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Vincent PAULHE Agrocampus Ouest INHP Février 2010 Vincent Paulhe, Option Fruits, Légumes, Alimentation et Marché : 2009-2010 Agrocampus Ouest, centre d’Angers, INHP Projet Individuel Est-il possible de créer un outil permettant d’estimer et de communiquer au consommateur l’impact de sa consommation de fruits et légumes sur l’environnement ?

Impact de la consommation des fruits et légumes sur l'environnement

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Vincent PAULHE Agrocampus – Ouest INHP Février 2010

Vincent Paulhe,

Option Fruits, Légumes, Alimentation et Marché : 2009-2010

Agrocampus Ouest, centre d’Angers, INHP

Projet Individuel

Est-il possible de créer un outil permettant d’estimer et de communiquer au

consommateur l’impact de sa consommation de fruits et légumes sur

l’environnement ?

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Vincent PAULHE Agrocampus – Ouest INHP Février 2010

Sommaire

Introduction : ........................................................................................................................................... 3

Démarche de travail ............................................................................................................................ 4

I- Les habitudes de consommation en fruits et légumes ................................................................... 4

II- Analyse de Cycle de vie des fruits et légumes ................................................................................. 8

III- Indicateurs d’impacts environnementaux ..................................................................................... 10

1) La production agricole : ......................................................................................................... 11

2) Le transport : ......................................................................................................................... 12

3) La conservation ..................................................................................................................... 18

4) L’emballage : ......................................................................................................................... 18

5) La transformation : ................................................................................................................ 19

6) Conclusion impacts environnementaux : .............................................................................. 19

IV- Réalisation d’un outil .................................................................................................................... 20

Conclusion : ........................................................................................................................................... 27

Bibliographie ......................................................................................................................................... 28

Annexes ................................................................................................................................................. 30

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Introduction :

Actuellement, l’environnement et le développement durable sont positionnés au premier plan sur la

scène internationale. Ce développement doit répondre aux besoins des générations du présent sans

compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Il intègre trois piliers : une

économie durable, un environnement durable et un développement social épanoui. En décembre le

sommet de Copenhague a eu lieu afin de trouver une entente entre les nations pour répondre aux

problèmes climatiques et aux pollutions environnementales provoquées par les activités humaines à

la surface du globe. La communauté internationale s’entend sur le fait que ce sommet a débouché

sur aucun accord viable et innovant. Mais la préservation de l’environnement ne se joue pas

seulement au niveau international, en effet des actions nationales et locales sont élaborées par le

biais d’associations ou d’organismes nationaux. Les actions doivent être menées à tous les niveaux

de la vie du produit, c'est-à-dire tout au long du cycle de vie du produit (du berceau à la tombe). Dans

le cas de la consommation alimentaire, la réduction de l’impact sur l’environnement doit passer par

une amélioration et une modification des pratiques agricoles, mais aussi par la recherche de

pratiques alimentaires adaptées aux exigences environnementales. En effet si il n’est pas possible de

réduire de manière décisive la quantité d’aliments consommés ; car celle-ci est définie en grande

partie par les besoins physiologiques de l’homme ; il est envisageable et conseillé de réfléchir sa

consommation d’aliments en fonction de l’environnement.

De plus, d’après un sondage réalisé LH2 par Comité 21 (Sacquet et Balleroy, 2005) sur « Les français

face aux enjeux de la planète », les consommateurs sont conscients de leur part de responsabilité

dans les enjeux environnementaux et sont prêts à modifier leur comportement et leur mode de vie.

Mais de la prise de conscience des français au passage à l’acte il reste des actions à mener. C’est ici

que les collectivités territoriales, les associations et le gouvernement rentrent en jeux pour

promouvoir se changement de comportement.

Le domaine de l’alimentation est vaste, et il existe quelques publications qui étudient et proposent

des régimes alimentaires mieux adaptés pour préserver l’environnement. Mais souvent ces

publications proposent des changements radicaux dans les habitudes alimentaires des

consommateurs. Malgré le fait que les consommateurs montrent un intérêt grandissant pour

l’environnement, peut être faudrait-il proposer des actions qui ne modifieraient que modérément les

habitudes des consommateurs, afin d’obtenir un changement lent mais durable. Le cas des fruits et

légumes est fort intéressant, ce sont des aliments qui présentent des modes de distribution et de

consommation variés (en frais, transformés, découpés). Les fruits et légumes sont présentés comme

des aliments sains et participant aux bien-être de l’homme, de plus une part des consommateurs est

méfiante vis-à-vis de leurs modes de production qui impactent sur la santé humaine et sur

l’environnement. Il est donc intéressant de travailler auprès des consommateurs sur les actions qui

permettraient de limiter les effets sur l’environnement de la consommation des fruits et légumes

Il semble judicieux de s’interroger sur :

Est-il possible de créer un outil permettant d’estimer et de communiquer au consommateur

l’impact de sa consommation de fruits et légumes sur l’environnement ?

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Dans ce travail il ne s’agit pas d’élaborer un régime alimentaire idéal pour l’environnement, mais

plutôt un outil pour conseiller le consommateur dans ses achats de fruits et légumes afin que sa

consommation soit plus respectueuse envers l’environnement.

Démarche de travail Dans un premier temps, il faudra rechercher les habitudes alimentaires des consommateurs,

pour trouver les grandes alternatives de consommation possible et pour amener à la construction

des principaux types de pratiques alimentaires. Nous rechercherons ensuite quelles sont les

principales caractéristiques permettant de qualifier ces différents types alimentaires (consommation

d'aliments tout préparé ou frais, de produits locaux, de saison,......). C'est à partir de ces données que

nous pourrons construire, la grille de variables (simples) permettant au consommateur de s'auto-

évaluer.

La deuxième étape sera consacrée à une Analyse du Cycle de Vie (ACV) pour la production et la

commercialisation des fruits et légumes. En partant de travaux bibliographiques nous serons

conduits à approfondir et détailler certaines étapes de ce cycle de vie, pour répondre de façon plus

précise à nos objectifs.

La troisième partie sera dirigée vers la recherche d’indicateurs permettant d’évaluer l’effet sur

l’environnement de (chacune des étapes identifiées dans le cycle de vie) tous les processus présents

dans le cycle de vie des fruits et légumes. Un bilan sur un ensemble d’indicateurs existants

constituera la première étape du travail. Dans une seconde étape, nous devrons choisir parmi ces

indicateurs ceux qui nous semblent les plus pertinents pour nos objectifs. Ils devront être simples

d'utilisation. Le critère de choix déterminant sera la possibilité de pouvoir les utiliser à partir de la 1er

grille de variables de consommation élaborée dans la partie I.

Suite à cette élaboration conceptuelle, nous proposerons un premier 'prototype' d'outil permettant

aux consommateurs de faire un bilan de leur impact sur l’environnement dû à leur consommation de

fruits et légumes. Il s'agira avant tout de décrire les principes de son fonctionnement et de montrer à

travers quelques exemples, la nature des réponses obtenues et leur pertinence. Compte tenu du

temps imparti nous ne serons pas en mesure de construire l'ensemble de l'outil avec toutes les

données chiffrées permettant d'obtenir des résultats quantifiés pour toutes les situations envisagées

dans la partie I.

Nous conclurons en revenant d'une part sur l'ensemble du travail et des recherches restant à faire

pour aboutir à un outil totalement opérationnel, et d'autre part en prenant du recul à la fois sur les

limites et les intérêts d'un tel outil et sur la façon dont il pourrait être utilisé et diffusé auprès de tous

les acteurs pour aider à la promotion de la filière F et L.

I- Les habitudes de consommation en fruits et légumes Si actuellement il y a peu de liens entre les régimes alimentaires et l’environnement, les

régimes s’articulant autour de la santé sont déjà très nombreux dans la littérature scientifique. Pour

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s’inscrire dans le cadre du développement durable il faudrait élaborer un régime alimentaire à la fois

respectueux de la santé humaine et de l’environnement, quelques auteurs ont déjà abordé le sujet

(Duchin 2005 ; Redlingshöfer 2006). Leurs préconisations s’orientent souvent vers un régime faible

en viande et une consommation de produits locaux. Mais avant de proposer de nouveaux régimes

alimentaires il est important de s’interroger sur les pratiques actuelles de consommation.

Le point de la consommation en fruits et légumes des Français D’après le rapport de synthèse de l’Inra (Amiot-Carlin et al, 2007), les français accordent en moyenne 12% de leur budget alimentaire pour l’achat de fruits et légumes, ces produits végétaux représentent en moyenne 5,5% des apports énergétiques totaux dans l’alimentation des français (Fao, 2005 -tableau 1). En 2004, les comptes nationaux estimés la consommation totale de légumes à 125 kg par personne et par an (92 kg pour les légumes frais et 33 kg pour les conserves et le surgelé), et la consommation de fruits à 63 kg pour les fruits frais, 7 kg pour les fruits transformés et 23 litres pour les jus de fruits et les nectars. Ainsi on peut observer une diversité des modes de consommation, tout de même les fruits et légumes sont majoritairement consommer en frais.

Tableau 1 : Part des composantes du régime alimentaire dans la consommation énergétique totale

(2003-2005) (source FAO)

COMPONENT

(%)

Cereals excl. beer

Vegetable oils

Sugar & Sweeteners

Meat & Offals

Roots and Tubers

Milk, Eggs & Fish

Fruits excl wine & Veg.

Animal fats Leguminous crop

Others

France 25,2 12,5 10,5 14,2 3,3 14,0 5,5 7,3 0,5 7,0

Les préférences des consommateurs Une enquête réalisée en 2003 auprès des consommateurs belges (Vandermannen, 2003), étudie les attitudes et comportements des consommateurs en matière d’achats de fruits et légumes frais. De cette enquête ressort deux aspects importants, l’achat hors saison et l’achat en emballés. Il semble que les consommateurs enquêtés achètent certains produits en fonction des saisons et d’autres toute l’année sans se préoccuper des époques de production. Par exemple, moins de 15% des enquêtés achètent des fraises entre septembre et avril (figure 1). Les consommateurs belges dans ce cas respectent donc la saisonnalité, par contre pour leurs achats d’oranges, les enquêtés répondent différemment, en effet au moins 60% des consommateurs déclarent acheter des oranges toute l’année (figure 2)

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Figure 1 : Répartition des achats de fraises durant l’année, en Belgique (enquêtes CRIOC, 2003)

Figure 2 : Répartition des achats d’oranges durant l’année, en Belgique (enquête CRIOC 2003)

Pour le consommateur, le choix d’achat selon la saison dépend de différentes variables mais souvent

les consommateurs adaptent leurs achats en fonction du prix, plutôt qu’en fonction de la saison

(Vandermannen, 2003).

Au niveau du mode de conditionnement, plus de 50 % des enquêtés préfèrent acheter leurs pommes

et leurs tomates en vrac, environs 25% des enquêtés n’ont pas de préférence pour le vrac ou le

préemballé.

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Tomates

Figure 3 : Préférence des consommateurs Belges pour l’emballage des pommes, (CRIOC 2003).

Pommes

Figure 4 : Préférence des consommateurs Belges pour l’emballage des pommes, (CRIOC 2003).

Il est important aussi de s’intéresser aux lieux d’achat. Dans ce cas là, d’après le CTIFL et Interfel

(Serrurier et Rubin, 2009), en France, la grande distribution regroupe 68% des achats de fruits et

légumes des français. Les marchés représentent 15%, les primeurs 9% et les supérettes 2%.

Figure 5 : Répartition des achats de fruits et légumes par circuit de distribution, (Serrurier et Rubin

2009).

préemballé; 15%

préemballé et vrac;

26%vrac; 56%

pas d'achat; 3%

Préemballé; 17%

Préemballé et vrac;

24%

Vrac; 57%

Pas d'achat; 2%

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Au niveau du mode de production des fruits et légumes les préférences des consommateurs sont

diverses. D’après une enquête sur les produits biologiques (Baromètre Agence Bio), 37% des

enquêtés achètent du bio au moins une fois par mois et 46% déclarent ne jamais acheter des

produits biologiques.

Ainsi par les diverses enquêtes citées précédemment, on peut déduire que les consommateurs ont

des préférences variées. Par la diversité des pratiques et des produits il est difficile d’établir un seul

‘’ schéma type’’ de consommation de fruits et légumes. Il faut donc s’orienter vers une recherche des

grandes tendances de consommation des fruits et légumes. On peut ainsi lister les principaux critères

de choix pour les consommateurs lorsqu’ ils achètent des fruits et légumes.

- Le conditionnement du produit : préemballé / en vrac

-La période d’achat du produit : en saison / hors saison

-Le mode de production : agriculture traditionnelle / agriculture intégrée/ agriculture biologique

-Origine : locale / importation

-Prix : premier prix/prix élevé

-Lieu d’achat : Hypermarchés / Hard-Discount / Marchés / Primeurs

-La transformation : Frais/ Surgelé / Conserve / Jus

Toutes ces variables forment différentes combinaisons qui définissent les habitudes des

consommateurs, (un exemple de combinaison :’‘achat de produit hors saison, en préemballé, mode

de production traditionnel, origine locale’’

A chaque variable peut être reliée une intensité d’impact environnemental, pour ainsi permettre de

comparer en termes d’agression sur l’environnement la majeure partie des combinaisons possibles.

En outre, pour évaluer l’impact de la consommation des fruits et légumes sur l’environnement il faut

dans un premier temps avoir une vision globale de la vie des fruits et légumes.

II- Analyse de Cycle de vie des fruits et légumes

Pour évaluer l’impact de la consommation d’un bien, il est judicieux d’appréhender le cycle de vie de

ce produit. Comme le définit Feschet (Feschet et al, 2008), l’Analyse du Cycle de Vie (ACV) ou Life

Cycle Assessment (LCA) ou écobilan est une méthode apparue dans les années 70, aujourd’hui elle

est normalisée par la série ISO 14040. Cette méthode consiste à évaluer les impacts

environnementaux de tous les processus qui rentrent dans la vie d’un produit, (‘’du berceau à la

tombe’’). Les étapes qui font parties de la vie d’un produit sont les suivantes : extraction des

matières premières en passant par la production, le transport, la distribution, l’utilisation et sa

destruction (traitement en fin de vie). Pour chaque processus il est fait l’inventaire des flux entrant

c'est-à-dire les ressources utilisées (consommation de matière première, eau et énergie) et des flux

sortants c’est à dire les émissions (rejets dans l’eau et l’air, production de déchets, gaz, pollution des

eaux et du sol). Certain flux sortants ne sont pas pris en compte car ils sont plus difficiles à quantifier,

ce sont la pollution sonore, la pollution visuelle et le dégagement de mauvaises odeurs. La méthode

de l’analyse du cycle de vie est longue et difficile à appliquer mais elle permet de prendre en compte

le plus grand nombre d’impacts sur l’environnement et leurs interactions entre eux.

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Dans le cas des fruits et légumes, Jungbluth (Jungbluth et al, 2004) a élaboré le cycle de vie des fruits

et légume. Il divise ce cycle de vie en différents modules (figure 6), qui correspondent aux différentes

étapes intervenant dans la vie des fruits et légumes.

Dans chaque module sont listés les processus ayant un impact sur l’environnement :

Figure 6 : Les différentes étapes rentrant dans le cycle de vie des fruits et légumes, (Jungbluth et al,

2004)

Mais pouvons nous étudier un seul cycle de vie commun à tous les fruits et légumes ?

Il semble que cela peut être une solution intermédiaire permettant d’inculquer les idées générales

aux consommateurs. Mais dans une approche plus précise il est certain qu’une analyse de cycle de

vie par produit serait plus judicieuse. Car chaque fruit et légume présente un itinéraire technique qui

lui est propre, des conditions de conservation spécifiques et des modes de consommation distincts.

Les spécificités de chaque produit rendent difficile et exhaustif la réalisation d’ACV pour chaque

produit, (Certains auteurs comme Jungbluth ont déjà élaboré de nombreuses ACV par produit.)

Dans notre cas, nous posons l’hypothèse qu’un cycle de vie général pour les fruits et légumes est une

solution acceptable pour construire l’outil d’évaluation d’impact, de plus les 5 modules présents dans

le cycle de vie de la figure 6 sont communs à tous les fruits et légumes.

Grace à l’ACV nous avons donc une vision globale, du ‘’berceau à la tombe’’, des fruits et légumes.

Maintenant il est nécessaire d’évaluer l’effet sur l’environnement de chaque flux entrant et sortant.

Pour réaliser ces évaluations il est utile de se servir d’indicateurs.

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III- Indicateurs d’impacts environnementaux

Dans la littérature, il existe différentes définitions d’un indicateur environnemental ou agro-

environnemental. Selon Gras (Gras et al, 1989) « les indicateurs sont des variables (…) qui fournissent

des renseignements sur d’autres variables plus difficiles d’accès ». Mais l’on pourrait définir ces

indicateurs comme des outils créés à partie de données brutes, de connaissances, de modèle calculé.

Ces outils permettent d’évaluer l’impact de diverses actions de l’homme sur une ou plusieurs

composantes de l’environnement. D’après Girardin et Bockstaller (1999), en prenant pour cadre une

exploitation agricole, ils définissent les indicateurs agroenvironnementaux comme des outils de

diagnostic d’aide à la décision qui permettent aux agriculteurs de repérer les points forts et les points

faibles de leurs pratiques agricoles et de les aider à mieux faire le choix de leurs pratiques pour les

saisons suivantes.

Pour évaluer l’impact de la production de légumes et de fruits sur l’environnement plusieurs

indicateurs sont nécessaires.

L’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique) a mis un cadre commun

pour contribuer à l’élaboration des indicateurs. Ce cadre se nomme le ‘cadre causes agissantes-état-

réponses’, il répertorie trois grands types d’indicateurs agro-environnementaux (OCDE, 2001) :

Les indicateurs de causes agissantes : qui rendent compte des facteurs qui induisent des

modifications de l’état de l’environnement liées à l’agriculture, il analyse donc les pratiques

agricoles.

Les indicateurs d’état : qui mettent en lumière les effets de l’agriculture sur l’environnement,

par exemple les répercussions sur les sols, l’eau, l’air, la biodiversité, les paysages.

Les indicateurs de réponses : qui servent à mesurer les actions engagées pour répondre aux

modifications de l’état de l’environnement, par exemple les variations des dépenses agro-

environnementales.

Pour notre projet il semble intéressant de se focaliser sur les indicateurs d’état, mais sans négliger les

indicateurs des causes agissantes.

Il est important d’indiquer que certains facteurs, du cycle de vie des fruits et légumes, portant

atteinte au milieu sont facilement quantifiables, notamment les émissions de polluants de l'air et de

l'eau. D'autres, tels que les bruits produits par les aéroports, la destruction de la biodiversité, ou

l’introduction d'espèces exogènes, sont difficilement quantifiables et comparables. Ceci soulève la

question de savoir comment étudier les facteurs d'agression qui ne peuvent être facilement exprimés

en coefficients d'émission de polluants. Cette question peut être abordée de trois façons :

Limiter l'analyse aux facteurs faciles à quantifier en termes comparables, c'est-à-dire en

termes de pollution. Par exemple il est commun d’effectuer un Bilan Carbone, qui est une méthode

de l’ADEME pour mesurer les taux d’émission de gaz à effet de serre d’un processus ou d’une

entreprise. L’unité utilisée pour comparer les facteurs polluants est l’équivalent carbone.

Etudier toutes les formes d'impacts mais adopter une forme descriptive lorsque la

quantification est impossible. Cette méthode reconnaît l'importance de toutes les formes

d'incidences mais peut malheureusement conduire à sous-estimer les répercussions non mesurables

en unités comparables.

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Recourir aux méthodes d'évaluation qui expriment tous les impacts environnementaux en

coûts subis, en coûts nécessaires pour s'en protéger ou par la volonté de payer pour s'en protéger.

Cette démarche offre l'avantage certain de fournir une unité d'analyse commune à laquelle

comparer les différentes sortes de répercussions. Elle présente l'inconvénient de revêtir un caractère

éminemment subjectif et d'être assez difficile à réaliser.

Nous allons étudier la majorité des formes d’impact et les quantifier quand cela sera possible.

Evidement le taux d’émission de gaz à effet sera un élément clé pour comparer les facteurs polluant.

Afin d’analyser le cycle de vie des fruits et légumes, nous allons utiliser des indicateurs. Il faut pour

cela reprendre les 5 modules du cycle de vie (figure 6) et les étudier un par un.

1) La production agricole :

L’OCDE (OCDE 2001) établis sept composantes de l’environnement impactées par l’agriculture :

la qualité de l’eau,

la qualité des sols,

la conservation des terres,

les gaz à effet de serre,

la biodiversité,

l’habitat naturel,

le paysage.

Il existe différents modes de production, il est intéressant de comparer les impacts de ces modes de

production sur ces sept composantes de l’environnement.

L’Agriculture traditionnelle : agriculture la plus représentée, elle a recours aux produits

phytosanitaires de manières préventives et curatives.

L’Agriculture raisonnée : elle est fondée sur une optimisation des méthodes classiques de

production. Les agriculteurs ne traitent que s’il le faut, au bon moment et avec une dose adaptée.

Agriculture intégrée : La production intégrée diffère de l'agriculture raisonnée. L'utilisation de

techniques alternatives, comme la lutte biologique ou l'utilisation de zones de compensation

écologique, est recherchée car ces méthodes peuvent être tout aussi efficaces d'un point de vue

agronomique et plus respectueuses de l'environnement. Mais l’agriculture intégrée n’exclue pas

l’utilisation de produit phytosanitaire utilisé en agriculture traditionnelle.

Agriculture biologique : Elle constitue un mode de production qui trouve son originalité dans le

recours à des pratiques culturales et d'élevages soucieuses du respect des équilibres naturels. Ainsi,

elle exclut l'usage des produits chimiques de synthèse, des OGM et limite l'emploi d'intrants (engrais

azotés, soufrés etc...). De plus l’agriculture biologique interdit les cultures sous serres chauffées et les

cultures hors sol.

Diverses publications ont comparé les modes traditionnel et biologique, il en ressort que l’agriculture

biologique est bénéfique pour le maintien de la biodiversité, (Fuller R.J. et all, 2005) mais aussi au

niveau de la pollution des eaux : les nappes phréatiques sont préservées grâce à 40% de lessivage de

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nitrate en moins (Alfoedi T et al, 2002). La fabrication d’engrais et pesticides chimiques nécessite

beaucoup d’énergie, or l’agriculture biologique n’en utilise pas ou très peu (potasse), ainsi cette

économie d’énergie joue sur les gaz à effet de serre. ( Mäder P et al, 2002). De plus le fait de ne pas

utiliser ces engrais et pesticides chimiques diminue les émissions de gaz azotés et de CO2.

Outre un aspect favorable au niveau de l’émission de CO2, l’agriculture biologique présentent des

pratiques agricoles moins agressives pour la biodiversité, les eaux souterraines et de surfaces. Quand

à la production intégrée, Jungbluth (2004), la présente comme similaire à l’agriculture biologique en

terme d’impact sur l’environnement, mais la faible quantité de sources bibliographiques à ce sujet ne

permet d’apporter plus amples informations.

Le mode de production des fruits et légumes est donc un indicateur simple qui permet d’estimer

l’impact sur l’environnement. Mais comment le consommateur peut savoir qu’elle mode de

production a permis d’obtenir les fruits et légumes qu’il consomme ? Le consommateur peut

connaître le mode de culture par les certifications et les labels présents sur les produits achetés.

Dans l’avenir, il serait utile d’étudier les relations labels (agriculture durable, agriculture raisonnée..)

et impact du mode de production sur l’environnement.

On peut déduire le mode de production aussi par la prise en compte de la saison de production des

fruits et légumes. En effet, dans le cas ou les fruits et légumes ne sont pas importés la saison de

production permet de savoir si le fruit ou les légumes a été produit sous des serres chauffées, ou en

pleins champs. Par contre il est plus difficile de savoir si la culture a été faite en hors sol ou en pleine

terre (cas de certaines cultures qui présentent les deux modes de production). De plus le

consommateur n’ai pas toujours susceptible de savoir quelle est la période de production.

Les questions qui permettraient de déduire le mode de production sont les suivantes :

Quels labels ou certifications (AB, …) présentent les fruits et légumes achetés ?

Achetez vous des fruits et légumes hors saisons ou de saison ?

2) Le transport :

Avant d’étudier les agressions de l’environnement dues aux transports, il est important d’évaluer la

situation actuelle du transport des fruits et légumes. En regardant les modes de transports

empruntés par les fruits et légumes importés (figure 7) l’on peut remarquer que c’est le fret par

camion qui est majoritaire avec 73%. Par camion, les fruits et légumes arrivent de toute l’Europe et

des pays du Nord africain. 26% des volumes importés sont transportés par voies maritimes. Dans les

navires les fruits et légumes sont transportés de plus en plus dans des conteneurs et parfois en vrac

dans les soutes. Le transport par avion ne représente qu’un pourcent des importations, celui-ci est

utilisé pour des produits à forte valeur ajoutée (fruits tropicaux et produits fragiles de contre saison.

Le transport est souvent lié aux importations, évidement le transport de marchandise entre des

régions française est aussi très courant. Mais en 2006 plus de 4millions de tonnes de fruits et

légumes frais ont été importés en France ce qui induit une consommation de près de 250000 tonnes

équivalents pétrole et des émissions de prés de1 000 000 tonnes équivalents CO2 (figure 8)

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Figure 7 : Répartition du tonnage de fruits et légumes importés selon leur mode de transport,

(ADEME 2007).

Figure 8 : Répartition des gaz à effet de serre émis selon le mode de transport des fruits et légumes

(ADEME 2007)

En annexe 1, est joint un résumé des effets nocifs causés par la pollution atmosphérique sur

l’environnement.

Le transport de marchandise et d’être humaine est le premier émetteur de gaz à effet de serre en

France, devant la production d’énergie (Cugny Seguin, 2009). Outre contribuer à la production de gaz

à effet de serre, il génère d’autres nuisances environnementales aux échelles locale et planétaire :

pollution atmosphérique, consommation d’énergie fossile, pollution marine et des eaux douces,

nuisances sonores, et détérioration du paysage, ect. L’OCDE (OCDE, 1997) considère que l’impact sur

l’environnement comporte deux composantes importantes :

Les écosystèmes naturels subissent des agressions qui portent atteinte à l'environnement

tels que les polluants, le bruit ou les espèces exogènes. Chaque tonne de marchandises

transportées accroît le nombre de facteurs d'agression du milieu naturel

La somme totale des agressions subies par l'environnement dépend de la quantité de

marchandises et de la distance sur laquelle elles sont transportées. La configuration spatiale

des biens transportés et le mode de transport utilisé rentre aussi en jeu dans le calcul de

l’impact sur l’environnement.

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Les différents modes de transport de marchandises présentent des impacts sur l’environnement

variés, il faut donc étudier les différents transports de marchandises de fruits et légumes existant et

leurs différents effets sur l’environnement. (OCDE 1997) :

Le transport maritime

- Pollution opérationnelle par les hydrocarbures : l’eau souillée dans les ballasts et dans les

soutes des navires est rejetée en mer. Pollution des eaux, du littoral et impact sur les

oiseaux et la vie marine.

- Elimination des déchets solides : les plastiques et les morceaux de bois servant à emballer le

fret en vrac sont parfois jetés en mer. Les plastiques peuvent ensuite étouffer les animaux

marins ou les oiseaux (par ingestion ou par étranglement).

- Pollution atmosphérique : les bateaux participent à la pollution atmosphérique et à

l’émission de gaz à effet de serre car les bateaux utilisent des moteurs à combustion.

Tableau 2 : Coefficients d’émission de polluants atmosphériques des navires de marchandises, en

grammes/tonne au kilomètre (élaboré par les données OCDE 1997)

Emission (gr/t/km)

CO 0.018

CO2 40

HC 0.08

NOx 0.5

SO2 0.05

Particules 0.03

- Entretien des ports et des voies de navigation : Les activités de dragage et le recyclage des

alluvions qui en résultent ont un fort effet sur l’environnement. Le dragage permet de

maintenir une profondeur des eaux adéquate afin que les navires puissent circuler. Une

partie des déblais de dragage sont contaminés par les hydrocarbures, des métaux lourds et

des composés organochlorés. L’élimination de ces sédiments contaminés est difficile.

- Impact sur les espèces aquatiques : Le transport maritime constitue un mode de transport

privilégié des espèces aquatiques d’une partie du globe à l’autre. Ces espèces dites

"exotiques" sont le plus souvent acheminées dans l'eau de lest contenue dans les ballasts. La

plupart des envahisseurs exogènes ne survivent pas dans leur nouvel environnement et

n'entraînent par conséquences écologiques. Certains, cependant, prospèrent et peuvent

éliminer d'autres espèces ou modifier profondément l'équilibre des écosystèmes existants

(par exemple la moule zébrée européenne introduite dans les grands lacs).

Le transport aérien

Le transport par avion est utilisé en général pour transporté de petit volume de fruits exotiques ou

de contre saison à faible conservation (melon, mangue,…). Le transport aérien représente seulement

1% des importations (figure 7) mais à lui seul il contribue à hauteur de 24% aux émissions de GES du

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15

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transport des fruits et légumes importés en France. Le fret aérien menace l’environnement

principalement par l’émission de GES. On observe une pollution atmosphérique à faible altitude

(jusqu'à 915 mètres) lors du décollage et de l’atterrissage, et une pollution atmosphérique a échelle

mondiale, ces deux types de pollutions se traduit par des rejets de monoxyde d’azote (NOx), de

monoxyde de carbone (CO), une partie de ces émissions se transforment en ozone (O3).

Tableau 3 : Coefficients d’émission de polluants atmosphériques du transport aérien, en

grammes/tonne au kilomètre (élaboré par les données OCDE 1997)

Emission gr/t/km

CO2 1610

NOx 5.56

Le transport par camionnage :

Il est participe fortement à la pollution atmosphérique, il émet surtout du dioxyde de carbone, le

tableau ci-dessous (OCDE 1997) récapitule les gaz produit

Tableau 4 : Coefficients d’émission de polluants atmosphériques des poids lourds, en

grammes/tonne au kilomètre (élaboré par les données OCDE 1997)

Emission (gr/t/km)

CO 0.25

CO2 140

HC 0.32

NOx 3

SO2 0.18

Particules 0.17

Ces coefficients sont approximatifs car les rejets de certains polluants varient selon la vitesse mais

aussi selon la modernité et l’entretien des véhicules.

Les camions sont responsables aussi d’une forte pollution sonore, dans les environs des routes.

Le transport ferroviaire

Le rail est un moyen de transport moins agressif que le camionnage. Considérant le fait que la

majorité des trains en France et en Europe roulent grâce à l’électricité, c’est la manière de produire

cette électricité qui détermine l’impact du train sur l’environnement.

Tableau 5 : Coefficients d’émission de polluants atmosphériques des trains, en grammes/tonne au

kilomètre (élaboré par les données OCDE 1997)

Emission (gr/t/km)

CO 0.15

CO2 48

HC 0.07

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NOx 0.4

SO2 0.18

Particules 0.07

Ainsi pour évaluer l’impact des transports les indicateurs utilisés sont souvent le taux de CO2, et les autres gaz à effet de serre et toxique. Pour conclure sur les transports : Ainsi les transports impactent l’environnement spécialement au niveau atmosphérique par une production de gaz à effet de serre et de gaz toxique. Seul le transport maritime en plus de la pollution atmosphérique agresse le milieu aquatique. Il est toutefois délicat de comparer la pollution de l'air avec celle de l'eau. Il est encore plus difficile de mesurer les effets nocifs causés au milieu naturel par l'introduction d'espèces susceptibles de produire des nuisances ou l'évacuation de rejets de dragage contaminés qui affectent plus les écosystèmes marins. Ainsi les indicateurs les plus judicieux pour évaluer l’impact du transport sur l’environnement est la mesure des émissions de CO2, de NOx. En compilant les données précédemment présentées on peut comparer les transports et ainsi conclure que le transport aérien mais aussi le camionnage ont des impacts très importants sur la pollution atmosphérique (figure 4 et 5).

Figure 9 : Comparaison entre différents modes de transport des émissions de CO2 rejetés. En

grammes de CO2 rejeté par tonne transporté par km. (d’après les données de l’OCDE 1997)

0

200

400

600

800

1000

1200

1400

1600

1800

Tr aérien Camionage Tr maritime Tr ferroviaire

CO2

CO2

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Figure 10 : Comparaison entre différents modes de transport des émissions d’oxyde d’azote (NOx)

rejetés. En grammes de NOx rejeté par tonne transporté par km. (d’après les données de l’OCDE

1997)

Tableau 6: Comparaison des émissions de dioxyde de carbone et d’oxyde d’azote des modes de

transport, en grammes/tonnes par km (source OCDE)

(g/t/km) Tr aérien Camionnage Tr maritime Tr ferroviaire

CO2 1610 140 40 48

Nox 5,56 3 0,5 0,4

Il ressort, de la bibliographie précédemment citée, que l’impact majeur des transports sur l’environnement est l’émission de gaz à effet de serre. Le type de transport utilisé pour que les fruits et légumes arrivent au consommateur est un indicateur. Mais le consommateur ne peut répondre à la question ‘’Quel est le moyen de transport utilisé pour acheminer le produits’’ ? Le transport est une variable qui peut être interprété par l’origine du produit : information dont le consommateur a accès. Ainsi pour évaluer l’impact du transport il faudrait interroger le consommateur sur ‘’Quel est l’origine du produit ? ‘’ On pourrait ensuite généraliser : Si le produit vient d’un continent comme l’Amérique du Sud ou d’Afrique, on suppose qu’il est transporté par bateau à l’exception de produits à forte valeur ajoutée et à faible conservation (fruits tropicaux, et contre saison). Mais Il ne faut pas oublier que le produit avant d’avoir était disposé dans un navire à été amené souvent par camion au port cette distance entre le port et le camion est difficile à déterminé. Ensuite, la distance du port jusqu’au lieu d’achat du consommateur a aussi son importance. Ainsi beaucoup de variable sont encore très difficiles à déterminer, mais pour la même distance parcourue et le même poids transporté le camionnage émet 3,5 fois plus de CO2 que le transport maritime, mais les distances parcourues par les navires sont grandes (exemple la distance entre Amérique du Sud et Europe est d’environ 12 000km) alors que les distance parcourue par les importations Intra-européenne sont plutôt de l’ordre 2000 ou 3000km. De plus, pour le transport maritime il faut prendre en compte les distances parcourues en camion entre la production, les ports et les détaillants. Donc on peut conclure que les marchandises venant pas voie maritime de pays

0

1

2

3

4

5

6

Tr aérien Camionage Tr maritime Tr ferroviaire

Nox

Nox

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lointains ne présentent pas un impact environnemental moins élevé que celles transportées par camion venant d’Europe. Comme nous l’avons expliqué le transport est une étape importante dans la vie des fruits et légumes , mais lors du transport il ne faut pas oublier que les légumes et fruits frais sont conserver dans des conditions particulières, à une température et à une hygrométrie optimale. La conservation, quelle soit durant les transports où pendant plusieurs mois dans des entrepôts, est un poste important dans le cycle de vie des fruits et légumes

3) La conservation

La conservation des fruits et légumes est souvent effectuée dans des chambres réfrigérées. Elle

permet de conserver l’intégrité et la qualité des produits : de la récolte jusqu'à sa mise en vente chez

le détaillant. Elle s’effectue pour vendre des produits en hors saison. Mais par manque de ressource

bibliographique nous ne prendrons pas en compte la conservation dans l’impact pour

l’environnement. Pourtant elle est actuellement au centre de réflexion et la question suivante est

souvent posée ‘’faut-il mieux conserver des produits durant 9 à 12 mois en chambres froides ou au

contraire les importer de pays où actuellement c’est la pleine production ?’’ Le cas des pommes est

souvent cité.

4) L’emballage :

L’emballage, qu’il soit en carton, en verre, en plastique ou en métal , assure des fonctions de

protection, d’étiquetage et aussi de promotion (marketing) du produit. Il a pour objectif de séduire

l’acheteur potentiel. Mais cet emballage n’a pas toujours lieu d’être et souvent pour un même

produit il existe le produit en vrac et en préemballé. Cet emballage souvent superflu présente un

effet sur l’environnement non négligeable. En effet, l’énergie nécessaire pour le fabriquer, pour le

transporter et pour le recycler est importante. Cette énergie est responsable de l’émission de gaz à

effet de serre. De plus les processus de fabrication et de recyclage ont un impact sur la qualité

atmosphérique de l’air. Ainsi, chaque européen produirait 160 kg de déchets d’emballages par an

dont de 2/3 d’origine alimentaire, (European Envvironment Agency, 2005).

Tableau 7 : Energie nécessaire pour fabriquer différents emballages (Vandercammen, CRIOC, 2006)

Selon les emballages l’énergie utilisée pour les produire est plus importante, les emballages

nécessitant plus d’énergie

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L’utilisation d’emballage est un indicateur important. Mais il serait nécessaire de faire de plus ample

recherche pour trouver l’impact réel des emballages, en termes d’émission de gaz à effet de serre

mais aussi de d’autres dommages écologique.

Il est tout de même important de savoir si le consommateur achète des produits préemballés ou en

vrac, même si dans cette étude nous ne pouvons quantifier la pollution due à ces emballages.

5) La transformation :

Après la récolte, les fruits et légumes sont conditionnés pour la vente. Ils peuvent subir divers

traitements : lavage, découpage, fumage, salage, blanchiment, déshydratation, surgélation, mise en

conserve. Ces traitements sont effectués dans le but de les préserver des microbes, des enzymes, de

la détérioration chimique ou mécanique ou pour faciliter leur préparation ultérieure. Tous ces

traitements ont un impact non négligeable sur l’environnement : consommation et pollution de

l’eau, production de déchets et surtout une consommation importante d’énergie. (Vandercammen,

2006). Les principaux types de transformation :

-La mise en conserve : elle est constituée de plusieurs étapes consommatrices d’énergie et d’eau : la

première étape est le blanchiment. La deuxième étape concerne le conditionnement dans des

contenants stérilisés : bocaux en verre, boites en métal, (les contenants ont un impact non

négligeable sur l’environnement).

-La surgélation : Ce mode de conservation respecte le mieux les qualités nutritionnelles et

organoleptiques des aliments. Mais la surgélation consomme plus d’énergie que tous les autres

procédés de conservation. Elle est constituée des étapes suivantes : Blanchiment, refroidissement et

puis le transport et le stockage à une température de -18°C, jusqu’à la consommation du produit. Par

contre les emballages de surgelé en plastique et en carton présente un impact moins important au

niveau de l’environnement ( Vandercammen,2006) et (Jungbluth, 2004) et étant plus léger le

transport et lui aussi moins impactant pour l’environnement.

6) Conclusion impacts environnementaux :

En conclusion les impacts des différents processus du cycle de vie sont difficilement évaluables. Il est

par exemple difficile de dire en général laquelle des deux variantes d’un légume, l’un cultivé en serre

chauffée et consommé localement, l’autre cultivé en plein champ à l’étranger, constitue le choix le

plus respectueux de l’environnement. Mais Jungbluth (2000) en développant un écobilan modulaire

répond en partie au problème. Il compare donc tous les processus du cycle de vie des légumes

(figure11) en utilisant le système de point de l’Eco-indicator 99. Cet éco-indicateur prend en compte

les éléments suivants : apport excessif en fertilisant, destruction de la couche d’ozone, smog

photochimique, effet de serre, ressources naturelles, substances cancérigènes, pesticides, métaux

lourds, acidification, radiations ionisantes.

Nous allons utiliser les coefficients d’impact de Jungbluth pour créer l’outil d’évalution.

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Figure 11 : Impact environnemental, exprimé en points de l’Eco-indicator 99, attribuable à

différentes caractéristiques d’un kilo de légumes acheté, selon les cinq module de cycle de vie

étudié. (Source Jungbluth,2004)

IV- Réalisation d’un outil

Comme il a été présenté dans les parties précédentes, l’objectif de ce projet est de proposer un outil

permettant au consommateur d’auto-évaluer les effets de sa consommation de fruits et légumes sur

l’environnement.

La méthode IDEA (Vilain , 1999) utilisée pour évaluer la durabilité des exploitations agricoles est

intéressante car il est destinée aux agriculteurs qui désirent s’auto-évaluer sur la durabilité de leurs

pratiques. Cette méthode donne une « photographie de l’exploitation en terme de durabilité »

ensuite l’agriculteur peut faire varier ces pratiques afin d’atteindre un niveau de durabilité plus

important. Il est intéressant d’appliquer la même démarche pour construire l’outil destiné aux

consommateurs ou aux collectivités territoriales.

L’outil va reposer sur une évaluation quantitative des pratiques de consommation, ces pratiques sont

évaluées par des coefficients d’impact. L’outil présente une seule échelle, ‘’l’échelle de durabilité

écologique’’ : grâce à l’analyse du cycle de vie préalable, il a été dégagé les principaux processus du

cycle de vie à prendre en compte et les indicateurs qui permettent de quantifier les dommages

écologiques qu’ils occasionnent. Cette échelle est subdivisée en 3 composantes : Pratiques agricoles,

les transports, L’emballage.

L’hypothèse principale pour réaliser l’outil repose sur l’idée qu’il est possible d’évaluer l’impact du

cycle de vie des fruits et légumes en quantifiant tout les facteurs rentrant en compte. Ensuite, en

pondérant les informations obtenues et en les agrégeant on obtient un score qui doit refléter

l’impact sur l’environnement de la consommation de fruits et légumes. Evidement il est possible de

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mettre en doute la pertinence d’’agréger des facteurs différents. Mais il est intéressant de noter

qu’une même valeur peut être obtenue en ayant des pratiques alimentaires distinctes.

Cette hypothèse est malheureusement difficile à réaliser actuellement car il manque certaines

ressources bibliographiques qui permettraient de quantifier tous les impacts. En effet il est possible

de quantifier les impacts vis-à-vis des transports, ou des modes de production mais il est peu aisé de

quantifier l’impact des emballages. Utiliser les travaux de Jungbluth permettrait d’agréger facilement

les différents facteurs étudiés, car Jungbluth compare en fonction d’une échelle qu’il a lui-même créé

les grandes composantes intervenant dans le cycle des fruits et légumes.

Pour commencer nous avons réalisé, suite à nos réflexions sur la consommation, un diagramme

résumant certains choix possibles de consommation de fruits et légumes (figure 12)

Figure 12 : Diagramme des grands choix de consommation de fruits et légumes.

Dans la première partie de cette étude il a été vu que les consommateurs ont des pratiques variées.

Un consommateur ne va pas acheter seulement des légumes en vrac, mais aussi en surgelés ou

préemballés. Il faut dans un premier temps que le consommateur évalue sa propre consommation,

elle sera exprimée en pourcentage. Par exemple un consommateur estimera qu’il consomme 70% de

légumes et fruits en vrac, 10% en préemballé, 15% en conserve métal et 5% en surgelé. Les

pourcentages sont ensuite multipliés par des coefficients d’impact. Ces coefficients sont

actuellement tirés des travaux de Jungbluth (2004) et résumés dans le tableau ci-dessous.

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Tableau 8 : Coefficients d’impact, (tableau élaboré avec les données de Jungbluth, 2004)

Coefficients d'impact, (pour un kg de légumes ou de fruits)

Variables par module unité (en points Eco-Indicator 99)

Prod sous serre (hors saison) 13

Prod intégrée 2,6

Prod biologique 2,6

Prod traditionnelle ?

Transport régional 0,5

Transport en camion 2,8

Transport en avion 82

Transport maritime ?

Frais en vrac 0,4

Frais préemballé 0,6

Conserve verre 5,3

Conserve métal 3,4

Surgelé 2

Ces coefficient indique l’amplitude des impacts sur l’environnement de chaque facteur, plus la valeur

est forte plus le facteur provoque des effets négatif sur l’environnement.

Il manque des valeurs pour le transport maritime et la production traditionnelle, en effet

dans les écrits de Jungbluth ces données sont manquantes. Dans la partie III, nous avons

abordé le sujet du transport maritime qui pollue 3,5 moins que le camion mais qui

nécessite l’utilisation du camionnage pour apporter les marchandises aux ports. De

même dans la partie III nous avons comparé l’agriculture traditionnelle et biologique

mais les publications étudiées ne nous ont pas permis de quantifier ces impacts.

Questions posées aux consommateurs

1- Sous quelles formes achetez vous les légumes et fruits ?

Part (%) dans la

consommation totale Coefficients

d’impact Valeurs obtenues

Frais : en vrac 0,4 (% x 0,4) =

Frais : en préemballé plastique

0,6

Conserve : en verre 5,3

Conserve : en métal 3,4

Surgelé 2

Total 100%

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2- Quelle est l’origine des fruits et légumes achetés ?

Part (%) dans la

consommation totale Coefficients

d’impact Valeurs obtenues

Local (régional) 0,5

Nationale et Européenne

2,8

Extra-Européen (Aérien)

83

Extra-Européen (Maritime)

?

Total 100%

On pose l’hypothèse que le consommateur connaît l’origine des fruits et légumes qu’il

achète. Si ce n’est pas le cas ça permet d’éveiller son intérêt vis-à-vis des transports de

marchandises.

3- Dans les fruits et légumes achetés, produits en Europe, dans quelle proportion sont-ils hors

saison et de saison?

Part (%) dans la

consommation totale Coefficients

d’impact Valeurs obtenues

Hors saison (mais produits en Europe)

13

Saison (mais produit en Europe)

0

Total 100%

Pour cette question on suppose que les produits hors saison d’origine Européenne, sont

issus de productions chauffées sous serre. Evidement c’est un raccourci, mais cela

permet d’attirer l’attention des consommateurs sur l’importance de la saisonnalité pour

le respect de l’environnement

4- Quels labels ou certifications sont présents sur les fruits et légumes achetés ?

Part (%) dans la

consommation totale Coefficients

d’impact Valeurs obtenues

Aucun label ?

Biologique/Intégrée 2,6

Total 100%

Dans ce cas, il manque la valeur du coefficient permettant de calculer l’impact due aux

fruits et légumes ne présentant pas de labels, c'est-à-dire les fruits et légumes cultivés

traditionnellement.

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7) Tableau récapitulatif

Coefficient minimal Coefficient maximal Valeur obtenue

Question 1 0,4 5,3

Question 2 0,5 83

Question 3 0 13

Question 4 2.6 ?

Total

Exemples d’utilisation :

Nous allons ici étudier le cas deux consommateurs aux pratiques de consommation distinctes :

Profil du consommateur 1 : C’est un consommateur plutôt sensibilisé aux problèmes de l’écologie. Il

consomme globalement du local, acheté sur le marché ou en magasins spécialisés, et en vrac. La

majorité des fruits et légumes qu’il consomme sont en frais. Exemple des réponses :

1- Sous quelles formes acheter vous les légumes et fruits ?

Part (%) dans la

consommation totale Coefficients

d’impact Valeurs obtenues

Frais : en vrac 70% 0,4 0,28

Frais : en préemballé plastique

10% 0,6 0,06

Conserve : en verre 2% 5,3 0,106

Conserve : en métal 7% 3,4 0.238

Surgelé 11% 2 0.22

Total 100% 11,7 0.904

2- Quelle est l’origine des fruits et légumes achetés ?

Part (%) dans la

consommation totale Coefficients

d’impact Valeurs obtenues

Local (régional) 60% 0,5 0,3

Nationale et Européenne

40% 2,8 1,12

Extra-Européen (Aérien)

2% 83 1,66

Extra-Européen (Maritime)

0% ? 0

Total 100% 86,3 3.08

Page 25: Impact de la consommation des fruits et légumes sur l'environnement

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3- Dans les fruits et légumes achetés, produits en Europe, dans quelle proportion sont-ils hors

saison et de saison?

Part (%) dans la

consommation totale Coefficients

d’impact Valeurs obtenues

Hors saison (mais produits en Europe)

0% 13 0

Saison (mais produit en Europe)

100% 0 0

Total 100% 13 0

4- Quels labels ou certifications sont présents sur les fruits et légumes achetés ?

Part (%) dans la

consommation totale Coefficients

d’impact Valeurs obtenues

Aucun label 40% ? = 5 ? = 2

Biologique/Intégrée 60% 2,6 1.56

Total 100% 3,56

Dans ce cas, on fixe la valeur du coefficient d’impact des productions traditionnelle à 5

(valeur entre coefficient de production intégrée et coefficient de production sous serre).

Cette valeur n’est fixée que pour compléter le calcul.

Coefficient minimal Coefficients

maximal Valeur obtenue

Question 1 0,4 5,3 0,904

Question 2 0,5 83 3,08

Question 3 0 13 0

Question 4 2.6 ? = 5 3,56

Total 3,5 106,3 7,54

Ainsi la valeur obtenue par le consommateur 1, avec un profil respectueux de l’environnement est de

7,54.

2) Deuxième Exemple

Profil du consommateur 2 : C’est une personne qui n’est pas intéressée par l’écologie. Il achète selon

ses envies et ne fait pas attention à la saison.

1- Sous quelles formes acheter vous les légumes et fruits ?

Part (%) dans la

consommation totale Coefficients

d’impact Valeurs obtenues

Frais : en vrac 40% 0,4 0,16

Frais : en préemballé plastique

30% 0,6 0,18

Conserve : en verre 5% 5,3 0,27

Conserve : en métal 5% 3,4 0,17

Surgelé 20% 2 0,4

Total 100% 11,7 1,18

Page 26: Impact de la consommation des fruits et légumes sur l'environnement

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2- Quelle est l’origine des fruits et légumes achetés ?

Part (%) dans la

consommation totale Coefficients

d’impact Valeurs obtenues

Local (régional) 20% 0,5 0,1

Nationale et Européenne

50% 2,8 1,4

Extra-Européen (Aérien)

10% 83 8,3

Extra-Européen (Maritime)

20% ? 0,6

Total 100% 86,3 10,4

Dans ce cas, on fixe la valeur du coefficient d’impact du transport maritime à 3 (valeur

proche du camionnage). Cette valeur n’est fixée que pour compléter le calcul.

3- Dans les fruits et légumes achetés, produits en Europe, dans quelle proportion sont-ils hors

saison et de saison?

Part (%) dans la

consommation totale Coefficients

d’impact Valeurs obtenues

Hors saison (mais produits en Europe)

25% 13 3,25

Saison (mais produit en Europe)

75% 0 0

Total 100% 13 3,25

4- Quels labels ou certifications sont présents sur les fruits et légumes achetés ?

Part (%) dans la

consommation totale Coefficients

d’impact Valeurs obtenues

Aucun label 95% ? = 5 4,75

Biologique/Intégrée 5% 2,6 0,13

Total 100% 4,88

Dans ce cas, on fixe la valeur du coefficient d’impact des productions traditionnelle à 5

(valeur entre coefficient de production intégrée et coefficient de production sous serre).

Cette valeur n’est fixée que pour compléter le calcul.

Coefficient minimal Coefficients

d’impact Valeurs obtenues

Question 1 0,4 5,3 1,18

Question 2 0,5 83 10,4

Question 3 0 13 3,25

Question 4 2.6 ? = 5 4,88

Total 3,5 106,3 19,71

Page 27: Impact de la consommation des fruits et légumes sur l'environnement

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Ainsi un consommateur avec un profil moins conscient des enjeux de l’environnement obtient un

score plus élevé 19,71.

Cet outil permet donc de faire un bilan sur l’impact de sa consommation de fruits et légumes sur

l’environnement. Le consommateur peut ensuite modifier ses pratiques de consommation et s’auto-

évaluer de nouveau afin de savoir si son nouveau comportement de consommation est plus

respectueux pour l’environnement.

Conclusion :

Lors de cette étude, il a été tenté d’analyser le cycle de vie des fruits et légumes mais celui-ci est très

complexe, dans le temps imparti cette analyse a été superficielle. Mais les recherches

bibliographiques et ce projet ont tout de même permis de réfléchir sur l’élaboration d’un outil

d’évaluation destiné aux consommateurs.

L’outil proposé ici n’est encore qu’une ébauche, dans un premier temps, de nouveaux coefficients

devraient être calculés. Ensuite l’outil devrait être étalonné afin de relier les scores obtenus et les

différents profils possibles (consommateur écologiste = score faible, consommateur antiécologiste

=score élevé,...). De plus certains critères de choix devraient être rajoutés, par exemple l’aspect sur la

4eme gamme, ou l’autoproduction (potager), il faudrait donc créer de nouvelles questions et évaluer

l’impact de ces variables. En outre, ‘le lieu d’achat’ et ‘le prix ‘des fruits et légumes pourraient servir

comme indicateurs supplémentaires, mais il faudrait corréler ces indicateurs avec les impacts sur

l’environnement.

La question se pose si cet outil est vraiment accessible au consommateur, en effet une auto-

évaluation est-elle vraiment réalisable ? Estimer les proportions en pourcentage de ses achats est

délicat pour le consommateur. De plus le consommateur est-il prêt à passer du temps pour auto-

évaluer sa consommation. Peut être des associations ou les mairies pourraient réfléchir sur la mise

en place, d’agents formés pour sensibiliser le publics à l’environnement. Ces agents devraient être à

disposition des habitants, pour évaluer l’impact de la consommation des fruits et légumes, mais aussi

des autres aliments sur l’environnement. Et ces employés utiliseraient donc l’outil pour évaluer les

comportements des habitants à sensibiliser. Cet outil doit donc être étoffé en partenariat avec les

acteurs qui l’utiliseront.

Page 28: Impact de la consommation des fruits et légumes sur l'environnement

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Vincent PAULHE Agrocampus – Ouest INHP Février 2010

Bibliographie

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- OCDE. (1997). L’incidence sur l’environnement du transport des marchandises. OCDE

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Annexes

Annexe 1 : Résumé des effets nocifs causés par la pollution atmosphérique sur l’environnement

(source OCDE 1997)