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Il était une fois la sérotonine…

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Page 1: Il était une fois la sérotonine…

- - LUS ET ~:LUS par Y. ABRAMOVICl, N. COLAS-LINHART, M. IZEMBART et F. MOATI

Cette revue de presse, ne se veut ni exhaustive, nile reflet fid~te de la presse parue au cours des demiers mois. L'humeur, la preference ou la competence des auteurs pour tel ou tel sujet s'y retrouveront forcement. Son seul objecfif est d'6tre utile et de permettre aux lecteurs un survol rapide des principales publications concernant l'immuno-analyse.

Techniques ~ Sandwich et faux positifs

Un nombre non n6gl igeable de sujets sains poss~de des anticorps suscep- tibles de r6agir avec des immuno- globulines monoclonales, pri~cipale- ment de souris, mats aussi de lapin, chat, chien... Si I '~tiologie enes t mal connue, Boscato et Stuart ont montre que 4 0 % des s~rums normaux contenaient ce type ~ a' immuno- gtobulines multivalenles ~. c a p a b l e de se fixer, in vitro, sur des anticorps monoclonaux [~].

La consequence, comme le montre le schema emprunt~ (~ ces auteurs, est une r6ponse faussemenl positive [2] : 15 '% en hCG, 7 % en a lpha fceto- proteine, 0,5 % en HBs, quelques cas en TSHus, mats aussi t0 % en creat ine kinase MB [3]. Avec le deve loppe- ment d e ces techniques, il n'est pas exclu que le nombre de faux posilifs augmente aussi.

En ajoutant 25 t~l de s~rum de souris normale a ~00/~1 de serum humain, I'interference dispara~t dans 96 % des cas. L' incubation, en deux temps, minimise aussi cet te interference qui pourra ctre mise en ~v idence par un test de dilution non lincaire [3]. Cer- taines firmes ont donc rajoute du serum de rat dons leur reactif (TSH Behring],

Conclusion

Gardens (~ I'esprit notre apt i tude (~ d6ve lopper des immunoglobul ines sans discrimination devant un r6sultat c l in iquement discordant,

F* M.

'1 MARSTEIN S. --Caution against spuriously increased thyrotropin values as deter- mined by two-site immunoradiometrie as'says, Clin. Chem., 33/7, '1987, 129Q,-'129t.

2, BOCASTO L.M., STUART M.C. - Incidence and specificily of interference in two-site immunoassays. Clin. Chem., 32f8, '1986, 149'1-'1495,

3. THOMPSON R.J., JACKSON A.P., LAN- GLOIS N, - Circulating antibodies to mouse monoclonal immunoglobulins in normal subject-incidence, species spe- cificity, and effects on a two-site assay for Creatine Kinase-MB isoenzyrne. Clin. Chem., 32/3, '1986, 476-481.

Thyroide

Antig@ne microsomial et peroxy- dase thyroidienne

La recherche des anticorps antithyro- g lobul ine el ant imicrosomiaux fait partie du bilan immunologique thyroF dien. L'antig~ne correspondant au premier est bien connu [thyroglo- buline) alors que celui du second res- tail jusqu'O ces derni6res annees non isol6. II se precise actuel lement que la peroxydase thyroidienne pourrait ~tre I 'ant ig6ne correspondant a c e s anticorps ['1, 2, 3]. La Iocalisation de la liaison des anticorps antimicrose- miaux au niveau de la membrane ap ica le et non de la membrane basale des cellules thyroi'diennes [4] est un argument en faveur de cette hypoth~se. L'6tude compar~e de I' interaction des anticorps ant imicro somiaux avec I 'antig6ne microsomial ef avec la peroxydase thyroYdienne montre que I' int~gralite de certaines structures est essentielle pour la liai- son ~ I 'anticorps [5].

L'obtention d 'ant icorps antiperoxy- dase monoc lonaux a permis la mise au po in t d ' un d o s a g e rad io - immunologique [6]. La compara ison dans diverses pathologies thyroidien nes de ce dosage avec la classique h~magglutination passive montre une bonne corr61ation entre ces deux m6thodes. D'autre part, I'inhibition de la liaison des anticorps antimicroso- miaux aux microsomes thyroidiens, par une prepara t ion de peroxydase purifiee est un argument suppl¢men- taire concernant I 'hypoth6se que I 'antig~ne microsomial est la TPO,

Importance de la fraction li~e des hormones thyro'idiennes et st~ro'i- diennes [7].

L' importance de la fraction lice des hormones thyrofdiennes esf souvent n~gl ig6e, la fraction libre 6tant la seule pa r t i e a c t i v e a u , n iveau cellulaire. Les auteurs ihsistent sur la fraction li6e de ces hormones qui condit ionnerait (par I ' interm6diaire d'un r6cepteur ?] la dissociation du complexe hormone - prot¢ine porteuse, Les implications cliniques Iors des variations des pro- t6ines porteuses sent analys6es, (69 r6f~rences bibl iographiques].

M.I .

'1, HAMADA N, et al. - Characterization and isolation of thyroid microsomal anti- gen, J, Clin. Invest., Vol. 79, March ~987, 819-825,

2, PORTMANN L. etal - Antithyroid peroxy- dose antibody in patients with autoim- mune thyroid disease: possible iden- tity with anti-microsomal antibody. J. Clin. Endocrinol. Metab., ~985, 61, 1001-'1003,

3. CZARNOCKA B. el al. Purification of the human thyroid peroxidase and its iden tification as the microsomal antigen involved in autoimrnune thyroid disco ses. FEBS Left., '1985, '190, 147 '152

4. NILSSON M. et al. - Immunolectron microscopic studies on the cell surface location of the thyroid microsomal anti gen. Molecular and Cellular Endocrine Iogy, 1987, 53, '177-186.

5. NAKAJIMA Y. et at. - Structure-activity analysis of microsomal antigen/thyroid peroxidase. Molecular and Cellular Endocrinology, '1987, 53, '15-23.

6, MARIOlqI S. et al. Comparison of serum thyroid microsomal and thyroid peroxi- dose autoantidobies in thyroid desea ses, Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism, '1987, 65, 987 993.

7, PARDRIGE W.M - Plasma protein- mediated transport of steroid and thyroid hormones. Am. J, Physiol., 1987, 252, E157-E164.

II 6tait une lois la serotonine.. .

L'appetit, la m6moire, la thermor6gu- lotion, le sommeil, le compor tement sexuel, I'anxi6t6, la depression, ne sent que certains des domaines o~ a ~t~ impl iqu~e la s6rotonine,

La s6rofonine a 6t6 isol6e a partir du sang en 1948 (5 hydroxytryplamine : 5 HT], Dans les annees 50, la d6cou- ver te d e la ~ ,sympath ine, , [un me lange d e norepinephr ine et epi- nephrine et 5 HT) dans le cerveau [de diverses esp6ces animales], Furl- lisation des premiers m6dicaments psychotropes et la mise au point de mcthodes sp6cif iques biochimiques et histochimiques pour la caract6- risation des monoamines, de leurs pr~curseurs et m6tabolites, multi- plierent les travaux (et I'enthousiasme des chercheurs] sur les monoamines du syst¢me nerveux central.

Trait d'Union n ° 9 - p a g e 6t

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LUS ET [:LUS

Sur cette p~r iode historique, il faut lire Arvid Carlsson [1] qu i .dans sa ,~ revue g~nera le ~ exp l ique le r61e de la d o p a m i n e dans le cerveau, propose une ,~ g ~ o g r a p h i e ~ intracel lu la i re des monoamines, fai t le point sur les r~cepteurs noradr~nergiques et s~ro- toninerg iques ainsi que les fonctions et les app l i ca t ions c l in iques des monoamines. Au-de l~ d e I'int~r~t scientif ique, I 'art icle est passionnant car I 'auteur nous fait par t d e ses ren- contres [dans le d o m a i n e des recher- ches], d e ses enthousiasmes, ou de ses decept ions : " H o w e v e r , ~¢e vJere d i s a p p o i n t e d b y m e e t i n g a lo t o f s c e p t i c i s m a g a i n s t ou r v iews" . Dure situation du chercheur, reconnu un an plus tard par d 'autres travaux.

Les ~tudes sur la s~rotonine passent par des t ravaux sur les r~cepteurs. En effet, il semblai t dif f ici le d 'exp l iquer I 'ensemble des doma ines cO ~tait impl iqu~e la s~rotonine par I' interac- tion: d'un seul neurotransmetteur avec un ~eul t ype de r~cepteur. Richard A. Glennon [2] fait te point sur les r~cep- teurs centraux a la serotonine, recher- che ayan t pour but la mise au.po in t d e nouveaux m~d icaments . Ces d~couver tes sont nouvelles, parfois cont rovers ies et difficiles par man- q u e d 'agon is tes et an tagon is tes s~lectifs des r~cepteurs.

D~s 1957, on dist inguai t 2 types d is t inc ts d e r ~ c e p t e u r s 5 HT p~r iph~r iques :

- Les r~cepteurs D trouv~s sur les cel- lules des muscles lisses.

-Les r~cepteurs M sur les neurones intestinaux chol inergiques.

En t986 une classif ication des recep- teurs p~riph~riques 5 HT fut propos~e [2]. Les ~ 5 HT I like ~, r~cepteurs asso- ci~s a I'inhibition pr~synapt ique de la l iberat ion du transmetteur neuronal, O la relaxat ion des muscles lisses et la contract ion d e certains muscles ca rd iaques et vasculaires lisses. Les ,, 5 HT I l ike ~ r~cepteurs ont des ,, sous-populations ~, ~ diff6rents effets.

- Les r~cepteurs 5 HT 2 sont responsa- bles de la contract ion des muscles lis- ses gastro-intestinaux et vasculaires, d e I 'aggr~gat ion des p laquet tes et proches des r~cepteurs D proposes en 1957.

- Les r~cepteurs M sont appel~s main- tenant r~cepteurs 5 HT 3 avec de mul- t iples sous-populations.

Ce n'~tait d~j(~ pas simple et les r~sul- tats en 1970 des techniques de liai- son par l igands radiqactifs ont dQ pro-

curer que lques cheveux b lancs sup- p l6mentaires (~ nos chercheurs,

Ainsi le LSD-3H utilis6 le premier pour marquer les sites centraux d e li~aison * au 5 HT ne montrai t pas les m6mes caract6ristiques de liaison que le 5 HT trit i6; ainsi la spip6rone-3H [agent neuro lept ique] poss6dant une haute affinit6 pour les r~cepteurs O d o p a - mine, se liait aussi (3 certains sites 5 HT,.,

En bref et si j 'ai b ien compris, un g rand nombre d 'agen ts triti6s furent utilis6s pour about i r aux sites centraux de liaison ,, actuels ~ [2, r~f6rence essentielle].

• Sites d e liaison 5 HT I [(~ haute affi- nit6 pour la s6rotonine) comprenan t :

- l e 5 HT I A (dont I 'agoniste est le 8-OH - DPAT]

- le 5 HT I B

- le 5 HT t C (dont l 'antagonis te est la m6sulergine]

- le 5 HT t D (dans certaines esp~ces) [3].

• Sites d e liaison de 5 HT 2 (contrepar- tie dans le cerveau du 5 HT 2 per iph6- rique] a basse affinit~ pour la s6roto- nine et hau te af f in i t6 pou r les antagonistes.

• Sites de liaison 5 HT 3 [reli6 ou non au 5 HT 3 p6r iph~r ique suivant les auteurs] (3 basse affinit(~ pour la s6rotonine.

• Nouveaux sites 5 HT en cours de d6couverte. . .

Mais quel est le rble fonctionnel de ces sites s6rotoninergiques ? [2, r6f~rence indispensable] .

L~ encore, malgr~ un nombre d'6tu- des impressionnantes ~ and extensive efforts ~, notre auteur soul igne le peu d e conclusions fermes que t'on peut mettre en 6v idence d e fagon d6fini- tive. En effet ies compor tements nor- maux ou patho log iques cO la s6roto- nine est impl iqu~e sont nombreux : d~pression, anxi6t~, anorexie, com- portement sexuel, sommeil, thermor~- gulation, douleur, j 'en passe et j 'en oublie. Mais qu'en est-il des liens entre les diff~rents sites de liaison et le listing ci-dessus, m. yst~res et hypotheses...

To~tefgjs, je reviendrai sur un exem- p ie ~ clair ~ (moins brumeux] d e rela- tion entre le 8-OH-DPAT et I'anxi~t~.

Je n'ai donn~ ici qu 'une i d l e extr~- mement part ie l le de la richesse des t ravaux sur la s~rotonine et je m'abri- tera i der r ie re les remarques de conclusion d e Carlsson [t] .

II soul igne (3 la fois I 'ampleur des pro- grcs fondamentaux depuis t950 et la ,, faiblesse ,~ d e d ~ v e l o p p e m e n t de la p h a r m a c o t h c r a p i e . La seu le d6couver te therapeut ique li6e (3 une recherche de base a &t~ I'intro- uction de la L-Dopa dans le traite- ment de la ma lad ie de Parkinson. Par contre, les agents ant i -psychot iques et ant i -d~presseurs d e p rem ie re g6n6rat ion sont loin d'@tre id6aux, aussi b ien dans leur ef f icaci t6 que par leurs effets secondaires. L'auteur at tend b e a u c o u p d'outils pharmaco- Iogiques plus selectits, et uti l isables chez I 'homme ainsi que des techni- ques d ' imager ie app l i cab les dans les ~tudes humaines.

Je terminerai ce r6sum~ en citant des t ravaux actuels concernan t :

1) - La s6rotonine et le compor temen t a l imenta i re [4]. Des 6tudes biochimi- ques, pha rmaco log iques et compor- tementales ont conf i rm6 t 'hypoth~se que la 5 HT 6tai t non seulement un inhibiteur de la prise al imentaire mais aussi ava i t une fonct ion d e modula- teur quai i tat i f de celle-ci.

2] - La s~rotonine et I 'anxiet6 [5].

Je reviendrai sur ces t ravaux dans un autre Trait d'Union, ainsi que sur les m6thodes de d o s a g e directes et indi- rectes [ techniques non commerc ia l i - sees] de 16 serotonine.

N. C.-L

*On par le de ~, site de liaison ~ d e la 5 HT quand le l igand radioacf i f peu t se fixer sur des membranes de mani6re d~p lagab le pa r la s~rotonine, Le lerme de ~ r~cep- teur ~ impl ique un coup lage aec un rues- sager intraceflulaire, et la mise en ~vi- dence d 'une foncfion physiologique ou ~lectrophysiologique.

1. CARLSSON A. - Monoamines of the cen- tral nervous system: a historicai pers- pective. Psychopharmacology: the third generation of progress. Edited by Herbert Y. Meltzer, Raven Press, New York, t987, 39-48.

2. GLENNON R.A. - Central serotonin receptors as targets for drug research. Journal of Medicinal Chemistry, 1987, Vol. 30, n ° t.

3. HEURING R.E., PEROUTKA S.J. Caracte- rization of a novel H35 hydroxytrypta- mine binding site subtype in bovine brain membrane. J. Neurosciences, Vol. 7, 1987, 884-903.

4. CHAOULOFF F. JEANRENAUD B. - Activit¢ serotoninergique et s~cr6tion d'insuline. A paraftre chez Masson, ~ M6d'ica- ments et comportements alimentaires ~.

5. IVERSEN S.D. - 5 HT and anxiety. Neuro- pharmacology. Vol. 23, n ° t2B, t984, t553-t560.

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