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Courrier de l’environnement de l’INRA n°52, septembre 2004 117 comptes rendus I er Congrès International pour la protection de la nature, faune et flore, sites et monuments naturels Hommage à Raoul de Clermont (1863 – 1942) Yamina Larabi a , Piotr Daszkiewicz b , Patrick Blandin a a Département Hommes, Nature, Sociétés, Muséum national d’histoire naturelle, 57 rue Cuvier, 75005 Paris [email protected] a Muséum nationale d’histoire naturelle, 57 rue Cuvier, 75005 Paris Il y a quatre-vingts ans, du 31 mai au 3 juin 1923, eut lieu à Paris, au Muséum national d’histoire naturelle, le Premier Congrès international pour la protection de la nature, faune et flore, sites et monuments naturels. Il fut organisé conjointement par la Société nationale d'acclimatation de France, la Ligue française pour la protection des oiseaux et la Société pour la protection des paysages de France. L’un des principaux organisateurs en fut Raoul de Clermont, en tant que secrétaire général, chargé en particulier de la coordination des actes. Ce congrès faisait suite à plusieurs rencontres internationales d'avant la Première Guerre mondiale, au cours desquelles des conventions avaient été signées, notamment la Convention de Londres de 1900 sur la protection de la faune entre les puissances possédant des colonies en Afrique, et la Convention de Paris de 1902 sur la protection des oiseaux utiles à l'agriculture. En 1905 se tint à Liège le congrès de l'Association littéraire et artistique internationale, au cours duquel Raoul de Clermont fit voter le vœu « que les mesures nécessaires soient prises pour la création de parcs nationaux destinés à sauver de la destruction les animaux, les plantes et les minéraux particuliers au pays ». Au congrès de la même association, en 1910 à Luxembourg, un voeu fut voté, à l’initiative de Raoul de Clermont, afin « qu'il soit donné suite au projet de M. le Président Roosevelt de réunir une

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Courrier de l’environnement de l’INRA n°52, septembre 2004 117

comptes rendus

Ier Congrès International pour la protection de la nature, faune et flore, sites et monuments naturels Hommage à Raoul de Clermont (1863 – 1942) Yamina Larabia, Piotr Daszkiewiczb, Patrick Blandina a Département Hommes, Nature, Sociétés, Muséum national d’histoire naturelle, 57 rue Cuvier, 75005 Paris [email protected]

a Muséum nationale d’histoire naturelle, 57 rue Cuvier, 75005 Paris

Il y a quatre-vingts ans, du 31 mai au 3 juin 1923, eut lieu à Paris, au Muséum national d’histoire naturelle, le Premier Congrès international pour la protection de la nature, faune et flore, sites et monuments naturels. Il fut organisé conjointement par la Société nationale d'acclimatation de France, la Ligue française pour la protection des oiseaux et la Société pour la protection des paysages de France. L’un des principaux organisateurs en fut Raoul de Clermont, en tant que secrétaire général, chargé en particulier de la coordination des actes. Ce congrès faisait suite à plusieurs rencontres internationales d'avant la Première Guerre mondiale, au cours desquelles des conventions avaient été signées, notamment la Convention de Londres de 1900 sur la protection de la faune entre les puissances possédant des colonies en Afrique, et la Convention de Paris de 1902 sur la protection des oiseaux utiles à l'agriculture. En 1905 se tint à Liège le congrès de l'Association littéraire et artistique internationale, au cours duquel Raoul de Clermont fit voter le vœu « que les mesures nécessaires soient prises pour la création de parcs nationaux destinés à sauver de la destruction les animaux, les plantes et les minéraux particuliers au pays ». Au congrès de la même association, en 1910 à Luxembourg, un voeu fut voté, à l’initiative de Raoul de Clermont, afin « qu'il soit donné suite au projet de M. le Président Roosevelt de réunir une

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conférence internationale à La Haye pour unifier, dans la mesure du possible, la législation des monuments naturels intéressants au point de vue artistique, scientifique, historique ou légendaire ». La même année, lors du VIIIe Congrès international de zoologie, à Graz en Autriche, Paul Sarasin demanda la création d'une Commission internationale pour la protection mondiale de la nature. À l’initiative de P. Sarasin et de l’Association littéraire et artistique internationale, une conférence internationale se réunit à Berne le 17 novembre 1913 qui décida la création d’une Commission consultative pour la protection internationale de la nature. Son siège devait être installé à Bâle. La Première Guerre mondiale empêcha cette dynamique de se développer, et le projet d’un congrès international s’en trouva retardé de quelques années ; il aboutit en 1923. L’absence d’une délégation allemande, la présence de pays de nouveau indépendants, ainsi que la discussion sur la protection de sites naturels perdus par l’Autriche-Hongrie témoignent de l’influence que cette nouvelle situation géopolitique a eu sur la protection de la nature. Le congrès de Paris fut un grand succès. Avec environ 300 participants, représentant 17 pays, ce fut la première réunion d’une telle ampleur. Les nombreux vœux émis et les actions qui s’ensuivirent permettent, pour la première fois, de parler de l'institutionnalisation et de l'internationalisation de la protection de la nature. Des personnalités comme Paul Sarasin, fondateur du Parc national Suisse, William Hornaday, directeur du jardin zoologique de New-York, ou Louis Mangin, directeur du MNHN, participèrent au congrès. Celui-ci fut un extraordinaire forum d’échange d’expériences entre non seulement des scientifiques, mais aussi de nombreux professionnels de différents secteurs d’activité (industriels, commerçants, forestiers, artistes…) et de représentants d’associations aux multiples centres d’intérêt. Il est surprenant de constater que ce Premier Congrès international pour la protection de la nature, faune et flore, sites et monuments naturels est aujourd'hui quasiment oublié, même des professionnels de la protection de la nature. Oublié aussi l'un de ses plus éminents organisateurs et pionniers de la protection de la nature en France : Raoul de Clermont. Un homme aux centres d’intérêt multiples, ouvert à l’international Raoul de Clermont naît le 1er avril 1863 à Valentigney dans le Doubs, d’un père professeur à la faculté des sciences de Paris. Il fait ses études à l'École alsacienne, au lycée Henri IV, puis à l'Institut national agronomique de Paris, où il obtient le diplôme d'ingénieur agronome en 1885. Il devient industriel, séjourne en Allemagne et en Angleterre pour apprendre les langues et les affaires. En 1891, il est attaché à l’Ambassade de France à Berne. Il entreprend des études de droit, passe une licence et est admis comme avocat au barreau de Paris en 1894, ou en 1898, selon les sources. Il fait partie du cabinet juridique de l’association de l’amicale des anciens élèves de l’Institut agronomique dont il est membre. Suite à la rédaction d’un rapport dont il avait été chargé sur l’agriculture en Suisse, Raoul de Clermont devient secrétaire du bureau du congrès de l'Association littéraire et artistique en 1896. Il compose plusieurs rapports sur les législations passées et actuelles de la France et de différents pays concernant la protection des œuvres littéraires, et milite pour une unification internationale des législations. Aux congrès de Londres, en 1898, puis de Vevey, en 1901, consacrés à un projet de loi-type, Raoul de Clermont intervient sur la question de la concurrence déloyale et propose la notion fondamentale suivante : « Toute violation des droit de l'auteur, y compris les atteintes au droit moral constitue un délit ».Raoul de Clermont est, par ailleurs, membre des conseils de l'Association française et de l'Association internationale pour la protection industrielle. Au congrès de Weimar, en 1903, sur l'art appliqué à l'industrie, il en demande la protection en affirmant que : « l'art dans toutes ses manifestations multiples et variés à l'infini, ne cesse pas d'être l'art parce qu'il est appliqué ».

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En 1904, au congrès de l’Association littéraire et artistique internationale, à Marseille, Raoul de Clermont présente un rapport sur la protection des travaux d'histoire et de critique, où il considère que « les documents historiques appartiennent à l'histoire, et l'histoire appartient au public » ; il demande aux membres du congrès de confirmer les propositions d’Eugène Marbeau faites au congrès de Monaco (1897), pour la protection de ces documents. Artiste lui-même, Raoul de Clermont s’intéresse aux expositions et il sera même, en 1905, sous-secrétaire au Secrétariat d’État aux Beaux-Arts. Parmi ses écrits, un article de 1901 intitulé « Dans le cercle » commente les tableaux de la quatrième exposition des peintres de montagne dont il fait partie. Mais là ne s’arrêtent pas ses sujets d’intérêt ; deux exemples, parmi bien d’autres : en 1903, il envoie quelques notes à La Chasse Illustrée sur l'exposition canine de Lausanne sur les races locales de chiens courants ; huit ans plus tard, il est rapporteur du thème « Industrie de l'automobile et du cycle » de l’Exposition internationale de l’industrie et du travail de Turin (1911). Un « agronome-juriste » au service de la protection des paysages et de la nature Au congrès de l'Association française pour l'avancement des sciences, en 1897 à Saint-Étienne, dans la section agronomie, à la question de savoir si, du point juridique, le pigeon voyageur est un animal domestique ou un gibier, Raoul de Clermont répond que, selon lui, c'est un animal domestique, un auxiliaire indispensable que l’on doit protéger. Mais il s’intéresse aussi à la faune sauvage. En témoignent divers articles, publiés dans La Chasse Illustrée, de 1898 à 1903 ; Raoul de Clermont décrit les animaux qu’il observe lors de ses voyages ou au cours de ses promenades dans les Pyrénées, ou encore évoque le chamois en Suisse et ses problèmes de protection. Un article est consacré à l’Outarde houbara en Algérie, un autre stigmatise l’extermination des foulques de l’étang de Temacin dans le désert algérien par deux Belges, en 1898. Ailleurs, évoquant « un nouveau Robinson », il montre que l’équilibre environnemental peut être modifié par l’introduction d’animaux, ici un couple de lapin de garenne. Curieux de nature, Raoul de Clermont va tout au long de sa vie utiliser ses compétences d’avocat et d’agronome pour défendre la protection des paysages et de la nature. Son action s’exerce toujours à travers des associations ou sociétés où il est secrétaire, président, rapporteur, animateur… Il travaille avec des parlementaires impliqués dans ces associations, tels Charles Beauquier, Marcel Plaisant, Robert Sérot, qui assurent la concrétisation des idées en termes législatifs. Au combat pour l’harmonisation internationale de la protection des auteurs va faire suite un combat pour l’organisation internationale de la protection de la nature. Avec Charles Beauquier, député du Doubs et président de l’Association de la protection des paysages, auteur en 1901 d’un premier projet de loi pour l’établissement d’inventaires départementaux des sites à protéger, Raoul de Clermont élabore un projet de loi-type visant à la protection des monuments du passé, des sites et paysages. Le projet est calqué sur la loi française de conservation des monuments et objets d’art ayant un intérêt historique ou artistique, promulguée en 1887, mais déjà appelée de ses vœux, en 1832, par Victor Hugo, qui fut l’un des fondateurs de l’Association littéraire et artistique internationale.En 1905, délégué de l'Association de la protection des paysages au congrès de Liège, et membre du conseil directeur de ce congrès, Raoul de Clermont propose des vœux qui appellent notamment au développement de musées locaux selon un concept qui préfigure déjà celui des écomusées, à la création de parcs nationaux, et à la réglementation de l’affichage aux abords des villes et des monuments historiques. En outre, il propose un vœu pour que la France adopte rapidement une loi pour la protection des paysages et des sites. Cette loi, connue sous le nom de « loi Beauquier », est votée le 21 avril 1906, prévoit la création, dans chaque département, d’une commission des sites et des monuments naturels de caractère artistique. Selon le souhait de Raoul de Clermont, les paysages ont enfin leur « code ». L’année suivante, à Paris, il participe au premier congrès international organisé

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par la Société de protection des paysages de France, où il présente : « le rôle des commissions départementales des sites et monuments naturels de caractère artistique ». Au congrès de l'Association littéraire et artistique internationale à Luxembourg, en 1910, Raoul de Clermont fait un exposé sur la protection des paysages en France, en rappelant l’existence de la loi Beauquier. Il décrit l’évolution de la législation sur la protection des paysages dans différents pays, et demande aux membres du congrès de voter afin que des mesures législatives soient prises pour assurer la sauvegarde des monuments du passé, des monuments naturels, des paysages et des sites intéressants du point de vue artistique, scientifique, historique ou légendaire. Il souhaite aussi que le président Roosevelt puisse réunir une conférence internationale à la Haye dans le but d’unifier la législation concernant les monuments naturels, et dans celui de créer une fédération internationale de toutes les sociétés dédiées à la préservation des richesses artistiques, naturelles et régionales ; il demande aussi que des mesures législatives soient prises pour « l'extension rationnelle et artistique des villes ». À Paris, lors de la réunion générale de l'Association littéraire et artistique internationale de décembre 1911, Raoul de Clermont présente le projet de convention internationale pour la protection de l'Art régional qu’il a été chargé de rédiger. Les numéros 2, 3 et 4 de l’article premier concernent la protection de la nature. En 1916 , il écrit un article ayant pour titre « Des Réserves et Parcs Nationaux. Protection de la faune et de la flore de la France et de ses colonies ». Raoul de Clermont est présenté par Edmond Perrier, professeur du MNHN, à la Société nationale d'acclimatation. Il est admis par le conseil à la séance du 21 janvier 1921 ; il devient membre titulaire, puis secrétaire des séances dans la deuxième sous-section d’ornithologie, sous-section de la Ligue française pour la protection des oiseaux, en 1923. C’est à cette époque qu’il contribue à l’organisation du Premier Congrès international pour la protection de la nature, faune et flore, sites et monuments naturels, en tant que secrétaire général. Quelques années plus tard, devenu vice-président de la Société nationale d’acclimatation de France, Raoul de Clermont insiste en 1930 sur la nécessité de créer un parc national dans les Pyrénées. Il écrit par ailleurs une note documentaire sur la sauvegarde des paysages dans le Bulletin de la Société Nationale d’Acclimatation de France. En 1930 toujours, cette fois au titre de la Société pour la protection des paysages de France, il est membre d’une commission préparatoire du Deuxième Congrès international pour la protection de la nature, présidée par le professeur Abel Gruvel, du MNHN. Le Congrès se tint, comme le précédent, au Muséum, du 30 juin au 4 juillet 1931. Raoul de Clermont y présenta plusieurs contributions, dont une consacrée à l’évolution de la protection de la nature et de sa réglementation en Europe, et une autre à « La lutte contre l’enlaidissement des paysages par l’abus de la réclame ». Ce deuxième congrès fut plus modeste que le premier. La raison en revient sans doute à la grave crise économique et politique de l'Europe des années trente. Néanmoins, ce congrès a été, comme le premier, d’une grande richesse. Pour ne citer que quelques exemples, évoquons l’accent mis aussi bien sur les actions immédiates à entreprendre pour sauvegarder les Lémuriens à Madagascar que les populations d’Esturgeon d’Europe en mer Baltique. Un délégué polonais, Michel Siedlecki, développa une conception très moderne de la protection des poissons migrateurs, en insistant sur la nécessité de la protection de ces espèces à tous les stades de leur vie et sur tout le trajet de la migration. À notre époque, après les catastrophes de l'Erika et du Prestige, il est intéressant de rappeler qu’une communication au congrès plaida pour une entente internationale en vue de protéger les oiseaux de mer contre la pollution par l’huile lourde et le mazout. Les participants du congrès ont eu conscience de l'urgence des mesures à prendre. Michael Siedlecki exprima l’espoir de voir se constituer une organisation internationale et permanente, destinée « à s’occuper des grands problèmes de la protection de la nature ». Il reprenait là une préoccupation qui était déjà celle de Paul Sarasin en 1910. Mais c’est seulement après la Seconde

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Guerre mondiale, en 1948, que sera créée à Fontainebleau l’Union internationale pour la protection de la nature (UIPN, aujourd’hui UICN, « conservation » ayant été substitué à « protection »). Au Congrès de 1931, le professeur René Jeannel du MNHN, vice-président de la section Faune du congrès, était chargé de représenter l’université roumaine de Cluj. Il fit part d’une loi venant d’être promulguée en Roumanie pour protéger les animaux et plantes en voie de disparition. Il fit part du souhait de la Roumanie qu’un vœu soit émis pour que des mesures sévères et généralisées soient prises par l’ensemble des nations quand l’exportation d’un être vivant a été interdite dans un pays. Suite à cette communication, Pieter G. Van Tienhoven, délégué des Pays-Bas, soumit au congrès un vœu pour essayer d’obtenir des divers gouvernements qu’ils interdisent la commercialisation des espèces protégées. En effet, l'administration hollandaise se heurtait à de graves problèmes empêchant la protection des orangs-outangs dans les colonies néerlandaises. Les animaux capturés illégalement étaient envoyés en contrebande vers l'Europe et vendus « légalement » en Grande-Bretagne et en France. De nombreuses délégations soutinrent la démarche de Pieter G. Van Tienhoven, et le congrès formula le vœu que soit établie une convention internationale réglementant le commerce des espèces menacées ; elle verra le jour, plus de quarante ans après, en 1973 à Washington. On peut se demander pourquoi les propositions et les vœux émis lors des deux congrès de Paris ne se réalisèrent que partiellement et si tardivement. Il est vrai que le contexte des années trente, tant économique que politique, n’était guère favorable. On peut aussi penser que les connaissances scientifiques étaient insuffisantes. De fait, dès sa fondation, l’UIPN avait appelé au développement des études scientifiques, en particulier en écologie, et sa première conférence technique, organisée en 1949 à Lake Success, aux États-Unis, y fut largement consacrée. Mais elle donna aussi une large place à l’éducation. En réalité, c’est souvent plus l’insuffisance de la sensibilisation à la conservation de la nature que le manque de connaissances scientifiques qui freine le progrès. Dans un contexte d’insuffisante sensibilisation, le manque de détermination de bien des décideurs politiques, dans bien des pays, ne facilite évidemment pas les avancées. Trop souvent, en effet, prévalent des raisons économiques à court terme. Raoul de Clermont lui-même, n’avait pas manqué de souligner qu’il y a loin des vœux à leur concrétisation. Ses efforts et ceux de bien d’autres pionniers enthousiastes n'ont cependant pas été vains. Ils se sont parfois traduits rapidement au plan législatif et réglementaire. Au delà, grâce aux congrès de 1923 et de 1931, au travers des échanges d’expériences et d’informations, des partages de préoccupations entre spécialistes et militants associatifs de différents pays, les fondements du mouvement international pour la protection de la nature étaient construits. Il pouvait ainsi reprendre dès la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il restait évidemment bien du chemin à faire pour que des conventions internationales soient élaborées et mises en œuvre…

SourcesIer Congrès international pour la protection de la nature, faune, flore, sites et monuments naturels (Paris, 31 mai - 2 juin 1923) organisé par les Société nationale d'acclimatation de France, Ligue française pour la protection des oiseaux et Société pour la protection des paysages de France. Rapports, vœux, réalisations, revus et annotés par Raoul de Clermont, ingénieur agronome, avocat de la cour, secrétaire général du Congrès, par les secrétaires généraux adjoints Albert Chapellier, ingénieur agronome, docteur ès-sciences naturelles et Louis de Nussac, sous-bliothécaire du Muséum, secrétaire général de la SPPF, et par les secrétaires-rédacteurs, Fernand Le Cerf, préparateur au Muséum et Charles Valois, archiviste-paléographe, édité en 1925 à Paris.

IIe Congrès international pour la protection de la nature (Paris, 30 juin - 4 juillet 1931). Procès-verbaux, rapports et vœux, publiés sous la direction d’Abel Gruvel, professeur au Muséum national d’histoire naturelle, par Charles Valois, archiviste-paléographe, secrétaire des séances de la Société nationale d’acclimatation et G. Petit, assistant au MNHN, secrétaire du Congrès, avec le concours de MM. lesSecrétaires des sections (section Faune : M. Berlioz, sous-directeur du Laboratoire du Muséum, section Flore : M. Trochain, assistant au Muséum, section Sol et sous-sol : M. Gandillot, assistant à la faculté de Sciences à Paris, section Sites et paysages : M. Raoul de Clermont, de la Société pour la protection des paysages de France, et la cinquième section Protection générale de la nature : M. Ch. Valois, secrétaire du conseil de la Société d’acclimatation), édité en 1932 à Paris par la Société d’éditions géographiques, maritimes et coloniales, 184 bd Saint-Germain (VIe).