Damiano CUNEGO ITA2009 SergueI IVANOV RUS2010 Philippe GILBERT BEL2011 Philippe GILBERT BEL2012 Enrico Gasparotto ITA

ITINÉRAIRE HORAIRE AMSTEL GOLD RACE0.0 251.8 MAASTRICHT > Départ réel 10:194.7 247.1 BUNDE 10:267.4 244.4 GEULLE 10:309.4 242.4 1re ascension: Slingerberg 10:33

12.9 238.9 BEEK 10:3814.1 237.7 2e ascension: Adsteeg 10:4017.0 234.8 OENSEL 10:4418.9 232.9 ULESTRATEN 10:4721.5 230.3 MEERSSEN 10:51

22.3 229.5 3e ascension: Lange Raarberg 10:527

23.0 228.8 RAAR 10:5326.2 225.6 GROOT-HAASDAL 10:5829.8 222.3 ARENSGENHOUT 11:0331.0 220.8 VALKENBURG 11:0533.8 218.0 KLIMMEN 11:0938.0 213.8 4e ascension: Bergseweg 11:1640.3 211.5 UBACHSBERG 11:1944.8 207.0 WIJLRE 11:2649.7 202.1 5e ascension: Sibbergrubbe 11:3353.1 198.7 VALKENBURG 11:3854.1 197.7 6e ascension: Cauberg 11:4056.6 195.2 1er Passage finish 11:4358.6 193.2 7e ascension: Geulhemmerberg 11:4662.7 189.1 MAASTRICHT 11:5369.8 182.0 ECKELRADE 12:0374.0 177.8 MHEER 12:1078,1 173.7 8e ascension: Wolfsberg 12:1681.2 170.6 9e ascension: Loorberg 12:2089.2 162.6 PARTIJ 12:3292.5 159.3 10e ascension: Schweibergerweg 12:3797.3 154.5 EPEN 12:4498.9 152.9 11e ascension: Camerig 12:47

105.0 146.8 VIJLEN 12:56109.5 142.3 12e ascension: Drielandenpunt 13:03114.0 137.8 13e ascension: Gemmenich 13:10117.8 134.0 14e ascension: Vijlenerbos 13:15125.5 126.3 EPEN 13:27126.5 125.3 15e ascension: Eperheide 13:28131.4 120.4 MECHELEN 13:36135.1 116.7 16e ascension: Gulpenerberg 13:41138.6 113.2 17e ascension: Plettenberg 13:46140.7 111.2 18e ascension: Eyserweg 13:50145.2 106.6 19e ascension: St. Remigiusstraat: Huls 13:56150.5 101.3 20e ascension: Vrakelberg 14:04154.7 97.1 SCHOONBRON 14:11158.2 93.6 21e ascension: Sibbergrubbe 14:16161.7 90.1 VALKENBURG 14:21162.6 89.2 22e ascension: Cauberg 14:22165.2 86.6 2e passage finish 14:26167.2 84.6 23e ascension: Geulhemmerberg 14:29171.3 80.5 MAASTRICHT 14:35177.8 74.0 CADIER EN KEER 14:45180.3 71.5 24e ascension: Bemelerberg 14:49186.8 65.0 HONTHEM 14:59189.6 62.2 BANHOLT 15:03195.6 56.2 25e ascension: Loorberg 15:12200.2 51.6 SCHWEIBERG 15:19205.1 46.7 26e ascension: Gulpenerberg 15:26210.5 41.3 27e ascension: Kruisberg 15:34212.4 39.4 28e ascension: Eyserbosweg 15:37216.2 35.6 29e ascension: Fromberg 15:43220.7 31.1 30e ascension: Keutenberg 15:50225.3 26.5 SCHEULDER 15:56230.7 21.1 31e ascension: Cauberg 16:05233.3 18.5 3e passage finish 16:08235.3 16.5 32e ascension: Geulhemmerberg 16:11239.3 12.5 MAASTRICHT 16:17244.0 7.8 33e ascension Bemelerberg 16:25249.2 2.6 34e ascension: Cauberg 16:32250.1 1.7 VALKENBURG 16:34251.8 0.0 BERG EN TERBLIJT > Arrivée 16:36

Moyenne horaire: 40km/h

14AVRIL

AMST

ELGO

LDRA

CE

EPREUVECréée en 1966Course WorldTour251.8 km

L’AN DERNIEREnrico Gasparotto(ITA)

LES POINTSWORLDTOUR1er 802e 603e 504e 405e 306e 227e 148e 109e 610e 2

LES ÉQUIPES ENGAGÉESWORLDTOUR (QUALIFIÉES D’OFFICE)AG2RArgos-ShimanoAstanaBlancoBMCCannondaleEuskaltelFDJGarminKatushaLampreLotto-BelisolMovistarOmega Pharma-Quick StepOrica - GreenEdgeRadioShackSaxo-TinkoffSkyVacansoleil-DCM

CONTINENTALES PROS (INVITÉES)Pour des raisons de sécurité, les organisateurspréfèrent limiter à 24 (au lieu de 25) le nombre deformations. La classique néerlandaise se dispute eneffet sur des routes sinueuses et étroites.Crelan - EuphonyIAM CyclingNetApp EnduraEuropcarTopsport Vlaanderen-Baloise

L’AN DERNIERLE CLASSEMENT 2012 1. Enrico Gasparotto (ITA- Astana); 256,5km 6:32’35” (39,202 km/h); 2. Jelle Vanendert (BEL); 3. Peter Sagan(SVQ) à 2”; 4. Oscar Freire (ESP); 5. Thomas Voeckler (FRA); 6.Philippe Gilbert (BEL); 7. Samuel Sanchez (ESP); 8. Fabian Weg-mann (ALL) à 4”; 9. Rinaldo Nocentini (ITA); 10. Bauke Mollema(P-B).

HISTOIRE ET RECORDSLa seule classique néerlandaise n’a pas encore un demi-siècled’existence. Elle fut organisée pour la première fois en 1966. Surles 45 édition disputées à ce jour, les Belges ont gagné à dixreprises (pour 17 victoires néerlandaises, 6 italiennes, 3 alleman-des, 3 suisses, 2 françaises, 1 australienne, 1 danoise, 1 kazakhe, 1luxembourgeoise et 1 russe.) Le Néerlandais Jan Raas est l’incon-testable recordman de l’Amstel, qu’il a gagné cinq fois (1977,1978, 1979, 1980 et 1982). Avec 2 succès, Eddy Merckx, GerrieKneteman (P-B) et Rolf Jaermann (Sui) sont loin de l’ancienchampion du monde.

40.000 €DE PRIX20 PRIXPOUR UN TOTALDE 40.000 €Vainqueur :16.000 €;2e : 8.000 €3e : 4.000 €4e : 2.000 €5e : 1.600 €6e et 7e : 1.200€8e et 9e : 800 €10e à 20e : 400 €

Amstel Gold Race l spécialclassiques 45

PHO

TO

NEW

S

Eric Van Lanckerest un des rares

coureurs belges àavoir enlevé la

classiquenéerlandaise.

(CORTEX)

Page 46: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

SAGAN,LE TALENT INSOUCIANTHermétique à toute forme de pression,le talent slovaque fonctionne au plaisir

Quentin Finné

C’est assurément l’un des plus grands talents qu’il m’a étédonné de voir dans ma carrière.” La formule est de TomBoonen et tient plus de l’évidence que du compli-ment tant l’incroyable potentiel de Peter Sagan estaujourd’hui connu de tous. Le champion de Belgi-que sait depuis plus d’un an maintenant que le cou-

reur de la Cannondale sera assurément un candidat à la victoiresur le Tour des Flandres dans un futur immédiat (il ne devrait pasdisputer Paris-Roubaix en 2013). L’année dernière déjà, s’il n’avaitété retardé par la chute de Johan Vansummeren dans la deuxièmemontée du Paterberg, le champion de Slovaquie aurait sans doutepu faire mieux que sa 5e place à Audenarde.

“Je suis même convaincu qu’il aurait joué la gagne, analyse JohanMuseeuw, triple vainqueur du Ronde. Cette année, je pense qu’il estmûr pour un succès dans une grande classique. Et si je devais avancer lenom de la course sur laquelle je miserais, ce serait assurément le Tourdes Flandres. Ce coureur n’a peut être que 23 ans, mais il est doté d’unmoteur d’une incroyable cylindrée qui explique que les courses de 250kilomètres ne lui pose aucun problème. La classe transpire de cet athlètequi a gagné en maturité et en expérience et apprend à la vitesse grandV.”

“DE TOUTES LES CLASSIQUES,C’EST DU TOUR DES FLANDRES DONT JE RÊVE LE PLUS”

Le pronostic de Johan Museeuw ira sans doute droit au cœur dunatif de Zilina puisqu’il l’avoue sans détour, “de toutes les classiques,celle dont je rêve le plus, c’est le Tour des Flandres.” Le maillot vert duTour de France 2012 est toutefois conscient du large éventail de sesqualités. “Je me débrouille sur pas mal de terrains. Je ne deviendrai ja-mais un pur grimpeur explosif, comme Rodriguez par exemple, ni lemeilleur sprinter du peloton mais si l’on met mes qualités bout à bout,je pense que je peux gagner quelques courses… (rires).”

Bien loin d’une quelconque forme d’arrogance, cette déclarationtraduit plutôt la forme d’insouciance qui habite encore celui quiaborde sa quatrième saison dans le peloton pro. “Le plaisir est monmoteur premier, confie ainsi Sagan. Si j’ai ramené le maillot vert à Pa-ris en juillet dernier, c’est avant tout parce que je m’amuse sur mon vélo,j’adore courir. Plus que m’entraîner d’ailleurs. Si votre vie de coureur nese résume qu’à des sacrifices, au bout d’un moment, la tête lâche.”

Une faim de compétitions et de victoires que le staff de sonéquipe se doit de canaliser pour ne pas brûler les ailes de leurjoyau. Quand Sagan prend le départ d’une course, il y est pratique-ment toujours un acteur en vue. “Et comme il possède cet instinct devainqueur qui habite les grands vainqueurs, il fait souvent mouche,juge encore Johan Museeuw. Son excellente pointe de vitesse lui per-met par ailleurs de ne pas devoir se lancer dans d’énormes débauchesd’énergie pour gagner.”

Mais quelles sont les limites de ce profil hors norme ? Peut êtrecelles qu’il s’impose. “Je pense que avoir ma chance sur pas mal decourses d’un jour. J’ai ainsi déjà démontré que je pouvais faire de belleschoses sur le Tour des Flandres et l’Amstel (3e en 2012). Mon approche nechangera donc pas cette saison et j’ambitionnerai la victoire au Ronde,et au sommet du Cauberg (où le déplacement de la ligne à l’endroitde l’arrivée du Mondial pourrait lui être favroable). Je verai ensuitecomment je me sens et, si la condition est bonne, il n’est pas exclu que jem’aligne sur la Flèche Wallonne.”

Déjà devenu l’une des stars du peloton, Sagan semble, parailleurs, totalement hermétique à quelconque forme de pression.“Je prends vraiment la vie comme elle vient, sans trop me prendre latête. C’est ma façon à moi de gérer les attentes que beaucoup ont pla-cées en moi, et cela me permet par ailleurs de ne pas disperser monénergie dans autre chose que la course.” l

4Comme le nombrede places de Sagan

dans le Top 5de grandes classiquesprintanières en 2012 :4e de Milan-Sanremo,

5e du Tour des Flandres,2e de Gand-Wevelgem,

3e de l’Asmtel Gold Race

D

46 spécialclassiques l

Page 47: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

Un retour aux sources,en Slovaquie

Peter Sagan vit à nouveau en Slovaquieaprès plusieurs années d’exil en Italie. Lecoureur de chez Cannondale a, en effet,fait construire récemment une nouvellemaison qu’il occupe… avec son frère Juraj.Depuis six ans et sa séparation d’avec sacopine Linda, avec qui il entretenu unerelation durant dix mois, la presse Slova-que ne connaît plus de compagne à Sagan.Faut de temps dit on à Zilina où le prodigea désormais son chez lui. Mais bien loin duclinquant des habitations des stars dufoot, c’est une demeure plutôt modestequ’a fait bâtir le dernier maillot vert duTour de France. “Je n’ai pas besoin d’unetrop grande maison et ne suis, de toutefaçon, pas un habitué du nettoyage…”Après deux ans et demi à San Dona diPiave, en Vénétie, Peter a donc décidé derevenir au pays. “Je n’ai jamais réellementpensé à définitivement m’installer en Italie.Je ne pouvais plus attendre pour revenirvivre en Slovaquie, et j’ai tout de suite suque j’avais pris la bonne décision. Cet exilétait le meilleur moyen pour apprendre lavie de cycliste pro et je suis très heureux desannées passées là-bas où je me suis frotté àune autre culture, une autre mentalité et aiappris une langue. Mais l’entraînement enSlovaquie est parfait et la famille est trèsimportante pour moi. Avec Juraj nous sa-vons désormais ce que faire le métier signi-fie et je ne vois aucun problème à être rentréau pays pour l’exercice de ma profession. Letemps est, certes, un peu moins bon, mais lesparcours sont parfaits. Je suis convaincuqu’il était temps pour moi de revenir auxsources.”

L’an dernier, déjà, Peter Sagan a luttéavec les meilleurs sur le Tour des Flandresqu’il a fini en quatrième position.(PHOTONEWS )

Une Porsche… gratuitedans son garage

Peter Sagan est un amateur de vitesse.Sur le vélo, mais aussi en dehors puisque,comme plusieurs stars du peloton interna-tional, il possède un joli bolide dans songarage. Depuis la fin du mois de juillet, leSlovaque est ainsi l’heureux propriétaired’une Porsche pour laquelle il n’a pas dudébourser le moindre euro ! Son agent,Giovanni Lombardi avait en effet pariéavec Paolo Zani (propriétaire de l’équipeLiquigas-Cannodale en 2012) que sonpoulain enlèverait au moins deux étapessur le dernier Tour de France et ramène-rait le maillot vert sur les Champs Elysées.L’enjeu de la mise : une Porsche dontSagan obtiendrait les clés s’il remplissaitce contrat. Tourminator ayant parfaite-ment rempli sa mission (et même gagnéune troisième étape), la voiture lui a doncété livrée en août. “Mais actuellement, jeroule en Citroën, réponds Sagan. C’est lamarque qui sponsorise l’équipe. Il faisait unpeu froid en Slovaquie pour utiliser la Pors-che et celle-ci est donc toujours dans legarage.”

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Rodriguez, ici avec le maillot de leader de la Vuelta,collectionne aussi les places d’honneur sur les grandstours. Cette année, l’Espagnol a fait du Tour de Franceson grand objectif.(PHOTO NEWS)

“LIÈGE EST LA PLUS PRESTIGIEUSEDES CLASSIQUES”

Supporter de Michele Bartoli quand il était jeune, Joaquin Rodriguez a vibré très tôt pour lesépreuves wallonnes et s’il a remporté la Flèche l’an passé, il rêve de s’imposer sur la Doyenne

Julien Gillebert

Philippe Gilbert et Joaquin Rodri-guez. Ces deux noms sont les incon-tournables références pour les arri-vées en côtes. Mais aussi pour lesclassiques dures. Si l’Espagnol n’apas le même palmarès dans les

grandes courses d’un jour que celui du cham-pion du monde, celui qui est surnommé Puritosera une constante menace sur les Ardennaises.Vainqueur en force, l’an dernier, du Tour de Lom-bardie, il s’était offert, six mois plus tôt, sa pre-mière classique, puisqu’il avait dominé tous sesadversaires dans l’ascension du Mur de Huy, lorsde la Flèche Wallonne. “J’ai attaqué exactement oùGilbert l’avait fait un an plus tôt”, évoque le cou-reur de Katusha. Une récompense pour celui quitournait depuis longtemps autour d’un succèsdans une grande course d’un jour : lui qui s’étaitclassé deux fois deuxième de la Flèche Wallonneen 2011 et 2010, mais aussi deuxième de Liège-Bastogne-Liège en 2009 et deuxième de l’AmstelGold Race en 2011.

“Les Ardennaises ? Me gusta mucho”, clame l’Es-pagnol, qui a appris à les aimer dans le sillaged’Alejandro Valverde, à la Caisse d’Epargne, où ilétait le grégario du double vainqueur de laDoyenne et du lauréat d’une Flèche Wallonne,un peu comme Paolo Bettini l’était au service deMichele Bartoli. “Elles conviennent vraiment à mescapacités : elles sont dures, exigeantes, il faut être

endurant et surtout être explosif. La Flèche Wal-lonne, avec son arrivée située au sommet du Mur deHuy, est d’ailleurs celle qui me convient le plus destrois Ardennaises. Et j’étais très fier de la remporter,car j’aurais volontiers échangé toutes mes placesd’honneur dans les classiques contre un seul succès.Mais si j’ai gagné la Flèche Wallonne, ce n’est pascelle qui me fait le plus rêver. Celle qui me fait leplus envie, c’est Liège-Bastogne-Liège : c’est vrai-ment la plus belle classique, la plus prestigieuse. Jeme souviens avoir vibré en la regardant, plus jeune,notamment en regardant les deux victoires de Mi-chele Bartoli, qui était mon coureur préféré”.

Âgé de 18 ans, Joaquin Rodriguez rêvait doncdéjà des classiques ardennaises, même si, depuisqu’il a rejoint Katusha pour devenir leader, iljoue désormais aussi sur le terrain des GrandsTours, sur lesquels il cumule les podiums (2e duGiro 2012, 3e de la Vuelta 2012…) et veut décro-cher une victoire finale. ‘J’ai beaucoup appris auxcôtés d’Alejandro Valverde, quand je travaillais pourlui, dans l’ombre”, se rappelle encore ce père dedeux enfants et grand supporter du FC Barce-lone (il est d’ailleurs souvent chambré par soncoéquipier et ami Dani Moreno, qui est pour leReal Madrid). “Je n’ai jamais eu d’arrière-pensée enroulant au service d’un leader, je faisais mon boulot.Face à un tel coureur, ce n’était pas non plus évidentde dire : ‘aujourd’hui, c’est moi le leader’, même siune course comme la Flèche Wallonne me convenaitdéjà mieux à l’époque qu’à lui “.

Les deux Espagnols se retrouveront certaine-ment dans la finale sur les classiques wallonnes,car s’il veut gagner le Tour de France, Joaquin Ro-driguez, déjà bien en verve cette saison dans lesétapes dures (au moment de boucler ce numérospécial, il avait gagné l’étape reine du Tour

d’Oman, face aux Contador, Froome ou Nibali etune des étapes les plus dures de Tirreno-Adria-tico), ne veut pas rater sa semaine ardennaise.

Et puisqu’il est resté chez Katusha (il voulaitquitter l’équipe russe si celle-ci n’obtenait pas,en appel, sa licence World Tour que lui avait reti-rée l’UCI), il pourra encore dormir dans la cham-bre numéro 11 de l’hôtel Malpertuus, à Riemst,dans l’établissement de son directeur sportif Va-lério Piva. Une chambre porte-bonheur : ceuxqui y logent brillent souvent sur les Ardennaises,comme Rodriguez sur la Flèche l’an passé, maisaussi Moreno Argentin ou Michele Bartoli…l

Abonné aux places d’honneur surles classiques ardennaises qu’iladore, Joaquin Rodriguez s’est

libéré l’an passé en s’imposant àla Flèche Wallonne en dominant

Albasini et Gilbert.(PHOTONEWS)

Celui que l’on surnomme Purito dans le peloton avait prisla seconde place à Ans en 2009 derrière Andy Schleck.

(PHOTO NEWS)

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LESHOMMES

ÀTOUTFAIRE

Alors que le cyclismese spécialise de plus en

plus, que les championsciblent leurs objectifs

et allègent leursprogrammes, certainscoureurs s’offrent des

marathons de classiques.Comme Nico Sijmens.

Peut­on toutesles disputer ?

“Oui, mais pas pour lavictoire”, explique­t­il.

Julien Gillebert

Le cyclisme se modernise de plus enplus. Il a bien changé par rapport auxdécennies précédentes. “Quand je cour-rais, il n’y avait pas cette préparation ci-blée, notamment lors des stages, avec dutravail spécifique : on se contentait de

rouler”, sourit Marc Sergeant, le manager desLotto-Belisol, qui a couru dans les années 80. Àcette époque, il n’y avait pas non plus toutes lescourses exotiques de janvier, qui font débuter lessaisons bien plus tôt qu’avant, avec les ToursDown Under, du Gabon, d’Argentine ou du Qatar.Aujourd’hui, les évolutions et adaptations conti-nuent : plusieurs ténors courent de moins enmoins et une classique comme le Nieuwsbladn’est plus un passage obligé pour les favoris duTour des Flandres (les Cancellara, Gilbert ou Sa-gan étaient quelques absents de marque du week-end d’ouverture en Belgique). Tandis que les Skyont par exemple innové cette année en faisantl’impasse sur Paris-Nice et Tirreno-Adriatico, op-tant à la place pour un stage sous le soleil d’Espa-gne pour ses leaders des classiques.

Mais certains coureurs, principalement descoéquipiers, effectuent des “marathons classi-ques”. Un peu à l’image d’Adam Hansen, qui a dis-puté les trois Grands Tours l’an passé, Nico Sij-mens avait disputé toutes les courses d’un jourdu printemps en 2011 ! Après Milan San Remo(précédé le mercredi par Nokere), ce Flamand ins-tallé depuis longtemps en Wallonie (il vit désor-mais dans le Namurois, à Tarcienne) avait ensuiteenchaîné À travers les Flandres, le GP de l’E3,Gand-Wevelgem, les Trois Jours de la Panne, leTour des Flandres, Paris-Roubaix, la Flèche Bra-bançonne suivie le lendemain par le GP de De-nain, l’Amstel Gold Race et la Flèche Wallonne !

Durant ce printemps, il aura donc tout fait, àl’exception du GP de l’Escaut et de la dernière, Liè-ge-Bastogne-Liège. “Mais si l’équipe m’avait de-mandé d’y aller, j’y aurais été”, rappelle celui quiavait été le seul, avec le Lituanien Konovalovas, àcourir autant cette année-là.

Pourquoi ? “Pour plusieurs raisons”, explique-t-il.“D’abord parce que je suis toujours dispo pour monéquipe. Quand j’étais chez Gérard Bulens, chez Land-bouwkrediet, on me demandait de courir les Arden-naises, donc j’y étais habitué. Et chez Cofidis, on medemande plus de faire les Flamandes, mais j’avaiscontinué en 2011 sur les classiques wallonnes. Commela Flèche démarrait de Charleroi, près de chez moi,cela me tenait à cœur d’être présent. Et puis, cette an-née-là, j’avais la possibilité de prendre le départ à Mi-lan San Remo (NdlR: où il avait attaqué) ou du Tourdes Flandres, deux grandes classiques que je n’avaisjamais eu la chance de disputer et cela me motivait.”

“C’EST SURTOUT UNE QUESTIONDE MENTAL”

Comment sort-on physiquement de cet enchaî-nement, de cette accumulation de courses ner-veuses et surtout usantes, de cette surenchère depavés ? “C’est fatiguant mais pas impossible”, ré-pond encore Nico Sijmens. “Du moins pour un coé-quipier comme moi, pas pour quelqu’un qui joue àchaque fois la victoire. Même si je me souviens queBert De Waele faisait aussi toutes les épreuves, ce quine l’empêchait pas de faire des résultats, comme avecsa 4e place à l’Amstel. Et je pense qu’un gars commePhilippe Gilbert pourrait y arriver. Car c’est un cou-reur qui a la niaque, qui sait se motiver. Et pour pou-voir enchaîner toutes les classiques, c’est surtout unequestion de mental. Il faut savoir rester motivé. Maisil faut aussi pouvoir bien planifier un pic de forme,bien préparer son entraînement en vue de ces classi-ques, pour être prêt durant toute cette période.”

Le coureur de Cofidis précise aussi que la tech-nologie facilite la récupération. “Les courses fla-mandes sont vraiment très dures et très exigeantes”,termine Sijmens. “Les pavés, c’est usant. Mais lesconstructeurs ont vraiment fait des progrès et je suispersuadé que c’est plus facile de courir ces coursesqu’il y a dix ans. Les boyaux et les vélos absorbentplus les chocs et le corps encaisse moins les secous-ses. On souffre donc moins et cela aide à la récupéra-tion.” l

Fidèle coéquipier et capitaine de routechez Cofidis, Nico Sijmens est toujoursprêt à rendre service, au pointd’enchaîner toutes les classiques.(PHOTONEWS)

l spécialclassiques 49

Page 50: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

ITINÉRAIRE HORAIRE FLÈCHE WALLONNE0.0 200.0 Binche > Départ réel 12:203.0 197.0 LOBBES 12:246.0 194.0 THUIN 12:28

11.5 188.5 Gozée 12:3715.0 185.0 Marbaix-la-Tour 12:4117.0 183.0 HAM-SUR-HEURE-NALINNES 12:4418.5 181.5 Passage à niveau n°128 12:4720.0 180.0 NALINNES 12:4925.0 175.0 Carrefour du Bultia 12:5629.0 171.0 GERPINNES 13:0233.5 166.5 Fromiée 13:0836.0 164 .0 Biesme (METTET) 13:1241.0 159.0 Pontaury (METTET) 13:2047.5 152.5 Saint-Gérard (METTET) 13:29 51.5 148.5 Lesve (PROFONDEVILLE) 13:3561.0 139.0 Rivière (PROFONDEVILLE) 13:4963.5 136.5 Passage à niveau 13:5368.0 132.0 Dave (NAMUR) 13:5971.5 128.5 Naninne (NAMUR) 14:04 71.5 128.5 s Côte de Naninne 14:0474.0 126.0 Wierde (NAMUR) 14:0879.5 120.5 Goyet (GESVES) 14:1682.5 117.5 Haltinne (GESVES) 14:21 85.0 115.0 s Côte de Groynne 14:2488.0 112.0 ANDENNE 14:28 93.0 107.0 Gives 14:3699.5 100.5 Ahin 14:45

101.5 98.5 HUY 14:48103.5 96.5 s 1re ascension du Mur de Huy 14:51104.5 95.5 ) HUY > ravitaillement 14:53108.5 91.5 Strée (MODAVE) 14:58115.5 84.5 Pont-de-Bonne (MODAVE) 15:09120.0 80.0 N641 N641-VC 15:15122.5 77.5 MARCHIN 15:19122.5 77.5 s Côte d’Ereffe 15:19124.5 75.5 Jamagne 15:22 128.5 71.5 Filée (OHEY) 15:28132.0 68.0 Haillot (OHEY) 15:33138.5 61.5 ANDENNE (VC-N921) 15:43 141.0 59.0 s Côte de Peu d’Eau 15:46143.0 57.0 Carrefour N921-N941 15:49145.5 54.5 Bellaire (GESVES) 15:53146.5 53.5 Côte de Bellaire 15:54 149.5 50.5 ANDENNE 15:59153.5 46.5 s Côte de Bohisseau 16:04156.5 43.5 s Côte de Bousalle 16:09165.0 35.0 Ahin 16:21167.0 33.0 HUY 16:24168.5 31.5 s 2e ascension du Mur de Huy 16:26169.5 30.5 ) HUY > ravitaillement 16:28 174.0 26.0 Les Gottes (MODAVE) 16:34181.0 19.0 Clermont-sur-Huy (ENGIS) 16:45182.0 18.0 AMAY 16:46185.5 14.5 s Côte d’Amay 16:51190.5 9.5 VILLERS-LE-BOUILLET 16:58 191.5 8.5 Côte de Villers-le-Bouillet 17:00 194.0 6.0 Pâturages (WANZE) 17:03195.5 4.5 HUY 17:06200.0 0.0 s 3e ascension du Mur de Huy 17:12200.0 0.0 HUY > Arrivée 17:12

Moyenne horaire: 41km/h

17AVRIL

FLÈC

HEWAL

LONN

E

EPREUVECréée en 1936Course WorldTour200 km

L’AN DERNIERJoaquin Rodriguez(ESP)

LES POINTSWORLDTOUR1er 802e 603e 504e 405e 306e 227e 148e 109e 610e 2

L’AN DERNIERLE CLASSEMENT 2012 1. Joaquin Rodriguez (Esp- Katusha) 194 km en 4:45’41”(40,744 km/h); 2. Michael Albasini (Sui) à 4”; 3. Philippe Gilbert (Bel); 4. JelleVanendert (Bel); 5. Robert Kiserlovski (Cro) à 7”; 6. Daniel Martin (Irl) à 9”; 7. BaukeMollema (P-B); 8. Vincenzo Nibali (Ita); 9. Diego Ulissi (Ita); 10. Jurgen Van denBroeck (Bel) à 11”.

HISTOIRE ET RECORDSLa Flèche wallonne a été créée en 1936 par le journal Les Sports, fusionné entre-temps avec la Dernière Heure, et ses dirigeants de l’époque Paul Beving et AlbertVan Laethem. L’an dernier, on en disputait la 76e édition. Trente-huit victoiresbelges ont été saluées (pour 18 italiennes, 8 françaises, 3 espagnoles, 2 danoises,2 suisses, 1 américaine, 1 néerlandaise, 1 allemande, 1 luxembourgeoise et 1australienne).Quatre coureurs se partagent le record de trois succès, nos compatriotes MarcelKint (1943, 1944 et 1945) et Eddy Merckx (1967, 1970 et 1972), ainsi que les ItaliensMoreno Argentin (1990, 1991 et 1994) et Davide Rebellin (2004, 2007 et 2009).

40.000 €DE PRIX20 prixpour un totalde 40.000 €Vainqueur:16.000 €;2e: 8.000 €3e: 4.000 €4e: 2.000 €5e: 1.600 €6e à 8e: 1.200 €9e et 10e: 800 €11e à 20e: 400 €

50 spécialclassiques l

Léger et explosif,l’Espagnol JoaquinRodriguez (vainqueur en2012) possède sans doutele gabarit idéal pours’imposer au sommet duterrible Mur de Huy.(PHOTO NEWS)

Sa troisième place sur laFlèche Wallonne a constitué

le meilleur résultat de lacampagne des classiques de

Philippe Gilbert en 2012.(PHOTO NEWS)

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PALMARÈS1936 Philippe DEMEERSMAN BEL1937 Adolf BRAECKEVELDT BEL1938 Emile MASSON jr BEL

1939 EdmondDELATHOUWER BEL

1941 Sylvère GRYSOLLE BEL1942 Karel THIJS BEL1943 Marcel KINT BEL1944 Marcel KINT BEL1945 Marcel KINT BEL1946 Désiré KETELEER BEL1947 Ernest STERCKX BEL1948 Fermo CAMELLINI ITA1949 Rik VAN STEENBERGEN BEL1950 Fausto COPPI ITA1951 Ferdi KUBLER SUI1952 Ferdi KUBLER SUI1953 Stan OCKERS BEL1954 Germain DERIJCKE BEL1955 Stan OCKERS BEL1956 Rik VAN GENECHTEN BEL1957 Raymond IMPANIS BEL1958 Rik VAN STEENBERGEN BEL1959 Jos HOEVENAARS BEL1960 Pino CERAMI BEL1961 Willy VANNITSEN BEL1962 Henri DEWOLF BEL1963 Raymond POULIDOR FRA1964 Gilbert DESMET 1 BEL1965 Roberto POGGLIALI ITA1966 Michele DANCELLI ITA1967 Eddy MERCKX BEL1968 Rik VAN LOOY BEL1969 Jos HUYSMANS BEL1970 Eddy MERCKX BEL1971 Roger DE VLAEMINCK BEL1972 Eddy MERCKX BEL1973 André DIERICKX BEL1974 Frans VERBEECK BEL1975 André DIERICKX BEL1976 Joop ZOETEMELK P-B1977 Francesco MOSER ITA1978 Michel LAURENT FRA1979 Bernard HINAULT FRA1980 Giuseppe SARONNI ITA1981 Daniel WILLEMS BEL1982 Mario BECCIA ITA1983 Bernard HINAULT FRA1984 Kim ANDERSEN DAN1985 Claudy CRIQUELION BEL1986 Laurent FIGNON FRA1987 Jean-Claude LECLERCQ FRA1988 Rolf GÖLZ ALL1989 Claudy CRIQUELION BEL1990 Moreno ARGENTIN ITA1991 Moreno ARGENTIN (ITA1992 Giorgio FURLAN ITA1993 Maurizio FONDRIEST ITA1994 Moreno ARGENTIN ITA1995 Laurent JALABERT FRA1996 Lance ARMSTRONG USA1997 Laurent JALABERT FRA1998 Bo HAMBURGER DAN1999 Michele BARTOLI ITA

2000 FrancescoCASAGRANDE ITA

2001 Rik VERBRUGGHE BEL2002 Mario AERTS BEL2003 Igor ASTARLOA ESP2004 Davide REBELLIN ITA2005 Danilo DI LUCA ITA2006 Alejandro VALVERDE ESP2007 Davide REBELLIN ITA2008 Kim KIRCHEN LUX2009 Davide REBELLIN ITA2010 Cadel EVANS AUS2011 Philippe GILBERT BEL2012 Joaquin RODRÍGUEZ ESP

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Le Mur de Huy est le traditionneljuge de paix de la Flèche. C’est làque la course s’est jouée cesdernières années.(PHOTO NEWS)

Rik Verbrugghe, vainqueur en 2001(PHOTO NEWS)

LES ÉQUIPES ENGAGÉESWORLDTOURAG2RArgos-ShimanoAstanaBlancoBMCCannondaleEuskaltelFDJGarminKatushaLampreLotto-BelisolMovistarOmega Pharma-Quick StepOrica - GreenEdgeRadioShackSaxo-TinkoffSkyVacansoleil-DCM

CONTINENTALES PROAccent Jobs – WantyColombiaCrelan – EuphonyIAM CyclingSojasunTopsport Vlaanderen – Baloise

Page 52: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

L’ÉCHAPPÉEMATINALE :

UNE COURSEDANS

LA COURSESur les classiques,

il y a les leaders,qui sont protégés par leurs

coéquipiers, mais il y a aussi unegrande partie du peloton

qui n’a qu’un seul but :pas celui d’un résultat à l’arrivée

mais bien de partirdans l’offensive du début

d’épreuve et d’y rester au moinsjusqu’au début de la couverture

télévisée de la course.Mais pour y parvenir,

ce n’est pas simple :c’est à la pédale que cela se joue.

Julien Gillebert

La différence entre une classiqueou une étape d’un Grand Tour etune simple course non télévi-sée ? La dureté de l’épreuve, parson parcours ou par la richessedu plateau et les grandes quali-

tés coureurs qui y participent. Mais aussi laprésence d’une course dans la course, pourparvenir à se glisser dans l’échappée mati-nale. S’il y en a sur toutes les épreuves ducalendrier, la lutte est dix fois plus intensepour parvenir à se glisser dans le bon coupsur un monument du printemps que surune petite course par étape.

“Sur une épreuve comme le Tour du Qatar ouTour d’Oman, il y a trois attaques en début decourse et puis c’est rideau au peloton, cela serelève et on laisse partir l’échappée tranquille-ment”, détaille David Boucher, vrai spécia-liste de l’attaque, lui qui avait même créé,au début de sa carrière, le Davidomètre, uncompteur qui calculait le nombre de kilo-mètres qu’il effectuait en tête de course, de-vant le peloton, inspiré par les longueséchappées de son modèle, Jacky Durand.“Mais sur les classiques, ce n’est pas commecela ! De nombreux coureurs ont pour objectifprincipal sur ce type de course d’aller dansl’échappée. Il y a donc une vraie bagarre pourpartir, l’échappée se forme à la pédale. Je mesouviens que sur un Tour des Flandres, celaavait tellement bataillé pour constituerl’échappée matinale que j’étais déjà cramé unefois que j’étais dans le bon coup !”

Le Français, aujourd’hui devenu Belge,pays où il a fait toute sa carrière avant de si-gner, en 2012, un contrat à la Française desJeux, doit cependant rester plus souvent,désormais, dans le peloton. “Depuis que jesuis chez Madiot, effectivement, je ne peuxplus attaquer !”, poursuit David Boucher.”Mon rôle est de protéger nos sprinters. Maisune classique, ce n’est pas comme une simple

autre course. Je peux être utile en partant àl’attaque. À condition de ne pas y faire le bour-rin devant, comme j’avais parfois tendance à lefaire il y a quelques années (il aurait pu ga-gner À travers les Flandres en 2006 s’il enavait en effet gardé un peu plus sous la pé-dale, car il avait été lâché dans le final par lefutur vainqueur Frederik Veuchelen, avecqui il était échappé, NdlR). Etre devant, fairela course en tête sur une épreuve comme leTour des Flandres, c’est vraiment très motivant,très grisant, avec tout ce monde sur le bord dela route. Quand tu arrives comme ça en têtedans un endroit mythique, au milieu de lafoule qui s’écarte juste devant toi, ce qui estparfois assez dangereux, cela donne des fris-sons ! Pour ça, les Flandriennes, qui sont faci-les à couper et recouper par les spectateurs,sont vraiment particulières à vivre dans lacourse. On sent que tout au long du parcours,c’est la fête, notamment avec ces immensestentes que l’on voit au Vieux Quaremont. Monmeilleur souvenir d’une attaque, c’estd’ailleurs sur cette course. J’étais dans l’échap-pée du jour, on a été loin et puis on a été re-joint juste avant Grammont par Fabian Can-cellara, qui faisait ensuite le travail à lui toutseul. Malheureusement pour moi, j’ai ensuitecrevé dans le Bosberg : ce que j’avais râlé !”

Du côté de Crélan-Euphony, SébastienDelfosse réussit souvent à partir dans les of-fensives matinales. “Je suis réaliste”, racontele Liégeois, bon grimpeur à l’aise sur les Ar-dennaises mais qui n’hésite jamais à atta-quer sur les Flandriennes. “Sur de telles cour-ses, sur les classiques, je ne peux pas rivaliseravec les meilleurs. Pour une équipe comme lanôtre, c’est dès lors très important de ne pas ra-ter l’échappée du début de course, celle qui ar-rivera jusqu’au direct de la télévision. Cela faitpartie de mon job : passer à la télé sur les gran-des courses et faire des résultats sur les pluspetites courses. “ l

Dès qu’il en a l’occasion, David Boucherpart en échappée, pour sentir les frissons

et l’excitation d’ouvrir la coursesur une classique

(PHOTONEWS)

52 spécialclassiques l

Page 53: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

Si elle ne possède pas les mêmes armes que les grossesarmadas, la formation Accents.jobs-Wanty a desambitions sur les classsiques.(PHOTO NEWS)

THIERRYMARICHAL,

LEMARÉCHAL

DESCLASSIQUES

Précieux coéquipierdes Tchmil, Van Petegem,

McEwen, Verbruggheou Gilbert sur les grandes

courses d’un jour,l’ancien pro hennuyer

dirige désormais l’équipeAccentJobs­Wanty sur

les classiques, qui le fonttoujours vibrer, même

au volant de sa voiture.Julien Gillebert

Thierry Marichal et les classiques,c’est une longue histoire d’amour. LeHennuyer y a vécu ses plus bellespasses d’armes, au service de grandsleaders, principalement chez Lotto,mais aussi chez Cofidis ou à la Fran-

çaise des Jeux, à la fin des années nonante etdans les années 2000. Aujourd’hui directeursportif au sein de l’équipe continentale pro Ac-cent Jobs-Wanty, ses coureurs lui ont demandéen 2012 de les guider sur les classiques.

“L’an passé, ils ont demandé que j’accompagneLucien Van Impe sur ces courses, ce qui avait fait unpeu polémique à l’époque, même si ce n’était pasmon but”, raconte l’ancien vainqueur du Tour deWallonie, notamment. “Et comme Lucien n’estplus dans l’équipe cette année, c’est moi qui suis di-recteur principal sur ces épreuves. Les coureurs con-naissent mon passé sur ces courses, et pour eux,c’est rassurant d’avoir quelqu’un dans la voiture quia disputé chacune de ces classiques une dizaine defois, qui connaisse les parcours par cœur et a en mé-moire de nombreux scénarios de course. Ils saventqu’ils peuvent compter sur mon expérience. Parexemple, je peux souvent anticiper ce qui va se pas-ser ensuite. S’ils ont un ennui mécanique, je peux lesrassurer, en leur disant que cela va rentrer dans la

foulée, car il y aura une accalmie avec un replat. Ou,au contraire, je connais les endroits dangereux”.

Comment les vit-il, désormais, ces fameusesclassiques ? Sent-il toujours la pression monter àleur approche ? “Oui, je ressens encore cette excita-tion particulière”, continue Thierry Marichal.“Déjà la veille, à l’hôtel, lors du briefing avec les cou-reurs, parfois, tu fermes les yeux et tu es déjà dans lacourse ! C’est une période intense pour le vélo, lemois le plus chargé de l’année en Belgique, la presseparle beaucoup plus de notre sport… Et puis j’ai eula chance d’avoir longtemps chez Lotto, une équipequi était très forte sur les classiques : cela reste entoi. J’ai même envie de dire qu’on est aussi nerveuxque les coureurs !”

Que leur conseille Thierry Marichal au brie-fing ? “Tout simplement de prendre du plaisir,même si ces courses ne sont parfois pas toujoursune partie de… plaisir”, répond encore le direc-teur sportif. “Nous sommes une équipe belge, etl’effectif sera composé de 80 % de coureurs flamandsau départ des Flandriennes, par exemple : ce seraun peu leur Championnat du Monde. Nous auronsun ou deux hommes protégés, pour les autres, le butsera d’aller dans les échappées pour passer à la télé-vision et ils ne devront pas s’enflammer, mais profi-ter de ce jour de fête”. l

Thierry Marichal vibraittoujours sur les classiquesqu’il n’hésitait pas à enflammer, tout en servant ses leaders.(PHOTONEWS)

“Sur le papier, on ne peutpas rivaliser, mais…”Comment une équipe de deuxième divisioncomme Accent Jobs-Wanty peut-elle rivaliseravec les grosses armadas World Tour, typeOmega Pharma-Quick Step, Lotto-Belisol, Ra-dioShack-Leopard, Sky, Blanco ou Cannondale,sur les grandes classiques ? “Sur le papier, faceaux grands leaders, on n’a aucune chance”, ré-pond honnêtement Thierry Marichal. “Noussommes réalistes, mais cela ne veut pas dire quenous partons battus d’avance. Nous n’avons pasla même préparation que ceux qui sortent de Pa-ris-Nice ou Tirreno-Adriatico, tandis que notreprogramme a été perturbé par la neige. Maisnous avons des coureurs intéressants, commeStaf Scheirlinckx ou Jempy Drucker qui est trèsmotivé. Notre but est donc de les amener à faireun bon prix. Si on y arrive, on sera content. Staf adu potentiel, il avait accompagné les gros bras il ya deux ans dans la finale du Ronde, se classant8e. Malheureusement, il s’est cassé la clavicule auTour Med, mais je pense qu’il sera prêt pour leTour des Flandres.”

l spécialclassiques 53

Les Flandriennessont plus tactiquesDe toutes les classiques, quelles sont les préfé-rées de Thierry Marichal ? “La plus belle, au ni-veau du parcours, c’est incontestablement Liège-Bastogne-Liège”, explique-t-il. “Mais quand jecourrais, celles qui me convenaient le mieuxétaient À travers les Flandres, l’E3 et le Tour desFlandres. Souvent, on me disait que Paris-Roubaixétait celle qui me correspondait le mieux, je penseque j’aurais pu y faire Top 10, mais je ne parve-nais pas à destresser avant la Tranchée de Wal-lers-Arenberg. En tant que directeur sportif, jepréfère aussi les Flandriennes. Sur les Ardennai-ses, c’est moins tactique : avec la longueur des cô-tes et le parcours, les plus forts sont devant et ga-gnent. Par contre, sur les courses flamandes, c’estbeaucoup plus tactique. Pour y marcher, tu doisbien évidemment y être costaud. Mais tu peux nepas être le plus fort et bien jouer le coup tactique-ment pour gagner.”

Page 54: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

WIGGINSÀ LA CONQUÊTE DE LA DOYENNE

Le dernier vainqueur du Tour s’alignera au départde Liège­Bastogne­Liège avec de réelles ambitions

Quentin Finné

La monotonie est le plus grand ennemi del’existence. La citation semble avoir son pen-dant en anglais puisque l’équipe Sky a totale-ment chamboulé ses plans en 2013. Le Tourpour Froome, le Giro pour Wiggins et uneprésence commune des deux fers de lance de

la formation britannique sur Liège-Bastogne-Liège.“Si nous regardons les résultats de l’équipe depuis sa créa-

tion en 2010, le terrain des classiques est sans doute celui surlequel nous avons enregistré le moins de résultats probants,analyse Dave Brailsford, le manager de la premièreéquipe au ranking UCI en 2012. Nous voulons donc rectifiercela et y être présents cette saison. C’est dans cette optiqueque nous avons mis sur pied un programme classique axésur les Flandriennes. Mais au-delà de la campagne du Nord,nous souhaitons aussi que nos coureurs prestent sur les Wal-lonnes qui constitueront un réel objectif et pas une simplepréparation pour des échéances plus lointaines.”

La Doyenne a donc été intégrée au menu des deux plusbeaux atouts de la Sky. “La programmation de ce rendez-vous s’intégrait tant dans le calendrier de Chris que dans ce-lui de Bradley, explique Rod Ellingworth, le performancemanager. Wiggins sortira alors d’un Tour du Trentin particu-lièrement exigeant (du 16 au 19 avril, Liège-Bastogne se dis-putant le 21) et finalisera alors sa préparation pour le Giro.Mais il sera alors dans une phase de travail qui devrait luipermettre d’être réellement compétitif sur la Doyenne. Jecrois que Bradley possède les qualités pour prester à un hautniveau sur cette épreuve. Les atouts que nécessitent cettecourse ne sont pas très différents de ceux requis pour ambi-tionner la victoire sur un grand tour même si, ici, la récupéra-tion n’entre évidemment pas en ligne de compte.”

Si le dernier vainqueur du Tour de France semble s’êtredétourné des charmes de la Doyenne ces dernières an-nées, cette parenthèse ne devrait aucunement l’handica-per. “Liège-Bastogne-Liège est une épreuve où l’expérienceest bien moins importante que sur les classiques du Nord,poursuit Ellingworth. Cela ne sera donc pas un problème.Et puis comme Bradley est un véritable amoureux de sonsport, il connaît les lieux clés et le parcours de cette épreuvequ’il a d’ailleurs déjà disputée.”

“LIÈGE C’EST, AVEC ROUBAIX,LE TOP DANS L’UNIVERS DES CLASSIQUES”

Le Vélo d’Or 2012 confirme immédiatement les proposde son mentor. “Liège-Bastogne-Liège est une course que j’aitoujours beaucoup aimé regarder. Avec Paris-Roubaix, c’estselon moi le top dans l’univers des classiques. Les priorités demes deux dernières saisons m’ont amené à me détournerd’une épreuve que j’apprécie énormément, même si j’y avaisconnu une expérience horrible en 2010 (NdlR : 74e à 9 :34 deVinokourov). Mais quand je vois mon évolution physique, jepense que je pourrai y ambitionner quelque chose. En termesde programmation, le positionnement de la Doyenne estidéal puisqu’elle se déroule deux semaines avant le Giro, legrand objectif de ma saison. Je suis actuellement dans mesmeilleures années, et il faut tenter de tirer pleinement profitde cette période. J’aimerais vraiment ne pas laisser que leseul souvenir de quelqu’un qui a gagné un Tour de France.” l

Bradley Wiggins veut profiter deses meilleures années pour enrichir

un palmarès sur lequel il comptebien venir inscrire une classique.

(PHOTO NEWS)

54 spécialclassiques l

“Froome pas assez explosifpour la Flèche”Son gabarit de pur grimpeur et son coup de pédale nousavaient laissé penser que Chris Froome possédait sansdoute le profil idéal pour avaler les pourcentages dé-mentiels du Mur de Huy. “Chris est en effet assez légerpour sa taille (72kg pour 1m86), juge Rod Ellingworth.Mais cela ne suffit pas pour ambitionner la gagne sur laFlèche Wallonne. Des qualités de véritable puncheur sontabsolument indispensables sur cette épreuve. Or, ce n’estpas le principal point fort de notre coureur. Et il est très dif-ficile de travailler cette qualité en combinaison avec la pré-paration spécifique nécessaire pour le Tour de France.” l

Page 55: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

“LIÈGE EST LA PLUS BELLE”Ancien Roi des classiques, Sean Kelly reste un observateur avisé du cyclisme. L’œil de l’expert

Éric de Falleur

Il a été un des plus grands chasseurs declassiques de son époque et son palma-rès est même l’un des plus beaux dans legenre. A 56 ans, Sean King Kelly, vain-queur de onze classiques (trois Tours deLombardie, deux Milan-Sanremo, deux

Liège-Bastogne-Liège, deux Paris-Roubaix, un Pa-ris-Tours et un Gand-Wevelgem), continue à rou-ler. Le regard qu’il porte sur le cyclisme est tou-jours aussi éclairé. L’Irlandais, consultant pourEurosport en langue anglaise, sait de quoi ilparle lorsqu’il évoque les classiques du prin-temps et ceux qui vont s’y illustrer ou pas.

? Commençons par les deux grands championsbelges, Philippe Gilbert et Tom Boonen, quevous avez suivis de près à Paris-Nice. Seront-ilsà la fête dans le mois qui vient?

“Oui, je le pense. Philippe était déjà bien, nette-ment mieux que l’an dernier à pareille époque. Iln’est sans doute pas aussi fort qu’il y a deux ans,mais c’était une année de rêve. Il a volontairementvoulu arriver en grande forme plus tard, pour lesclassiques ardennaises et surtout Liège où pour ga-

gner il faut être à 100%. Tom Boonen, lui, devrait êtreprêt pour les classiques qui lui tiennent à coeur. Plusle temps va passer, meilleur il sera. Sans doute pasencore au top à Harelbeke, mais déjà nettementmieux en Flandres et plus encore à Roubaix...”

? A tous deux, et aux autres aussi, il leur faudrabien être au sommet de leur art s’ils veulentconcurrencer le nouvel ogre des pelotons, PeterSagan. Celui-là, c’est un petit Sean Kelly destemps modernes...

“(il rigole) Oui... Sagan va être très difficile à bat-tre, l’an dernier, il a déjà fait de très bons résultats. Ilétait déjà là au Tour des Flandres, juste derrière Bal-lan, Pozzato et Boonen quand ils sont sortis. Il amanqué d’expérience, mais il sera assez fort pourgagner cette fois. Aussi à Harelbeke, Wevelgem oul’Amstel. Dans les quatre à cinq ans à venir, norma-lement, il va être l’homme à battre.”

? Il y a d’autres jeunes qui montent, commeMoser, son équipier...

“Oui, il marche, il est jeune, mais est-ce qu’il passebien les bosses, la distance? On ne le sait pas encore.Ok, il a gagné à Francfort comme néo-pro ou lesStrade Bianche, mais ça fait combien de kilomètres?Deux cents? Moins même! Dans les classiques, c’estaussi la distance qui vous tue, plus c’est long, plusvous souffrez. Degenkolb, lui, a déjà prouvé l’an der-nier qu’il le pouvait. A Sanremo, mais aussi au Mon-dial et à Paris-Tours en fin de saison. Cela, ça veutdire que la distance ne sera pas un handicap pourlui, au contraire.”

? C’est si important? “Oui, regardez Gilbert. Il lui a fallu du temps pour

être capable de franchir le cap des deux cents kilo-mètres. C’est pour cela que les grandes classiquesn’ont pas beaucoup de favoris. Il y a la longueur etles difficultés condensées dans la finale.”

? Vous vous attendez à un duel Boonen-Cancel-

lara au Ronde et à Roubaix? “Cancellara sera là. Je suis certain qu’il va revenir.

Au Qatar, en début de saison, il n’était pas encoreaussi bien qu’auparavant, que les années précéden-tes. Mais n’oubliez pas qu’il a été arrêté deux fois lasaison passée. D’abord quand il s’est cassé la clavi-cule au Tour des Flandres, puis encore en chutantaux Jeux Olympiques. Ce sont des blessures qui lais-sent des traces et vous obligent à une longue pé-riode de travail pour revenir en forme. Mais on a vudepuis les Strade Bianche qu’il était occupé à mon-ter en puissance.”

? Que pensez-vous du nouveau tracé du Tourdes Flandres, la seule grande classique quevous n’avez pu remporter?

“Je le trouvais mieux avant, plus historique aussi.Comme coureur, c’était bien d’avoir toujours fait lamême finale. On a changé pour les VIP, pour lessponsors. Ok, mais je trouve que sportivement,c’était plus dur avant. Maintenant, on passe troisfois au même endroit, au Vieux Quaremont, au Pa-tersberg. C’est humain, c’est comme dans un cham-pionnat en circuit, les coureurs attendent le derniertour pour y aller à fond.”

? Au contraire du Ronde, vous avez remportédeux fois Liège-Bastogne-Liège.

“Liège, c’est la plus belle. Comme le Tour de Lom-bardie (NdlR: qu’il a enlevé à trois reprises), sivous marchez bien, vous êtes devant. On n’est ja-mais sûr de gagner, mais dans ces courses là, quandon est fort, c’est plus facile. Il y a beaucoup moins derisque, comparativement à un Tour des Flandres ouà Milan-Sanremo. Là, à 80 kilomètres de l’arrivée,vous regardez autour de vous et vous verrez qu’il y aencore des gros (sic)! A Liège, ils sont lâchés et vousne devez pas frotter pour être devant. Au Tour desFlandres, ces gars sont lâchés, reviennent, se repla-cent devant, sont à nouveau lâchés, et ainsi desuite... ça peut durer dix fois avant qu’ils ne dispa-raissent.” l

Le Mur Saint-Roch, à Houffalize, est undes endroits spectaculaire du parcoursde Liège-Bastogne-Liège.(PHOTO NEWS)

Un effet­Wigginsen IrlandePar un paradoxe dont il ne se formalise mêmepas, lui l’Irlandais, Sean Kelly est obligé de cons-tater, mais il le fait avec satisfaction, que laréussite exceptionnelle de Bradley Wiggins et del’équipe Sky est occupé à généré dans son pays,un effet sur les jeunes et le cyclisme que sa ma-gnifique carrière, ni celle de son compère Ste-phen roche, ne purent susciter autrefois. « Il sepasse aussi quelque chose en Irlande, c’est cer-tain », confie Kelly. «Et c’est grâce à Wiggins. Je levois chez les jeunes, chez les juniors, dans l’organi-sation de nouvelles courses. Le vélo semble enprogression. » Et pourtant, il y a eu l’affaireArmstrong. A propos, qu’en pense-t-il? « Cequ’on imaginait ou soupçonnait s’est révélé vrai »,dit-il. « ç’aurait été mieux que tout le monde parleauparavant. Maintenant, tous les aveux qui sesuccèdent, toutes ces chasses aux sorcières, laquestion qu’on se poser, je pense, c’est: « A quoi,cela sert-il? Et, qu’est ce que cela apporte au cy-clisme? » La meilleure chose à faire, maintenant,c’est de s’occuper du présent et de l’avenir. Car onpeut être sûr que la situation a favorablementévolué. » Le cyclisme du futur, celui qui s’est for-tement anglophonisé, c’est un peu la Sky qui luiimprime son rythme. « ça a changé beaucoup de-puis dix ou quinze ans, mais ça s’est accéléré ré-cemment », atteste l’ancien n°1 mondial. « Lechangement avec Sky a été important et rapide.Ils ont des budgets importants, quinze, vingt mil-lions par an; on a pris Brailsford pour un rêveur,mais ce qu’il a mis sur pied est une énorme réus-site. Sky voulait gagner le Tour dans les cinq ans,c’est arrivé après trois! » l E. d.F.

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Page 56: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

BMCÀ LA MODE

SKYDébarqué cet hiver au sein

de l’équipe américaine,Allan Peiper

y est le nouveauPerformance manager.

Un rôle complexe inspirédes méthodes de travail

de la formation Sky.Quentin Finné

Directeur sportif durant huit sai-sons (Davitamon-Lotto, T-Mo-bile, HTC puis Garmin), AllanPeiper a délaissé cet hiver ce rôlepour un tout nouveau défi.L’Australien a, en effet, répondu

aux sirènes de BMC où il officie désormaiscomme Performance Manager. Un titre quelquepeu pompeux derrière lequel se cache une trèslarge panoplie de prérogatives. “Je chapeautetous les départements qui affectent, d’une manièreou d’une autre, la performance sportive des cou-reurs, nous éclaire cet ancien spécialiste des pro-logues. BMC a décidé de créer ce poste à l’intersai-son et le travail qui se présente à moi est titanesque,mais terriblement excitant.”

Introduite dans le peloton lors de l’arrivée del’équipe Sky en 2010, cette sacro-sainte notion dePerformance semble désormais très en voguedans le cyclisme moderne. “L’équipe anglaise a pus’appuyer sur l’expérience de sa fédération natio-nale qui, depuis une bonne vingtaine d’années, a sus’entourer de scientifiques du sport pour son dépar-tement piste, poursuit Peiper. Notre position esttoute différente puisque nous devons créer le projetde A à Z. Je suis ravi d’embrasser ce nouveau job cardurant ma carrière de directeur sportif, j’ai toujoursressenti une forme de frustration, le désagréablesentiment de ne pas disposer de suffisamment detemps que pour apporter certaines réponses aux be-soins des coureurs. En passant 180 jours sur les rou-tes chaque année, il n’est pas possible de s’investirefficacement dans ce domaine. Je veux désormaissoigner chaque détail susceptible de tirer nos athlè-tes vers le haut. L’effet peut être placebo, peu m’im-porte, du moment que cela va vers le mieux. CommeSky en son temps, il nous faudra sans doute un peu

de temps pour récolter les fruits de cet investisse-ment, mais c’est un pari sur l’avenir. Nous avonsremporté le Tour de France (NdlR : Evans en 2011),le championnat du monde (Gilbert en 2012), maisnous nous remettons tout de même sans cesse enquestion pour continuer de grandir.”

Petit tour d’horizon de ce grand chantier avecle maître d’œuvre.

LA NUTRITION : UN MENU SUR MESURE“Nous avons beaucoup travaillé sur ce domaine

cet hiver en créant un département complet. Aprèsavoir recruté une nutritionniste du sport autri-chienne, professeur à l’université de Salzbourg, nousavons ensuite engagé trois chefs qui nous accompa-gnerons sur toutes les courses ou presque. Unebonne alimentation le soir des épreuves par étapesest bien évidemment importante, mais nous souhai-tons aller bien au-delà de cet aspect en proposantsur une approche globale sur cette question. Quelstypes de barres énergétiques ou de boisson le cou-reur doit-il utiliser en course ? A quelle fréquence ?Quel est le petit-déjeuner idéal au matin d’une grosseséance d’entraînement réalisée à domicile ? Quellecuisson choisir pour un steak que la compagne d’uncoureur mitonne à son champion ? Quelle matièregrasse doit-elle choisir pour cela ? Quel protocole derécupération devons-nous mettre en place une fois

Le job d’Allan Peiper est de mettre les coureurs de la formation BMC dans les meilleures conditionspour prester. “Un travail titanesque mais terriblementexcitant”, juge l’Australien. (PHOTO NEWS)

“L’effet de nos méthodes peutêtre placebo, peu m’importe,du moment que cela vavers le mieux”

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Page 57: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

qu’un coureur a franchi la ligne ? Nous voulons ap-porter une réponse claire et objectivée à toutes cesquestions et travailler sur l’alimentation au quoti-dien car celle-ci a un impact considérable sur la per-formance. Notre nutritionniste est ainsi disposée à serendre chez nos athlètes afin d’étudier leurs habitu-des alimentaires pour les corriger si besoin est. Maiscette dernière approche, qui pourrait être considéréecomme intrusive, reste à la discrétion des sportifs quipeuvent y faire appel ou non. La marge de progres-sion dans ce domaine me paraît être importante.Pour être performant sous 40°C en Australie lors duTour Down Under, il ne faut sans doute pas mangerla même chose qu’à la veille du Circuit Het Nieuws-blad couru dans des températures négatives. C’esttout cela que nous souhaitons comprendre. Noussouhaitons, à terme, réaliser une sorte de menu heb-domadaire sur mesure pour chaque coureur.”

L’ÉQUIPEMENT :À LA CHASSE AUX SECONDES

Chez BMC, nous avons la grande chance de tra-vailler en lien direct et immédiat avec notre fournis-seur de cycles puisque celui-ci est notre sponsorprincipal (rires). Lors de cet hiver, nous avons effec-tué plusieurs séances sur piste et en soufflerie demanière à optimaliser le choix de nos roues ou denos boyaux par exemple. Mais nous avons aussi tra-vaillé sur les textiles de nos équipements. Il est trèsdifficile de quantifier le gain de chaque point, maisnous avons pu mesurer une amélioration généralede la performance. Nous sommes ici dans unechasse aux secondes.”

LA PSYCHOLOGIE POUR BIENTÔT“Ce département est actuellement à l’étude. Nous

sommes convaincus de son utilité et de son apport,

mais nous avons lancé une telle série de projets con-jointement qu’il nous est tout simplement impossi-ble d’en mener d’autres à bien dans un futur immé-diat. Le recrutement de notre nutritionniste a néces-sité plusieurs mois de recherche car noussouhaitions trouver la personne la plus indiquéepour assumer ce rôle. Il en ira de même pour leposte, sensible, de psychologue. Il s’agirait, selonmoi, d’un job à temps plein. Il faut que cet interve-nant soit toujours disponible pour les coureurs maisobserve aussi le fonctionnement de notre équipepour en corriger, si besoin est, les points négatifs.”

UN ENTRAÎNEMENT DE POINTE“Nous possédons désormais quatre entraîneurs

pour vingt-six coureurs, ce qui me paraît être néces-saire pour un travail précis et efficace avec chacunde nos athlètes. Il n’est pas possible de s’occuperpleinement, et avec attention, de dix ou quinze ath-lètes en analysant chaque jour leur entraînementpour corriger le plan établi si le besoin s’en faisaitressentir. Initialement, nous souhaitions que tousnos coureurs travaillent avec des entraîneurs appar-tenant au staff de l’équipe, mais nous avons com-pris qu’il était délicat d’imposer cela à nos coureurstant la relation qu’ils peuvent avoir construit avecun collaborateur est précieuse. Cinq à six d’entreeux continuent donc de travailler avec des interve-nants extérieurs, mais la collaboration et la trans-parence avec notre personnel est alors totale. Nouspossédons une base de données considérable pourchaque coureur qui contient une multitude d’infor-mation sur les performances physiques de nos garsrécoltées grâce aux capteurs de puissance. Grâce àcette approche scientifique, nous savons ainsi queleffort peut soutenir chaque coureur durant une du-rée bien précise. Je sais que certains considèrent que

cette approche enferme les coureurs dans un rôle derobot mais le scénario des courses restera toujoursentre leurs mains. Un gars comme Philippe Gilbertfonctionne différemment. Il est, si je puis dire, uncoureur à l’ancienne qui fonctionne avant tout auxsensations. Mais l’approche scientifique que nousavons mise en place ne veut pas dire pour autantque ces méthodes sont dépassées.”

UN INVESTISSEMENT RENTABLE“Nous devons mesurer la grande chose que nous

avons de pouvoir disposer des moyens financierssuffisants pour la mise en place de tout ce projet. Sicertaines équipes n’ont tout simplement pas les res-sources financières nécessaires à l’élaboration d’unetelle cellule, cet investissement est toutefois pleine-ment rentable. Dans chaque business, pour 100euros déposés sur la table, vous souhaitez en récol-ter 120 ou plus. Pour une équipe cycliste profession-nelle, un athlète est sa première source de dépenseset il est donc intéressant d’étudier la manière defaire fructifier cette mise de départ. Ce projet dequête de la performance en est le meilleur moyen. Ilest aussi un argument de poids au moment du re-crutement de nouveaux éléments. Un jeune coureurqui opte pour l’argent est aveuglé par une rentabi-lité immédiate. Notre projet lui permet d’opérer unplacement à plus long terme qui risque de lui rap-porter gros.” l

“pour être performant sous40°c au down under, il ne fautpas manger la même choseque par -5°c en belgique ”

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Page 58: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

ITINÉRAIRE HORAIRE LIÈGE-BASTOGNE-LIÈGE0.0 257.5 Liège > Départ réel 10:355.0 252.5 Beaufays 10:42

11.0 246.5 Gomzé-Andoumont 10:5114.0 243.5 Louveigné 10:5517.0 240.5 Deigné 11:0020.0 237.5 Sougné-Remonchamps 11:0523.5 234.0 AYWAILLE 11:1027.5 230.0 Harzé 11:1630.0 227.5 Houssonloge 11:2038.5 219.0 Champ-de-Harre 11:3341.5 216.0 Chêne-al’Pierre 11:3746.5 211.0 MANHAY 11:4449.0 208.5 Oster 11:4852.5 205.0 Lamormenil 11:5455.5 202.0 Dochamps 11:5866.0 191.5 LA ROCHE-EN-ARDENNE 12:1470.0 187.5 s 1re côte: La Roche-en-Ardenne 12:2075.0 182.5 Ortho 12:2783.5 174.0 BERTOGNE 12:4088.0 169.5 Longchamps 12:4692.5 165.0 Savy 12:5494.5 163.0 ) BASTOGNE > ravitaillement 12:5697.0 160.5 Rond-point La Doyenne 13:00 98.0 159.5 BASTOGNE 13:02

101.0 156.5 Foy 13:06103.5 154.0 Noville 13:10105.0 152.5 Vaux 13:12115.0 142.5 HOUFFALIZE 13:27116.5 141.0 s 2e côte: Saint-Roch 13:29119.5 138.0 Vissoule 13:34124.5 133.0 Cetturu 13:41129.5 128.0 Steinbach 13:49132.0 125.5 Limerlé 13:52138.0 119.5 Halconreux 14:02141.5 116.0 Bovigny 14:07146.5 111.0 Salmchâteau 14:14148.5 109.0 VIELSALM 14:17 155.5 102.0 Grand-Halleux 14:28157.5 100.0 Neuville 14:31160.0 97.5 s 3e côte: Wanne 14:35166.5 91.0 s 4e côte: Stockeu (Stèle Eddy Merckx) 14:45172.5 85.0 s 5e côte: Haute-Levée 14:53173.0 84.5 ) STAVELOT > ravitaillement 14:54177.5 80.0 Neuville 15:01182.5 75.0 Andrimont (STOUMONT) 15:09185.0 72.5 s 6e montée: col du Rosier 15:12191.5 66.0 SPA 15:22198.0 59.5 s 7e côte: Maquisard 15:31201.0 56.5 Hestroumont 15:36204.5 53.0 THEUX 15:41208.5 49.0 s 8e côte: Mont Theux 15:47214.5 43.0 Hautregard 15:56 216.5 41.0 Sougné-Remouchamps 16:00223.0 34.5 s 9e côte: La Redoute 16:09225.5 32.0 SPRIMONT 16:13231.5 26.0 Dolembreux 16:22236.0 21.5 Méry 16:29238.5 19.0 s 10e côte: La Roche aux Faucons 16:32241.5 16.0 Boncelles 16:37248.5 9 .0 LIÈGE 16:48251.0 6.5 Tilleur 16:51252.5 5.0 s 11e Côte: Saint-Nicolas 16:53253.0 4.5 LIÈGE 16:54256.0 1.5 ANS 16:59257.5 0.0 ANS > Arrivée 17:01

Moyenne horaire: 40 km/h

21AVRIL

LIÈGE

-BAS

TOGN

E-LIÈ

GE

EPREUVECréée en 1892Course WorldTour257.5 km

L’AN DERNIERMaxim Iglinskiy(KAZ)

LES POINTSWORLDTOUR1er 1002e 803e 704e 605e 506e 407e 308e 209e 1010e 4

L’AN DERNIERLE CLASSEMENT 2012 1. Maxim Iglinskiy (Kaz- Astana) 257,5 km en 6:43’52” (38,255km/h); 2. Vincenzo Nibali (Ita) à 21”; 3. Enrico Gasparotto (Ita) à 36”; 4. ThomasVoeckler (Fra); 5. Daniel Martin (Irl); 6. Bauke Mollema (P-B); 7. Samuel Sanchez(Esp); 8. Michele Scarponi (Ita); 9. Ryder Hesjedal (Can); 10. Jelle Vanendert (BEL).

HISTOIRE ET RECORDSLa Doyenne des classiques a été disputée pour la première fois il y a 120 ans.La course du Pesant Club Liégeois et d’ASO a été ouverte depuis lors 87 fois auxprofessionnels. Les coureurs belges ont gagné 48 fois (pour 12 victoires italiennes,6 suisses, 4 françaises, 3 néerlandaises, 3 kazakhes, 2 irlandaises, 2 allemandes,2 espagnoles, 2 luxembourgeoises, 1 américaine, 1 russe et 1 danoise).Avec cinq succès, Eddy Merckx (1969, 1971, 1972, 1973 et 1974) détient le recordde victoires, devant les 4 de l’Italien Moreno Argentin (1985, 1986, 1987 et 1991).

50.000 €DE PRIX20 prixpour un totalde 50.000 €Vainqueur:20.000 €;2e: 10.000 €3e: 5.000 €4e: 2.500 €5e: 2.000 €6e et 7e: 1.500 €8e et 9e: 1.000 €10e à 20e: 500 €

Le club de supporters de PhilippeGilbert et la famille du Liégeois sont

toujours présents en très grandnombre dans La Redoute où les fans

du champion du monde installentleurs quartiers.

(PHOTO NEWS)

Sur l’édition 2012 de la Doyenne, Maxim Iglinskiy avait répondu à uneoffensive de Vincenzo Nibali pour surprendre tous les favoris et offrir uneseconde victoire de prestige à son équipe Astana après la victoire d’Enrico

Gasparotto sur l’Amstel Gold Race.(PHOTO NEWS)

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Page 59: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

LES ÉQUIPES ENGAGÉESWORLDTOURAG2RArgos-ShimanoAstanaBlancoBMCCannondaleEuskaltelFDJGarminKatushaLampreLotto-BelisolMovistarOmega Pharma-Quick StepOrica - GreenEdgeRadioShackSaxo-TinkoffSkyVacansoleil-DCM

CONTINENTALES PROAccent Jobs – WantyCofidisCrelan – EuphonyIAM CyclingEuropcarTopsport Vlaanderen – Baloise

PALMARÈS LIÈGE-BASTOGNE-LIÈGE(Uniquement les éditionsréservées aux professionnels)

1894 Léon HOUA BEL1912 Omer VERSCHOORE BEL1919 Léon DEVOS BEL1920 Léon SCIEUR BEL1921 Louis MOTTIAT BEL1922 Louis MOTTIAT BEL1923 René VERMANDEL BEL1924 René VERMANDEL BEL1930 Herman BUSE BEL1931 Alfons SCHEPERS BEL1932 Marcel HOUYOUX BEL1933 François GARDIER BEL1934 Théo HERCKENRATH BEL1935 Alfons SCHEPERS BEL1936 Albert BECKAERT BEL1937 Eloi MEULENBERG BEL1938 Alfons DELOOR BEL1939 Albert RITSERVELDT BEL1943 Richard DEPOORTER BEL1945 Jean ENGELS BEL1946 Prosper DEPREDOMME BEL1947 Richard DEPOORTER BEL1948 Maurice MOLLIN BEL1949 Camille DANGUILLAUME FRA1950 Prosper DEPREDOMME BEL1951 Ferdi KÜBLER SUI1952 Ferdi KÜBLER SUI1953 Aloïs DEN HERTOG BEL1954 Marcel ERNZER LUX1955 Stan OCKERS BEL1956 Fred DE BRUYNE BEL1957 F. SCHOUBBEN & G. DERIJCKE BEL1958 Fred DE BRUYNE BEL1959 Fred DE BRUYNE BEL1960 Albertus GELDERMANS P-B1961 Rik VAN LOOY BEL1962 Jos PLANCKAERT BEL1963 Frans MELCKENBEECK BEL1964 Willy BOCKLANT BEL1965 Carmine PREZIOSI ITA1966 Jacques ANQUETIL FRA1967 Walter GODEFROOT BEL1968 Valere VAN SWEEFELT BEL1969 Eddy MERCKX BEL1970 Roger DE VLAEMINCK BEL1971 Eddy MERCKX BEL1972 Eddy MERCKX BEL1973 Eddy MERCKX BEL1974 Georges PINTENS BEL1975 Eddy MERCKX BEL1976 Joseph BRUYERE BEL1977 Bernard HINAULT FRA1978 Joseph BRUYERE BEL1979 Dietrich THURAU ALL1980 Bernard HINAULT FRA1981 Jozef FUCHS SUI1982 Sylvano CONTINI ITA1983 Steven ROOKS P-B1984 Sean KELLY IRL1985 Moreno ARGENTIN ITA1986 Moreno ARGENTIN ITA1987 Moreno ARGENTIN ITA1988 Adrie VAN DER POEL P-B1989 Sean KELLY IRL1990 Erik VAN LANCKER BEL1991 Moreno ARGENTIN ITA1992 Dirk DE WOLF BEL1993 Rolf SÖRENSEN DAN1994 Evgeni BERZIN RUS1995 Mauro GIANETTI SUI1996 Pascal RICHARD SUI1997 Michele BARTOLI ITA1998 Michele BARTOLI ITA1999 Franck VANDENBROUCKE BEL2000 Paolo BETTINI ITA2001 Oscar CAMENZIND SUI2002 Paolo BETTINI ITA2003 Tyler HAMILTON USA2004 Davide REBELLIN ITA2005 Alexandre VINOKOUROV KAZ2006 Alejandro VALVERDE ESP2007 Danilo DI LUCA ITA2008 Alejandro VALVERDE ESP2009 Andy SCHLECK LUX2010 Alexandre VINOKOUROV KAZ2011 Philippe GILBERT BEL2012 Maxim Iglinsky KAZ

En remportant Liège-Bastogne-Liègeau cours de son exceptionnelle cuvée

2011, Philippe Gilbert a réalisé l’un deses rêves d’enfant. Un autre serait de

s’imposer à Ans avec le maillot dechampion du monde sur les épaules.

(PHOTO NEWS)

l spécialclassiques 59

C’est en 1969 que Merckx enlevason premier succès sur la Doyenne.(PHOTONEWS)

Page 60: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

Claudy Criquielion féliciteson bourreau Moreno Argentin,

qui l’a battu quatre fois sur la Doyenne.(PHOTONEWS)

“J’AI EU LE MALHEURDE TOMBER

SUR ARGENTIN”Claudy Criquielion était taillé

pour les Ardennaises.L’Echevin des Sports de

Lessines, au riche palmarès,a remporté deux Flèches

Wallonnes mais a toujourséchoué à

Liège­Bastogne­Liège. L’ancienchampion de Belgique et du

monde a pourtant toujours faitla course dans la Doyenne,

obtenant cinq Top 5,dont trois podiums.

Julien Gillebert

L’arrivée de Liège-Bastogne-Liège 1991: Moreno Argentin bat une nouvelle fois Claudy Criquielion.(PHOTONEWS)

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Claudy Criquielion et Liège-Basto-gne-Liège, c’est quasiment une re-lation amour-haine, car le cham-pion hennuyer y a toujours fait lacourse, mais la Doyenne s’est tou-jours refusée à lui. Le sort s’en est

aussi souvent mêlé, contre le Crique, qui sem-blait taillé pour la remporter, lui qui s’y classa 11e

pour sa première saison chez les pros, en 1979.“Mais j’ai eu le malheur de tomber durant ma car-rière sur Moreno Argentin, qui calquait toujours sacourse sur moi et qui en profitait, comme il savaitqu’il était plus rapide que moi au sprint”, racontel’actuel Échevin des sports de la ville de Lessin-nes.

Cette fameuse pointe de vitesse dans la lignedroite qui l’a privé de nombreux succès, dont àLiège-Bastogne-Liège, même si l’ancien cham-pion du monde n’a pas à rougir de son très richepalmarès, loin de là ! Mais avec six Top 10 sur laDoyenne, dont cinq Top 5 et trois podiums,Claudy Criquielion a été un des plus réguliers desa génération sur la plus prisée des classiquesardennaises : 4e en 1982, dans la bonne échappéeavec Contini, De Wolf, Mutter, 7e en 1984 dans lebon coup de 9 hommes réglé par Sean Kelly, 2e en1985, avec le maillot de champion du monde,quand il fut battu pour la première fois par Mo-reno Argentin, 4e en 1986, à nouveau dans le bonquatuor et à nouveau battu par l’Italien, 3e en

1987, quand, après avoir joué au chat et à la sou-ris avec Stephen Roche, Moreno Argentin, encorelui, revient dans le final pour s’imposer. Et dansla dernière année de sa carrière, en 1991, il montaune dernière fois sur le podium, à la deuxièmeplace, avec son maillot de champion de Belgi-que. Qui était sur la première marche ? Argen-tin…

“Oui, j’y étais toujours bien sur Liège-Bastogne-Liège”, poursuit Claudy Criquielion, qui, de saterrasse, à Lessinnes, voit le Mur de Grammont etle Bosberg, soit des côtes flandriennes qu’il mon-tait à l’entraînement plus souvent que les bossesardennaises. “J’étais toujours très motivé par toutesles classiques, et bien évidemment spécialement parles Ardennaises. Souvent, on m’a demandé si je nevoulais pas échanger ma victoire au Tour des Flan-dres contre un succès sur Liège-Bastogne-Liège maisma réponse n’a jamais changé : absolument pas ! Sij’aurais bien aimé remporter un monument commela Doyenne, et si c’est un petit regret de ne pasl’avoir remportée, mon Tour des Flandres, j’en suistrès fier. Surtout que j’avais créé la surprise, per-sonne ne s’attendait à ce que je gagne, personne nem’en croyait capable.”

Champion du monde en 1984, comment a-t-ilvécu le fait de prendre le départ, au printempssuivant, des classiques ardennaises avec le pré-cieux maillot arc-en-ciel sur le dos, soit la situa-tion que va vivre cette saison Philippe Gilbert ?

“C’était très particulier, mais j’ai envie de dire queles Ardennaises motivent généralement tous les cou-reurs wallons : on n’avait pas besoin d’avoir unmaillot spécial ou distinctif pour avoir l’envie debien faire sur les classiques wallonnes”, expliqueencore le Crique. “Par rapport à ce maillot dechampion du monde, j’ai juste un regret : j’aurais dûgagner ma deuxième Flèche Wallonne en le portant(NdlR: puisque, pour rappel, il aurait dû rempor-ter le Championnat du Monde de 1988 de Renaixs’il n’avait pas été balancé au sprint par SteveBauer), comme lors de mon premier succès à Huy,en 1985. C’est vrai que je reconnais que gagner uneclassique avec le maillot arc-en-ciel, c’est très fort”.

Comment Claudy, aujourd’hui âgé de 56 ans etqui a pris quelques peu ses distances avec le cy-clisme pour se consacrer à la politique, mêmes’il est encore directeur de course sur le GrandPrix Pino Cerami mais aussi sur le Grand Prix…Claudy Criquielion, cette épreuve UCI 1.2 manchede la Top Compétition, dans son fief de Deux-Acren, voit-il l’édition 2013 des Ardennaises ?“C’est vrai qu’avec toutes mes occupations, j’aimoins le temps pour suivre les courses : les diman-ches, je suis généralement au foot et après je re-garde le vélo, si ce n’est pas terminé”, termine-t-il.“Ce sont généralement les hommes forts qui s’impo-sent à Liège, les plus forts sont devant. Je pense doncaux Philippe Gilbert, Joaquin Rodriguez, AlejandroValverde, Cadel Evans…” l

Champion du monde en 1984,Claudy Criquielion a goûté à

la saveur si particulière deporter le maillot arc-en-ciel.

(PHOTONEWS)

l spécialclassiques 61

Page 62: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

ELLESCONNAISSENT

AUSSILEURS

CLASSIQUESSi la plupart

de leurs manchesde Coupe du Monde

sont ailleurs,les femmes vibrent

pour leurs grandes coursesd’un jour qui empruntent,

la même journée,le parcours des hommes

Julien Gillebert

Le point commun entre le Nieuwsblad,Gand-Wevelgem, le Tour des Flandres et laFlèche Wallonne ? Ce sont des classiques,oui. Mais ces quatre épreuves ont à la foisune course pour hommes ainsi que pourles femmes le même jour. Chez les dames

élites, comment vit-on ces classiques ? Y a-t-il la mêmetension qui monte avant ces rendez-vous, comme chezles hommes ? “Oui, vraiment”, confirme l’ancienne dou-ble championne de Belgique Ludivine Henrion. “Onsent aussi monter la pression avant ces épreuves. C’est lecas par exemple avec la première, le Nieuwsblad. Tout lemonde est un peu nerveux. Et c’est encore plus le cas avantle Tour des Flandres, qui est aussi un rendez-vous très spé-cial pour nous. Dans le calendrier féminin, il y a d’autrescourses d’un jour très importantes, notamment les man-ches de la Coupe du Monde, mais celles qui se déroulent enmême temps que les hommes ont une autre dimension”.

Car les femmes peuvent bénéficier de la présenced’un public bien plus important que sur les autrescourses, même sur des manches de Coupe du Monde(qui sont au nombre de huit, avec celle de Drenthe, duTrophée Binda, en Italie, du Tour des Flandres, de la Flè-che Wallonne, du Tour de l’Île Chongming en Chine,des deux rendez-vous, route et chrono, de l’open deSuède de Vargada et du GP de Plouay). “On s’en rendvraiment compte sur le Tour des Flandres, car on empruntele même parcours que celui des hommes”, poursuit la Lié-geoise qui a pris sa retraite cette année et qui s’étaitclassée 8e du Ronde et 15e de la Flèche Wallonne en 2011,quand elle se classa 8e du Championnat du Monde.“Dans les monts, il y a vraiment beaucoup de monde, bienplus que ce que l’on a d’habitude. C’est très motivant. Etcela permet aussi de faire la publicité du cyclisme féminin,créer des vocations. Bien sûr, il y a des mauvaises languessur le bord de la route, qui rigolent des lâchées, mais je mesouviens avoir entendu des spectateurs s’étonner du ni-veau et du rythme du peloton féminin. C’est la même chosesur la Flèche Wallonne, même s’il y a quand même plus demonde au Tour des Flandres. Malheureusement, la média-tisation a toujours un peu de mal à suivre pour le cyclismeféminin”.

Le nombre d’épreuves disputées en même tempsque les hommes est aussi en diminution. “Avant, il yavait Milan San Remo ou l’Amstel Gold Race, mais ces cour-ses n’existent plus pour les filles, malheureusement”, ter-mine la compagne d’Olivier Kaisen, qui conduit les in-vités de Lotto-Belisol lors des grandes courses de la sai-son en Belgique. “Mais il y a d’autres bons rendez-vous,comme le Grand Prix de Plouay, mais aussi le GP Samyn(UCI 1.2, soit du même niveau que le Nieuwsblad desdames élites, NdlR), c’est bien qu’une épreuve en Walloniebouge comme cela pour le cyclisme féminin”. l

La montée finale du Mur de Huy, iciavec Vos, Villumsen et la lauréate2012 Stevens, est un des momentsforts des classiques féminines,marquées par la championne du monde, Vos. © PHOTO NEWS

Même parcours,distancesplus courtes

Gand – Wevelgem :départ d’Ypres, même finalOrganisée pour la première foisl’an passé, l’édition féminine deGand-Wevelgem avait été rem-portée par la Britannique Eliza-beth Armistead (la petite amied’Adam Blythe). Pour la secondeédition, alors que les hommesdoivent parcourir 238 kilomètres,en démarrant de Deinze, les fem-mes en font un peu moins de lamoitié, avec 112 bornes prévues,au départ, cette fois, d’Ypres (à12h50, arrivée à Wevelgem vers15h40). Trois côtes sont au pro-gramme : le Baneberg, le MontKemmel et le Monteberg, soit lestrois dernières du parcours deshommes, qui devront en escaladerdix.

Tour des Flandres :deux fois moinsde kilomètresComme chez les hommes, le Tourdes Flandres féminin est devenuun monument. Une seule Belge l’aremporté : Grace Verbeke, en2010 tandis que Marianne Vos,l’incontournable vedette chez lesdames élites, ne s’y est jamaisimposée, malgré une 2e place etdeux 3e places sur le podium. Siles hommes partent de Brugespour 256 kilomètres, 17 côtes et 7tronçons pavés, les femmes enfont la moitié avec 127 kilomètres,10 côtes (Molenberg, Rekelberg,Berendries, Valkenberg, Kaperij,Kanariberg, le Kruisberg, le VieuxQuaremont, le Paterberg et leHoogberg), et 2 secteurs pavés.Elles démarrent d’Audenarde à10h30 et arrivent au même en-droit vers 13h45.

La Flèche Wallonne :autant de côtesAprès avoir battu le record deNicole Cooke et de Fabiana Lupe-rini (trois succès chacune au Murde Huy) en s’adjugeant une qua-trième fois la Flèche Wallonne en2011, la championne du mondeMarianne Vos veut décocher unecinquième Flèche à son arc déjàbien garni. Si les hommes démar-rent de Binche (et plus de Charle-roi !) pour 200 bornes et 12 côtes,dont trois ascensions du Mur deHuy, les femmes, elles, font deuxgrandes boucles autour de Huy(départ à 11h45), pour un total de135 kilomètres, avec 12 côtes,dont deux fois l’ascension ducélèbre Mur, au sommet duquelest jugée l’arrivée (vers 15h17).

62 spécialclassiques l

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SAMEDI 20 AVRIL

DIMANCHE 21 AVRILDépart place Saint-Lambert à Liège à 10H00Arrivée rue Jean Jaurès à Ans vers 16H30

Présentation des équipesPalais des Princes-Évêques à Liège à 14H30

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Page 64: Hors Série Sportif du 20 mars 2013

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JOUER COMPORTE DES RISQUES:endettement, isolement, dépendanceFaites-vous aider par SOS JEUX au 0800/35.777 (appel gratuit 24H24, 7J7) ou bien sur www.cliniquedujeu.be

Autorisé par laCommission de Jeux de Hasard Belge

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