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Ambassade de l’Inde - OCTOBRE/NOVEMBRE/DÉCEMBRE 2011 - Numéro 404 Inde Janvier 2012 23/01/12 15:23 Page 1

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"Nouvelles de l'Inde", revue de l'Ambassade de l'Inde à Paris, n°404, octobre-décembre 2011.

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Ambassade de l’Inde - OCTOBRE/NOVEMBRE/DÉCEMBRE 2011 - Numéro 404

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Sommaire• Message de l’Ambassadeur

aux lecteurs de Nouvelles de l’Inde 3

FENÊTRE SUR LA CULTURE INDIENNE

• L’Inde et la Formule 1 : coup de foudre 4-6

• Megha-Tropiques 7

• Influence et rayonnement de la culture de l’Inde 8-10

• Festival International de l’Enfance à Gennevilliers 11-13

AUTRES FACETTES DE L’INDE

• Le test de la laïcité : l’unité de l’Inde dans la diversité 14-15

• L’art et l’artisanat (1ère partie) 16-19

• Ayurveda (2ème partie)Pour contrer l’arthrose, le stress ou les rides :les multiples bienfaits de l’huile de sésame 20-21

DESTINATIONS A DÉCOUVRIR

• Kollur ou Karnataka :célèbre pour l’or et la déesse Mookambika 22

• Gondal au Gujarat, ancienne capitale d’un État Princier des Rajput Jadeja 23

• Gros plan sur le Madhya Pradesh 24-27

LE COIN DES ENFANTS

• Comment le cobra devient venimeux 28

ECHOS ET SENTEURS DE L’INDE 29-32

REVUE DES LIVRES 33-37

NOUVELLES DE L’INDE 38-39

LE COIN DES ÉCHOS 40-3ème de couv.

Editorial

Chers lecteurs,

Permettez-moi tout d’abord de vous souhaiter à tous une belle,heureuse et prospère nouvelle année 2012 ! Je tiens à remercier tous ceux d’entre vous qui nous ont fait part de leursouhait de continuer à recevoir le magazine et nous ont renvoyéle questionnaire que nous leur avions fait parvenir.

Nous sommes heureux de vous présenter le message de l’ambassadeur, M. Rakesh Sood, qui a présenté ses lettres decréance au Président de la République française le 22 décembredernier.

Nous sommes, par ailleurs, très fiers d’avoir accueilli le premierGrand Prix d’Inde de toute l’histoire de la Formule 1. Eric Bhatnous fait découvrir ce premier Grand Prix qui s’est déroulé àDelhi le 30 octobre dernier. Devant le succès rencontré par cepremier Grand Prix, nous n’avons pas fini de parler de coursesautomobiles en Inde.

Nous vous invitons à lire l’article sur la mission satellite franco-indienne, Megha Tropiques, une belle réussite qui améliorera les connaissances scientifiques dans le domaine dela recherche climatique en région tropicale.

Le premier article d’une série consacrée à l’art et l’artisanat enInde vous est proposé ainsi qu’un article sur l’influence et lerayonnement de la culture de l’Inde. Nous vous annonçons à cesujet que l’exposition de peintures de Rabindranath Tagore – Ladernière moisson – a été inaugurée au Musée des Beaux-Arts dela Ville de Paris, Petit Palais, le 26 janvier, jour où l’Inde célèbre le Jour de la République indienne. Nous vous invitons àla visiter et à découvrir une facette moins connue de celui quifut Prix Nobel de littérature en 1913.

Nous vous réitérons nos meilleurs vœux pour 2012 !

Nina Tshering LaPremier Secrétaire (Presse, Information & Culture)

Publié par le Service Presse, Information et Culture de l’Ambassade de l’Inde15, rue Alfred Dehodencq, 75016 PARISTél. : 01 40 50 50 18 - Fax : 01 45 24 33 45E-Mail : [email protected]édacteur en chef : Nina Tshering La, Premier Secrétaire (PIC)Assistante de rédaction : Viviane Tourtet.Contributeurs du numéro : Deepti Bhagat, Eric Bhat, E.B., Eunice deSouza, Mireille-Joséphine Guézennec, Incredible India, India BrandEquity Foundation, India Travel Online, Indian Space ResearchOrganisation (ISRO) et Viviane Tourtet.Imprimé par : Imprimerie et Editions Henry62170 Montreuil/Mer - Tél. 03 21 90 15 15Mentions :Toute correspondance sera adressée au Service Presse, Information etCulture, Ambassade de l’Inde, 15, rue Alfred Dehodencq, 75016 PARISLes opinions exprimées dans les articles signés ne sont pasnécessairement celles de l’Ambassade de l’Inde.Photo de couverture : Circuit du Grand Prix de Formule 1 à New Delhi©Bernard Asset et Eric Bhat.

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MESSAGE DE L’AMBASSADEURAUX LECTEURS DE NOUVELLES DE L’INDE

Chers amis,Les gouvernements et le peuplefrançais et indien entretiennent tra-ditionnellement une relation cor-diale et mutuellement bénéfique. Entant que démocraties et sociétéspluralistes et ouvertes, les deux payssont fermement convaincus de laforce de notre partenariat stratégi-que qui entre dans sa 12ème année.Dans leur Déclaration conjointe faitequand le Président Sarkozy s’estrendu en Inde en décembre 2010 àl’invitation du Premier Ministre, Dr.Manmohan Singh, les deux diri-geants ont réaffirmé leur engage-ment à travailler ensemble pour lapaix et la sécurité mondiales.Le soutien constant du PrésidentSarkozy pour que l’Inde joue un rôleaccru sur la scène mondiale trouveun fort écho dans mon pays et lePremier Ministre Singh a clairementexprimé son souhait « que le parte-nariat entre nos deux démocratiessoit davantage renforcé et appro-fondi dans les années à venir. » Jeferai mes sincères efforts pour m’as-surer que nous progressons sur lechemin tracé par nos deux diri-geants.Des échanges bilatéraux réguliers àdivers niveaux du dialogue officiel etpolitique et des initiatives ont élargila coopération, approfondi la com-préhension et renforcé le partenariatentre nos gouvernements ainsi queles secteurs-clés de notre économie.La visite de M. Alain Juppé, Minis-tre français des Affaires Etrangères,en Inde fut une occasion de passeren revue tous les aspects du dialo-gue bilatéral et de fixer l’agenda dudéveloppement futur du partenariatstratégique franco-indien.Comme vous le savez sans doute, le12 Octobre, le satellite d’observa-tion de la Terre, Megha Tropiques,conjointement mis au point par ISROet le CNES, fut lancé de Sriharikota ;

témoignage de l’étroite collabora-tion entre les agences spatiales denos pays. Ce satellite ouvre une nou-velle ère de recherche atmosphéri-que dans le système tropical. En novembre, le Premier Ministre, Dr.Manmohan Singh et le PrésidentSarkozy se sont joints aux dirigeantsdu G20 à Cannes en s’attaquant auxquestions complexes auxquellesétait confronté leur Groupe, notam-ment la crise de la zone euro, et ontdiscuté des mesures urgentes pourrelancer la croissance mondiale, desréformes structurelles à moyenterme dans l’économie mondiale,gardant à l’esprit que le « développe-ment » devrait continuer à faire l’ob-jet d’une attention spéciale dansl’agenda du G20.Au cours des quatre derniers moisqui ont suivi mon arrivée en France,j’ai eu le plaisir de rencontrer etd’interagir utilement avec une largesection des amis de l’Inde. Je suistrès gratifié et enthousiasmé parleur cordialité et leur profond intérêtà forger des liens plus étroits avecles organisations équivalentes et ci-toyens en Inde. Le 2 octobre 2011,date anniversaire de la naissance duMahatma Gandhi, père de la Nation

indienne qui est marquée mainte-nant comme la Journée Universellede la Non-Violence, a été célébréepar la ville de Strasbourg avec l’ins-tallation d’une statue du MahatmaGandhi lors d’une manifestation co-lorée et solennelle. Le gouvernementindien et des organisations françai-ses ont accueilli un vaste éventaild’événements culturels et ce sontces liens, au niveau peuple à peuple,qui ont contribué de manière impor-tante au renforcement des liens en-tre nos deux populations.Lorsque je pense aux mois à venir, jen’ai aucun doute que les deux gou-vernements ainsi que les divers sec-teurs de nos économies respectivescontinueront à travailler ensemblepour renforcer l’amitié et la coopé-ration de longue date qui prospèrententre l’Inde et la France.Je saisis cette occasion pour adres-ser mes meilleurs vœux à la commu-nauté indienne en France, aux pré-cieux amis de l’Inde un peu partouten France, y compris les associés dis-tingués de notre ambassade.Mes meilleurs vœux pour une heu-reuse et prospère année 2012 !

Rakesh SOOD

Présentation des lettres de créance de M. Rakesh Sood à l’Elyséele 22 décembre 2011

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FENÊTRE SUR LA CULTURE INDIENNEFENÊTRE SUR LA CULTURE INDIENNE

Le premier Grand Prix d’Inde detoute l’histoire de la Formule 1 aeu lieu le 30 octobre 2011 à Delhi.Une date qu’il faudra garder enmémoire. Car ce fut un vrai succès.L’Inde a aimé la Formule 1. Et lemonde de la Formule 1 a aimél’Inde. Après la course, lors de la traditionnelle conférence depresse, les commentaires du vain-queur, Sébastien Vettel, ont étéréellement élogieux. Le championdu monde en titre a d’ailleurs dé-buté son intervention en hindi,avant de préciser son opinion enanglais : « J’apprécie les valeurs in-diennes. Il y a beaucoup de mondeici, beaucoup de cœur et d’énergie.Sur le plan sportif le circuit est trèsréussi. Et partout où je suis allé, lesfemmes ont de si beaux yeux. » Ases côtés, Jenson Button, le dau-phin du classement, s’est empresséd’ajouter : « …Et un si joli sourire. »En salle de presse, les journalistesindiens ont applaudi à tout rompre.Sur la grille de départ, le hasard avoulu que je me retrouve à côtéd’Eric Besson, ministre français del’Industrie, quand l’hymne indien aretenti sur le circuit. M. Bessonétait venu avec Carlos Ghosn,Président de Renault et Nissan,pour fêter le titre de champion dumonde récemment décroché par

Vettel. Renault, motoriste del’équipe Red Bull, prenait une partlégitime dans ce succès. Un hasard,ce n’est pas le mot exact, car jesouhaitais m’entretenir quelquesinstants avec M. Ghosn. Sa démar-che répondait à des critères festifsautant que stratégiques : « L’Inde,m’a-t-il confirmé, représente unmarché capital pour notre entre-prise, au même titre que le Brésil. »Dans les immenses tribunes, uneovation a salué les dernières notesde Jana-Gana-Mana, l’hymne na-tional, et j’ai senti qu’Eric Bessonavait tourné un regard curieux versle public. Régional de l’étape à denombreux égards, je me suis per-mis de glisser à son oreille qu’en

Inde une ferveur intense accompa-gne toujours le chant de l’hymne. « Oui, s’est émerveillé le ministre.Cette émotion est réellement pal-pable. J’ai ressenti ça très profon-dément ! » Cette spontanéité étaitrévélatrice. Les figures de la F1 dé-couvraient un monde nouveau.Longtemps, la rumeur avait été lu-gubre. Les Cassandres de tous poilsannonçaient avec insistance que lepremier Grand Prix de l’Inde n’au-rait pas lieu. Deux semaines avantl’ouverture des festivités à Delhi,au Grand Prix de Corée du Sud,Bernie Ecclestone, le grand argen-tier de la F1, n’y croyait presqueplus. « J’ai le sentiment que le cir-cuit ne sera pas prêt à temps »avait-t-il grimacé en regardant desphotos du chantier. J’avoue m’êtreouvert de ces inquiétudes à mescousins indiens, entrepreneursdans le Maharashtra. « Aucunsouci, m’avaient-ils rassuré. Lesgens de la Formule 1 ne connais-sent pas encore l’énergie indienne.Don’t worry, le Grand Prix aurabien lieu. »C’était rudement bien vu, car lejour dit, tout était prêt. La piste, lestribunes, les infrastructures. Et uneorganisation pleine de bonne vo-lonté. Au lendemain du Grand Prix,Jean-Louis Moncet, l’envoyé spé-cial de TF1 et d’Auto Plus, l’a souli-

L’INDE ET LA FORMULE 1 : COUP DE FOUDRE

Le commandant S.J. Singh, organisateur du concours de dessins d’enfants,s’entretient avec l’envoyé spécial des Nouvelles de l’Inde, Eric Bhat.

La MacLaren de l’Anglais Jenson Button et les couleurs de l’Indeà l’arrière de la tribune principale : le mariage de l’année en Formule 1

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L’INDE ET LA FORMULE 1

gné dans son blog : « Quelle orga-nisation intelligente ! Les petitsdéfauts apparus le premier jour ontété immédiatement résolus. Lecentre d’accréditation était-il in-trouvable ? Le lendemain un flé-chage bien net était mis en placemenant directement à ce centre.Tout mis bout à bout, ce fut unGrand Prix impeccable ! » Pour direla vérité, les premiers commentai-res internationaux furent peu amè-nes. Les plus acides étaient les mé-dias anglais. Qu’un chien traversela piste le matin des premiers es-sais, ou qu’un vieux tracteur traîneencore dans le paddock, et les ta-bloïds d’outre-Manche montaientsur leurs grands chevaux. « Un

Grand Prix grotesque ! » titra l’und’entre eux. Mais ces critiques ontfait long feu et se sont vite tues.Après un Grand Prix de Corée per-fectible, le Grand Prix de l’Inde arelevé le défi de fort brillante ma-nière.La veille des essais, un cycliste pé-dalait assidûment sur le circuit, sejouant aisément des montées etdescentes des 5,125 kilomètres dutracé. C’était le vétéran JarnoTrulli, pilote en titre de l’écurieLotus, athlète confirmé de surcroît,qui s’accoutumait aux particulari-tés des lieux, tout en soignant saforme physique. Trulli compte denombreuses saisons de Formule 1 àson actif. Il connaît les circuits dumonde entier comme le fond de sapoche. Son avis nous intéressaitbougrement. « Alors, Jarno, luiavons-nous demandé, qu’en pen-ses-tu ? » L’Italien eut un grandsourire : « C’est super ! Il y a denombreux virages intéressants etsélectifs. On peut doubler à denombreux endroits. La sécuritésemble être de très bon niveau.Nous devrions nous régaler. »Parole d’expert. Ce fut un avis gé-néral. Tous les pilotes ont abondédans ce sens. L’architecte allemandHermann Tilke, en dessinant lapiste, a eu la main heureuse. Le Buddh Grand Prix était organiséà Greater Noida, dans la banlieuesud-est de Delhi, par Jaypee, ungroupe immobilier bien connu.

Avant même le début des travaux,estimés à 400 millions de dollars,le projet de cette piste de F1 s’ins-crivait dans un gigantesque pro-gramme de développement : laroute magnifique menant au cir-cuit n’était autre que les premierskilomètres de la future autorouteDelhi-Agra. Dès les premières se-maines 2012, le Taj Mahal ne seraplus qu’à deux heures de route deDelhi.Près de cent mille personnes ontassisté à l’épreuve. Les organisa-teurs ont annoncé 95.000 specta-teurs, mais les dernières places ontété bradées, et le chiffre exact estcertainement supérieur au chiffreofficiel. Une précision s’impose ici.Très souvent, dans les grands évé-nements internationaux, les statis-tiques sont « gonflées » pour satis-faire les annonceurs. A Delhi, ce futle contraire. Tout le monde s’en estrendu compte sur le circuit. Et j’enai eu la confirmation le lendemainà l’aéroport – je me rendais àMumbaï pour un stage d’Ayurveda.A l’enregistrement, j’ai aperçu deuxjeunes Indiens portant des tee-shirts à l’effigie d’Ayrton Senna.J’ai été fort surpris, car Senna s’esttué en course en 1994, alors queles deux lascars étaient encore auberceau. Je me suis permis de lesinterpeller, car j’aimais beaucoupSenna, et j’étais (heureusement)surpris de voir sa photo dans unhall d’aéroport à Delhi. « Come !Come ! », j’ai appelé, alors qu’ilspartaient vers le contrôle de police.Interloqués de prime abord, ils sontvenus. On a parlé, on a partagé untchaï , et j’ai constaté deux cho-ses : premièrement qu’ils connais-saient la carrière de Senna sur lebout des doigts, et deuxièmementqu’ils étaient venus de loin pourassister au Grand Prix. L’un repar-tait vers Bengalore, l’autre versGoa. Informaticiens tous les deux,copains depuis l’école, ils s’étaientdonné rendez-vous à GreaterNoida.J’ai fait une photo d’eux et pris desnotes frénétiquement. Vous savez,sur les circuits de F1, on ne fait pastoujours ce que l’on veut. Moi, avec

Le double champion du monde Fernando Alonso, pilote vedette de la Scuderia Ferrari, encourage le pilote indien

Narain Karthikeyan, à l’orée de son Grand Prix national.

Dès les premières séances d’essais,les commissaires de piste arborent

fièrement le drapeau indien.Leur émotion est palpable.

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FENÊTRE SUR LA CULTURE INDIENNEL’INDE ET LA FORMULE 1

mon laissez-passer de journalisteprivilégié, j’avais accès à la salle depresse, à certains virages et à lagrille de départ, ce qui était formi-dable, mais parler à un spectateurdans une tribune était impossible.Heureusement qu’il y a eu ce lundià l’aéroport. J’ai compris que la F1-mania touchait toute l’Inde. D’ail-leurs, dans mon avion, les fans del’équipe Ferrari avaient du mal àcaser leurs drapeaux dans les ca-siers à bagages. Ils étaient venus,vous dis-je, des quatre coins dupays.Les médias n’étaient pas étrangersà cet engouement. Jour après jour,télés, radios, sites et quotidiensconsacraient leurs Unes et leursgros titres au Grand Prix deFormule 1. J’ignore combien il yavait de journalistes indiens surplace pour rendre compte de l’évè-nement, mais j’ai été témoin de

leur compétence et de leursconnaissances. Me permettrez-vous de mentionner ici la jolieNridubha Kumar, envoyée spécialedu site ESPN-star.com ? Elle m’asubjugué. Assise derrière moi enconférence de presse, elle s’estadressée sans complexe au septu-ple champion du monde MichaëlSchumacher : « Les gommes duresreviennent pour la première foisdepuis Silverstone. Que pouvez-vous nous annoncer concernant lesstratégies de pneus pour la coursede dimanche ? » Elle avait 21 anstout au plus, elle était toute mi-gnonne, et posait une question fortpointue sur les pneus au pilote leplus titré du circuit. Elle ne fut pasla seule. Les journalistes indiensont réellement brillé par leur perti-nence. « D’habitude, analyse Thi-bault Larue, qui couvre toute lasaison pour le magazine françaisSport-Auto, les journalistes inter-nationaux posent la plupart desquestions en conférence de presse,tandis que les journalistes locauxsont plus silencieux. Au Grand Prixde Delhi, ce fut l’inverse. Les jour-nalistes locaux menaient le bal,tandis que les habitués de la F1 secontentaient d’écouter ! »Les enfants eux-mêmes ont mon-tré leur joie. A l’issue des essais, j’aieu le regard attiré par une série detableaux naïfs accrochés à des gril-lages au fond du paddock. Des di-zaines d’écoliers et d’écolières, au-

teurs des dessins, se sont installéssur une petite esplanade, bientôtrejoints par un pilote du GrandPrix, puis, deux, puis trois, puistous. Les pilotes sont venus signerles œuvres, destinées à une venteaux enchères au profit des écoles.A l’écart de la cohue, un homme enturban avait les larmes aux yeux.C’était le Commandant S.J. Singh,président de la section Educationdu groupe Jaypee, initiateur et or-ganisateur de cette joyeuse mani-festation. Les pilotes de Formule 1eux-mêmes, habituellement confi-nés dans leurs écuries respectives,avaient un grand sourire lors de cebain de foule. Le double championdu monde Fernando Alonso saluatrès chaleureusement Narain Kar-thikeyan, le seul pilote indien pré-sent au départ – qui signa une mé-ritoire 17ème place en course sur samodeste Hispania-Cosworth.

La présence indienne en Formule 1se précise. D’ores et déjà, le 2ème

Grand Prix d’Inde figure au calen-drier 2012 du championnat dumonde. L’écurie Force India se dis-tingue un peu plus lors de chaquecourse. Karun Chandhock a parti-cipé aux essais de son Grand Prixnational et lorgne sur un baquetplus régulier. Si l’on regarde plusloin, huit jeunes Indiens de 14 à 17ans courent régulièrement, nonsans succès, en Formule BMWasiatique – ils rêvent bien entendud’accéder un jour à la F1. Plus de18.000 licenciés en karting témoi-gnent de l’intérêt grandissant de lafédération indienne du sport auto-mobile. On n’a pas fini de parler decourses automobiles en Inde. ❑

Eric BhatPhotos Bernard Asset et Eric Bhat

Narayan vient de Bangalore, Kamal de Goa. Ils se sont précipités à Delhipour le Grand Prix et sont des fans d’Ayrton Senna,

champion légendaire mort en course en 1994.

Le ministre français Eric Besson (àgauche) accompagnait Carlos Ghosn(à droite). Le PDG de Renault fêtaiten Inde le championnat du monderemporté par ses motoristes.

Les hôtesses du circuit... Les yeux etles sourires les plus beaux du monde.

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Megha Tropiques est une missionsatellite commune franco-indiennepour étudier le cycle de l’eau et leséchanges d’énergie dans les tropi-ques. L’objectif principal de cettemission est de comprendre le cyclede vie des systèmes convectifs quiinfluencent le climat tropical et leclimat et leur rôle dans l’énergieassociée et le bilan d’humiditédans les régions tropicales. Megha Tropiques a été lancé avecsuccès le 12 Octobre 2011 par le

Véhicule de Lancement de SatellitePolaire de l’Inde, le PSLV-C18. Ils’agit du dix-neuvième lancementsuccessif du PSLV.Megha Tropiques fournira des don-nées scientifiques sur la contribu-tion du cycle de l’eau à l’atmos-phère avec des informations surl’eau condensée dans les nuages, lavapeur d’eau dans l’atmosphère,les précipitations et l’évaporation.Avec son orbite circulaire inclinéeà 20° par rapport à l’équateur,

Megha Tropiques est un satelliteunique pour la recherche sur le cli-mat qui devrait également aider lesscientifiques qui cherchent à affi-ner les modèles de prévision.Le Satellite MEGHA-TROPIQUEStransporte quatre instrumentsscientifiques :• Un imageur micro-ondes MA-DRAS (conçu et réalisé par ISRO etle CNES), opérant à cinq fréquen-ces) pour mesurer les précipita-tions et les propriétés des nuages.• Un radiomètre ScaRaB (conçu etréalisé par le CNES), pour mesurerle Bilan Radiatif Terrestre.• Un sondeur micro-ondes SAPHIR(conçu et réalisé par le CNES) pourrestituer les profils de vapeur dansl’atmosphère en région inter-tropi-cale.• Un récepteur GPS ROSA en ra-dio-occultation (qu’ISRO s’est pro-curé en Italie).Les données obtenues à partir deces instruments devraient amélio-rer la connaissance scientifiquedans le domaine de la rechercheclimatique à travers l’étude du cy-cle de l’eau et les échanges d’éner-gie dans la région tropicale. En de-hors de la communauté scientifi-que de l’Inde et de la France, ilexiste déjà 21 équipes scientifiquesde l’Australie, du Brésil, de l’Italie,du Japon, de la Corée, du Niger, dela Suède, du Royaume-Uni et desEtats-Unis qui attendent les don-nées de MEGHA-TROPIQUES. ❑

ISRO(Indian Space Research

Organisation)

MEGHA-TROPIQUES

Tir du PSLV-C18 le 12 Octobre 2011 du Centre spatial Satish Dhawan,à Sriharikota en Inde.

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FENÊTRE SUR LA CULTURE INDIENNE

INFLUENCE ET RAYONNEMENTDE LA CULTURE DE L’INDE

Il existe une expression qui revienttoujours lorsqu’on évoque l’Inde,« l’unité dans la diversité ». Et sansdoute est-ce ce qui caractérise eneffet le mieux notre pays et ce quifascine tant les Occidentaux et les Français notamment. Mais dequelle diversité parle-t’on ? De ladiversité culturelle qui recouvre leslangues (22 officielles et quelque1650 langues maternelles), les reli-gions (l’hindouisme, l’islam, lechristianisme, le sikhisme, le jaï-nisme, le zoroastrisme, le boud-dhisme), les formes artistiques (di-vers styles de danse, de musique,de théâtre), les cuisines, les stylesvestimentaires, les paysages, et laliste est longue.Le gouvernement indien a toujourseu envie de faire découvrir cettediversité à l’extérieur du pays. Ildispose d’institutions pour ce faire,et dans le domaine de la culture, laplus impliquée dans ce travail depromotion de la culture indienneest certainement le Conseil Indienpour les Relations Culturelles(ICCR). Comme le dit le Dr. KaranSingh, Président du Conseil Indienpour les Relations Culturelles(ICCR), la culture est la troisièmejambe subliminale de la diplomatieinternationale, les deux autresétant la politique et l’économie.Cet organisme officiel dédié à laculture a été créé en 1950 parMaulana Abul Kalam Azad, le pre-mier ministre indien de l’Educa-tion.La diplomatie culturelle repose surla dimension peuple à peuplecomme base du dialogue. L’effortet le but du gouvernement consis-tent à promouvoir cette capacitéde persuader à travers la culture, lavaleur et les idées que l’on désigne

sous le nom de « soft power ». Acette fin, ICCR en collaborationavec nos ambassades consacretous ses efforts à augmenter lenombre de centres culturels à tra-vers le monde. Aujourd’hui, des or-ganisations culturelles indépen-dantes souhaitent que leur pro-gramme soit estampillé « ICCR »même lorsque celui-ci ne joue pasde rôle actif comme un symbole dequalité.

Le Conseil a quatre grands axes detravail. L’idée est tout d’abord decréer à travers le monde un réseaud’espaces culturels qui sont descentres ressources et proposentdes cours de langues et de formesartistiques indiennes. Il offre en-suite 3000 bourses chaque annéeaux étudiants étrangers et facilitela rotation de Chaires dans le do-maine de l’indianisme dans les uni-versités à l’étranger. Une autre par-tie importante est la mise en placede festivals consacrés à l’Inde àtravers le monde. Après RajivGandhi, ils avaient pour ainsi diredisparu pendant une vingtained’années. ICCR orchestre ces festi-vals qui sont souvent organisés demanière réciproque. Ces dernièresannées ont vu ainsi des festivalsorganisés en Russie, au Japon, enChine, en France, parmi d’autres.

Il n’y avait qu’un seul centre cultu-rel dans la région de la Saarc en2005, à Colombo. Actuellementnous en avons à Kaboul, Katman-dou, Dhaka et Thimpu. Nous enavons aussi créés à Pékin, Bangkok,Tokyo, Kuala Lumpur, Abu Dhabi,en Tanzanie et à Mexico en l’es-pace de cinq ans. 26 centres ICCRexistent actuellement hors del’Inde. En Europe, nous en avons àLondres, Moscou et Berlin et unedizaine sont en cours de créationdans les quelques années à venir,dont un à Paris.ICCR est un organisme indépen-dant bien que nos centres àl’étranger fonctionnent sous lecontrôle des divers ambassadeurs.Cette indépendance est impor-tante. Un plus grand contrôle gou-vernemental sur des produits etdes initiatives culturels doit êtreévité à tout prix : son influence re-pose sur sa neutralité, il ne s’agit nid’un marché économique ni d’unoutil politique.

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Priyadarsini Govindau Musée Guimet en décembre 2011

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Nouvelles de l’Inde n° 404 9

Le budget annuel d’ICCR s’élèveactuellement à approximativement39 millions d’euros. ICCR s’efforce de faire découvrirtoutes les facettes de la culture in-dienne même celles qui sont mé-connues à l’étranger. Pour exemple,l’art tribal l’an dernier à Paris aumusée du quai Branly ou encore lamusique soufie qui fera l’objet d’unfestival à Londres prochainement.Toutefois la richesse de la cultureindienne est telle qu’ICCR n’a pasencore les moyens d’expérimenterou d’investir dans des formes defusion ou le cinéma de Bollywoodqui est devenu aujourd’hui une vé-ritable fenêtre populaire de la cul-ture indienne.

Chaque pays voit l’Inde à sa ma-nière et en faisant venir des artis-tes dans le pays, cela permet devoir l’art indien tel qu’il est au-jourd’hui. Un grand festival auralieu à Edimbourg de 2012 à 2014où l’Inde sera à l’honneur, en 2013,il y aura aussi Europalia. ICCR en-voie à l’étranger 300 groupes paran sur les 10 000 groupes enregis-trés auprès de l’organisme.

Des accords culturels bilatérauxpermettent de promouvoir la coo-pération culturelle, la cultureayant été élargie à des activitéscomme l’éducation, la science et la

technologie, le sport, les arts et lalittérature, les archives et le patri-moine. Des échanges culturels ontégalement eu lieu avec des paysqui n’ont pas signé de telsaccords, comme les Etats-Unis oula Grande Bretagne, pays avec les-quels des liens institutionnels sontdéveloppés ou existent déjà.

La mise en application de ces ac-cords culturels se fait par le biaisd’un Programme d’Echange Cultu-rel qui est prévu pour une périodede 1 à 3 ans. Il comporte toujoursun élément de réciprocité. L’Indecompte à ce jour 78 Programmes

d’Echanges Culturels avec diverspays.

En France, l’ambassade de l’Indejoue un rôle important certes maisqui serait vain sans le soutien, ledynamisme des diverses associa-tions franco-indiennes implantéesun peu partout dans le pays et quise font les passeurs de la cultureindienne auprès de la population.

Il suffit de voir l’évolution de laplace de la culture au niveau despublications de l’ambassade pourse rendre compte de son impact enFrance. Nous publions un maga-zine Nouvelles de l’Inde. Il y a vingtcinq ans, les manifestations cultu-relles y étaient annoncées à la findu magazine sur une ou deux pa-ges. Puis est arrivée une période oùces manifestations, sans cesse plusnombreuses, tant à Paris qu’enprovince, on dû faire l’objet d’unepublication mensuelle à part,l’agenda culturel, que nous avonsenvoyé à bon nombre de personnesintéressées. Puis les années ontpassé, les manifestations ont en-core pris de l’ampleur et nous noussommes vus dans l’obligation depublier cet agenda culturel sur lesite internet de l’ambassade afind’économiser le papier.

INFLUENCE ET RAYONNEMENT DE LA CULTURE DE L’INDE

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Sougata Roy Chowdhury au Sarod au Musée Guimet en octobre 2011accompagné par Prabhu Edouard au tabla

Troupe de la Darpana Academy

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Statue de J.N. Tata

INFLUENCE ET RAYONNEMENT DE LA CULTURE DE L’INDE

Si il y a vingt cinq ans, la culture del’Inde concernait surtout la culturetraditionnelle, classique, là aussinous assistons à un changementqui correspond à l’évolution de lasociété indienne, à l’influence deséchanges artistiques. Les artistesindiens voyagent de plus en pluspour se produire à l’étranger, lesartistes étrangers sont de plus enplus nombreux à venir présenterleurs œuvres en Inde. Les artistesprofitent ainsi de ce formidablecreuset qui nourrit leurs sourcesd’inspiration.Les formes artistiques classiquestelles que la musique et la danseont sans doute fait leur apparitionen premier. Puis, la peinture a faitson apparition avec, lors de l’Annéede l’Inde en France, les premièresexpositions présentant les œuvresde plusieurs peintres indiens ins-tallés en France. Certains de cespeintres exposent dans plusieurspays du monde et leurs œuvres at-teignent des prix qui n’ont rien àenvier aux œuvres occidentales.

L’une des formes qui jouit d’unrayonnement important est le ci-néma. Le cinéma indien a fait sonentrée dans les salles obscuresfrançaises avec les œuvres de réa-lisateurs de films d’art et d’essaicomme Satyajit Ray, ShyamBenegal, Ratan Mehta. Puis grâceaux nombreux festivals de cinémafrançais, Cannes mais aussi LaRochelle, Vesoul, Deauville, Lyon,entre autres, le cinéma régional in-dien a conquis les Français qui, sil’on en juge par le succès d’uneopération comme le Festival L’étéindien au Musée Guimet à Paris,sont toujours à l’affût de films iné-

dits, d’auteurs méconnus. Quantaux films de Bollywood, s’ilsétaient encore considérés il y aquelques années comme des sous-produits de la culture indienne, ilssont aujourd’hui appréciés enFrance notamment, tant par lejeune public que le public plus mûr.L’un des grands acteurs Shah RukhKhan n’est-il pas entré dans la col-lection des statues en cire duMusée Grévin à Paris ?

L’un des derniers témoignages endate du rayonnement culturel del’Inde en France est certainementle Festival Namaste France qui adémarré en avril 2010 pour se cloreen juin 2011. En réciprocité avec« Bonjour India » qui s’était dérouléentre novembre 2009 et février2010 en Inde, Namaste France aété mis en place dans le cadre duProgramme d’Echange Culturel bi-latéral et de la Déclaration signéeentre l’Indian Council for CulturalRelations et le Ministère des Affai-res Etrangères français, l’ambas-sade de l’Inde et CulturesFrance. L’exposition qui a marqué le débutde ce Festival « Autres Maîtres del’Inde » montre combien la cultureindienne rayonne sous des facettesextrêmement variées. Présenter laculture indigène dans l’un desgrands musées parisiens, le Muséedu Quai Branly, n’aurait peut-êtrepas été possible il y a encore unequinzaine d’années et pourtant,elle a accueilli de très nombreuxvisiteurs intéressés par des formesd’art méconnues et superbes. Grâce à la multiplication des associations culturelles franco-indiennes, des manifestations sontconçues et montées dans de nom-breuses régions françaises. La cartedu Festival Namaste France en estl’illustration, avec Lyon, La Ro-chelle, Montlouis sur Loire, SaintEtienne, le Val de Marne, la Corse,Biarritz, Epinal, Marseille, Perpi-gnan, Morlaix, la Normandie…

Les thèmes des conférences propo-sées au public ici et là sont égale-ment d’une grande variété indi-quant l’intérêt pour de nombreuxaspects de la culture et de la civi-lisation indienne. Un autre aspect du rayonnementde la culture indienne figure dansles cours de plus en plus nombreuxdans les domaines de la danse, dela musique, du yoga, du massageayurvédique, des arts martiaux, deslangues indiennes, des textes sa-crés mais aussi de la broderie, deskolams, de la cuisine indienne vé-gétarienne. Ces cours sont généra-lement proposés par des artistesindiens vivant en France ou par desFrançais qui ont été formés enInde.Les deux cultures indiennes etfrançaises se sont au fil du tempsdécouvertes, apprivoisées et sesont enrichies de façon considéra-ble. Les artistes français se sontnourris de la richesse de la cultureindienne et il en va de même pourles artistes indiens. Nous sommesfiers que la culture indienne parti-cipe à l’enrichissement de la cul-ture mondiale et chaque nouveaufestival organisé à l’étranger ou enInde en est la brillante démonstra-tion. ❑

L'agenda culturel éditépar l'ambassade de l'Inde à Paris

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FESTIVAL INTERNATIONAL DE L’ENFANCEÀ GENNEVILLIERS

Du 9 au 17 juillet 2011, les enfantsde sept pays du monde (Inde,Indonésie, Brésil, Burkina Faso,Palestine, Allemagne, Espagne) etde plusieurs villes de France ont puse rencontrer et échanger àGennevilliers, ville qui a initié ceprojet. Ce Festival a non seulementrassemblé les enfants mais aussiles Directions municipales de l’en-fance et de la préadolescence, dela culture aux sports, de la com-munication à la vie citoyenne etaux relations internationales, desservices techniques à l’environne-ment et nous en oublions sûre-ment ! Tous n’avaient qu’une seuleidée en tête : faire de ce festivaldédié à la solidarité et aux Droitsde l’Enfant un succès et la missiona réussi. Deux ans de préparation,c’était à la fois long mais aussi né-cessaire pour que tous les parte-naires, enfants, familles, associa-tions et municipalité gardent de cefestival un souvenir qui les a enri-chis.Parallèlement à la fête, six grandsthèmes mondiaux ont été proposésà la réflexion des enfants : l’eau etsa rareté, le climat et ses dérègle-ments, l’alimentation et ses caren-ces, l’éducation et son accès par-fois difficile, la paix brisée par lesconflits, la santé et l’accès inégalaux soins. Chaque thème lié à unpays représenté par sa délégationest aussi associé à chacun des sixquartiers de la ville de Gennevil-liers. Pour conduire cette réflexion,les jeunes sont donc allés au mu-sée, à la bibliothèque, à la ludothè-que, ont créé des ateliers decontes, se sont exprimés par ladanse, les arts plastiques, la vidéoet même le sport. Une fois familia-risés avec ces thèmes, ils les ontapprofondis au festival PlanèteMômes.

Le programme avait de quoi com-bler tout le monde. Les délégationssont arrivées les 8 et 9 juillet et ontété conviées à visiter Paris.Différents circuits de visites touris-tiques ont été organisés. Certainesfamilles d’accueil se sont jointesaux jeunes pour leur faire décou-vrir la capitale. Le Festival interna-tional a véritablement été inau-guré le 11 juillet devant la Mairiede Gennevilliers en présence duMaire, M. Jacques Bourgoin. Cettepremière journée était consacrée àl’Environnement. Au son d’une fan-fare, les enfants en costumes auxcouleurs de leur pays se sont ren-dus à la nouvelle maison del’Enfance Anatole France et ont as-sisté à la plantation de l’arbre de laSolidarité. Après une pause déjeu-ner, les enfants ont participé à desateliers, visité des expositionsavant d’assister à un forum surl’Education à la solidarité et auxenjeux du monde. La journée s’estterminée par un repas partagédans les six quartiers deGennevilliers. Le 12 juillet, dédié àla Solidarité, a vu l’accueil des jeu-nes au « Village du Monde ».Plusieurs associations y ont pré-senté leurs projets solidaires et ontanimé des jeux autour des six thè-mes de l’eau, du climat, de la paix,de l’éducation, de la santé et del’alimentation. En fin d’après-midi,un forum a été organisé sur la coo-pération internationale et la politi-que de la jeunesse. Les clubs 11-14ans ont accueilli les enfants desdélégations pour un repas entrejeunes. Le 13 juillet, Journée duJeu et du Sport, a proposé des ani-mations autour de ces deux thè-mes à la plus grande joie de tous.Le 14 juillet, les délégations et lesfamilles d’accueil ont pu passer lajournée dans le centre de vacances

des Ménilles. Le 15 juillet, Journéede la Culture, a vu de nombreusesanimations et ateliers proposés auparc des Sévines. Spectacles et dé-monstrations dont des marionnet-tes et des danses indiennes avecl’association Said ont été présen-tés. Pour clore le Festival, le Maire etdes représentants des délégationsont prononcé des allocutions avantun grand lâcher de colombes.Le samedi 16, le service de la préa-dolescence a proposé une visite deParis qui n’a pas manqué d’enthou-siasmer les jeunes venant del’étranger et notamment la déléga-tion indienne. Les délégations sontreparties les 17 et 18 juillet, la têteremplie de merveilleux souvenirsdont les infatigables musiciens in-diens, le concours de danse impro-visée entre Brésiliens et jeunes duPas-de-Calais, les fous rires, la ma-nifestation de clôture au parc desSévines. 70 enfants se souvien-dront longtemps de ce Festival pascomme les autres qui leur a permisde se sentir partie prenante des af-faires du monde et de découvrir

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des enfants qui, d’où qu’ils ve-naient, étaient préoccupés par lesmêmes choses.Le Secours Populaire Français etl’association SAID ont été des par-tenaires précieux. Le SPF a apportéson soutien au projet en Inde, missur pied par l’association SAID.Merci aux familles qui ont géné-reusement hébergé 5 des déléga-tions et plus particulièrement auxfamilles du quartier d’Agnettes quiont accueilli 9 enfants indiens et

4 accompagnateurs. Le spleen futlà le premier soir mais vite oublié.Les jeunes des Agnettes ont tra-vaillé en amont sur la découvertede l’Inde en peignant le drapeau del’Inde, des silhouettes en saris, ontréalisé une maquette du Taj Mahalen papier mâché, ont découpé deséléphants dans du carton. « Près desoixante enfants auront mis lamain au décor qu’ils créent eux-mêmes », explique un animateur,Hassan. Les jeunes, certaines en

saris, ont appris une chorégraphieindienne. Ils ont également décou-vert les saveurs, les contes tradi-tionnels, ont appris à jouer aucricket… Les plus âgés ont travailléavec des photos, la vidéo.Pour en savoir plus sur l’associa-tion SAID implantée dans un quar-tier pauvre de Delhi et qui travailleavec des marionnettistes, les kath-putli vous pouvez consulter le site :http://association-said.ekklablog.com/ ❑

FESTIVAL INTERNATIONAL DE L’ENFANCE À GENNEVILLIERS

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FESTIVAL INTERNATIONAL DE L’ENFANCE À GENNEVILLIERS

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AUTRES FACETTES DE L’INDE

L’Inde est décrite dans le Préam-bule de la Constitution comme « une république démocratique laï-que socialiste souveraine ». Dans lecontexte indien, la laïcité ne signi-fie pas anti-religion. Elle met enévidence l’esprit de communautéqui règne parmi les Indiens qui sui-vent différentes religions, appar-tiennent à des classes diverses etparlent plusieurs langues. La laïcitépromeut la tolérance qui fait partiede la culture nationale. Elle symbo-lise l’unité d’une vaste nation avecd’immenses diversités.

La laïcité telle qu’elle est compriseen Inde est très différente de cequ’elle véhicule aux Occidentauxd’où le concept est originaire. Leterme « laïcité » s’applique en Indevaguement à l’état d’esprit d’unindividu qui conduit à la toléranceenvers toutes les religions. Il estégalement utilisé comme un motpratique pour la politique de l’Etatde non-interférence dans les affai-res religieuses. La population lecomprend généralement commeune manière harmonieuse de vivreparmi des membres de diversescommunautés religieuses.

Ceux qui sont experts dans les an-ciens écrits de l’hindouisme pen-sent que la laïcité, signifiant la to-lérance pour toutes les religions, atoujours été une réalité en Inde(…). Dans l’Inde ancienne, la politi-que et la religion étaient deuxvoies séparées. Aucune religion nefut élevée au statut de religiond’Etat, à la seule exception del’Empereur Asoka (mort en 232 av.J.-C) qui a déclaré le Bouddhismecomme religion d’Etat. Un autrefait indiscutable est que les géné-

rations successives, les envahis-seurs, un mélange étonnammentvarié, Parthes, Scythes, Grecs,Musulmans pour n’en citer quequelques-uns, et le dernier groupe,les Britanniques, furent tous in-fluencés par chaque aspect de lavie indienne et à leur tour laissè-rent une impression durable sur lapopulation indigène.

L’Inde est considérée comme unparadis anthropologique. Les Chré-tiens vinrent en Inde quelques an-nées après la mort du Christ.Quand les Zoroastriens durents’enfuir de la Perse ancienne, ilstrouvèrent refuge en Inde. Le ju-daïsme a cherché et trouvé asiledans le pays. L’Islam est arrivé enInde quelques décennies après lamort du Prophète. Il s’est établi etses adhérents ont dirigé le payspendant mille ans. Dans l’Inded’aujourd’hui, la langue, la musi-que, l’art, l’architecture et les insti-tutions sont un mélange de nom-breux courants et éléments diffé-rents. En dépit de l’immense diver-sité et richesse, tous portent lamarque reconnaissable qui en faitdes Indiens.

La culture composite encouragéepar Akbar a filtré à travers les qua-tre coins de l’Inde. La synthèse aquelque peu été ébranlée lorsqueles Britanniques ont établi leurempire, pas parce qu’ils voulaientqu’il en soit ainsi mais ils ont ap-porté avec eux une nouvelle cul-ture vivante, les grandes idées hu-manistes et rationnelles de la civi-lisation occidentale, dont la quin-tessence était que la raison est su-prême. L’éducation occidentale aimprimé les valeurs de libéralisme,

liberté individuelle et la supréma-tie de la raison sur la croyanceaveugle. Les Hindous ont saisi l’oc-casion pour assimiler l’éducationoccidentale avec alacrité. LesMusulmans, déçus d’avoir perdul’Empire, mirent du temps à réagir.L’intervention occidentale a ainsicréé un hiatus. Avec les blessuresde la Partition encore fraîches,l‘Inde a accordé les pleins droitsd’égalité à tous les citoyens enInde – Hindous, Musulmans, Chré-tiens, Sikhs, Parsis et autres – sansle moindre moment d’hésitation.De cette manière, les dirigeants in-diens ont simplement reconnu lefait de l’unité du pays en dépit desa diversité.

LE TEST DE LA LAÏCITÉ :L’UNITÉ DE L’INDE DANS LA DIVERSITÉ

Chapiteau placé aux lions à l’origineau sommet du pilier d’Ashoka àSarnath. Il a été adopté comme l’em-blème national de l’Inde. La roue surl’abaque de la statue figure au centredu drapeau indien.

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LE TEST DE LA LAÎCITÉ : L’UNITÉ DE L’INDE DANS LA DIVERSITÉ

La laïcité indienne n’a pas la con-notation anti-religieuse qui fut labase du concept en Europe, où,l’idée s’est développée à partir dela Renaissance, la grande renais-sance intellectuelle et humanistedu 15ème et 16ème siècle en tant queréaction à la domination chré-tienne orthodoxe. L’Inde n’a jamaiseu quoi que ce soit qui ressemble àune Eglise organisée. C’est pour-quoi le concept européen de la laï-cité en Inde n’a pas de raisond’être. L’Inde n’a pas connu demouvement réformiste comparableà la Renaissance. Le MahatmaGandhi a donné à l’Hindouismeune universalité qui souligne l’uni-cité de dieu quelque soit le nomqu’on lui donne, Ram et Rahim, di-sait-il, étaient synonymes. Mais iln’était pas passionné par la sciencemoderne. L’émergence de lascience moderne fut la consé-quence naturelle de la Renaissanceeuropéenne. Son immense poten-tiel pour l’amélioration de lacondition humaine était si évidentqu’il ne pouvait pas être ignoré.

Jawaharlal Nehru évoquait sansarrêt le besoin de développer letempérament scientifique. L’un despremiers actes qu’il fit en tant que

Premier Ministre du pays fut demettre sur pied les laboratoires na-tionaux. La direction qu’il a donnéea fourni de bons résultats. L’Indeaujourd’hui possède le troisièmeplus grand réservoir de main-d’œuvre scientifique. Mais étantdonné la réalité indienne, ni lui niquiconque d’autre a pu déboulon-ner la religion. Sa conception de lalaïcité peut facilement se résumer.Il était fermement convaincu quela laïcité dans le contexte indiendoit refléter l’unité politique dupays et le sentiment d’unicitéparmi le peuple même si il appar-tient à des religions diverses, ap-partient à des milliers de castes,parle différentes langues et diffèreconsidérablement en coutumesvestimentaires et alimentaires.Leur allégeance doit être à l’Inde etleur orgueil d’être indien en toutechose. C’est l’essence du nationa-lisme encouragé par des réforma-teurs sociaux et des dirigeants na-tionalistes depuis l’époque où lesBritanniques sont arrivés au pou-voir.

Ainsi donc si l’Etat tolère toutes lesreligions ou montre le même res-pect pour toutes les religions, il re-jetterait également toutes lesconsidérations religieuses pour desbureaux publics ou des droits civils.Aucun bureau, à quelque niveauque ce soit, est proche d’un mem-bre des communautés minoritaires.Une nation unie et laïque n’admet-trait aucune discrimination baséesur un quelconque motif. L’appro-che de Nehru était éminemmentpratique. Dans un pays où la reli-gion joue un rôle si dominant dansla vie de la population, une posi-tion anti-religion n’aurait pasmême convaincu l’élite éduquée àl’Occidentale ni obtenu le soutiendes masses. Mais Nehru ne prenaitaucun intérêt actif ou ne partici-pait à quoi que ce soit en rapportavec la religion qui aurait pu bles-ser les sentiments d’une quelcon-

que communauté religieuse. Enmai 1951, par exemple, quand leTemple de Somnath au Gujaratavait été détruit par des envahis-seurs musulmans des siècles aupa-ravant fut reconstruit, Nehru écri-vit au ministre en chef de l’Etat : «Vous avez sans doute lu au sujetdes cérémonies à venir au templede Somnath. Il convient de biencomprendre que cette cérémonien’est pas gouvernementale et quele gouvernement de l’Inde n’a rienà voir avec elle. Nous ne devonsrien faire qui vienne se mettre entravers de la voie laïque de notreEtat poursuit ».

Le préambule de la Constitutiondécrit l’Inde comme « une républi-que démocratique laïque socialistesouveraine ». Il garantit à tous lescitoyens la liberté de pensée, d’ex-pression, de croyance, de foi et deculte. Il garantit également à cha-cun la liberté de conscience et lelibre exercice, la pratique et propa-gation de sujets religieux dans lerespect de l’ordre public et de lamoralité. Les lois des élections stipulent qu’aucun candidat nepuisse s’en référer au sentiment re-ligieux pour obtenir des voix (…)

La tolérance fait partie de la cul-ture indienne et l’Inde ne peut pasêtre un ensemble uni et ne peutmême pas être gouverné à moinsd’être laïc (…)

L’image de l’Inde en tant que na-tion d’une immense diversité maisdotée d’une unité sous-jacente adépassé la compréhension des éru-dits. S’ils ne peuvent expliquerl’unité au sein d’une telle diversité,ils sont d’emblée d’accord quecette unité est un fait indiscutable.Ceci est la manière dont la laïcité,sous son aspect unique de l’Inde, aévolué au fil des siècles. ❑

K.S.R MoorthiUNI

Janvier 1991Préambule de la Constitution del’Inde.

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Une tradition vivanteL’Inde emmagasine un grand nom-bre de formes artistiques qui vontdes peintures qui ont fleuri dès lespériodes anciennes à une traditionartisanale raffinée. Ses traditionsvivantes attestent d’un grandnombre de styles artistiques.Depuis les peintures des grottes,des temples, voire même des toitset des cours des maisons, lesIndiens ont cherché dans l’art unesatisfaction spirituelle. Certainesformes artistiques sont un hom-mage aux dieux et sont pleinesd’humilité. Les artistes pensaientque puisque l’art servait à s’adres-ser au divin, il n’était pas besoind’y apposer leurs signatures.Les arts et l’artisanat indiens ont,depuis des temps immémoriaux,captivé l’imagination des popula-tions dans le monde entier. ChaqueEtat de l’Inde peut se targuer d’uneexclusivité et d’une spécificité quireposent sur ses influences histori-ques, ses talents traditionnels, etles matières premières dont il dis-pose. L’Inde est renommée dans lemonde entier pour sa dextéritédans la peinture, la broderie, pré-cieuse, les magnifiques sculpturesen pierre, métal, bois, les gravuresque l’on trouve dans les temples etla joaillerie superbement dessinée.Les premières peintures apparais-

sent sur des pots que l’on a trouvésdans la civilisation de la Vallée del’Indus qui remonte au 3ème siècle

av. J.-C. Les peintures des grottesd’Ajanta et Ellora datent du 1er au5ème siècle. Celles-ci ainsi que les

L’ART ET L’ARTISANAT (1ère partie)

Avis aux lecteursNous avons tenté dans cette présentation d’inclure le plus d’informa-tions possibles dans un espace limité ce qui ne nous a pas toujourspermis une présentation exhaustive de l’art et de l’artisanat de l’Inde.Les informations factuelles données ici peuvent varier de temps à autre. Nous vous invitons à consulter l’Office national du Tourismeindien pour de plus amples informations ([email protected])

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peintures que l’on trouve dans letemple de Brahadeeswara à Tan-jore du 1er siècle et les formes artistiques Kalamkari que l’ontrouve dans le temple Vidharba àLepakshi, témoignent de techni-ques avancées et d’un raffinementdes styles créatifs.

Les sites où des peintures muralesdes périodes anciennes ont étépréservées, notamment les grottesd’Ajanta, Bagh, Badami, Ellora, letemple de Kailasanatha, le TempleTalagirisvara, le temple de Braha-diswara et celui de Virupasaka. Lesplus connus sont les grottesd’Ajanta sculptées dans la rochevolcanique dans le plateau duDeccan. Les peintures rupestres fu-rent l’œuvre d’artistes employéspar les moines bouddhistes qui onttransformé les murs de pierre en li-vres d’images de la vie et des en-seignements du Bouddha. Les ar-tistes, ce faisant, représentaientdes costumes, des bijoux et desstyles de la vie à la cour de l’épo-que. Situées à proximité des an-ciennes routes commerciales, lesgrottes attiraient marchands etpèlerins par le biais desquels lestyle artistique a voyagé jusqu’enChine et au Japon.

Les peintures de l’Inde possèdentplusieurs dimensions. La plupartd’entre elles sont d’une grandeclarté et riches en détails. Diffé-rentes techniques sont utiliséespour produire les dessins et lesoeuvres les plus délicates. Les cou-leurs utilisées sont vives et les thè-mes vont des portraits et des évé-nements royaux aux illustrationsdes innombrables dieux et déesses.Les techniques picturales sont pas-sionnantes et très variées.

La technique de la peinture surverre date des cours royales desMaharajas de Tanjore au 16ème siè-cle. Tanjavur ou Tanjore au TamilNadu est célèbre pour un style par-ticulier qui consiste à décorer lespeintures qui sont à la fois réali-

sées sur verre et sur une planche,du contre-plaqué recouvert d’untissu qui est ensuite traité à lachaux. Les images prescrites sontensuite dessinées. Ensuite l’artisteappose des pierres semi précieuses,de minces feuilles d’or et du métalargenté sur l’image à l’aide d’unmélange fait de poussière de sableet de colle. Le talent de l’artisanréside dans sa manière d’équilibrerl’effet des pierres. Krishna dans di-verses poses a été le thème princi-pal.La technique de la peinture Ka-lamkari consiste à dessiner lescontours avec une tige de tamarinbrûlée que l’on plonge dans de lamélasse et de la limaille de fer. Desteintures végétales aux nuancesfoncées sont utilisées pour créerdes scènes épiques. En procédantde manière répétée à une colora-tion légère, on parvient à un effetsobre et joli. Le produit fini dépeintdes thèmes mythologiques avecdes figures plus grandes que na-ture. La grande variété d’expres-sions fait en sorte que l’on n’a pasdeux panneaux identiques.Les peintres de Pata Chitra sont at-tachés à la famille du Temple deJagannath de Puri. Dans cette tra-dition, le tissu, en coton ou en soie(tussar), est couvert d’un mélangede craie, de graine de tamarin et decolle qui donne à la surface un finiqui ressemble à du cuir. Ces pein-tures sont également réalisées surdes feuilles de palme. La peinturede rouleau ou parchemin est sansdoute la plus ancienne des tradi-tions de la peinture. Dans cettetechnique, des divinités et des mi-racles sont reproduits. Les lignessont distinctes et les couleurs uti-lisées vives. Un certain groupe defamilles de Warangal réalise aussice style de peinture.Les détails sont si précis qu’on peutà peine les distinguer à l’œil nu. La peinture Phad est pratiquée pardes artistes qui appartiennent à

une famille de peintres à Bhilwaraau Rajasthan. Les thèmes dépei-gnent habituellement des épisodeshistoriques des chefs Rajput, peintssur des longs morceaux de tissu.Les contours des peintures sonttout d’abord réalisées au bloc puisles formes remplies de couleurs.La peinture sur ivoire consiste dansun travail au pinceau des plus dé-licats en utilisant des couleurs ob-tenues en écrasant des pierres.L’ivoire est tout d’abord traité etrendu lisse. Les contours del’image, généralement celle d’unempereur moghol, sont dessinéspuis leurs formes délicatementremplies de couleurs. Aujourd’hui,cependant l’ivoire dont l’utilisationest interdite est remplacé par del’os de chameau.Les peintures de Madhubani vien-nent du Bihar. Initialement réali-sées sur les murs, cette peintureest aujourd’hui effectuée sur dupapier fait main et du tissu. Des li-gnes droites sont dessinées et lesformes ainsi créées sont rempliesde couleurs vives et vibrantes.La peinture de thanka de Leh auLadakh tourne autour du Bouddhaet du culte rituel. Les formes de

L’ART ET L’ARTISANAT

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L’ART ET L’ARTISANAT

dragon prédominent. Les thankas,peints sur soie, sont appréciéespour leur éventail de couleurs bril-lantes comme tentures murales. Les peintures de miniature utili-saient des teintures végétales etdes sous-produits de la nature. Sil’art existe aujourd’hui, les peintu-res ne sont aussi raffinées et laplupart sont vendues aux touristesau bord des routes. Ces peinturesexistaient sous diverses formes auBengale, au Bihar, en Orissa, auGujarat, en Himachal Pradesh, auMadhya Pradesh et au Rajasthan.Les divinités bouddhistes, les for-mes jaïnes, les histoires duRamayana et du Mahabaharatadominent. Les peintures sont com-posées de motifs provenant de laflore et de la faune en couleurs vi-ves et de personnages aux turbanset aux costumes magnifiquementdessinés.

Les peintures rupestresLes artistes appliquaient deux cou-ches de plâtre de boue sur la roche.La première couche était utiliséepour boucher les pores de la rochegrossière, suivie d’une couche deplâtre de chaux. La peinture étaitposée en plusieurs étapes. Lecontour était réalisé en ocre rougepuis l’intérieur rempli avec du mar-ron, du rouge sombre ou du noir.Les pigments pour la peinture pro-viennent de roches volcaniques lo-cales à l’exception du noir de suie.Du fait que des colles animales etvégétales ont été utilisées, lespeintures ont été attaquées par desinsectes et souffrent de cloquageet de d’écaillement. Dans les peintures plus tardives oùles personnages debout affichentde l’assurance, les artisans utili-saient des badigeons sombres. Destaches de couleurs claires souli-gnaient les expressions du visageet diverses méthodes étaient utili-sées pour créer une illusion de pro-fondeur.

Les peintures d’AjantaUn haut niveau de maîtrise incor-porant toutes les règles que les an-ciens traités indiens sur la peintureet l’esthétique ont établies est visi-ble ici. Nous ne pouvons que re-marquer les lignes sinueuses touten étant fermes, les larges coupsde brosse soulignant les contoursgracieux, le nez en relief, les cils etles lèvres qui font ressortir la figurede la surface murale plane. Desanimaux, des oiseaux, des arbres,des fleurs, des architectures sontpeintes dans leur véritable et belleforme. Les émotions et les caractè-res humains sont dépeints avecbeaucoup d’intelligence et de ta-lent.

Des attitudes atténuées, des mem-bres souples, des traits artistiques,une grande variété de styles decoiffure, d’ornements et de bijouxpeints dans les grottes d’Ajanta té-moignent du talent des artisans.Dans une peinture de la grotte 10,cinquante éléphants sont peintsdans différentes positions. Les for-mes puissantes sont décrites danstoutes les perspectives avec desqueues relevées et des trompessoulevées, les montrant sentant ledanger.

Le dessin sur le solLe Rangoli également connu sousle nom d’Alpana et de Kolam estl’art de décorer les sols et les mursdes maisons en utilisant de la pou-dre de pierre blanche, de la chauxou de la farine de riz, avec sesdoigts au lieu d’un pinceau. La plu-part des motifs de Rangoli sont desmotifs de plantes et d’animauxbien que les motifs géométriquesse trouvent également. ChaqueEtat a ses propres styles de pein-ture. A des occasions particulières,ces peintures sont réalisées danschaque maison avec ou sans for-mation particulière. Les femmes ri-valisent entre elles pour dessinerun nouveau motif à chaque occa-sion. Le Rangoli est utilisé commeoutil pour apaiser les dieux.

Les peintures MadhubaniArt populaire, les peintures Ma-dhubani sont réalisées par desfemmes qui vivent près de la villede Madhubani au Bihar. La tradi-tion figurative mais stylisée etsymbolique Madhubani incorporele grand rite du mariage qui faitpartie du cycle de la vie. Il dresse leportrait de quelques-uns desgrands dieux et déesses du pan-théon hindou sans oublier les ani-

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L’ART ET L’ARTISANAT

maux domestiques et sauvages. Lesfigures de la nature et de la my-thologie ont été peintes à traversles siècles sur les murs des maisonspour célébrer les fêtes saisonnièresdu calendrier religieux et pour desoccasions particulières comme lesmariages.Les femmes en sont venu à être re-connues comme artistes il y a seu-lement une trentaine d’années. Cefut lors d’une sévère sécheresse en1966-68 que la région a com-mencé à être reconnue sur le planmondial grâce à l’attention appor-tée par le All-India HandicraftsBoard. Cela a donc encouragé lesartistes femmes à produire leurspeintures traditionnelles sur du pa-pier fait main et à les vendre.Aujourd’hui encore, la plupart dutravail demeure anonyme commecertaines d’entre elles étant illet-trées ont du mal à se considérercomme les auteurs « d’œuvresd’art ».La commercialisation de l’art po-pulaire a eu un double effet. Cela agénéré un système de distributionà multiples niveaux. Cela a permisau monde entier de découvrir unstyle d’art qui est un long héritageen lien avec la vie des femmes, l’unde ceux qui ont conservé leur au-thenticité. Cela a d’autre part gé-néré une nouvelle source d’emploirémunérateur pour les femmes del’Inde rurale. Le marché continu dec et art à travers le monde est unhommage à aux femmes de Ma-dhubani pleines de ressources quiont réussi à transférer leur techni-que de bhitti chitra ou peinturemurale au médium papier et ontrésisté à la tentation d’adapterleurs dessins traditionnels trop li-brement pour s’adapter aux goûtsimprévisibles du public.

L’art de la peinture corporelle

Peindre le corps avec des dessinsstylisés avec de la pâte de henné

(henna) est une pratique ancienneque suit l’Inde durant les fêtes et àlors d’occasions comme les maria-ges. Le henné (désigné dans leNord sous le nom de Mehendi) ouMaruthani au Tamil Nadu provientdes feuilles de l’arbuste henné. Lesfeuilles sont écrasées en une pâteépaisse qui est ensuite appliquéeen motifs géométriques sur lapaume des mains et la plante despieds et mise à sécher. Après la-vage, une pigmentation rouge de-meure sur la zone où le henné aété appliqué. Ce style de décora-tion est également utilisé par lesdanseuses sur les pieds. Il a étéprouvé que le henné rafraîchit lecorps et il est maintenant utilisé àdes fins médicales dans le mondeentier. Il sert aussi à teindre lescheveux.

Shekhawati : la galerie d’art enplein air de l’Inde

Le Shekhawati dans le Nord-Est duRajasthan qui se trouvait à unecertaine époque sur la Route desEpices empruntée par les mar-chands, est un trésor à l’air libre.Ses nombreuses demeures peintesqui bordent les rues des petites vil-les font de la région la plus grandegalerie d’art en extérieur dumonde.L’architecture des 19ème et 20ème siè-cle consiste à montrer de manièreexagérée la richesse des mar-chands de la région (les Marwaris).Cette région est particulière carelle a produit le plus grand nombrede millionnaires et de milliardairesen Inde. Le Shekhawati tire sonnom de son dirigeant Rao Shekhadu 15ème siècle. Situé stratégique-ment sur la route entre les ports duGujerat et le Nord de l’Inde, la ré-gion est devenue très prospère enimposant des droits sur les carava-nes des marchands qui passaientpar là. Quand la prospérité de larégion a pris fin après le dévelop-pement de nouveaux ports comme

Mumbai et Kolkata, les marchandsont émigré en masse.Les peintures se trouvent partouten profusion, sur les murs, les bal-cons, les plafonds, les arches et lespiliers, sur le dôme des cénotaphes(lieux de crémation) et même sur lamargelle des puits.Les havelis (demeures avec descours) sont immenses. La pièce derésistance se trouve dans les diversmotifs et personnages qui se trou-vent sur les fresques qui couvrenttous les murs et les plafonds. Lebleu et le marron sont les couleursdominantes bien que des doréséclatants sont également utilisés.Les illustrations vont du domainefloral à celui de la mythologie etmême aux inventions scientifiques.Les peintures montrent que les ri-ches marchands ont dû être forte-ment impressionnés par les voya-ges outremer qu’ils ont effectuésavec des femmes anglaises, desvoitures, des gramophones etmême les frères Wright !Les principales villes de la régionsont Nawagarh, Mandawa, Ma-hansar, Mukundgarh, Lachhman-garh, Singhana, Parsrampura, Khe-tri, Baggar et Jhunjhunu. ❑

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20 Nouvelles de l’Inde n° 404

Les enfants qui ont lu les Contesdes Mille et une Nuits se souvien-nent avec délice du fameux « Sésame, ouvre-toi », cher à Ali-Baba. La popularité du sésame estmultiple. Son parfum réjouit la sa-lade, accompagne le pain aux cé-réales et agrémente le halva quandsonne l’heure des pâtisseries. Maisson utilisation dépasse largementle cadre culinaire ! Ses aspects spi-rituels et thérapeutiques remon-tent à la nuit des temps. En Inde,les graines de sésame mènent dit-on vers l’immortalité, on leur prêtedes vertus de rajeunissement.Depuis près de 5000 ans, l’Indeayurvédique multiplie les traite-ments à l’huile de sésame. Qu’ils’agisse du Shirodhara anti-stress(filet d’huile chaude sur le front),du full-body massage Abhyangaqui amenuise les tensions ou duPanchakarma purificateur, l’huilede sésame sert de base à la faran-dole de soins. Additionnée d’herbesou d’huiles essentielles, elle a d’ex-cellents effets dans de nombreusespathologies. Antioxydante, elle re-génère les cellules, possède despropriétés anti-infectieuses, voirecicatrisantes. Les « druides » ayur-védiques l’apprécient particulière-ment parce qu’elle conserve toutesses propriétés une fois chauffée, cequi est loin d’être le cas de la plu-

part des huiles. Pour en venir aux fondamentaux ayurvédiques,l’huile de sésame est très équili-brée et agit positivement sur lestrois doshas : elle équilibre trèsnettement Vata (en combattant lasécheresse des tissus), stimulePitta (elle réchauffe l’organisme)ainsi que Kapha (elle stabilise lesénergies). Pour les soins corporels,les médecins ayurvédiques recom-mandent de l’utiliser « craquée »,c’est-à-dire chauffée un peu au-delà de 100° pour éliminer toutetrace d’eau dans sa composition,de manière à la densifier.

Comme son nom générique l’indi-que (Sesamum Indicum), le sésameest une plante originaire de l’Inde,de la famille des pédaliacées. Elle abesoin de chaleur pour s’épanouir,aussi la trouve-t-on essentielle-ment dans les contrées tropicales.Le sésame est aujourd’hui produiten Asie du Sud-Est, en Afrique etmême en Amérique du Sud. Sa

graine est tantôt couleur ivoire,tantôt brune.

Ses richesses sont une véritablecorne d’abondance. Le site biolo-gique.com les a ainsi répertoriées :calcium, cuivre, magnésium, fer,zinc, phosphore, potassium, vita-mines B9, B6 et E.

L’utilisation thérapeutique del’huile de sésame trouve à s’expri-mer à toute heure de la journée. Lecroiriez-vous ? Elle vous ravira levisage dès la toilette du matin,comme lotion apaisante Madame,ou pour calmer, Monsieur, le feu devotre rasoir. L’huile fera le bonheurde votre épiderme et favorisera sonélasticité. C’est la meilleure façonde prévenir les rides, voire de lesatténuer lorsque le temps les adéjà formées. Vous en retrouverezvotre peau de bébé ! Profitez devos ablutions matinales pour faireGandoush. C’est l’un des traite-ments ayurvédiques les plus tradi-tionnels. « Cette pratique harmo-

AYURVEDA (2ème partie)

Pour contrer l’arthrose, le stress ou les rides :les multiples bienfaits de l’huile de sésame

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nise, tonifie et assainit » résumeKiran Vyas, l’un des pionniers del’Ayurveda en France. Prenez unecuiller à soupe d’huile de sésamedans la bouche pendant dix àquinze minutes. Faites-la tourneret retourner dans la cavité buccale,puis recrachez-la et rincez vous labouche à l’eau claire. Gandoushassainit les lèvres, renforce lesgencives, blanchit les dents et sti-mule l’énergie vitale dans tout lecorps. Kiran Vyas souligne encore :« Même la parole s’en trouve puri-fiée, si l’on en croit les textes an-ciens. »

Autre traitement spécifique à based’huile de sésame : le fameux soinKanshu. Faites-vous masser laplante des pieds ou le bas du dosavec un bol ayurvedique, fruit d’unalliage de cinq métaux. Ce petitbol, recouvert d’une fine couched’huile de sésame (ou de ghee), estutilisé en lentes rotations dans lesens des aiguilles d’une montre.Ainsi les énergies sont-elles stabi-lisées. En même temps, les éven-tuelles inflammations de tous lesorganes s’en trouvent atténuées.Ce petit bol appliqué sur la peauest fort rafraîchissant.

Que le poil vienne à blanchir,l’huile de sésame est là qui veille.Elle dissuade la chevelure de gri-sonner. Une ou deux fois par se-maine, une bonne friction du crânepréservera les nuances capillairesde vos 20 ans. Les cheveux abîmésretrouveront brillance et volume.On vous demandera alors si vousvous teignez, c’est dire !

Thérapeute, j’enduis d’huile bien-faisante, de la tête au pied, mes vi-siteuses et mes visiteurs en quêted’Ayurveda. Qui se sentent légers,joyeux et ragaillardis en descen-dant de la table de massage. C’estque l’huile de sésame fortifie lescellules en profondeur ! Au-delà dela peau, elle nourrit tous les tissus,jusqu’aux ongles et au tissu os-seux. On le sait, les os vivent, gor-gés de sang et de nerfs. Le rôle ducartilage est essentiel. Lorsqu’on aatteint l’âge adulte, le cartilagecommence à s’user inexorable-ment, de façon souvent doulou-reuse à partir d’un certain âge,voire déformante, surtout en ce quiconcerne les personnes sujettes àl’arthrose. Quand le cartilage se

fait moindre, l’huile prend le relaisen lubrifiant les articulations. Elleralentit de la sorte le développe-ment de l’arthrose. Sous un anglecuratif, la raideur et la douleur del’articulation s’estompent en par-tie. Chaque jour, des applicationsd’huile sur la nuque, les épaules, lebas du dos et les hanches, et glo-balement sur toutes les articula-tions, constituent de très loin lemeilleur rempart face à l’arthrose.

Les troubles cardio-vasculairesprofitent eux aussi des bienfaits de

l’huile de sésame, « en modifiantfavorablement le rapport entre lebon cholestérol et le mauvais », ex-plique le site BuddhaLine.

L’anxiété, l’angoisse et la fébrilitéreculent face aux vertus de l’huilebienfaisante. Par son action sur lecerveau, elle soigne la dépressionet favorise la mémoire. Une gouttequotidienne dans chaque narinefavorise la bonne lubrification dessinus, ainsi que le sourire et la sé-rénité. Même en cas de maladiegrave, de problèmes digestifs etpour lutter contre les grosses fati-gues, elle apaise et permet à l’or-ganisme de lutter avec plus deforce contre les agressions de tousordres. L’huile de sésame est toni-que !

Mieux, elle est universelle, con-vient à toutes les peaux et à tousles âges, aux enfants comme auxpatriarches. Sauf allergie bien en-tendu, ce qui est peu fréquent il estvrai Auquel cas rabattez-vous surl’huile d’olives ou de pépin de rai-sin pour chouchouter vos cellules.Si la peau est sèche ou irritée,l’huile de sésame est très conseil-lée – ainsi que le fait de mâcherconsciencieusement sa nourriture,on ne le souligne jamais assez.Enfin, l’huile de sésame est légère-ment laxative, prévenant les fré-quents soucis de constipation.Avouez qu’il y a de quoi dresser sonéloge et lui tresser des louanges !Tant qu’à faire, choisissez-la bio.Point n’est besoin de tenter le diable. ❑

Eric BHATAyurveda et Réflexologie

[email protected]

AYURVEDA : POUR CONTRER L’ARTHROSE, LE STRESS OU LES RIDES : LES MULTIPLES BIENFAITS DE L’HUILE DE SÉSAME

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22 Nouvelles de l’Inde n° 404

DESTINATIONS À DÉCOUVRIR

KOLLUR AU KARNATAKA :CÉLÈBRE POUR L’OR

ET LA DÉESSE MOOKAMBIKA

A environ 140 km de Mangalore auKarnataka et près de Kundapur setrouve Kollur, une importante villede pèlerinage. La réputation deKollur repose également sur autrechose. Elle possède les plus ancien-nes et plus profondes mines d’or dupays. Apparemment Parashurama,un personnage de la mythologiehindoue a établi Kollur commed’un des sept centres de pèleri-nage. Ceci est une raison suffisantepour qu’elle figure encore sur lacarte des pèlerinages.Le principal centre d’intérêt est leTemple de la déesse Mookambikaau bord de la rivière Sauparnika.Des centaines de milliers de pèle-rins se mettent en chemin pour cetemple dédié à la déesse de laConnaissance ou Saraswati dans lepanthéon hindou. Apparemmentl’aigle Garuda s’est posé sur lamontagne Kodachari pour méditer,a bu l’eau du fleuve divin descen-dant de la montagne. CommeGaruda est également appelé Su-parna, la rivière en est venue às’appeler Sauparnika. De nombreu-ses plantes médicinales poussentalentour et les gens pensent quel’eau de la rivière possède des pou-voirs de guérison. Les dévots sebaignent dans la rivière avant de serendre au temple.La légende raconte que le sage Adi Sankaracharya aurait installé

l’image de la Déesse à Mookambikaau pied des monts Kodachari dansles Ghats occidentales. Le sage au-rait été en méditation dans lesmonts Kodachari quand la Déesselui apparut et lui promit de réaliserson vœu. Il fit le voeu qu’elle soitplacée au Kerala. Juste avant d’at-teindre Kollur, la Déesse exprimaun voeu pour l’installer là. AdiSankaracharya fit comme la Déessele lui demandait. Mookambika estvénérée ici comme Saraswati, ladéesse de la Connaissance et desArts. L’image exquise de la Déesseest assise dans la position du lotuset tient une conque et le chakra (laroue de la justice).Selon la légende, Tippu Sultan, leTigre de Mysore, mit à sac les tem-ples hindous dans tout le Sud del’Inde mais quand il atteint le tem-ple de Mookambika, c’était le soiret la célébration du soir ou Man-galarati était en cours. Il fut si im-pressionné qu’il présenta ses res-pects pendant la pooja et épargnale temple. Jusqu’à aujourd’hui lapooja du soir est désignée sous lenom de « salaam puja ». La réservenaturelle Mookambika à proximitéoffre un grand attrait naturel. Elleabrite le singe à queue de lion envoie de disparition. Les chutesd’eau Arishina attirent de nom-breux randonneurs. L’escalade estégalement très populaire dans lesmonts Kodachari.Le village endormi de Kollur attiredes pèlerins toute l’année maisplus particulièrement de mars àmai en raison de son défilé de char,en mars-avril avec les poojas deNavratri et de Vidyarambham (der-nier jour de Navratri ou Vijaya-dashami) pour initier les enfants àla connaissance.

Il est préférable de réserver àl’avance car les hébergements nesont pas nombreux. La KarnatakaState Road Transport Corporationassure des liaisons régulières pourKollur. La gare la plus proche estKundapare (à 40 km). Vous pouvezprendre le train Trivandrum Raj-dhan et descendre à Mangalore oudescendre en avion à Mangalore(l’aéroport le plus proche). La routeà partir de Mangalore est très pit-toresque car elle franchit une dou-zaine de rivières. En route, arrêtezvous au temple de Udupi Krishnapour voir la divinité du jeuneKrishna. La statue, étrangement, nefait pas face à l’entrée du saint dessaints mais fait face à une petitefenêtre à l’arrière (la fenêtre deKanaka). Selon la légende, Kana-kadas, un dévot dalit, n’était pasautorisé à entrer dans le temple :l’idole se serait alors tournée versla fenêtre pour le bénir pour qu’ilne soit pas déçu.Pour davantage d’informations,contacter : Karnataka Tourism, N°49, 2nd Floor, Khanija Bhavan, Racecourse road, Bangalore - 560 001.Tél : +91 80 2235 2828, Fax : +9180 2235 2626, email : [email protected] et site Internet :http://www.karnatakatourism.org

Le temple de la déesse Mookambika

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La rivière Sauparnika

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Nouvelles de l’Inde n° 404 23

Le temps de cligner les yeux etvous aurez déjà dépassé Gondal,une petite ville plongée dans laverdure, à environ 40 km de Rajkot.Elle se situe au bord d’une jolie ri-vière et fut jadis la capitale d’unEtat princier dirigé par les RajputJadeja. Même les Moghols ont dominé ici mais la ville fut recon-quise par les Rajput dans les an-nées 1650. Le maharaja BhagwatSinghji régna au 19ème siècle.Gondal doit sa réputation au cha-pelet de palais qu’elle abrite.

Le Musée Naulakha est ouvert aupublic. Il se situe dans un palaisquelque peu décrépit près de la ri-vière. Ce palais fut bâti dans unmélange de styles. Ce qui ressort cesont les gargouilles étonnantes. Lemusée possède un certain nombred’artefacts royaux parmi lesquelsles balances utilisées pour peser lemaharaja en 1934. Apparemmentle maharaja fut pesé et son poidsen argent fut distribué aux pau-vres. Cet événement se déroulaitchaque année, le jour de son anni-versaire.

Le musée de voitures est intéres-sant pour les amoureux de vieillesvoitures. Le musée abrite l’écurieroyale de voitures. Vous y verrezplus de 50 véhicules très impres-sionnants. Les préférés remontentsans doute à 1907. Il fut créé par le« New Engine Company » d’Acton.

Un autre lieu intéressant à visiterest une pharmacie ayurvédique oùla pratique de l’ancienne médecineindienne, l’ayurveda, continue se-lon les anciens traités. Il s’agit dela Shri Bhuvaneshwari Ausha-dhashram Ayurvedic Pharmacy. Lepharmacien qui a fondé cettepharmacie aurait été le premier àutiliser le titre de Mahatma (lagrande âme) en s’adressant àGandhi et le nom lui est resté.Cette pharmacie remonte à 1910quand elle fut fondée par le phar-macien royal. Cette pharmacie fa-brique encore des médicaments se-lon les anciens textes. Vous pouvezvoir toutes les machines impli-quées. Il est possible d’acheter desmédicaments pour des troublescomme la perte de cheveux, l’in-somnie, les vertiges, etc. Ayezconfiance et les médicamentsfonctionneront tout simplement.

Un bâtiment blanc du 19ème siècleabrite le temple Swami Narayanappartenant à la riche secte SwamiNarayan. Il est construit sur un ter-rain donné par le maharaja etcomprend aussi une ferme. Lesamateurs d’oiseaux se réjouironten observant le Lac Veri. Il s’agitd’un très grand réservoir qui attireégalement de nombreux oiseauxmigrateurs.

L’Udhyog Bharti Khadi Gramudyogabrite des centaines de femmesemployées à tisser du coton àl’étage supérieur de ce qui est véri-tablement un immense magasin.En bas, vous pouvez acheter desarticles en khadi, le coton tissémain rendu célèbre par le Mahat-ma Gandhi et les hommes politi-ques indiens de l’époque qui por-taient le khadi en signe de protes-tation contre les textiles faits en

Angleterre. Vous pouvez aussiacheter des saris.

Les hébergements sont peu nom-breux et sont tout à fait modestes.A quelque distance de l’OrchardPalace et faisant partie du com-plexe de Bhuvaneswari se trouve laGuest House Bhuvaneswari, mo-deste mais propre. L’Orchard Pa-lace, un petit palais, fut jadis uneguesthouse royale pour les hôtesdu maharaja. Ses chambres ne sontpas opulentes mais équipées demeubles des années 30 et produi-sent un lien avec son passé glo-rieux. Un avantage à y séjournerest d’avoir l’entrée gratuite aux at-tractions de Gondal. Pour un déli-cieux repas autour d’un thali végé-tarien, le meilleur endroit estDreamland près de l’arrêt de bus.C’est vraiment chaud et bon.

Gondal est reliée par bus à Rajkot(1 heure), Junagadh (2 heures) etPorbander (3 heures). Des trains re-liant Rajkot à Junagadh s’arrêtentà Gondal.

Pour davantage d’informations,contacter Tourism Corporation ofGujarat Limited, Udyog Bhavan,Block N°16, 4th Floor, sector-11,Gandhinagar 382 011. Tél : +91 7923222523, 23222645, 23220002.Fax : +91 79 223222189-23238908.Email : [email protected] site Internet : www.gujarattou-rism.com ❑

GONDAL AU GUJARAT, ANCIENNE CAPITALED’UN ÉTAT PRINCIER DES RAJPUT JADEJA

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Palais Naulakha, Gondal

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24 Nouvelles de l’Inde n° 404

Le Madhya Pradeshen bref

L’Etat a été créé le 1er novembre1956 puis réorganisé le 1er no-vembre 2000 donnant naissanceau nouvel Etat du Chhattisgarh.L’Etat du Madhya Pradesh estdonc aujourd’hui bordé au nordpar l’Uttar Pradesh, à l’est par leChhattisgarh, au sud par leMaharashtra et à l’ouest par leGujerat et le Rajasthan. Il com-prend 50 districts.• Capitale : Bhopal• Population : 60 385 118 mil-lions• Villes importantes : Indore,Gwalior, Jabalpur et Ujjain.• Densité de la population : 196• Taux d’alphabétisation : 63,7(76,1 chez les hommes, 50,3 chezles femmes)• Espérance de vie moyenne :57,7• Superficie : 308 000 km2

• Deux fleuves : la Narmada et laTapi• Langues : hindi, anglais et ma-rathi

tête d’habitant. Le robuste secteurtertiaire a aidé le Madhya Pradeshà augmenter son PNB moyen partête d’environ 7,4% entre 1999-2000 et 2007-08. En 2007-08, lesecteur tertiaire contribuait pour46,8% du PNB avec 16,6 milliardsde US$ suivis du secteur primairecontribuant avec 10,9 milliards deUS$ pour 30,7% et le secteur se-condaire avec 8 milliards de US$pour 22,6%. Le secteur secondairea été celui qui a enregistré la crois-sance la plus rapide (10,7%) suividu secteur tertiaire et primaire.

Les avantages de l’Etat résidentdans les points suivants :• Une situation centrale qui avan-tage les sociétés qui ont, de ce fait,accès aux principaux marchés deconsommateurs et aux grandes vil-les comme New Delhi, Mumbai,Kolkata et Chennai.• Une politique d’encouragementavec des avantages fiscaux et desmesures incitatives, notammentdans les secteurs de la technologiede l’information, la biotechnologie,

L’Etat possède des sites renommésmondialement pour leur impor-tance historique et religieuse quiattirent un nombre important detouristes indiens et étrangers.Selon la Reserve Bank of India, lesinvestissements directs étrangersse sont élevés d’avril 2000 à mai2010 à 206 millions de US$. Enmars 2010, le total des investisse-ments s’élevait au Madhya Pradeshà 78,4 milliards de US$. L’électri-cité représentait 58,4% suivie parl’industrie manufacturière avec18,6%.Le PNB était en 2007-08 de 35,4milliards de US$ et de 519,3 par

l’agroalimentaire, le tourisme et lesZones Economiques Spéciales.• Des terres riches et des condi-tions climatiques favorables quiont contribué à faire de l’Etat ungrand producteur de céréales,d’oléagineux et de soja.

• L’Etat possède de riches ressour-ces minérales et les plus grandesréserves de diamant et de cuivre enInde. En outre, l’Etat a d’importan-tes réserves de charbon, de mé-thane de gisements houillers, demanganèse et de dolomite.

• Le Madhya Pradesh est une baseindustrielle pour un certain nom-bre de grandes et moyennes indus-tries comme l’automobile et lescomposants automobiles, le ci-ment, l’agroalimentaire, les biensde consommation, les produitspharmaceutiques et dispose d’ungrand réservoir de main-d’oeuvre.

• En raison de son importante cou-verture forestière (31%, soit 12%de la couverture totale du pays),l’Etat est doté d’un immense po-tentiel pour le tourisme, notam-ment pour le tourisme sauvage, le

GROS PLAN SUR LE MADHYA PRADESH

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Nouvelles de l’Inde n° 404 25

GROS PLAN SUR LE MADHYA PRADESH

tourisme d’aventure et l’éco-tou-risme.

IndustrieLes industries-clés au MadhyaPradesh sont l’automobile et lescomposants automobiles, le textile,le ciment, les industries basées surl’agronomie, les industries baséessur la forêt, les produits pharma-ceutiques, les industries basées surles minéraux, l’industrie manufac-turière, le tourisme. Les principaleszones industrielles sont Bhopal,Sehore, Raisen, Harda, Mandideep,Dewas, Pithampur, Khandwa, Jha-bua, Dhar, Ujjain and Mandsaur.

AgricultureL’agriculture est le pilier de l’éco-nomie de l’Etat puisque 74,73% dela population vivent à la campa-gne. 49% de la superficie est culti-vable. La superficie ensemencéenette était estimée en 2009 à 14 790 000 hectares. La produc-tion de céréales s’élevait à 12 896millions de tonnes métriques. Le blé, le soja, la canne à sucre, leriz, le coton, le colza, la moutardeet l’arhar sont les principales récol-tes de l’Etat.En 2007-2008, la production totaledes principales récoltes de l’Etatétait d’environ 17 millions de ton-nes. Le blé, le soja et la canne à su-cre à eux seuls représentent 83%

de la production totale des princi-pales récoltes. En 2006-07, leMadhya Pradesh était le plus gros producteur de légumineuses,d’oléagineux et de soja dans lepays.

Le National Rural EmploymentGuarantee Scheme a été mis en vi-gueur dans les 50 districts. LaNational Horticulture Mission a étélancée pour améliorer la produc-tion horticole et la productivitédans l’Etat.

InfrastructuresRéseau routierLe Madhya Pradesh dispose de 16nationales soit 4280 km de routeset de 10 249 km de routes régiona-les.

La longueur totale de routes dansl’Etat est de 91 968 km et 62 000km de routes vont être construitset améliorés.La construction des principalesroutes de l’Etat est supervisée par la Madhya Pradesh RoadDevelopment Corporation Limited(MPRDC) qui a mis en œuvre lesprojets entrepris dans le cadre d’unpartenariat public-privé et ceux fi-nancés par l’Asian DevelopmentBank (ADB). Les projets se répartis-sent en 31 projets PPP et 18 finan-cés par ADB.L’Etat est bien relié aux principalesvilles du pays, aux marchés deconsommation et aux ports de lacôte ouest comme Kandla et leJawaharlal Nehru Port Trust.

Chemins de ferLe Madhya Pradesh dispose de 5 900 km de voies ferrées contrô-lées par la Cie West-CentralRailways créée en 2003 dont lesiège se trouve à Jabalpur. Cettecompagnie contrôle également leréseau ferré du Chhattisgarh enpartie, avec les Central andWestern Railways.En raison de la situation centralece l’Etat, le réseau ferré joue unrôle important. Bhopal, la capitalede l’Etat, est l’un des grands nœudsferroviaires en Inde.Le réseau ferré soutient les indus-tries minières et agronomiques entransportant la bauxite, la chaux,Bharat Heavy Electrical Ltd

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Chambre de Commerce et d’Industrie du Madhya Pradesh à Gwalior

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26 Nouvelles de l’Inde n° 404

GROS PLAN SUR LE MADHYA PRADESH

la dolomite, le mâchefer, les en-grais et les tourteaux.

AéroportsLe Madhya Pradesh compte cinqaéroports à Bhopal, Jabalpur,Gwalior, Indore et Khajuraho.Indore est l’aéroport le plus actifde l’Etat.

TélécommunicationsEn décembre 2009, le MadhyaPradesh disposait de 2560 cen-traux téléphoniques et de 28,6 mil-lions de liaisons téléphoniques (té-léphone avec fil et téléphone cellu-laire). 27,3 millions de personnesont un abonnement pour un porta-ble et 1,3 million ont une lignefixe.En décembre 2009, la télédensitéau Madhya Pradesh était de 40,4.

ElectricitéEn mars 2010, le Madhya Pradeshdisposait d’une capacité installéede 8324 MW répartis en 4582,9MW du service public, 3525 duservice de l’Etat et 216,1 MW duprivé. L’énergie thermique baséesur la houille et l’énergie hydro-

électrique contribuent respective-ment pour 51,4% et 38,7% à la ca-pacité totale installée. Le reste estfourni par le nucléaire et les sour-ces d’énergie renouvelable.NTPC, l’opérateur central de l’Etat,avaient des centrales thermiquesfournissant 3260 MW supplémen-taires dans l’Etat.Une très grosse centrale est encours de construction à Sasan avecune capacité installée de 3 950MW.

EducationL’Etat présentait en 2001 un tauxd’alphabétisation de 63,7% contre44,2 en 1991.L’Etat comprend 94 890 écolesprimaires et 8504 collèges et ly-cées, 303 établissements d’ensei-gnement supérieur, 12 universités,158 instituts polytechniques, 343instituts de formation industrielle,159 écoles d’ingénieurs, 139 insti-tuts de management et 5 facultésde médecine.Les instituts réputés du MadhyaPradesh sont : l’Indian Institute of Management (IIM) d’Indore,l’Indian Institute of Forest Mana-gement de Bhopal, l’Indian Insti-tute of Hotel Management deBhopal et l’International Instituteof Professional Studies d’Indore.

SantéEn mars 2009, le réseau des servi-ces de santé comprenait 50 hôpi-taux de districts, 333 centres desoins communautaires, 1155 cen-tres de soins primaires et 8659sous-centres. Il existe aussi 34 hô-pitaux spécialisés dans la méde-cine ayurvédique, 22 pour la méde-cine homéopathique et 2 pour lamédecine unani. L’Etat dispose de26 971 lits pour patients hospita-lisés.

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Chemins de fer du Madhya Pradesh

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Nouvelles de l’Inde n° 404 27

GROS PLAN SUR LE MADHYA PRADESH

CultureL’histoire du Madhya Pradesh remonte à l’âge préhistorique. Trois lieux ont été déclarés parl’UNESCO comme des sites histori-ques : le complexe des templesDevi Jagadambika à Khajuraho, lesmonuments bouddhiques à Sanchiet les grottes rupestres de Bhim-betka.Le Directorate of Archaeology,Archives and Museums, est res-ponsable de la conservation de 349monuments et 44 musées à traversl’Etat.Le gouvernement du MadhyaPradesh a créé des académiessportives pour promouvoir dessports tels que le hockey, le tir, lessports équestres et aquatiques etles arts martiaux. Des récompensessportives comme les Prix Vikram,Ekalavya et Vishwamitra sont parailleurs décernées.

Festivals

Le Madhya Pradesh célèbre denombreux festivals. Un importantfestival tribal est Bhagoriya fêtéavec une gaieté traditionnelle etun grand enthousiasme. Shivratriest célébré à Khajuraho, Bhojpur,Pachmarhi et Ujjain et Ramnavamià Chitrakoot et Orchha, chaqueville avec sa spécificité locale. Lesfestivals d’Orchha, Malwa etPachmarhi présentent le répertoireculturel et artistique à la popula-

tion. Le Festival de musique Tansenà Gwalior, le festival de musiqueUstad Allauddin Khan de Maihar, leKalidas Samaroh d’Ujjain et leFestival de danse de Khajurahosont quelques-uns des festivals ar-tistiques renommés du MadhyaPradesh. En 2011, un nouveau fes-tival annuel, le Narmada Festival, aété lancé à Bedhaghat à Jabalpurcélèbre pour ses rochers en marbre.De même un Festival Shivpuri a étéinauguré à Shivpuri ainsi que leFestival Betwa à Vidisha.

Centres touristiquesDes villes médiévales parfaitementpréservées, des réserves naturelleset des parcs animaliers rafraîchis-sants et enchanteurs et quelques-uns des centres de pèlerinage lesplus sacrés proposent aux touristesune expérience enrichissante. Labeauté tranquille de Pachmarhi, lasplendeur étincelante des Marble

Rocks et le vacarme des chutesd’eau de Dhuandhar à Badaghat, leParc national de Kanha avec sonbarasingha (cerf de Duvaucel) unique et le Parc national deBandhavgarh avec ses grottes pré-historiques et sa vie sauvage sontquelques-unes des attractions del’Etat. Gwalior, Mandu, Datia,Chanderi, Jabalpur, Orchha, Raisen,Sanchi, Vidisha, Udaygiri, Bhim-betka, Indore et Bhopal sont deslieux fameux pour leurs monu-ments historiques. Maheshwar,Omkareshwar, Ujjain, Chitrakoot etAmarkantak sont des centres im-portants de pèlerinage. Les templesuniques de Khajuraho sont célè-bres dans le monde entier. Les tem-ples d’Orchha, Bhojpur et Udaypurattirent un grand nombre de tou-ristes ainsi que des pèlerins. Destrésors archéologiques sont con-servés dans les musées de Satna,Sanchi, Vidisha, Gwalior, Indore,Mandsaur, Ujjain, Rajgarh, Bhopal,Jabalpur, Rewa et bien d’autreslieux. Maheshwar et Amarkantakont été déclarées comme villessaintes pour leur développementintégré en accord avec leur impor-tance religieuse. Burhanpur est enpasse de devenir une nouvelle des-tination touristique. ❑

India Brand Equity FoundationIndia 2011, Publications

Division, Ministry of Information& Broadcasting, Government

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NOUVELLES DE L’INDE

COMMENT LE COBRA DEVIENT VENIMEUXIl fut un temps, plusieurs millions d’années en arrière,où un seul type de serpent était venimeux. Il s’appe-lait Asariya. Les autres serpents n’avaient pas de ve-nin. Tous les serpents vivaient dans les entrailles dela Terre, où il n’y avait pas d’humains.Un jour, le roi des serpents demanda à Asariya d’allervoir comment les hommes et les femmes vivaient, etde voir si les serpents mèneraient une vie meilleures’ils vivaient à la surface. Comme Asariya avait duvenin, il pouvait se défendre lui-même contre n’im-porte quel ennemi qu’il rencontrait. Asariya fit cequ’on lui demandait, et il remonta en glissant jusqu’àla surface de la Terre.Le premier humain qu’il vit était un jeune bergerjouant de la flûte. Comme Asariya n’avait jamais vud’humain auparavant, il fut effrayé. Dans sa frayeur,et avant que l’ennemi ne puisse attaquer, il mordit leberger.Mais Asariya ne se rendit pas compte qu’il était mort.Un vent léger souffla dans la flûte et une mélodiesembla sortir de l’intrument. Cette musique enchantaAsariya.Il éprouva du remord d’avoir essayé de blesser le ber-ger et fut reconnaissant que le venin n’eut pas eud’effet. Cependant il lui vint alors à l’esprit que lepoison pourrait agir plus tard. Il ne voulait pas que

LE COIN DES ENFANTS

cela arrive, alors très vite il aspira le venin qu’il avaitinjecté dans le corps du garçon. Le berger revint à lavie et se remit à jouer de la flûte comme si rien nes’était passé.

Quand Asariya retourna dans les entrailles de laTerre, il raconta son expérience. Il décrivit combien lasurface de la Terre était belle et par-dessus tout labeauté de la musique de la flûte. Cela lui rappela leberger. « A quoi sert le poison que vous m’avez donné,roi des serpents ? J’ai mordu le berger, mais il n’estpas mort et a continué à jouer de la flûte. Plus tard, ils’est relevé et s’en est allé, comme si de rien n’était. »« Et bien, dit le roi, ça ne sert à rien de s’attarder au-tour de quelque chose qu’on ne peut pas utiliser. Est-ce que l’un d’entre vous autres, serpents, veut de cepoison ? »Quelques-uns d’entre eux en voulurent, notammentle cobra. Asariya cracha le venin qu’il possédait et lesserpents qui en voulaient l’ingérèrent, le cobra plusque les autres. Puis tous les serpents partirent pourle monde des humains et y vécurent depuis ce jour.

Eunice de Souza101 Folktales from India

Puffin Books

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UNE ENTREPRISE DE NAVIGATION A VAPEUR INDIENNE EN INDOCHINE FRANCAISE, 1891-1900

ÉCHOS ET SENTEURS DE L’INDE

Le « Prêt à Porter Paris » est le plusgrand vestiaire féminin proposantaux acheteurs une offre globale etcohérente dans l’univers de lamode, ainsi que les accessoires.Pour le printemps été 2012, lespastels et les couleurs aciduléesdonneront le ton. On observe unretour aux couleurs douces et fraî-ches et aux assemblages. La linge-rie revient à la dentelle. Les socié-tés indiennes étaient fort présen-tes : Aanchal Chanda (ligne defemme complète) de Faridabad,Jatin Varma (robes, écharpes, fou-lards) de New Delhi, Kavita Bhartiade Noida (Uttar Pradesh) (chemi-ses et blouses), Neeru Kumar (saris,maroquineries) de New Delhi,Pankaj et Nidhi (robes habillées) deNoida, Preeti Kapoor et bien d’au-tres.

Le salon FATEX, de la cotraitanceet de la sous-traitance rassemblebureaux d’études, décoration, en-noblissement, fabrication, logisti-que, modélisme, stylisme, brico-lage, on note le retour de l’Inde,géant du textile avec dix entrepri-ses. Citons Chunnu Cloth and CraftPVT de Jaipur, Eureka Clothing Cyde Tirupur (impression, broderie,etc…), Ginza Industries de Mumbai(peinture, impression, broderie),Imperial Impand (matelassage,plissage), Ligma Leather Art (maro-quineries, doudounes, etc…).

Le salon Eclat de Mode a donnéles tendances en matière de bijouxde mode pour l’automne-hiver2011-2012. Il y avait de l’argent, del’or et du vermeil : la PreciousGallery et l’Univers Fantaisie etCouture étaient là pour en témoi-gner. L’Inde s’est affirmée avec 2sociétés importantes : ARCUS etVidetron (de Pune). Cette dernièrefirme offre une grande variété depierres aux chaudes couleurs.

Au salon Maison et Objet, Laliquene cesse de lancer des nouveautéstout en restant fidèle aux Boud-

dhas… et à Ganesh. Au mêmeSalon, la « Lampe Berger » em-baume toujours l’air de la maison.Un dernier « Rêve d’Orient » asso-cie jasmin, cèdre et bois de santal.On retrouve le santal dans un autrerêve consacré à Bahia. Parmi lesnouveaux parfums lancés par L.B, « l’Effeuillage » associe patchouli etsantal. Sont venus de Gurgaon,Condor (mobilier) et Devi Design(décoration de l’intérieur).

Esteban présenteune nouveauté :Jathikai qui tireson inspirationde l’Inde.

Geodesis, implanté à Vannes, pro-pose des escales parfumées dans lemonde entier telles que l’Inde avecjasmin et l’Inde avec rose : la pla-nète entière inspire cette société.

Marie DAAGE est renommée pourses services de tables élégants :elle a créé récemment une collec-tion Pondichéry et une autre :« Jardins d’Udaipur », disponibledans tous les formes et toutes lescouleurs. Marimekko retourne àses racines et relance le modèleIndus qui date de 1950 : le créa-teur finlandais ne craint pas de re-

venir aux sources. Toujours à Mai-son et Objet la société hollandaiseColorique conçoit des objets variéspour le confort de la maison trèscolorés, souvent fabriqués en Inde,depuis 20 ans. L’Italien Uno Pin re-vient à la nature avec les tabouretsDharma en teck. Par ailleursNicolaï a lancé « L’eau chic » quiréunit des senteurs exquises : gé-ranium, menthe, lavande, muscsblancs et santal de Mysore.Enfin Van Cleef et Arpels proposeune édition éphémère : « FéerieRose des Neiges ». Le flacon a re-vêtu un manteau de nacre blanc.Le jus est un floral musqué fruitéqui marie l’airelle, les saveurs depoire et litchi avec une pointe debaie rose. Le fond rassemble cèdre,fève tonka, muscs soyeux et … san-tal.

Pierre Bergé a organisé une autrevente qui comportait quatre volu-mes : « Les Hindous » par Solvyns(1808-1812). Cette superbe galeried’images dessine un portrait fidèlede l’Inde à la fin du 18ème siècleavec costumes, coutumes, trans-ports, instruments de musique, fê-tes, cérémonies, métiers et scènesde la vie quotidienne, palanquins,

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ÉCHOS ET SENTEURS DE L’INDE

etc… Un autre ouvrage de qualitépar Belnos (1832) donnait 24planches illustrant les manièresdes Hindous et Européens auBengale.

Le Salon du Patrimoine Culturel,2011 a été passionnant commetoujours. Il a réuni les meilleurs ar-tisans de plusieurs régions, et lesmeilleures revues telles queAdrium, les Maisons paysannes etles Moulins de France. La Fonda-tion VMF a rappelé son action me-née à Chandernagor, et le projetconcernant Notre-Dame des Angesà Pondichéry. Enfin on peut sou-haiter que l’OPR (Observatoire duPatrimoine Religieux) se penchesur le cas du temple de Ganesh àParis. Les Editions du Patrimoineont attiré des foules sur leur stand.

Du côté de la beauté, Bulgari nousenchante avec son baume raffer-missant et réparateur au beurre deSakhu issu d’un arbre du Bengale.Clarins reformule son huile de san-tal pour rééquilibrer les peaux sè-ches et sujettes aux rougeurs.Ménard propose une eau de sen-teur florale : « Authent » qui aide

à la beauté de la peau. On y re-trouve bergamote, jasmin, grained’ambrette, etc… et bois de santal.Dior propose un « patchouli impé-rial » qui associe mandarine, ber-gamote, cèdre et santal.

Pour Noël, Hediard a lancé de nou-veaux assemblages d’épices sur-prenants. Ainsi le « poivre noir deMalabar » serait l’ancêtre de tousles poivres. On le trouve au sud-ouest de l’Inde sur la côte deMalabar. Une fois séchée au soleil,sa baie cueillie à peine mûre,donne un grain brun-noir àl’agréable acidité. Sa persistanceen bouche se marie aussi bien ausalé qu’au sucré.

Dans un contexte de mutation dela construction où s’imposent lesexigences d’efficacité énergétiquedes bâtiments, BATIMAT 2011 aconnu un beau succès. Ce rendez-vous mondial a réuni plus de 2300exposants dont 40% d’étrangers.On notait la présence des grandséditeurs tels qu’Eyrolles et LeMoniteur, le centre de rechercheCSTB, les meilleurs revues (Bati-isolation, Le Bois International,etc.) Leader Mondial de la sidérur-gie, spécialiste de l’Acier, ArcelorMittal a proposé ses aciers, barda-ges, poutrelles métalliques, systè-mes intégrés à l’enveloppe du bâti-ment. A Ludhiana (Punjab) East-man Imprex propose des échafau-dages et tous les éléments néces-

saires pour montrer des échafau-dages. CATNIC (groupe Tata Steel)fabrique des éléments de hautequalité utilisés pour des projetsprestigieux. Les profilés d’anglespour enduits extérieurs et cloisonsintérieures, les treillis en inox ac-compagnent les profilés d’arrêt in-novants, les linteaux en acier et lesmailles de sécurité. Déjà présent enGrande Bretagne et en Allemagne,Catnic souhaite aborder le marchéfrançais sur le long terme.

A la Bibliothèque Historique de laVille de Paris, l’agence RogerViollet et Gallimard ont célébré unsiècle de littérature vivante. Ce futune véritable galerie de portraitsoù défilaient les plus grandes poin-tures telles que Cocteau, Beauvoir,Blixen et R. Tagore.

Une fois encore Pierre Bergé a or-ganisé une vente consacrée auxarts d’Asie. Ci-dessous grand vasede la vallée de l’Indus, en terrecuite, avec pigments noirs et rou-ges (3ème millénaire avant J.C.) Lafrise comporte six cervidés et deuxfélins stylisés, dans un champ decroisillons. On a admiré aussi unem a t e r -

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ÉCHOS ET SENTEURS DE L’INDE

nité en terre cuite : la femme pré-sente un visage stylisé aux yeuxcreux, avec des jambes longues eteffilées.

Gros Delettrez a célébré l’orienta-lisme : ci-dessous châle carré in-dien, fait à la main.

Il y a encore du nouveau chezBurberry qui présente « BodyMist », une brume pour le Corpssans alcool, heureux mélange depêche, freesia, iris, santal, vanilleambre, musc et bois de Cachemire.

Linum participe toujours au Salon« Maison et Objet » ce qui est uneréférence. La société a présenté en avant-première ses dernières col-lections pour la table, la cuisine, lamaison, la chambre, le bain et lesaccessoires. L’esprit suédois se ma-

rie bien avec la production soignéeen Inde du Sud. Deux thèmes nou-veaux sont à l’ordre du jour : le railet la rose garden.

La maison Havilland s’est inspiréede GOA pour créer une nouvelle li-gne avec bol à épices, coupelle, sa-ladier tasses, mug, etc… Havillanda aussi lancé une nouvelle assiette« indienne » dans la collection « Lesmariées du monde ».

Aux Tuileries, le Salon PremièreClass a encore attiré beaucoup de

professionnels soucieux d’être dansle « trend » des nouveautés. St.Erasmus fait fabriquer tous ses bi-joux en Inde.

Au Salon « The Box », on remar-quait la présence de deux entrepri-ses indiennes : « Me and Kash-mere » de New Delhi, et « CitrusFashion » Ltd de Kolkata.

Le Salon « Objet et Communica-tion » rassemble la majorité despartenaires de l’incentive pour sti-muler les entreprises par le cadeau.Les plus grands noms y partici-pent : Arthus Bertrand qui peutcréer du sur-mesure, Avronel et sesmontres, les mixeurs de Bamix, lebordelais « Cadeau-vins », Cerruti,etc… La société A.C. Canova, soie-ries et maroquineries de Lyon, pro-pose des articles personnalisés entextile ou en cuir. Parmi ceux-ci figure un superbe foulard :« Jaipur ».

Il y a du nouveau chez Givenchy :le parfum « Dahlia noir »… qui nesont pas le dahlia ! Mais il associeiris, rose, mimosa… et santal.

Une récente présentation gastro-nomique nous a permis de décou-vrir les chocolats variés du maîtreChristian Constant à la cannelle,la vanille, la verveine, au raisin, authé vert et à la cardamome deMalabar. Une autre réunion met-tait l’accent sur une cuisine variée

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ÉCHOS ET SENTEURS DE L’INDE

et plus « hot ». Ainsi Sainte Luciecommercialise des « aides aux des-serts » et offre 175 références enépices dont « curry madras », maisaussi des fruits secs, des vanilles etarômes, des coulis de fruits, etc…Sainte Lucie est le partenaire desgourmets créatifs qui recherchentl’innovation et des produits natu-rels de qualité. Dans le Tarn, lamaison Bruyère adhère à Agropointassociation qui réunit 80 entrepri-ses agroalimentaires de ce dépar-tement. La gamme salée invite auxsubtils mélanges d’épices, d’herbeset de graines…dont les douceursdu Taj Mahal, à comparer avec lepaquet de Sainte Lucie : « spécialTandoori ».

Echos au fil des pagesUn récent numéro de la revue« Saudi Aramco World » célèbre labeauté du parapluie royal, notam-ment en Inde. Ainsi au Rajasthan,on peut encore acheter ces para-pluies somptueux utilisés pour lesmariages et les processions. EnInde cette tradition demeure chezles hauts personnages hindous etmusulmans aussi bien. Au centredu pays, les reliefs des stupas deSanchi montrent les souverainssous leurs parapluies. Suit uneétude sur la broderie somptueuseen Inde (style moghol) et en parti-culier l’art zardozi. Tout tient auchoix des couleurs et à la tenue del’aiguille.

L’éditeur Ouest France publie unouvrage passionnant : « 50 Plan-tes qui ont changé le cours del’histoire » par Bill Laws. Le thé estévidemment à l’honneur : cela faitplus de 4500 ans qu’on prépare cebreuvage, avec les feuilles d’un ar-buste répand en Inde et ailleurs.Mais l’art est difficile : il fautcueillir délicatement les feuillesentre le pouce et l’index, avant deles déposer dans la paume de lamain. Après ces opérations délica-tes on a pu les expédier par les

ports de Madras, Bombay etCalcutta. Le piper nigrum est ori-ginaire de l’Inde : ce pimentcontient de la capsaïcine qui agitcontre l’hypertension et assouplitles artères. Après avoir été le plusgros exportateur de poivre noir,l’Inde est devenue un des plus im-portants fournisseurs du monde encapsicums. L’oignon a beaucoup denoms suivant qu’il est anglais,français ou allemand ; en sanskritc’est ushna. L’ouvrage reproduitune vue d’un marché de Goa, avecune corde en coir, fibre robuste ex-traite de l’enveloppe de la noix decoco. La coriandre est à la fois uneherbe et une épice. Dans les ruesde Mumbai, les vendeurs de curryproposent un plat très parfumé,aromatisé aux graines de corian-dre. Celle-ci, provenant de l’Indecomme le curcuma, est un purifi-cateur utile pour conserver laviande. Le safran favorise la diges-tion, diminue la tension et stimulela circulation sanguine. En Inde,l’igname s’appelle aloo, du sanskritâlu, terme associé à toute racinecomestible et nutritive. Hôte desmonts des Cardamomes, des forêtsdes moussons et des Ghâts occi-dentaux du Kerala, la cardamomea soutenu l’économie de cette ré-gion. Les orfèvres préparaient pourles nababs des cardamomes dansde l’eau de rose mélangée à du ta-bac. Souverain de Mysore, TipuSultan a fait planter des grainesd’eucalyptus vers 1790, dans lesjardins de son palais de Nandi présde Bangalore. Le coton est aussiprésent en Inde, comme l’olivier, le

riz, le rosier et le gingembre.L’indigo était rapporté du nord del’Inde à dos de cheval, suivant laroute de la Soie : il a toujours étéle rival du pastel. On trouve encoreen Inde, le pommier sauvage, et lanoix de muscade semée à Calcutta.Il y a environ 2500ans, les Indiensdu Bihar ont dé-couvert com-ment raffiner lacanne à sucrelocale. Notons queGeneviève Lethu propose une col-lection d’assiettes bleu indigo pour2012 !

Autre ouvrage publié par les édi-tions Ouest-France : « Des Plantestoxiques qui soignent » par J.Fleurentin avec photos de J.CHayon et préface de Jean-MariePelt. Comment passer du poison aumédicament ? La médecine sa-vante indienne a su le faire. A dosecontrôlée, les substances toxiquespeuvent soigner. Magnifiquementillustré, l’ouvrage cite le calotropisappelé « plante mercure » en Indeet le cannabis ou chanvre indien.Dans le Veda (6ème siècle avant J.C),le cannabis est présenté commeune plante sacrée qui éloigne lemal, procure santé, longévité et vi-sion des dieux ! Contre les rhuma-tismes, la médecine indienne uti-lise diverses espèces d’aconit dé-toxifiées. Le datura innoxia est uneautre plante sacrée, le buisson deShiva. La médecine ayurvédiquerecommande le datura contre lestroubles mentaux, la fièvre, les tu-meurs et maladies de peau. Le sar-pagandha est préconisé contre lesmorsures de serpent et piqûresd’insectes, la folie et l’épilepsie. Lecurcuma permet de lutter contre lecancer. En application locale, lapâte de curcuma traite les infec-tions oculaires, les brûlures, bles-sures et morsures. Le margousier(insectifuge) est un arbre emblé-matique de l’Inde depuis les textesdu Veda. ❑

E.B.

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REVUE DES LIVRES

Carnet de voyage / GuideTravellers paradise– Balade émotion-nelle en Inde duSud, Editions Fa-brice Faure/IRO.

Les associations « Yoga, une expé-rience de vie au quotidien » de LaRochelle et « Bloomin the naturalway » de Fort Cochin en Inde, nousprésentent leur carnet de voyagecollectif. A travers le regard de dif-férents voyageurs qui ont vécu uneexpérience dans le Kerala et leTamil Nadu, on découvre l’Inde duSud. De nombreux et divers sujets ysont présentés tels que les monu-ments, la pêche, la danse, l’agricul-ture, les us et coutumes, les paysa-ges etc., le tout illustré par desphotos, peintures, dessins et objetsde la vie quotidienne qui font de cecarnet une véritable palette decouleurs qui nous transporte im-médiatement dans leur voyage.L’association « Yoga, une expé-rience de vie au quotidien » a pourmission en Inde d’aider les person-nes en difficulté notamment encréant des ateliers afin qu’ils puis-sent se réinsérer sur le marché. Cecarnet de voyage a aussi pour butde mettre en avant le tourisme so-lidaire.

Inde, Guide biblio-thèque du voyageur,Ed. GallimardAvec le dieu Ganeshen couverture, le fu-tur voyageur est as-suré des bons auspi-

ces sous lequel il effectuera sonpériple mais d’ores et déjà, l’aven-ture est palpable au fil des pagesde ce guide dont la qualité tant auniveau des illustrations que dutexte qui a été mis à jour n’est plusà démontrer. Après les musts del’Inde et l’Inde rêvée, le lecteurpourra se laisser aller d’itinérairesen itinéraires après une premièrepartie consacrée aux nombreusesfacettes de la culture indienne, àl’histoire mouvementée du sous-continent. Un livre à garder sous le

coude, à lire et relire, à méditeravant que de se lancer dans le vraivoyage.

RomanMaintenant que j’ai50 ans, de BulbulSharma, nouvellestraduites de l’anglais(Inde) par MélanieBasnel, Ed. PhilippePicquier.

Onze nouvelles qui ont fait battremon cœur de cinquantenaire etpour cause puisqu’elles tournenttoutes autour du thème « Main-tenant que j’ai cinquante ans ».Cinquante ans, un âge qui au fildes décennies, a rajeuni. Ne se situe t’il pas aujourd’hui plus oumoins à la moitié de la vie ? Il y aencore 60 ans, une femme de 50 ans n’aurait jamais eu l’idéecomme certaines des héroïnes deces délicieuses nouvelles de suivredes cours de salsa, de porter desvêtements de couleurs vives ou dese laisser faire la cour ou de partirvivre à l’étranger. Aujourd’hui, il enva autrement. Bulbul Sharma laisseentendre à travers ses récits qu’àcinquante ans, la femme pourraitbien naître une seconde fois etquelle renaissance une fois qu’elles’est libérée de ses parents, de sesenfants, de son mari parfois même,qu’elle pense enfin à elle. Mali,Rano, Meera, Seema, Nimmi, Ma-dhu, Sudha, toutes à la cinquan-taine dessillent les yeux et décou-vrent que la vie s’ouvre à elles sousun nouveau jour. Elles apprennentpeu à peu à lâcher prise, à assouvirdes désirs depuis longtemps refou-lés, à oser être elles-mêmes, à vivreenfin. Un recueil de nouvellesagréables à lire, qui font du bien etsont pleines d’espoir. Merci BulbulSharma !

Recueil collectif

Les amoureux del’Inde, Histoires derencontres, recueilcollectif, Ed. Bru-merge

Les lecteurs fidèles de Nouvelles del’Inde se souviendront d’une rubri-que intitulée Les Français et l’Indetémoignent qui, de numéro en nu-méro, présentait les Français quiavaient un lien particulier avecl’Inde et auxquels deux questionsétaient posées : comment avez-vous rencontré l’Inde et qu’est-ceque l’Inde vous a apporté ? Ils au-raient pu trouver leur place dans celivre déjà bien rempli avec la ren-contre avec l’Inde de trente et unepersonnes, d’horizons divers, quitous ont vu leur vie changer aprèsêtre allés en Inde. Lire ces témoi-gnages, c’est un peu comme ren-contrer des amis avec lesquels onpartage une passion commune,c’est un peu comme dans un miroirse reconnaître. Tout au long decette galerie de portraits et del’Inde, on se surprend à sourire, àrêver, à soupirer, à s’étonner. Leslecteurs reconnaîtront le nom decertains auteurs, ils en découvri-ront d’autres mais tous formentune chaîne d’union autour de cetteInde qui ne laisse personne indiffé-rent. Il est aussi intéressant de noter queles droits de tous les auteurs et unemarge de l’éditeur seront reversésà l’association « Un Rêve Indien »qui projette de créer un dispensaireà Varanasi.

AbécédaireKal, un abécédairede l’Inde moderne,par Jean-Joseph etFlora Boillot, illus-tré par Akshay RajSingh Rathore, Edi-

tions Buchet Chastel.83 entrées pour tenter l’impossible,à savoir expliquer aux Occidentauxl’un des pays qui suscite la plusgrande fascination, l’Inde. Le pariétait risqué mais les auteurs, Jean-Joseph et Flora Boillot l’ont relevéavec brio. Tous ceux qui connais-sent bien l’Inde savent combien laplus grande démocratie du mondeest difficile à cerner au plus près.

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Elle échappe à notre esprit carté-sien et d’une certaine façon, tantmieux. Cet abécédaire intitulé« kal » en référence au « temps »n’est pas le premier du genre maiscelui-ci a retenu notre attentionpar son ouverture d’esprit, son sé-rieux. La présentation attrayantecontribue certainement à donnerl’envie de l’ouvrir souvent et à cha-que fois, l’on est surpris d’appren-dre quelque chose de nouveau. Unecarte de l’Inde en début et find’ouvrage et une bibliographie per-mettent aux lecteurs d’aller plusloin dans sa découverte du pays,tout comme les proverbes indiensqui jalonnent le livre. Jean-JosephBoillot, économiste, auteur deL’économie de l’Inde, et sa fille,installée en Inde et spécialiste endéveloppement culturel et en rela-tions internationales nous propo-sent avec cet Abécédaire un outilutile pour découvrir les nombreu-ses facettes de l’Inde.

Spiritualité

La Méditation, unMode de Vie, précédéde Un Eternel Voyageet suivi de La Béné-diction d’Etre Vivant,de Vimala Thakar,traduit de l’anglais

par René Fouéré, Elly Roquette,Gisèle Balleys et Georges Dayan,Ed. Le Courrier du Livre, Ce recueil de trois textes de VimalaThakar s’ouvre sur Un EternelVoyage qui raconte ses doutes, sessouffrances physiques et sa ren-contre avec Jiddu Krishnamurti. Cerécit autobiographique rapportel’origine de son intérêt pour la mé-ditation et la sagesse. VimalaThakar a rencontré Krishnamurti en1961. Elle a alors décidé de passerde la révolution sociale à la trans-formation personnelle. Ces troisrécits racontent cette transforma-tion. La Méditation, un Mode deVie définit le terme même de mé-ditation et détaille ses processus.Enfin, La Bénédiction d’Etre Vivant

veut nous aider à apprendre com-ment apprécier chaque moment denotre existence et éviter la tris-tesse. Ce livre inclut égalementvingt poèmes de Vimala Thakar.Comme elle le dit elle-même,« ceux qui ont pour la vie un inté-rêt ardent, pourront trouver dansce livre un aimable compagnon ».

Le Mysticisme duSon, d’Hazrat InayatKhan, Ed. Encred’Orient.Chacun d’entre nousest sensible aux sons

que produit la nature, bruit des va-gues, clapotis du ruisseau de mon-tagne, vent dans les branches ;nous sommes également émus parcertaines formes musicales, boule-versés par des morceaux de musi-que. Tous ces sons parlent à notreâme, à notre cœur. Le succès queconnaissent aujourd’hui les CD demusique de la nature en attestemais aussi l’engouement pour tousces outils pour télécharger de lamusique. Le secret réside dans celivre dû à un des grand maîtressoufis indiens, Hazrat Inayat Khan,musicien lui-même, issu d’une fa-mille de musiciens. La musiquenous élève, nous reconnecte avecle cœur dans ce qu’il a de plus sub-til. Du reste, un des petits livresprécieux du maître n’a-t-il paspour titre « Les notes de la musiquesilencieuse » ? Nous y retrouvonsl’Harmonie du divin que bien sou-vent nous avons perdue, oubliée. Ilen va de même de notre rapportavec le monde qui nous entoure, lanature mais aussi les hommes. Parle son, nous retrouvons l’Harmonieoriginelle qui ne demande qu’à serévéler. Si dans notre quotidien,nous mettons de côté tous ces ou-tils technologiques qui nous cou-pent véritablement de nos racineshumaines profondes, si nous réap-prenons à nous mettre au diapasonavec l’Autre, à nous laisser bercerpar le Son de l’Instant présent, parles vibrations, l’harmonie environ-nante, le Nom, la forme et lerythme, alors nous ne pouvons que

nous ouvrir et retrouver la Joieprofonde qui nous unit à l’Universtout entier. L’introduction de PirZia, petit-fils d’Hazrat Inayat Khan,nous éclaire de façon magistralesur une autre manière d’envisagerl’existence, par la musique inté-rieure.

Biographie

Gandhi – L’anti-bio-graphie d’une Gran-de Âme, de Michaëlde Saint-Chéron, Ed.Hermann.Après avoir consacrédes ouvrages à Elie

Wiesel et André Malraux, entre au-tres, Michaël de Saint-Chéron re-lève le défi de se pencher sur lagrande âme que fut Gandhi. Cetouvrage fort documenté que l’au-teur désigne comme une anti-bio-graphie nous invite à revoir laconstruction de ce prophète destemps modernes, son parcours oùnon-violence et renoncement sontles maîtres mots. Il nous proposeune lecture de ce parcours horsnorme à travers le dialogue queGandhi entretint avec Tolstoï, àtravers Romain Rolland et AndréMalraux. Il nous présente <aussil’après-Gandhi, ceux qui ont étémarqués par sa pensée. Si la non-violence est un thème qui est tou-jours d’actualité et intéressa leslecteurs tout comme celui du re-noncement, certaines pages consa-crées à l’hindouisme et au ju-daïsme requièrent un degré deconnaissances dont ne dispose pasforcément le simple lecteur. Cetouvrage a le mérite de se penchersur les errements de la Grande Ameet notamment pendant la SecondeGuerre mondiale. Un nouvel ou-vrage sur Gandhi mais qui apportedes éclairages rares. Michaël de Saint-Chéron est chercheur à l’université Paris 3-Sorbonne Nouvelle et a enseigné àl’Institut universitaire d’Etudes jui-ves Elie Wiesel.

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Philosophie

Schopenhauer et lapensée indienne deLakshmi Kapani, Ed.Hermann.

Lakshmi Kapani, pro-fesseur émérite de

philosophie indienne et comparéeà l’université de Paris X Nanterrenous livre ici un ouvrage du plusgrand intérêt mais qui s’adresseraaux lecteurs férus de philosophieet disposant d’un certain bagageintellectuel par rapport aux doctri-nes indiennes brahmaniques etbouddhiques. Il existe bien des si-militudes entre la philosophied’Arthur Schopenhauer et ces doc-trines mais il n’est pas aisé de s’yretrouver et l’auteur, en appliquantdes critères scientifiques, a réusside manière magistrale à mettre aujour des liens subtils, des points derencontre entre deux manières devoir, issues de mondes si différentsdu point de vue spatial, temporelet culturel. Comment le philosophea-t-il élaboré sa réflexion à partirde ces matériaux indiens, pourquoiétait-il si fasciné par ces apports ?Il n’hésite pas à écrire : « (…) selonmoi l’influence de la littératuresanscrite sur notre temps ne serapas moins profonde que ne le futau XVème siècle la renaissance deslettres grecques,-, supposez un tellecteur, qui ait reçu les leçons de l’antique sagesse hindoue, etqui se les soit assimilées, alors ilsera au plus haut point préparé àentendre ce que j’ai à lui ensei-gner (…) »

Mais l’auteur attire aussi notre at-tention sur le fait que ces em-prunts du philosophe aux doctrinesphilosophiques et religieuses nesont pas toujours réussis. Enconclusion, si il y a bien des simili-tudes, elles ne sont que « superfi-cielles, voire trompeuses ». Les ma-nières de voir sont différentes en-tre l’Occident et l’Inde antique.

Livre d’art

Shiva et ses 7 dansesde Raghunath Ma-net, préface de Jean-Claude Carrière, Ed.Tala Sruti.

Raghunath Manet,chercheur, auteur de trois autresouvrages, danseur lui-même etchorégraphe, compositeur et musi-cien nous présente dans ce qua-trième livre qui est Shiva, les origi-nes et quelques facettes du shi-vaïsme, l’adoration de Shiva, lesmythes autour de Shiva et bien sûrShiva dansant et plus particulière-ment les 7 danses décrites dansbon nombre de chansons tamoules.Nous trouvons un peu partout enInde des représentations de ShivaNataraja, Shiva roi de la danse,dans l’art rupestre, dans les tem-ples, dans la sculpture et notam-ment les bronzes du Tamilnadu. Lesrecherches que l’auteur poursuit àl’Université de Pondichéry lui ontpermis d’approfondir les connais-sances qu’il avait déjà de Shiva etde nous livrer des informations quine manqueront pas d’intéressertous ceux et celles qui s’intéressentà la spiritualité mais aussi à l’artindien sous toutes ses formes.Plusieurs textes mentionnent ladanse virile de Shiva, la danse tandava, notamment le célèbretraité Natyasastra et les Agama quinous expliquent la significationdes sept danses qui symbolisent lesgrandes activités du dieu, la créa-tion, la protection, la destruction,l’incarnation et la délivrance, la7ème danse symbolisant l’ensembledes activités. Cet ouvrage témoi-gne de la grande maîtrise de l’auteur à présenter aux Occi-dentaux la richesse de la cultureindienne qui parfois peut semblercomplexe aux non initiés. Les lecteurs apprécieront aussi la pré-face d’un grand amoureux de laculture indienne, Jean-Claude Car-rière.

Vie pratique

La cuisine indiennefacile de KiraneGrover Gupta, Ed.du Dauphin.

En cette période hi-vernale, il est bon

pour le moral de faire appel à sescinq sens pour se faire du bien,peut-être encore plus que d’habi-tude. L’ouvrage de Kirane Guptaest le « Sésame, ouvre toi » pour yaccéder pleinement. Il est le fruitd’une passion, celle de Kirane pourson pays, sa cuisine si variée, sesépices également nombreuses dontcertaines inconnues de nos habitu-des culinaires françaises, maisaussi pour la France où elle arriveen 1977. Si Kirane a mis du tempsavant de se décider à écrire un li-vre de cuisine, c’est qu’elle a sou-haité le faire « mijoter » pour nouslivrer un excellent produit. Nous ytrouvons des recettes bien sûr maisaussi une présentation de 27 épi-ces choisies par Kirane avec unemultitude de conseils précieuxqu’elle nous fait partager, desconseils personnels ou transmispar sa grand-mère et en lien avecla médecine traditionnelle, l’Ayur-veda. Après la découverte des épi-ces, nous pouvons nous initier à 6recettes faciles qui seront un trem-plin pour ensuite nous lancer dansles 52 recettes proposées. Nous se-rons comblés avec les recettes siprisées que Kirane nous indique àla fin de son livre pour confection-ner pains, desserts et chutneys.Avec cet ouvrage, nous pouvons,pas à pas, oser nous lancer dansune cuisine dont les saveurs appor-teront plaisir aux palais de nosamis et au nôtre aussi. Les lecteurscomprendront que grâce à sa cui-sine, Kirane, assistée par son filsRajen et son mari Nikhil, ait obtenula Fourchette d’or 2011 et si vousavez encore des questions, n’hési-tez pas à questionner Kirane qui sefera un plaisir de vous éclairer.

Viviane Tourtet

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James Joyce écrivait au sujet del’art : « Ce qui importe par-des-sus tout dans une oeuvre d’art,c’est la profondeur vitale de la-quelle elle a pu jaillir » et cet ou-vrage sur l’œuvre de Sujata Bajajreflète parfaitement ces propos.Après une belle photo de l’ar-tiste, la première photo qui nousest proposée à l’intérieur de l’ou-vrage est celle de Sujata, assise,le corps tout entier concentrédans l’acte de création. De cetteattitude empreinte d’humilité,des profondeurs vitales de l’ar-tiste, surgit l’œuvre, la grandeœuvre que désormais les ama-teurs d’art s’arrachent à des prixqui, avec le temps, ne cessent des’élever. Cet ouvrage comblerales lecteurs passionnés d’art in-dien contemporain par la qualitéet le nombre important de repro-ductions en couleur d’œuvres –270 illustrations – qui retracentet ceci est une première, le par-cours de l’artiste qui n’a pas finide faire parler de son travail.Michel Waldberg a fait le choix,juste ô combien, de placer l’œu-vre au cœur de l’ouvrage. Celui-ci s’attache à faire jaillir au fildes pages l’énergie qui transpa-rait des toiles de Sujata, énergie

du trait mais aussi de la couleurqui se décline en une gamme deteintes, échos des chaudes entrail-les de la terre, résonnances desbleus ou verts du firmament ou desgalaxies lointaines. La biographiede Sujata se limite à quelques re-pères et à un album photos en noiret blanc comme pour ne pas inter-férer avec l’œuvre picturale. Lesmots s’effacent derrière les ligneset les couleurs. Le lecteur peutainsi pénétrer l’univers créatif del’artiste et se ressourcer à ses vi-brations, l’esprit serein, non en-combré d’un texte d’introduction,subjectif et parfois trop long. Lestitres mêmes des œuvres nous invi-tent au voyage intérieur, à l’accueilde nos émotions, de notre ressenti,aux épousailles avec l’Univers, àl’amour, à la plénitude. La peinturede Sujata est un hymne à la vieavec ses brillances, ses éclats maisaussi ses ruptures, ses tensions.Comme la Vague, la danse del’Américaine Gabrielle Roth, lespeintures de Sujata ouvrent l’es-pace mais aussi l’espace de notrevie pour que chacun retrouve unenouvelle ampleur, une vitalité quilui est propre. L’œuvre de Sujatas’inscrit dans l’ordre du monde etnous fait passer de la sensuellefluidité qui nous relie à la terre, austaccato, énergie plus masculine,au chaos, le lâcher-prise et enfinau lyrique où l’on s’unifie pour par-venir à l’immobilité dans le mouve-ment. Plutôt que d’en parler, lais-sez-vous surprendre en feuilletantles pages de ce livre-coffret.

Viviane Tourtet

Sujata Bajaj de Michel Waldberg,Collection Mains et Merveilles,

Ed. La Différence.

Dans le cadre de la Quinzaine dulivre indien de la librairie l’Arbre àLettres (http://blog.arbrealettres.com/) en partenariat avec l’EIEBG,l'Ambassade de l'Inde en France etwww.indeaparis.com aura lieu le3ème Dîner-Rencontre avec les au-teurs de livres sur l’Inde parus en2011 à partir de 19h30 au Res-taurant Chez Jenny - 39 Bd duTemple – M° Republique - 25€(veg/non veg) tout compris. Mercide vous inscrire à l'avance:[email protected] (réserva-tion due si non annulée 48h àl’avance)

Liste des livres représentés parleurs auteurs/traducteurs/éditeursau dîner-rencontre du 13 février :• La Forêt des 29 de Irène Frain,éditions Michel Lafon 2011• La Cuisine indienne facile, deKirane Grover Gupta, Édition duDauphin 2011• Bien communiquer avec vos in-terlocuteurs indiens, LaurentGoulvestre, Koumarane Kichenas-samy et Ilangovane Tambidore,éditions Afnor 2011• Bollywood, Voyage au coeur ducinéma indien, de Ophélie WielBuchet-Chastel 2011• Chef, de Jaspreet Singh, traduitpar Laurence Videloup, Buchet-Chastel 2011• Des lanternes à leurs cornes at-tachées, de Radhika Jha, ,traduit del’anglais (Inde) par Simone Man-ceau, Ed. Philippe Picquier 2011• Devenir Indien, la révolution ina-chevée de Pavan K. Varma, traduitpar Eric Auzoux, éditions Actes Sud2011• Energie du Mandala, par MarlisLadurée, textes de Mathieu, édi-tions Le Courrier du livre 2011• Et c'est le soir toute la journée,Preeta Samarasan, traduit parYoann Gentric, éditions Actes Sud2011• Gandhi – L’anti-biographie d’uneGrande Âme, de Michaël de Saint-Chéron, Ed. Hermann 2011

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• KAL, un abécédaire de l'Inde mo-derne, de Jean-Joseph et FloraBoillot, Buchet-Chastel 2011• Le plaisir ne saurait attendre, parTishani Doshi, traduit par KarineLaléchère, Buchet-Chastel 2011• Les amoureux de l’Inde, Histoiresde rencontres, recueil collectifréuni par François-Marie Périer, Ed.Brumerge 2011• Les contes du roi Vikram,Nourjehan Viney, éditions Babel2011• Les Empires de l’Indus, L’histoired’un fleuve par Alice Albini, traduitpar Eric Auzoux, Actes Sud, 2011• Les Employés d'abord, VineetNayar, éditions Diateino 2011• Les ombres de Kittur, de AravindAdiga, traduit par Annick Le Goyat,Buchet-Chastel 2011• L'Ombre du silence, VimalaThakar, Poèmes traduits de l’an-glais et présentés par Alain PORTE,éditions Signatura 2011• Paroles de Bambous, par CoumarAnanda, collection Ecrire Utile2011• Poésie et Eveil - Les Voyages duCygne, de François-Marie Périer,éditions Brumerge 2011• Pondichéry, à l’aurore, AlietteArmel, Le passage, janvier 2011• Ramayana, Éditions Diane deSelliers 2011• Schopenhauer et la pensée in-dienne, de Lakshmi Kapani, Ed.Hermann 2011• Un atlas de l'impossible, deAnuradha Roy, traduit par MyriamBellehigue, éditions Actes Sud2011• Une jeunesse indienne, NarendraSingh Sarila, traduit par DanièleMomont, Payot 2011

Hommage spécial à ChristianPetit, disparu en 2010, pour sonœuvre consacrée à l’Inde* Les Petits Moissonneurs de Forêt,1996, Grand Prix de l'UNICEF 1997,Fayard, collection Les enfants dufleuve.* Bombay Victoria, 2001, Prix des

lecteurs angevins 2002, prix descomités d'entreprise de Vendée2002, prix national inter-comitésd'entreprise 2002, Zulma.* Orissa ou les chasseurs de pluie,2002, Prix du Lions Club Inter-national 2002/2003, Zulma.* New Delhi Baby, 2003, Zulma.

* Les Cerfs-volants de Bénarès,2004, Presses de la Renaissance.* Le Songe du Taj Mahal, 2005,Fayard.* Le Taj Mahal au Clair de Lune,2006, Fayard. ❑

Environ 85 œuvres de Rabindranath Tagore seront présentées auMusée des Beaux-Arts de la Ville de Paris Petit Palais, avenue duPrésident Churchill, Paris 8ème à partir du 27 janvier jusqu’au 11 mars2012. Cette exposition a pour nom La dernière moisson. Les œuvresd’art proviennent de Visva Bharati à Santiniketan et de la NationalGallery of Modern Art à New Delhi. Le commissariat de l’expositioncomprend M. Siva Kumar, professeur d’Histoire de l’art à l’UniversitéVisva Bharati de Santiniketan, M. Gilles Chazal, conservateur général,directeur du Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris et M. SylvainLecombre, conservateur en chef des musées de la Ville de Paris.

L'exposition a été inaugurée le 26 janvier par le Ministre indien de laculture, du Logement et de la Réduction de la Pauvreté urbaine, MmeSelja Kumari et le Maire de Paris, M. Bertrand Delanoë.

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FENÊTRE SUR LA CULTURE INDIENNE

TOURISME• Le tourisme de la santé est un secteur de l’industrie indienne des soins de santé en croissance rapide. Cesecteur gagne en popularité en raison des facteurs tels que l’industrie pharmaceutique robuste, un marchéde l’assurance croissant et le développement de centres de soins de santé d’excellent niveau, proches dedestinations touristiques. Quelques faits-clés liés à ce secteur sont :– Le secteur a une valeur actuelle estimée à environ 600 millions de dollars et devrait atteindre 1,1 milliardde dollars en 2013– L’Inde a reçu environ 150 000 touristes médicaux en 2010 - le chiffre ne comprend pas les voyageursayant reçu des soins d’urgence et les expatriés.– L’Inde attire des patients internationaux de plus de 50 pays dont l’Australie, le Canada, la France, leMoyen-Orient, le Pakistan, l’Espagne, le Sri Lanka, le Royaume-Uni, les Etats-Unis et le Vietnam.– La bonne réputation des docteurs indiens aux Etats-Unis et au Royaume-Uni a contribué à développer laconfiance dans les services médicaux en Inde. (IBEF, CCLXI, 12 décembre 2011)

• Le Tourisme du Gujarat a organisé du 25 au 31 décembre la première manifestation de vol en tandem deparapente dans les monts Saputara. (IBEF, CCLXII, 26 décembre 2011)

INFRASTRUCTURE• L’aéroport international Indira Gandhi à New Delhi est le point de vente le plus lucratif pour les mar-ques de luxe telles que Swarovski, M&S, Hidesign, entre autres. (IBEF, 18 janvier 2012)

ÉCONOMIE ET ENTREPRISE • L’Inde émerge rapidement comme un centre de fabrication mondiale avec un grand nombre de sociétésinstallant leurs bases de fabrication dans le pays. Les investissements étrangers croissants, l’établissementde projets Greenfield, un nombre plus important de fusions et d’acquisitions et des alliances stratégiquesplus nombreuses entre les acteurs de l’industrie indiquent clairement l’attrait grandissant du marché indien.Grâce à des efforts concentrés, l’industrie manufacturière indienne a été capable de renforcer sa compéti-tivité sur la carte mondiale. Les mesures proactives du gouvernement, des politiques et des réformes économiques ont fait de l’Inde l’une des économies qui enregistre la plus rapide croissance. (IBEF, CCLXII, 26 décembre 2011)

• Les fabricants de petites voitures se sont tournés vers des véhicules plus gros et les constructeurs de voi-ture premium ont présenté des véhicules compacts à la 11ème édition d’Auto Expo qui s’est déroulée à NewDelhi. Plus d’une douzaine de deux roues et des véhicules 30 passagers et commerciaux ont été présentés.(IBEF, CCLXII, 26 décembre 2011)

AGRICULTURE• L’industrie sucrière a produit 1 045 000 tonnes de sucre jusqu’au 15 janvier 2012 pour la saison présentequi s’élève à environ 1 700 000 tonnes de plus que la production de sucre au cours de la même période l’anpassé. (IBEF, 18 janvier 2012)

DISTINCTIONS• Le 14ème Dalai Lama, Tenzen Gyatso a reçu des mains de la petite fille de Gandhi, Ela Gandhi, le Prix in-ternational Mahatma Gandhi pour la Paix et la Réconciliation à Bodhgaya au Bihar. (India Travel Online, Vol. XV, N°1)

NOUVELLES DE L’INDE

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Nouvelles de l’Inde n° 404 39

UNE ENTREPRISE DE NAVIGATION A VAPEUR INDIENNE EN INDOCHINE FRANCAISE, 1891-1900

Citation du mois« L’Inde est l’un des marchés à la croissance la plus rapide pour nous. »

Angela AhrendtsChief Executive Officer - Burberry

NOUVELLES DE L’INDE

• « The Indian School of Business (ISB) » a reçu l’accréditation par “The Association to Advance CollegiateSchools of Business (AACSB)”, ce qui en fait la première business school en Asie du Sud à être reconnue parl’institution mondiale de premier plan. (IBEF, CCLXI, 12 décembre 2011)

DÉVELOPPEMENT DURABLE• Suzlon, un fabricant d’équipement pour énergie éolienne devrait acquérir environ 50 000 hectares de ter-rain dans huit Etats de l’Inde, pour construire une pipeline pour les commandes futures. L’entreprise a prévud’ajouter une capacité de 2 400 mégawatts (MW) dans l’énergie éolienne. (IBEF, CCLXI, 12 décembre 2011)

• NTPC Vidyut Vyapar Nigam (NVVN) doit signer des accords d’achat d’énergie avec 22 compagnies enjanvier 2012 pour développer 350 mégawatts d’énergie photovoltaïque solaire reliés au réseau. Les so-ciétés incluent GAIL (Inde), Welspun Solar, Mahindra Solar One, Enfield Infrastructure, Essel Infraprojects,Azure Power India et la société française Fonroche Energie S.A.S. (IBEF, CCLXII, 26 décembre 2011)

MANIFESTATIONS• La ville rose de Jaipur a accueilli du 7 au 9 janvier le 10ème Pravasi Bharatiya Divas. Plus de 1300 person-nes d’origine indienne sont venues du monde entier y assister. L’événement a été inauguré par le PremierMinistre indien, Dr Manmohan Singh et l’hôte d’honneur était cette année le Premier Ministre de Trinidadet Tobago, Mme Kamla Persad Bissessar. (India Travel Online, Vol. XV, N°1)

• La 99ème édition de l’Indian Science Congress fut inaugurée par le Premier Ministre indien. Plus de 15 000délégués, scientifiques et étudiants, ont participé à la manifestation qui s’est déroulée du 3 au 7 janvier auKalinga Institute of Indian Technology (KIIT University). Le thème de la conférence était « La science et latechnologie pour l’Innovation inclusive – Le rôle des femmes. » Un congrès scientifique pour les femmes etun autre pour les jeunes ont également été organisés. Des élèves des quatre coins du pays s’y sont rendus.Près de 250 délégués de l’étranger y compris des lauréats du Prix Nobel ont assisté au Congrès.(India Travel Online, Vol. XV, N°1)

• Plus de 350 délégués ont assisté à la 157ème Conférence mondiale du sanskrit à New Delhi. Le PremierMinistre a rappelé que tout « comme la civilisation de l’Inde, le sanskrit n’appartient pas à une race, unesecte ou une religion en particulier. Il représente une culture qui n’est pas étroite et sectaire mais ouverte,tolérante et qui embrasse tout. C’est cet esprit de libéralisme et de tolérance que le sanscrit contient qu’ondoit appliquer dans notre vie d’aujourd’hui. Penser que cette langue n’est comprise parfois que comme lalangue des hymnes religieux et des rituels porte préjudice au grand génie de la langue et ignore le travaildes grands écrivains, penseurs, sages et scientifiques comme Kautilya, Charaka, Sushruta, Aryabhata,Varahmihira, Brahmagupta, Bhaskaracharya et d’autres. (India Travel Online, Vol. XV, N°1)

• Une conférence internationale de quatre jours sur la nanoscience et la technologie – ICONSAT 2012 –s’est déroulée à Hyderabad du 20 au 23 janvier. Plus de 40 sociétés majeures de l’Inde et de l’étranger associées à ces deux domaines y ont participé. (IBEF, 18 janvier 2012)

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Expositions• BNP Paribas présente en Indedepuis 1860 a célébré les femmeset leur rôle dans le changement du pays à travers une exposition « Elles changent l’Inde » qui a étéinaugurée le 20 octobre dernier au

Petit Palais à Paris en présence deM. Baudouin Prot, AdministrateurDirecteur Général de BNP Paribas,de l’ambassadeur de l’Inde, M.Rakesh Sood et de la Présidente dela Chambre Basse du Parlement,Mme Mira Kumar ainsi que de M.Gilles Chazal, directeur du muséedes Beaux Arts et de la Ville deParis, Petit Palais et de Jean-François Julliard, secrétaire généralde Reporters sans frontières. Cetteexposition mise sur pied par la BNP avec l’agence photographiqueMagnum Photos et la maisond’édition indienne Zubaan a per-mis d’admirer les travaux de sixphotographes de talent, Olivia

Arthur, Martine Franck, Raghu Raï,Alessandra Sanguinetti, Alex Webbet Patrick Zachmann. Ces photosillustraient chacune un thème dif-férent comme l’accès des femmesà l’éducation, le microcrédit, la

place des femmes dans l’industriecinématographique, les femmesdans les Panchayats. Après avoirrencontré un vif succès en Inde,l’exposition a été présentée à Parisjusqu’au 8 janvier 2012. Reporterssans Frontières publie l’album del’exposition Elles changent l’Inde,100 photos pour la liberté de lapresse.

• La Galerie Insula a présentéjusqu’au 29 octobre une belle ex-position présentant les œuvres deFrancesc Roca, peintre de Bar-celone, et de Madhu Basu, peintreoriginaire de Calcutta.

• Le nouveau périodique Le pointd’ironie, est né d’une discussionsentre agnès b., Christian Boltanskiet Hans Ulrich Obrist en 1997. Sixà huit numéros sont publiés cha-que année. Chacun est réalisé parun artiste qui se l’approprie et enfait une œuvre d’art. Il est gratuit,se distingue par une taille et sonmode de circulation, le point d’iro-nie est un périodique atypique distribué de manière dispersée(100 000 numéros sont répartisentre les musées, les galeries, leslibrairies, les écoles, les théâtres,cinémas, magasins). Le dernier nu-méro est dédié à l’artiste DayanitaSingh, jeune artiste de New Delhi,née en 1961. Elle est photographeet fait preuve d’une grande créati-vité et inventivité quant à la miseen forme, à la diffusion de ses œu-vres. Elle a écrit un roman où pho-tographie et littérature sont inti-ment mêlées et travaille sur desséries de portraits de famille. Dansle dernier point d’ironie (n°51) elleentraîne le lecteur dans une formi-dable plongée, à travers ombre etlumière, où notre regard croise unoiseau en vol, une femme qui mar-

che, un portrait de femme posé surun meuble, un bateau quelque partancré…(M)Other India est le nom de l’ex-position qui a été proposée à la ga-lerie du jour agnès b., dans le 4ème

arrondissement de Paris jusqu’au29 octobre. L’exposition était arti-culée autour de trois sections : lesartistes qui ont déjà exposé à lagalerie du jour comme Vyakul en1993, Tantra en 1995 et Korwa en1997 tout comme à l’ENSBA en2005. Les « autres maîtres del’Inde » comme les populations tri-bales ou indigènes qui ont créé desœuvres à l’initiative d’HervéPerdriolle qui collectionne leursœuvres ; quelques artistes qui ex-posent pour la première fois enFrance, artistes centrés autour dela Gallery Maskara de Mumbai.Cinq artistes ont ainsi été mis àl’honneur : T. Venkana, ShineShivan, Aaditi Joshi, PriyankaChoudary et Prashant Pandey, tousautour du corps comme matièreanimée.

Visite• Le Ministre des Affaires Etrangèresfrançais Alain Juppé s’est rendu enInde en octobre 2011. Cette visitefut un nouveau reflet de l’élargis-sement de l’engagement bilatéralqui caractérise le PartenariatStratégique entre l’Inde et laFrance. Les excellentes relations del’Inde et de la France sont mar-quées d’une confiance réciproque.Notre compréhension politique estégalement bonne sur un éventail

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De gauche à droite : l’ambassadeur, M.Rakesh Sood, le président de BNPParibas, M. Baudouin Prot, et Mme MiraKumar, présidente de la ChambreBasse du Parlement.

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de sujets régionaux et mondiaux,d’intérêt mutuel. Le Ministre desAffaires Etrangères indien, M. S.M.Krishna et le Ministre français desAffaires Etrangères M. Alain Juppéont passé en revue leur coopéra-tion dans les secteurs de la Défen-se, de l’Espace et de l’Energie nu-cléaire civile qui sont d’importantspiliers de nos relations bilatérales.Ils ont eu d’utiles interactions dansla lutte contre la piraterie. Les deuxcôtés ont réitéré leur engagementà poursuivre la coopération dans lalutte contre le terrorisme. Ils ontnoté avec satisfaction le premierexercice militaire conjoint franco-indien « Shakti » qui était en coursà cette période en Inde àChaubattia, mettant l’importancesur la Contre-Insurrection et leContre-Terrorisme dans un envi-ronnement montagneux. Ils ont fé-licité les scientifiques de nos deuxpays pour la réussite du lancementdu satellite scientifique franco-in-dien conjointement mis au point,Megha Tropiques, le 12 octobre.Les deux ministres ont renouveléleur détermination à atteindrel’objectif commercial de 12 mil-liards d’euros en 2012. L’Inde invitede plus grands investissementsfrançais dans les domaines de l’in-frastructure, des industries agro-alimentaires, de la haute technolo-

gie et des technologies vertes. Lavisite du Ministre des AffairesEtrangères Juppé fut une occasionpour l’Inde d’exprimer à la Franceson appréciation pour son soutienau rôle accru de l’Inde dans les af-faires mondiales. La France a aussiété un soutien permanent pour quel’Inde devienne membre permanentdu Conseil de Sécurité des NationsUnies et joue un plus grand rôledans d’autres forums internatio-naux y compris l’appartenance auxrégimes multilatéraux de contrôledes exportations L’Inde et laFrance partagent le même point devue sur un grand nombre de ques-tions régionales et mondiales. LaDéclaration conjointe faite durantla visite indique la large directionvers laquelle tend notre partena-riat stratégique pour le bénéficemutuel du peuple indien et fran-çais.

Exposition• « LADAKH 2011 » – Expositionphoto avec « 5 Sommets 5 Conti-nents » à l’ENSI (Bourges)

A l’issue de leur voyage solidaire etsportif au Ladakh* les étudiants del’association « Cinq Sommets, CinqContinents » de l’ENSI de Bourges,et leurs accompagnateurs, ont réa-lisé une exposition photo « LA-DAKH 2011 » dans le hall del’Ecole d’ingénieurs - 7 octobre au10 novembre 2011- pour partagerleurs impressions et leur décou-verte. Constituée d’une vingtainede panneaux, cette exposition aété accueillie au Collège JeanRenoir et sera visible au LycéeJacques-Cœur à partir d’avril 2012,deux établissements scolaires deBourges qui ont des partenariatsforts et suivis avec l’Inde. Elle a étéprésentée en novembre dans le ca-dre de la semaine de la solidaritéinternationale et sera prochaine-ment installée à l’Université deHaute Alsace (Mulhouse) - 20 jan-vier au 1er Mars-. L’affiche qui res-titue avec talent l’atmosphèreladakhie - avec un dessin originalde Bernard Capo, auteur bien

connu de bandes dessinées- a étéréalisée par Fanny Antonot, uneétudiante de l’ENSI. (Deux reporta-ges ont été publiés dans les« Nouvelles de l’Inde » -N°401 et N° 403).

Manifestations• A l’occasion de la fête nationalefrançaise du 14 juillet, le maire deHonfleur a invité les artistes lo-caux à présenter une peinture deleur choix sur le thème de la fête.L’artiste indien, M. Iqbal Malhotra,a présenté une peinture magnifi-que et a reçu les félicitations de lapart du maire.

• Le 2 octobre dernier, qui corres-pondait au 142ème anniversaire dela naissance du Mahatma Gandhiqui est aussi célébré comme laJournée Universelle de la Non-Violence, la Ville de Strasbourg amarqué la date avec l’installationd’une statue du Mahatma Gandhiau Parc de l’Etoile, en présence del’ambassadeur, M. Rakesh Sood etde Mme Nina Tshering La, PremierSecrétaire du Service Presse,Information & Culture et de M.

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Roland Ries, Maire de Strasbourget Sénateur du Bas Rhin, de MmeNawel Rafik-Elmrini, Maire ad-joint. La statue, don du Conseil Culturelpour les Relations Culturelles à laVille de Strasbourg, est posée surun piédestal préparé par la Villedans lequel sont insérées quatreurnes contenant de la terre prove-nant de Porbandar, lieu de nais-sance de Gandhi, terre de Rajkotoù il a étudié, terre de Pieter-maritzburg en Afrique du Sud oùGandhi, jeune avocat, a étéconfronté à la ségrégation raciale,terre de l’ashram Sabarmati àAhmedabad que Gandhi a créé en1917 et où il a mené sa luttecontre la violence et pour la libéra-tion de l’Inde.

La statue a été réalisée par le célè-bre sculpteur Shri Ram Sutar. Ledévoilement de la sculpture qui aréuni la communauté indienne deStrasbourg fut un grand momentchargé d’émotion et a rappelé àtous les valeurs universelles depaix et de tolérance. Les Indiensprésents ont allumé des bougies,offert des fleurs et chanté desmantras et des bhajans. La choraleCourant d’Art de Strasbourg achanté l’hymne indien « Vande-mataram ». L’ambassadeur, dansson allocution, a rappelé combienla doctrine de la non-violence ac-tive était d’actualité même au-

jourd’hui. Il a souligné les excellen-tes relations qui existent entrel’Inde et la France dans les domai-nes de la culture, du commerce, dela science et de la technologie, del’espace, de la défense et de l’éner-gie nucléaire. De son côté, le Mairede Strasbourg a dit que Strasbourgest la capitale des Droits del’Homme et de la démocratie. Il asouligné l’importance du lieu où setrouve la statue dans le Parc del’Etoile, parc pour la paix et lesdroits de l’homme. Strasbourg quiabrite le Parlement européen et ajoué un rôle important dans l’his-toire de la réconciliation franco-germanique fut la ville où l’idéed’une Europe pacifique est née.

• Le même jour, en présence del’Ambassadeur de l’Inde, uneConvention de Coopération pour laprotection des sites du patrimoinea été signée entre la Ville deStrasbourg et la ville royale in-dienne d’Udaipur au Rajasthan. Ducôté indien les co-signatairesétaient le maire d’Udaipur, MmeRajni Danghi, la présidente del’Indian Heritage Cities NetworkFoundation, Mme Rathi Vinay Jha

et M. Mayank Gupta de laMaharana of Mewar CharitableFoundation. Le signataire françaisétait le Maire de Strasbourg, M.Roland Ries.

• Le 1er Salon du Livre sur l’Indeorganisé par l’association LesComptoirs de l’Inde s’est dérouléles 22 et 23 octobre dernier de 10hà 20h à la Mairie du XXème arrondis-

sement, sous le haut patronage del’Ambassade de l’Inde et avec lepartenariat de la Ville de Paris etde la mairie du XXème. Pendant deuxjours, le public, venu nombreux, apu découvrir la richesse de la litté-rature indienne. De nombreux au-teurs et spécialistes de l’Indeétaient présents, dont l’invitéed’honneur Kenizé Mourad. Pourune première édition, ce fut unsuccès, avec plus de 1 650 visi-teurs sur les deux jours.Le public a pu non seulement pren-dre connaissance des dernières pa-rutions liées à l’Inde dans l’espacelibrairie, mais aussi rencontrer plusde 50 auteurs lors des séances dedédicaces.En outre, 9 rencontres-débats per-mettaient de découvrir l’histoire etla culture indiennes à travers desthèmes variés : littérature, société,

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L’ambassadeur M. Rakesh Sood et lemaire du 20ème entourés de passion-nés de littérature dont M. Gressieux, àgauche de l’ambassadeur, organisa-teur de l’événement.

Kénizé Mourad, le maire du 20ème etl’ambassadeur, M. Rakesh Sood.

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diaspora, bien-être, cinéma, géo-politique, art, cuisine, voyages.Au programme, il y avait aussi :des animations de musique et dedanse indiennes, des expositions(Images de l’Inde, en hommage àl’écrivain-photographe Gérard Clot,grand ami de l’Inde, une expositionde peintures d’artistes indiens vi-vant en France et une expositionen lien avec l’histoire sur la Franceen Inde, les Antillais d’origine in-dienne, les troupes indiennes enFrance pendant la Première Guerremondiale et les Indiens au Jardind’Acclimatation 1900-1930), uneconférence sur la culture indienne

par le professeur Indra NathChoudhuri, membre éminent deplusieurs académies et universités,lauréats de nombreux prix littérai-res a été animée par TirthankarChanda, professeur à l’INALCO etjournaliste, la présentation d’unouvrage d’art sur le Ramayana deValmiki, la présentation de plan-ches originales d’un livre pour en-

fants (peintures sur tissu), un es-pace jeunesse avec une conteuse,un espace vidéo, et enfin un salonde thé-restaurant indien.Devant le succès rencontré par cepremier Salon du Livre sur l’Inde,une nouvelle édition sera recon-duite cette année les 17 et 18 no-vembre prochain.

• Une statue du Mahatma Gandhia été inaugurée à Vauréal (95) le11 novembre 2011 à l’instigationde l’association culturelle desTamouls. Son Président, M.K Ilan-gaivedane Pandourangane étaitprésent ainsi que le Maire deVauréal, 1er Vice-Président de laCommunauté d’agglomération deCergy-Pontoise, M. Bernard Morin,M. Rakesh Sood, l’ambassadeur del’Inde, M. Iqbal Singh, Lieutenant

Gouverneur de Pondichéry et M. N.Rangassamy, Ministre en Chef dePondichéry. Un programme culturela été organisé à cette occasion,avec un spectacle de danseBharata Natyam et Bangra, unefanfare, la projection d’un courtmétrage inédit sur Gandhi, la pu-blication d’un timbre à l’effigie du

Mahatma. La statue se situe surl’avenue Gandhi, au Rond-point dela Croix Lieu.

Projet• L’Inde construit un nouveaubâtiment sur le campus de laCité U

Nous vous invitons à découvrir leprojet d’extension de la Maison del’Inde qui sera édifié sur la parcelleNord-Est du terrain où se trouvel’actuelle Maison de l’Inde. Nousvous rappelons que la nouvelleconstruction comportera, outre lesespaces communs, 72 chambresmunies de douches et de toilettes,dont 5 pour les couples et 67chambres individuelles. Confor-mément aux engagements pris enmatière de développement durable,le bâtiment devra répondre à tousles critères d’excellence en matièrede performances énergétiques. Lalivraison est prévue la rentrée uni-versitaire 2013-2014. Le projet aété confié au cabinet « IntégralLipsky + Rollet architectes ». ❑

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Stand de l’éditeur Diane de Selliers

L’ambassadeur, M. Rakesh Sood

Vue générale du Salon Inauguration par Monsieur le Maire

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