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Partant du constat d’une insuffisante valorisation des données économiquesdisponibles dans les collectivités d’outre-mer, le projet CEROM (ComptesEconomiques Rapides de l’Outre-Mer) a été lancé en 2004 dans un cadre inter-institutionnel avec pour ambition de développer le système d’informationéconomique et d’élaborer de nouveaux outils d’aide à la décision pour les autoritéspubliques. L’ensemble des travaux de CEROM est consultable sur le sitewww.cerom-outremer.org.

Le nickel occupe un rôle central en Nouvelle-Calédonie que son poids dans le PIBpeine à refléter. En effet, celui-ci varie fortement d’une année sur l’autre en lien avecles fluctuations des cours. De plus, il ne tient compte que de la richesse créée par lesopérateurs miniers et métallurgiques. Or, l’empreinte économique du nickel nes’arrête pas aux seules activités extractives et métallurgiques. En effet, le secteur aaussi un effet d’entraînement sur le reste de l’économie par ses commandes de bienset de services, par son recours à la sous-traitance et par la consommation de sessalariés.

Cette étude CEROM vise à déterminer le poids global du nickel dans l’économiecalédonienne, sous l’angle de l’emploi salarié. Cet emploi se compose des salariésdes opérateurs métallurgiques et miniers, de ceux indirectement concernés par lesecteur (fournisseurs et sous-traitants), mais également des emplois induits par laconsommation des ménages tirant leurs revenus du nickel.

Cette étude se décline ainsi en quatre parties : • une première partie rappelle la place de la Nouvelle-Calédonie dans l’économie

mondiale du nickel ;• une deuxième partie détaille les impacts directs du secteur sur l’économie locale ;• une troisième partie est consacrée à l’analyse de l’impact indirect du secteur sur

l’emploi salarié, résultant des commandes passées par les mineurs et lesmétallurgistes ;

• Enfin, l’étude conclut par l’estimation des emplois induits par la consommationdes populations vivant directement et indirectement de l’économie du nickel.

En annexe de cette étude figurent des éléments d’appréciation complémentairesrelatifs aux différents produits métallurgiques et techniques mises en œuvre, aumarché international du nickel, et aux principaux acteurs de la filière calédonienne.

Avant propos

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Directeur de publicationAlexandre Gautier

Rédacteurs en chefCharles Apanon

Karine de Fremont

RédacteursLaetitia Bertoux (ISEE)

Claire Bastian, Elise Desmazures (AFD)

Ont collaboré à cette étude:Stéphane Attali, Chloé Biddiscombe, Laurent Biddiscombe,

Julie Doiteau, Nitharsini Koneshwaran,Matthieu Morando, Katia Pascarella

Conception graphiqueDépartement des publications, ISEE

ImpressionArtypo

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Avant propos 1

Synthèse 4

La Nouvelle-Calédonie s’affirme sur le marché mondial 5Un marché international du nickel volatil 5Une demande de nickel en expansion 5Une offre de nickel rendue excédentaire par la fonte de nickel chinoise 5Une surproduction qui pèse sur les cours 6

En Nouvelle-Calédonie, la concrétisation de projets d’envergure 7stimule la production Les acteurs calédoniens 7La Nouvelle-Calédonie, 6e producteur mondial de minerai en 2014 8La production métallurgique progresse suite à la montée en charge des 9nouvelles usines

Les effets directs du secteur mine-métallurgie sur l’économie calédonienne 11Production, exportations, résultats d’activité 11Contribution fiscale 13Effectifs salariés, salaires, cotisations sociales 14

Les effets indirects : emplois liés aux achats et à la sous-traitance 17Panorama des fournisseurs et sous-traitants du secteur 17mines/métallurgie Les effets d’entraînement du nickel sur l’économie calédonienne : 19l’impact indirect

Les effets induits par la consommation des ménages 22

Annexes 23Annexe 1 : produits, utilisations et techniques d’extraction et 23de transformation du nickel Annexe 2 : la cotation du nickel au London Metal Exchange 25Annexe 3 : les acteurs de l’industrie métallurgique en 27Nouvelle-Calédonie

Méthode et définitions 31

Sommaire

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L’année 2012 s’inscrit dans un contexte international peu favorable au secteur nickel.Les cours du LME sont bas et le prix des hydrocarbures, poste important de dépensesdes métallurgistes, accuse une forte hausse. Au niveau local, la construction de l’usinedu Nord (KNS) est en phase d’achèvement, tandis que l’usine Vale, récemment entréeen production, se voit contrainte de stopper son activité une partie de l’année enraison de problèmes techniques.

Cette année-là, avant la mise en route de l’usine du Nord, les opérateurs miniers etmétallurgiques emploient 7% des salariés du secteur privé, et sont à l’origine de 11%des salaires versés. L’emploi direct s’élève alors à plus de 4 500 personnes. A celas’ajoutent les effectifs de KNS qui, quoique ne faisant pas encore partie du secteurnickel, atteignent déjà près d’un millier de salariés.

En 2012, le secteur nickel a reversé 97 milliards de F.CFP en paiement de commandesauprès d’un millier de fournisseurs et sous-traitants implantés en Nouvelle-Calédonie.Les principaux secteurs concernés par la sous-traitance sont l’énergie électrique (26%des commandes), la construction (18%) et le commerce (17%). Les dépenses enénergie sont essentiellement imputables aux métallurgistes, l’extraction minièrefaisant principalement appel au commerce, aux transports et à la construction. Cesdépenses effectuées par le secteur permettent à leurs fournisseurs l’emploi indirectde 4 500 personnes.

Enfin, 3 000 emplois induits supplémentaires, notamment dans le commerce et lesservices personnels, résultent des dépenses de consommation des ménages tirantleurs revenus de l’extraction ou de l’exploitation du minerai.

Au total, avant la mise en route de l’usine du Nord, les emplois directs, indirects etinduits liés au nickel représentent 12 000 salariés, soit 19% de l’emploi du secteurprivé. Quelque 5 000 salariés supplémentaires sont liés à KNS en phase deconstruction.

Synthèse

Emplois directs : 4 520

Emplois indirects : 4 500

Emplois générés par les dépenses des salariés et de leur famille :

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E et direct E et indirect

E et induit

Impact global sur l’emploi salarié : 12 040

E et globalImpact global sur l’emploi

salarié AVEC KNS : 17 370

Synthèse des impacts sur l’emploi salarié privé en 2012 (hors KNS)

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Un marchéinternational du nickelvolatil

Une demande de nickel enexpansion

Initialement dédiée à l’ar-mement, la consomma-

tion de nickel s’estdéveloppée considérable-ment à partir des années50 avec la multiplicationde ses usages (cf. annexe1). Sa croissance était ainsisupérieure à 5 % par andans les années 50 et 60.Par la suite, le niveau deconsommation a varié enfonction des cycles écono-miques, des conflits armés(guerre du Viêt-Nam) etdu coût de l’énergie. Aucours de la dernière dé-cennie, la demande a sur-tout été portée parl’augmentation de la pro-duction d’acier inoxydableen Asie et tout particuliè-rement en Chine. L’Asie re-présente ainsi 64% de lademande mondiale denickel primaire1 en 2012. En 2013, la consommationa continué de croître de 5%pour s’établir à 1,8 million

de tonnes, soutenue par laproduction des aciersinoxydables (+7,8%), no-tamment en Chine qui re-présente la moitié de laconsommation mondiale.Parallèlement, la demandedes secteurs non inox bé-néficie du développementdes batteries, alliages de

nickel et des superalliagestirés par les besoins du sec-teur aéronautique.

Une offre de nickel rendueexcédentaire par la fontede nickel chinoiseLes principaux pays pro-ducteurs de minerai sontaujourd’hui les Philippineset l’Indonésie, bien queleurs réserves ne repré-sentent respectivementque 4% et 6% des réservesmondiales. La Nouvelle-Calédonie se positionnecomme le sixième produc-teur en 2014 mais ses ré-serves sont considérables :15% du total mondialidentifié à ce jour.

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Consomma on de nickel et produc on d'acier inoxydable

Produc on acier inoxydable

Consomma on nickel (éch. droite)

Sources : INSG, sta s ca, Eramet

1 Le nickel primaire inclut les produits de nickel raffiné contenant 99% ou plus de nickel (briquettes, granules…), lesproduits contenant moins de 99% de nickel (ferronickel, fonte de nickel…) et les produits chimiques (hydroxyde denickel, carbonate de nickel…). Le marché du nickel primaire se distingue du marché secondaire qui est issu du recyclaged’acier inoxydable (recyclable à 100% sans altération).

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Consomma on de nickel primaire dans le monde

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Produc on de minerai de nickel des principaux pays producteurs

AustralieCanada

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Source : US Geological survey

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La production de nickelmétal primaire a progresséde 10,5 % en 2013, attei-gnant le niveau record de1,9 million de tonnes. Ellea largement été impactéeces dernières années parle développement de lafonte de nickel - le Pig Iron.Ce ferronickel de basse qua-lité (teneur de 1 à 6%) est dé-veloppé par la Chine depuisla hausse des cours en 2007pour alimenter ses usinesd’acier. Le coût de productionétait alors élevé mais renta-ble : 23 000 USD/t pour uncours moyen à 37 300 USD/ten 2007. Depuis, le coût deproduction du Pig Iron s’estnettement réduit (autourde 14 000 USD/t) grâce àdes fours électriques pluséconomiques. La fonte denickel représente au-jourd’hui le quart d’uneproduction mondiale denickel primaire désormaisexcédentaire.

Une surproduction quipèse sur les coursDepuis les années 2000, lecours du nickel au LondonMetal Exchange (LME) estmarqué par une forte vo-latilité (cf. annexe 2). Sesévolutions récentes reflè-tent en bonne partie lecomportement d’offre etde demande de la Chine,acteur majeur du marché.Ainsi, depuis 2011, la sur-production de fonte denickel chinoise a gonflé lesstocks et entraîné une di-minution des cours. Cemouvement à la baisses’est prolongé en 2013,malgré le renforcement de

la croissance mondiale ausecond semestre, en raisond’un nouvel accroissementde la production chinoise.Les stocks mondiaux denickel ont poursuivi leur as-cension au cours de l’année2013 passant de 147 000tonnes à 260 000 tonnes.Cet excédent de produc-tion s’est encore amplifiéen 2014.Le niveau des cours atteinten 2013 (14 990 USD/t enmoyenne) est insuffisantpour assurer la rentabilitéde nombreux producteursmondiaux de nickel pri-maire. Les acteurs du sec-teur estiment que dans detelles conditions de mar-ché, la moitié des usinesde nickel produisent àperte. L’année 2013 a ainsiété révélatrice de l’exi-

gence de gagner en com-pétitivité.L’évolution du marché aété plus favorable au mi-lieu de l’année 2014 enraison d’une productionmondiale soutenue d’acierinoxydable et de facteursgéopolitiques («ban indo-nésien» et craintes surl’approvisionnement enprovenance de Russie),mais cette embellie n’apas été pérenne. Les courslibellés en dollars amor-cent une chute qui lesconduit à retrouver, aupremier trimestre 2015, leniveau bas de 2013. L’ap-préciation du dollar parrapport à l’euro, monnaiede référence du F.CFP, atoutefois atténué cettechute pour les entreprisescalédoniennes.

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Evolu on du prix du nickel

Cours du nickel libellé en F.CFP (échelle de gauche)

Cours du nickel au LME (échelle de droite)

Source : Direc on de l'Industrie, des Mines et de l'Energie / ISEE

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En Nouvelle-Calédonie,la concrétisation de pro-jets d’envergure stimulela production

La Nouvelle-Calédonie,pionnière dans l’exploita-tion du nickel dès 1874,continue d’occuper uneplace prépondérante surce marché. Si elle n’estque le sixième pays pro-ducteur de minerai denickel en 2014, elleconcentre à elle seule en-viron 25% des ressourcesmondiales et 15 % des ré-serves2. La production mé-tallurgique, qui s’estélevée à près de 83 000tonnes de nickel métal en2014 en Nouvelle-Calédo-nie, devrait se renforcerprogressivement grâce à lamontée en charge desnouvelles usines métallur-giques Vale et KNS.

Les acteurs calédoniensLes opérateurs de la mineL’activité d’extraction duminerai regroupe unequinzaine de sociétés calé-doniennes qui exploitentles gisements attachés àdes titres miniers (conces-sions minières, permisd’exploitation des mines etpermis de recherches).

Parmi les mineurs, on dis-tingue les sociétés exploi-tant en propre leurs titresminiers des sociétés effec-tuant de la sous-traitancepour le compte des pro-priétaires miniers : les «tâ-cherons». Les premiers,

appelés «petits mineurs»en raison de leur spécialisa-tion dans l’extraction dunickel sans le traiter, sontau nombre de trois enNouvelle-Calédonie : la so-ciété des Mines de Ton-touta (SMT) du GroupeBallande et ses filiales, lasociété minière GeorgesMontagnat (SMGM) et leGroupe Maï (MKM). Lesmétallurgistes calédoniensexploitent également leurspropres mines, en direct ouen recourant à des sous-traitants. La SMSP a, quantà elle, créé en 2006 avecson partenaire POSCO unefiliale, la NMC (Nickel Mi-ning Company), en chargede la branche minière quiapprovisionne en minerail’usine de Gwangyang enCorée du Sud.

La mine est une activité quimobilise aussi d’autres ac-teurs, notamment pour lapréparation des sites (ter-rassement), le «roulage»(transport du minerai auport d’embarquement), lechalandage, la mainte-nance environnementale etla réhabilitation des sites.

Trois acteurs métallur-giques en Nouvelle-Calé-donie (cf. annexe 3)Jusqu’en 2010, la SLN (So-ciété Le Nickel), acteur his-torique de la vieéconomique calédonienneet plus ancien opérateurminier, était la seule so-ciété de Nouvelle-Calédo-nie à exploiter une usinede transformation du mi-

nerai en nickel métal. Sonusine, née il y a plus de100 ans, utilise un procédép y r o m é t a l l u r g i q u eéprouvé et produit desmattes (environ 20% de saproduction) et du ferro-nickel (80% - premier pro-ducteur mondial). Saproduction pour l’exercice2014 s’est établie à 55 000tonnes de nickel contenu,en hausse de 4% par rap-port à 2013. Elle réalise70% des exportations calé-doniennes. A travers sesmines et son usine, la SLNest le premier employeurprivé du territoire.

Au cours de la dernière dé-cennie, deux nouveauxprojets d’usine ont vu lejour : l’usine KNS au Nord,portée par la société calé-donienne SMSP (SociétéMinière du Sud Pacifique)en partenariat avecXstrata-Glencore, et l’usineVale NC au Sud. Ces projets sont nés de laconvergence de plusieursobjectifs : la stratégie degrands groupes industrielsétrangers souhaitant sécu-riser leur approvisionne-ment en minerai, lavolonté de la Nouvelle-Ca-lédonie d’accroître la partde valeur ajoutée dégagéelocalement par la filière etde favoriser le rééquili-brage économique entreles provinces.

L’usine KNS, appelée«usine du Nord», est aucœur de la stratégie de ré-équilibrage économique

La Nouvelle-Calédonie s’affirme sur le marché mondial

2 Le terme « ressource » désigne l'ensemble des volumes de nickel identifiés à ce jour. Il faut le distinguer des réservesqui correspondent à la part des ressources dont la viabilité économique est assurée dans des conditions précises demarché. Elles peuvent varier en fonction des prix de vente et des nouveaux procédés d’extraction ou de traitement.

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de la province. Elle a unecapacité de production de60 000 t par an et utiliseun procédé pyrométallur-gique qui permet de trans-former les saprolites àteneur élevée du massifde Koniambo, l’un des plusimportants gisements desaprolites au monde. Leferronickel produit est en-tièrement exporté et ra-cheté par Glencore. Laconstruction de l’usine adébuté en 2008 et sa miseen service s’est faite pro-gressivement à partir de2013, avec un objectif depleine production fin2016. En 2014 et 2015,l’usine est confrontée àdes problèmes de concep-tion de ses fours, ce qui laconduit à revoir à la baisseses objectifs de produc-tion (7 900 tonnes denickel contenu en 2014).

L’usine Vale Nouvelle-Calé-donie ou «usine du Sud»est également dimension-née pour produire à terme60 000 t de nickel. Le pro-cédé développé, l’hydro-métallurgie, est innovantet permet de valoriser,sous forme d’oxyde denickel, le nickel et le cobaltcontenus à de faibles te-neurs dans le minerai laté-ritique. La construction del’usine, initiée en 2002, aconnu plusieurs coupsd’arrêt liés à la réévalua-tion du projet, à des pro-blèmes techniques, maisaussi à certains blocagesémanant de la population.L’usine a commencé àcommercialiser en 2010un produit intermédiaire,

le NHC. La productiond’oxyde de nickel a débutéen 2012 et monte désor-mais progressivement enpuissance (20 000 tonnesde nickel contenu en2014).

La Nouvelle-Calédonie, 6e

producteur mondial deminerai en 2014La production de mineraide nickel a atteint un nou-veau record en 2014, avec13,1 millions de tonneshumides extraites (corres-pondant à 178 000 tonnesde nickel contenu), enhausse de 9,3 % sur un an.Cette hausse a concernéaussi bien les saprolites(+12,8%) que les latérites(+2,8%). Cette progressionde l’extraction s’expliquepar la montée en puis-sance de la production mi-nière sur le site deKoniambo, une demande

plus importante desclients du minerai calédo-nien, mais aussi une mé-téorologie plus favorable àl’extraction.

Une montée en puissancede la Corée du Sud parmiles clients du minerai calé-donienLes débouchés du mineraicalédonien ont suivi lamise en place des parte-nariats entre les mineurscalédoniens et les pays dela zone Asie-Pacifique. Leminerai exporté repré-sente 5,4 millions detonnes humides, soit plusde 40% de la productiontotale du territoire en2014.

L’Australie et le Japon, par-tenaires historiques de laNouvelle-Calédonie, re-présentent respective-ment 37% et 32% des

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Exporta ons de minerai (tonnes humides) par principaux pays des nataires

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9La Nouvelle-Calédonie s’affirme sur le marché mondial

exportations de mineraien 2014. Les exportationsvers l’Australie sont essen-tiellement des latérites àdestination de l’usine hy-drométallurgique de Ya-bulu. Le Japon enrevanche est alimenté ensaprolites. Afin de fluidifierles échanges entre les mi-neurs calédoniens et lesfondeurs japonais, ungroupement appelé Goko-kaï a été créé. Il regroupeaujourd’hui les fondeursPamco, Nippon Yakin etSumitomo ainsi que leSyndicat des producteurs-exportateurs de mineraide nickel en Nouvelle-Ca-lédonie, qui regroupe laSLN, SMSP, SMT, GEMINI,SMGM et MKM.

Le volume vendu à laCorée du Sud, pratique-ment inexistant en 2006,s’est accru progressive-ment pour atteindre 1,8million de tonnes en 2013,en raison de la montée encharge de l’usine métallur-gique de Gwangyang (par-tenariat POSCO-SMSP),plaçant cette année-là lepays en tête des destina-taires du minerai calédo-nien. En 2014, les volumesexportés vers la Corée onttoutefois diminué en rai-son notamment d’un arrêtpour maintenance desfours de l’usine.

La production métallur-gique progresse suite à lamontée en charge desnouvelles usinesLa production de nickelmétal s’est essoufflée enNouvelle-Calédonie à partir

du milieu des années 2000,la SLN, alors unique produc-teur, compensant tout justepar des avancées technolo-giques et un programme derénovation de ses installa-

tions la baisse en teneur desminerais exploités. La miseen production de Vale NC,amorcée en 2010, s’est tra-duite à partir de 2011 parune production retrouvant

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Source : Direc on de l'Industrie, des Mines et de l'Energie / ISEE

Quatre types de produits finis en Nouvelle-Calédonie

Le produit fini dépend du procédé utilisé et contient plus ou moins denickel pur. Au total, la Nouvelle-Calédonie a produit 82 754 tonnes de nickelcontenu en 2014 au travers de quatre types de produits :• du ferronickel : produit inventé par la SLN, il est composé à environ 25%

de nickel, le reste étant principalement du fer (70%). Il est utilisé pour la fa-brication d’inox. Il est produit par la SLN, et par KNS à partir de 2013 ;• des mattes : produites par la SLN, elles contiennent 77% de nickel. Elles

sont envoyées à l’usine de Sandouville d’Eramet où elles sont affinées parhydrométallurgie pour produire du nickel de très haute pureté (99,99%),destiné notamment à l’aéronautique ;• de l’oxyde de nickel (NiO), produit fini de l’usine du Sud contenant 78%

de nickel pur, le reste étant de l’oxygène ;• du Nickel Hydroxyde Cake (NHC), produit intermédiaire non raffiné

contenant environ 17% de nickel et 2,5% de cobalt, produit par l’usine duSud dans l’attente de sa pleine entrée en service.Le ferronickel, après avoir représenté près de 80% de la production calé-donienne pendant 25 ans, voit sa part diminuer progressivement depuis2006 au profit d’autres produits. Cette proportion augmente à nouveauen 2014 avec la montée en puissance de l’usine du Nord.

Ferro-nickels54 683

Ma es8 241

NHC12 464

NiO7 366

Répar on de la produc on métallurgique calédonienne en 2014

Unité : tonnes de nickel contenuSource : DIMENC

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un niveau de 60 000 tonnes.En 2014, les effets cumulésde l’entrée en production deKNS et de l’augmentation dela SLN et Vale NC (+ 65%pour le NHC et -7% pourl’oxyde de nickel) ont permisd’atteindre 82 754 tonnesde production métallur-gique, soit une hausse de19,6% par rapport à 2013.

La totalité de la productiondes usines métallurgiquescalédoniennes est expor-tée. Les mattes sont à des-

tination de l’usine de San-douville en France, filialed’Eramet, tandis que lesprincipaux clients des fer-ronickels sont situés enAsie, qui concentre prèsde deux tiers des exporta-tions calédoniennes, enlien avec l’essor de la de-mande asiatique ces der-nières années. LesEtats-Unis ainsi que la Bel-gique sont égalementclients des ferronickels dela SLN pour alimenter res-pectivement la ceinture

des usines sidérurgiquesde la vallée de l’Ohio etl’usine d’acier inoxydablede Charleroi.

En 2014, les exportationsmétallurgiques ont forte-ment augmenté (+33 % envaleur) pour s’établir à107,8 milliards de F CFP.Les principaux clients de lamétallurgie sont la Chine(25 % du total en tonnesde nickel contenu), Taïwan(13 %), la métropole (12%) et l’Australie (12 %).

La Nouvelle-Calédonie s’affirme sur le marché mondial

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11Les effets directs du secteur mine-métallurgie sur l’économie calédonienne

Périmètre de l’étude

• L’étude porte sur l’année 2012, date à laquelle l’ensemble des données utiles à l’analyse sont disponibles. Sil’année 2012 s’inscrit dans un contexte international plutôt défavorable, elle ne présente pas en revanche un ca-ractère atypique en matière d’emploi dans le nickel calédonien. • Par définition, les effets directs du nickel sont générés par les seules entreprises de l’extraction minière et de lamétallurgie. La partie de leurs activités non afférente à la métallurgie ou à la mine est isolée. Ainsi, par exemple, lacentrale électrique de Doniambo est «détachée» de la SLN et considérée comme une entité locale autonome,qui fournit la SLN, à l’image de Prony Energies pour Vale. A ce titre, elle bénéficie de retombées indirectes.• L’usine KNS, en phase de construction, n’est pas intégrée au périmètre mines-métallurgie en 2012 et fait l’objetd’un traitement spécifique. • Au total, 16 entreprises ont été retenues comme «établissements cibles» (cf méthodologie). Le champ decette étude s’appuie sur la liste d’entreprises recensées par la Direction de l’Industrie, des Mines et de l’Energie(DIMENC).

Poum : SLN

Tiébaghi : SLN

Michel 38/Tunney 4,9 : SMT/MINEX

Ouazangou : NMC

Gomen : NMC/SERKA

Dothio : SLN/SOMIKAT

Kopéto: SLN

Pinpin : NMC

Vulcain : SMGM

Thio plateau : SLN

Bogota : SMT/NMC/GEMININakéty : NMC et SMT/SMN

Kiel : SLN

Stamboul : SLN/EDM - Kadjitra : NMC - Kouaoua : NMC/MKM- Bonini : SLN/SMPPoro : SLN/CFTMC

Cap Bocage : SMT/SMCB

Étoile du Nord : SLN/SMGM

Doline : SLN/SOREN

Opoué : SLN/SMGMTomo : SMGM

Ouinné : SMGM

Ada : MKM GORO : Vale NCDONIAMBO : SLN

KONIAMBO : KNS

Centres miniers

En constructionMise en routeDepuis 1910

Usines métallurgiques

Massif des péridotites

Boualoudjelima : SLN/SMGM

Camp des sapins : SLNMea : SLN

Production, exporta-tions, résultats d’activité

Malgré une production enhausse, la conjoncture inter-nationale a pénalisé le sec-teur en 2012.

En 2012, au niveau inter-national, le contexte est

peu favorable au secteurdu nickel : les cours au LMEaccusent une forte baisse (-23% par rapport à 2011),

s’établissant à 17 500USD/t en moyenne an-nuelle. Dans le mêmetemps, la hausse des prixdes hydrocarbures pénalisefortement les coûts de pro-duction des métallurgistes,les combustibles étant undes premiers postes decoûts.

En Nouvelle-Calédonie,l’année 2012 marque l’ar-rivée à son terme du chan-

tier de KNS. Pour autant,l’opérateur du Nord n’estpas encore entré en pro-duction à ce stade. Paral-lèlement, la montée enpuissance progressive del’usine du Sud est mise àmal par un incident tech-nique impliquant delourdes réparations etcontraignant Vale NC à fer-mer son usine durant lamoitié de l’année.

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Malgré ce contexte, le vo-lume d’activité du secteurau niveau local progresseen 2012. L’extraction mi-nière gagne près de 3%pour atteindre 132 milliersde tonnes de nickelcontenu et les exportationsde minerai augmentent de7%. Cette bonne perfor-mance reflète la forte pro-gression des ventes desaprolites (+22%), stimu-lées par la demande del’usine coréenne de Gwan-gyang, filiale de la SMSP. Al’inverse, les exportationsde latérites subissent lerecul de la demande aus-tralienne et diminuent de15%. La production métal-lurgique est en revanchequasiment stable en 2012(+0,4%) et s’établit à 62 000tonnes de nickel contenu.Les volumes produits par laSLN progressent de près de4%, compensant la baisseaccusée par Vale NC suite àl’interruption de sa produc-tion.

Les quantités produitessont certes bien orientéesmais les exportations sontlourdement pénalisées parla baisse des prix mon-diaux et ce, malgré l’ap-

préciation du dollar. Ainsi,le chiffre d’affaires de l’ac-tivité métallurgique s’élèveà moins de 100 milliardsde F.CFP en 2012, enbaisse de 13% par rapportà l’année précédente. Lesrevenus de la productionminière pour compte pro-pre chutent de 9% tandisque la baisse d’activité destâcherons, qui livrent leurproduction aux titulairesdes sites miniers, est plusmodérée (-3%). Ces difficultés conjonctu-relles se traduisent par la

très forte dégradation en2012 de la valeur ajoutéedégagée par le secteur.Pour les mineurs, ellechute de plus d’un tiers. Lavaleur ajoutée ne repré-sente plus que 28% deleur chiffre d’affaires, soitdix points de moins que lamoyenne des quatre an-nées précédentes. La SLNconnait les mêmes difficul-tés, son taux de valeurajoutée reculant à un ni-veau proche de celui histo-riquement faible qu’elle aconnu en 2009.

Les effets directs du secteur mine-métallurgie sur l’économie calédonienne

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5 000

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2008 2009 2010 2011 2012

La valeur ajoutée des mineurs et tâcherons impactée par la conjoncture mondiale (hors métallurgie)

Valeur ajoutée (VA) Excédent Brut d'Exploita on (EBE) Frais de personnel

mill

ions

de

F.CF

P

Sour e : ISEE

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2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

USD/barilU

SD/t

onne

Comparaison des prix du nickel et du pétrole

Cours LME en USD/tonne Prix du pétrole brut en USD/baril

Source : Direc on de l'Industrie, des Mines et de l'Energie / ISEE

Métallurgie 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014Produc on (volume) 59 576 62 378 59 796 51 031 52 132 53 940 61 927 62 178 69 206 82 754Exporta ons (volume) 58 836 63 149 57 431 52 195 51 182 55 892 61 159 62 151 65 202 76 500Exporta ons (valeur) 79 649 101 824 133 112 81 294 62 830 102 193 108 252 92 866 79 491 107 458Ac vité minière 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014Produc on (volume) 111 939 102 986 125 364 105 883 97 921 132 116 128 113 131 693 164 406 178 080Exporta ons (volume) 48 268 43 809 54 567 39 440 48 623 59 083 56 536 60 665 59 807 70 739Exporta ons (valeur) 15 210 18 640 38 174 16 740 14 923 25 924 24 356 21 470 17 529 24 766Unités volume : tonnes de nickel contenu

Unités valeur : millions de F.CFP

Evolu on de la produc on et des exporta ons de 2005 à 2014

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La masse salariale, moinsflexible, continue cepen-dant de progresser à unrythme constant. Qu’ils’agisse des activités ex-tractives ou métallur-giques, les frais depersonnel captent l’essen-tiel de la richesse crééecette année-là. L’excédentbrut d’exploitation (EBE)ne permet plus, aprèspaiement des impôts, derémunérer les investis-seurs et les bailleurs et definancer les investisse-ments, conduisant les ac-teurs à puiser dans latrésorerie accumulée pen-dant les périodes plus fa-vorables. Dans cecontexte, la majorité desentreprises clôturent l’an-née 2012 en déficit.

Contribution fiscale

Les recettes perceptibles autitre de l’impôt sur les so-ciétés (IS 35) sont étroite-ment liées aux cours dunickel qui impactent direc-tement les résultats des en-treprises. Cependant, lessommes perçues en 2012ne reflètent pas pleinementles difficultés que rencontrele secteur cette année-làpuisqu’elles correspondentessentiellement aux impôtsdus au titre de l’exercice2011, plus favorable. En2012, les recettes de l’IS35s’élèvent à 4,3 milliards deF.CFP, soit 11% du montantglobal de l’impôt sur les so-ciétés (IS 30 et IS 35). L’an-née suivante, établie àpartir des résultats dégagésen 2012, a été moins profi-table aux finances pu-

bliques avec des rentréesde 1,3 milliard de F.CFP, leplus bas niveau depuis2002.

A l’échelle calédonienne,la contribution des pa-tentes représente 5% del’ensemble des impôts ettaxes perçus. Touchantl’ensemble des activitésprofessionnelles et varia-ble selon les caractéris-tiques de l’activité, cettetaxe constitue l’un desprincipaux prélèvementseffectués auprès du sec-teur, essentiellement enraison de la prise encompte des montants im-portés et exportés dansson calcul. En 2012, la

contribution des entre-prises du nickel s’élevait àun peu plus de 2 milliardsde F.CFP, soit 1/5e du totalde l’impôt sur les patentesrecouvré.

Les redevances minières,basées sur une surface detitres miniers occupée,sont par nature plus sta-bles puisque domaniales.Elles s’établissent autourde 250 millions de F.CFPchaque année et alimen-tent le fonds nickel qui estessentiellement destiné àsoutenir l’emploi en cas decrise ou lors de la ferme-ture d’un centre minier, età financer la réhabilitationdes sites.

Les effets directs du secteur mine-métallurgie sur l’économie calédonienne

Une fiscalité spécifique

Historiquement, les entreprises du secteur du nickel ont étéles premières à contribuer aux recettes fiscales sur la base desrésultats dégagés. Aujourd’hui, leur résultat est taxé à hauteurde 35% (IS35) contre 30% pour les autres sociétés, les règlesde détermination de leur résultat fiscal tenant compte des spé-cificités liées à l’activité (ex : constitution de provisions pour re-constitution de gisement en franchise d’impôt). Ellesbénéficient également d’exonérations sur leurs intrants : surles droits et taxes à l’importation en tant qu’activité exporta-trice, mais également sur la Taxe de Solidarité sur les Services(TSS) pour ce qui concerne les activités liées à la mine.Au début des années 2000, un dispositif fiscal spécifique a étémis en place pour favoriser l’implantation de nouveaux projetsmétallurgiques. Il offre une exonération quasi-générale desdroits et taxes (impôt sur les sociétés, contribution des patentes,contribution foncière, droits d’enregistrement, droits à l’impor-tation, …) ainsi qu’un régime de stabilité fiscale, qui s’appliquentdurant la phase de construction et pour une période maximalede 15 ans à compter de l’exercice de mise en production com-merciale. Ce dispositif très favorable a attiré des capitaux en fa-veur de la construction des usines du Nord et du Sud.La création d’un fonds souverain (pour les générations fu-tures) est également envisagée à l’horizon 2016. Il seraitabondé par les revenus du nickel, mais son utilisation et sesmodalités de gestion doivent encore être définies, et l’abon-dement du fonds pose encore des difficultés. Il se heurte àdes problèmes d’ordre juridique en lien avec le pacte de sta-bilité fiscale dont bénéficient les deux derniers entrants dela métallurgie, Vale et KNS.

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En matière de droits ettaxes à l’importation, lesactivités minières et mé-tallurgiques sont large-ment exonérées en tantqu’activités exportatrices.Ainsi, en 2012, la contributiondirecte3 des acteurs du nickelétait de l’ordre de 500 mil-lions, soit une très faible partde l’ensemble des droits ettaxes à l’importation.

Les opérateurs sont égale-ment soumis à d’autres im-pôts et taxes (impôts sur lamain d’œuvre, CES, droitsd’enregistrement, ...), demontants plus modestes etdifficiles à évaluer avecprécision.

Effectifs salariés, salaires,cotisations sociales

En 2012, 7% des salariésdu privé travaillent pourl’une des entreprises dunickel Avec 4 520 salariés directsfin 2012, le secteur de lamine et de la métallurgiedu nickel hors KNSconfirme sa position d’em-ployeur majeur du pays : ilreprésente 36% de l’em-ploi industriel et 7% del’ensemble de l’emploi sa-larié du privé. La SLN est lepremier employeur privédu pays, avec deux milliersde salariés.

Les effectifs du secteurconnaissent une progres-sion rapide (croissance an-nuelle moyenne de 5%entre 2003 et 2012), ex-ception faite de 2010 où le

nombre d’emplois s’est ré-duit de 1,5%, du fait prin-cipalement de la mise enœuvre du plan de compé-titivité de la SLN qui inclutune réduction de la maind’œuvre. La mise en route de l’usinedu Nord renforcera encorel’emploi direct du nickel.Dès 2012, KNS emploieenviron 900 personnes,alors que l’usine est en-core en phase deconstruction et son acti-vité hors champ de la mé-tallurgie4. En réintégrantces effectifs aux effets di-rects du secteur, celui-ciemployait alors 8% des sa-lariés du privé en 2012.

Parmi les salariés du nickel,69% sont employés dansdes activités minières, tan-dis que 31% sont affectésaux métiers de la métallur-gie. Il s’agit d’un secteurtrès peu féminisé, les

hommes y représentant85% des heures travaillées,contre 57% dans le restedu secteur privé.

Sans même compter leseffectifs de KNS, deux sala-riés du nickel sur cinq tra-vaillent dans unecommune de la provinceNord. En effet, c’est là quese concentre la majoritéde l’activité minière (57%de l’emploi), sur des cen-tres miniers tels que Kou-mac, Canala et Kouaoua.Le poids de cette régiondevrait encore progresseravec la montée en chargedu site de Koniambo. Lepoids de la province Sudest quant à lui étroitementlié à la présence des deuxusines métallurgiques. Si le Nord accueille désor-mais presque autant de tra-vailleurs que le Sud, lessalariés du nickel habitentmajoritairement en province

3 Seules les taxes payées sur des biens importés directement par les acteurs du secteur sont comptabilisées.4Une fois la phase de production amorcée, les effectifs de la SAS Koniambo Nickel rejoindront le secteur mine et métallurgie.

Les effets directs du secteur mine-métallurgie sur l’économie calédonienne

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2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

L'IS 35 fait uctuer les rece es de l'impôt sur les sociétés

IS 35 (MINE) IS 30 Ensemble impôts sur les sociétés (IS 30 et IS 35)Source : comptes du secteur public ISEE

Mill

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de

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160

2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Un secteur créateur d'emploisBase 100 en 2003

Evolu on du nb moyen de salariés (hors KNS)Evolu on du nb moyen de salariés du secteur privé

Source : ISEE

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15Les effets directs du secteur mine-métallurgie sur l’économie calédonienne

Sud (66%), et plus de la moi-tié résident dans l’agglomé-ration du Grand Nouméa,reflétant les déséquilibresprovinciaux en termes debassin de population. Toute-fois, un tiers du personnelhabite dans les communesdu Nord alors que s’yconcentre seulement 20%de la population.

Les rémunérations an-nuelles brutes des salariésdes entreprises du nickel at-teignent 22 milliards deF.CFP en 2012, représentant11% de l’ensemble des sa-laires versés par le privé. Lessalaires du secteur sont enmoyenne plus élevés que lereste du privé, traduisant unniveau de qualification glo-balement supérieur de sessalariés : le salaire horairemoyen mensualisé atteintprès de 440 000 F.CFP brut,soit 1,5 fois plus que l’en-semble du secteur privé. Larémunération est en outresupérieure dans les em-plois de la métallurgie queceux des mines, où la maind’œuvre est relativementmoins qualifiée. Les cotisa-tions patronales associéesà ces rémunérations sontévaluées à près de 9 mil-liards de F.CFP.

0%

20%

40%

60%

80%

Province Nord Province Sud Province Iles

En 2012, deux salariés sur cinq travaillent en Province Nord

Lieu de travail des salariés Lieu de résidence des salariés Popula on 2014

Champ : entreprises du secteur nickel (hors KNS)

Sources : Cafat / ISEE

4 500 travailleurs étrangers en 2012

Les grands projets miniers ont été profitables au marché dutravail calédonien même s’ils ont nécessité en parallèle descompétences spécifiques justifiant l’important recours à dela main d’œuvre étrangère fortement spécialisée. En 2012,la main d’œuvre étrangère (soumise à une autorisation detravail) présente sur les sites de Koniambo et de Goro repré-sentait 4 500 personnes, dont la quasi-totalité sous contratavec l’usine du Nord.

% e ec fs

Mé ers de la mine 3 130 69% 13 830 5 520 19 350Mé ers de la métallurgie 1 390 31% 7 940 3 130 11 070Total secteur nickel 4 520 100% 21 770 8 650 30 420

Note : les emplois administra fs de la SLN et de Vale sont a ectés en mine ou en métallurgie au prorata du poids de chaque ac vité. Sources : Cafat / ISEE

Ac vitéE ec fs en

2012Rémunéra ons

brutesCo sa ons patronales

Total Frais personnel

Unité (sauf e ec fs) : Millions de F.CFP

0

1 000

2 000

3 000

4 000

5 000

2008 2009 2010 2011 2012 2013

Travailleurs étrangers sur les sites de Vale et de KNS

Goro Nickel Koniambo Nickel Total

Nombre de travailleurs étrangers sur site, au tre des presta ons de service interna onalesau 31 décembre Source : Direc on du Travail et de l’Emploi

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16

±

±

Bélep

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Koumac Hienghène

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Pouembout

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Canala

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Mont Dore

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NouméaDumbéa

Païta

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La Foa

Moindou

Sarraméa

Farino

Ouégoa

Lieu de résidence des salariés des opérateurs miniers et métallurgiques (avec KNS)

de 0 à 50

de 51 à 100de 101 à 200de 201 à 500de 501 à 1380

Nombre de résidents

Bélep

Pouébo

Poum

Koumac Hienghène

Touho

Poindimié

Koné

Voh

Kaala Gomen

Pouembout

Poya

Bourail

Ponérihouen

HouaïlouKouaoua

Canala

Thio

Yaté

Mont Dore

Ouvéa

Lifou

Maré

Ile des Pins

NouméaDumbéa

PaïtaBoulouparis

La Foa

Moindou

Sarraméa

Farino

Ouégoa

Lieu de résidence des salariés des opérateurs miniers et métallurgiques (hors KNS)

de 0 à 50

de 51 à 100de 101 à 200de 201 à 500de 501 à 1244

Nombre de résidents

Les effets directs du secteur mine-métallurgie sur l’économie calédonienne

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17Les effets indirects : emplois liés aux achatset à la sous-traitance

Au total, les entreprisesde la métallurgie et de

l’extraction minière (horsKNS) ont engagé plus de155 milliards de F.CFPd’achats en 2012. Lescommandes passées au-près d’entreprises établieslocalement5 représentent68% des achats, pour unmontant total de 106 mil-liards de F.CFP6.

Les achats réalisés à l’exté-rieur de la Nouvelle-Calé-donie sont surtout le faitdes métallurgistes, qui ontstructurellement plus re-cours à l’importation queles mineurs en raison debesoins spécifiques liés àleur appareil de produc-tion. Ainsi, sur 100 F CFPdépensés par la métallur-gie, 64 francs sont versés àdes prestataires locaux,contre 94 francs pour lesmineurs et tâcherons.

Les résultats de l’ensemblede la filière sont largementinfluencés par les deuxopérateurs métallurgiques,à l’origine de 86% desachats du secteur. Leurscommandes représentent134 milliards de F.CFP, dont86 sont reversés locale-ment. La prise en comptede KNS renforcera l’in-fluence de la métallurgie.

Il existe de nombreuses in-teractions entre les diffé-rentes entreprises dusecteur, les acteurs princi-paux pouvant eux-mêmesassurer des missions desous-traitance pour d’au-

tres opérateurs. C’est no-tamment le cas des tâche-rons, qui réalisent desprestations pour le comptedes titulaires miniers. Leurrôle est alors double : à lafois acteur principal etsous-traitant du secteurnickel. L’étude tient comptede ces interactions et ex-clut les double-comptesqui pourraient en résulter.Ainsi, les prestations desous-traitance des tâche-rons, acteurs directs de lafilière, ne sont pas comp-tabilisées parmi les effetsindirects.

Panorama des fournis-seurs et sous-traitantsdu secteur mines/mé-tallurgie

En 2012, plus de 1 000prestataires locaux sont enrelation directe avec l’unedes 16 entreprises du nickel(en prenant en compte lescommandes annuelles su-périeures à 1 million deF.CFP uniquement). Ils for-ment l’ensemble des four-nisseurs, sous-traitants etprestataires de services dusecteur.

Une part importante desachats est consacrée auxprestations de tâcheron-nage exécutées par les ac-teurs du secteur nickeleux-mêmes (9 milliards deF.CFP). Le montant descommandes passées au-près de prestataires dusecteur privé hors nickel(prestations de tâcheron-nage, administrations etassociations exclues) s’éta-blit à 97 milliards de F.CFP.

La majorité de ces presta-taires du privé ont établileur siège en province Sud(74%) ce qui n’exclut paspour autant le fait qu’ilspuissent exercer une acti-vité en province Nord oumême y avoir implanté unétablissement secondaire.

Les sociétés commerciales(SARL, SA) sont majori-taires parmi les interlocu-teurs du secteur, tandisque les entrepreneurs in-dividuels représentent20% des fournisseurs de lafilière mais seulement 3%du montant des com-mandes.

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5Le siège de ces entreprises peut néanmoins être situé hors de Nouvelle-Calédonie.6Ce montant correspond au chiffre d’affaires et non à la valeur ajoutée des fournisseurs et sous-traitants du nickel.

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De façon générale, le sec-teur travaille plus réguliè-rement avec desentreprises de plus grandetaille (moyenne de 18 sa-lariés). Plus de 80% dumontant des commandessont ainsi exécutés par desentreprises d’au moins 10salariés, et près de la moi-tié par des entreprises deplus de 50 salariés, alorsque celles-ci ne représen-tent respectivement que2,4% et 0,3% des entitésprivées du territoire.

L’ancienneté moyenne desentreprises sollicitées parle secteur nickel est de 12ans. Il s’agit donc pour unegrande partie de sociétésdurablement établies surle territoire. A l’image dela structure des entre-prises calédoniennes,deux entreprises sur cinq

ont plus de dix annéesd’existence.Tâcheronnage exclu, lesprincipaux postes de dé-pense du nickel concernentl’énergie électrique (unquart du montant descommandes), la construc-tion (18%) et le commerce(17%). Les dépenses enénergie sont principale-ment imputables aux mé-tallurgistes pour alimenterleurs usines. Les mineurs ettâcherons, par la nature deleur activité, ont une struc-ture d’achat très différentede celle des métallurgistes,et font majoritairementappel aux prestataires ducommerce (33%), destransports (29%) et de laconstruction (17%).

Au vu de la situation parti-culière de KNS l’année étu-diée, son activité est

traitée de manière isoléedu reste du secteur. Eneffet, une grande part deses achats et charges en2012 est destinée au sec-teur de la construction(37%) et aux activités deservices spécialisées,scientifiques et techniques(27%) dans lesquelles seretrouvent les activitésd’ingénierie, d’études, decontrôle et d’analysestechniques. L’héberge-ment et la restaurationconstituent égalementune charge importante enraison de la présenced’une «base-vie» sur cesite excentré des zones ur-baines et commerciales.Comme pour Vale NC quiest dans une configurationvoisine, un dixième desdépenses est consacré à lagestion de la base vie.

Les effets indirects : emplois liés aux achats et à la sous-traitance

Répar on des commandes réalisées en NC selon le secteur d'ac vité du fournisseur

Commandes métallurgistes

Commandes mineurs hors métallurgie

Commandes totales

(hors KNS)

Commandes totales

(avec KNS)

Agriculture, sylviculture et pêche 0% 0% 0% 0%Industries extrac ves (hors tâcherons) 2% 7% 3% 2%Industrie manufacturière 12% 5% 11% 9%Electricité, gaz, vapeur et air condi onné 31% 0% 26% 17%Eau; assainissement, ges on des déchets, dépollu on 1% 0% 1% 1%Construc on 18% 17% 18% 25%Commerce 14% 33% 17% 14%Transports 6% 29% 10% 7%Hébergement, restaura on 5% 0% 5% 7%Ac vités spécialisées, scien ques et techniques 6% 3% 5% 13%Autres ac vités de services 4% 4% 4% 5%Non dé ni 0% 1% 0% 0%Total commandes au secteur privé hors nickel 81 725 15 094 96 819 154 444Total commandes de tâcheronnage (au secteur nickel) 4 372 5 028 9 400 9 400Total commandes aux administra ons et associa ons 194 50 245 476Montant total des commandes du secteur nickel 86 291 20 172 106 463 164 320Unité : million de F.CFPNote : Ce tableau détaille l'ensemble des achats et charges externes réalisés par les établissements cible. Il n'inclut pas l'ensemble des charges des entreprises (charges scales et sociales, charges nancières, excep onnelles…).

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19Les effets indirects : emplois liés aux achats et à la sous-traitance

Les effets d’entraîne-ment du nickel sur l’éco-nomie calédonienne :l’impact indirect

L’ensemble des com-mandes du nickel consti-tue une source de revenuspour les fournisseurs dusecteur privé hors nickel,s’élevant à 97 milliards deF.CFP de chiffre d’affaires(tâcheronnage, adminis-trations et associations ex-clus7). En rapportant lemontant des commandesau chiffre d’affaires dé-claré par chacune de cessociétés, il est possible demesurer leur taux de dé-pendance au nickel.

Le taux de dépendancevarie logiquement selonles structures et l’activitéqu’elles exercent. Globale-ment, les commandes cor-respondent à 20% duchiffre d’affaires annuelréalisé par les fournis-seurs. Individuellement, laplupart des fournisseursréalisent moins de 20% deleur activité avec le sec-teur, et les grandes entre-prises sont globalementmoins tributaires que lesstructures avec peu de sa-lariés. Ainsi, seules 9% desentreprises d’au moins 50salariés sont quasi exclusi-vement dépendantes dusecteur (>80% de leur chif-fre d’affaires) contre plusde 20% des structures demoins de 10 salariés. Le

chiffre d’affaires des pe-tites structures est en effetsouvent largement im-pacté par les commandesde la filière nickel. On re-cense au total plus d’unecentaine d’entreprises dé-pendant presque unique-ment des travaux confiéspar le secteur (dépen-dance >80%). Ces struc-tures recouvrent la moitiédes sommes décaisséeslocalement par les mi-neurs et métallurgistes.

L’emprise varie aussi enfonction de l’activité desprestataires. Les fournis-seurs en électricité ou enprestations d’héberge-ment sont ainsi très dé-pendants, la majeurepartie de leur activité

étant réalisée avec le sec-teur. D’importantes socié-tés sont ainsi totalementsubordonnées à la pré-sence des usines métallur-giques. C’est notammentle cas des centrales élec-triques de Doniambo etProny, ou encore des so-ciétés gestionnaires des«bases vie» dans le do-maine de l’hôtellerie et dela restauration. Dans lesecteur des transports etde la construction, oncompte aussi un nombreimportant de structurestrès dépendantes (83). Al’inverse, les fournisseursdu commerce, de l’infor-mation et des télécommu-nications ne réalisentqu’une faible part de leursrevenus grâce au nickel.

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10 000

20 000

30 000

40 000

50 000

0 salarié 1 à 9 salariés 10 à 49salariés

50 salariés et+

La moi é des commandes con ées à des entreprises de plus de 50 salariés

Mill

ions

F.C

FP

Source : ISEE

0%

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60%

80%

100%

1 à 9 salariés 10 à 49 salariés 50 salariés et +

Taux de dépendance des fournisseurs du nickel employant des salariés

Dépendance >80%

Dépendance 60% à 80%

Dépendance 40% à 60%

Dépendance 20% à 40%

Dépendance<20%

Source : ISEE

7 Les emplois des tâcherons sont exclus des effets indirects car ils entrent déjà dans le champ des effets directs (pas dedouble compte). L’étude considère que le maintien des emplois des administrations et associations n’est pas subor-donné à l’existence d’un secteur d’activité (à l’exception du Centre de Formation aux Techniques de la Mine et desCarrières).

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Les commandes permet-tent aux fournisseurs etsous-traitants du nickell’emploi de 3 420 salariés.L’industrie profite large-ment de la transformationmétallurgique, essentielle-ment au travers de l’indus-trie manufacturière(maintenance, chaudron-nerie, tuyauterie) et de laproduction d’électricité(via les centrales élec-triques). L’impact chez lesfournisseurs de l’industrie(y compris énergie) est es-timé à environ 780 sala-riés. Les activités deservices aux entreprisessont également presta-taires des opérateurs mi-niers permettant l’emploide 700 personnes, princi-palement dans les activi-tés de gardiennage, denettoyage de locaux, deréhabilitation des sites mi-niers, d’analyse et de re-cherche. Un impactimportant est égalementrelevé chez les fournis-seurs de la constructionoù l’on dénombre 700 sa-lariés travaillant indirecte-ment pour le nickel. Cetimpact est disséminé surun grand nombre de so-ciétés en raison de la di-versité des activités dubâtiment auquel le sec-teur a recours dans lecadre de son exploitation(forages, sondages, terras-sements, installation in-dustrielle…). Par ailleurs,460 emplois sont généréspar le nickel dans le sec-teur du transport. Al’image du BTP, les com-mandes dans les trans-ports se partagent entre

de nombreuses entre-prises, générant ainsi desimpacts répartis sur 70structures distinctes. Enrevanche, dans l’héberge-ment et la restauration où460 emplois sont égale-ment liés au nickel en2012, les effets sur l’em-ploi sont extrêmementconcentrés. Le commerceest globalement peu im-pacté par les commandesdirectes des mineurs etdes métallurgistes, avecseulement 190 emplois s’yrattachant, dont plus de lamoitié dans le commercede gros de machines pourl'extraction, la construc-tion et le génie civil. Pourautant, les retombéespour le négoce ne sont pasnégligeables et sont plusmarquées lorsque l’ons’intéresse aux effets in-duits par la consommationdes populations vivantgrâce au nickel.

Car les effets indirects nes’arrêtent pas aux seulsachats des opérateurs dunickel. En effet, pour ho-norer leurs commandes,les entreprises sous-trai-tantes ou fournisseursvont devoir à leur tourconsommer un certainnombre de biens et deservices. C’est le cas parexemple des sociétés as-surant la restauration ausein des grands complexesindustriels. Pourvoyeusesd’emplois grâce aux com-mandes reçues des métal-lurgistes, elles vont aussieffectuer des achats afind’assurer le service pourlequel elles ont été man-

datées. Par exemple, l’agri-culture et l’agroalimen-taire sont sollicitées pourapprovisionner la restau-ration sur site industriel.

Si cet effet de second ordren’est pas directement ob-servable, on peut l’estimerà partir du Tableau En-trées-Sorties (TES) descomptes économiques, quidétaille les consommationsintermédiaires de chaquebranche d’activité. Ces ef-fets de second ordre repré-sentent selon cetteestimation une productionlocale additionnelle de 25milliards de F.CFP, permet-tant l’emploi supplémen-taire d’un millier desalariés. Théoriquement,ces effets de second rangentrainent eux-mêmes uneproduction supplémen-taire. Celle-ci est délicate àestimer mais, en tout étatde cause, les impacts liés àla sous-traitance au-delàdu «deuxième niveau»sont faibles.

Finalement, en 2012,avant la mise en route del’usine du Nord, le secteurnickel est directement ouindirectement à l’originede l’emploi de 9 000 sala-riés, correspondant à 14%de l’emploi total du sec-teur privé.

Parallèlement, bien quel’impact du nickel seconcentre essentielle-ment sur l’emploi salarié,il touche également desentrepreneurs indivi-duels. Leur taux de dé-pendance est toutefois

Les effets indirects : emplois liés aux achats et à la sous-traitance

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plus difficilement mesura-ble, faute d’informationssuffisantes sur les revenus

de ces travailleurs. Pour-tant, 291 entités assurant6 milliards de commandes

n’enregistrent aucun sala-rié, parmi lesquelles 146personnes physiques.

Les effets indirects : emplois liés aux achatset à la sous-traitance

En 2012, KNS ne reflète pas encore une activité nickel mais son impact n’est pas neutre

En 2012, l’usine du Nord n’a pas la même structure d’achats que les autres industriels. Lapériode étudiée étant celle de l’achèvement de la construction de l’usine, ses consommationsne sont pas représentatives d’une activité de production métallurgique. Pour autant, l’impactde KNS dans l’économie est loin d’être neutre puisque l’opérateur a engagé cette année-là95 milliards de F.CFP de dépenses, soit l’équivalent de 60% des dépenses effectuées parl’ensemble du secteur nickel. Près de 60 milliards ont été reversés à des structures présenteslocalement, notamment au secteur du BTP (37%), aux activités de services aux entreprises(27%) et à la gestion de la base-vie (11%). Ainsi, à elle seule, la société Koniambo Nickel SASa permis l’emploi indirect de 3 100 salariés, dont 2 200 chez ses fournisseurs directs. Cerapport de 3,4 emplois indirects pour un emploi direct est bien supérieur à celui des acteursdu secteur nickel.

Les retombées importantes de KNS s’expliquent par l’envergure du chantier de construction,entrainant de fortes répercussions sur l’économie locale, notamment sur le secteur dubâtiment. Une fois la mise en route de l’outil de production, le nouvel opérateur retrouverasans doute un ratio plus proche des autres métallurgistes.

L’impact de KNS sur le tissu commercial et industriel de province Nord est significatif. Onnote une forte création d’entreprises sur la zone VKP à partir de 2008, année de démarragedes grands travaux de construction de l’usine du Nord. La part de nouvelles entreprisessurpasse les créations desautres zones de Nouvelle-Calédonie durant l’ensemblede la phase de construction.La population de VKP connaitégalement une progressionrapide de +6,2% par an. Il s’agitde la plus forte croissanceenregistrée sur le territoireentre 2009 et 2014. Ainsi, encinq ans, plus de 2 000nouveaux habitants s’y sontinstallés.

0%

2%

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6%

8%

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12%

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

Plus de créa ons d'entreprises sur la zone VKP

Voh-Koné-Pouembout Reste NC

Précisions : évolu on du nombre d'entreprises du secteur privé au 31/12 par rapport au 31/12 de l'année précédente

Source : ISEE

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L’activité économique dunickel, qu’elle soit di-

recte ou indirecte, a égale-ment des effets induitsoccasionnés par laconsommation des travail-leurs concernés. En effet,les revenus perçus par lesménages vivant directe-ment ou indirectement dunickel sont réinjectés pourpartie dans l’économie ca-lédonienne sous forme dedépenses de consomma-tion. C’est l’effet multiplica-teur de toute activitééconomique.

Les retombées induites tra-duisent le nombre d’em-plois salariés nécessairespour satisfaire la consom-mation des ménages liésau nickel (alimentation,transports, logement, édu-cation…). En 2012, pour 3

emplois salariés liés direc-tement ou indirectementau secteur, un emploi in-duit est créé (hors secteurpublic). A l’échelle calédo-nienne, 3 000 emplois sala-riés résulteraient ainsi deces dépenses de consom-mation.

Les principaux secteurs pri-vés concernés par l’emploiinduit sont le commerce etla réparation automobile(28%) et les services auxménages (25%). Parmi eux,l’enseignement et les acti-vités du domaine de lasanté et de l’action socialesont largement représen-tés avec 300 emplois in-duits pour chacune de cesactivités. Les autres sec-teurs de l’économie impac-tés par la consommationdes ménages sont l’hôtelle-

rie et la restauration (12%)qui occupent près de 400salariés pour répondre auxbesoins des ménages dunickel. A l’inverse, certainesactivités telles que le BTPou l’industrie non agroali-mentaire sont peu impac-tées par la consommationdes ménages, leur lien à lafilière nickel passant davan-tage par la consommationdes entreprises.

Au total, avant la mise enroute de l’usine du Nord,les emplois directs, indi-rects et induits liés aunickel représentent 12 000salariés, soit 19 % de l’em-ploi du secteur privé.Quelque 5 000 salariéssupplémentaires sont liésà KNS en phase deconstruction.

Les effets induits par la consommationdes ménages

Impact en termes d'emplois salariés E ets directs

E ets indirects

E ets induits

Ensemble des e ets

Agriculture, sylviculture et pêche 0% 1% 5% 1%Industries du nickel 100% 0% 0% 38%Autres industries 0% 15% 10% 8%Energie / Eau 0% 7% 1% 3%Construc on 0% 19% 5% 8%Commerce; répara on d'automobiles et de motocycles 0% 10% 28% 11%Hébergement et restaura on 0% 11% 12% 7%Transports et télécommunica ons 0% 15% 7% 7%

Ac vités nancières et d'assurance1 nd nd 1% 1%Ac vités immobilières 0% 0% 1% 0%Services rendus principalement aux entreprises 0% 20% 1% 8%Services rendus principalement aux ménages 0% 1% 25% 7%Mutuelles et sécurité sociale obligatoire nd nd 4% ndTotal impact emplois salariés (hors KNS) 4 520 4 500 3 020 12 040

Poids dans l’emploi salarié du privé 7% 7% 5% 19%Impact hors emplois du secteur public1 Secteur banque et assurance : impact sous-es mé en raison des charges nancières n'étant pas incluses dans la consomma on des entreprises

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Annexe 1 : produits, uti-lisations et techniquesd’extraction et de trans-formation du nickel

Deux tiers du nickel sontutilisés dans la fabricationd’acier inoxydableLe nickel, métal non fer-reux, est omniprésent : desustensiles de cuisine auxbatteries de téléphonesportables en passant par lebâtiment. Ses caractéris-tiques physiques (conduc-tivité thermique etélectrique, résistance à lacorrosion et à l’oxydation,propriétés magnétiques)en font un produit recher-ché, en particulier pour lesalliages. Les deux-tiers de laproduction mondiale denickel sont ainsi destinés àla fabrication d'aciersinoxydables utilisés par unemultitude de secteurs del’économie : automobile,bâtiment, biens deconsommation couranteou d’équipement. Cetteproportion a doublé enune quarantaine d’années.Le nickel est égalementl'élément d'addition le plusrépandu parmi lesquelques 3 000 alliagesmodernes. Son utilisation àl'état pur est en revanchebeaucoup moins courante.

Un minerai rare se trou-vant sous deux formesLa Terre s’est progressive-ment enrichie en nickel lorsde sa formation. Le nickel,métal lourd, s’est enfoncépeu à peu jusqu‘au noyauen laissant quelques dé-pôts dans le manteau ter-restre. Lors de la

superposition de plaquestectoniques il y a 40 mil-lions d’années, il est par-tiellement remonté dans lacroûte terrestre. Mais peude pays ont été dotés deressources suffisantes pourêtre exploitables.

Le minerai de nickel estclassé en deux catégoriesdistinctes :

• les minerais sulfurés(65% de la productionmondiale) qui ont des te-neurs variant de 0,7 à 3%de nickel. Ils peuvent éga-lement contenir du cuivre,du cobalt, du platine etd’autres métaux. Ces mi-nerais représentent envi-ron un tiers des ressourcesen nickel et se trouventprincipalement dans lesmines souterraines exploi-tées au Canada, en Russieet en Australie.

• les minerais oxydés(35% de la productionmondiale) qui ne contien-nent pas de métaux pré-cieux, mais renferment ducobalt. Ces minerais sontexploités dans des mines àciel ouvert où le coût d’ex-traction est moins élevéque celui des minerais sul-

furés. Parmi les mineraisoxydés, on distingue deuxcatégories : - les saprolites qui ont des

teneurs en nickel de 2 à3% et contiennent du fer(10 à 30%) ainsi que du co-balt. Lorsque la saproliteest saturée en nickel (au-delà de 3% environ), elleest appelée garniérite.- les latérites qui sont des mi-

nerais plus pauvres : ilscontiennent 1 à 1,5% denickel, du fer (entre 40 à 50%),du cobalt et du chrome.

Une métallurgie du nickeladaptée aux spécificitésdu mineraiIl existe deux types de pro-cédés de transformationdu minerai en nickelmétal, qui sont choisis no-tamment en fonction de lanature du minerai traité :• la pyrométallurgie est le

procédé le plus ancien etéprouvé. Après avoir étépréparé (broyage, sépara-tion des sulfures de lagangue stérile), le mineraiest porté à température defusion dans d’immensesfours, puis séparé des dé-chets (scories). Le ferro-nickel ainsi obtenu est

Autres1%

Aciers inoxydables65%

Alliages au nickel12%

Aciers alliés et fonderies8%

Galvanoplastie10%

Monnaie1%

Batteries3%

Source: CNUCED

Usages du nickel dans le monde

Annexes

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24 Annexes

ensuite affiné afin d’enle-ver les composants autresque le nickel en fonction duproduit fini souhaité ;• l ’ h y d r o m é t a l l u r g i econsiste à traiter le mineraipar lixiviation, c’est-à-direau moyen d’un solvantsous pression qui permetd’en isoler le nickel. La so-lution obtenue contientdes métaux dissous maisaussi des résidus solidesqui sont alors éliminés pardécantation. Le liquide tra-verse ensuite plusieurs cir-cuits permettant d’enextraire le nickel et le co-balt par réactions chi-miques. Ce procédé estcomplexe à mettre enœuvre mais ses coûts d’ex-ploitation sont moindresque celui de la pyrométal-lurgie car il nécessite moinsd’énergie.

Qu’est-ce que la teneur en nickel ?

La teneur du minerai correspond au pourcentage de nickelmétal qu’il contient. Plus la teneur est élevée, plus le mineraiest facilement exploitable : sa transformation nécessitemoins de volume de minerai manipulé, transporté et stocké,moins d’énergie, etc. D’autres caractéristiques du mineraiinterviennent également dans l’efficience du processus detraitement, comme son taux d’humidité, la proportion defer, de cobalt ou ses caractéristiques physico-chimiques.Si les premiers gisements exploités affichaient des teneursde l’ordre de 10%, ils sont aujourd’hui épuisés et les mineurssont contraints de se tourner vers des gisements pluspauvres. L’évolution technologique a permis de développerdes méthodes de traitement du minerai plus performantes,autorisant la valorisation de gisements jusqu’alors nonexploitables pour des raisons économiques. Ainsi, lesnouveaux procédés hydrométallurgiques (traitement duminerai à l’aide d’un solvant) permettent de transformer lenickel contenu dans les latérites qui présentent des teneursde l’ordre de 1 à 1,5%. La SLN a, de son côté, mis au pointune méthode d’enrichissement du minerai via une laveriequi permet de séparer progressivement les grains stérilesdes grains les plus riches afin d’augmenter la concentrationen nickel. Cette opération a permis d’augmenter la duréed’exploitation des gisements de 25%.

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Annexe 2 : la cotation dunickel au london metalexchange

Longtemps, la formationdes prix du nickel a été régiepar le «prix producteur», enraison de la prépondéranced’Inco sur le marché, qui re-présentait 65% de la pro-duction mondiale au débutdes années 60. Il détermi-nait ainsi le prix de 50% dunickel vendu sur le marchémondial en 1970. De fortsdéséquilibres du marché,sous l’effet de la crise éco-nomique mondiale suiteaux chocs pétroliers, del’augmentation des capaci-tés de production et du dés-tockage des industriesconsommatrices, ont misfin au contrôle exercé parles producteurs. Le LondonMetal Exchange (LME), quipublie une cotation dunickel depuis 1979, est de-venu la référence en termesde prix.

Le LME est le premier mar-ché mondial des métauxnon ferreux avec 80% deséchanges de contrats àterme. Il cote quotidienne-ment le nickel primaire purà 99,8% minimum. Leséchanges se font unique-ment en dollars US. S’il ap-porte une plus grandetransparence sur les prix, leLME favorise également laspéculation. Ainsi, les coursdu LME ne fournissentqu’une information impar-faite sur le marché et lesprix pratiqués par les pro-ducteurs qui peuvent dé-pendre de la date denégociation ou du niveau

de transformation du pro-duit vendu.

Principaux producteurs denickel primaire en 2013 1. Norilsk Nickel (Russie) :272 000 tonnes2. Vale (Brésil) : 231 000tonnes3. Glencore Xstrata (Suisse) :144 000 tonnes4. Jinchuan Group (Chine) :142 000 tonnes5. BHP Billiton (Australie) :116 000 tonnes6. Sumitomo Metal Mining(Japon) : 70 000 tonnes7. Eramet (France) : 53 000tonnes (Source : Fréquence Nickel,mars 2014)

Des fondamentaux qui ontfortement évolué depuis15 ansLes cours du nickel sontdevenus de plus en plusvolatils à partir des années2000, la décennie précé-dente étant caractériséepar une période de sur-production et de morositédu marché. A partir de2002, les cours ont suiviune tendance haussièreportée principalement parl’accroissement de la de-mande chinoise. L’évolu-

tion des cours a été ampli-fiée par les mouvementsspéculatifs. Ainsi aprèsavoir atteint 17 630 USD/ten 2006, le cours culmineà 55 100 USD/t en 2007.La période est égalementcaractérisée par d’impor-tantes opérations capita-listiques comme les OffresPubliques d’Achat (OPA)de Xstrata sur Falcon-bridge et de Vale sur Inco.La chute du cours en 2008fut brutale alors que dansle même temps éclatait lacrise financière des «sub-primes». Dès 2009 lescours ont cependant re-pris une tendance haus-sière avant de subir l’effetde la surproduction defonte de nickel chinoisedepuis la mi-2011.L’évolution du marché a étéplus favorable en 2014 enraison d’une productionmondiale soutenue d’acierinoxydable et de facteursgéopolitiques : décision del’Indonésie d’arrêter les ex-portations de minerai afinde capter une plus grandepart de la valeur ajoutée enincitant à la transformationdu minerai sur son terri-toire ; craintes sur l’approvi-sionnement en provenance

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Indi

ce b

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= 20

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Cours du nickel et indice des ma ères premières métalliques

Nickel

Source : FMI

USD

/t

Annexes

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26 Annexes

de Russie en raison des em-bargos décidés par les paysoccidentaux suite aux ten-sions ukrainiennes. L’entréeen vigueur du «ban indoné-sien» en janvier 2014 a im-pacté principalement laChine car environ 85% de laproduction de fonte denickel dépend du mineraiindonésien. L’anticipationd’un futur déficit de ma-tières premières a ponc-tuellement stimulé le cours

du nickel qui a atteint 19400 USD/t en moyenne aumois de mai 2014. Toute-fois les stocks n’ont pascessé d’augmenter. Ils dé-passent 400 000 tonnes fin2014, entraînant les cours àla baisse.

Vers un rééquilibrage dumarché ?Les perspectives pour lesannées à venir sont incer-taines : l’accumulation des

stocks détenus au LME, lamontée en puissance deprojets métallurgiques etle ralentissement de lacroissance asiatique plai-dent pour un maintien àfaible niveau des cours. Al’inverse, l’interdiction desexportations de mineraide nickel brut par l’Indo-nésie devrait mettre à malla production de fonte denickel chinoise. 

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Annexe 3 : les acteurs del’industrie métallurgiqueen nouvelle-caledonie

La Société Le Nickel, ac-teur historiqueActeur historique de la vieéconomique calédonienne,la SLN est le principal et leplus ancien opérateur mi-nier de la Nouvelle-Calédo-nie. Elle a façonné lepaysage calédonien à tra-vers ses nombreuses minespuisqu’elle possède envi-ron 55% du domaine mi-nier concédé pour 31% dessurfaces nickélifères favora-bles de la Nouvelle-Calédo-nie. Plus de trois millionsde tonnes de minerai ensont extraites chaqueannée pour alimenter sonusine. La SLN a égalementcontribué à la créationd’organismes sociaux :mise en place de la Mu-tuelle du Nickel, participa-tion à la création de laCAFAT (Caisse de Compen-sation des Prestations Fa-miliales, des Accidents duTravail et de Prévoyance

des travailleurs de Nou-velle-Calédonie)... Son ac-tionnariat se composeaujourd’hui du groupefrançais Eramet pour 56%,de la société publiqueSTCPI (Société TerritorialeCalédonienne de Partici-pation Industrielle, déte-nue indirectement par lesprovinces calédoniennes)pour 34% et du JaponaisNisshin Steel (producteurd’acier inoxydable auJapon) pour 10%.

L’usine, née il y a de plusde 100 ans, utilise un pro-cédé pyrométallurgiqueéprouvé et produit desmattes (environ 20% de saproduction) et du ferro-nickel (80% - deuxièmeproducteur mondial). Saproduction pour l’exercice2014 s’est établie à 55 000tonnes de nickel contenu,en hausse de 4% par rap-port à 2013. Si son pro-gramme d’augmentationde la capacité de produc-tion à 75 000 t lancé en2001 a été contrarié par la

baisse des teneurs de sesgisements, la SLN visenéanmoins une produc-tion à hauteur de 62 000 ten 2015.

Afin d’accroître sa compé-titivité, la SLN a lancé en2009 un Plan d’Améliora-tion de la Compétitivité, etréalisé des économiesd’échelles grâce à la haussede la production, qui ontpermis de réduire les coûtsde production de 1,05USD/lb. Le Plan d’Améliora-tion de la Performance aété maintenu sur 2014-2018 avec pour objectif degagner 2 USD/lb. Un de sesvolets concerne le rempla-cement de la centrale élec-trique au fuel de l’usine parune centrale au charbon.

A travers ses mines et sonusine, la SLN est le premieremployeur privé du terri-toire. Elle réalise 72% desexportations calédoniennesen 2012 et figure parmi lesplus importants contribua-bles du territoire en période

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de cours favorables. Les re-tombées financières pas-sent aussi par lesdividendes versés à l’action-naire STCPI : en 2012 ils ontatteint un niveau exception-nel de 18 Mds F.CFP.

La SMSP, l’outil de rééqui-librage économique duterritoireLa Société Minière du SudPacifique (SMSP) a été ra-chetée en 1990 par la SOFI-NOR8 (Société d’EconomieMixte de capital-investisse-ment de la Province Nord),aujourd’hui actionnaire à87,3%. Cette transactionfaisait partie de la politiquede rééquilibrage écono-mique prévue par les ac-cords de Matignon-Oudinotde 1988. Le reste du capitalde la SMSP se partage entredes petits porteurs (8%) etla SODIL (4,6%), SEM de ca-pital-investissement de laProvince des Iles.

La SMSP s’est d’abordconstituée progressive-ment un domaine minier.

Elle a ensuite poursuiviune stratégie de diversifi-cation dans la métallurgievia deux opérations com-plémentaires :

• le projet d’«usine duNord» : d’une capacité de60 000 t par an, l’usinetraite par un procédé py-rométallurgique les sapro-lites à teneur élevée dumassif de Koniambo enprovince Nord, l’un desplus importants gisementsde saprolites au monde. Ledéveloppement du projetest assuré par KoniamboNickel SAS (KNS), réunis-sant la SMSP (51% du ca-pital) et la sociétéGlencore (49%). Son coûtest évalué à plus de 7 mil-liards USD, montée enpuissance incluse. Laconstruction de l’usine adébuté en 2008 et sa miseen service s’est faite pro-gressivement à partir de2013. Le ferronickel pro-duit est entièrement ex-porté et racheté parGlencore. Le projet est aucœur de la stratégie de ré-

équilibrage économiquede la province Nord.

• le projet NMC-SNNC(«usine de Corée») : laSMSP s’est associée à l’acié-riste coréen Posco pourconstruire en Corée uneusine pyrométallurgiqued’une capacité de 30 000 t,la Société du Nickel deNouvelle-Calédonie et deCorée (SNNC). L’usine estentrée en production fin2008. Elle traite les mine-rais des gisements de laSMSP, hors massif de Ko-niambo, dont la propriétéa été transférée à la NickelMining Company (NMC).La SMSP et Posco détien-nent respectivement 51%et 49% de chacune de cesdeux sociétés. Une exten-sion de la capacité de pro-duction de SNNC à 54 000 tvient d’être réalisée, né-cessitant également undoublement de la produc-tion de minerai par NMC.

La stratégie du groupe aconsisté à dépasser le sta-tut de simple extracteur et

PSMS

lidoSronoS

%78 %5

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%8

Jinchuan

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Glencore Xstrata

5%15%001%001

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49% 49

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%15%15

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49%9%

8La SAEML « Nord Avenir » s’est substituée à la SOFINOR au début de l’année 2014.

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exportateur de minerai, endéveloppant avec des par-tenaires asiatiques desunités de transformationcompétitives, afin de cap-ter une part plus impor-tante de la valeur ajoutée.Le partenariat avec Poscoa ainsi permis, de rentabi-liser l'exploitation d'un mi-nerai à plus faible teneuren nickel et d’étendre ladurée de vie des mines. LaSMSP envisage d’engagerd'autres partenariats simi-laires, en vue de traiter leminerai calédonien nonvalorisable sur placecompte-tenu des coûts detransformation locaux.

La SMSP a ainsi conclu unnouveau partenariat avecle groupe chinois Jin-chuan. Une joint-venture,détenue à 51% par laSMSP et à 49% par Jin-chuan, a été créée avecpour objectif deconstruire, en Chine, uneusine hydrométallurgiquede capacité 30 000 t/anpour exploiter le mineraicalédonien. Le schéma re-tenu est identique à celuiutilisé pour l’usine deCorée.

Vale NC, l’usine innovantedu Grand Sud Dans le Grand Sud calédo-nien, à Goro, la société Incoa développé un nouveauprocédé permettant de va-loriser le nickel et le cobaltcontenus à de faibles te-neurs dans le minerai laté-ritique : l’hydrométallurgie.

Après les premiers essaismenés dans une usine pi-

lote en 1999, le projetd’Usine du Sud d’Inco«Goro Nickel» démarre en2002. La construction del’usine connaît plusieurscoups d’arrêt liés à la rééva-luation du projet, à des pro-blèmes techniques, maisaussi aux blocages éma-nant de la population. Cettedernière s’inquiète des re-tombées environnemen-tales de l’activité quiemploie des produits chi-miques dangereux (acidesulfurique notamment) etest implantée dans unezone à la biodiversité richemais fragile. Devenue «ValeNouvelle-Calédonie» suiteau rachat en 2007 d’Incopar le groupe brésilien Vale,2e producteur mondial denickel, l’usine du Sud com-mence à commercialiser en2010 un produit intermé-diaire, le NHC. La produc-tion d’oxyde de nickeldébute en 2012 et montedésormais progressivementen puissance (20 000tonnes de nickel contenuen 2014). Le coût du projetdepuis son lancement estévalué à 7 milliards USD.

L’usine est dimensionnée pourproduire à terme 60 000 t denickel sous forme d’oxyde denickel et environ 4 500 t de co-balt par an. Elle est alimentéepar une mine à ciel ouvert, si-

tuée à une dizaine de kilomè-tres sur le plateau de Goro,dont la réserve d’exploitationest estimée à 50 ans mini-mum.

Vale Nouvelle-Calédonieest détenu à 80,5% parVale Do Rio Doce (VDRD)et 14,5% par le groupe-ment japonais SUMIC (Su-mitomo Metal and Mining& Mitsui), le solde de 5%appartenant à la SPMSC(Société de ParticipationMinière du Sud Calédo-nien) qui regroupe les troisprovinces calédoniennes.Le pacte d’actionnairesprévoit que la SPMSC aug-mente sa participation àhauteur de 10% du capitaldans les deux ans suivantle début de la productioncommerciale, avec la pos-sibilité de monter à 20%dans un délai de quatreans après la mise en pro-duction.

Ce projet innovant eststratégique pour le mondedu nickel et pour la Nou-velle-Calédonie dont lesressources latéritiquessont estimées à 30% desressources mondiales.

Des projets en perspective La mise en service d’unedeuxième ligne de produc-tion de l’usine de Corée,

Annexes

CNelaV

lekciNsdnalrehteNcimuSelaV

%5,08 %5,41

SASCSMPS

%5

CNelaV

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inaugurée en mars 2015,devrait renforcer le posi-tionnement de la Corée duSud comme premier desti-nataire des exportationsde minerai calédonien.Afin de pouvoir alimenterl’usine de Gwangyang, laNMC a signé un accordavec la SLN portant sur lacession de 350 000 tonneshumides de minerai

(d’une teneur d’environ1,9%) sur deux ans, letemps d’augmenter sapropre capacité de pro-duction. A terme, la NMCdevrait exporter entre 3,6et 3,8 millions de tonnesvers la Corée du Sud.

Par ailleurs, le mineurMKM a signé un partena-riat commercial avec le

fondeur japonais PacificMetal Company en vue delui livrer 250 000 tonnes deminerai par an pendant dixans. Enfin, si l’interdictiond’exporter du minerai brutest maintenue en Indoné-sie, la Chine devra trouverd’autres sources d’approvi-sionnement et la Nouvelle-Calédonie pourrait êtrel’une de ces possibilités.

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31Méthode et définitions

Le champ de l’étude des impacts

Champ privé : seuls les emplois du secteur privé sont retenus pour les calculs d’impacts. N’yfigurent pas les emplois relevant de la fonction publique, des collectivités territoriales, de lafonction publique hospitalière, de la fonction publique d’Etat (code forme juridique 7). LesEtablissements Publics à caractère Industriel et Commercial (EPIC) sont conservés dans lechamp d’analyse.

Emploi salarié : seuls les emplois salariés sont considérés. L’impact en termes d’emploi nonsalarié (entrepreneurs, patentés) n’est pas mesurable faute d’information suffisante sur lesujet.

Une mesure de l’impact à plusieurs niveaux

L’impact économique du secteur de la mine et de la métallurgie se décompose en trois effets :

-les impacts directs qui relèvent uniquement des établissements de la mine et de la métallurgie(établissements cible).

-les impacts indirects : ils sont mesurés en termes d’emplois salariés et se réfèrent à l’activitédes fournisseurs et prestataires des établissements cible. Ils correspondent au nombre estiméde salariés utiles à la réalisation des contrats.

-les impacts induits correspondent aux emplois générés par les dépenses de consommationdes ménages des salariés des établissements cible (direct) et des fournisseurs et sous-traitants(indirect).

Note : cette étude ne permet pas de connaître le nombre d’emplois susceptibles d’être sup-primés en cas de cessation d’activité. Elle mesure uniquement l’emprise du secteur en Nou-velle-Calédonie et les emplois qu’il génère chez ses fournisseurs et par les activités induites,sans tenir compte des effets de seuil.

Sources et méthodologie

Pour mesurer l’impact économique direct, il est nécessaire de disposer d’informations relativesà l’activité, à l’emploi et à la structure des achats des établissements cible : Société Le Nickel(SLN), Vale Nouvelle-Calédonie SAS, Nickel Mining Company (NMC), Société Minière GeorgesMontagnat (SMGM), Société des Mines de La Tontouta (SMT), Mai Kouaoua Mines SARL(MKM), Société Gestion Exploitation Mines de Nickel (GEMINI), Société des Mines de Cap Bo-cage (SMCB), Société des Mines de Nakéty (SMN), Société Minière de Poro (SMP), SOMIKAT,MINEX, Société d'Exploitation et Roulage de Kaala-Gomen (SERKA), Société Exploitation Dhoo-non Mines (EDM), Société de Roulage et d’Exploitation du Nord (SOREN).

Les données utilisées dans le cadre de cette étude sont issues à la fois de sources administra-tives (source fiscale, CAFAT, DIMENC) et de données d’enquête.

Une enquête par questionnaire a spécialement été mise en place afin de recueillir, entre au-tres, le détail des commandes du secteur nickel en 2012. Les impacts indirects de premierrang sont estimés à partir du poids des commandes (ensemble des achats et charges externes)de la mine-métallurgie dans le chiffre d’affaires des fournisseurs et sous-traitants (taux de dé-pendance au secteur), selon l’hypothèse que la part des emplois est proportionnelle à la partdes commandes dans le chiffre d’affaires. La dépendance de chaque entreprise transposéeau nombre de ses salariés donne une image pertinente des effectifs nécessaires à la réalisationdes contrats. Ceux-ci pourront alors être qualifiés d’employés indirectement par le secteur dunickel.

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32 Méthode et définitions

Concernant les impacts indirects de second rang, les informations disponibles ne sont passuffisantes pour identifier précisément les besoins des fournisseurs découlant des commandesreçues par les opérateurs miniers. Par conséquent, l’estimation des emplois créés par les en-treprises travaillant pour les fournisseurs directs du secteur nickel (effets indirects de secondrang) s’appuie sur les données des comptes économiques et plus particulièrement sur le ta-bleau entrées-sorties (cf. définitions).

Les emplois induits par la consommation des populations directement et indirectementconcernées par le nickel sont estimés à partir de ratios issus de la comptabilité nationale (ca-lédonienne). L’estimation de l’emploi induit est basée sur une méthode développée par l’INSEEet fondée sur le tableau Ressources-Emplois. Ainsi, pour chaque secteur marchand, il est cal-culé la part d’activité et par suite de l’emploi résultant de la consommation des ménages. Lenombre d’emplois induits par le secteur nickel est ensuite déterminé au prorata de la popu-lation directe et indirecte concernée par le nickel dans la population totale en 2012.

Définitions des termes employés

Taux de valeur ajoutée : Valeur ajoutée / Chiffre d’affaires

Excédent brut d’exploitation (EBE) : l’excédent dégagé par l’activité d’exploitation de l’entre-prise une fois la main d’œuvre rémunérée. Ce solde sert à rémunérer les investisseurs et lesbailleurs, à payer les impôts et à financer les investissements.

Tableau entrées-sorties (TES) : Le tableau d'entrées-sorties est un des tableaux des compteséconomiques. Il analyse chacun des biens et services intervenant dans l'économie calédonienne(minerais de nickel, produits des industries agro-alimentaires, BTP...) selon son origine (produc-tion nationale ou importation) et sa destination (consommation finale, exportation, investisse-ment). Pour chaque produit, le TES établit l'équilibre comptable ressources-emploi :

Ressources = Production + Importations + Marges commerciales + Impôts sur les produits- Subventions sur les produits

= Emplois = Consommations intermédiaires + Consommation finale + Investissement +Exportations + Variations de stocks