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Info-Plongée N° 97 Décembre 2008

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Bulletin de liaison de la commission Plongée souterraine de la Fédération Française de Spéléologie

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Commission Plongée - éCole Française de Plongée souterraine

Fédération Française de sPéléologie28 rue Delandine, 69002 Lyon

Tél : 04 72 56 09 63 - Fax : 04 78 42 15 98 - [email protected] - www.ffspeleo.FrSite web de la Commission : http://efps.ffspeleo.fr

Bulletin de liaison de la Commission Plongée de la Fédération Française de sPéléologie

n° 972ème semestre 2008

1ère de couverture : Catherine ENNDEWELL4ème de couverture : Eric ESTABLIE

Directeur de Publication : Fred MARTINSynthèse : Stéphane LIPSMaquette : Michel RIBERA

Relecture : Pauline EVRARDTirage pages intérieures :

Laurent MANgEL et Monique RouChoN au siège de la FFSCouverture et reliure : Atelier JIVARoPublication tirée à 250 exemplaires

INFO-PLONGée N° 97

2ème SemeStre 2008 INFo PLoNgéE N°97 �

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édItOSOmmAIre

S o m m a i r e 0 2é d i t o r i a l 0 3e x p l o r a t i o n e n H a u t e - S a v o i e 0 4- G o u f f r e d u S é r a i l - r é S e a u B u n a n t 0 4e x p l o r a t i o n e n l o z è r e 0 8- r é S u r G e n c e d u t i B r e 0 8e x p l o r a t i o n d a n S l e d o u b S 1 0- S o u r c e d u G o u r 1 0e x p l o r a t i o n d a n S l ’ H é r a u l t 1 4- P e t i t e v e n t d e S c a m P S 1 4- G r o t t e d e B a u m e 1 6e x p l o r a t i o n d a n S l e l o t 1 7- G r o t t e é m e r G e n c e d u l a n t i S 1 7- G o u l e d e m a c e n a c 1 8- é m e r G e n c e d e c a B r e r e t S 2 2e x p l o r a t i o n d a n S l ’ i S è r e 2 3- G r o t t e l a f a i l l e 2 3b r è v e S d ’ e x p l o S 2 8G r o t t o C e n t e r 3 0t e C H n i q u e S e t b i d o u i l l e S 3 2l a m P e à l e d S 3 2d o S S i e r 3 6l e S e c o u r S e n P l o n G é e S P é l é o 3 6H u m e u r S 4 4P a r o l e d e P l o n G e u r S 4 4v i e d e l a C o m m i S S i o n 4 8c i P S - c r d e l a r é u n i o n d u 1 0 o c t o B r e 2 0 0 8 4 8H a B i l i t a t i o n m é l a n G e S 5 0o l y m P i a d e S 2 0 0 4 - 2 0 0 8 5 2a P P e l a S o l i d a r i t e 5 44 è m e c o n G r è S i n t e r n a t i o n a l d e P l o n G é e S o u t e r r a i n e 5 6c a l e n d r i e r d e S S t a G e S 6 0

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editoINFO-PLONGée N° 97

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édItOPar Frédéric Martin

Photo : Steffen Gross

Je tiens par ce premier éditorial à remercier mes prédécesseurs pour tous les travaux qu’ils ont effectués et le temps qu’ils ont consacré depuis de nombreuses années. Toujours présents dans le CT, j’espère qu’ils seront de précieux conseillers afin de nous aiguiller.

Mais l’avenir nous porte et nous voyons que l’actualité de notre passion est riche comme en témoigne ce beau numéro d’Info Plongée :

- Sous l’eau, certains repoussent, avec leurs drôles de machines les terminus de réseaux toujours plus profonds, plus lointains. D’autres, en revanche, continuent à pas de fourmis leur travail de sape dans des cavités qui leur opposent touille et étroitures. Voilà la variété de notre activité, difficilement standardisable.

Mais sous l’eau le tribut est encore trop lourd, comme en témoigne l’article de notre chargé de mission secours JP Baudu. Effectivement, les accidents de cette année nous rappellent les risques inhérents à nos plongées mais aussi les changements de vision de l’activité induits par les « exploits » de quelques uns. Alors méfiance, chacun doit progresser à son rythme et toujours garder à l’esprit que c’est le plaisir qui nous anime et qu’il est dangereux de vouloir griller les étapes.

- Sur l’eau, ce début de mandat est non moins fertile puisqu’il a été marqué par la première réunion de la CIPS (Commission interfédérale de plongée souterraine) un an et demi après sa création, je vous en laisse découvrir le compte rendu. Bien sûr nous ne sommes pas d’accord sur tout mais le dialogue a été relancé et j’espère le futur constructif entre nos deux fédérations.

Cependant, sous l’eau ou autour d’une table c’est vous qui êtes les acteurs primordiaux de notre commission, les porte-parole de notre activité, les acteurs majeurs. La nouvelle équipe se veut être votre représentante, mais pour cela elle doit vous entendre, alors n’hésitez pas à communiquer par tous les moyens. Je rappelle par là quelques pistes pour les passionnés du clavier : le forum de discussion de la commission plongée et la liste de discussion bi fédérale de plongée souterraine, mais aussi pour les amoureux de l’écriture il y a toujours notre support principal Info Plongée. Trop de régions restent encore exemptes de correspondants, cela nuit à la communication, alors portez vous volontaires, et rejoignez nous !!!

Mes dernières pensées vont à Alain Bellini et sa femme Valérie. Alain a décidé de mettre fin à ses jours en faisant ce qu’il aimait par dessus tout, à savoir être sous l’eau. Cependant Valerie se trouve dans une situation bien compliquée et j’espère que la communauté pourra lui apporter un soutien à la hauteur de notre fraternité.

2ème SemeStre 2008 INFo PLoNgéE N°97 �

edito

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Gouffre du Sérail Par Olivier LANET

http://scmb74.fr

Il faudra attendre le 19 octobre 2008 afin de pouvoir réunir une équipe et une météo clémente.Après un petit café au chalet de l’Anglette, on se répartit les charges. Il y a :- 2 kits avec chacun une bouteille de 4 litres gonflées à 300 bar + 1/2 combinaison néoprène 5 mm + 1 palme.- 3 petites charges pour compléter des kits, à savoir :- 2 bidons étanches de 6 litres, avec chacun détendeurs, lampes, masques et petit matériel.- 1 dévidoir de 250 m de fil métré.

Nous sommes sept : Laurent et Rafael prennent chacun un kit bouteille, les autres prennent une charge et du matos perso. Le dernier n’aura qu’un kit «presque» vide.Jean-François nous conduit en 20 minutes à l’entrée du gouffre où nous nous changeons au soleil, et les premiers entrent sous terre à 9 h 00.

Je ferme la marche après Sandrine. Un dernier coup d’œil sur les sacs à dos restés en surface et je me rends compte qu’il reste encore un kit avec le dévidoir de fil d’Ariane ! Aïe on a failli l’oublier ; on ne s’en serait rendu compte que devant le siphon et la plongée n’aurait pas pu se faire. Il y a donc eu deux personnes qui sont parties avec un kit «presque» vide alors que ce n’était le privilège que d’une seule. Ca ne fait rien, j’ai encore la place pour le prendre, le temps de rattraper les collègues à la base des puits pour le refiler.Le gouffre du Sérail est surprenant, à peine à 30 m sous la surface nous trouvons déjà des grands volumes :La descente se fait tranquillement, nous prenons le temps de faire des photos. Et c’est justement lors d’une prise de vue que Babar laisse échapper son kit avec une bouteille de plongée dans un

puits de 20 m ! Heureusement, plus de peur que de mal !Et nous arrivons enfin au P39, au pied duquel coule la rivière. Nous sommes à -223 m sous la surface. La base du puits étant plus confortable que le départ du siphon, nous restons ici le temps que je me change. Babar et Sandrine me sont d’une grande utilité en m’aidant à déconditionner et à préparer mon matériel de plongée pendant que je me change.

La rivière coule dans une faille étroite, et je choisis de fixer mes bouteilles sur le côté afin de ne pas être trop gêné par l’étroitesse des lieux.Merci à Jean-François qui a réussi à faire des photos et avec des conditions de buée très défavorables, compte tenu de l’absence de courant d’air et l’air saturé d’humidité.Sur ces photos vous voyez le profil de la faille, qui ne changera pas par la suite dans les siphons : obligé d’avancer de profil quand ça frotte trop !

Voici le départ du siphon. Le sol et les bottes étant couverts d’argile, l’eau s’est troublée lors de notre marche dans la rivière. Heureusement, l’année passée j’avais eu le temps de mettre une lampe dans la vasque et de repérer le début du siphon qui descend en pente douce sur 4 ou 5 m avant de remonter.Babar fixe solidement le fil d’Ariane tandis que j’ajuste mon masque de plongée et enfile les palmes sur mes bottes en prenant

SItuAtION GéOGrAPhIqueLe Parmelan est un sommet du massif des Bornes qui culmine à 1 832 m. Il s’agit d’une randonnée classique pour les Anneciens, la cime offrant un point de vue imprenable sur le lac d’Annecy.La montagne se caractérise par l’aspect tabulaire de son vaste plateau de lapiaz urgoniens, qui se développe entre les deux entailles de la vallée du Fier, et de la Fillière.

hIStOrIque Le réseau de Bunant a été découvert dans les années 1980 en même temps par le GSTN (Groupe Spéléo des Troglodytes de Novel) et par la SSSG (Société Suisse Spéléologie de Genève). L’un par le plateau, suite à une désobstruction fructueuse, et l’autre par la résurgence suite à une escalade en falaise Le gouffre du Sérail a lui été exploré en 2005 par le GSTN jusqu’à -223 m ou l’équipe a été bloquée par le siphon.

Après une visite de repérage en 2006, les mauvaises conditions météo ne nous ont pas permis de réaliser la plongée de ce siphon.

Gouffre du Sérail - réseau Bunant - haute Savoie (74)INFO-PLONGée N° 97

Photo : Olivier LANet

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soin de ne pas trop touiller l’eau.J’annonce une durée d’absence de 1 h 30 ; d’après les relevés topo il ne manquerait qu’une centaine de mètres pour faire la jonction, ce qui devrait être l’autonomie de mon bi 4.Je mets la tête sous l’eau, la visi est devenue nulle. Je demande aux collègues s’ils peuvent me trouver une pierre pour le 1er amarrage du fil d’Ariane car de mémoire les murs de la faille sont lisses et avec le dépôt d’argile au fond j’aurai du mal à trouver où fixer le fil.

La pLongéePlonger en humide avec ce bi 4L 300 bars est un vrai plaisir car je suis bien équilibré sans stab. Poumons pleins, je flotte et je suis obligé d’expirer pour me laisser couler dans le siphon. Je nage entre deux eaux pour ne pas toucher le fond argileux. Je suis la paroi avec la main gauche et je déroule le fil de la main droite ; j’évite de trop bouger les palmes pour ne pas touiller l’eau en espérant dépasser rapidement le nuage de touille. Mais voilà que ma tête vient buter sur la pente d’argile ascendante et je sens une avalanche d’argile ; c’est mal barré pour ne pas touiller plus ! Je viens de passer un premier point bas. Toujours à tâtons, je reviens un peu en arrière et récupère la pierre de mon baudrier pour la fixer au fil, histoire que ce dernier reste au fond. Je n’arrive pas à voir mes instruments ; je ne sais pas à quelle profondeur je suis ni

dans quelle direction je vais. Je m’assure que le fil est bien tendu ; c’est le seul gage de mon retour. Je continue à avancer en remontant à tâtons. Puis ça y est, d’un coup j’ai la tête hors de l’eau et je revois de la lumière. Dans l’eau c’était comme si mes lampes étaient éteintes.

Je cherche où fixer le fil d’Ariane, mais il n’y a rien. La sortie du siphon est délicate car je n’ai pas de prises de pied pour me hisser dans le méandre qui continue sur une dizaine de mètres. Le seul endroit où fixer mon fil est en hauteur quelques mètres plus loin. Du coup je suis obligé de poser mon matériel de plongée que je mousquetonne au fil d’Ariane pour pas le perdre dans l’eau boueuse du méandre. L’étiquette 20 m est quelques mètres hors d’eau ; le siphon fait une bonne quinzaine de mètres pour un point bas estimé de 2 m (l’ordi n’a pas déclenché).Bon voilà le chemin du retour assuré. Je laisse là mon matériel de plongée et avance dans le méandre. Mais au bout d’une vingtaine de mètres, alors que je pensais trouver un virage de méandre, je vois un plan d’eau, signe d’un nouveau siphon. Je retourne chercher le dévidoir et tire le fil jusqu’au départ du siphon où je peux l’arrimer solidement, puis je vais rechercher le matériel de plongée. Ces allers-retours dans le méandre ont continué à dégrader la turbidité de l’eau, tant et si bien que la visibilité est de nouveau nulle quand je remets la tête sous l’eau.

Gouffre du Sérail - réseau Bunant - haute Savoie (74)

Photo : Olivier LANet

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Ce coup-ci j’équipe le fil main gauche et suis la paroi main droite. Assez vite j’arrive dans un cul de sac, j’ai beau passer la main en aveugle de droite à gauche et de haut en bas, la roche est toujours présente ! Il me faut partir en marche arrière, le fil se détend et je suis obligé de le rembobiner ; c’est mal barré. Je me demande alors si je n’ai pas intérêt à abandonner et faire demi-tour car dans cette eau chargée j’ai peu d’espoir de trouver la suite. Mais je réessaie en suivant le fond du siphon. Je sens mes doigts s’enfoncer dans l’argile molle ; j’imagine l’argile se mélanger à l’eau et du coup je ne prends plus de précaution particulière vis à vis de la touille, de toute façon l’eau n’aura pas le temps de décanter d’ici mon retour. J’ai l’impression d’avancer plus loin que tout à l’heure quand j’étais à mi-hauteur dans la faille. D’un coup je sens l’argile laisser place à la roche ; je devine même une belle écaille du bout des doigts et je décide d’y passer un élastique afin de sécuriser mon fil. En avançant à tâtons je rencontre un mur vertical, que je suis jusqu’à la surface ! Ca y est, j’ai sorti le second siphon. Ce coup- ci je peux arrimer mon fil hors d’eau assez facilement et décide de poursuivre l’exploration du méandre avec les blocs. L’eau est toujours à hauteur de botte et fait un grand plan d’eau au fond du méandre.Un petit actif vient cascader du plafond, histoire de mettre un peu de musique dans ce monde de silence. Au bout d’une dizaine de mètres je retrouve un troisième siphon où disparait l’actif.

Je remets le masque sur le nez et me mets à l’eau. La visibilité est toujours nulle, le courant s’étant occupé de faire précéder le nuage de touille qui me suit depuis le départ. La faille est fermée devant moi, je suis obligé de me laisser glisser entre les deux parois

verticales de la faille, distantes de 50 cm. Je suis la roche du bout des doigts quand tout à coup je me retrouve les deux mains dans le vide et me laisse tomber dans les profondeurs. J’ai l’impression que la visibilité s’est améliorée car je vois maintenant le faisceau des mes lampes mais je ne devine toujours pas de roche. Et d’un coup ça y est, je vois un sol plat, constitué de roche mère ; je ne vois pas les bords ni devant ni sur les cotés. Je dois être dans une salle ou dans une galerie de grande dimension. Je me déplace un peu pour trouver où amarrer le fil. Ensuite j’essaie de faire un petit tour pour évaluer les dimensions de la galerie et je tombe sur ... un fil d’Ariane en plastique jaune. Ca y est j’ai jonctionné avec le réseau Merveilleuse-Bunant ! Super ! J’arrive même à lire mes manomètres pour la première fois et constate qu’il me reste encore du gaz pour suivre le fil. La galerie est belle, la roche est lisse avec de temps en temps de gros blocs posés au sol. Il s’agit d’une conduite forcée de 4 à 5 m de diamètre, magnifique. Plus j’avance plus l’eau est claire. J’ai touché le fond à -7 m et la galerie remonte maintenant doucement. Je parcours ainsi une cinquantaine de mètres avant de constater que l’ancien fil que je suivais est cassé. L’ordinateur de plongée m’indique -2 m de la surface ; je continue avec mon fil et je fais surface 10 m après. J’émerge dans une grande salle, le plafond à 5 m, dans un lac d’une dizaine de mètres de long. L’eau se déverse sur ma gauche. Le débit qui sort du siphon et presque 50 fois le débit de la rivière du Sérail où je me suis mis à l’eau. J’ai jonctionné dans la rivière principale de Bunant après avoir déroulé 120 m de fil depuis mon départ.

Je décapelle afin de marcher un peu pour repérer les lieux mais surtout pour me réchauffer. En combinaison humide de 5 mm, je

Gouffre du Sérail - réseau Bunant - haute Savoie (74)INFO-PLONGée N° 97

Photo : J.F. rAY

Photo : J.F. rAY

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suis frigorifié dans cette eau à 2°C (d’après l’ordinateur de plongée). Je fais le tour de la salle, puis suis la rivière jusqu’à ce qu’elle cascade dans un canyon encaissé. Je sors le carnet topo et déchire une page que je laisse dans la salle avec un texte pour signaler la jonction. Je regarde la montre pour constater qu’il est presque l’heure annoncée pour mon retour ; il ne faut pas plus traîner ici sinon les collègues vont s’inquiéter. Je refixe le matériel de plongée et me réimmerge dans l’eau froide, la plaquette topo à la main. Je suis rapidement le fil pour me réchauffer et je me laisse surprendre quand je vois mon fil quitter cette belle conduite forcée pour se diriger vers le plafond pour disparaître dans une faille invisible. La suite sera une succession de notes topo, de marches dans la faille étroite et de plongées dans des siphons sans visibilité.

De l’autre côté les collègues sont au bord de la vasque et me questionnent. J’annonce la jonction et me dépêche de sortir de cette eau glacée. Encore une fois ils m’aident à conditionner mes affaires pendant que je me change et les plus frigorifiés remontent dès que les premiers kits sont bouclés.La remontée se fera à un rythme tranquille.

ConClusionNous sortons à 22 h, pour un TPST de 13 h. C’est trop tard pour la bière, mais nous sommes tous heureux du dénouement de la journée. Avec cette jonction, nous avons rajouté trois entrées au réseau de Bunant (Sérail + Serrure + Papillon), ce qui permet de dépasser les 30 km de galeries inter-connectées ! Bunant développe dorénavant 30 115 m topographiés. La journée ne pouvait pas mieux se dérouler ; tout s’est passé comme prévu, un vrai plaisir.Une sortie comme on en voudrait plus souvent.

Remerciements :Je tiens à remercier l’équipe de porteurs sans qui cette plongée n’aurait pas pu se dérouler :- Jean-François Ray et Pascal Chappelet du GSTN - Rafael Chevalier et Jean-Louis Roux du GSG - Laurent Bron et Sandrine Lanet du SCMB

Gouffre du Sérail - réseau Bunant - haute Savoie (74)

Photo : J.F. rAY

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résurgence du tibre

Par Frank VASSEUR

La cavité s’aborde par 200 m de galeries basses et argileuses, souvent partiellement noyées.

Le S1 (53 m ; -1,3 m) débute par une vasque splendide au fond de laquelle on glisse au nord-ouest directement à la profondeur moyenne du siphon.

Le conduit, rectiligne et régulier (1,3 m x 1,5 m), semble tapissé d’une couverture concrétionnée

couleur claire. Il s’oriente au nord / nord-ouest.A 33 m du départ, une galerie de section similaire, en rive gauche, rejoint le lac entre S1 et S2.On émerge après une réduction de section (surmontée de quelques cloches d’air) due à un décrochement plein ouest, dans un lac de 15 m plein nord (h = 2 m environ), affecté d’un départ exondé en rive gauche. C’est la galerie basse et sableuse, orientée à l’est, qui rejoint le S1.

A l’extrémité du lac, on replonge dans le S2 (22 m ; -1,8 m) vers le nord-ouest, dont le sol est recouvert de sable clair sur lequel caracolent des niphargus. La sortie se fait dans une jolie vasque, longue de 4 à 5 m au-delà de laquelle une galerie (1,6 x 2,5 m) est parcourue par une rivière. Suivent 54 m de superbe rivière souterraine, avec gours et cascatelles jusqu’à 30 m de fracture aquatique. La voûte vient tangenter la surface au S3 (30 m ; -1,6 m), légèrement étroit au départ. 60 m de lac, ponctués de deux voûtes mouillantes entre lesquelles une cheminée serait à escalader, rejoignent un dernier plan d’eau, long de 8 m. Un seuil rocheux restreint les dimensions. D’un côté, une modeste galerie latérale est terminée par un siphon impénétrable. De l’autre, le S4 (51 m ; -13 m) plonge régulièrement jusqu’à un élargissement, à -13 m.

déveLOPPemeNt Environ 600 m dont 385 m post-siphon.

SItuAtION Gorges du Tarn, en amont de la Malène et un peu en aval du Château de la Caze.

hIStOrIque Cette résurgence temporaire est repérée de longue date par les spéléologues lozériens. Le Spéléo-Club de la Lozère y travaille durant plusieurs années, avant de s’y consacrer plus exclusivement en 2003. Leurs efforts en désobstruction sont récompensés, mais la cavité bute sur un siphon.Une première reconnaissance le 17 octobre 2004 tourne court du fait de la mise en charge de la source. Les deux premiers siphons sont cependant franchis (S. C. Lozère et F. Vasseur).

Le 20 mars 2005, la même équipe, renforcée par Romuald Barré (S. C. Taupes palmées - 30) explore 280 m supplémentaires et bute sur un méandre étroit. Une ultime tentative, le 14 Juillet 2005 marque la fin des plongées dans cette jolie cavité.

résurgence de tibre - Lozère (48)INFO-PLONGée N° 97

rivière post S2 (photo : F. vasseur)

dans le S4 (photo : F. vasseur)

8 INFo PLoNgéE N°97 2ème SemeStre 2008

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résurgence du tibre

Un étroit méandre ascendant (h = 4 m), dont la section très irrégulière contraint à évoluer à diverses profondeurs pour trouver un passage pénétrable, remonte jusqu’à -6 m dans un cul de sac impénétrable. Malgré plusieurs tentatives en 2 x 4 l à l’anglaise, la seule partie restée claire (et d’où proviendrait l’écoulement) est une fracture impénétrable.

remArque : L’écoulement retrouvé post-S2 est équivalent à 10 l/s. Il disparaît pour les deux tiers dans le S2.

Total exploré et topographié depuis le S1 : 385 m.

Un grand merci au Spéléo-Club de la Lozère pour l’organisation de ces plongées, effectuées avec le soutien du tout nouveau Spéléo-Club de l’Aigoual (30) (ex S. C. Meyrueis - 48).

Merci aussi à :- Bruno Bardes ([email protected]) pour ses dévidoirs robustes.- La société Barbolight (http://www.barbolight.com) pour ses éclairages de qualité.- Edith et Bernard Trouvé et la société Résurgence (http://www.resurgence.fr/) pour la robustesse de leurs sacs de portage et la confection de sacs customisés.- Sylvie Graia de « Sylvie couture « ([email protected]) pour ses combinaisons de spéléo renforcées.

résurgence de tibre - Lozère (48)

rivière post-S� (photo F. vasseur)

rivière post S2 (photo : F. vasseur)

S4, amorce de la zone étroite terminale (photo : F. vasseur)

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Source du Gour

Par Fred MARTIN

exPLOrAtIONS 200� :L’idée m’est venue d’aller revoir le terminus de cette source lors d’un exercice secours que j’avais organisé dans les premiers siphons. De plus Pascal Reilé m’avait dit que les étroitures du fond étaient certainement franchissables.

Les mois de février et de mars sont consacrés à la connaissance du site, au rééquipement des siphons et divers portages de sécurité et de bouffe/boisson.Dès le début, la source nous montre ses difficultés mais rien qui ne soit pour autant infaisable.

Le 26 mars 2005, lors d’un portage au-delà du siphon 6 avec Thomas Parnet, je me dirige vers le S7, je sais qu’au croisement après le S6, il faut prendre la galerie la plus à droite. Nous nous y engageons donc, le portage est fastidieux avec un bi 9 l et un relais de 4 l. J’arrive enfin au siphon que j’avais déjà reconnu. La zone est un peu hostile, je m’enfonce dans la boue jusqu’aux genoux et trouve cela bizarre, mais bon, la suite est derrière ce petit siphon.

Sa longueur est d’environ 10 mètres comme convenu, la galerie qui fait suite est éprouvante, le sol est incliné, je suis dans l’eau, mais surtout dans la boue, je peine à avancer.

Cependant, j’arrive sur un lac dans lequel sans équilibrage j’ai du mal à me maintenir à la surface, mais quelle n’est pas ma surprise de retrouver les blocs laissés là en dépôt de sécurité. Je suis revenu dans le lac entre le S6 et le S6bis. Je comprends que j’ai fait une boucle qui n’apparaissait pas sur la topo. L’un de mes détendeurs me donne autant d’eau que d’air mais il faut que j’aille chercher Thomas qui m’attend à l’entrée du S7c. Plongée par je ne sais qui, la boucle sera donc la boucle de l’Anonyme !

Le samedi 2 avril, nous nous retrouvons en comité restreint pour essayer de franchir le terminus. Thomas Parnet est venu de Port Leysné, Maxime de Giampetro et Margrit Hol de Suisse et Sylvain et moi-même du GSD. C’est à 10 h 30 que je me mets à l’eau. Thomas est parti il y a un quart d’heure pour préparer la zone. Il a réouvert l’étroiture d’entrée et convoyé son matériel jusqu’au S2 pour nous aider à franchir la cascadelle avec les RS. Margrit l’a suivi de près : elle devait déposer 2 X 4 litres devant le S4 afin de franchir ce dernier plus aisément.

Lorsque j’arrive sous le porche, c’est avec soulagement que je vois qu’il ne faudra pas décapeler dès l’entrée : en me faufilant à reculons, ça passe et c’est tant mieux. Le S1 est franchi en compagnie des truites et des brochets qui nous rendent visite. Le temps de conditionner le RS et nous franchissons le laminoir avec Thomas ; une attention particulière est apportée aux tuyaux annelés, en percer un serait l’échec de la plongée. Je me dirige alors vers le S2. Habituellement, je franchis cet obstacle de façon quelque peu folklorique, les blocs sur une bretelle, le masque ajusté sous l’eau ! Mais là, c’est différent : avec les recycleurs, il faut qu’ils soient bien ajustés près du corps et à la bonne hauteur, je prends donc le temps nécessaire. A la suite du siphon, je retrouve Margrit qui m’aide à franchir les 10 mètres de laminoir précédant le S4 que je franchis grâce à l’une des 4 l, la redondance étant assurée par le bail out du RS. Ouf, j’en ai fini de la première zone

hIStOrIque D’après l’inventaire spéléologique du Doubs Tome 2

« En 1970, la vasque d’entrée a fait l’objet d’une rapide plongée par deux membres du GSD. Une galerie en interstrate est aperçue au travers des galets. En novembre 1976, le club Magma débute l’exploration de cette cavité. En même temps qu’ils désobstruent l’éboulis d’entrée, ils trouvent dans la vasque quelques objets hétéroclites : une mitraillette datant de la dernière guerre, et deux revolvers paraissant plus anciens. L’exploration réservera d’autres surprises puisque plusieurs fois, le terminus semblait atteint : tout d’abord dans la galerie boueuse du troisième siphon, puis dans la zone d’étroitures de la galerie des Padocks franchie au bout de l’année 1977. Enfin, en novembre 1978, remarquant en crue un débit à la sortie de la grotte bien supérieur à celui du réseau Est, nous recherchons la provenance d’autres écoulements et découvrons le réseau Sud-est. L’absence de courant sensible, les importants dépôts argileux semblaient indiquer que l’eau du réseau Est ne passait pas par le siphon 3. C’est ainsi que les 2 affluents dans le siphon 5 sont visités, mettant ainsi un terme aux explorations de cette cavité. »

Source du Gour - Bouclans - doubs (2�)INFO-PLONGée N° 97

Sortie du S� (Photo : m. hol)

�0 INFo PLoNgéE N°97 2ème SemeStre 2008

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Source du Gour

étroite, je dois maintenant attendre Sylvain qui est parti un peu après moi pour qu’il n’y ait pas de « bouchon dans les laminoirs ». Je les entends discuter, la liaison entre les 2 siphons doit être réalisable, j’ai ma petite idée mais pas pour aujourd’hui. Sylvain sort à son tour du S4 : il me parle de « l’intimité » du passage. Nous nous dirigeons alors vers le S5 à 3 (Sylvain, Thomas et moi). Tantôt debouts entre les blocs, tantôt à 4 pattes ou à plat ventre dans les zones basses. Le siphon 5 est constitué de 70 mètres de galerie. A sa sortie, nous partons immédiatement dans le S6, la vision est superbe, la cavité commence ici à prendre sa dimension. Nous naviguons tous les 3 ensemble, nous sommes assez près pour tous bénéficier de ces belles visions et de l’eau claire. Dans la voûte magnifique, nous trouvons quelques cloches. La pente annonce la fin du siphon et la sortie à l’air. La diaclase nous amène à l’entrée du S6bis. Dans le lac, j’explique à mes deux compères la boucle que j’ai réalisée dans le secteur la semaine précédente. Thomas et Sylvain se chargent d’un relais que nous mènerons plus loin pour assurer la sécurité de la suite. Le S6 bis ne mesure que 50 mètres. Sur la fin, il se transforme en une galerie en lentille de forme très pure. Une fois de plus nous émergeons dans une diaclase, puis suit un rapide qu’il faut franchir à plat ventre, puis une galerie basse et une cascade. Cette zone est très jolie mais nous oblige une fois de plus à des manipulations délicates avec nos appareils. Nous arrivons au carrefour et prenons plein sud vers le S7. A sa sortie dans la baignoire, Thomas dépose le relais qu’il possède et nous continuons vers le fond. Voûtes basses, S8, S9, S10 : tout s’enchaîne assez rapidement dans cette zone, c’est tant mieux. Thomas stoppe ici sa progression, comme le lieu est

un peu hostile, il doit faire demi tour et nous attend au S9, sur une petite plage, il restera 4 h seul à nous attendre. Je continue avec Sylvain en direction du S11. Ce siphon est vraiment magnifique. Une voûte majestueuse ouvre sur une galerie en conduite forcée d’une réelle beauté. Nous suivons avec plaisir le fil de nos prédécesseurs, la galerie est lisse et les points d’attache sont rares. Le fil cassé nous oblige à rééquiper une partie du conduit mais dans ces lieux c’est un réel plaisir, le recycleur donne ici toute sa mesure, le temps sous l’eau n’a plus qu’un rôle secondaire. Nous retrouvons le fil en bon état, lions quelques boucles dangereuses et continuons tranquillement, nous découvrons avec Sylvain les joies de l’explo en binôme, nous qui y étions assez farouchement opposés, mais dans de l’eau claire nous commençons à changer d’avis. A 250 m du départ, nous trouvons les blocs effondrés qui laissent encore une bonne marge de manœuvre. La sortie se fait aux dépens d’une diaclase. Nous voilà enfin devant les galeries « difficilement pénétrables » cela fait environ 3 heures que nous sommes partis.

Nous posons tout notre attirail et partons faire une reconnaissance. Vu le profil des galeries, je comprends assez vite le fonctionnement et dis à Sylvain qu’il doit y avoir d’autres siphons. La petite rotonde où s’arrête la topo. La galerie continue en méandre, je m’y lance, 25 mètres plus loin, un lac permet de faire chuter la température dans la néoprène, puis 10 mètres de plus et une piscine en bout de méandre, un S12 très clair. Sylvain me rejoint et y fait une visite en apnée. Vient le moment de l’hésitation, que fait-on ? Soit revenir plus tard avec de petites bouteilles, soit tenter de faire franchir la

Source du Gour - Bouclans - doubs (2�)

entre S� et S2 (Photo : m. de Giampetro)

2ème SemeStre 2008 INFo PLoNgéE N°97 ��

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zone au recycleur afin de plonger la suite. Nous sommes là, à 2, en forme, allez on tente. Nous franchissons la zone à nouveau pour aller chercher le matos. Je me rééquipe, prends tout le nécessaire et c’est parti. 40 minutes, 40 mètres 1, 2, 3, yes ! 50 cm de mieux ! On rampe, se replace, Sylvain ne se demande plus pourquoi je voulais que le RS3 soit indestructible. C’est épuisant, « nous transgouttons à grosses spires », nous nous arrêtons régulièrement pour reprendre notre souffle, mais la vasque est bientôt là. Pendant que j’attache mon fil d’Ariane, Sylvain procède aux vérifications sur le recycleur, étanchéité puis le couple injection / fuite, tout est dans l’ordre, je peux me laisser couler dans le siphon 12. A la base d’un petit puits, je retrouve la profondeur du S11, -5 m, cependant je ne trouve pas la suite, plein sud il n’y a rien, je laisse le bobinot en place et reviens sur mes pas pour être sûr de n’avoir rien raté dès le départ, mais rien, je retourne donc à ma bobine. J’ai le temps pour rechercher le recycleur est un appareil fabuleux, il me reste environ 10 heures d’autonomie en gaz, je peux chercher ! Mais rapidement, dans une direction nord ouest, je trouve la suite à l’occasion d’un beau cheminement. Je reprends la direction du sud, au bout de 50 mètres, je rencontre un carrefour que je garde pour le retour et continue plein sud. Le siphon est beau et je me sens devenir plongeur, alors qu’habituellement je cherche à sortir de l’eau pour courir dans les galerie. Avec les RS3 et les manos qui ne bougent plus je m’imagine rester sous l’eau longtemps. Mais je suis en humide, le bobinot tire à sa fin et le miroir me ramène à la raison ! 100 mètres de siphon sans bulle, ma première découverte en recycleur !

Délicatement je pose les blocs et commence avec joie l’explo de cette nouvelle galerie. A partir de cette vasque j’explore environ 300 m de galeries orientées nord/sud. J’arrête ma progression lorsqu’elle devient trop pénible sur des galeries basses et boueuses sur un puits noyé, ou alors sur une diaclase se terminant sur un siphon étroit que l’on doit atteindre en quittant le casque. Il est temps de rentrer. Au retour je vais jeter un œil dans la galerie entrevue à l’aller, mon bobinot y jette ses derniers mètres, je le vide jusqu’aux derniers centimètres. Continuer sur mon bobinot de secours ne serait pas raisonnable, aller on verra pour la suite, mais cela continue dans le croisement d’une diaclase... J’ai parcouru 30 mètres, je reviens lentement pour me ressourcer avant la « galerie des genoux pétés ». J’émerge, Sylvain commençait à trouver le temps long, il est temps de rentrer, le transport est bien sûr fatiguant, mais nous nous remettons à l’eau dans le beau S11 pour un retour tranquille la tête dans le guidon. Je suis Sylvain qui ouvre la voie. S10, S9, nous retrouvons Thomas un peu frigorifié et c’est à trois que nous regagnons la sortie, chargés des blocs prévus en cas de pépin (c’est ma première explo en RS3). Les bouteilles de coca sur la cuisse nous nous retrouvons devant l’étroiture du S1, je me déleste de mes 4 x 4 l puis franchis la voûte. Je sors de l’eau à 19h30, heureux, heureux. Je regarde Sylvain et Thomas, ils sourient : quel esprit anime cette équipe ? Margrit nous prépare de vrais sandwichs franc-comtois, Maxime ouvre une bouteille de Châteauneuf ! Avec Sylvain nous regardons nos genoux et nous rions !

La suite existe mais elle demandera quelques efforts supplémentaires.Les enseignements que je tire de cette expérience : Les RS3 sont fiables, robustes, parfaitement adaptés au fond de trou et multi siphons. Quelques améliorations se dessinent encore dans nos têtes. Le temps d’équipement en recycleur devant chaque siphon est un élément à prendre en compte pour la durée d’une explo. La nécessité, après chaque portage fastidieux, de prendre le temps nécessaire pour effectuer les vérifs de base des appareils.

Remerciements : Thomas Parnet (le sourire de l’aventure) Maxime de Giampetro (la sagesse du groupe) Magrit Hol (et pas seulement pour les sandwichs !) Sylvain Redoutey (Mister RS)

deSCrIPtIF de LA SOurCe du GOur Le collecteur : Dès l’entrée dans la source, les hostilités commencent. En effet, le porche est partiellement obstrué par un éboulis et généralement il faut décapeler avant de franchir la voûte. Suit un siphon agréable de 76 m de long en interstrate de 2 X 4 m, la profondeur est de 5 mètres et c’est grâce à une diaclase que nous émergeons. Nous continuons dans la diaclase jusqu’à un gros bloc gênant le passage. Quelques mètres plus loin, une cascadelle de 0,5 m oblige à une reptation sur 5 mètres. Une vingtaine de mètres plus loin se trouve le S2 long de 14 m. A sa sortie, nous nous trouvons sur une rotonde qui permet d’opter soit pour le réseau Est, soit pour le réseau Sud.

Le réseau Est se développe sur 4 km derrière un S3 de 200 m.

Le réseau Sud est dans son début plus intime. En effet un laminoir de 10 m dans lequel il faut ramper mène au S4, long d’une dizaine de mètres. Ce siphon doit être franchi en décapelé car il est relativement étroit dans sa première partie. Au-delà, un parcours aérien de 90 m où il est parfois nécessaire de progresser à genoux ou de zigzaguer entre les blocs mène au S5.

Source du Gour - Bouclans - doubs (2�)INFO-PLONGée N° 97

entrée du S2 (photo : m. hol)

�2 INFo PLoNgéE N°97 2ème SemeStre 2008

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Ce siphon mesure 70 m, il reçoit dans sa partie centrale les eaux provenant de la branche Est. A sa sortie, une petite salle exondée conduit immédiatement à un très joli S6 long de 150 m pour une profondeur de 6 m. Trois cloches ont été repérées dans ce siphon aux dépends de failles nord-sud. Comme souvent dans le réseau, la sortie se fait par l’intermédiaire d’une diaclase, nous émergeons alors dans un lac qui reçoit les eaux d’un S7c. La suite se trouve immédiatement à la sortie et nous plongeons dans la suite du S6, le S6bis long de 50 m. La sortie donne sur un petit rapide qu’il est nécessaire de franchir à genoux, puis une petite reptation mène à une cascade de 1,5 m qu’il convient d’escalader (le courant est ici assez fort). « Reramping », puis un carrefour permet d’opter pour plusieurs directions. A l’ouest une

galerie d’abord basse puis confortable mène au S7c qui rejoint le lac du S6. La zone est relativement boueuse. En continuant toujours au sud et en franchissant quelques voûtes rasantes nous arrivons au S7b long de 13 m et débouchant dans une « baignoire ». Ensuite, un petit parcours aquatique et à genoux rejoint le S8. La branche de rive droite (sud-est) est constituée d’un siphon de 100 m, le S7a. Cette galerie est large et basse et rejoint le réseau plein sud juste avant le S8. Ensuite tout s’enchaîne relativement vite. Le S8 d’une vingtaine de mètres, une cloche puis le S9 de 33 mètres, une diaclase et le S10 de 25 m. Le S11 offre un beau spectacle à son entrée, une voûte majestueuse livre 340 m de galeries superbes en conduites forcées, sans trace de dépôt. Progresser dans ce cylindre est un réel plaisir. 2 cloches ont été repérées dans le siphon. Des blocs obstruent partiellement le passage aux environs des 250 m mais laisse toujours un chenal facile d’accès. La profondeur est de 6 m.

Par une diaclase nous faisons surface et là, commencent les réjouissances. 40 mètres de galeries étroites (0,50 m x 0,50 m) mènent à une rotonde dans laquelle on peut se mettre debout. L’écoulement se fait dans cette partie par un niveau inférieur impénétrable. 25 mètres de plus dans une diaclase où l’on peut reprendre le matériel sur le dos, mènent, après un petit lac de remise à température, au S12. Ce dernier se présente sous la forme d’un puits descendant à -5 m, le passage est trouvé à l’ouest puis nord avant de reprendre la direction générale du réseau vers le sud. Un carrefour se trouve à 50 mètres de l’entrée du siphon et donne dans ce qui semble être un aval que j’ai pu suivre sur 30 m (arrêt par manque de fil, cela continue). Depuis le carrefour 50 m de plus permettent d’émerger dans une salle exondée de laquelle part une galerie. Au bout de quelques mètres, on peut rejoindre l’actif dans une diaclase (R2) très étroite m’obligeant à progresser sans le casque et siphonnant à son extrémité, mais la zone est très étroite. La suite la plus évidente se fait dans une galerie concrétionnée menant à un puits noyé que je n’ai pu plonger mais qui semble rempli de graviers très propres. Une galerie boueuse continue vers le sud, je me suis arrêté sur une zone étroite franchissable sans le bardât du plongeur. Le post siphon S12 totalise environ 300 m de galeries. On est ici à presque 2 km de l’entrée et le plus dur reste à faire !

Source du Gour - Bouclans - doubs (2�)

Laminoir avant le S4 (photo : m. hol)

2ème SemeStre 2008 INFo PLoNgéE N°97 ��

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Petit event des Camps

Par Nathan BOINET

Le siphon est resté en l’état pendant quelques années avant que Vincent Durand n’aménage une plateforme de mise à l’eau bien pratique en plus des spits et cordes que nous avions déjà mis.Une tentative en apnée à -3 m faillit quand même très mal se finir pour lui.

Il avait cependant aperçu un départ de laminoir pénétrable.

Depuis plusieurs années j’avais dans l’idée de tenter une plongée «à l’anglaise» dans ce siphon étroit. M’étant mis depuis quelques temps à cette technique, j’ai ainsi programmé une plongée avec un bi 4 litres.

COmPte reNdu de LA PLONGée du 24 OCtOBre 2007 Plongeur : Nathan BoinetAssistance : Ingrid Jarrige, Laurent Mercier, Daniel Caumont, Guy Loch et Jean Sardois (CLPA).

Après un équipement en surface pour limiter au maximum la touille je finis de m’équiper confortablement sur la plateforme de Vincent. L’eau est un peu laiteuse même avant que je ne rentre dans l’eau. Compte tenu de l’exiguïté des lieux je n’ai pas pris de palmes et pas prévu de me servir de mon dévidoir (du moins au début). J’accroche donc une corde spéléo de 10 m au spit planté au départ du siphon. Laurent Mercier est chargé de dérouler la corde au fur et à mesure de ma descente.A -3 m j’atteins le resserrement qui a arrêté Vincent deux fois. Grâce au faible encombrement des 4 litres et surtout du fait que je peux les mettre de côté je descends en me tortillant jusqu’à -5 m où cela s’élargit un peu. Ensuite je descends en opposition toujours «suspendu» à ma corde.

A -8 m j’atteins le bout de la corde lesté de deux plombs largables. Dessous, la fracture noyée continue au moins sur 6 m en s’élargissant un peu (section de 1,5 x 2 m). Je suis à -10 m par rapport à la vasque et à -19 par rapport à l’entrée. Le fond visible est donc au moins à -26 m par rapport à la surface. Vincent devait être vraiment en

hIStOrIque Cette sortie d’eau temporaire située au bord de la route est connue depuis toujours par les habitants.Elle est signalée pour la première fois en 1950 par André Bancal et Georges Valat du GSG.

Le 25 octobre 1998, Nathan Boinet, Vincent Durand et Lionel Salery (CLPA) entament la désobstruction de cet exutoire alors impénétrable.

Le 1er novembre 98, Nathan Boinet et Vincent Durand ouvrent un petit puits et atteignent le niveau de l’eau à -9 m où la suite se présente sous la forme d’une diaclase noyée étroite.

Le 8 novembre 98, Nathan Boinet recalibre le puits et sonde la diaclase noyée sur 5 m de profondeur.Le 11 novembre 98, Nathan Boinet, Sébastien Conejero et Sylvie Prieur (CLPA) finissent d’élargir le puits et le départ du siphon en prévision d’une tentative de plongée.

Le 28 novembre 98 Vincent Durand tente de plonger le siphon avec un Bi 7l en dorsal mais renonce à -2 m en raison de l’étroitesse des lieux et de la touille (assistance Nathan Boinet, Sébastien Conejero, Michaël Fresneda et Sylvie Prieur).

CONtACt [email protected] - http://speleoclpa.free.fr/

Petit event des Camps - rouet - hérault (�4)INFO-PLONGée N° 97

L’entrée (Photo : L. mercier)

Le porte matos au dessus de la vasque (Photo : L. mercier)

�4 INFo PLoNgéE N°97 2ème SemeStre 2008

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Nm 2000

Petit évent des Camps

© CLPA 2000 - 2007

PLAN

COUPE

DEV = 28 m L = 9 m P = -20 m (vu jusqu’à -26)

0 5 10 m

0 mR4

P4,5

CO2!

?

R4

-9,5 (0 m)

P4,5

# -20 (-10)

CO2!

0 m

?

(-4) et.

-20 (-10)Plateforme

# -26 à vue

manque d’oxygène pour voir un laminoir là où il n’y a qu’un puits...

Un instant l’appel de la première me tente et j’accroche mon dévidoir au bout de la corde. Avant de descendre je regarde mes manos et le temps que j’ai mis pour faire cette opération. Gloups, à ce rythme-là et sans palmes ni stab (à cause de l’exiguïté des lieux) je ne me sens pas de m’aventurer dans un puits noyé qui semble vouloir s’élargir et qui peut «taper creux» comme à l’aven du Rouet.Prudent je décide donc de remonter d’autant plus que l’étroiture entre -3 m et -5 m m’inquiète un peu, il faut l’avouer... Je remonte donc à tâtons en suivant la corde et me retrouve tout à coup dans une cloche sans aucune suite vers la surface... Angoisse... On se calme. Je redescends de 2 m et décide de m’engager dans une étroiture latérale peu engageante, mais en insistant finalement ça passe et je me retrouve dans la bonne fracture. Jamais je ne suis sorti d’un siphon avec autant de plaisir... Temps de plongée : 8 minutes ; Profondeur max : 10 m.

PerSPeCtIveSJ’envisage d’y retourner un jour, mais pas de m’y reprécipiter demain...J’ai prévu de remplacer la corde de 10 m par une chaîne de 10 m et d’accrocher une corde de 20 m à la suite de la chaîne car la

configuration des lieux impose une ligne de vie beaucoup plus solide qu’un simple fil d’Ariane.

Vu la configuration du siphon et le profil de ceux connus à côté (évents des Camps et aven du Rouet) il est plus que probable que

ce siphon va être profond. Néanmoins l’étroiture de -3 m v a c o n s i d é r a b l e m e n t compliquer d’éventuelles plongées profondes.

J’ai aussi pensé faire un pompage pour rabattre le siphon de 5 m pour pouvoir pétarder la zone étroite et pouvoir ensuite plonger en toute sécurité.

La relation avec l’évent des Camps est plus que probable donc il y aura du volume à pomper.L’aven du Rouet ne devrait pas être affecté car un précédent pompage (rabattement de 10 m) n’avait pas influencé le niveau dans l’évent des Camps.

Petit event des Camps - rouet - hérault (�4)

dans la vasque du siphon (Photo : L. mercier)

La remontée (Photo : L. mercier)

2ème SemeStre 2008 INFo PLoNgéE N°97 ��

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Grotte de Baume

Par Nathan BOINET

PLONGée du 22 AOût 2007 Profitant de l’étiage et du rabattement occasionné par le pompage du domaine de Baume (NP à -1,29 m / étiage normal = cote zéro), nous organisons une plongée à l’anglaise pour essayer de franchir le terminus 2005 de Pascal.

A 15 m du départ et -2,5 m, j’arrive à franchir le laminoir qui a arrêté Pascal. Assez vite ça s’agrandit et surtout ça devient assez large (10 m).Vers 50 m une légère remontée conduit à une butte sous une grosse coupole. Ensuite la galerie replonge en s’amenuisant jusqu’à -10,4 m / NP (soit -11,5 m / cote 0). La suite se présente sous la forme d’un laminoir large (4 m) mais pas très engageant car il a l’air long et vraiment pas haut... En plus, ça touille...Plongée de 19 minutes.

hIStOrIque Explorations dans le siphon aval.1997 : tentative de plongée jusqu’à -2 m par le GERSAM dans le siphon partiellement obstrué.2005 : profitant du rabattement estival le CLPA explore à sec les 10 premiers mètres du siphon et en profite pour creuser un passage permettant de plonger en toutes saisons. Le 7 août 2005 une première plongée de Nathan Boinet permet de faire une reconnaissance sur 5 m jusqu’à -3 m (-5 m par rapport au point 0). Arrêt sur laminoir impénétrable avec les bouteilles en dorsal. Pascal Mouneyrat plonge dans la foulée à l’anglaise et progresse de 5 m supplémentaires et s’arrête sur un autre resserrement à -2,5 m.

PArtICIPANtS Plongeur : Nathan Boinet Assistance : Laurent Mercier, Ingrid Jarrige, Hugo et Marlène Soria, Grégory et Delphine Chevrier, plus les enfants (CLPA).

CONtACt [email protected] - http://speleoclpa.free.fr/

Grotte émergence du Lantis - Lot (4�)

�� INFo PLoNgéE N°97 2ème SemeStre 2008

Grotte de Baume - Ferrière les verreries - hérault (�4)INFO-PLONGée N° 97

retour de la plongée. �0 m de première dans un siphon réputé impénétrable. Il y a de quoi être content ! (Photo : L. mercier)

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Grotte émergence

du LantisPar Nadir LassonC’est en août 1970 que le premier siphon (5 m ; -1,5 m) fut vidé

par pompage par B. et J.P. Bitard et F. Theil du Spéléo Club de Dordogne. 20 m de rivière les menèrent sur un deuxième siphon.Vers 1975, Michel Verlhac franchit ce S2 (18 m ;-1 m) et explore 370 m de rivière méandriforme (10 m X 1,5 m), avant de rebrousser chemin devant un S3.En décembre 1981, un nouveau pompage est réalisé pour vider S1 et S2 et permettre à des spéléos non plongeurs de visiter pour la seconde fois la rivière post S2, ainsi que ses diverticules.Le 13 et 14 Décembre 1986, André May, Daniel Salgues et Luc Le Blanc, franchissent le S3 (30m ; -2m) et explorent 160 m de rivière (5 m X 0,8 m) creusés à la faveur d’une fracture. Arrêt sur un 4ème siphon à 630 m de l’entrée.En février et mars 2008, quatre sorties sont réalisées pour lever la topographie de l’ensemble de la cavité. Deux pointes font suite en mars et avril, et qui permettent de franchir un S4 (45 m ; -4,5 m) suivi de 10 m de rivière (3 m X 1,5 m). Le S5 est exploré sur 28 m. Après une cloche au bout de 12 m, un puits fait suite, suivi d’une pente sableuse. Arrêt à -10 m sur suite étroite (ensablée), vue à -15 m. (722 m depuis l’entrée).

déveLOPPemeNt 842 m dont 126 m noyés.

PArtICIPANtS Jean-Luc Soulayres et Nadir Lasson.

BIBLIOGrAPhIe *Bibliographie spéléologique du Lot - Jean Taisne,*Grottes et gouffres n°103,*Spéléo Dordogne n°52-55-60-62-81-84,*Bulletin CDS Lot n°5-6.

Grotte émergence du Lantis - Lot (4�)

départ du S� (Photo : N. Lasson)

2ème SemeStre 2008 INFo PLoNgéE N°97 �7

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Goule de marcenac

Par Nadir LASSON

hIStOrIque L’entrée se trouve au bord de la D41 (la route de la Mecque des siphons) à 2 km en aval de Cabrerets. 45 m de galeries fonctionnant en trop plein mènent au plan d’eau du 1er siphon.En 1960, P. J. Debras du G. S. Auvergnat explore ce 1er siphon sur plusieurs dizaines de mètres. Le 18 avril 1976 Bertrand Léger franchit le S1 (200 m ; -15 m), explore au delà 140 m de galeries et s’arrête sur un ressaut de +2 m peu après une voûte mouillante.

Le 23 août 1979, lors d’un camp FFESSM, Bertrand Lebihan émerge à son tour dans la branche active de gauche à 200 m du départ du S1 et après 70 m de galeries de petite taille, il s’arrête sur un second siphon.

Le 5 août 1987, Jean-Louis Fantoli explore quinze mètres après le ressaut (terminus 1976) et rebrousse chemin devant un S2 .La branche de droite fonctionne en trop plein de crue. C’est une galerie spacieuse. L’actif emprunte la branche de gauche, beaucoup plus étroite.Reprise des explorations en fin d’année 2003. Trois sorties sont réalisées entre décembre 2003 et janvier 2004 pour réequiper le S1, nettoyer l’ancien fil et topographier la cavité jusqu’au S2.Le 7 février, aidé par Thierry, une première plongée en Bi 4L me permet d’explorer le S2 sur 80 m : conduits de 3 * 2 m en moyenne.Poursuite en Bi 7 L le 7 avril. Le S2 est franchi (185 m ; -7 m) suivi de 35 m de plan d’eau : arrêt sur cascade de 3 m.Cette dernière est franchie le 30 octobre en compagnie de Frank Vasseur et Pierre Eric Deseigne. Une seconde cascade de 3 m fait suite, puis la progression bute sur un S3. Trois diverticules queutent rapidement. Quelques photos sont prises lors de la découverte.

Le 8 janvier 2005, aidé par Frank Auber, je franchi ce S3 (70 m ; -11 m) derrière lequel 70 m de méandres accidentés (non actifs) mènent à une importante salle au sommet de laquelle est aperçu un départ.L’actif, quant à lui, est retrouvé à -9 m dans le puits de sortie du S3. Reconnu le 30 janvier sur vingt mètres, arrêt à -5 m dans une conduite forcée de 0,6 m de diamètre, vue à -7 m.A 85 m dans le S2, un départ actif est repéré et émerge au bout de 8 m. 65 m de galerie étroite en trou de serrure sont parcourus jusqu’à la base d’une cheminée de +8 m.

Le 26 avril 2006, lors d’un camp du comité Pyrénées-Méditerranée de la FFESSM, une pointe a lieu avec Damien Vignoles pour escalader la salle terminale située à 820 m de l’entrée. Damien grimpe les 15 m d’artif permettant de rejoindre l’important réseau fossile qui se trouve à son sommet. Nous explorons dans la foulée plusieurs centaines de mètres de galerie spacieuse (5*3m , 10*8m)…

Le 28 avril, renforcés par Mehdi Dighouth et Kino Passevant, nous topographions les galeries et continuons l’exploration. Après plusieurs centaines de mètres de gros fossile, la rivière est retrouvée : elle mesure 15 m de haut pour 2 m de large. Arrêt à 1465 m de l’entrée sur une cascade de 4 m. 960 m de nouvelles galeries topographiés . TPST : 9h30.

SItuAtION GéOGrAPhIque La goule de Marcenac est une cavité temporairement émissive se situant non loin de la grotte de Pech Merle distante de 1,5 km (rive droite du Célé - Causse de Gramat).

remerCIemeNtS Jean Taisne pour ses recherches bibliographiques.

PArtICIPANtS - Frank Auber- Philippe Bertochio- Michel Dessenne- Pierre Eric Deseigne- Medhi Dighouth-Thierry Fialon- Christian Kupiec- Nadir Lasson- Kino Passevant- Rick Stanton- Frank Vasseur- Damien Vignoles

BIBLIOGrAPhIe - Info Plongée n° 10 et 14,- Spélunca n° 3 et 44,- G. S. C. info Corrèze n° 4.

Goule de marcenac - Cabrerets - Lot (4�)INFO-PLONGée N° 97

Sortie du S� (Photo : N. Lasson)

�8 INFo PLoNgéE N°97 2ème SemeStre 2008

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Le 12 juin, avec Rick Stanton, nous explorons 200 m de plus, dans les nombreux départs annexes de la galerie fossile principale.

Le 8 et 9 juillet, en compagnie de Damien, deux nouvelles explorations de 8h et 10h rapportent 700 m de rivière supplémentaires : arrêt sur un 4ème siphon à 2090 m , +58 m, depuis l’entrée. La rivière fait par endroit 22 m de haut pour 1,5 m de large, ou bien 10 m de haut pour 8 m de large.

En février 2008, avec Philippe Bertochio, nous escaladons dans la salle entre S1 et S2. Vingt mètres plus haut nous découvrons une galerie (2 m * 1 m) finissant colmatée au bout d’une centaine de mètres. Peu avant ce bouchon une cheminée de 4 m est grimpée, suivie de 20 m de conduites intimes se finissant également sur colmatage.

Le 29 juillet 2008, nous tentons avec Philippe une nouvelle escalade dans la grande salle à 820 m. Nous pensions atteindre le prolongement aval du fossile du 26 avril. Une remontée de 30 m nous mène au sommet de la grande salle, mais il n’y a pas de continuation.

Le 1 août, nous tentons une pointe dans le S4. Mais le CO2 régnant en cette période nous dissuade d’acheminer le matériel jusqu’au

S4. Nous y tentons néanmoins une reconnaissance avec un masque. La topographie du fossile du 9 juillet est levée au passage. Arrivés au S4, nous nous rendons compte qu’il est impénétrable vers -3m. TPST : 8h.

deSCrIPtIONLe 1er siphon se trouve à 45 m de l’entrée. Il débute par un plan d’eau d’une vingtaine de mètres de long, au sol tapissé d’argile. A 40 m, une cloche d’air surplombe un premier ressaut menant à -5 m.

La galerie (3 m de large pour 1,7 m de haut) comporte d’importants dépôts d’argile dans sa partie inférieure, elle mène à 100 m ; -9 m sur un second ressaut, dont le fond est à -15 m. A 130 m une fracture remonte à –2 m ,dotée d’une cloche d’air à son sommet, pour replonger à -10 m juste après. Un second puits permet d’atteindre la bifurcation (190 m ; -3 m).A gauche , la branche active (étroite) émerge à 200 m du départ. 70 m de conduites forcées mènent à un S2.A droite, on émerge également à 200 m. 80 m de galerie (3 m * 3 m) mènent à une salle (20 m * 20 m * 15 m) avec d’importants dépôts de sable à son centre. A l’aplomb de cette dernière, une escalade de 20 m permet d’accéder à une centaine de mètres de galeries se terminant sur colmatage.

Goule de marcenac - Cabrerets - Lot (4�)

Sortie du S� (photo : Ph. Bertochio)

2ème SemeStre 2008 INFo PLoNgéE N°97 �9

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Dans la partie N.W de cette salle un fossile débouche. Il finit rapidement colmaté par un amas de blocs et d’argile.Dans le prolongement de la salle un ressaut fait suite. On arrive 50 m après sur la voûte mouillante précédant le ressaut de +2 m (terminus de 1976). Le S2 se trouve 15 m plus loin. Il débute par un entonnoir argileux. A 20 m du départ on retrouve une galerie de bonne taille (3 m * 3 m). On délaisse à gauche l’aval qui ressort par le S2 dans la branche de gauche. On poursuit vers l’amont dans une galerie alternant dunes de sable et d’argile.A 85 m, arrive sur la droite un petit actif se terminant sur une cheminée de +8 m.

On émerge du S2 à 185 m ; -7 m, suivi de 35 m de galeries aquatiques. Deux cascades de 3 m font suite, puis S3, semblable au S2 : 70 m ; -11 m. A -9 m dans le puits de sortie un conduit étroit (actif ) est vu sur 20 m.

Un lac de 20 m succède à la sortie de ce S3. Soixante dix mètres de méandre accidenté permettent de prendre pied dans une salle aux dimensions appréciables : 50 m de long, 10 m de large, 30 m de haut. On se trouve à 820 m de l’entrée. A son extrémité une escalade de 15 m permet d’accéder à 900 m de grosses galeries fossiles avant de retrouver l’actif. Plusieurs cascades de 3 à 4 m s’enchaînent, jusqu’à une coulée stalagmitique obligeant à une nouvelle ascension de 14 m puis P10. Suivent 400 m de nouvelle rivière jusqu’au 4ème siphon. Dans le haut du méandre menant à ce siphon, 170 m de jolies galeries fossiles permettent de shunter certaines parties de la rivière. Ce 4ème siphon s’avère impénétrable vers -3 m.

Goule de marcenac - Cabrerets - Lot (4�)INFO-PLONGée N° 97

Au bord du S� (Photo : F. vasseur)

Seconde cascade entre S2 et S� (photo : F. vasseur)Sortie du S2 (Photo : F. vasseur)

20 INFo PLoNgéE N°97 2ème SemeStre 2008

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Goule de marcenac - Cabrerets - Lot (4�)

2ème SemeStre 2008 INFo PLoNgéE N°97 2�

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émergence de Cabrerets

Par Nadir LASSONL’émergence s’ouvre dans le fond du Célé à 1,5 m de profondeur dans le village de Cabrerets, au pied d’une falaise. Elle fut découverte par Lionel Auber. Au fond du porche s’ouvre un conduit étroit de 0,7 m de large sur 0,45 m de haut au sol tapissé de limon et qui a été reconnu sur quelques mètres. La galerie continue sur plusieurs mètres dans les mêmes dimensions. La visibilité est nulle.

PArtICIPANtS :Plongeurs : - Lionel Auber, - Stéphane Guignard, - Nadir Lasson.

émergence de Cabrerets- Cabrerets - Lot (4�)INFO-PLONGée N° 97

22 INFo PLoNgéE N°97 2ème SemeStre 2008

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Grotte Lafaille

Par Jean-Claude Pinna, FFESSM comité RABAPhotos : Laurent Bron

Approche identique à celle de la grotte Jallier. La descente vers le Guiers vif est assez raide. En cas d’accès sur un terrain enneigé ou gelé il est préférable de poser des cordes sur les arbres presque depuis la route.Arrivés au porche décrit pour l’accès à Jallier ne pas descendre les 15 m de verticale mais continuer jusqu’à l’extrémité de la vire. Un ressaut de 10 m permet de rejoindre en diagonale la suite de la vire qui conduit au porche d’entrée de la grotte Lafaille.

La grotte Jallier m’a toujours paru intéressante à reprendre, je l’ai recherchée plusieurs fois dans les années 1990 mais sans succès. Il faut dire que la description de l’approche ne s’éclaircit qu’une fois que l’on connaît les lieux et donc la position de la cavité. Au début de l’année 2006 Manu Tessane retrouve l’accès et visite la grotte avec les spéléos de son club. Lors de cette recherche il trouve l’entrée d’une grotte qui donne sur une rivière et un petit siphon.Ca sera la Grotte Lafaille en hommage à Jean-Christophe Lafaille disparu récemment en Himalaya. Renseignement pris auprès de Bernard Faure cette cavité avait été vue lors de l’exploration de la grotte Jallier mais jugée impénétrable ! Comme quoi c’est toujours bon de revoir les anciens terminus.La grotte Lafaille est tout comme la grotte Jallier une sortie temporaire de la rivière souterraine car cette dernière replonge dans une petite conduite en direction du Guiers vif à droite du départ du S1. Le passage étant faible, moins d’un mètre de diamètre, en cas de crue l’eau monte et met en charge la grotte Lafaille et la grotte Jallier. Les deux entrées sont sensiblement à la même hauteur.

deSCrIPtION de LA CAvIté Du porche d’entrée au départ du S1

La cavité s’ouvre dans le pendage des strates. Une galerie se développe sur une vingtaine de mètres en suivant le pendage

jusqu’à un ressaut de 3 m qu’il faut escalader. Ce ressaut donne sur une galerie déclive qui aboutit au départ du siphon (S1). Quelques petits départs, à gauche en descendant, conduisent à la suite de la rivière qui part dans une conduite étroite en direction du Guiers Mort.

Le S1 (130 m / -24 m)Le S1 démarre dans un trou taillé dans le pendage par une petite galerie de quelques mètres à l’horizontale. Un virage à droite et on plonge à contre-pendage jusqu’à rejoindre un nouveau joint

deSCrIPtION Position : X = 872,36 km ; Y = 352,77 km ; Z = 495 mCoordonnée GPS : à définir.

BIBLIOGrAPhIe Grotte Jallier :- Scialet N° 8, B Faure, 1979- Scialet N° 9, B Faure, 1980- Scialet N° 10- Scialet N° 16- Scialet N° 17- Chartreuse souterraine, B Lismonde, - Spéléo N° 16 Avril, Mai, Juin 1994

remerCIemeNtS à la FFESSM pour son aide financière et matérielle.à Bubble Diving pour ces éclairages eXtrem_Tek Bubble Daylight.à Bernard Faure pour les renseignements et données topo concernant la grotte Jallier.à tous ceux qui ont participé à cette belle aventure : L. Bron, P. Dauger, Manu Tessanne, Xavier Meniscus, JC Pinna.

Grotte Lafaille - St Christophe sur Guiers - Isére (�8)

2ème SemeStre 2008 INFo PLoNgéE N°97 2�

manu dans le ressaut

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de strate. Virage à gauche et on se retrouve dans la même inclinaison de strate que précédemment.On suit le fond de cette galerie jusqu’au point bas du S1 puis c’est la remontée assez rapide dans une galerie lenticulaire assez similaire à celle empruntée pour accéder au S1. Arrivés dans la zone des -5m un virage à gauche et une galerie horizontale pour déboucher quelques mètres plus loin à l’air libre.

Entre S1 et S2A la sortie du S1 on se retrouve une nouvelle fois au pied d’une conduite forcée plus ou moins lenticulaire en plein pendage. La pente est toujours la même environ 35°. Au sommet de cette conduite la galerie part sur la gauche à l’horizontale avant de redescendre. La descente conduit à une laisse d’eau qui peut siphonner en hautes eaux. Après cette laisse la galerie repart vers le haut dans le pendage avant, une nouvelle fois, de reprendre le chemin de la descente. Cette dernière conduit au départ du S2.

Le S2 (200 m / -18 m)La mise à l’eau se fait pas très loin d’une marmite caractéristique qui se trouve à -1 m. A près une vingtaine de mètres on arrive sur un carrefour : sur la droite c’est la jonction avec le siphon de + 12 m de la Grotte Jallier. Tout droit c’est la suite du siphon. Un passage à -12 est suivi

d’un virage à gauche et d’une remontée à -7. La galerie reprend alors un axe sud jusqu’à la profondeur de -18. A cette profondeur la suite est en hauteur en remontant un puits jusqu’à -12. La galerie s’oriente alors sud ouest on passe au dessus de marmites de géant et plus loin au-dessus de gros blocs. S’ensuit une lente remontée jusqu’à la surface.

Entre S2 et S3La sortie du S2 n’est pas très difficile, de bonnes marches donnent accès à une courte partie horizontale. La suite est un peu plus engagée. Une nouvelle galerie dans le pendage se présente alors. Il faut l’escalader, un peu plus délicat quand on a des blocs sur le dos !Avant le sommet s’engager dans la « grande diaclase » En fait, on se trouve, en hauteur, dans le pendage entre les deux bancs de calcaire sans beaucoup de prises de pieds et de mains. La progression se fait par coincements successifs de tout ce qui est coinçable.

La fin de cette partie est plus simple car on a les pieds au fond de la diaclase sur le sol. Un dernier petit ressaut donne, à gauche sur le départ du S3, et à droite sur la partie supérieure du réseau jonctionnant certainement pour partie avec Jallier une nouvelle fois.

La zone supérieure au dessus de la grande diaclaseCette zone est de dimensions plus réduites. Elle conduit après quelques passages étroits, quelques ressauts et passages dans l’argile, à trois nouveaux siphons. Le premier a de grandes chances de redonner dans Jallier. Le second n’a pas une tête bien cool et le dernier reste à découvrir lors de prochaines plongées.

Le S3 ( 25 m / - 3 m)Le S3 est très court, il a même été trouvé désamorcé en été. Il est uniquement constitué d’un point bas alimenté par un petit actif venant de la salle suivante qui le maintient actif en période humide.En remontant la grande diaclase on a quitté l’actif principal qui

Grotte Lafaille - St Christophe sur Guiers - Isére (�8)INFO-PLONGée N° 97

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retour dans le S2 direction maison

Gallerie en interstrate avant S�

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doit circuler dans des galeries impénétrables, quelques étages plus bas.

Entre S3 et S4La sortie du S3 forme un lac tout en longueur que l’on suit avant de sortir de l’eau pour reprendre une escalade facile dans le pendage. La galerie s’élargit ensuite pour former une suite de deux petites salles. Un ressaut de deux mètres donne accès à une galerie basse qui aboutit à une galerie déclive dans le pendage. De même pente que les précédentes mais plus étroite, elle conduit après un dernier ressaut au départ du S4.

Le S4 ( 55 m / - 4 m)Le S4 est des plus simples, il remplit le bas d’un interstrate incliné comme beaucoup de galeries de cette cavité, inclinaison entre 25 et 35°. Il est rectiligne sur 60 mètres pour une profondeur de -3 m. La sortie se fait toujours dans l’interstrate dans une belle vasque allongée.

De S4 à S5 deux chemins possiblesLa sortie de l’eau se fait par une galerie large et haute remontant le pendage jusqu’à un carrefour recoupant une galerie amont aval. En partant sur la droite on arrive rapidement dans une conduite surcreusée qui remonte le pendage. Arrivés au sommet une petite désescalade nous conduit à un nouveau carrefour au sommet d’un ressaut aux cannelures lisses.En partant sur la gauche on arrive rapidement après un passage sur des blocs à un nouveau carrefour entre une galerie descendante dans le pendage et une galerie basse coupée de vôutes rasantes qui conduit à un puits remontant. La galerie dans le pendage redonne sur le ressaut aux cannelures lisses via une petite galerie percée de marmites imposantes.La descente du ressaut aux cannelures nécessite une corde. Il donne, après un virage à gauche, dans une galerie de belles dimensions avec le plancher sur-creusé. On se trouve dans le collecteur de la Ruchère. Après 100 m un P6 donne accès à un nouveau siphon de belles dimensions, le S5.

BILAN ChIFFré ACtueL (AvrIL 2008) Grotte LafailleDénivellation : 94 m (+54m) (-40m)Développement : 1276 mExtension : 1149 m

Grotte Lafaille - St Christophe sur Guiers - Isére (�8)

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un temp avant S�

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Système Lafaille Jallier Développement du système Lafaille / Jallier : 2422 m

PerSPeCtIveS On se trouve précisément sur l’alignement potentiel du collecteur de la Ruchère tracé en 1981 par Bernard Faure du SGCAF… Belle

vision du potentiel.

En considérant l’arrêt de Fred Poggia dans le siphon aval du Marco Polo à – 38 m, ce qui nous donne une altitude de 605 m, on se trouve à 102 m en dénivelé et 1100 m en distance en ligne droite de la jonction …

hYdrOLOGIe Nous pensons que nous nous trouvons bien dans le collecteur de la Ruchère (Gouffre Marco Polo). Cela semble évident au niveau de la galerie qui conduit au S5. En ce qui concerne les siphons, seul le S1 est actif de manière pérenne. Pour les autres il existe très certainement un sous écoulement, ou alors ils sont tout simplement suspendus sans alimentation par la rivière principale lors d’un étiage prononcé (cas du S4). Le cheminement se fait dans une zone qui

Zone noyée : S1 : 130m -24, S2 : 147m -18, S3 : 20m -3, S4 60m -3, S5 ?? Total de la zone noyée 357 m, point bas à -24.Altitude du point extrême de la grotte 503 m au niveau de la vasque du S5.

Grotte Lafaille - St Christophe sur Guiers - Isére (�8)INFO-PLONGée N° 97

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Gallerie remontante direction S2

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se met en charge totalement, la présence des coups de gouges est omniprésente, pas un seul espace de roche sans elles. Elles sont très nombreuses et de petite taille. Ce qui dénote un écoulement rapide. Des mesures seront faites prochainement dans le but de déterminer le débit en crue.

exPLOrAtIONS - 08/02/2006 Franchissement du S1 et découverte du S2 par Manu Tessanne et JC Pinna. Aidés par Xavier Méniscus pour le portage d’approche. 200 m de galeries découvertes.- xx/xx/2006 : Plongée du S2 et jonction avec le siphon +12 de la grotte Jallier. Manu Tessanne, Xavier Méniscus et JC Pinna. - 18/05/2006 : Franchissement du S2 par Manu Tessanne seul.- 06/06/2006 : Franchissement du S3 (désamorcé) et découverte du S4. Explo de la partie amont au dessus de la grande diaclase. Manu Tessanne et Pascal Dauger. -16/06/2006 : Suite de l’explo de la partie amont au dessus de la grande diaclase. Manu Tessanne et Pascal Dauger.- Courant 2007 3 sorties de reéquipement S1 et S2 en fil de rotofil Manu Tessanne, Pascal Dauger.- 20/12/2007 : Fin du rééquipement du S2 en fil de rotofil par Manu Tessanne.- 22/12/2007 : Manu Tessanne. Franchissement du S3 et S4, découverte de 200 m de galeries. Aidé par Xavier Meniscus et Laurent Bron. Topo entre S2 et S3 par Xav et Laurent.- 02/01/08 : Manu Tessanne, Xavier Meniscus et JC Pinna. Topo de la partie supérieure située au dessus de la grande diaclase entre S2 et S3. Topo et explo après le S3, découverte du S5 et du collecteur de la Ruchère. Pascal Dauger nous donne un coup de main pour acheminer le matériel jusqu’à la grotte.

Grotte Lafaille - St Christophe sur Guiers - Isére (�8)

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vous avez dit fatigués ?

contents mais fatigués...

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Brèves d’explo

2008Etranger

Juin : Wakulla spring, Mexique. Jarrod Jablonski et MK du WKPP sont retournés au terminus du Tunnel Q à 5177 m et ont exploré 2679 m à –82 m en moyenne. (Source : Jerôme Meynie, forum plongeesout).

Juillet : Jack-Fish Alley, Sharm, Egypte. Gennady Fursov, Leigh Cunningham et V Alexey explorent 300 m de galeries de –70 m à –142 m. (Source : Jerôme Meynie, Forum Plongeesout).

Septembre : Grotte de Môtiers, Suisse. Luigi Casati pousse le terminus de Jean-Jacques Bolanz dans le siphon Bolanz. Arrêt sur rien à –107 m. (Source : Mathias, Forum Plongeesout).

Novembre : Fuentona de Muriel, Soria, Espagne. Nouvelle exploration, arrêt à -115 m. (Source : Rupo, Forum Plongeesout)

FranceJuin : Grotte de Sous Sangle, 01. Exploration et topographie de 1 km de galeries post S6 se dirigeant vers le réseau de la Falconette par Stéphane Lips et Xavier Robert. Arrêt sur rien. (Source : Stéphane Lips et Xavier Robert)

Juin : Source du Castor, 07. Continuation de l’exploration post S1 par Xavier Meniscus. (Source : Xavier Meniscus).

Juin : Goul de la Tannerie, 07. Exploration de 104 m dans la galerie Brasey, entre –124 m et –108 m par Xavier Meniscus. (Source : Xavier Meniscus).

Juin : Baume des Anges. Exploration de 190 m dans le S4 par Xavier Meniscus et John Volanthen. (Source : Xavier Meniscus).

Juin : Baume du Pêcher, 07. Topographie de 996 m du S6 à la sortie du S10 par Stéphane Lips, Jean-Pierre Baudu, Frank Vasseur, Philippe Bertochio, David Bianzani, Fred Martin, Roland Oddes et Xavier Robert. (Source : Stéphane Lips et Xavier Robert).

Juillet : Découverte de 85 m de galerie noyée dans le S3 amont de la grotte du Fernet par David Bianzani. (Source : David Bianzani, Forum plongeesout).

Juillet : Foux de Pompignan, 30. Franchissement par les Taupes palmées du siphon au bout de 300 m -27 max, après quelques étroitures à franchir en destructuré. L’eau sort en cascade d’un méandre étroit. Seulement quelques mètres explorés post-siphon. (Source : Damien Vignoles, Forum Plongeesout).

Juillet : Grotte de Tantayrou, 12. Exploration par Cédrik Bancarel, Gaby Soler et Damien Vignoles du S2 qui a jonctionné avec le S2 bis (100 m ; -15 m). La cavité est topographiée et reéquipée ce jour sur 2700 m, jsqu’au S9 (l’avant-dernier siphon). (Source : Frank Vasseur, Forum Plongeesout).

Juillet : Trou du Bret, 38. Poursuite de l’exploration du siphon par Manu Tessane. Arrêt sur rien à –24 m. (Source : Manu Tessane, Forum Plongeesout).

Juillet : Source du Durzon, 34. Tentative de pointe, avortée à cause du courant interdisant le passage dans le laminoir «Stanton». (5 h 40, -100 m). (Source : CNPS-RABA, Compte rendu des Journées Nationales de Plongée Souterraine au Durzon 2008).

Données compiléesPar Xavier ROBERT

Brèves d’explosINFO-PLONGée N° 97

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Juillet : Grotte des Planches, 39. Reprise des explorations.

Juillet : Fontaine d’Albas, 46. Rajout de 400 à 500 m par Thomas Delpech, ce qui porte la cavité à 2000-2500 m de développement. (Source : Thomas Delpech, Forum Plongeesout).

Août : Grotte du Trésor, Doubs. Fred Martin reprend l’exploration du S2. (Source : Fred Martin, Forum Plongeesout).

Août : Résurgence de Marchepied, 46. Exploration par les Bullesmaniacs. (Source : http://www.bullesmaniacs.org/UPLOAD/article/pages/150_article.php ).

Août : Gouffre d’Euzède et grotte du Berdiau, 34. Tentative de jonction en plongée par Frank Vasseur entre ces deux cavités. La jonction n’est pas effectuée car le siphon est étroit. (Source : Frank Vasseur, Forum Plongeesout).

Août et septembre : Font Vive, 07. Manu Tessane, Xavier Meniscus et Stephane Lips repoussent le terminus de 210 m en exondé. Arrêt sur S4 à plonger. (Source : Stéphane Lips).

Septembre : Grotte de Marso, 34. Plongée du siphon terminal étroit par Frank Vasseur. Arrêt à –4 m avec vue à –6 m. (Source : Frank Vasseur, Forum Plongeesout).

Septembre : BU56, Pyrénées. Plongée du S7 par Jason Mallinson et Phil Rowsell sur 250 m à –25 m. Arrêt sur rien, et exploration de shunts. (Source : Jason Mallinson, Forum Plongeesout).

Septembre : Source du Doubs, 29. Pedro Balordi et André Gloor dépasse le terminus de John Vonlanthen (2007) de 150 m (-64 m). (Source : André Gloor, Forum Plongeesout).

Octobre : Poursuite de l’exploration de la résurgence de Port-Miou par Xavier Meniscus en solitaire. Arrêt dans le S2 à –179 m sur rien. (Source : Xavier Meniscus).

Novembre : Résurgence de la Burbanche, 01. Stéphane Lips et Xavier Robert explorent 10 m de plus dans le S2, arrêt sur autonomie dans une réseau complexe de diaclases. (Source : Xavier Robert).

Novembre : Grotte de Sous les Sangles, 01. Stéphane Lips, Carlos Placido, Jean-Michel Vallon et Xavier Robert rajoutent 700 m de galeries fossiles et semi-fossiles post S6. Explorations en cours. (Source : Xavier Robert).

Novembre : Grotte des Eygues, 12. Continuation de l’exploration du S7 et du post siphons, qui suit par Cédrik Bancarel et Frédérik Martin. Environ 1 km de première non topographiée. (Source : Cédrik Bancarel, Forum Plongeesout).

Novembre : Creux de la Litorne, 73. Pascal Guinard et Manu Tessane passent le siphon des Gellinotes et continuent les explorations post-siphon. Arrêt au pied de puits remontant à escalader en artif. (Source : Manu Tessane, Forum Plongeesout).

Novembre : Le petit Lourdes. Dépassement du terminus par le GSHP. (Source : Olivier Lacroix, Forum Plongeesout).

Brèves d’explos

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Grotto-Center : uN NOuveL OutIL POur LeS SPéLéOLOGueS

www.grottoCenter.orgPar Vincent ROUTHIEAU

Depuis le 23 juillet 2008, un nouveau venu s’est déployé sur la toile. Ses ambitions sont modestes : devenir Le lien entre les spéléologues et les trous du sous-sol. Par spéléologues, il entend tous les spéléologues de la planète. Et par trous du sous-sol, il s’agit de tous les types de trou : de celui en milieu karstique à celui fait de glace, en passant par le tube de lave.

Ce nouveau venu a un nom qui sonne bizarre, GrottoCenter. Ca fait pas trop franchouillard, mais c’est parce qu’il vise l’international. A peine 3 mois et il parle déjà le français, l’anglais et l’espagnol. En ce moment, il s’essaye au catallan.

A 3 mois, nous sommes encore un peu patauds, mal dégrossis. Lui, c’est pareil, il se cherche encore. Son caractère est complexe et il ne se laisse pas si facilement prendre en main. C’est qu’il m’a déjà effrayé Benjamin en lui faisant prendre la vague au large de la mer du Bénin…

Il nous faut du temps pour apprendre à l’apprécier. Rassurez vous, il va évoluer et s’assagir.

Mais concrètement, c’est quoi ce truc, « grotto-machin-chose » ? Pour résumer, nous pouvons dire qu’il s’agit d’un SIG basé sur le principe wiki dédié à la communauté spéléo.

En d’autre terme, il s’agit d’ : - une base de données des réseaux souterrains.- un positionnement géographique sous google map desdits réseaux,- une fiche détaillée, toujours pour chacun de ces réseaux, qui regroupe entre autres : l la description de l’accès (et bientôt la photo de l’entrée), l la description de la cavité, l la fiche d’équipement, l un lien internet vers les sites traitant dudit réseau.

Bien sûr, actuellement personne ne dispose de telles informations. Par contre, chacun de nous dispose d’une partie de ces données. Et c’est là, la force wiki de « grotto-machin-chose ». Toutes les informations présentes sur le site sont mises en ligne par les utilisateurs. Chaque spéléologue inscrit peut apporter sa contribution, corriger les coordonnées d’une entrée ou peaufiner une fiche d’équipement.

GrottoCenter va même plus loin. Il en profite pour positionner les spéléologues inscrits sur la carte, ainsi que les clubs inscrits. Chaque utilisateur peut en plus lier à son avatar sa liste de course. De cette manière, il devient plus simple de connaître les spéléologues qui ont des informations sur une cavité.

GrottoCenter en détail

Si nous rentrons dans le détail, la version actuelle de GrottoCenter s’ouvre sur une carte du monde. Des objets sont disposés sur cette carte. Les spéléologues sont représentés par un casque rouge, les entrées des cavités par un kit jaune et les clubs par des maisons bleues. A droite de la carte, un explorateur permet de faire apparaître ou de cacher ces objets. A gauche, un petit moteur de recherche permet de trouver rapidement un objet.

En cliquant sur un de ces objets, par exemple un kit jaune, une bulle apparaît. Cette bulle contient un certain nombre d’informations dont le nom de l’entrée, le nom du massif, le développement et le dénivelé. Elle permet aussi d’accéder à d’autres options comme le calcul d’itinéraire (fonctions « Vers » ou « Depuis »), les propriétés de l’entrée ou encore la liste des spéléologues qui ont parcouru le réseau. Ces informations apparaissent à la droite de la carte. Pour fermer ces fenêtres, il suffit de cliquer sur les croix situées en haut à droite.

A partir de la bulle d’une entrée, on peut aussi accéder à la fiche détaillée qui est le cœur de l’information de GrottoCenter. En effet, cette fiche contient toutes les informations relatives à une balade dans la cavité : accès à l’entrée, description du réseau, fiche d’équipement et bientôt bibliographie et historique.

Maintenant, connectons nous à GrottoCenter. L’interface est la même, sauf que sur la gauche de la carte, un nouveau menu, intitulé « mes outils » est apparu. Ce menu permet de gérer son compte, mais aussi d’ajouter/modifier des entrées, des réseaux, des massifs et des clubs.Une fois connecté, GrottoCenter permet à l’utilisateur de consolider toutes les données qu’il héberge.

GrottoCenter.orgINFO-PLONGée N° 97

�0 INFo PLoNgéE N°97 2ème SemeStre 2008

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Divers outils sont accessibles depuis le site : - la localisation d’une adresse, à partir de la cellule de saisie en bas à gauche de la carte,- un outil de mesure de distance situé en haut à droite de la carte,- un outil de conversion de coordonnées, situé aussi en haut à droite. Il permet de passer des coordonnées GPS, aux coordonnées Lambert 2 étendu (et bientôt Lambert 1, 2 et 3)

L’utilisateur assidu remarquera même que via un clic droit sur la carte, un certain nombre de fonctions sont accessibles…

Internet, les spéléologues, GrottoCenter et les liens

Internet fourmille d’informations intéressantes. Le hic, c’est qu’il n’y a rien pour faciliter les recherches et les liens entre ces informations… voilà pourquoi GrottoCenter est si utile (avec l’aide discrète mais puissante du Lien).

Je m’explique. Nous, spéléologues, avons mis en ligne sur nos sites un certain nombre de données. Les reproduire sur un site X qui se dit centralisateur n’a pas de grand intérêt. Par contre, mettre un lien qui renvoie vers nos données sur un site qui sert de nœud concentrateur a un sens. Et c’est l’idée qui anime GrottoCenter : être le Lien.

Exemple : le Jean-Bernard (Alpes) est référencé sous GrottoCenter et sa fiche détaillée renvoie vers le site du GS Vulcain. Autre exemple, les grottes plongeables du sud de la France sont en partie décrites sous le site www.plongeesout.com, un lien sous GrottoCenter augmenterait sa visibilité.

GrottoCenter, Montcuq et Bâle Je me répète, mais la force de GrottoCenter c’est son côté « wiki » qui permet à tous les spéléologues de partager des informations. Et ce dernier a de l’humour. La preuve en est le recensement de deux célèbres cavités : le Trou de Montcuq et le Trou de Bâle. J’attends avec impatience, les descriptions de ces réseaux, ainsi que leurs fiches d’équipement. Un bon moment de rigolade en perspective.

Une interface problématique

Ca aurait été trop beau pour être vrai, mais l’actuelle interface de GrottoCenter a quelques soucis de chargement que tout utilisateur normalement constitué aura largement remarqué. Le bébé est encore pataud.

Dans le mode fonctionnement actuel, tous les objets sont chargés ce qui ralentit considérablement l’accès. Et il n’y en a que 360 ! Nous avons procédé à des tests avec plus de 2000 objets. Le temps de chargement approchait les 5 min, ce qui est inacceptable. En particulier quand on sait qu’il s’agit de 2000 cavités recensées dans l’Etat du Texas (USA).

5 min pour obtenir la fiche d’équipement du Scialet de Malaterre (Vercors) à cause de trous américains. Où allons nous !

Grottocenter 2.0

Une réflexion est donc en cours de manière à amener le bébé vers l’adolescence. D’ici janvier 2009, une nouvelle interface permettra une utilisation plus rapide, plus simple, plus conviviale et plus évidente.

GrottoCenter, ses parents, sa famille, ses amis

L’idée du site est née lors de la pendaison de crémaillère d’Estelle Forbach, en décembre 2007, autour d’une part de tarte avec deux bières à la main. Clément a porté le bébé pendant 5 mois avant de me proposer il y a 3 mois une première version.

Sa famille est actuellement composée de Clément Ronzon (Vulcain), Barbara Guzman (Vulcain), Stéphane Lips (Vulcain), Thomas Cabotiau (Abîmes), Nathan Boinet (CLPA) Victor (Catalan), Vincent Routhieau (Vulcain).

Il commence à avoir des amis. Environ 130 inscrits à fin septembre.

Si vous souhaitez faire partie de ses amis : www.grottocenter.org

Si vous souhaitez faire partie de sa famille, nous recherchons tout type de compétence : des communicants, des traducteurs (portugais, italien, allemand, hollandais, japonais, cantonnais, etc.), des programmateurs, des graphistes et des testeurs.

GrottoCenter.org

2ème SemeStre 2008 INFo PLoNgéE N°97 ��

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LAmPe A Leds de LOuISINveNteur : LOuIS dePAIx

Cette lampe a été faite dans une vieille lampe Spirotechnique en PVC, toutefois il est possible, et même certainement avantageux, de réutiliser une lampe plus courte et donc moins encombrante (ressemblant à une Fa&Mi 3 LEDs par exemple).

Les dimensions minimales sont : 50 mm de diamètre intérieur pour l’emplacement de 3 LEDs ; pour le corps il faut 46 mm mini de diamètre intérieur pour mettre 4 batteries rechargeables lithium ion. Ici nous avons fait une batterie en longueur nous avons un corps un peu plus étroit mais long. Un tube fermé de 50 mm de diamètre intérieur irait très bien et permettrait de faire plus compact.

Cette lampe a été testée étanche à 61 m. Elle offre une intensité lumineuse un peu plus faible qu’une très bonne lampe halogène de 50W (Fa&Mi par exemple) mais comparable à un phare HID de 10W.

Prix de revient : entre 100 et 150 euros.

COmPOSANtS et Où Se LeS PrOCurer 1- Les LEDs et leurs accessoires

Les LEDs utilisées sont des LEDs Seoul P4 utilisées en puissance 3W, elles sont donc alimentées par un courant de 1 ampère d’intensité. Ces LEDs sont montées sur un support en étoile semblable

à celui des LEDs Luxeon, mais ont une intensité lumineuse supérieure à ces dernières : 240 lumens théoriques en 3W (spec. fabriquant) contre 120 lumens pour les Luxeon III.

Avec ces LEDs il est nécessaire d’utiliser une optique (plus au moins directive) car sinon la LED rayonne à 180°. En plongée spéléo nous privilégions des faisceaux étroits : 6°. Mais 15° conviennent très bien aussi. Les faisceaux de 25° sont à éviter dans une eau chargée. Ces optiques se clipsent sur un support en plastique

qui se fixe (avec un point de colle) sur l’étoile de la LED.

Voici où se procurer ces LEDs et leurs accessoires :

LED : www.dealextreme.com ou www.

dotlight.de ou ebay : “SEOUL SSC P4 Z-LED U-bin 100lm@350mA 240lm@1000mA STAR”

- Supports hexagonaux des optiques : www.dotlight.deOptiques : www.dotlight.de ou ebay : “Seoul-LED-LEDIL-Sputnik-Z-SS-Linse-5-Spot-Beam”

Les 3 LEDs, en fait leurs supports hexagonaux, sont collées sur le radiateur avec de la colle thermique que l’on peut se procurer par exemple chez Radiospares. On voit sa couleur bleutée sur les photos. Remarque : Si on a des difficultés à trouver de la colle thermique on peut aussi mettre de la pâte thermique (qui se trouve dans tout magasin d’électronique) au centre de l’étoile et coller les coins à l’époxy.

Le schéma électrique de la page suivante synthétise la manière d’alimenter et de piloter les LEDs .

2 – Alimentation électrique des LEDs

Contrairement à une lampe halogène on ne régule pas la tension d’alimentation d’une LED mais son intensité. Pour les LEDs il est possible d’alimenter avec des intensités différentes, par exemple pour le circuit choisi ici : 350 mA ou 750 mA (intensité de meilleur rendement lumineux par rapport à la consommation électrique) ou 1 A (intensité maximale d’utilisation). La tension est fonction de l’intensité (caractéristique de la LED): de l’ordre de 3,7V quand alimenté sous 1A.

Par Emmanuel LAROCHE.Photo : E . LAROCHE.

Lampe à LedsINFO-PLONGée N° 97

�2 INFo PLoNgéE N°97 2ème SemeStre 2008

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LAmPe A Leds de LOuISINveNteur : LOuIS dePAIx

Afin d’assurer l’alimentation avec une intensité fixe, il est nécessaire d’utiliser un régulateur de courant. Le régulateur doit être choisi de manière à ce que sa tension d’entrée soit compatible avec la tension délivrée par la batterie et avec le nombre de LEDs alimentées : bien lire les caractéristiques du régulateur avant de l’acheter…

Voici par exemple le régulateur de courant utilisé ici et acheté sur ebay : « LED driver 350mA-700mA-1000mA with dim function »

Remarque: une simplification est possible.

Il est aussi possible d’alimenter les LEDs sans générateur de courant, en utilisant une résistance en série pour « adapter » la tension de la batterie à la tension des LEDs lorsqu’elles consomment le courant voulu (3,7 V pour 1 A). Dans notre exemple il faudrait passer de 14,8 V à 11,1 V.L’inconvénient de ne pas utiliser de régulateur de courant est que la chute de tension de la batterie au fur et à mesure qu’elle s’épuise se traduira par une baisse d’intensité lumineuse. On arrivera alors à avoir une très bonne autonomie de plusieurs heures, mais les dernières heures se feront avec un pinceau de lumière… Les résistances induisent aussi des pertes de puissance (par effet Joule – comme pour notre régulateur). Sur notre lampe nous avons préféré avoir la même puissance lumineuse tout au long de la plongée. Pour minimiser les pertes de courant par effet Joule, nous avons intérêt à avoir une tension en entrée du régulateur proche de la tension de sortie. Alimenter 3 LEDs avec une batterie de 24 V n’offrirait donc pas un rendement optimal…

3 – La batterie

Attention, en fonction du circuit régulateur choisi, il s’avère

important que la tension de la batterie soit juste supérieure à celle aux bornes de la série de LEDs lorsque celles-ci fonctionneront. C’est le cas avec celui que nous avons choisi ici, mais il faut respecter les valeurs mini et maxi de tension d’alimentation du circuit en question.

Pour cette lampe par exemple, nous avons choisi une batterie de 14,8 V et nous avons 3 LEDs en série avec chacune une tension de 3,7 V quand elles sont alimentées à 1 ampère. Donc 14,8 V pour la batterie et 11,1 V pour la série de LEDs.

La batterie est composée de 4 éléments Li-ion, format 4/3 AA – 3,7 V – 2500 mAh, montés en série. On a donc une batterie de 14,8 V – 2500 mAh. Les batteries Li-ion ne présentent pas plus de risques que les autres en cas de noyade contrairement à ce qu’on peut entendre parfois (voir le site de Salvo pour plus d’informations). Toutefois, il est nécessaire de les protéger afin de :- limiter l’intensité délivrée (en cas de court circuit sur le montage par exemple),- éviter une décharge trop forte qui compromettrait la durée de vie les éléments,- éviter une surcharge qui ferait chauffer et brûler les batteries.Certaines batteries li-ion ont une protection intégrée, c’est le cas par exemple des TR18650 de Trust Fire. D’autres n’en ont pas, et il est possible d’ajouter un circuit de protection aux bornes de la batterie, c’est ce qui a été fait pour la lampe présentée.

Protection de batterie: on en trouve aussi sur e-bay : « 14-4V-4-cells-discharge-control-pcb-5A»

En pratique, le générateur de courant consomme et induit donc des pertes : il chauffe et on a donc intérêt à le fixer sur un radiateur. Nous avons testé cette lampe lors de plusieurs plongées et elle a

Lampe à Leds

Aimant puissant coulé dans la colle araldyte

Radiateur avec ailettes de refroidissement

Circuit de protection de la batterie

Batterie Li-ion faite de 4 éléments 4/3 AA

2ème SemeStre 2008 INFo PLoNgéE N°97 ��

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dépassé les 2 h 30 min d’autonomie. Toutefois nous pensons qu’il ne faut pas compter sur beaucoup plus. Si on veut privilégier l’autonomie, il faut alimenter les LEDs en 750 mA, la puissance lumineuse est un peu plus faible mais reste très confortable pour un phare de secours.

Le chargeur doit être spécifique pour une batterie Li-ion. A titre d’exemple nous avons pris un chargeur, qui présente l’avantage de pouvoir charger un élément ou plusieurs en série (jusqu’à 4). Remarque : le chargeur protège aussi des surcharges.

Chargeur acheté sur ebay : « Universal-Smart-Charger-4-Li-Ion-battery-Pack-3-7-14-8V »

Remarque : pour connecter l’ensemble du circuit électrique à la batterie, il est judicieux de choisir un connecteur compatible du chargeur Li-ion ou alors de re-câbler un connecteur compatible de la lampe… Exemple : les mini Tamiya utilisés en modélisme sont très pratiques et permettent un contact de bonne qualité.(Dénomination Conrad : « ensemble_de_connecteurs_Al », ref : 223986-62)

4 – Le système de pilotage

Le système de pilotage choisi est classique : il consiste à piloter un relais de puissance avec une ampoule ILS qui fait contact lorsqu’elle est soumise au champ magnétique d’un aimant.

Ce système est largement employé, il est utilisé par exemple par Fa&Mi. On trouve beaucoup de fabricants amateurs de lampes de plongée qui l’ont aussi adopté (pour des lampes halogène par exemple).

L’aimant doit être assez puissant et noyé dans de la résine époxy au sein du système permettant son déplacement (ici un collier de tube PVC).

L’ampoule ILS et le relais de 12 V (ici utilisé à un peu plus que 12 V sans problème) se trouvent dans n’importe quel magasin d’électronique ou de modélisme.

Remarque : on pourrait se demander s’il n’est pas possible d’utiliser un ILS comme simple interrupteur et ainsi supprimer le relais piloté. Certains ILS acceptent un courant maximum de 1 A, donc ça pourrait passer... Malgré tout pour des raisons de fiabilité et de longévité nous avons préféré utiliser un relais (fait pour des intensités supérieures à 1 A), le risque de collage de l’ILS lorsqu’il est traversé par 1 A nous semblait trop important.

5 – Le radiateur et système de fixation des composants

Les LEDs de puissance chauffent plus qu’on ne le croit, sans que ça affecte leur remarquable durée de vie, en comparaison d’une lampe halogène ou pire d’une lampe HID. Aussi nous avons collé les LEDs en étoile sur un support en aluminium (sans tour à métaux il est très difficile de faire cette pièce) …

Ce radiateur permet aussi d’intégrer les différents composants de régulation et de pilotage des LEDs : - Gorge pour ILS. - Gorge et perçage pour le passage des 2 câbles qui sont soudés sur les LEDs. - Fraisage (plat) de l’emplacement du régulateur.

Bien entendu, si l’idée de réaliser un tel radiateur vous dit, il faut adapter ses dimensions à celles de la lampe que vous avez choisie ou fabriquée.

Conclusion

Ce document n’est que la synthèse d’un travail personnel, de notre maître Yoda Louis, aidé de quelques petits Padawans de notre groupe de plongeurs sous-terrains toulousains (PSTT). Il n’a pas prétention à être hégémonique sur la technologie des LEDs de puissance, qui évolue très vite, et avec ceci d’avantageux que jusqu’ici, il est possible de remplacer les LEDs «anciennes»

Optiques et supportsRégulateur de courant

RelaisILS

Colle thermique (bleue)

Ponts à souder pour choisir l’intensité régulée (350, 700 ou 1000 mAh)

Lampe à LedsINFO-PLONGée N° 97

�4 INFo PLoNgéE N°97 2ème SemeStre 2008

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PLAN DE CABLAGE POUR LA LAMPE A 3 LEDS

Ubat > U leds - ex: Ubat = 14,8V et Uleds = 11,1V

_

Circuit de protection de la batterie adapté à la tension (facultatif si protection intégrée aux accus)

Module générateur de courant

ILS

Relais 12V

3 LEDS en série

+

_ Ponts permettant de choisir l'intensité régulée

Uleds

_

_+

+

bobine+

Ubat

Compléments sur le relais

Pour identifier les bornes d’un relais (dans le cas d’un relais à 5 bornes): - Chercher la bobine interne avec un multimètre en ohmmètre. - Chercher les 2 autres bornes qui sont reliées (multimètre en testeur de continuité). - 1 borne est alors seule : c’est celle qui sera relié au point commun quand la bobine

du relais sera alimentée. - Alimenter le relais avec une tension de 12 V (environ). - Chercher les 2 bornes qui sont alors reliées (multimètre en testeur de continuité) : le

point commun et la borne précédemment isolée.

Sur les 5 bornes on ne va en utiliser que 4, celle qui est reliée au point commun en position repos peut être supprimée (ça fera un risque de moins de contact intempestif et de court-circuit potentiel). La couper à ras avec une pince.

Remarque : la diode à souder sur le relais sert à protéger le circuit électronique des courants induits par la bobine lorsqu’on cesse de l’alimenter. Cette diode doit être soudée en respectant les polarités du schéma (ne pas la mettre à l’envers sans quoi elle court-circuite la bobine).

par celles de nouvelle génération sans difficulté, elles ont les mêmes dimensions.

Il est nécessaire de se faire sa propre expérience et d’approcher la fabrication de son phare à LEDs de manière personnelle, en se posant des questions générales sans prendre au pied de la lettre les informations données ni le choix des composants : il est vivement conseillé d’aller explorer d’autres voies possibles et de partager les expériences faites… Les possibilités d’améliorations et d’optimisation sont certaines !

D’autres projets sont en cours : lampe à tête déportée de 7 LEDs, Mag Lite modifiée, etc... Nous proposerons de nouveaux articles au fil de l’avancée de ces projets. Le premier traitera de la fabrication d’une lampe HID de 24W dans une tête déportée achetée chez www.dev-pein.de (prévue à l’origine pour un dichroïque 50W).

COmPLémeNtS Sur Le reLAISPour identifier les bornes d’un relais (dans le cas d’un relais à 5 bornes) :- Chercher la bobine interne avec un multimètre en ohmmètre.- Chercher les 2 autres bornes qui sont reliées (multimètre en testeur de continuité).- 1 borne est alors seule : c’est celle qui sera reliée au point commun quand la bobine du relais sera alimentée.- Alimenter le relais avec une tension de 12 V (environ).- Chercher les 2 bornes qui sont alors reliées (multimètre en testeur de continuité) : le point commun et la borne précédemment isolée.

Sur les 5 bornes on ne va en utiliser que 4, celle qui est reliée au point commun en position repos peut être supprimée (ça fera un risque de moins de contact intempestif et de court-circuit potentiel). La couper à ras avec une pince.

Remarque : la diode à souder sur le relais sert à protéger le circuit électronique des courants induits par la bobine lorsqu’on cesse de l’alimenter. Cette diode doit être soudée en respectant les polarités du schéma (ne pas la mettre à l’envers sans quoi elle court-circuite la bobine).

Lampe à Leds

2ème SemeStre 2008 INFo PLoNgéE N°97 ��

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Le Secours PlongéePlus de 3 ans de seCours Plongée au sein du ssF

Par Jean-Pierre BAUDUChargé de mission plongée du SSF

Chargé de mission secours de la commission plongée de la FFS

Durant les 4 ans de son mandat de président du SSF, Eric ZIPPER s’était fixé comme objectif de réorganiser et de formaliser la spéléo-plongée.

J’ai été nommé chargé de mission spéléo-plongée et civières en avril 2005. Fred Martin, O Lanet et Eric Julien ont accepté le rôle de TRSP (Technicien Référent en Spéléo-Plongée). Bernard Giai Checa a participé à l’aventure la première année. Pendant ces 3 ans et demi, nous avons réalisé un référentiel plongée qui définit le secours dans les milieux noyés. Ce référentiel a été déposé courant 2008 à la DDSC. Nous avons réalisé une civière de nouvelle génération, puis une ASV spécifique plongée (assistance secours aux victimes) ainsi qu’un lot évacuation et plongée complexe. Nous avons mis en place des stages TRSP, civière, ASV, communication et évacuation. Nous avons réalisé une procédure civière et commencé un référentiel stages. Nous avons aussi réalisé des rassemblements, des exercices pour valider notre travail. Il est difficile de faire un résumé succinct de plus de 3 ans de travail. Il y a eu des moments forts avec de belles récompenses comme les exercices à BSA et Baume des Anges. Des moments difficiles comme ces secours où l’on se sent si impuissant face à la mort.

LeS mOmeNtS dIFFICILeS quI ONt mArqué Cette PérIOde

Les interventions du SSF

- 06-04-2005 : Goule du Pont. Un polonais décède en plongée profonde et en recycleur, la cause est une erreur humaine.

- 03-12-2005 : Borne aux Cassots. 4 Belges s’aventurent sous terre alors que la météo n’est pas favorable. Des plongeurs interviennent pour passer le siphon qui baisse. Les belges sortent indemnes.

- 22-08-2006 : Norvège. Un plongeur s’aventure loin et profond en recycleur. Il semble qu’un manque d’expérience soit à l’origine du décès. Le SSF est appelé pour intervenir éventuellement. Une équipe anglaise le retrouve.

- 24-08-2006 : Estartit. Un plongeur s’égare dans le réseau. Le SSF est appelé pour une aide éventuelle. La Guardia met plus d’une semaine pour retrouver le décédé.

- 24-02-2007 : Goule du Pont. Un plongeur a un malaise et perd connaissance par –40 m. Son équipier (membre du SSF) réussit un exploit en le sortant et le réanimant.

- 05-02-2007 : Calanque de Mejean. Un plongeur non expérimenté s’aventure dans une grotte marine étroite. Il est retrouvé décédé.

- 06-01-2008 : Le Verneau. 6 spéléologues expérimentés se font prendre par la montée des eaux (non prévue). Deux sortent après que les niveaux descendent et les 4 autres sont retrouvés par deux sauveteurs plongeurs du SSF, ils sortent par leurs propres moyens.

- 25-07-2008 : Font Estramar. Un tchécoslovaque a un malaise sous l’eau, son équipier le ramène, jusqu’au moment où celui-ci se met en danger. Il le laisse pour mort. Une équipe du SSF sous réquisition judiciaire va confirmer le décès sans déplacer la victime. Les gendarmes prennent la suite le lendemain. Visiblement l’accident est dû à une erreur d’utilisation de gaz.

Le Secours PlongéeINFO-PLONGée N° 97

Photo : SSF / michel rIBerA

�� INFo PLoNgéE N°97 2ème SemeStre 2008

Page 38: Info-Plongée N° 97 Décembre 2008

- 03-09-2008 : Source du Doubs. Deux équipes font des explos simultanément dans la source, à celui qui ira le plus loin. Un des équipier passe la première étroiture. Lors du franchissement de cette étroiture au retour, il décapelle son recycleur. Il le range sur le coté et décide de remonter avec sa sécurité à la main. La bouteille sera retrouvée plus bas que la victime qui lui est collé au plafond. Le SSF, malgré sa demande, n’intervient pas.

- 03-09-2008 : Malte. Un plongeur Spéléo Français disparaît en allant reconnaître une cavité marine à Malte. N’étant pas assuré, les secours n’ont pas pu intervenir. Des recherches aux alentours ont été réalisées sans succès. Nous ne pouvons actuellement pas confirmer que la victime est sous terre. Une collecte de la famille est en cours pour envoyer des plongeurs SSF confirmer cette hypothèse. Cela fait plus d’un mois…

LeS ACCIdeNtS ImPOrtANtS de FrANçAIS, SANS INterveNtION du SSF

- 22-09-2007 : Le Ressel. Lors d’un stage, un plongeur débutant fait un malaise proche de l’entrée. Il ne pourra être réanimé.

- 29-10-2007 : Grèce, JJ Bolantz. Le décès survient lors d’une plongée profonde et en recycleur.

- Août 2008 : Font del Truffe. Lors d’un stage, une plongeuse se casse la jambe. Avec l’aide de ses équipiers, elle réussit à ressortir.

- 14-08-2008 : Croatie, O. André. Le décès survient lors d’une plongée profonde et en recycleur.

C’est toujours difficile de faire une analyse des accidents. Notre communauté est basée sur un échantillonnage trop réduit de pratiquants. Il est clair que l’erreur humaine est une cause importante des accidents surtout lors d’utilisation de techniques récentes. Donc prudence…

Je voudrais en profiter pour remercier tous les plongeurs qui se sont investis dans l’ombre des TRSP, mais aussi les sauveteurs et les stagiaires. Nous sentons une volonté commune d’aider. Notre activité est de plonger, le secours n’est pas une finalité mais c’est un acte de solidarité. Ces dernières années, avec Eric Zipper, notre travail a permis d’asseoir le SSF comme un élément actif et incontournable de la Sécurité Civile.

Depuis quelques semaines, notre nouveau président est Dominique Beau. Dominique m’a demandé de poursuivre mon action de chargé de mission. J’ai accepté en donnant une limite de 2 ans pour préparer la relève et avancer sur les dossiers sensibles en retard. Les TRSP me suivent, et nous élargissons avec un TRSP stagiaire pendant un an pour remplacer un de nous. Il est important de renouveler les équipes pour garder une dynamique. Une nouvelle fiche plongeur a été mise en ligne sur le nouveau site du SSF.

Le Secours Plongée

Photo : SSF / Catherine eNNdeWeLL

2ème SemeStre 2008 INFo PLoNgéE N°97 �7

Page 39: Info-Plongée N° 97 Décembre 2008

INFOrmAtION POur LeS SAuveteurS Ou FuturS SAuveteurS

Qui peut être sauveteur ?Il faut être spéléo-plongeur compétent. Les missions peuvent aller de la dépose de relais, en passant par des reconnaissances en profonde et loin ainsi que par l’évacuation d’une victime en civière. Chacun a sa place. Les sauveteurs peuvent participer juste à des rassemblements ou s’investir sur des stages. Comment devenir sauveteur ? Il faut être fédéré et assuré à la FFS, avoir rempli sa fiche (sur le site du SSF) et avoir contacté le CTDS (Conseillé Technique Départemental de Spéléo) de votre département. Les TRSP sont les liens entre le CTDS du secours et les sauveteurs. Il est conseillé de se manifester et de se faire connaître auprès de l’un d’eux. Prévenez aussi votre employeur.

Comment se déroule un secours spéléo-plongée (simplifié) ?Le SSF est contacté, soit au niveau départemental, soit au niveau national. Le chef des opérations est le CTDS. Quant il y a une zone noyée, le CTDS contact le SSF Nat pour demander l’aide d’un TRSP. En fait sur une intervention qui prend un peu d’ampleur, il y a deux TRSP. Le TRSP est présent pour aider à gérer et organiser le secours avec le CTDS. C’est lui qui proposera au CTDS des missions, des sauveteurs, des scénarios. Il fera une gestion plus spécifique en parallèle pour la sécurité des sauveteurs plongeurs.

Le Secours PlongéeINFO-PLONGée N° 97

Photo : SSF / eric eStABLIe

Photo : SSF / eric dAvId

�8 INFo PLoNgéE N°97 2ème SemeStre 2008

Page 40: Info-Plongée N° 97 Décembre 2008

Vous êtes sauveteur, vous pouvez recevoir un appel à n’importe quelle heure. Il y a 3 phases :

- Le recensement de moyens. Les TRSP font le recensement des disponibilités humaines et en matériel. Cela ne change rien pour vous, rien n’est engagé, vous n’êtes pas engagé.

- On vous annonce que vous êtes en pré –alerte. C’est la phase avant la réquisition. Les TRSP ont décidé de vous garder prêt à intervenir. Vous aurez les informations qui vous permettront de préparer votre matériel avec des informations sur l’évolution du secours ou des préparatifs. Il est possible que vous receviez un appel pour lever la pré-alerte sans avoir eu à intervenir.

- La réquisition. Attention ne mélangez pas l’urgence et la précipitation. Votre sécurité est le plus important. Sur la route, ne vous mettez pas en danger ou ne mettez pas en danger les autres. C’est la même chose en intervention.

Arrivé sur les lieux, allez au PC en priorité et inscrivez-vous. Tant que vous n’êtes pas inscrit vous n’êtes pas arrivé. Précisez que vous êtes plongeur, les TRSP seront informés de votre arrivée. Etre sur un secours, c’est respecter des règles. Le PC gère les moyens en intervention, en repos, en disponibilité, en pré-alerte… Si vous vous éloignez, vous devez prévenir le PC. La gestion plongée avec ses TRSP et ses secrétaires font partie du PC, c’est un travail commun, c’est une grosse machine qui compte autant que les sauveteurs sous terre.

Le BILAN d’erIC ZIPPer

L’heure du bilan a sonné après quatre années de présidence, je retrouve la place de président adjoint. Mais que de chemin parcouru durant ces quatre années ! Nous sommes passés sur le plan général d’une activité secours reconnue lorsqu’il le falait, à une place inscrite dans la loi et dans les faits. Le SSF est l’organisme du secours souterrain, dans les cavités artificielles ou naturelles, noyées ou à l’air libre. La loi du 13 août 2004 nous a mis le pied à l’étrier, l’agrément de Sécurité Civile, national et international, nous a mis en selle et la convention opérationnelle nationale de 2007 nous a définitivement lancés dans la course. Nous sommes dans la cour des grands et nous sommes fiers de voir nos compétences ainsi soulignées.

En ce qui concerne la plongée, nous avons avancé à la même vitesse. Déjà en renouant des liens entre la commission plongée et le SSF. Puis, en choisissant Jean Pierre Baudu, responsable secours de la commission plongée, en tant que chargé de mission au Nat. Un fonctionnement simple en cas de secours s’est mis en place en même temps que les TRSP, le fichier plongeur, le référentiel opérationnel plongée, la civière light. Aujourd’hui, en cas de secours plongée, le CTDS prévient, via le 0800 121 123, l’OP NAT. Aussitôt, un TRSP rejoint cette cellule et apporte ses compétences et son analyse à la gestion du début de l’opération plongée. Si l’opération le nécessite, il se rendra sur site avec un CTN pour épauler le CTDS concerné. Ce fonctionnement a fait ses preuves et fonctionne parfaitement.

Mais l’image a été soignée pour faire savoir et partager notre savoir, les contacts aussi avec les SP, la FESSM, les équipes de secours à l’étranger, lors de rassemblements.Mais il reste encore à faire pour aller plus loin, plus profond, en sécurité pour la victime. Nous nous y emploierons. La porte reste ouverte à ceux qui veulent donner un coup de palme, mais dans le respect de la loi : seuls les membres de la FFS et inscrits sur les listes SSF peuvent participer aux opérations de secours.

Eric Zipper

Le Secours Plongée

Photo : SSF / michel rIBerA

2ème SemeStre 2008 INFo PLoNgéE N°97 �9

Page 41: Info-Plongée N° 97 Décembre 2008

Le SSF intervient sous réquisition, il a deux types de réquisition. Quant il y a disparition ou accident, nous sommes en phase de secours. Le chef des opérations est le préfet qui délègue la partie spéléo au CTDS. S’il y a un décès, nous passons sous réquisition judiciaire. Le responsable est le Procureur de la république, nous ne sommes plus sur les même lignes budgétaires. Dans certains cas, les gendarmes peuvent demander l’aide du SSF pour un travail particulier. Nous serons dans ce cas sous réquisition judiciaire. Souvent le Procureur de la République demande un devis.J’en profite pour vous signaler que si vous vous retrouvez face à un décès avéré, il est préférable de ne pas toucher la victime et son matériel. Il est difficile bien sûr de savoir si la victime est vraiment décédée ou s’il y a une chance, même minime, de la sauver.

Comme Dominique Beau pour le SSF, Fred Martin a été élu président de la commission plongée de la FFS. Fred m’a demandé d’être chargé de mission secours pour la commission, ce qui nous permet de faire le lien entre les deux commissions. Une des premières actions communes de ces deux commissions sera de rencontrer la CNPS de la FFESSM pour répondre à leurs questions et regarder vers l’avenir.

Ces quelques lignes ont pour but de vous informer et répondre à quelques questions. C’est un résumé un peu court, hélas. Je reste avec les TRSP à votre disposition pour répondre à vos questions.

Lien :http://www.speleo-secours-francais.com/Info-Plongée n°95, 2ème Semestre 2007 : SSF plongée : interview des TRSPInfo-SSF N°92 – Septembre 2008

L’AveNIr AveC dOmINIque BeAu

Le SSF intègre aujourd’hui l’ensemble des spécialités nécessaires à la prise en charge d’une opération de secours complexe. La plongée est une de celles-ci avec toutes ses spécificités techniques et humaines.

Le président du SSF, comme le CTDS lors d’une opération de secours dans son département, doit s’entourer des techniciens capables d’apporter toutes leurs connaissances dans ce domaine. Les années écoulées ont vu l’aboutissement de progrès remarquables permettant d’aller porter secours toujours plus loin en s’adaptant sans cesse aux évolutions techniques et aux pratiques d’exploration du moment.

Le SSF, en s’appuyant sur les compétences du chargé de mission en spéléo plongée et des TRSP, poursuivra dans cette voie car considérer aujourd’hui que tout est définitivement abouti serait à coup sûr prendre le risque d’être vite dépassé.

Comme la technique n’est rien sans l’homme, ces prochaines années intègreront également l’objectif de rassembler les compétences autour de cette volonté commune du secours.

Dominique Beau

Le Secours PlongéeINFO-PLONGée N° 97

Photo : SSF / michel rIBerA

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Le Secours Plongée

Photo : SSF / michel rIBerA

Photo : SSF / Catherine eNNdeWeLL

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SSF 183 Fédération Française de Spéléologie Spéléo SecourS FrançaiS

MAJ du 23-09-08

FORMULAIRE D'INSCRIPTION AU SSF ___ (N° du département de rattachement)

Spécialité plongéeNom, prénom : Nationalité :

Adresse :

Date de naissance :

Téléphone fixe : Téléphone mobile : Téléphone pro :

Adresse E-Mail : Profession :

Employeur (raison sociale – adresse - téléphone) :

Club : N° Carte FFS :

Es tu facilement disponible pendant tes heures de travail (absence justifié par réquisition) : oui - non

Spécialités et compétences utiles en spéléo secours (Plongée, électricité, radioamateurs, photographie, etc…):

Stage EFS – Plongée, Secourisme, Divers (avec date) :

Stages SSF suivis (avec dates) :

Désire faire partie du SSF __ et demande à figurer sur la liste des sauveteurs. Dans ce cas Nota : Possibilité de rayer la mention refusée.

Je m'engage dans la mesure de mes possibilités à participer aux entraînements et aux réunions afin d'être opérationnel en cas de secours.

Déclare être couvert par mon assurance personnelle ou par celle de mon employeur pour la pratique des activités en site souterrain et plus particulièrement la spéléologie, y compris les activités liées aux missions du SSF.

Je m’engage à utiliser du matériel technique adapté à la situation. à le porter et à l’utiliser selon les instructions du Spéléo Secours Français et la Fédération Française de spéléologie.

J’autorise la prise de vue et leur publication dans le cadre de la restitution des travaux du Spéléo Secours.

Accepte d’être engagé, dans le cadre des dispositions prévues dans les conventions pour des

opérations d’autre que de sauvetage à personnes (sauvetage à animaux, requête judiciaire, etc… )

Ne désire pas figurer sur les listes du SSF __

Fait à : Le :

(signature) Pour les mineur(e)s, signature du représentant légal La modification de votre décision reste envisageable. Pour cela, merci de bien vouloir prendre contact avec votre CTDS.

Avis des Conseillers Techniques Date :

Sauveteur opérationnel – Sauveteurs en formation – Refus -

Visas et noms CTDS et/ou TRSP

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Renseignements spécifiques – Spécialité plongéeCette fiche doit être obligatoirement associée au formulaire d’inscription SSF

SSF183 – 23 septembre 2008

Nom, prénom :

Affiliation FFESSM – N° carte :

Niveau FFESSM ( 1, 2, 3, 4, initiateur, moniteur, BE, initiateur , moniteur , instructeur plongée sout , Nitrox, Trimix, etc ...... ) :

Depuis quand faites vous de la spéléo : Estimez votre niveau :

Depuis quand plongez vous : Depuis quand plongez vous sous terre

Quel type de plongée spéléo pratiquez vous (profonde, fond de trou, multi siphons, touille, étroiture…donnez qqs exemples)

Quel type de matériel utilisez-vous (circuit ouvert, fermé, semi fermé, propulseur…)

Plongez-vous aux mélanges (Trimix, Nitrox, Oxy) :

Estimez votre niveau en Spéléo-plongée:

Plongez vous habituellement ou régulièrement avec une ou plusieurs personnes (précisez qui) :

Etes-vous compétent dans l’utilisation d’explosif en post siphon ou en siphon :

Avez-vous une expérience de la désobstruction ou travaux en siphon :

Avez- vous déjà participé à un exercice secours SSF en qualité de plongeur (date – lieu) :

Avez- vous déjà participé à une opération de secours en qualité de plongeur (date – lieu) :

Avez- vous une bonne connaissance de siphons particuliers (précisez lesquels) :

Vous pouvez compéter ce formulaire par tous commentaires, réflexions personnelles et observations diverses que vous jugez utile.

Signature : Merci

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Parole de PlongeuretAt de CONSCIeNCe et réGreSSION eN PLONGée SOuterrAINe

Par Philippe BRUNETInstructeur plongée souterraine EFPS

En première, les différences entre les descriptions de certains explorateurs et la réalité sont si fréquentes et tellement importantes qu’elles ne peuvent pas s’expliquer uniquement par la volonté délibérée de déguiser la réalité, mais peut-être par une vision altérée de la réalité. Le terminus est le point qui a incité à l’arrêt. Pourquoi ?

En stage d’initiation ou de perfectionnement à la plongée souterraine, je suis frappé par la confiance aveugle, le report sécuritaire, que certains plongeurs peuvent avoir envers leur cadre et cela dans des conditions qui devraient, au contraire, être fortement anxiogènes.A l’opposé, des siphons apparemment anodins peuvent déclencher brutalement des violents désirs de retour. Qu’est-ce qui déclenche ce réflexe de « fuite » ?

Enfin, heureusement rarement, des plongeurs décèdent en siphon. Les causes de l’accident sont toujours recherchées mais restent parfois peu explicites. Souvent il semble qu’il aurait dû être possible de ressortir du siphon, qu’est ce qui l’a empêché ?

L’expérience relatée par le docteur Mickael Ramin (CR exercice spéléo secours COSIF, Igue de Viazac (46) 20 et 21 mai 2000) et son analyse sur la perte de l’état de conscience, m’a semblé adaptée à ce qui se passe lors des plongées souterraines.

L’AdAPtAtION du PLONGeur Au SIPhON

Lors d’une plongée spéléo, les repères et stimuli extérieurs s’effacent, s’estompent peu à peu. L’odorat a disparu dès le masque mis sur le nez, le goût également. Le toucher est présent mais le froid engourdit les doigts et les gants estompent les sensations. L’ouïe est exacerbée mais de peu d’utilité. Le seul bruit régulier est celui des bulles qui rythment le déplacement. Parfois nous réentendons notre corps. La pièce osseuse qui isole l’oreille des bruits interne ne suffit plus ici, et voici qu’apparaissent les claquements aortiques, les chuintements inquiétants de la pompe cardiaque, tous ces bruits que le quotidien ne perçoit pas et qui ici s’amplifient à l’infini. Il reste la vue, mais une vue déformée par la turbidité de l’eau et drastiquement réduite à la zone que découpe notre lumière noire.

Dans une telle situation, on peut passer de l’état de conscience de veille, celui qui permet d’être éveillé, actif, rationnel, objectif, à un état de conscience intériorisé, subjectif, dans lequel très

rapidement la part logique rationnelle va se déconnecter, se mettre en roue libre puis carrément s’endormir nous laissant en prise avec nos perceptions internes, nos ressentis physiques amortis, engourdis par l’a-mobilité, l’occultation des yeux, l’ambiance feutrée du siphon et le bercement induit par la nage. Imperceptiblement, on passe du monde du dehors au monde du dedans, de celui de la présence active au monde, à celui de la présence exclusive à soi même, au monde des rêves, au monde de notre imaginaire, au monde intérieur qui nous habite et que nous habitons. Notre part inconsciente peut alors émerger nous faisant entrer dans un état semi hypnotique, un état altéré de conscience, un état qualifié de « subconscient de conscience ». C’est celui qui caractérise les bébés.

Parfois, le corps est en souffrance, narcose, essoufflement, douleurs, fatigue de la marche d’approche ou du trajet préalable à la plongée au long d’une grotte, refroidi par la durée de la plongée ou par la combinaison inadaptée, toujours déshydraté,…. Nous basculons alors beaucoup plus rapidement dans cet état et beaucoup plus profondément. Ce monde subconscient n’est en rien celui que partagent les équipiers restés à l’extérieur, celui des spéléos «secs», ni bien sûr celui que nous connaissons habituellement dans la vie quotidienne. En fait, il y a un gouffre entre les deux.

La conscience de l’être humain siège dans le cerveau. Si le fonctionnement du cerveau est altéré, il y aura trouble ou perte de la conscience. La connaissance du fonctionnement du cerveau permet de comprendre ce qui va influer sur cette altération de la conscience et surtout comment l’éviter.

OrGANISAtION et FONCtIONNemeNt du CerveAu

Le cerveau est organisé en strates qui reflètent l’évolution de notre espèce tout au long des millénaires. Dans la nuit des temps, le premier organisme évolué fut le poisson, le stade suivant fut celui des premiers reptiles, puis celui des dinosaures. L’évolution apporta les stades ultérieurs du batracien, de l’oiseau, du mammifère puis de l’humain. Notre cerveau partage seulement avec le dauphin une partie unique : le cortex cérébral. Celui ci regroupe 80 % des corps cellulaires de tout le système nerveux, il forme la couche extérieure des 2 hémisphères cérébraux. Nous portons toujours en nous, présentes et actives, chacune des pièces du puzzle cérébral acquis infiniment lentement au cours des millénaires. Lors du développement de l’embryon, ces étages apparaissent successivement. On dit que l’embryogenèse résume la phylogenèse

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c’est-à-dire que lors de la grossesse, le fœtus revit en neuf mois tous les stades de l’évolution.

Au plus profond, très archaïque est le cerveau végétatif (ou tronc cérébral c’est-à-dire bulbe cérébral et moelle épinière) que nous partageons avec les poissons ou le ver de terre. Ce cerveau végétatif regroupe toutes les fonctions vitales basiques. Il permet à notre corps de vivre : respiration, digestion, circulation sanguine et fonctionnement des muscles à l’insu total de notre conscience.

Au-dessus, le cerveau primitif dit limbique, c’est le diencéphale directement hérité des reptiles. Celui-ci ne connaît que trois émotions fondamentales : le plaisir, la peur, la douleur. Le système nerveux végétatif dépend principalement de l’hypothalamus. Il se subdivise en deux groupes de nerfs. Le système nerveux parasympathique amène un ralentissement général des fonctions de l’organisme afin de conserver l’énergie. Ce dernier est associé à un neurotransmetteur : l’acétylcholine. Le système nerveux sympathique prépare l’organisme à l’activité physique ou intellectuelle. En absence de plaisir, devant un stress important, le cerveau reptilien ne sait gérer que 2 pulsions primitives : fuir ou combattre (fight or flight). L’intensité de ces pulsions et les circuits de transmission alors utilisés sont tels qu’ils inhibent tous les schémas éventuellement plus élaborés qui pourraient être mis en place par des structures « logiques ». Une foule est régie par ce type de pulsion ce qui explique pourquoi les réactions de panique au sein d’une foule sont si difficilement contrôlables. Il est associé à l’activité de deux neurotransmetteurs : la noradrénaline et l’adrénaline.

Autour du diencéphale primitif, s’organise le télencéphale avec ses 3 hémisphères que les humains partagent avec les oiseaux et les mammifères. Le télencéphale désigne ce qu’on appelle couramment le cerveau, constitué par les hémisphères cérébraux et des structures associées. Les hémisphères cérébraux sont les parties droite et gauche du cerveau. La latéralisation de nombreuses fonctions du cerveau se retrouve, caricaturée par l’opposition entre le cerveau gauche (logique, rationnel) souvent appelé l’hémisphère dominant et le cerveau droit (émotionnel, intuitif et créatif ).

Enfin, le tout est couronné par la part spécifiquement humaine : le Cortex. Le cortex cérébral est le lieu du traitement fondamental de l’information. Le cortex préfrontal est la partie antérieure du

lobe frontal du cerveau, située en avant des régions pré motrices. Cette région est le siège de différentes fonctions cognitives dites supérieures (notamment le langage, la mémoire de travail, le raisonnement, et plus généralement les fonctions exécutives). C’est aussi la région du goût et de l’odorat.

Notre fonctionnement de pensée, notre psychisme va donc s’articuler en plusieurs couches. Ce psychisme met en jeu une superposition, une imbrication de plusieurs états de conscience possibles.

Au-dessous de l’activité consciente, de surface, règne un domaine immense. C’est le domaine de notre hémisphère droit. Le cerveau droit est connecté à l’inconscient, au rêve, à l’imaginaire, et à l’immense réservoir de notre psyché. On y retrouve en particulier, organisées de manière non linéaire, les mémoires de la toute petite enfance, des premières années, celles qui ont modelé notre vie de façon profonde et échappent au contrôle du cerveau gauche. Les enfants utilisent de façon quasi exclusive cet hémisphère jusqu’à l’âge de 7 ans. Pour eux tout ce qui est du passé est «hier» et du futur « demain », ils n’ont pas de conscience linéaire du temps. Car la conscience linéaire du temps est une production du cerveau gauche. Le maître mot de l’hémisphère droit est « lâcher-prise ».

L’état ordinaire de conscience est celui connu de chacun d’entre nous. C’est l’état de veille, d’activité diurne, qui se vit sur un registre logique, rationnel, cartésien, lié à l’activité de l’hémisphère gauche tout aussi important que le droit. Il entre en fonctionnement de façon prédominante vers l’âge de 7 ans. Nous retrouvons assez facilement des souvenirs précis et organisés dans notre mémoire à partir de cet âge. Auparavant seul des « spots » surnagent mais la trame temporelle des souvenirs est floue. Le cerveau gauche est dominant dans notre civilisation et notre culture. C’est le cerveau analytique, des sens, du langage, de la pensée linéaire, de la « raison ». C’est également dans le cerveau gauche que réside notre mémoire vive, celle qui est directement accessible. Le maitre mot de l’hémisphère gauche est « contrôle ».

A l’état de veille, l’électroencéphalogramme montre une activité électrique du cerveau organisée sur un mode d’ondes relativement rapides, avec une prédominance du fonctionnement de l’hémisphère gauche. Ce tracé correspond aux ondes dites Béta, caractéristiques de l’état de veille. Lorsque nous fermons les yeux et nous laissons aller, l’activité électrique se ralentit immédiatement et s’organise sur un rythme plus lent, caractéristique d’une activité

Parole de Plongeur

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de conscience tournée vers le monde intérieur. Le rythme d’onde dites Alpha, plus centré sur l’hémisphère droit est caractéristique des états hypnotiques et de certaines phases de rêves. C’est le rythme que l’on trouve de façon dominante chez les enfants. C’est un état « subconscient de conscience ». Ce rythme alpha peut ouvrir la voie vers des activités cérébrales plus lentes encore, caractéristiques d’autres états de conscience.

Plus récemment, Elkhanon Goldberg (les prodiges du cerveau, Robert laffont) considère le cerveau comme une somme de processus dynamiques qui évoluent en permanence. Les 2 hémisphères jouent un rôle différent dans l’apprentissage. Le cerveau droit est dédié à l’innovation. Il traite les informations nouvelles, c’est l’explorateur de l’inconnu. Le gauche serait le dépositaire des savoirs appris, qui traite de manière efficace les situations familières, les routines cognitives !

Nos deux hémisphères sont parfaitement symétriques, à taille et fonctionnement égaux même si la civilisation où nous vivons tendrait à nous priver de 50 % du fonctionnement de nos structures cérébrales c’est-à-dire le cerveau de l’inconscient et de l’imaginaire. Certaines civilisations anciennes se sont développées selon les puissants préceptes du cerveau gauche, des Sumériens, aux Egyptiens, en passant par les Mayas, de la Chine de Confucius à l’Inde des yogis, du génie grec et de la culture judéo-chrétienne. Elles ont pour la plupart été de très grandes civilisations urbaines, impliquant des savoirs théoriques et pratiques très importants, elles ont su modifier l’environnement et le maîtriser au profit des hommes, mais elles se sont toutes éteintes. D’autres sociétés dites traditionnelles, se sont intéressées activement aux possibilités du cerveau droit avec la présence très forte de shamans et sorciers. L’emprise des dieux, des ancêtres, de la magie est encore déterminante comme pour les Indiens d’Amériques, les Aborigènes d’Australie, les cultures africaines, et d’une façon générale, tous les peuples qui ont gardé un contact étroit avec la nature (Lucien Israël «Cerveau droit, cerveau gauche : cultures et civilisations»). Bien évidemment, la coupure n’est pas totale entre les 2 hémisphères et nous utilisons plus ou moins selon les personnes, simultanément les deux. Il y a de véritables différences inter individus et surtout entre les hommes et les femmes. Contrairement à ce qui est souvent imaginé, les hommes sont beaucoup plus régis par leur cerveau droit et les femmes par le cerveau gauche (Serge Ginger : « cerveau féminin, cerveau masculin »).

CONSCIeNCe et PLONGée

Retournons dans le siphon, nous avançons calmement, la combinaison serre légèrement mais tient chaud, le bruit des bulles répétitives berce. L’eau est trouble, la visibilité réduite à la seule présence d’un fil à quelques centimètres des yeux, parfois même non visible. La profondeur augmente peu à peu, la narcose (légère bien sûr) s’installe. La partie rationnelle, liée à l’activité de veille du cerveau gauche s’endort gentiment, imperceptiblement, réduite de fait à l’inactivité par la disparition des stimulis extérieurs. L’obscurité du siphon est propice par elle-même à la stimulation de notre part inconsciente. Nous pouvons entrer doucement dans un rythme de génération d’ondes cérébrales alpha, dans un état de dépendance à l’environnement immédiat. De lointaines mémoires liées aux temps de la petite enfance peuvent se réveiller. Quand nos besoins fondamentaux dépendaient des autres : assurer les besoins organiques, assurer le besoin de sécurité affective par apaisement des tensions et réassurance du lien de présence… Là, nous passons en prise directe avec l’inconscient, dans un état second, un état de conscience quasi hypnotique, un état de subconscience identique à celui d’un nourrisson de quelques mois ! Délicat pour gérer une plongée complexe ;-)

Dans cet état la vulnérabilité est grande car à l’entière dépendance de l’environnement, à la soumission totale au bon fonctionnement du matériel. Et surtout, l’imaginaire est libéré, du fait de la déconnexion de notre filtre logique, de notre part rationnelle.

Cela veut dire qu’en cas de doute, si un élément semble anormal, une flèche placée à l’envers sur le fil par exemple, le cerveau gauche n’est plus là pour nous dire « OK, tu n’as pas fait demi-tour, l’erreur a donc due être faite lors de la préparation du fil, il n’y a qu’a aller un peu plus loin pour vérifier,…. ». Nous sommes au contraire dans l’incapacité d’un raisonnement logique. Cet absence de contrôle peut alors nous faire régresser au stade du cerveau limbique (ou reptilien). C’est l’ouverture du placard aux cauchemars.

LA teNtAtION du SerPeNt

Le comportement reptilien ne permet de vivre et d’expérimenter que deux états fondamentaux : l’état de sécurité, et l’état de stress ou de peur. Comme du temps où nous étions un petit reptile, dans les temps lointains des débuts de l’évolution, quand les boues qui deviendraient la roche des siphons commençaient à se déposer. Chacun de ces états émotionnels va induire une activité

Parole de PlongeurINFO-PLONGée N° 97

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physiologique spécifique qui induit l’émission d’hormones et de neuro transmetteurs correspondants.

Etat de sécurité : le cerveau sécrète béatement, tel un animal paisible, des neuro peptides particuliers synthétisés à partir d’un précurseur hormonal hypophysaire, l’ACTH. Ces molécules sont des endorphines. Elles abaissent le seuil douloureux, calment les sensations et les processus physiologiques, apaisent, rendent la vie du plongeur plutôt facile. Lors de mes explorations au Yucatan, cet état apparaît de façon flagrante lors de l’exploration du cénote Pitch après les premiers 500- 600 mètres soit 30 mn environ après le départ. Je suis chez moi, le paysage est familier, les muscle ne me font plus mal, je suis prêt à palmer vers le fond, 3 km plus loin.

Etat de stress : l’ACTH se dégrade instantanément par une autre voie. Plus d’endorphine, mais en revanche de l’adrénaline et du cortisol, hormones surrénales qui nous rendent brutalement la vie impossible : ce sont les hormones du stress. La réponse physiologique est immédiate : instantanément le cœur encaisse une accélération à la fréquence cardiaque maximale, la pression artérielle subit une élévation de tension, le seuil douloureux s’élève et toutes les douleurs corporelles se réveillent, amplifiées. L’état de choc n’est pas très loin, nous nous sentons en insécurité totale voire en état de mort imminente ! Bref, nous vivons réellement l’horreur, l’enfer sous terre ! L’autopsie de plongeur décédé en siphon peut montrer une vidange des glandes surrénales caractéristique de cet état de panique.

Ces réponses organiques sont intéressantes chez un individu actif, en bon état et mis face à une situation d’attaque ou de défense. Elles permettent des réactions « hors normes », des exploits physiques inouïs. Par contre, chez un individu diminué, et ce peut être le cas lors d’une plongée longue ou profonde, cette variation de l’équilibre interne peut compromettre la survie de l’organisme entier. C’est ce qui arrive quand quelqu’un meurt de « peur ». A la Douix de Châtillon sur seine ou aux sources du Loiret, le corps du plongeur décédé a été retrouvé à l’amont de la cavité, face au courant bloqué par une trémie infranchissable mais dans de l’eau claire, alors qu’il était « évident ? » que la sortie devait être dans le sens du courant et là où l’eau était trouble.

CONCLuSIONS

L’acceptation, ou voie « du lâcher-prise » est d’accepter de plonger dans un état (léger) de subconscient de conscience. C’est une voie confortable qui permet de grandes joies et permet d’engranger

des souvenirs sublimés. Cette voie économe ou rêve éveillé ne peut cependant pas s’accepter en plongée spéléo.

L’alternative à ce choix est la voie du contrôle. Il est possible de rester dans un état de conscience de veille, mais c’est la voie de la lutte et du stress permanent. Cette voie permet d’être à l’écoute constante du siphon. C’est une voie gourmande en énergie et qui n’est pas favorisée par le milieu souterrain noyé.

Mon propos est simplement de sensibiliser à l’apparition des états dégradés de conscience et à leurs conséquences rapidement graves, lors de la survenance de situations anormales. C’est aussi de noter quels sont les comportements ou situations qui favorisent l’état de subconscience de conscience et ceux qui au contraire ancrent dans une logique analytique.

La non utilisation des sens gérés par le cerveau gauche, incite à aller vers le cerveau droit. L’utilisation des sens va donc permettre de se recadrer, de se ré-axer vers une démarche logique. C’est ce qui se passe lors de la topographie de la galerie explorée en première. L’observation et la mesure, l’analyse ramènent le siphon à une réalité objective. Les trémies infranchissables, les rétrécissements, les profondeurs imaginaires ne peuvent plus se sur imposer à notre mémoire. De même, la pratique de la plongée en solitaire oblige à gérer sa plongée : observation du cheminement, mesure du temps, de la profondeur, de la consommation, anticipation des paliers de décompression. Ces activités permanentes en arrière plan permettent de rester à un niveau de conscience élevé.

Au contraire, la visite à plusieurs, l’utilisation d’ordinateur peuvent éloigner du besoin d’éveil. Il est alors facile en suivant un autre plongeur de régresser vers un état heureux de subconscience de conscience. Notre cerveau droit à pris la main, mélangeant le rêve et la réalité, le spectacle peut se dérouler sur grand écran. Mais, tout est alors en place pour qu’une sollicitation stressante déclenche une réponse disproportionnée, car reçue brutalement sans être filtrée par notre analyse. L’expérience permet de recadrer dans des situations déjà vécues donc non stressantes. La saturation cognitive limite la mémoire vive. La multitude de tâches simples à gérer de façon non automatique empêche de se mobilisez sur les vrais enjeux vitaux.

En formation ou en exploration, il est intéressant de détecter cet état d’esprit car un plongeur trop confiant est en danger.

Parole de Plongeur

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Commission Inter Fédérale de Plongée Souterraine

Présents : Claude ROCHE (Directeur Technique National de la FFS), Joëlle LOCATELLI (Présidente de la commission plongée FFS), Frédéric MARTIN (secrétaire de la commission plongée FFS), Philippe BRUNET (délégué CIPS FFS), Jean-Pierre STEFANATO (Président de la commission nationale FFESSM), Laurent Bron (délégué CIPS FFESSM). Jean-Pierre représente Xavier Sendra (Directeur Technique National FFESSM).

Absents : Laurence Tanguille (présidente FFS), Roland Blanc (Président FFESSM).

Ordre du JOur eNvISAGé1. Selon les termes de la convention interfédérale : désignation du secrétaire de la CIPS.2. Reconnaissance mutuelle des qualifications de cadres.3. Ouverture des stages de plongée souterraine aux licenciés de l’autre fédération.4. Organisation de stages techniques mixtes plongée + spéléo (ou plongée fond de trou).5. Transversalité : découverte spéléo pour les plongeurs, découverte plongée pour les spéléos.6. Projet de brevets plongeurs souterrains FFESSM-CMAS : incidences pour la FFS ?7. Qualifications mélanges FFS : quelle est la situation actuelle ?8. Réciprocité des conventions d’accès aux cavités.9. Réflexion commune sur les secours en plongée. Comment associer les ressources de la FFESSM aux secours pilotés par le SSF ? Référentiel secours FFESSM vs SSF.10. Réflexion sur la prévention.11. Points divers.

Election du secrétaire de la commission et du secrétaire de séance : Laurent Bron, candidat, est élu à l’unanimité.

· Rôle et prérogatives de la CIPS Claude rappelle le rôle de la commission en relisant l’article correspondant de la convention. Il est précisé à nouveau que les propositions de la CIPS pour devenir effectives, doivent être validées par les commissions «plongée souterraine» de chaque fédération puis par les fédérations.

· Point sur les brevets de plongeurs souterrains probables de la FFESSM

Jean-Pierre et Laurent rappellent la décision prise lors de la réunion

de juin 2008 de la CNPS (extrait du PV de cette réunion) : «La question de la délivrance des brevets de plongeur souterrain est débattue puis mise au vote : la CNPS doit-elle mettre en place des brevets FFESSM de plongée souterraine ? Oui à l’unanimité.En conséquence, il sera demandé au Collège des Instructeurs de faire rapidement des propositions de brevets, en s’appuyant sur un groupe de travail ouvert.»

Ils commentent ensuite les motivations à l’origine de cette décision :- La demande n’émane pas de la fédération.- La demande résulte des attentes des plongeurs qui souhaitent disposer de l’équivalence CMAS nécessaire dans de nombreux pays.- C’est aussi une attente exprimée par les responsables de clubs qui souhaitent savoir si leurs cadres et leurs plongeurs sont qualifiés pour plonger sous terre pour une question de responsabilité.- La présentation d’une qualification permettrait aux organisateurs de stages ou autres activités de positionner le plongeur souterrain dans un niveau plutôt que de se fier à sa seule auto-évaluation.- Les standards de la CMAS correspondent à la pratique d’une très large majorité de plongeurs souterrains de par le monde, y compris parmi certains licenciés de la FFESSM formés à la plongée souterraine par d’autres agences qui délivrent des diplômes.

Philippe présente les arguments de la FFS contre les brevets :- La FFS a voté en AG en 2007 le refus des brevets de pratique. La FFS revendique l’adaptabilité et l’autonomie nécessaires dans les activités de pleine nature. La commission plongée souterraine d’une part et la réunion des 3 écoles (EFS, EFC et EFPS) d’autre part ont confirmé ce refus en 2007.- Les standards CMAS ne correspondent ni à la formation actuelle en France, ni aux techniques utilisées couramment par ses fédérés.- La crainte que ces brevets deviennent un préalable à la pratique pour tous.- La délivrance d’un brevet attestant de la réussite d’un exercice précis à un jour J, ne garantit pas un niveau de pratique.La FFS souhaite être associée (à titre consultatif ) aux réflexions de la FFESSM sur les brevets.

Les représentants de la FFESSM transmettront à la CNPS.

COmPte-reNdu de LA réuNION CIPS à LYON du �0 OCtOBre 2008

Compte-rendu de la réunion CIPS à LyonINFO-PLONGée N° 97

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Plongée SouterrainePlongée SouterraineC O M M I S S I O N

· Qualifications mélanges FFS Jean-Pierre demande des éclaircissements sur le fonctionnement qui semble moins contraignant à la FFS qu’à la FFESSM.Philippe rappelle l’historique de ces habilitations, conçues à la demande expresse du ministère Jeunesse et Sport, à la suite du décret de 2004 qui imposait des brevets de pratique de plongeur aux mélanges. Ce dispositif a été transmis au ministère en 2007.

La FFS délivre à ses licenciés et aux adhérents des associations membres de l’UIS, des habilitations de «fabrication et utilisation des mélanges» suivant 3 possibilités :- Avoir suivi une formation organisée par la FFS- Détenir un brevet quel qu’en soit l’émetteur (organismes reconnus français ou étrangers)- Attester d’une pratique, validée par l’EFPS.Sont cadres pour l’enseignement de la plongée souterraine aux mélanges :- les moniteurs FFS de plongée souterraine ayant une habilitation de plongée aux mélanges,- les plongeurs souterrains de la FFS qui détiennent un brevet de formateur à la plongée aux mélanges quel qu’en soit l’émetteur (organismes reconnus français ou étrangers).- les formateurs des stages de plongée aux mélanges réalisés dans le passé par la FFS.

· Ouverture des stages aux licenciés de l’autre fédérationLe principe pour les licenciés d’une fédération de participer aux stages de plongée souterraine de l’autre fédération, est adopté à l’unanimité. Il reste à définir les responsabilités et les modalités pratiques, chaque commission doit vérifier la possibilité légale. Claude propose de présenter une convention pour définir les modalités.

· Reconnaissance mutuelle des cadresLe principe pour un cadre d’une fédération d’encadrer dans un stage de l’autre fédération, sans en être l’organisateur, est adopté à l’unanimité, sous réserve de faisabilité (responsabilité, assurance…).

Nous évoquons le sujet des passerelles, à savoir la délivrance par équivalence d’une qualification de cadre d’une fédération à un cadre de l’autre fédération. Selon Jean-Pierre, ce serait envisageable, sous réserve de compatibilité des cursus qui risquent d’évoluer avec la mise en place des brevets, à condition que le cadre soit licencié à la

fédération et possède les pré-requis techniques, à savoir, pour la FFESSM, les brevets d’initiateur club et de niveau 4.

Cette contrainte est rejetée par la FFS car elle nierait la compétence de formateur des cadres de la FFS.

· Réflexion commune sur les secours plongéesLa CNPS FFESSM souhaite être associée aux secours en plongée souterraine pour :- Apporter ses moyens matériels, relationnels et humains dans un souci d’efficacité.- Que soient prises en compte les pratiques de ses licenciés qui sont notablement différentes de celles des plongeurs de la FFS et induisent des risques différents.- Pour que ses plongeurs soient reconnus en tant que plongeurs FFESSM dans les interventions.

Les représentants FFS de la CIPS ne peuvent pas répondre à la place du SSF. Ils proposent de demander qu’un représentant de la FFESSM assiste à titre consultatif aux réunions SSF concernées. La FFESSM ne le souhaite pas et préfère envisager une réunion spécifique dédiée à cette réflexion avec le SSF.

· Réflexion sur la préventionC’est un sujet important qui méritera réflexion et développement lors d’une prochaine réunion.

· Réflexion sur les projets communsUn projet d’exploration commun (FFESSM, FFS) est en cours sur la cavité de Goule Noire (Vercors).Philippe demande à la CNPS de regarder dans son RI, le point concernant la possibilité de mentionner plusieurs «entités» ainsi que la notion d’exclusivité sur les comptes rendus d’exploration et les topographies.

· Points non abordésPlusieurs sujets à l’ordre du jour (4, 5 et 8) n’ont pas été abordés, faute de temps.

· Prochaine réunionVendredi 6 février 2009 à Lyon.

Compte-rendu de la réunion CIPS à Lyon

2ème SemeStre 2008 INFo PLoNgéE N°97 49

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habilitation mélangePar Philippe BRUNET

Chargé de mission mélange de l’EFPS

La Fédération Française de Spéléologie est délégataire de service public pour la pratique de la plongée souterraine. L’arrêté de juillet 2004 (repris dans le code du Sport de 2008) réglemente la plongée souterraine aux mélanges et impose des brevets de pratique de plongeur aux mélanges.

Afin de permettre à ses licenciés de poursuivre la pratique de la plongée souterraine aux mélanges respiratoires Nitrox et Ternaire en respectant la légalité, l’EFPS a créé à la demande expresse du ministère Jeunesse et Sport un référentiel plongée aux mélanges. Celui-ci est destiné à préciser le cadre de l’enseignement en plongée souterraine des mélanges suroxygénés et ternaires au sein de la FFS, ainsi que le mode de délivrance des habilitations de plongée spéléologique aux mélanges suroxygénés ou ternaires dans ce contexte.

Ce référentiel a été réalisé par le groupe de travail enseignement de l’Ecole Française de Plongée Souterraine de la Fédération Française de Spéléologie. Les principes des habilitations mélanges (respectivement Nitrox ou ternaire) conçues pour les plongeurs FFS sont de respecter la pratique actuelle, tout en privilégiant une grande souplesse en proposant une grande ouverture.

La FFS délivre à ses licenciés et aux adhérents des associations membres de l’UIS qui en font la demande à l’EFPS des habilitations de «fabrication et pratique de la plongée aux mélanges (respectivement Nitrox ou ternaire)» suivant 3 possibilités : - avoir suivi un stage mélange organisé par l’EFPS, - présenter un diplôme de plongée aux mélanges d’un organisme pouvant en délivrer quel qu’en soit l’émetteur (organismes reconnus français ou étrangers) = passerelle de reconnaissance,- attester d’une expérience de la pratique de la plongée aux mélanges, en renseignant un dossier spécifique, validée par l’EFPS.

Afin de réaliser des formations à la fabrication et à l’utilisation des mélanges en plongée, la FFS délivre également à ses licenciés et aux adhérents des associations membres de l’UIS qui en font la demande à l’EFPS des habilitations «enseignement mélange (respectivement Nitrox ou ternaire)» suivant 3 possibilités : - avoir encadré antérieurement à la publication du décret, un stage FFS de plongée aux mélanges,-être moniteur de plongée souterraine et être habilité « mélanges »,-être diplômé moniteur mélange par un organisme pouvant

délivrer ce titre quel qu’en soit l’émetteur (organismes reconnus français ou étrangers) = passerelle de reconnaissance, et être plongeur spéléo (le monitorat de plongée souterraine n’est pas ici un préalable).

Ces habilitations d’enseignement « mélanges » sont valables tant que l’intéressé est fédéré et renouvelables tous les 3 ans. Elles ne donnent aucune prérogative quant à l’enseignement de la plongée souterraine. Les stages de plongées souterraines aux mélanges suroxygénés ou aux mélanges ternaires sont réalisés uniquement au niveau national dans le cadre de l’Ecole Française de Plongée Souterraine.

La présence au sein de l’EFPS de moniteurs ayant encadré des stages « mélanges » Nitrox ou Ternaire à partir de 1991, et de moniteurs de plongée souterraine détenteurs de brevet de plongée aux mélanges permet de disposer dès maintenant de moniteurs de plongée aux mélanges FFS référents.

habilitation mélangeINFO-PLONGée N° 97

Photo : SSF / eric dAvId

�0 INFo PLoNgéE N°97 2ème SemeStre 2008

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FÉDÉRATION FRANÇAISE DE SPÉLÉOLOGIE COMMISSION PLONGÉE SOUTERRAINEEcole Française de Plongée Souterraine

FFS 28 rue Delandine 69004 Lyon

DEMANDE D’HABILITATION MELANGE

A compléter et à renvoyer au chargé de mission mélange de l’EFPS :Philippe Brunet, 21 rue Louis Fablet, 94200 Ivry sur seine, [email protected]

Nom:……………………………Prénom …………………………............

Adresse:………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… PHOTOTéléphone: ............................. mail :

Date de naissance:.............................. Nationalité:.................................

Référence FFS (ou UIS) n°…………………… Club:..............................

- Depuis quand pratiquez vous la plongée aux mélanges (Nitrox / Ternaire) ?…………../…………….…

- Brevets1 de plongée mélange, type et année:……………………………………..........………...................

- Depuis quand pratiquez vous la plongée souterraine ?..........................

- Stages éventuels (dates, organismes, lieux):..........................................................................................

Liste des plongées les plus représentatives, effectuées à l’air et aux mélanges (5 mini)

Lieu (siphon, carrière) Département Point atteint (prof. Temps fond, paliers) Mélanges utilisés

Je soussigné ……………………………………….…….demande une habilitation2 :

Nitrox Ternaire en tant que : Plongeur Moniteur

Fait à:............................................ le........................................ Signature:

1 Joindre une photocopie ou un scan au dossier 2 Rayer les mentions inutiles

habilitation mélange

2ème SemeStre 2008 INFo PLoNgéE N°97 ��

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Olympiade 2004-2008

Par Nelly BOUCHER

En 2004, j’ai eu la plaisir de présenter le bilan de l’olympiade 2000-2004. Je poursuis en présentant les travaux de l’olympiade 2004-2008 en matière d’enseignement.

PréAmBuLeEn 1999, les 1ères rencontres pédagogiques plongée souterraine du Quercy ont posé les bases d’une réflexion sur l’Enseignement et sur l’avenir que nous pourrions y donner. Ces 1ères rencontres, fructueuses à l’époque, ont positionné un Référentiel Enseignement plongée souterraine en donnant un cadre aux formations de plongeur « initiation et perfectionnement ».

Ce Référentiel Formation, Enseignement de la Plongée Souterraine a été déposé au ministère de la Jeunesse et des Sports en mars 2000. La même année en mars 2000, la FFS entérine la création d’une Ecole Française de Plongée Souterraine – EFPS. Cette structure n’aura de cesse que de faire évoluer son enseignement dans un objectif de sécurité, s’appuyant sur l’expérience des cadres et la pratique des plongeurs spéléos. Dès 2003, une nouvelle architecture concernant l’enseignement en plongée souterraine qui précise notamment la formation de cadres est impulsée.

OLYmPIAde 2004 – 2008« 30 ans d’enseignement au service d’une olympiade »L’olympiade 2004-2008 a été l’olympiade de la construction d’une architecture enseignement complète et affirmée par des sessions expérimentales. Elle fêtera aussi les 30 années d’Enseignement en matière de plongée souterraine – « 1976 – 2006 », et n’a aucunement à rougir de son évolution et de sa persévérance en la matière.

ANNée 2004Les rencontres des trois écoles – EFS, Canyon et EFPS.En janvier 2004, l’EFPS a participé aux 1ères rencontres des écoles EFS, Canyon et EFPS - initiées par le DTN de la FFS pour permettre les échanges entre les 3 écoles et de mener une réflexion sur les cursus enseignement de chacun. L’EFPS a été présente chaque année à ces rencontres.

L a va l i d a t i o n d e l ’ U n i té d e Fo r m a t i o n Fé d é ra l e « Secourisme Plongée Souterraine - SPS-FFS ».Mars 2004 - La création d’une Unité de Formation Fédérale « Secourisme Plongée Souterraine - SPS - FFS » validée par le Comité Directeur FFS donne toute l’autonomie à la Fédération Française de Spéléologie (via l’EFPS) de délivrer des attestations de secourisme fédéral et de dispenser l’enseignement en matière de secourisme plongée.

Le SPS – Secourisme Plongée Souterraine – module optionnel de formation continue pour les moniteurs.Dès août 2004, l’EFPS rend obligatoire chaque année, la formation continue au secourisme plongée « SPS » pour tous les cadres qui participent au stage plongée souterraine de CABRERETS. Cette unité de formation annuelle de 2 heures participe notamment à la validation obligatoire tous les 3 ans des moniteurs.

L’expérimentation en matière de formation à la pédagogie pour les futurs cadres pendant le stage international de Cabrerets.Aout 2004 - La 1ère expérimentation en matière de formation à la pédagogie est apportée aux initiateurs en formation, pendant le stage international plongée souterraine de Cabrerets.

ANNée 200�L’expérimentation sur le terrain pendant le stage international de Cabrerets des différents modules mis en projet.Chacun des modules de formation qui composent la nouvelle architecture Enseignement est expérimenté pendant le stage plongée souterraine de Cabrerets :- Formation à la pédagogie – théorie et pratique : module 2 d’initiateur- SPS – Secourisme Plongée Souterraine – module optionnel de moniteur- Coordinateur de plongée – module 2 de moniteur

Le référentiel Formation « Enseignement de la plongée souterraine aux Mélanges suroxygénés et aux mélanges ternaires ».Un autre chantier, essentiel pour l’EFPS, est celui du référentiel Formation « Enseignement de la plongée souterraine aux Mélanges suroxygénés et aux mélanges ternaires », projet lancé en 2005 qui sera finalisé en 2007.

ANNée 200�Les 2èmes rencontres pédagogiques plongée souterraine du Quercy sur l’Enseignement.30 juillet au 6 août 2006 – L’EFPS lance les 2èmes rencontres pédagogiques plongée souterraine du Quercy destinées à l’encadrement, afin de réfléchir sur les axes possibles d’évolution de l’enseignement en matière de plongée souterraine.

Les Axes de développement des 2èmes rencontres pédagogiques plongée souterraine sur l’Enseignement.- La formation des futurs initiateurs plongée souterraine au module 1 : SPS-FFS Secourisme plongée souterraine- La formation continue des cadres en matière de secourisme

« 30 ANS D’ENSEIGNEMENT AU SERVICE D’UNE OLyMPIADE »

Olympiade 2004-2008INFO-PLONGée N° 97

�2 INFo PLoNgéE N°97 2ème SemeStre 2008

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plongée souterraine – SPS -.- Réflexions sur la communication - Comment mieux communiquer sur nos stages ? Quel plan de communication pour les stages ?- La communication entre les plongeurs.- Le stage international de plongée souterraine de Cabrerets : statut et contenus.- L’activité formation dans les régions : le stage est-il le seul vecteur de formation ? Quel recensement fait-on aujourd’hui ?- Le référentiel mélanges : état des lieux et finalisation.- Dernières réflexions pour la finalisation de la version n°2 du Référentiel Enseignement plongée souterraine.- La réactualisation des cours du stage International plongée souterraine de la FFS - CABRERETS.

La validation des dernières avancées du Référentiel EnseignementLes dernières avancées du référentiel Enseignement en cours de réactualisation sont validées par le Groupe de Travail Enseignement.

Le module 1 d’initiateur et le module optionnel de moniteur.« SPS Secourisme plongée Souterraine – FFS »Une formation initiale « SPS Secourisme plongée Souterraine – FFS » est mise en oeuvre notamment pour les futurs initiateurs et moniteurs qui souhaitent revalider leurs acquis. Cinq personnes sont formées validant ainsi le module 1 d’initiateur et le module optionnel de moniteur.

Un référentiel technique plongée souterraine : la réactualisation des cours du stage International plongée souterraine de la FFS.Ces 2èmes rencontres plongée souterraine du Quercy actent pour la réactualisation de l’ensemble des cours de Cabrerets . Le groupe de travail entérine la mise en oeuvre d’un référentiel technique. Ce chantier ne connaîtra que les prémices de travaux eu égard notamment au travail qui reste à réaliser sur la réactualisation du Référentiel Enseignement. L’analyse de l’existant est faite et la philosophie de ce Référentiel Technique, de même que les différents auteurs pour réécrire sont positionnés.

Une prospective à 5 ans : Le compte rendu des 2èmes Rencontres pédagogiques plongée souterraine du Quercy 2006.Le compte rendu des 2èmes Rencontres pédagogiques plongée souterraine du Quercy 2006 s’affiche en tant que document prospective à 5 ans, tout comme celui de 1999 qui durant plusieurs années a servi de fil rouge à nos travaux.

ANNée 2007Le référentiel Formation « Enseignement de la plongée souterraine aux Mélanges suroxygénés et aux mélanges ternaires »Le référentiel Formation « Enseignement de la plongée souterraine aux Mélanges suroxygénés et aux mélanges ternaires » est finalisé début 2007. Le dossier est déposé au Ministère.

La finalisation et validation du Référentiel Formation « Enseignement de la plongée souterraine ».L’année 2007 est consacrée à la finalisation du Référentiel

Enseignement Version2, affinant encore le cursus de formation des cadres initiateurs et moniteurs. Les dernières validations ont quelque peu retardé sa sortie. Ainsi se sont combinées ces dernières années : réflexions, expérimentations, mise en forme et validation de chacun des modules et outils élaborés pour finaliser le Référentiel Enseignement version 2.

Un nouveau cursus pour 5 nouveaux cadres.Le stage international de plongée souterraine de la FFS d’août 2007 confirme la réflexion et positionne chacune des unités d’enseignement des cursus de moniteur et d’initiateur du nouveau Référentiel Enseignement. Trois nouveaux moniteurs et deux initiateurs sont formés. L’année 2007 s’affiche comme une année lourde d’organisation au plan pédagogique mais fructueuse et riche d’enseignements dans la mise en oeuvre de tout le cursus de la formation de cadres Initiateur et Moniteur. Elle a permis notamment d’utiliser l’ensemble des outils d’évaluation élaborés tant pour la formation de plongeurs que pour la formation des cadres. Elle a aussi largement conforté le positionnement de l’EFPS dans l’utilité de réaliser des évaluationsde fin de stage et de les notifier par écrit.

Les modifications des textes d’Etat en secourisme.L’unité d’enseignement « SPS – secourisme plongée souterraine » a vécu un dernier ajustement eu égard aux modifications techniques des textes d ‘Etat entérinés à l’été et l’automne 2007.

Un collège d’Instructeurs garants de l’enseignement.Enfin, l’année 2007 a vu aussi la confortation du système Enseignement de l’EFPS par la nomination d’un collège validant 5 instructeurs plongée souterraine, référents dans le domaine.

ANNée 2008La validation du Référentiel Formation « Enseignement de la plongée souterraine » version 2.En janvier 2008, le référentiel Enseignement version 2 est validé et diffusé à chacun des cadres de l’EFPS. Il reste à le communiquer à notre ministère de tutelle.

Des stages régionaux plongée souterraineLes stages régionaux durant cette olympiade ont continué de se positionner chaque année pour diffuser la formation organisée par les Régions Rhone-Alpes, Ile de France, Normandie, Auvergne.

Le stage International de plongée souterraine de Cabrerets.Le stage international plongée souterraine de Cabrerets a été fructueux toutes ces années. Egal à lui même dans ses échanges, il permet aux plongeurs et aux cadres de se former.

Sa force a aussi été ces dernières années, d’être le berceau des sessions expérimentales des modules de formation de la nouvelle architecture Enseignement.

Olympiade 2004-2008

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Alain Bellini était un plongeur spéléo, vivant à Malte, mais impliqué dans la vie de la Fédération Française de Spéléologie. Le 25 Septembre 2008, il part pour une plongée dont il ne reviendra jamais. Son corps est porté disparu et les recherches en mer sont infructueuses. Des recherches dans des cavités sous-marine proches du lieu de sa disparition nécessiteraient l’intervention du Spéléo Secours Français. Malheureusement, Alain n’a pas renouvelé sa licence et son assurance fédérale en 2008 : l’absence de financement n’a donc pas permis cette opération.

Afin de récolter les fonds nécessaires, Denis Raynaud a lancé fin octobre un appel à don au niveau de la communauté spéléologique française ainsi que celle des plongeurs. Cet appel à don est reproduit ci dessous.

La commission plongée de la Fédération Française de Spéléologie ne peut financer cette opération car ce n’est pas son rôle. En revanche, elle tient à afficher son soutien à Valérie, la femme d’Alain et à promouvoir l’esprit de solidarité du milieu spéléo.

Par ce communiqué, elle transmet donc l’appel à don à ses licenciés pour financer le déplacement de plongeurs spéléos bénévoles du Spéléo Secours Français pour tenter de retrouver le corps d’Alain Bellini, et ainsi permettre à sa femme et à sa famille de faire leur deuil.

La Commission Plongée de la Fédération Française de Spéléologie

APPeL à SOLIdArIté

APPEL à DON POUR TENTER DE RETROUVER UN PLONGEUR SPéLéO DISPARU

Appel a don pour Alain BelliniINFO-PLONGée N° 97

�4 INFo PLoNgéE N°97 2ème SemeStre 2008

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C’est avec une grande tristesse que j’ai appris cette terrible nouvelle de la disparition d’Alain. Alain n’était pas pour moi ce qu’on appelle un ami. Il était juste un copain, plongeur-spéléo avec qui j’ai fait mes premières plongées sous terre et avec qui j’ai eu l’occasion de débattre sur la vie, la mort et les joies de nos passions communes.

Alain s’était de nouveau installé à Malte (Gozo exactement) avec sa femme Valérie et leur petite fille de 4 mois née là-bas. Les relations avec ses autres enfants connaissaient quelques difficultés qu’il avait du mal à accepter. Etant moi-même dans une situation analogue, cette histoire me touche particulièrement. Ce jeudi 25 septembre 2008, Alain a quitté le centre de plongée où il travaillait, avec un bi 10l, un relais oxy et tout son matériel habituel. Personne ne le reverra plus et nous n’apprendrons que plusieurs jours après qu’il avait envoyé un email d’adieux à ses enfants.

Aujourd’hui, je suis atterré par la situation dans laquelle se retrouve sa femme Valérie. En effet, à 3 mois près, Alain n’était plus assuré et les frais de recherche ne peuvent être pris en charge par la famille. Des recherches ont été effectuées pendant 48 heures par des équipes locales sans succès, en mer libre uniquement. Un bateau spécialisé dans la recherche par sonar, payé par la famille, a exploré une bonne partie de la zone sans succès.Sachant que Alain était plongeur-spéléo avant tout, il y a de fortes probabilités pour qu’il soit parti dans une des cavités sous-marines existant dans ce secteur . Pour pousser plus avant les recherches, Valérie souhaite l’intervention des spéléo-plongeurs du Spéléo-Secours Français. Ceux-ci avaient été mis en alerte des le 28 septembre mais les négociations qui avaient duré plusieurs jours avec les instances gouvernementales françaises et maltaises n’avaient pu aboutir à la prise en charge de cette intervention.

Aujourd’hui, Alain est officiellement porté disparu et Valérie ainsi que sa famille espère que son corps pourra être retrouvé afin de pouvoir faire son deuil. Sans cela, il leur faudra vivre pendant des années sans savoir, sans certitudes. L’a-t-il fait réellement ou bien

a-t-il eu un incident qu’il n’a pu gérer, un accident ?10 ans s’écouleront avant qu’un certificat de décès ne puisse être établi. 10 ans avant que Valérie ne soit reconnue comme la veuve d’Alain !

Parce que Alain était un copain, un spéléo, un plongeur, et que je suis certain que nous savons tous combien notre activité, notre passion, requiert en relation humaine, en amitié, en solidarité, je pense que nous pouvons aider Valérie et sa famille à le retrouver.Mon objectif, qui peut devenir le vôtre, est de lui permettre de payer la facture qui lui sera adressée, vu que cette opération ne peut plus être que du domaine privé. Les équipes sont prêtes, le matériel nécessaire peut être réuni. Il faudra de nouveau obtenir le feu vert des autorités pour intervenir mais avant tout, hélas et j’en suis bien désolé, le déclencheur est financier. Nous devons vite trouver les 6000 EUR qui manquent à Valérie. L’équivalent de 600 personnes qui acceptent de donner 10 EUR chacune. Je sens que c’est possible, j’espère que ça l’est.

Si vous le décidez, vous pouvez transmettre vos dons :- via paypal à l’adresse : [email protected] en chèque à : ASSOCIATION UPECETDONS POUR ALAIN BELLINIMAIRIE DE PROVINSBP 20077487 PROVINS CEDEX- par virement sur le compte UPECET 10107 00344 00728008070 84 (avec pour objet : Dons Alain)Afin d’être informés au jour le jour des sommes recueillies et afin que je puisse veiller à ce que vos dons arrivent bien à destination, vous pouvez m’adresser un email avec vos coordonnées, le montant, la date et le mode de transfert de votre don à : [email protected].

Merci.Denis Raynaud

Appel a don pour Alain Bellini

2ème SemeStre 2008 INFo PLoNgéE N°97 ��

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4ème Congrès de Plongée

SouterraineAvANt PrOPOS Pour bien comprendre ce compte rendu, il faut savoir que notre congrès se déroule sur 10 jours.

Pré CONGrèS C’est dans l’Ain que nous avons commencé notre congrès, nous avons été accueillis par le CDS 01 et plus particulièrement par Le club spéléo des A.D.A.M.S. (Association des Amis Multi Sport). Dans l’Ain était organisé une semaine d’échanges et de découvertes sur la spéléo plongée. Cette semaine s’est située entre le 25 et 30 mai 2008.Le camp a eu lieu sur la commune d’Arandas au lieu dit Chantigneux. Il a été proposé de plonger les résurgences du département. La délégation russe ainsi que des plongeurs belges nous avaient rejoints. Il a été plongé : La Fontaine Noir de Cize, La source Bleue Dortan, et le Groin D’Artemare

A été organisée aussi par le CDS local une sortie sous terre pour les enfants de l’école d’Arandas et une exposition sur la spéléo a été faite à la mairie du village.Pour nos hôtes étrangers une visite d’une fromagerie musée a été organisée.

Le jeudi soir, une magnifique projection sur la Chine et sur la plongée souterraine a été réalisée chez Jean-Michel VALLON, grand coordinateur de cette semaine.A suivi un repas traditionnel cuit dans le four du village.

Le hasard a fait que le maire de ce village n’était autre que M. Gérard DUCLOS, ancien président de la FFS (le monde est petit).

Par Joël ENNDEwELLPhotos : Catherine ENNDEwELL

4ème Congrès de Plongée SouterraineINFO-PLONGée N° 97

�� INFo PLoNgéE N°97 2ème SemeStre 2008

Page 58: Info-Plongée N° 97 Décembre 2008

Le CONGrèS C’est à Saint Nazaire en Royans (26) que nous avons organisé ce quatrième congrès très attendu.

FréquentationLe nombre de plongeurs recensé cette année est de 148 soit 33% de plus qu’en 2007. J’ai bien dit «plongeurs» car seuls ceux-ci sont comptés.Nous ne comptons pas les accompagnateurs non licenciés et les enfants ce qui porterait à 200 en gros la fréquentation totale du congrès.Et le taux de fréquentation sur les repas est de 30% de plus qu’en 2007. Nombre de paysEn ce qui concerne les pays nous en sommes à 7 ! Nous sommes un peu déçus ! Car la Pologne, le Canada et les USA ont annulé.L’Espagne n’est pas revenue ! D’un autre côté, le Luxembourg et l’Allemagne se sont ajoutés à notre liste.Il est vrai que l’annulation de Fontaine de Vaucluse y est pour beaucoup.Un plongeur ne fait pas 1000 km aller retour pour juste un congrès (surtout vu le prix des carburants en ce moment !!!).

2006 2007 2008Pays Nbre Nbre Nbre

Allemagne 5 3Belgique 4 3 13

Danemark 2Espagne 2 2France 62 63 105Italie 3 6 3

Mexique 1Pologne 4Russie 23 19 13Suisse 7 9 9uSA 1 2

Luxembourg 2

Total 109 109 148

Nombre de stands Les stands étaient au nombre de 16 et là ce fut une grande surprise. Environ 5 de ces stands se sont manifestés au dernier moment.

AIRTESS TECHNOLOGIE, AXESS MARKETING, BARDES - Bobinoirs de plongée, BULBE DIVING - spécialiste matériel plongée, CABREJAS BERNARD, DIVING équipement - spécialiste matériel plongée, EXPE - matériel spéléo et montagne, FFESSM - commission plongée, FFS - Bibliothèque, FFS - commission plongée, SCUBAWIND - spécialiste matériel plongée, SF TECH SUISSE spécialiste de combinaisons étanches, SPELEO MAGAZINE, SUISSE CAVING et LUXEMBOURG CAVING - CMAS, SWISS SPELEOLOGICAL SOCIETY LIBRARY, VERCORS 2008.

Nous sommes heureux d’être reconnus pour étant un des éléments acteurs de la plongée souterraine.

Les compétitions En plus de ce qui était habituellement présenté lors de nos congrès précédents, nous avions des compétitions ludiques sous forme de parcours sportif où 1880 € de lots étaient à gagner.

La malle des indes En moins de deux minutes, deux concurrents devaient remplir au mieux une malle de matériel spéléo, ce fut festif et très animé. Il y avait 530€ de lots à gagner sur ce concours. 1er prix - 1 bobinoir BARDES, grand modèle, valeur 145€ 2e prix - 1 bobinoir BARDES, moyen modèle, valeur 140€3e prix - 1 bobinoir BARDES, petit modèle, valeur 135€4e prix - 2 caches robinetterie, grand modèle (fabrication P S P - financement CDS 26), valeur 60€5e prix - 2 caches robinetterie, petit modèle (fabrication P S P - financement CDS 26), valeur 50€

4ème Congrès de Plongée Souterraine

2ème SemeStre 2008 INFo PLoNgéE N°97 �7

Page 59: Info-Plongée N° 97 Décembre 2008

Le parcours sportif en extérieur Il y avait 1350€ de lots à gagner.

Catégorie Individuelle :1er prix :- Une combinaison offerte par la société Expé valeur 120€ - 2 caches robinetteries grand modèle (fabrication P S P - financement CDS 26) valeur 60€

2e prix :- Une sous combinaison offerte par Expé valeurs 80€- 2 caches robinetterie grands modèles (fabrication P S P - financement CDS 26) valeur 60€

3e prix :- Un kit Expé valeur 60€ - 2 caches robinetteries petits modèles (fabrication P S P - financement CDS 26) valeur 50€

Les 4e et 5e ont reçu des lots de consolation (Tee shirt Expé et congrès).

Catégorie par équipes : - Les 4 premiers ont reçu chacun un bobinoir de 300m (fabrication P S P - financement CDS 26).- Les 4 deuxièmes ont reçu chacun 2 caches robinetterie grand modèle (fabrication P S P - financement CDS 26) valeur 60€.- Les 4 troisièmes ont reçu 2 caches robinetterie petit modèle (fabrication P S P - financement CDS 26) valeur 50€.

Les 4 premiers de la 4e et 5e équipes ont reçu des lots de consolation (Tee shirt Expé et congrès).

- Les conférences et filmsIl est à noter que notre présidente (FFS), Laurence TANGUILLE, était présente à notre repas de clôture le dimanche midi. Il lui a été fait un accueil chaleureux et nous sommes très contents qu’elle ait pu rencontrer certains acteurs clefs de notre discipline. Nous devons nous revoir bientôt pour préparer l’avenir de ce congrès.

�8 INFo PLoNgéE N°97 2ème SemeStre 2008

4ème Congrès de Plongée SouterraineINFO-PLONGée N° 97

Page 60: Info-Plongée N° 97 Décembre 2008

- RUSSIE : Mchishta cave, sump by sump, Bzybsky ridge, The Caucasus»- Bernard CABREJAS : DÉBUT DE LA PLONGÉE PROFESSIONNELLE. UNE AVENTURE HUMAINE ET INDUSTRIELLE- F. VASSEUR - E. ESTABLI : A défaut de sirènes, rencart avec les Fées des Pyrénées- Daniel PENEZ : REDOUTABLE REDOUTEY - ( 19 minutes )- F.F.S. - S.S.F. Jean-Pierre BAUDU : Le Spéléo-secours Français et ses relations avec les structures étrangères.- Nouvelle génération de civière plongée et son évolution dans les prochaines années.- Film des exercices de Baume des Anges (-54 m) et de BSA (1400 m).- La place des plongeurs recycleurs au sein de l’équipe civière. F.F.E.S.S.M. Exposé Recycleur - Principe et Utilisation - F.F.E.S.S.M.Conférence Recycleur : Utilisation des machines et Gestion des plongées profondes.- Belgique : Françoise et Jaques - Grotte du Chalet- Une spéléo engagée.- FFESSM : CMAS Exposé sur les Scooters - Principe et Utilisation - FFESSM : Atelier Recycleur.- FFESSM : CMAS Essais Scooter dans le lac.- CMAS :(CH) BEAT MUELLER - Formation Plongée Souterraine (historique, structure, brevets, intégration de Swiss Cave Diving auprès de CMAS.CH).- RUSSIE : MCHISHTA cave, The Ongoing Discovery, BZYBSKY RIDGE, The Caucasus- GERMANY : R. STRAUB - La plongée Spéléo en Allemagne.- REILE Pascal (Ornanais) : Résurgence de Aggitis - Maras Grece du Nord (Province de Drama).- RUSSIE : The Character of diving into the deep sumps At more than 2000 meters, KRUBERA cave, ARABIKA, The Caucasus.- Réunion Internationale des commissions Plongées des pays présents. - Intervention de Gigi Casati (Italie)

Semaine post congrèsInitialement, il était prévu de faire plonger 48 plongeurs à Fontaine de Vaucluse. Le RDV était pris avec le SSFV et particulièrement avec Roland PASTOR, son président, qui nous faisait la joie de nous accueillir. Tout avait été minutieusement préparé avec son équipe. Mais les pluies diluviennes qui se sont abattues sur toute l’Europe ne nous ont pas permis de réaliser le rêve de certains et nous avons été contraints d’annuler.Le projet est dans les cartons et ressortira dès que possible. En échange et pour nos amis russes (les plus loin géographiquement), nous avons eu la chance de pouvoir leur faire plonger une très belle cavité, Baume des Anges, qui se situe dans la magnifique vallée du Toulourenc non loin de Vaison la Romaine.Nous y sommes restés 4 jours et comme d’habitude ce fut 4 jours de bonheur total.

Voilà comment s’est terminé ce 4ème congrès qui, au dires de tous, fut exemplaire en cette année 2008.

4ème Congrès de Plongée Souterraine

2ème SemeStre 2008 INFo PLoNgéE N°97 �9

Page 61: Info-Plongée N° 97 Décembre 2008

FOrmAtION PerSONeLLe

STAGE D’INITIATION :

- 30 Avril au 3 Mai : Cabreret (Lot) Responsable : Nelly BOUCHER 16 résidence de la mare aux chevaux Fumeçon - 27930 - GUICHAINVILLE Email : [email protected] Stage Région Normandie

- 6 / 7 Juin 2009 : Châtillon sur Seine (Côte d’or) Responsable : Philippe BRUNET 21, rue Louis Fablet - 94200 - IVRY sur SEINE Email : [email protected] Stage Région Ile de France

- Septembre : Côte d’or Responsable : Christophe DEPIN 35 rue Michelet - 92370 - CHAVILLE Email : [email protected] Stage Région Ile de France

STAGE DE PERFECTIONNEMENT :

- 8 au 10 Mai 2009 : Rhône - Alpes Responsable : Christian LOCATELLI 94 rue Michelet - 01100 - OYONNAX Email : [email protected] Stage Région Rhône - Alpes

- 21 au 24 Mai 2009 : Ardèche Responsable : Philippe BRUNET 21, rue Louis Fablet - 94200 - IVRY sur SEINE Email : [email protected] Stage Région Ile de France

STAGE INTERNATIONAL DE PLONGEE SOUTERRAINE :

- 01 au 09 août 2009 : Cabreret (Lot) Responsable : Joëlle LOCATELLI 29 Route de Saint Claude - 39360 - CHASSAL Email : [email protected]

COmmISSION PLONGee SOuterrAINeCALeNdrIer deS StAGeS de L’ANNee 2009

FOrmAtION CAdreS

FORMATION secourisme plongée souterraine FFS : Module 1 d’initiateur et module de formation continue de moniteur

- 07 au 08 Mars 2009 : Lieu à déterminer Responsable : Nelly BOUCHER 16 résidence de la mare aux chevaux Fumeçon - 27930 - GUICHAINVILLE Email : [email protected]

FORMATION Moniteurs et initiateurs EFPS :

- 30 juillet au 10 août 2009 : Cabrerets (Lot) Responsable : Nelly Boucher 16 résidence de la mare aux chevaux Fumeçon - 27930 - GUICHAINVILLE Email : [email protected]

Calendrier des stagesINFO-PLONGée N° 97

�0 INFo PLoNgéE N°97 2ème SemeStre 2008