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étienne voillequin

i said a hip... (le menu best-of 2011)

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Top 50 des meilleurs albums de 2011

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étienne voillequin

isaidahip.com@isaidahip

2011 s’achève sous fond de déprime internationale un peu plus ampli-fiée chaque jour par nos très chers médias... L’occasion pour votre magasine de musique préféré de vous remonter le moral en vous (ré)faisant découvrir les artistes qui auront fait notre bonheur tout au long de l’année. Et nous aurons été gâtés en 2011 avec une ribambelle de révélations, confirmations ou consécrations. De la pop ensoleillée des californiens de Foster The People à la rime décomplexée de Theophilus London... Du folk tsigane de Beirut, à l’electro jouissive de Cut Copy... Du rock rétro des Vaccines à l’érotisme gangsta de Lana del Rey... le paysage musical aura accouché d’une multitude de petites merveilles, preuve que la crise n’atteint pas -encore- nos chers artistes.

Ce hors série tente tant bien que mal de classer ces œuvres. Comme tout classement, il est très certainement imparfait et nous espérons avant tout qu’il vous fera réagir, vibrer, écouter et surtout qu’il vous donnera envie de nous accompagner en 2012.

Merci pour votre fidélité et à très vite pour de nouvelles aventures !

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18 Mai 2011, La Flèche d’Or, Paris 20ème, un groupe californien monte sur scène pour la première fois en France. Dans la salle, une foule pas compacte certes mais qui n’en a que pour la délicieuse Oh Land, attendue un peu plus tard dans la soirée. Il est 20h45 et peu sont ceux qui connaissent alors ces phénomènes venus d’outre-Atlantique.

Qui sont donc ces jeunots au look d’étudiants en dernière année universitaire, hési-tants entre sobriété et « cool-attitude » ? Que nous veulent-ils avec leurs 150 claviers sur scène ? Heureusement, il n’y a pas que des novices dans la salle et eu à peu, la foule se rapproche au plus près des artistes pour les tester, voir ce qu’ils ont dans le ventre, leur faire cracher du bon son comme dirait l’un de mes amis. Ils ne vont pas être déçus...

Car il faut remonter un peu dans le temps pour comprendre ce qui s’est passé cette année avec Foster The People. Début 2011 débarque sur nos scanners un nouveau son venu tout droit de LA. La ligne de basse est démentielle, les effets au synthé sont jouissifs, la voix feutrée d’un certain Marc Foster nous fait prendre notre pied immédiatement : Pumped up Kicks débarque dans nos Ipod. Et cette chanson va nous pourrir la vie ! Très rapidement, nous la chantons sous la douche, nous la sifflotons dans la rue, nous la meumeunons même au bureau, impossible de se défaire de cet air entêtant. Cela tourne à l’obsession pour certains d’entre nous qui actualisent la page Myspace de la formation californienne en espérant avidement un nouveau post.

Heureusement, ces gars-là ont de la suite dans les idées et rapidement arrivent de nouveaux titres qui nous rendent hystériques dans les transports en commun. C’est ainsi qu’Helena Beat redonne un coup de fouet à une électro-pop qui commençait sérieusement à tourner en rond depuis quelques temps. On y découvre un Marc Fos-ter plus sensible, plus dans les aigus aussi, dans un titre qui marquera notre année musicale au moins autant que son prédécesseur. Et on se prend à rêver...

En 2008, il y eut MGMT. En 2009, il y eut Passion Pit. En 2010, Two Door Cinema Club. Chacune des dernières années semblait bel et bien s’accompagner de son petit miracle électro-pop, de cette découverte qui bouleverse cet univers musical pourtant surchargé. Et si nous avions devant nous celui qui sera « l’élu » de 2011 ? Un peu tôt pour en juger certes mais l’espoir est là, bien présent et ne fait que s’ajouter à

FOSTER THE PEOPLETorches

à écouter par Valou

une attente insoutenable. Quand arrive Houdini, troisième titre des californiens, les doutes sont levés. Le miracle a encore eu lieu ! Mes chers frères, 2011 sera l’année de Foster the People !

Et c’est peu dire que l’avènement sera fulgurant. En à peine 3 mois et 3 titres savamment distillés sur le net, Foster et les siens auront réussi à générer une vague créatrice sans équivalent accouchant de pléthore de remixes. Les américains jouent le rôle de vrais catalyseurs créatifs pour des milliers d’artistes en herbe sur la toile, grâce à ces airs originaux, dynamiques et fédérateurs.

Retour à la flèche d’Or donc, où la formation entre timidement sur scène, malgré quelques hourras de fins connaisseurs présents dans le public (nous n’oserions pré-tendre que nous en faisions partie). 1 heure de tubes joués avec passion, un peu trop des fois mais qui confirme le potentiel tubesque du groupe dont l’avenir musical s’écrira désormais avec un grand A.

Et un mois plus tard sort Torches, titre et jaquette étrange pour un premier album, qui fait plus penser à un Picasso raté qu’à un album de pop épatante. Le contenu est beaucoup plus convaincant, que dis-je étourdissant. 10 titres (dont les 3 apéri-tifs précédemment cités) d’une qualité rare, minutieux dans ses moindres finitions, preuve d’une maturité exceptionnelle pour un premier album. C’est ainsi que Call me what you want ou encore Warrant nous accompagneront tout l’été et bien longtemps encore, pour le meilleur, uniquement le meilleur.

05 novembre 2011, La Cigale, Paris 18ème, un groupe californien monte sur scène pour la deuxième fois en France. Dans la salle, une foule compacte qu’on pourrait penser là pour acclamer Miles Kane ou Friendly Fires qui doivent suivre. Cependant ce soir, le haut de l’affiche est clairement partagé et il n’y aura pas de surprises. Foster the People s’est installé pour longtemps au sommet de l’électro-pop internationale.

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FLORENCE + THE MACHINECeremonials

Inspiration profonde. Pause. Les mains légèrement moites. En ce doux été indien, les souvenirs affluent, des souvenirs parfumés et couverts de joyaux, resplendissants, car lors de leur genèse, ils étaient plongés dans la lumière de l’astre Lungs. Dog Days Are Over et Howl en tête, les chevauchées héroïques des hymnes épiques du premier album de Florence + The Machine résonnent encore en un galop cristallin aux oreilles des esprits romantiques. Et donc, alors que l’été est déjà loin, et qu’il fait bon se blottir près du feu, l’incandescente Florence revient du fin fond de nos rêves pour en attiser les flammes.

L’attente autour de Ceremonials était énorme. Au lieu de joie, c’est la peur d’être déçu qui nous hantait. Quel gâchis d’énergie. En quelques souffles, en quelques murmures, un immense sentiment de confort vous submerge, un infini soulagement, celui de ne pas avoir été trahi par votre amie intime. Florence ne nous a pas abandonnés, et elle est même venue avec ses licornes, ses fées et ses fleurs d’aquarelle. C’est nu, un soir de Juin, qu’on a envie de plonger dans l’époustouflant What The Water Gave Me, dans l’espoir d’y croiser la sirène qu’on entend de la surface.

Les trouées de lumière dans l’épais feuillage du flamboyant Spectrum vous guident vers des clairières de sérénité, où trône probablement quelque part une fille rousse en train de chantonner.

C’est la véritable magie de Ceremonials, une incroyable capacité à insuffler du cheva-leresque et de l’éternel dans ce qui ne devrait être rien d’autre que de la musique, à la base simplement une drôle de façon d’habiller les minutes. Vous pouvez souffler. Florence est revenue.

à écouter par Sly

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L’été dernier, c’est sur la côte anglaise que Metronomy avait décidé de nous emmener en vacances. Au début, on n’était pas très motivé. Envoyer une carte postale de la côte anglaise à mamie, c’était un peu la loose. Mais on avait confiance en Metronomy. Formation qui na jamais été adepte de plans foireux.

Fort du succès de Nights out, Joseph Mount avait à coeur de ne pas décevoir et surtout de ne pas se répéter. Gabriel Stebbing, le bassiste, parti vers de nouvelles aventures, ce sont deux renforts qui sont venus prêter mains fortes au leader anglais. Gbenga Adelekan, bassiste et Anna Prior, batteuse. Le trio devenant quatuor.

Avec The English Riviera, Metronomy a signé un album glamour emprunt d’une certaine mélancolie. La côte anglaise a une teinte sépia. Le groupe fait de la pop comme dans les années 80. Avec classe et une intelligence nécessaire pour ne pas tomber dans le rétro insipide, si habituel en ce moment chez certains de leurs collègues. Joseph Mount a également fait un énorme travail de purge sur les sonorités. Sobres, délicates, les mélodies créées n’ont pas besoin des artifices que le groupe a pu étaler sur l’album précédent.

The English Riviera est aussi apaisant qu’un massage à l’huile d’argan (la masseuse en moins...) et qui a été le compagnon parfait de nos apéris estivaux. Il est également un bel hommage à cette côte anglaise où le soleil ne brille pas tout le temps, où la nostalgie est bien présente mais qui possède l’énorme charme d’une photo jaunie par le temps. Et à quelques jours d’aller prendre l’air à la montagne, on est sûr que cet album sera parfait pour nos soirées raclette.

METRONOMYThe English riviera

à écouter par Francky

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THE RAPTUREIn the grace of your love

Le rock des Rapture tient pour beaucoup à sa capacité à faire danser un maximum de monde en un minimum d’effort apparent. Centre névralgique de ce groupe, la bas-siste Mattie Safer décida néanmoins de se barrer, du jour au lendemain, laissant l’un des noms les plus flamboyants des années 2000 dans le doute. Renoncer? Aller de l’avant? Et si oui, sous quelle forme? Les mois devinrent des années, et petit à petit, on commença à les oublier. On n’attendait plus rien d’eux. La présence de Echoes au générique de la meilleure série télé du moment, Misfits, n’y changea strictement rien. Pour nous, les Rapture étaient grillés. On avait tort.

Délaissant le garage des débuts pour se frayer un chemin sous les spotlights, le désormais trio se fait plus pop (le mot est lâché) mais pas plus con. Très loin de la naïveté attendrissante puis rapidement énervante des Two Door Cinema Club (avec qui ils ont en commun un producteur, Philippe Zdar), le ton est sérieux sans être prétentieux, ambitieux mais pas indigeste. Bref, In The Grace Of Love sonne juste. Classe. D’ailleurs, Luke Jenner, chanteur, parolier, frontman et, sachez-le, vrai gentil, le dit lui-même, cette collaboration avec Philippe, producteur adulé(scent) de Phoenix (et également membre de Cassius), s’est avéré être fructueuse, bien au-delà de leurs attentes: «C’est Pedro Winter, la patron du label Ed Banger, qui nous a conseillé de travailler avec lui. Il se trouve que nous habitions à quelques rues l’un de l’autre, sans le savoir. En studio, ce fut un véritable échange. Ce n’est pas comme si le produc-teur ou le groupe avait le dernier mot, ça ne se passe pas comme ça. Nous avions une idée de la direction que nous souhaitions prendre, mais nous avions besoin d’un producteur avec des idées pour nous y emmener. Tu vois ce que je veux dire ? Zdar était parfait pour cela, il nous a apporté beaucoup».

Moins crade et plus accessible que ses prédécesseurs, In The Grace Of Your Love explore, cherche, se ballade. D’un hymne de stade synthétisé (Sail Away), on passe à une électro musette sous influence DFA (Come Back To Me) en sifflotant une pop robotique (In The Grace Of Your Love), un funk caverneux et hanté (Never Gonna Die Again) ou un Cure désarticulé (Children). Visiblement conscients d’être des miraculés, les Rapture signent avec cet album la première page d’une nouvelle histoire. Osent tout, prennent des risques. Et visent juste. Finalement, on se dit que leur avenir n’a jamais été aussi radieux.

à écouter par Nico Prat

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OH LANDOh Land

Il se passe décidemment quelque chose d’envoutant avec les artistes scandinaves. Belle, gracieuse et inspirée, voici une formule magique qui a tendance à se reproduire de plus en plus régulièrement ces dernières années. 2011 aura marqué l’avènement d’une nouvelle muse répondant au délicieux nom de Nanna, aka Oh Land.

Ecouter Oh Land, blondinette au joli minois, c’est un peu comme tomber amoureux à l’adolescence. Un sourire niais se peint sur votre visage au son de cet enchantement et voici la claque pop du printemps. La Danoise est une chanteuse moderne. Forte, raffinée, caractérielle, elle semble avoir puisé des bribes d’inspiration dans chacune de ses consœurs du moment, de manière à nous livrer un patchwork étourdissant.Autant vous prévenir, le coup de foudre est immédiat. Perfection vous ouvre grand les portes de ce trésor musical de la plus belle des manières qui soit. Beau à en chialer, ce titre vous rappellera Teardrops de Massive Attack et vous embarquera pour une ballade sucrée très plaisante.

Cette promenade vous emmènera de morceaux pop dynamiques en fables délicates, soyeuses. Autant de pépites que d’influences trouvées dans la musique d’aujourd’hui. C’est ainsi que Human aurait pu être chanté par Robyn, Voodoo par Marina & the Diamonds, Wolf & I par Florence Welsh. Et il serait bien réducteur de penser que ces multiples inspirations sont la preuve d’un manque d’identité. Car le vrai constat est que Nanna est une artiste des plus douées qui a réussi à condenser le meilleur de la pop de ces derniers temps pour en faire quelque chose de beau, de gracieux, de scandinave...

Avec cet album, Oh Land envoie un signal fort sur ce qu’est, ou plutôt devrait être, la pop aujourd’hui. Plus femme qu’ado, plus classe que fashion, sans conteste plus « album » que « single », un peu le contraire des Gaga ou autres Perry qui nous fatiguent à longueur de temps... Au travers de ces quelques titres sublimes, on peut dire que le message est passé et qu’on ne s’aventurera plus ailleurs que dans ces envoutantes contrées danoises.

à écouter par Valou

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JUSTICEAudio. Video. Disco.

Ce serait user d’euphémisme que de déclarer que nous l’attendions impatiemment…

Le nouveau Justice est arrivé ! 4 ans après le désormais culte Cross, Audio, Video, Disco a déboulé fin octobre pour notre plus grand bonheur.

Véritable fierté nationale, le duo éléctro français, composé de Gaspard Augé et Xavier de Rosnay, a pour l’occasion amorcé un virage remarqué vers un style résolument plus rock, plus accessible, moins élitiste. D’où de vives critiques un peu partout sur le net après la parution des deux premiers extraits de cet album. Et en effet, Civilization et Audio, Video, Disco peuvent paraître de prime abord moins percutants que des morceaux comme Genesis ou DVNO… Mais, ne boudons pas notre plaisir pour autant car la seule chose qui est certaine après quelques mois d’écoute intensive, c’est que cet album, comme son prédécesseur, fera date !

11 titres, 11 pièces d’un puzzle musical mêlant à tour de rôle synthés furieux, chœurs languissants ou accords électriques. 11 occasions de découvrir les multiples facettes d’un duo qui n’en est encore qu’à sa genèse musicale et que le monde entier nous envie. Petit tour d’horizon !

Tout débute par Horsepower, parfaite preuve que Justice sait comment débuter un album pour vous scotcher dès la première seconde (remember Genesis). Ce titre, taillé pour le live marque d’ailleurs la transition parfaite entre les deux albums avec sa conclusion plus « light » qui permet d’arriver non-essoufflé sur Civilization. Epique, tel est le mot qui vient à l’esprit lorsqu’on (ré)écoute ce titre. Suivent quelques titres sympathiques qui démontrent un savoir-faire pop indéniable. Mais c’est sur le dessert qu’on s’attardera un peu plus. 3 derniers titres génialissimes, vraies machines à dan-ser, qui viennent achever en beauté l’album. Newlands, Helix et Audio, Video, Disco sont trois titres formidables où la guitare électrique se fait plus présente, le beat plus discret, le génie plus éclatant.

Un album réussi somme toute et comme on espère en voir de nombreux autres tant le talent de ces deux gars est hallucinant.

à écouter par Valou

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BEIRUTThe rip tide

Zach Condon a un défaut : ses albums se suivent et se ressemblent. Il a également une qualité : ses albums se suivent et se ressemblent.

En 2006, avec The Gulag Orkestar, on découvrait un jeune homme qui adorait le ukulélé, les fanfares et les sonorités d’Europe de l’Est. Un jeune homme qui créait sa musique, unique, mondiale, voyageuse. Moins d’un an après, The Flying Club Cup affirmait tout le bien que l’on pensait de l’artiste. Avec moins d’originalité et de sur-prise. Mais avec efficacité.Deux albums en moins d’un an, les concerts qui s’enchaînent, Beirut n’arriva pas à tenir le rythme qu’il s’imposait et tomba de fatigue. «Dans une station service en Angleterre, j’ai été pris d’une sensation étrange et je me suis écroulé. J’ai annulé ma tournée européenne et je me suis terré six mois à Albuquerque.» On l’a dit malade, dépressif. Et pendant 4 ans, presque pas de nouvelles. Hormis un double EP March of the Zapotec and Realpeople Holland. Anecdotique.

Mais aujourd’hui, Beirut va mieux. The Rip Tide le prouve. «Rip Tide, c’est ce courant qui emporte les nageurs au large. En repensant aux cinq dernières années, je me rends compte que j’ai été pris dans un tourbillon, balancé d’un côté ou d’un autre au rythme de ma carrière. Cet album, c’est une volonté de reprendre le contrôle.»

Et effectivement, Beirut reprend là où il s’était arrêté. Avec sa fanfare balkanique, ses cuivres mexicains, il continue de voyager même si elle semble arpenter plus ou moins les mêmes chemins. Et alors que cette «facilité» pourrait être fatal à la bonne appré-ciation de ce nouvel album. Alors que cette «facilité» pourrait être un violent reproche pour n’importe qu’elle autre artiste, on pardonne facilement ces trois albums qui pourraient n’en former qu’un seul. Un pardon comme une faiblesse ? Peut-être bien.

Car Beirut arrive encore à nous émouvoir. De ses mélodies se dégage une délicatesse et une force qui nous font penser, parfois, au Yann Tiersen années «Amélie Poulain» (pour que tout le monde visualise bien). Tout simplement : la musique de Beirut ne ressemble à aucune autre. C’est peut-être bien la meilleure raison de notre pardon.

à écouter par Francky

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THE VACCINESWhat did you expect from the Vaccines ?

Petit retour en arrière pour les mélomanes a bonne mémoire. Essayez de vous replon-ger en 2006 lors de votre première écoute des Artic Monkeys, ok ? Bon, un peu plus loin maintenant en 2001, lors de votre découverte des Strokes. Pas mal hein? Ecouter le premier album des Vaccines, cela ramène au même genre d’expérience boulever-sante. On sait immédiatement qu’on tient un groupe qui marquera son époque grâce à son rock’n’roll on ne peut plus efficace.

La formule de ce remède musical est née du côté de l’Angleterre (quelle surprise...) et somnolait déjà depuis quelques années, lorsque Jay Jay Pistolet, de son vrai nom Justin Young, officiait en solo et offrait des ballades folks à la M.Ward. 2009, la grippe A sévit dans le monde et The Vaccines se forme : voyez-y un signe.

La recette s’améliore alors. S’y ajoute quelques pincées d’accords de guitares vifs et entraînants. S’y appose la voix délicieusement rétro de Justin Young (qui, Dieu merci, a abandonnée le sobriquet de Pistolet). S’y incorpore enfin un rythme épique et effréné tout au long de 11 morceaux : le tour est joué, simple, efficace, génial !

De Wreckin’ Bar (Ra Ra Ra) à If You Wanna, de Norgaard à Post Break-up Sex, The Vaccines composent des tubes à la chaîne, et agencent ce qui aurait pu être la bande originale de Dirty Dancing en 2011. Romantique et joliment surannée, le rock des Anglais s’écoute à l’arrière d’une Cadillac, au sortir d’un diner américain, sous un palmier californien.

« L’idée, c’est de jouer de la pop pure et directe. J’aime la musique des fifties et des sixties pour son côté franc, immédiat. Je reste convaincu que ce que les gens cherchent depuis toujours, c’est une chanson sur laquelle ils peuvent danser. Alors avec les Vaccines, on essaie de garder un côté juvénile, énergique, excitant. ». Justin Young n’a jamais aussi bien porté son nom ! Et vise dans le mille avec son groupe qui nous gratifie du disque dansant par excellence, une véritable cure de jouvence comme on n’en attendait plus !

à écouter par Valou

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HOUSSE DE RACKETAlesia

La saison tennistique a beau avoir connu la domination sans partage de Novak Djo-kovic, la saison musicale fut sérieusement chamboulée par l’outsider n°1 venu tout droit de... FRANCE ! Cocorico, mesdames et messieurs ! Le groupe composé de Victor Le Masne et Pierre Leroux (deux anciens musiciens de Air et Phoenix), est revenu et a gagné le match grâce à un album flamboyant, regorgeant de coups assurément gagnants.

Pour ce nouveau challenge, Housse de Racket a tout d’abord signé sur le fameux label Kitsuné avant de faire appel au prolifique producteur Philippe Zdar (producteur et membre du groupe Cassius). Cette collaboration débouche -sans grande surprise- sur un album ultra-efficace, large collection de tubes pop-house survitaminés où le groupe alterne anglais et français sans pour autant nous égarer une seule seconde.

On passera rapidement sur Human Nature, chanson d’ouverture de l’album, qui rap-pelle (beaucoup) trop Klaxons. Nous vous conseillons plutôt d’aller voir du côté du prodigieux Roman (présent sur la compile Kitsuné vol.11), du farfelu TGV ou encore d’Aquarium, sans conteste un des meilleurs titres pop entendu en 2011. Aquarium représente presque 7 minutes de pur bonheur, en apesanteur sur des synthétiseurs et sur des paroles complètement absurdes : « Dans une piscine on me voit, regardez-moi ; dans ma baignoire je me noie, oubliez-moi ».

Certes, Housse de Racket reste un groupe un brin branchouille, qui mixe dans des bars où nous ne serons sûrement jamais invités mais les deux compères semblent avoir parcouru beaucoup de chemin depuis Oh yeah! Pierre Leroux avouait : « avec Alesia, on savait vraiment ce qu’on voulait, ce qu’on ne voulait pas, ce qu’on ne refe-rait pas ». Visiblement, la mission est accomplie car avec une multitude de trouvailles sonores, Alesia est un disque qui frappe fort et vite.Jeu, set et match !

à écouter par Valou

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Au premier abord, le cas Theophilus London intrigue. Lui-même le reconnaît : les éti-quettes, il les porte aux cols de ses vestes, jamais au micro: “Le hip hop traditionnel ne me plaît pas plus que ça. Enfin disons que je ne me reconnais absolument pas là-dedans. N’y vois surtout pas de la prétention de ma part, je veux juste faire quelque chose que je juge bon. Je vais piocher dans toutes les cultures. Je veux que les gens s’aiment sur ma musique, dansent sur ma musique”.

Promesse tenue: son premier album est un magnifique grand écart entre street cred et rock’n’roll. Après tout, c’est la moindre des choses quand on cite à longueur d’interviews l’influence de James Brown autant que des Smiths, de Jay-Z autant que de Prince.

Il semblerait qu’une nouvelle génération soit en train de voir le jour. En tout cas, ils sont une poignée ces temps-ci à enfreindre les sacro-saintes lois du MC. Merci pour l’ouverture d’esprit les mecs. D’ailleurs, s’il fallait chercher un double à Theophilus (c’est son vrai prénom), ce serait bien plus dans l’Angleterre de Jamie T et des Arctic Monkeys qu’il faudrait aller chercher, et non pas dans une ruelle poisseuse du Bronx.

Theophilus, il se pourrait bien, le temps aidant, que tu deviennes rien moins qu’une énorme star. Si tu évites les faux pas. D’ailleurs, tu en as déjà commis un, et pas des moindres. Une collaboration avec ce tâcheron de Mark Ronson, simili producteur mais authentique tête à claque. D’ailleurs, sans grande surprise, le morceau incriminé servait à vendre des chaussures. On te pardonne, avec ta bonne gueule et ton flow d’ange, mais n’y reviens pas. Le sentier de la gloire est pavé d’embûches, et ils sont nombreux à s’être noyé dans leurs bulles de champagne.

Plus malin que les autres (“Je ne me sens pas obligé de sampler un titre. Why Even Try ? par exemple n’en contient aucun”) et de toute évidence un pied dans le présent et un autre dans le futur (“J’ai déjà cinq titres pour mon deuxième album, qui devrait être très down tempo et comporté beaucoup de soul”),

Theophilus London, sous ses airs de petit con, pourrait bien être la perle rare.

THEOPHILUS LONDONTimez are weird these days

à écouter par Nico Prat

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Il était une fois un enfant … Caché au fond du cœur d’un quadragénaire discret qui avançait masqué. Combinaison, nom brodé dans le dos, masque de catcheur et casque sur la tête. Et le souvenir d’un jouet : un motard blanc sur un tremplin. La réponse à ce « costume » : « La thématique m’intéressait. La dissimulation, la doublure, la prise de risques, l’anonymat… Un cascadeur, c’est l’inverse d’un casse-cou : ça réfléchit à tout. Je me déguise pour pouvoir être moi-même. La musique me permet d’être celui que je ne peux pas être avec les codes et les raisons sociaux. Grâce à Cascadeur, j’ose enfin être très émotif, pleurer et trembler visiblement, mais sous ma cagoule. »

The Human Octopus est le résultat de plusieurs réarrangements de trois albums auto-produits entre 2005 et 2008. Et si la musique de Cascadeur n’ « habillera » pas les images d’un film d’action mais elle est tout de même capable de bien belles cascades musicales. Une œuvre pop délicate, aérienne, chantée par une voix d’ange. Accompagnée parfois : des cordes, Midlake, une chorale...

Les derniers français à casques étaient les Daft Punk. Ils sont devenus les rois de la French Touch. Cascadeur est en train de devenir le roi de la French Pop.

CASCADEURThe human octopus

à écouter

par Francky

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CUT COPYZonoscope

Chargé de succéder à l’excellent In Ghost Colours, Zonoscope fait mieux que ça avec un son plus complexe, jamais ennuyeux, véritable compile dansante de l’année.

Alors qu’on pourrait faire une indigestion du son très réchauffé des 80s que nous (re)servent à tire larigot maints groupes, les australiens de Cut Copy déboulent avec un son bien plus complexe qu’il n’y parait, mélangeant influences vieillottes et synthés futuristes tirant vers une world-music déconcertante d’efficacité.

Malgré le raté du premier titre de l’album (Take me over), il vous sera impossible d’échapper à d’incontrôlables frétillements de vos gambettes sur chacun des autres morceaux de Zonoscope. Chaque fois que l’on manque de sombrer dans des airs un peu niais, quelque chose se passe ! Un petit truc en plus qui donne une dimension tubesque à la musique de Cut Copy. Comment ne pas citer Blink and You’ll Miss a Revolution où après une entame franchement douteuse, le refrain vous emmène dans un univers pop d’une richesse jouissive.

Difficile de s’attarder sur chaque morceau même s’ils le méritent tous. Les quelques surprises que l’on ne peut cependant pas omettre de citer sont le très rock Where I’m going ou encore le psychédélique Corner of the Sky qui augure de la plus belle des manières l’apothéose électro cotonneuse de Sun God, monument de 15 minutes, parfait compagnon de vos anciennes et futures soirées synthpop.

Avec Zonoscope, Cut Copy prouve une deuxième fois consécutive que leur fascination pour leurs ancêtres du siècle dernier n’a d’égale que leur talent pour apporter à cet héritage une touche résolument moderne. Et on n’est pas près de s’en lasser...

à écouter

par Valou

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THE SHOESCrack my bones

Depuis 2010, on assiste un véritable tsunami de sensations électro-rock-pop, et on ne compte plus le nombre de nouveaux groupes surfant sur cette vague.

Les The Shoes font partie de cette tendance... qui semble bien avoir pris ses quartiers à Reims. Il suffit de se rappeler que Yuksek, The Bewitched Hands ou encore Brodinski viennent aussi de la cité rois.

Le premier album de The Shoes, Crack My Bones, est sorti début 2011, mais je n’avais pas eu l’occasion de l’écouter avant de les voir en live aux Solidays. Et là, c’est la révélation.

En concert comme sur album, les morceaux sont tous plus électrisants les uns que les autres, en mêlant et enchaînant avec une habileté consommée des basses groovy, des percus efficaces, un duo de voix pop des plus efficaces, le tout enrobé dans un cocon électro à base de synthés réso-lument années 80 qui à le bon goût de ne pas s’accaparer tout l’espace musical mais au contraire d’accompagner chaque instrument et d’aider leur intégration dans ce grand mélange détonnant.

Pour mettre de l’ambiance dans vos soirées, n’attendez plus, et usez et abusez de cette usine à tubes, avec des pépites comme People Movin, Time To Dance, Investigator ou encore Cliché et The Wolf Under The Moon (featuring Anthonin Ternant, leur pote des Bewitched Hands).

Avec leur univers riche et déjà bien maîtrisé, on a hâte d’écouter ce que The Shoes nous réserve pour leur prochain album !

à écouter

par DD

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Le premier album de Cults est un véritable piège acidulé !

En effet, à l’approche de chaque période estivale, nous recherchons toujours ce disque simple mais pas trop, pop mais pas gnangnan pour autant, ce disque qui aura l’honneur de nous accom-pagner qu cours de nos longs moments de détente entre amis. Et le duo originaire de Californie a tout à fait répondu à ce cahier des charges pas si facile à remplir qu’il en à l’air. Là où Best Coast nous avait épuisés à force de mièvrerie, Cults nous fait littéralement fondre de bonheur. Une voix féminine candide et émoustillante, un homme en charge des basses besognes à la guitare et aux percussions, voici la formule parfaite pour 11 titres pop à l’efficacité redoutable.

Les rythmes sont électriques, originaux et il en sort quelques titres irrésistibles comme Abducted ou Bumper pour ne citer qu’eux. On sent très clairement l’amour du groupe pour le son très 60s, très « girly-pop » et la force de Cults est indubitablement de remettre au goût du jour ces sons-là en leur y ajoutant claviers nébuleux, guitares bruyantes et samples accrocheurs.

Madeline Follin et Brian Oblivio aborde le renoncement à l’adolescence, la peur du passage à l’âge adulte mais également des sujets autrement plus graves comme sur Go Outside, titre évoquant Jim Jones, gourou responsable du massacre de Jonestown en 78. De quoi donner du crédit à un groupe que certains pourrait trouver (à tort) trop « léger ». Et vous auriez bien tort de vous priver de cette friandise musicale en ces temps si moroses...

CULTSCults

à écouter

par Valou

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Ecouter le dernier album de PJ Harvey, c’est un peu comme lorsque vous allez au cinéma et que vous restez scotchés à votre siège à la fin du film en vous demandant ce qui vient de se passer. C’est un peu comme goûter le plus délicieux des mets et devoir se taire un instant pour faire perdurer la rareté du moment. C’est en réalité plein de choses à la fois et finalement une expérience unique, enivrante, époustouflante.

Car ce n’est pas un exercice aisé auquel s’est livré Polly Jean avec son dernier album Let England Shake. Se plongeant dans l’histoire belliqueuse de son pays, elle en a sorti une sorte de lettre, tantôt à la mémoire de ses valeureux compatriotes tombés au combat, tantôt vindicative envers son pays – ou le monde – qui s’enterre dans d’absurdes conflits toujours plus sanglants.

Vous l’aurez compris, la thématique est lourde. C’est pourtant là que PJ va signer sa plus grande prouesse. Le singulier talent de la songwriter anglaise lui donne cette capacité de mélanger ses textes engagés avec une myriade d’instruments dont certains improbables (la trompette de cavale-rie de The Glorious Land pour ne citer qu’elle) pour finalement obtenir 12 titres d’une grâce sen-sationnelle, d’une beauté épique et magnifique. Troublant, poétique, amer, ténébreux, flamboyant, discret, triomphant, ce disque est tout cela en même temps.

Enregistré dans une église du 19è siècle, Let England Shake s’affirme comme l’aboutissement de la mue opérée par l’artiste avec son précédent album White Chalk. Et si, finalement, le meilleur restait à venir pour cette très, très grande dame du rock anglais?

PJ HARVEYLet England shake

à écouter

par Valou

1 6

Pour ce sixième album studio (déjà), le français Anthony Gonzalez nous emmène, comme le titre l’indique, dans un monde de rêve. 3 ans passés à préparer ce double LP, et cela se voit ! Une set-list épique de 22 titres pour 80 minutes de sons méticuleusement peaufinés. Le style reste inchangé, une dream-pop planante, parfois expérimentale, mais avec une vraie sensibilité sous-jacente, comme en témoigne le magnifique Wait. Une certaine grandiloquence fait toutefois son apparition plus marqué et permet ainsi à Hurry up... de se démarquer de ses prédécesseurs.

Zola Jesus vient d’abord apposer sa voix sur Intro, chanson d’introduction de l’album, titre magni-fique qui lance parfaitement cette odyssée sonore. Suit la pièce majeure de Hurry up..., Midnight city, le tube de la rentrée, le genre de son qu’il vous est impossible d’oublier et dont l’air vous traine dans la tète de longues heures. Complexe, parfait, impressionnant ! Là ou le précédent opus, Saturdays=Youth se faisait plus lourd et plus grave, Hurry up... est aérien, nébuleux, unique. L’illustration parfaite vous en est faite avec l’enchainement de Where the boats go et Wait. Léger, minimaliste dans les arrangements, ce subtil passage de l’album est d’une beauté sidérante.

Impossible de s’attarder sur chaque morceau tant ils révèlent tous des sentiments ou souvenirs propres à chacun. Chaque titre est finalement très différent du précédent et ces variations sonores entrecoupées de paroles légèrement murmurées donnent toute sa splendeur à ce patchwork réussi. Alors, prêts à rêver ?

M83Hurry up, we’re dreaming

à écouter

par Valou

1 7

Yuksek a changé. Living on the edge of time se situe bien loin de Away from the sea. Il semblerait que le rémois ait plongé tête baissée dans la pop. Un plongeon réussi qui mérite bien un 10 de la part des juges. Et qui mérite également que l’on oublie son Mega Mytery Band grâce auquel il nous faisait découvrir l’excellent On a train en s’associant avec la marque de chewing-gum Hollywood pour leur nouveau produit le Mega Mystery Gum. Une association que l’on jugera assez inutile.

Ambassadeur d’une électro made in France, Yuksek signe un deuxième album ambi-tieux, bien mieux produit que le précédent. Autre nouveauté : Yuksek pose sa voix sur la majorité des morceaux. Living on the edge of time arrive à nous séduire assez facilement alors que le pari n’était pas forcément gagné d’avance. Les artistes élec-tro/pop sont des êtres en perpétuelle reproduction. Et c’est la saison des amours.

Yuksek a réussi à garder son style en lui insufflant une fraîcheur pop très agréable. Et continue de s’imposer comme l’un des artistes électro français les plus doués de sa génération. Le rémois va très certainement refaire parler de lui très vite, s’étant associer avec Stephen Fasano (ex Aeroplane) pour créer le duo Peter & The Magician.

YUKSEKLiving on the edge of time

à écouter

par Francky

1 8

DRAKET ake care

Drake dans le top 20... On est nous-mêmes assez surpris. Il y a quelques semaines, on ne pensait même pas écouté son nouvel album. Take care sera donc un symbole, en quelque sorte. Celui de notre conscience professionnelle... si l’on peut dire.

Jusqu’à maintenant Drake était pour nous un Boyz II Men en solo. Sorte de lover R’n’B, moins gnangnan que la moyenne mais un brin énervant. En écoutant Take care, on a ressenti ce petit côté lover. Parfois... Mais également une certaine excitation. Souvent... Ce nouvel album est à l’image des grands albums de Kanye West, CuDi ou Jay-Z. Un faux-semblant de simplicité, une vraie qualité de production. Selon certains critiques, il arriverait même à la hauteur du Beautiful Dark Twisted Fantasy de Kanye West. On sera plus modéré mais il y a un peu de ça. Drake a construit une oeuvre complète, riche, nous prouvant que nous avions tort de le juger trop rapidement.

Il nous aura fallu quelques titres, à l’image de Crew Love en featuring avec The Weeknd, de Marvins Room, véritable chanson marathon, ou Make me proud en featu-ring avec Nicki Minaj... On pourrait simplement citer Over my dead body, titre d’ouver-ture, qui installe l’ambiance à la perfection.

Drake a signé un grand album. A l’image de celui de Kanye West l’hiver dernier. Peut-être aurons-nous donc le retour de Dr.Dre à l’hiver 2013

à écouter

par Francky

1 9

Rien que pour son audace, bon Iver méritait d’être dans notre top 50. Sortir en juin, un album bien loin de d’une humeur estivale ambiante. Il fallait oser. C’est donc avec un album tranquille et magnifique que Bon Iver nous a fait frissonner de plaisir.

Bon Iver est un mec bourré de talent et vous ne mettrez pas longtemps à vous en rendre compte. Dès les premières notes de Perth, on sait que l’on est en train d’écou-ter un album rare. Touchant par la voix de son auteur, délicat par la finesse de ses mélodies, Bon Iver (puisqu’il porte le nom de scène de son papa) est d’autant plus magique que son créateur est un homme à part dans le business musical. Si Justin Vernon a commencé à composer ses premières chansons et à jouer avec des groupes, il aura attendu ses 26 ans (il en a 30) pour que sa passion devienne son job. Un premier album auto-produit, auto-fabriqué à 500 exemplaires. For Emma, forever ago, lui amènera les labels sur un plateau.

Bon Iver est aujourd’hui un deuxième album plus travaillé, plus riche, entre pop et folk. Un deuxième album beau à chialer, que l’on vous déconseille d’écouter en famille au coin du feu (ou du radiateur), histoire d’attendre le père Noël en toute tranquillité.

BON IVERBon Iver

à écouter

par Francky

2 0

à écouterDIGITALISMI love you, dude

Portés disparus depuis quatre ans alors que le mémorable Idealism avait largement marqué les esprits en plein renouveau de la techno populaire, le duo d’Hambourg renaît de ses cendres et montre avec I Love You dude qu’il avait savait préparé son coup.

Si l’ensemble est bien moins porté sur la tabasse et tend la main aux courants electro-pop, il a l’élégance de ne pas galvauder son époque et de conforter nos espérances. En plus de se danser comme au bon vieux temps, désormais Digitalism se chante sans sentiment de ridicule, et distille coquinement quelques clins d’œil aux nostalgiques du tout-pour-le-rythme qui continuent de préférer avoir mal aux pieds qu’à la gorge quand l’aube pointe le bout de son nez. Une belle évolution qui sait, à tort ou à raison, ne pas faire crier à la révolution.

par Sly

2 1

MILES KANEColour of the trap

Le jeune Miles Kane a commencé à vraiment se faire connaître du public en 2008, via sa collaboration avec son pote Alex Turner dans le projet The Last Shadow Pup-pets, qui avait accouché de la petite perle The Age Of Understatment, à l’ambiance planante et western spaghetti assumée mais à la classe indiscutable.

Pourtant, en parcourant les pistes de son projet antérieur, les Rascals, on tenait déjà un bon album des plus sympathique, une sorte d’hommage à la grande ère du brit rock, qui s’écoute bien mais qu’on oublie malheureusement rapidement.

Eh bien Colour of the trap combine parfaitement les 2 angles d’approche de ces deux précédentes expériences : on retrouve à la fois l’énergie brute et efficace des Rascals et la pop classieuse des Last Shadow Puppets : Entre deux balades pop, Come Clo-ser électrise les foules, tandis que Inhaler et Kingcrawler nous font inexplicablement rumuer. Rearranged, un modèle de maîtrise du genre et des arrangements, achève de nous convaincre.

Résultat : un album efficace et qui a du caractère, et des titres qui permettent à Miles de s’exprimer totalement et d’exploser sur le devant de la scène rock. Il suffit de voir comment le diablotin s’amuse en live et arrive à bouger nos popotins pour s’en rendre compte ! Une bonne idée cadeau qui conviendra à tous, idéal en cas de panne d’idées à Noël.

à écouter

par Valou

2 2

THE ANTLERSBurst appart

Deux ans après Hospice, brumeux et ténébreux album qui reçut un succès critique indiscu-table, le trio new-yorkais de The Antlers est de retour avec Burst Appart.

Cet opus opte résolument pour un style plus immédiat que son prédécesseur. Dès le premier titre, I don’t want love, la guitare le dispute au sérieux des paroles de Peter Silberman, comme une éclaircie dans un ciel assombri après un violent orage. Et c’est cette alchimie parfaite qui portera d’ailleurs tout l’album vers des sphères insoupçonnées, dans un vibrant mélange d’arrangements impeccables et de paroles pleines de grâce et d’émotion.

Le trio de chansons constitué par Parentheses, No widows et Rolled together nous ramène aux plus belles heures de Radiohead tout en accomplissant chacune quelques chose d’unique, de quasi-hypnotique. La voix de Peter Silberman semble s’étirer et invite son auditoire à s’alanguir. Vous l’aurez compris, la musique de The Antlers recèle une part de mystère magnifiée par des arrangements originaux et subtils comme en témoigne encore la ballade Corsicana. Celle-ci précède la formidable conclusion de ce chef d’œuvre, Putting the dog to sleep, qui ne vous donnera qu’une seule envie : celle de recommencer l’écoute de l’album encore et encore.

Ce disque parle de regrets, de peines ou de place dans le monde mais c’est définitivement à vous de choisir quel chemin vous emprunterez avec lui. Musique pour esthète, certes, mais qui gagne à être connu du plus grand nombre, pour ne pas demeurer comme un des secrets les mieux gardés de cette année musicale.

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par Valou

2 3

à écouterKAKKMADDAFAKKAHest

Un jour de printemps, Francky est arrivé devant nous comme une fleur, en annonçant avec triomphe et orgueil que la fonte des neiges avait laissé sur sa route ce qu’il jugeait être une énorme pépite, au nom imprononçable de Kakkmaddafakka…Bien évidemment, sur le moment, le reste de la rédaction a ri de bon cœur, obligeant notre pauvre Francky à repartir tout penaud, son album sous le bras.

Quand quelques jours plus tard j’ai fini par comprendre le sens provocant du nom du groupe (penser à utiliser un accent « nigga » en l’énonçant peut s’avérer utile), ma curiosité l’a emporté sur le reste… à mon grand bonheur !

Ce qui frappe à l’écoute de Hest, ce sont la simplicité et la fraicheur qui s’en dégagent. Ces norvégiens ont en effet su mettre en œuvre la recette miracle qui a fait le succès de groupes comme les Two Door Cinema Club : rythmes et paroles simples et enjoués, instru pétillante et savamment équilibrée.

Vous verrez que vous ne pourrez pas vous empêcher de rapidement danser et chanter en chœur les refrains des 9 titres ultra-efficaces de l’album, à commencer par les excellents Your Girl, Make Your Move ou encore Touching.

Alors plutôt que de balancer des pyrénéens enrobés dans des boules de neige à la tête de vos amis, pensez plutôt à leur balancer les sons de ce groupe givré, à écouter sans modération.

par DD

2 4

FOO FIGHTERSWasting light

On ne présente plus les Foo Fighters, formation désormais mythique de Dave Grohl, lui-même batteur des légendaires et adulés feu Nirvana. Tout le monde se souvient de morceaux uniques, souvent déjantés et toujours débordants d’énergie, comme Big Me ou encore All My Life et Monkey Wrench. Comme pour les précédents opus, Dave Grohl et ses potes ont pris le temps de peaufiner leur copie, dans la somptueuse villa-studio de Dave.

Alors que le cadre d’enregistrement est plutôt propice à une succession de barbecues et de jeux dans la piscine de Dave avec leur marmaille, j’avais peur que les Foo en mode coqs en pâte ne se laissent un peu trop aller.

En effet, cette année aura été particulièrement riche en nouveaux albums d’excellents groupes ayant déjà fait plus d’une fois leurs preuves, mais ayant aujourd’hui du mal à retrouver leur souffle. Mais à l’écoute du premier single de Wasting Light, Rope, on est vite rassuré : un mor-ceau qui monte doucement en intensité pour terminer en déluge de refrains entêtants et de riffs puissants, que demander de plus ?

A sa sortie, le reste de l’album finit de convaincre ; il suffit d’écouter des titres comme Arlandria, Back & Forth ou Walk pour s’assurer que tous les bons ingrédients qui ont fait le succès du groupe sont présents et arrivés à maturité, et surtout que contrairement au dernier album des Red Hot Chili Peppers, on ressent toujours l’énergie et l’envie dans leurs nouvelles compositions.

Avec Wasting Light, les Foo Fighters continuent à nous faire vibrer à 100 à l’heure à bord de leurs morceaux gonflés aux amphet’, et intègrent tout naturellement notre top 50.

à écouter

par DD

2 5

Il est difficile aujourd’hui de s’enthousiasmer quand on parle de rap français. Un rap toujours aussi contestataire qui tourne en rond. On est de loin de l’entertainment américain. Et contrairement à leurs collègues outre-Atlantique, les rappeurs français n’ont pas su évoluer, que ce soit dans leur lyrics et dans les instrus. Il faut compter sur Oxmo Puccino et sur Hocus Pocus pour toucher une forme artistique plus riche, plus « intelligente ».

En découvrant Soulkast, on a pris une sacrée claque. Et l’on s’est dit que c’est à ça que devrait ressembler le rap français. Lillois de 29 ans, le mec a tout compris. Après avoir officié au sein du groupe Da Hypnotik, il se lance en solo et ne va pas faire les choses à moitié.

Honoris Causa est un hommage au hip-hop qu’il écoutait quand il était gamin. Men-tion particulière au Wu Tang. En mode « Havin’ fun », Soulkast est parti s’acoquiner à quelques pointures américaines : DJ Premier, MOP, Ghostface Killah, Talib Kweli, Das EFX… Des débutants… Sans oublier des français : Brahi, Medine, Kery James, I.A.M… Une collab franco-américaine hallucinante. Le flow du français (d’une maturité incroyable pour ses 29 ans) s’associant à la perfection à la prod US.

Soulkast signe un album parfait. Sans en faire trop. 10 titres + 3 instrus. Emballez c’est pesé. Il paraît qu’aux Etats-Unis, certains rappeurs n’en reviennent toujours pas.

SOULKASTHonoris causa

à écouter

par Francky

2 6

à écouterPETER, BJORN & JOHNGimme some

C’est le grand ménage de printemps pour le trio suédois de Peter, Bjorn & John. Fini la pop expérimentale et futuriste de Living Things, paru en 2009. Le groupe a balancé son matériel informatique et ses instruments bizarres pour en revenir à la base : le rock.

Psychédélique, nerveux, classique somme toute, ils nous offrent avec Gimme Some un album flamboyant bien loin des premières parties de Depeche Mode auxquelles ils semblaient abonnés jusque-là. Plus de douze ans se sont écoulés depuis la forma-tion du trio à Stockholm et pour la première fois, Bjorn a laissé la responsabilité de l’album à un réalisateur. Les trois gars ont pleinement pu profiter de leur musique et cela se ressent à travers cet album très « fun ».

Peter, Bjorn & John font sauter la soupape de sécurité et bombe le torse pour jongler avec dextérité entre rock psychédélique et pop chatoyante. Ils s’amusent ainsi comme des gosses lâchés sur un stand d’auto tamponneuses avec crédit illimité : de la céré-monie païenne improvisée de Dig a Little Deeper à l’hymne immédiat Tomorrow Has to Wait, ils enchaînent les tubes en évitant les carambolages. Ils s’offrent même un flirt poussé avec le punk sur Don’t Let Them (Cool off) et Black Book. Gimme Some, joué le pied au plancher, le feu aux planches.

par Valou

2 7

THE KILLSBlood pressures

Avec Blood Pressures, le dernier-né de The Kills, on retrouve forcément cette ambiance garage rock très caractéristique sauf que cette fois-ci Alison et Jamie embarquent tout leur matos et se payent un road trip complètement ébouriffant...

Les sensations du bitume vous manquent ? Vous ne serez pas déçus en écoutant You Don’t Own The Road, sans parler de Baby Says. L’évocation de la route est telle qu’on a l’impression de parcourir les grandes plaines désertiques au volant d’une mustang, cheveux au vent… même les cahots du chemin se retrouvent dans les riffs de Jamie. Et si le côté hypnotique des highways à l’américaine (vous savez, celles sans virage pendant 300 bornes) vous manque, vous pourrez vous rattraper sur Satellite.

Sur un autre registre, The Last Goodbye nous prend à contre-pied et donne l’impres-sion d’écouter la BO du film qui passe au drive-in du coin. De cette chevauchée mécanique, il en ressort une œuvre puissante, vibrante et profonde. On ne se lasse pas des arrangements minimalistes (forcément), exprimanun rock tantôt nerveux, tan-tôt rugueux, mais tout en restant généreux et par certains aspects romantique…

Si vous n’avez pas encore eu l’occasion d’écouter The Kills sur un de leurs trois précédents albums, n’hésitez pas à commencer par celui-ci !

à écouter

par DD

2 8

WOLF GANGSuego faults

Voila bien longtemps que l’on n’avait pas autant vibré devant un nouvel artiste à l’univers incroyablement riche. Tout commença par la découverte d’un titre, que dis-je, d’un hymne accrocheur comme jamais, l’incroyable The king and all of his men.

Nous venions de faire connaissance avec Wolf Gang, alias Max McElligott, talen-tueux londonien d’à peine 24 ans, maestro de cet ouvrage aux multiples facettes et influences variées. Car la curiosité aiguisée, nous avons décidé d’écouter Suego faults et force est de constater que l’album, à une ou deux exceptions prêt, est un véritable bijou, le compagnon idéal pour une virée dynamique et colorée.

L’album s’ouvre sur Lions in cages, où l’influence d’Arcade Fire sur le travail du jeune homme se fait tout de suite sentir, sans tomber pour autant dans la pâle copie grâce à une énergie pop débordante. Et les influences vont ainsi se succéder tout a long des 13 titres de Suego faults. Vous y retrouverez du Mika, du MGMT, du David Bowie... Un éclectisme des plus surprenants mais avec une fraicheur intacte où le chant à l’accent british de Max résonne et s’accorde parfaitement avec une composition typi-quement électro-pop américaine.

Impossible de ne pas revenir sur The king and all of his men, l’un des plus grandes réussites pop de la saison, preuve une fois de plus du talent du jeune homme. D’autres titres méritent le détour comme Something unusual ou Back to back, le reste est de qualité inégale mais est largement compensé par cette usine à tubes !

à écouter

par Valou

2 9

CHILDISH GAMBINOCamp

Outre-Atlantique, Childish Gambino est avant tout Donald Glover, un acteur connu de la chaîne NBC. C’est pourtant un quatrième album studio qu’a livré le rappeur en cette fin d’année, signe d’une longévité tout à fait honorable dans le milieu.

A travers les 13 titres de Camp, Childish Gambino répond à ses détracteurs sur des sujets allant du fait de ne pas être assez noir ou pas assez loubard au point d’être traité de noms d’oiseaux que nous tairont dans cet article. Mais à travers ses réponses chantées, il dresse un portrait acide de certains soucis de l’Amérique d’aujourd’hui : “This one kid said somethin’ / That was really bad / He said I wasn’t really Black/ Because I had a dad.” A travers la revue de plusieurs sujets graves et grâce à une prose léchée et recherchée, Childish Gambino, fait de Camp un album unique. Tout sauf un énième album haineux de rap. Se servant de ses différences et les retournant à son avantage, Glover délivre quelques merveilles hip-hop dont la plus incroyable est Hold You Down qui commence avec un encourageant piano, rejoint rapidement par claquements de mains et violons, le tout parfaitement agencé autour de la rime de Childish.

Il montre aussi sa capacité à ralentir le rythme pour des ballades plus romantiques comme Kids ou Letter Home. Mais le clou du spectacle est Sunrise, nouvelle preuve de la perfection de la production de cet album rap, pas si inaccessible que ça et qui pourrait en réconcilier plus d’un avec le rap américain d’aujourd’hui.

à écouter

par Valou

3 0

à écouter

Le problème avec Starfucker, c’est ce nom. Comment aborder la musique d’un groupe dont le nom vous répugne à ce point. Et pourquoi surtout d’être affublé de ce quolibet qui leur fermera (à jamais ?) les portes d’un succès international mérité ?

Seulement, en tant qu’adepte du bon son, nous sommes allés plus loin que ce nom pour découvrir un groupe pop aux multiples facettes qui livre avec Reptilians un album d’une grande qualité, véritable bombe dansante rythmée par des tubes en puissance comme Julius ou Death as a fetish. Et ce qui est drôle avec ce groupe qui, vous l’avez compris, joue bien loin de ce que son nom pourrait laisser penser, c’est la bipolarité de ses chansons également. En effet, elles sont toutes colorées, dynamiques, pulsées alors que le thème de la mort accompagne les différents titres de l’oeuvre... Etrange mélange plutôt plaisant malgré tout qui nous donne des envies de « reviens-y » !

Avec cet album pop électrisant et bariolé, les « rois de la baise » montre qu’ils se sont vraiment trompés de nom et qu’il ferait mieux de se reconsidérer comme des charmeurs musicaux modernes que comme des bêtes de sexe ! Après, comme on n’a pas vérifié non plus...

STARFUCKERReptilians par Valou

3 1

TROPHY WIFEBruxism

Dans la langue de Shakespeare, le terme Trophy Wife désigne généralement cette femme objet, bimbo blonde écervelée qu’arborent fièrement certains mâles dominants, ce avec leur grosse voiture et leur Blackberry. Et bien messieurs, ne vous laissez pas gagner par la torpeur hivernale et vous aussi adoptez désormais la « Trophy Wife attitude » en installant fièrement ce premier album dans votre chaine Hi-Fi.

Car c’est en effet une excellente nouvelle que la parution de ce premier LP (enfin, avec 8 morceaux, on frôle l’EP...) consécutif à 12 mois d’attente savamment ponctués de singles passionnants.

Les anglais de Foals ont décidemment fait des émules du côté d’Oxford, où nos 3 com-pères de Trophy Wife ont opéré avec succès pour livrer 8 titres d’une rare qualité et d’une efficacité indéniable. Après Microlite, premier single acclamé par la presse rock britannique, ils ont en effet remis le couvert avec des titres comme The quiet Earth ou Canopy Shade, auto-qualifiés de « disco de bureau sans ambition ». Drôle de qualificatif pour une musique pop-rock déstructurée où la voix fragile de Jody Prewett le dispute aux innombrables accords de guitares qui s’entremêlent à des instruments aussi inattendus que réjouissants (la trompette sur le fantastique Sleepwalks en est le parfait exemple).

Coup d’essai, coup de maître pour un groupe « trophée » que l’on arborera fièrement à nos côtés cet hiver et bien plus longtemps à n’en pas douter et ce avec notre grosse voiture et notre Blackberry...

à écouter

par Valou

3 2

à écouter

Ancien dépressif, Washed Out continue avec Within and Without, son deuxième opus, d’étayer la piste de la guérison, mais certainement pas celle de l’oubli. Le feutre couleur cristal avec lequel sont dessinés les contours d’un album fragile est manié avec grâce, mais aussi avec une assurance tranquille, celle des vieux briscards qui ont connu les tempêtes et qui désormais savent apprécier les orages pour leur calme.

Le maître de maison fait des rythmes comme on fait tinter les glaçons, faisant sem-blant de dissimuler sous une couche de givre le feu doux de son esprit vacillant. Inutile toutefois d’espérer vous passer de chauffage cet hiver à l’écoute des planants Far Away ou Echoes, car la sensation est plus comparable à celle d’un Mister Freeze. C’est froid, c’est synthétique, mais on en reprendrait bien un deuxième.

WASHED OUTWithin and without par Sly

3 3

à écouterAUSTRAFeel it break

Porté par le timbre lyrique de Katie Steinmanis, le trio torontois d’Austra livre un premier album d’une beauté froide et sensationnelle. Car oui, Austra, c’est avant toute chose une voix. La voix de sa compositrice, qui après avoir fait partie d’un chœur d’opéra pendant 10ans, a décidé d’y mêler un brin de new-wave et un tantinet d’électro-goth pour un résultat difficile à classer.

Feel it break est une expérience d’une force exceptionnelle qui vous fera vaciller sous les assauts répétés des refrains chantés par la canadienne. Relativement basiques et souvent répétées en boucles, leurs paroles prennent toute leur ampleur une fois scandées par Katie. Et lorsqu’il lui prend l’envie de se hisser jusqu’à l’octave du dessus (Darken Her Horse, Feel It Break) c’est alors tout l’air ambiant qui se met à vibrer.

Le trio a un goût certain pour des univers teintés de romantisme et de nostalgie mais ne se laisse pas pour autant sombrer dans une mélancolie émo comme nous aurions pu le craindre après leur premier single, The beat and the pulse, clairement inspirée d’une mouvance new-wave fataliste de la fin des années 80s. Et le contrepoids intelligent trouvé par Austra, c’est ce rythme distillé dans chacun de ses morceaux qui provoque une irrésistible envie de danser comme sur Lose it ou The Villain, deux des plus belles réussites de l’album.

Un entre-deux savamment dosé dans lequel éclate leur maitrise de l’utilisation du piano qui accompagne la voix de Katie Steinmanis alors qu’elle prend son envol. Beau tout simplement.

par Valou

3 4

WHITE LIESRitual

Il y a à peine 2 ans, trois petits gars d’Angleterre ressuscitaient Ian Curtis, et prenaient le parfait contre-pied de la déferlante électro-fluo qui inonde le paysage musical depuis quelques années. To lose my life, premier album fantastique des White Lies, était pétri de refrains ravageurs porté par la voix grave de son chanteur. Janvier 2011, 10 titres plus loin. Le tir est rectifié ! Les White Lies sont de retour. Avec une touche synthé plus appuyée mais toujours riche de refrains king-size, Ritual débarque et regorge de pépites rock entêtantes, à l’efficacité redoutable.

Dès le premier titre, Is Love, la grandiloquence vertigineuse d’Harry McVeigh, associé à cette touche électronique plus présente, nous scotche pendant cinq minutes. Idem, pour Strangers et Bigger than us (premier excellent single), avec des refrains XXL dans la veine des meilleurs Depeche Mode. Arrive alors une des pièces maîtresse de l’album : Peace & Quiet. Feutré, sensible, le morceau constitue le départ d’une ascension fulgurante (Street-lights, Turn the bells pour ne citer qu’eux) jusqu’à l’ultime morceau de bravoure, taillé pour les concerts : The pride & the glory. Là, on prend toute la mesure du talent des artistes pour composer des titres taillés pour le succès, sans abandonner pour autant ce melting-pot d’influences qui fait leur force.

Vous l’aurez compris, White Lies, parvient avec Ritual à donner de la cohésion à ses nom-breuses inspirations tout en canalisant leur énergie créatrice débordante. Ajoutez à cela la voix fabuleuse d’Harry McVeigh et vous obtenez un album d’une rare beauté, que l’on n’est pas prêt de se lasser de découvrir.

à écouter

par Valou

3 5

Avant de débuter cet article nous avons une pensée pour Gerard Smith, le bassiste du groupe, décédé des suites d’un cancer seulement quelques jours après la sortie du dernier album du groupe...

Nine types of light aura été une vraie révélation. Et nous aura donné envie de nous replonger dans la discographie du groupe. Jusqu’à maintenant, nous n’avions jeté qu’une oreille distraite sur le rock à géométrie variable de ces américains.

Dès les premières mesures de Second song, on est pris dans l’ambiance bipolaire du groupe. Ça commence presque comme un prêche, ça vire au rock, à la soul, à la pop. Avec une maîtrise absolue. Il paraît que cet album se démarque du travail passé du groupe tant par le son que par le thème général. Ici il est question d’amour. Pas de panique, vous n’allez pas vous retrouver face à un recueil de chansons gnan gnan à la Joyce Jonathan. TVOR a un esprit plus positif et certainement plus de maturité.

On ne se lasse pas d’écouter You, le magnifique et envoûtant Killer Crane... Quant à Will do, il est le single parfait qui vous reste collé entre les oreilles toute la journée.

TV ON THE RADIONine types of light

à écouter

par Francky

3 6

Computer & Blues aura permis à Mike Skinner d’obtenir tous ses points retraites et signe donc la fin de carrière de l’un des meilleurs projets de rap britannique.

Avec son accent cockney, l’homme a su imposer son style dans le pays du rock n’ roll et ouvert la voie à bon nombre d’artistes. Computers and Blues signe la fin d’une carrière de près de 10 ans et autant dire, qu’en fidèle, on attendait beaucoup de ce nouvel et dernier album.

Il ne nous aura pas fallu attendre longtemps pour se rendre compte que The Streets avait toujours la forme et savait vraiment faire de la musique. Et de la bonne en plus… Computers and Blues est fidèle à son titre surtout sur son côté computers. Mike Skinner a eu recours à quelques sonorités électroniques sans pour autant devenir l’un de ces artistes hip-hop à faire de la dance de rue. Avec sa gouaille intarissable, le britannique martèle le son avec force mais également avec une finesse so british. Computers and Blues n’est pas qu’un album de rap. Mike Skinner mélange tous les horizons qu’il a parcourus tout au long de sa carrière : le rock, le dubstep, la pop…

Jusqu’au bout, Mike Skinner ne nous aura pas déçus. Sur album comme sur scène… On regrettera juste les petits mollards partagés entre deux chansons…

THE STREETSComputer & Blues

à écouter

par Francky

3 7

A l’orée du 21ème siècle, un jeune homme du nom de Paul Kalkbrenner se fait notamment remarquer en 2004 pour son LP Self, à tel point qu’il est choisi en 2006 pour réaliser la BO cruciale d’un film romançant (quoique…) la chute sous acides d’un DJ star à Berlin. Kalkbrenner s’offre alors une retraite de six mois qu’on imagine monacale à Aix-en-Provence pour mettre en musique Berlin Calling. Le film deviendra culte, et la BO tout autant, avec notamment l’effarant Sky and Sand, hit absolu à la croisée parfaite des chemins de la pop et de la minimale pure souche.Berlin Calling s’avèrera un catalyseur primordial dans la démocratisation de la culture techno germanique, aujourd’hui croquée à pleines dents chaque week-end par des milliers d’Easy Jet-setters venus de toute l’Europe.

On pouvait légitimement craindre pour la crédibilité du néo-poids lourd, devenu un savant mélange de VRP et de MVP d’un style musical qu’il maîtrise à la perfection. Il aura fallu attendre trois ans pour regoûter un LP du messie. Icke Wieder est là pour nous rappeler que nous avions tort de douter. L’hypnose s’établit dès les premières secondes et perdure dans une longue asymptote à un équateur parfait entre le trop et le trop peu. Jamais bruyant, jamais trainant, toujours présent, Icke Wieder sait flatter les sens du plus grand nombre, sans être une purge pour les spécialistes. Une réussite, sans hésiter, une de plus pour son créateur. Jusqu’à la prochaine ?

PAUL KALKBRENNERIcke wieder

à écouter

par Sly

3 8

AGNES OBELPhilharmonics

Malgré un album charmant, tout autant que son interprète, Agnes Obel trône à la 38ème place (seulement).

Philharmonics nous aura touché, ému, apaisé. A l’image les contines que nous chan-taient nos parants, Riverside fait partie de ses albums que dont on a l’occasion de trop peu entendre dans une vie. De ces albums délicats qui se démarquent par leur simplicité et qui prouve qu’il ne faut pas forcément accumuler les orchestrations pour réussir son coup.

Agnes débarque du Danemark avec son piano comme instrument prédominant. Et signe un premier EP qui ne passe pas inaperçu. Suivi d’un album qui confirmera tout le bien que la profession et les auditeurs pensaient d’elle. Philharmonics aura quand même eu quelques détracteurs, jugeant l’album trop simple, trop gentil, trop mièvre. Des critiques injustes mais que l’on comprendra car il se peut qu’au bout de quelques chansons on commence à s’ennuyer ou à penser à autre chose.

Mais ce premier album d’Agnes Obel aura été la plus belle surprise de cette année. Un moment de finesse dans un monde de brutes.

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par Francky

3 9

Luke Pritchard et sa bande sont de retour pour un troisième tour. L’attente était grande, pour ne pas dire immense car les deux premiers albums des Kooks ont emballé la critique, et pas seule-ment. Pop accrocheuse, rock « so british » et lives endiablés ont fait d’eux les fiers héritiers de cette grande tradition pop-rock anglaise. Seulement voilà, Junk of the heart n’est pas aussi bon que ses prédécesseurs ! Pourtant voilà, Junk of the heart est un excellent album !

Produit par Tony Hoffer (Beck, Air, Depeche Mode…) qui suit le groupe depuis ses débuts, ce disque marque l’arrivée du nouveau batteur Chris Prendergast, qui remplace Paul Garred, écarté du groupe à cause de ses problèmes de drogue.Avec Junk of the heart, on sent que les Kooks ont voulu prendre un tournant artistique, en nous livrant un son bien plus électrique que précédemment, bien plus dans l’air du temps au final. Seulement, l’ensemble reste très formaté et ne surprend pas tant que ça. Pritchard a beau se démener à grands coups de refrains fédérateurs, le disque ne présente pas de vrai bijou comme pouvait l’être Ooh la ou Always Where I Need To Be.

Côté positif, il reste toujours l’énergie fondatrice de ce groupe qui vous donnera l’impression de prolonger quelque peu votre été. Bien qu’atténuée, cette énergie reste incroyablement communica-tive sur la plupart des titres qui composent Junk of the heart. On retiendra ainsi l’excellentissime Runaway ou encore Is it me (curieusement en huitième position sur l’album...).

Au final même s’il nous déçoit légèrement, Junk of the heart reste un album très bien construit sans inégalités ou les Kooks réussissent à garder intact ce brin d’insouciance salvateur et typique depuis leurs débuts. Allez! Vivement le quatrième !

THE KOOKSJunk of the heart

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par Valou

4 0

WU LYFGo tell fire to the mountain

Dieu a kidnappé Lucifer et lui a demandé de chanter.Disque incroyable que celui de WU LYF pour World Unite, Lucifer Youth Foundation. Un disque à l’image de son groupe. Mystérieux, ténébreux et pourtant baigné d’une lumière céleste. WU LYF a su entretenir le mystère sur sa formation, ses origines, ses membres. Comme tout bon groupe 2.0 qui se respecte.

Du fond de sa cellule Lucifer agonise, chante d’une voix erratique comme si sa vie en dépendait. La musique est presque plus présente que la voix. Des mélodies conçues avec le trio classique basse/guitare/batterie mais qui accueillent sur chaque titre un orgue.

Dès l’entame du disque vous avez l’impression de pénétrer dans une église. Une sen-sation qui ne vous quittera véritablement jamais. Et si l’orgue créait à lui seul toute l’atmosphère du disque ? On l’a longtemps pensé. Mais après plusieurs écoutes et plusieurs visionnages de clips, on se rend compte que chaque instrument à une place très importante. La voix du chanteur compris.

Go tell fire to the mountain est l’incroyable rencontre entre le Paradis et l’Enfer. Un disque puissant fait par des anglais avec lequel on retrouve cette formation de contestation rock n’ roll so british.

à écouter

par Francky

4 1

à écouter

Après avoir été encensés avec un album pourtant baclé en 2009 (qui se souvient aujourd’hui de 200 Millions Thousands ?), les Black Lips s’est visiblement décidé à être un peu plus sérieux dans son approche studio de ce que peut et doit être un album. Mais, bon, faut pas non plus pousser, ils restent de gros déconneurs dont le seul but est de faire du rock, du vrai rock de garage, celui qui fait du bruit et qui débouche les oreilles ! Et qui mieux que Mark Ronson pouvait les aider à canaliser cette fougue sans pour autant les brimer ? Pour rappel, l’ami Ronson a tout de même offert le Black to Black (2006) d’Amy Winehouse ou le puissant Off With Their Heads des Kaiser Chiefs, en 2008.

Et, on est vite convaincus par la qualité de la collaboration. A l’écoute de l’irrésistible Family Tree, impossible de ne pas se senitr plongé dans une soirée concert imbibée de bière dans une salle cradingue du fin fond des US. Le reste de l’éalbum est réso-lument bon enfant, déjanté par moment (Modern Art), bluesy (Mr Driver) ou encore punk (Raw meat). Bref, on trouve un peu de tout, du très bon et du moins bon, mais au final assez de petites pépites pour se laisser embarquer pour ce road-trip musical un peu fou...

BLACK LIPSArabia mountain par Valou

4 2

BEASTIE BOYSHot sauce comittee part.II

25 ans ont passé depuis leur premier album studio, les Beastie Boys, le groupe le plus blanc, irrévérencieux et avant-gardiste de Brooklyn et d’ailleurs est de retour et a gardé toute son énergie intacte.On ne cherchera pas ici un renouvellement de leur style, même si l’électro s’invite un peu plus à la fête (cf. Taklock’s Glasses ou Too Many Rappers), mais qui s’en plaindra? Les Beastie Boys, c’est avant tout un rap déjanté et versatile.

Donc si vous voulez un mélange entre rap et rock, c’est vers Say It ou Lee Majors Come Again qu’il faudra se diriger.Pour du rap funky, allez plutôt voir du côté de Multilateral Nuclear Disarmament ou Funky Donkey. Au passage, merci Santigold pour le featuring rafraîchissant.

Et pour la synthèse de tous ces styles, ne manquez pas l’incontournable Make Some Noise, ni l’excellent Ok.

Au final, les Beasties nous livrent un album tout aussi festif que les précédents qu’on prendra plaisir à réécouter tout au long de l’année.

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par DD

4 3

à écouterMARTIN SOLVEIGSmash par DD

Mais que fait un album de House mainstream dans le classement de l’année d’i said a hip... ? Martin Solveig est tout juste bon à faire bouger les clubbers en manque de beat…

Oui et non.

Oui, la cible principale du DJ parisien reste les dancefloors de night-clubs, mais son style très versatile permet de toucher un public beaucoup plus large. Depuis ses débuts, Martin Solveig est en effet passé maître dans le mélange des genres, notam-ment électro, rock, pop et disco. Pour une visite guidée de Smash, suivez le guide…

Pour commencer, difficile de passer à côté et surtout ne pas apprécier le fameux single Hello et son clip original se déroulant à Roland Garros, qui donne la pêche à n’importe quel auditeur normalement constitué. Le titre Get Away From You et la présence de Kele Okereke des Bloc Party sur Ready To Go apportent une considé-rable dimension électro-rock. Et que demander de plus ! The Night Out fait même directement écho aux perles de l’inestimable Litzomania de Phoenix.Des titres comme Boys & Girls ou Can’t Stop complètent agréablement ce périple sonore, avec leur délicieuse énergie disco.

Il n’y a pas de mal à se faire du bien, alors autant garder ce véritable couteau suisse musical à portée d’oreilles, dans son lecteur audio favori !

4 4

KANYE WEST & JAY-ZWatch the throne

Kanye West et Jay-Z sont dans un studio. L’ego est à flot. Qu’est ce qui reste ? Un album ambitieux, certes, mais un tantinet gâteux.

Dès l’annonce de cette collaboration, l’emballement fut de mise. Normal. Deux artistes de cette envergure, partageant un micro, s’époumonant dans la même direction, l’idée ne manque pas de gueule. Avec un risque, néanmoins: celui de sombrer dans la caricature. Un album commun, ok. Un affrontement entre deux individualités, non merci. La vidéo diffusée sur le net les montrant tous deux échangeant des idées dans un studio de fortunes entre deux cuites avec Russell Crowe avait quelque peu rassuré les esprits les échauffés. Watch The Throne serait avant tout affaire de fun.

On s’y attendait, l’album est long. Trop long. Seize titres pour la version deluxe, et pas mal de remplissage. De grands moments de bravoure aussi, certes. Le premier single, H.A.M (pour Hard As A Motherfucker) avait donné le ton : Jay Z sera hargneux, Kanye sera grandiloquent, et les rôles seront interchangeables. Who Gon Stop Me suit cette voie. Moins sombres, Murder To Excellence et That’s My Bitch sonnent l’heure de la récréation et adoptent une tenue pop pour aller secouer quelques derrières sur les dancefloors ensoleillés. Ailleurs se pose la question de l’utilité de Lift Off, si ce n’est de faire chanter Beyoncé, ou de Welcome To The Jungle, qui n’a de sauvage que le titre.

Loin de la guerre d’egos crainte (et aussi, avouons-le, un peu espérée), Watch The Throne n’est rien d’autre qu’une pause détente dans la carrière de deux géants. Ce moment où l’artiste, au sommet du monde, peut se permettre ce qu’il veut, y compris d’exciter son monde avec un délire entre potes.

à écouter

par Nico Pat

4 5

FUNERAL PARTYGolden age of nowhere

Funeral Party détient le prix du groupe dont le nom ne correspond pas du tout à la musique qu’il joue. Inviter les américains à des funérailles voudrait dire que vous en avez vraiment rien à foutre du mec qui est dans la petite boîte en bois. Chad Elliott et ses copains ont décidé de vous éclater les tympans. Avec classe tout de même…

Leur rock est nerveux, sauvage. Les solos de guitare font du bien. On pense aux Arctic Monkeys, à Bloc Party, au mouvement punk, au rock électrique des années 70… Et quand le groupe explique lui-même son boulot, voilà ce que ça donne : « C’est de l’indie-rock avec des influences post-punk et dance. Il y a également du rock progressif et du garage. En fait c’est plein de choses. Tout le monde est arrivé avec des influences différentes… »

Ils sont jeunes et forcément insolents. Mais possèdent déjà une grande expérience de la scène. Le chanteur crie parfois plus qu’il ne chante mais leur album est une véritable usine à tubes.

à écouter

par Francky

4 6

à écouterTHE STROKESAngles

Ah, quel événement ! Les sauveurs du rock du début du siècle sont de retour ! Mais les cinq New-Yorkais qui ont ramené les guitares et les rythmiques binaires sur le devant de la scène avec leur premier album en 2001 ont pris un peu de plomb dans l’aile : déchirés par des mésententes internes, ils n’ont pas sorti de disque depuis cinq ans et se sont épanouis chacun de leur côté entre-temps avec des projets solos divers.

Beaucoup de choses ayant déjà été écrites et donc lues sur le dernier album des Strokes, nous nous sommes donc efforcé d’être un minimum objectifs et honnêtes avec nous même.

Non, Angles n’est pas le meilleur album des Strokes. Il se situe d’ailleurs assez loin derrière un Is this it. Non, les 5 garçons ne surfent pas sur la mode électro-rock qui ali-mente les blogs depuis quelques années. Non, les Strokes ne font pas dans la révolution musicale avec ces 10 titres. Mais...

Oui, Angles est un excellent album. Comment rester indifférent en effet à la voix ini-mitable de Julian Casablancas ? Comment ne pas adhérer à des titres comme Machu Picchu ou Gratisfaction ? Comment ne pas se dire qu’on aime les Strokes car finalement aucun groupe ne leur ressemble et ne nous offre une telle essence rock ?Et si, tout simplement, on était devenus très - trop - exigeants avec ce groupe qui nous habitue au meilleur depuis 10 ans ?

par Valou

4 7

JAMES BLAKEJames Blake

Fermez les yeux… Détendez votre corps… Videz-vous l’esprit… Au son de la voix de James Blake, vous vous retrouverez comme en apesanteur. Lové dans un cocon musical où rien ne peut arriver. A vos oreilles, des notes, des sons, qui s’accordent… pas tout le temps.

Une structure déstructurée pour vous menez dans un état de relaxation extrême. Rassurez-vous, vous n’êtes pas en train d’écouter un disque d’ambiance acheté 10,99€ chez Nature & Découvertes. Mais celui de James Blake, un anglais prometteur de 22 ans qui cumule les casquettes : producteur, chanteur, compositeur.

La force de sa musique est de piocher à la fois dans le dubstep, genre musical qui fait la part belle aux infrabasses, et dans des courants musicaux plus classiques. Mais surtout de jouer avec les textures… Il déforme les sons, sa voix. La moindre note est travaillée pour un résultat déroutant, surprenant mais totalement cohérent et tout de même facile d’accès. Nous faisons surtout confiance à votre curiosité pour aller jusqu’au bout de cet album composé comme une œuvre abstraite.

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par Francky

4 8

APPARATThe devil ’s walk

Dix ans après son premier album, l’Allemand Sascha Ring revient avec un cinquième album éblouissant de maitrise. Depuis 2007 et le splendide Walls, Apparat a su distiller une pop mélancolique grâce au subtil mélange d’une voix indéniablement nonchalante et une électronique soit minimaliste, soit pop, soit les deux comme sur cet ouvrage.

Réalisé à Mexico puis à Berlin, The Devil’s Walk s’offre quelques envolées sublimes comme sur le saisissant Black Water. Ring sème trouble et émotion au rythme de morceaux à l’architecture surprenante. Goodbye, pièce maitresse de l’ouvrage, est un est un petit trésor de mélancolie numérique qui vous impressionnera par sa décharge émotionnelle, véhiculée avec génie. Certes, Apparat n’est pas là pour vous remonter le moral en ce temps de crises. Mais après avoir fait ses preuves au royaume de l’électronique, Sascha Ring réussit son – périlleux- passage à une pop intimiste qui confère parfois à la joaillerie tant les créations sonores de l’allemand semble minutieusement construites et agencées.

Ce n’est pas un album immédiat et facile à aborder, l’ensemble pouvant apparaitre comme un peu «froid» de prime abord. Mais un peu à la manière de ce qu’on fait des artistes comme The Antlers ou Atlas Sound, il mérite plusieurs écoutes afin de prendre toute la mesure du génie émouvant d’Apparat.

à écouter

par Valou

4 9

LYKKE LIWounded Rhymes

La musique de Lykke Li est un piège fourbe. Piège dans lequel il est facile de tomber. Visage d’ange, voix de petite fille, la suédoise à tout pour vous attirer dans les mailles de son filet musical. Après un excellent (mais néanmoins inconnu) premier album, elle revient avec Wounded Rhymes, album tribal, piquant et sauvage. Tout le contraire de ce faciès angélique qui aurait pu semer le doute en vous...

Après une enfance nomade, baladée de continents en continents, Lykke Li affirme construire sa musique sans racines aucune. « Je n’appartiens à aucun pays. C’est avec ma musique que je me suis construit un logis. J’ai grandi seule, dans les mon-tagnes. Je m’occupais en ramassant des oranges, en chassant des tortues. J’ai dû développer mon imagination très tôt. » Une imagination comme source d’inspiration musicale qui fait mouche sur un album rempli de petite merveilles acides aux textes virulents : “Je suis ta prostituée, tu peux te servir”, chante-t-elle sur Get Some, single à la violence sourde. “La tristesse est mon petit ami”, ajoute-t-elle sur Sadness Is a Blessing.

Sa pop est brute, abrupte. Quand Sadness is a blessing vous entraîne dans des eaux sombres emplies de mélancolie bestiale, la ballade I know places est là pour vous ramène à la vie. Reste qu’on serait prêts à suivre Lykke Li à peu près partout après un album comme celui-là.

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par Valou

5 0

THE BLACK KEYSEl camino

Il paraît que le dernier album des Black Keys est ennuyeux. Que le duo tourne en rond et propose toujours la même chose au fil des albums. On a de la chance d’être un peu passé à côté alors… Car El Camino a fait notre bonheur. Un matin, sans rien attendre véritablement de cet album, on a décidé de voir ce que ça donnait. Lonely boy, titre qui introduit l’album, nous a foutu une claque.

De la guitare à gogo, du blues, du rock, une voix rugueuse, un peu trafiquée façon vieux micro… Enfin du son, du vrai, du couillu. C’est à ce moment là qu’on s’est dit que ça faisait bien longtemps qu’on avait pas entendu ce genre de sonorités… ou alors qu’on écoutait trop de pop. Bref.

El Camino se traduirait comme le chemin, la route. C’est également un modèle de Chevrolet. En fait l’album porte vraiment bien son nom. Imaginez-vous au volant d’une cabriolet, sur les routes désertiques du Mexique. Une chaleur écrasante, la civilisation à plus de 20 bornes. Vous êtes libres, vous êtes un cowboy des temps modernes…

Vous l’aurez compris, El Camino nous a rendu plus viril… pendant une heure. En tous cas, malgré certaines (mauvaises) critiques que l’on a pu lire, le nouvel album des Black Keys fait partie de notre top 50 de l’année.

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par Francky

who’snextles tronches de 2012 qui vont faire du bien à tes oreilles

lanadel rey

pour ses lèvres pulpeuses et sa grosse présence éro-tique...mais surtout pour sa voix ténébreuse...

UN TITRE À ÉCOUTERVIDEO GAMES

fixers Pour leurs influences très Animal Collective...mais surtout pour leur capacité à pondre des airs fédérateurs...

UN TITRE À ÉCOUTERIRON DEER DREAM

themagician

Pour la tonne de remixes démentiels balancés en 2011... et qu’il est votre meilleur ami sur le dance-floor...

UN TITRE À ÉCOUTERI DON’T KNOW WHAT TO DO

drythe river

Pour la voix fragile et émouvante de Peter Liddle... mais surtout pour le meil-leur mix folk-pop depuis Fleet Foxes...

UN TITRE À ÉCOUTERBIBLE BELT

clockopera

Pour leurs joyeux empile-ments de cordes et voix... mais surtout pour la puis-sance de leurs envolées rythmiques...

UN TITRE À ÉCOUTERBELONGINGS

madeon parce que ce gamin (17 ans) est l’ado qu’on aurait aimé être.... et que son électro/pop est riche en vitamines...

UN TITRE À ÉCOUTERPOP CULTURE

1995 parce que c’est tout sim-plement la relève du rap français...on les aime autant qu’Oxmo et Hocus Pocus...

UN TITRE À ÉCOUTERLA SOURCE

soko parce que c’est tout sim-plement la relève du rap français...on les aime autant qu’Oxmo et Hocus Pocus...

UN TITRE À ÉCOUTERI THOUGHT I WAS

AN ALIEN

spector Pour leur rock rétro qui vous met la patate de bon matin... et surtout si vous cherchez les Vaccines de 2012...

UN TITRE À ÉCOUTERWHAT YOU WANTED